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Le mouvement ouvrier provençal à l'épreuve de la Grande Guerre. Union sacrée, pacifisme et luttes sociales (1909-1919)

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Histoire internationale

Impérialisme, guerre et lutte de classes en Allemagne 1914-1918

Paul Frölich avait conçu ce livre comme la première partie d'une oeuvre plus importante (10 Jahre Krieg und Bürgerkrieg.I. Der Krieg, " Dix ans de guerre et de guerre civile. I. La guerre "), qui aurait dû s'occuper des événements intervenus en Allemagne pendant et après la Première Guerre mondiale. Toutefois, il ne réussit à terminer que le premier volume (Der Krieg, " La guerre ") que nous présentons ici dans sa première édition française. Le livre s'ouvre sur les événements d'août 1914, qui représentent un tournant. Le capitalisme entre dans le XXe siècle ayant épuisé la phase de développement progressif des forces productives et ayant atteint le stade de l'impérialisme. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale transforme les rythmes insouciants de la Belle Epoque en détonations meurtrières. Comme l'écrit Erich Maria Remarque (A l'Ouest, rien de nouveau), " une génération a été détruite par la guerre, même si elle a réussi à échapper aux obus ". Cette guerre représente le commencement dramatique de ce que Lénine appela " l'époque des guerres e des révolutions ". Il ne s'agit plus de guerres bourgeoises pour la formation de marchés, mais de guerres impérialistes pour le partage de marchés et du monde tout entier en sphères d'influence. La lutte de la Bosnie pour son indépendance de l'Autriche, qui constitue le casus belli, ne change pas le caractère essentiellement impérialiste de la guerre. L'impuissance de la bourgeoisie à résoudre les causes de l'instabilité et les conflits de l'époque impérialiste est démontrée par le fait que l'effondrement des deux Empires – l'Ottoman, et l'Austro-hongrois – a ouvert, au carrefour entre Europe, Asie, Afrique, un arc de crise encore existant, allant des Balkans jusqu'au Moyen-Orient. Remarque avait raison : la destruction n'a pas été exclusivement physique. Le conflit emporte comme un ouragan les classes exploitées. D'autant plus que, en quelques jours à peine, l'édifice politique que les travailleurs avaient construit avec leurs luttes, grâce aux efforts et aux sacrifices de beaucoup – l'Internationale socialiste – a fondu comme neige au soleil. Après les grands discours, les affirmations solennelles et les ordres du jour, la plupart des partis socialistes se rangent du côté de leurs bourgeoisies respectives, allant jusqu'à théoriser que l'Internationale doit être considérée comme un instrument pour les périodes de paix, et " suspendue " en temps de guerre. C'est la plus flagrante trahison des aspirations de la classe ouvrière. Selon certaines sources, Lénine lui-même, à l'annonce du vote en faveur des crédits de guerre par la social-démocratie allemande – jusque là point de repère de l'ensemble du prolétariat européen – aurait exprimé son étonnement et son incrédulité. Un grand rendez-vous historique est manqué. Le désarroi des masses est énorme. Les courants internationalistes restent isolés et dans l'impossibilité de renverser la situation. A l'exception de la Russie. En effet, " quelque chose de nouveau " entre en scène " à l'est ". La Révolution d'octobre et les épisodes de fraternisation entre les troupes sur le front oriental deviennent l'exemple à suivre. Ce n'est pas un hasard. L'exception russe était due à la rupture précoce de Lénine et des bolcheviks d'avec les réformistes. Son analyse de l'impérialisme, du social-impérialisme et ses bases sociales dans l'aristocratie ouvrière – corrompue par les miettes de superprofits – explique la dynamique objective de la trahison social-démocrate. Le retard de la rupture avec les réformistes empêche les internationalistes allemands et de l'Europe de l'ouest de suivre l'exemple russe. La révolution reste isolée. Sur le côté oriental, elle accélère objectivement le développement de l'Asie, en amorçant les luttes de libération nationale dans les pays arriérés. Sur le côté occidental, elle ne trouve pas l'alliance naturelle avec le prolétariat le plus important et le plus avancé politiquement du monde : le prolétariat allemand. Pour cette raison, en Occident, la révolution doit reculer devant une contre-révolution interne qui, malheureusement, en vole traîtreusement le langage, les symboles et les drapeaux : le stalinisme. Pendant des décennies, le capitalisme d'Etat oriental se présente comme socialisme voire comme communisme. Mais finalement l'histoire a réclamé des comptes. La " rupture du maillon le plus faible de la chaîne impérialiste " se réfère à l'immense " crise de déséquilibre " représentée par une super-structure encore tsariste du développement capitaliste en Russie. En effet, la social-démocratie n'a même pas essayé de limer le maillon le plus fort, le maillon allemand ; au contraire, elle l'a renforcé, en déployant le prolétariat aux côtés de sa propre bourgeoisie. C'est là l'échec historique du réformisme, un échec qui n'admet pas d'appel. La question historique et politique centrale demeure la trahison de la social-démocratie en 1914. Comment cela a pu se produire ? Quelles en ont été les conditions ? Quelle la dynamique ? Comment peut-elle justifier sa trahison devant les masses ? C'est en répondant à ces questions que le travail de Paul Frölich prend toute son épaisseur. Internationaliste, connu pour sa superbe biographie de Rosa Luxemburg, Frölich nous offre une chronique politique autant sévère que documentée de ces événements. Depuis les causes de la guerre (l'impérialisme, le colonialisme, le militarisme) et les positions internationalistes et antimilitaristes de la IIe Internationale, jusqu'au " triomphe de la folie " déclenché le 28 juin 1914, à Sarajevo, par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône autrichien, par les nationalistes bosniaques. De la social-démocratie impériale du 4 août (date du premier vote au Reichstag sur les crédits de guerre), à la paix sociale imposée grâce aux syndicats et à la suspension des lois de protection des travailleurs. Sur ce terrain, les dirigeants sociaux-démocrates vont même au-delà des requêtes du patronat, allant jusqu'à abolir les célébrations du Premier mai. Depuis les luttes de classe qui ont eu lieu en dépit de tout cela, au courage de Karl Liebknecht qui, lors du procès politique contre lui, s'érige en juge du gouvernement et de la bourgeoisie allemands. Liebknecht est condamné à quatre ans et un mois de prison et à six ans de privation des droits politiques. Une condamnation qui contribue à faire pousser des ailes aux radicaux de gauche et au groupe Spartakus, malgré l'emprisonnement à plusieurs reprises d'autres dirigeants du calibre de Rosa Luxemburg et Franz Mehring. On en arrive ainsi à la crise finale et aux révoltes de masse, à savoir à la débâcle politique et militaire de l'impérialisme allemand. Dans son travail, l'auteur ne saisit pas toujours entièrement les limites de l'action politique de la gauche social-démocrate (voir chapitre 3, l'allusion à " la grève générale politique de masse ", une thèse chère à Rosa Luxemburg). Dans le même chapitre, Frölich fait référence à la " thèse erronée d'Engels " contre l'insurrection et en faveur d'une action respectueuse des lois. De toute évidence, il ne savait pas que l'introduction de 1895 d'Engels aux Luttes de classe en France de 1848 à 1850, de Marx, avait été grossièrement falsifiée par l'élimination de plusieurs morceaux, et qu'elle avait été publiée à l'époque sous cette forme domestiquée dans le Vorwärts. C'est Karl Kautsky qui avait refusé à Engels la publication du texte complet. Mais, dans l'ensemble, le texte de Frölich est très valable. C'est une fresque fascinante du grand drame historique dans lequel les masses anonymes, trahies et trompées, sont envoyées à l'abattoir. Un massacre que l'auteur estime à hauteur d'environ 35 millions de victimes, en comptant, dans les différents pays, la chute de la natalité, les morts au front et les victimes des famines et des difficultés de toutes sortes à l'intérieur. Nous sommes certains que, en parcourant ces pages, aujourd'hui encore, même le lecteur politiquement engagé et non dépourvu de culture historique sera pris d'étonnement, d'indignation et, peut-être, de colère. C'est bien qu'il en soit ainsi. La force que la social-démocratie allemande aurait pu déployer contre la guerre et contre sa propre bourgeoisie est impressionnante : des centaines de milliers de membres du Parti, quatre millions d'électeurs, 110 représentants au Parlement ainsi que de nombreux journaux ayant une large diffusion parmi le prolétariat, ce à quoi il faut encore ajouter les organisations syndicales et les coopératives. Mais Frölich documente la progressive diffusion – dès avant le déclenchement du conflit – de positions opportunistes, social-impérialistes et colonialistes au sein du Parti et parmi ses cadres syndicaux. Il en analyse aussi ponctuellement les formulations et les prétentions théoriques, souvent basées sur la " défense des intérêts nationaux ". A une époque telle que la nôtre, caractérisées par des processus de renationalisation, par le localisme et le racisme, il s'agit là d'une leçon précieuse. Le bruit de la campagne en faveur de la guerre est assourdissant. Les journaux surchauffent les esprits. La chasse à l'étranger est lancée. Les chants de guerre accompagnent le départ des troupes : " A chaque balle, un Russe / A chaque coup de baïonnette, un Français / A chaque coup de pied, un Britannique ! " Parmi ceux qui vocifèrent, il y a aussi de nombreux travailleurs socialistes, entraînés dans le tourbillon. Une autre leçon à retenir. Le chapitre sur la guerre en tant qu'" affaire " est instructif. " Business as usual ", écrit Frölich au tout début du chapitre. Il explique les diverses méthodes par lesquelles " l'or était distillé à partir du sang humain ". Il documente aussi l'extraordinaire multiplication généralisée des profits, la grande arnaque financière de Daimler Motoren Werke à Stuttgart, les menaces de sabotage de cette même Daimler, les dons intéressés à la Croix-Rouge, les sociétés par actions de la bienfaisance. Parmi les autres exemples, le libéralisme commercial paradoxal et effronté de Thyssen qui, en pleine guerre, vend des boucliers à l'armée allemande à 117 reichsmarks la pièce, et à 68 reichsmarks au gouvernement néerlandais. Les hommes de confiance des grands industriels deviennent les conseillers des bureaux gouvernementaux. Les épisodes d'escroquerie que relate Frölich sont nombreux. Les impôts de guerre se répercutent principalement sur la consommation de masse. Le livre contient beaucoup d'affirmations qui font réfléchir. Rappelons-en deux. " Regardez le monde tel qu'il était avant la guerre, et vous verrez que c'était un monde qui était fait pour la guerre ", écrit Frölich au début du texte. Il parle d'économie mondiale, de concentration du capital, de blocs de puissances, d'armements, de partage des marchés... Si l'on fait une comparaison, comment le monde d'aujourd'hui se présente-t-il ? " Pour nous, aujourd'hui, il est clair que les deux questions que constituaient le maintien de la paix et la révolution, n'en faisaient qu'une. Lutte contre la guerre voulait dire lutte de pouvoir contre la bourgeoisie dans tous les pays, autrement dit lutte révolutionnaire. Aujourd'hui, il est tout aussi clair pour nous que la lutte révolutionnaire présuppose certaines conditions spirituelles, morales et organisationnelles. " Et encore : " Le désarmement était une utopie. A tout moment, il était possible d'en contourner les effets en créant de nouveaux moyens de guerre. " La critique de Frölich à l'égard des positions de Karl Kautsky est ponctuelle. Ce dernier imaginait un capitalisme sans l'impérialisme et sans politique de puissance. Une lutte véritable pour la paix et contre le militarisme n'est possible qu'à la condition d'être une lutte contre le capitalisme. En conclusion de son livre, Frölich affirme qu'il ne voit pas la paix dans l'avenir de l'Europe : " Certains Etats se sont effondrés. Sous les ruines de la guerre mondiale gisent les cendres des vieilles monarchies. Le monde a été partagé de manière différente. La France se considère comme la première puissance du continent européen, les Etats-Unis comme la première puissance du monde. Certains Etats impérialistes ont été détrônés. Les colonies ont fait un grand pas en avant sur la voie de leur libération. L'Allemagne et l'Autriche sont devenues elles-mêmes des colonies. ... Les peuples se sont laissés entraîner au massacre de masse dans le but de renverser le militarisme allemand qui menaçait tout le monde. Ce but "élevé" est atteint, et le monde, plus sinistre que jamais, regorge d'armements. Avant la guerre, les armées comptaient sept millions d'hommes ; elles en comptent onze millions après la guerre. ... On dit que ce sera la dernière guerre. La Société des Nations existe désormais. Les tribunaux d'arbitrage sont mis à contribution. Les peuples sont unis sur le papier par de sacro-saints traités qui n'engagent à rien. En vue de la prochaine guerre, les techniciens et les chimistes se mettent au travail et les Etats s'arment. ... Et pourtant ! La bourgeoisie s'est elle-même porté le coup le plus terrible en déclarant cette guerre. Dans l'immense empire de l'Est, la classe de l'avenir a déjà triomphé. Les vieilles puissances capitalistes sont grosses de la révolution. Et si aujourd'hui la bourgeoisie, dix ans après ce maudit 4 août, cherche encore une fois à prêcher la conciliation des classes en vue de l'extermination des peuples, alors retentira le cri de Karl Liebknecht, répété par des millions de voix : Contre la guerre, révolution ! " Les choses ne sont pas allées comme Frölich l'espérait. L'erreur de 1914-1918, sous d'autres formes, a déjà été répétée en 1939-1945. Elle ne doit plus se répéter. Voilà pourquoi elle doit être connue.

05/2014

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Histoire de France

Bordeaux et la Gironde dans la guerre économique en 1914-1919

C'est un pan d'histoire régionale, ses sources archivistiques sont à la fois locales (archives départementales) et nationales (Défense nationale, Economie & finances, entreprises, banques). La problématique, les critères d'analyse, les concepts correspondent à des interrogations touchant à l'ensemble de la Première Guerre mondiale ; mais leur application porte sur des entreprises et des firmes-pivots, des structures militaires et préfectorales, des systèmes productifs locaux qui sont enracinés dans des communautés économiques régionales. Des correspondances entre la guerre économique nationale et ce "second front" sont sans cesse établies. L'histoire industrielle domine cet ouvrage : munitions, chimie, métallurgie, mécanique, aéronautique, habillement, notamment. Mais l'histoire tertiaire y surgit sans cesse (négoce, armement maritime, port, transports). L'histoire sociale et sociétale y est fortement présente, par le biais de chapitres consacrés au travail des femmes, au ravitaillement, aux productions agricoles — mais le vin n'est pas abordé dans l'ouvrage. Les effets de la guerre sont appréciés afin de déterminer comment s'est effectué le transfert de l'économie de guerre à l'économie de paix, et quels ont pu être les héritages économiques et patronaux de ces années de guerre économique.

09/2018

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Sciences de la terre et de la

Les premiers pas de l'aventure spatiale francaise (1959-1979)

1959 - 1979 Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la France accuse un retard considérable par rapport aux USA et à l'URSS, dans la maîtrise de l'exploration de l'Espace, tant à fins militaire que civile. C'est en 1956 qu'est pris le grand virage pour ne plus cesser, malgré quelques soubresauts. L'auteur, en sa qualité d'ingénieur, a vécu un demi-siècle d'avancées technologiques, souvent d'ailleurs avec des manoeuvres d'obstruction de nos «chers alliés». Rien n'y fit, la France devint la 3ème puissance spatiale du Monde en 1965. Il nous fait revivre les diverses phases d'une aventure ignorée, pour ne pas dire oubliée, avec la Société d'Etudes et de Réalisation d'Engins Balistiques (SEREB) et les fusées dites «Pierres Précieuses», puis l'épopée de l'ELDO, avant l'émergence d'ARIANE.

03/2015

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Entre deux guerres

Metz La Moselle face au Danger Allemand 1919-1939

Durant le temps de l'annexion à l'Allemagne (1870-1918), Metz et une partie de la Lorraine, annexées, furent représentées par une Presse Messine, composée du Lorrain et du Messin. Une presse d'opinion identitaire, francophone, francophile, patriote et protestataire. Après le retour à la France en 1918 et face à l'Allemagne, cette même presse devint alors la sentinelle de la France recouvrée. Nantie d'un solide réseau informatif et dirigée par des directeurs-rédacteurs hors pair, et fins connaisseurs de l'Allemagne et des arcanes diplomatiques, la Presse Messine se fixa en effet la mission de dénoncer la montée d'un danger allemand. La menace d'une Allemagne opposée à la République démocratique de Weimar, hostile à la France, nationaliste, pangermaniste, militariste et revancharde... Une Allemagne déterminée, avant même le nazisme, à recourir jusqu'à la guerre pour abattre le Traité de Versailles de 1919 et retrouver son rang de puissance mondiale. Avertir la mère patrie pour la préserver d'un désastre. La clairvoyance de la Presse Messine fut incroyable, hélas, elle ne fut pas suivie par la France. Son abnégation patriotique est en tout cas une gloire messine, une fierté lorraine, un cas unique dans la presse régionale comme nationale ? : elle a sa place dans l'Histoire de la nation. 280 illustrations et photos.

09/2023

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Histoire internationale

La saga des Hachémites. La tragédie du Moyen-Orient (1909-1999)

Descendants du prophète Mahomet, les Hachémites se transmettent depuis le XIe siècle la charge de chérif de La Mecque. Mais c'est au XXe siècle que le destin de la famille s'emballe : Hussein ibn Ali, roi du Hedjaz, rêve d'un grand royaume arabe unifié sous la bannière familiale. Un rêve qu'il tentera de réaliser et que poursuivront ses quatre fils, Ali, Abdallah, Fayçal et Zaïed. De leur ascension fulgurante à leur inexorable déclin, Rémi Kauffer nous raconte leur saga et un siècle d'histoire arabe. Si leur rêve d'unité s'est brisé en 1999 avec la mort du roi Hussein de Jordanie, il aura contribué à façonner le Moyen-Orient tel que nous le connaissons aujourd'hui.

03/2012

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Première guerre mondiale

Les prisonniers de guerre français dans <i>L'Illustration</i>. (1914-1919)

Au cours de la Grande Guerre, le sort des prisonniers français en Allemagne n'a jamais constitué une priorité pour le gouvernement français, les informations les concernant n'ont jamais été mises en avant. C'est donc en temps de guerre un sujet marginal. Tomber aux mains de l'ennemi, surtout en étant indemne est pour beaucoup de responsables politiques et militaires du pays, une marque de lâcheté, d'infamie, voire de trahison. Les déclarations de Joffre à ce sujet reflètent l'avis général. Cependant l'information concernant leur traitement devient, à partir d'octobre 1914, un enjeu dans la guerre médiatique à destination des opinions publiques et des neutres. Comme tous les grands périodiques, L'Illustration, par la publication de dessins, de photographies et d'articles a participé à cette campagne d'information - et de manipulation - quand il s'agissait de donner des nouvelles sur les prisonniers ennemis détenus par la France. Mais quel est le message que ses rédacteurs ont transmis à leurs lecteurs et à l'étranger sur les prisonniers français majoritairement détenus en Allemagne ? A quel rythme ? Sous quelle forme ? Quels étaient le niveau de validité des informations délivrées et l'objectif visé ?

02/2023

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Histoire internationale

La Grande Guerre oubliée. Russie, 1914-1918

La Marne, Verdun, le Chemin des Dames... On connaît tout ou presque de la Grande Guerre en France. Au même moment, à l'autre bout de l'Europe, 15 millions de soldats du tsar affrontaient seuls trois empires. Sait-on ce qu'ils ont expérimenté, pensé et subi, comment s'est organisé l'effort de guerre, combien la population a souffert des disparitions, des déportations et des occupations ? Il faut aussi imaginer une société civile s'imposer à un pouvoir qui la méprise par son engagement patriotique, économique et philanthropique ; un empire où les peuples aspirent à se libérer de la domination russe ; une capitale où les partis politiques trament la fin de l'autocratie. Enfin cette guerre "catalyseur de l'histoire", selon Lénine, débouche sur deux révolutions - Février et Octobre 1917 - qui enfantent la citoyenneté, bouleversent les campagnes et scellent le refus de combattre sur le front. Archives inédites, témoignages, documents iconographiques et audiovisuels d'époque permettent à cet ouvrage fondé sur la plus récente historiographie de ranimer une histoire à la fois singulière et profondément européenne.

10/2014

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Histoire de France

La grande guerre de René-Marie Castaing, peintre palois. Lettres, carnets, dessins (1915-1919)

Pendant toute la Première Guerre mondiale, René Marie Castaing, jeune artiste-peintre engagé volontaire, consigne dans des carnets ses impressions de guerre. Il crayonne au fil des pages des dessins, réalistes, témoins de sa perception du conflit, des hommes, des paysages... Sur ces feuilles, il retranscrit sa vision de la guerre, dans le vif, manifestant ses humeurs, parfois naïves, parfois moroses, d'autres fois plus émerveillées. Comme tous ceux qui ont traversé le conflit, on sent au fil des pages poindre la lassitude, l'énervement, l'agacement, ou tantôt l'espoir de la fin du feu des armes, l'attente du retour. A ces carnets s'ajoutent surtout des lettres, régulières, adressées à ses proches, père, mère, frères et soeurs qu'il illustre là encore de son crayon et qui constituent l'essentiel des documents retranscrits dans cet ouvrage.

04/2019

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Première guerre mondiale

La paix dans la guerre. Espoirs et expériences de paix (1914-1919)

Entre 1914 et 1919, la question de la paix occupe dans les imaginaires et les pratiques des sociétés en guerre une place beaucoup plus centrale que celle généralement établie par l'historiographie. Si la violence de l'affrontement diffuse largement ses effets à l'ensemble du corps social, elle est pourtant loin d'anéantir la "culture de paix" forgée durant les longues décennies de paix de l'avant-1914. En temps de guerre, la paix devient un "horizon d'attente" pour les combattants et l'arrière engagés dans une "guerre pour la paix" , mais aussi une succession d'expériences éphémères permettant de s'évader temporairement du conflit (permissions, distractions, fraternisations, etc.), et bientôt une revendication de plus en plus obsédante à mesure que la perspective d'une paix victorieuse semble s'éloigner, conduisant les Etats belligérants à explorer secrètement les possibilités d'une paix négociée. Grâce à une grande variété d'approches, croisant les dimensions militaires, politiques, sociales et culturelles de la Grande Guerre, cet ouvrage entend étudier ce va-et-vient, dans un temps pétri par la guerre, entre le souvenir de la paix d'hier et l'impatience de son retour, en insistant sur les ambiguïtés du discours de la paix en temps de guerre, ses difficultés d'expression dans un contexte de censure, mais aussi son instrumentalisation quand il s'agit de définir concrètement cette paix ou de la mettre en oeuvre.

03/2022

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Romans historiques

Lettres d'un jeune communiste. 1949-1959

Dans les années cinquante, Louis Domergue adresse à ses parents et à ses amis des lettres, où il rend compte des difficultés de sa vie à Paris, de son entrée non moins difficile dans la vie professionnelle et de son adhésion au parti communiste. Au-delà d'une page d'histoire personnelle, ce recueil apporte le témoigne authentique et émouvant, d'un jeune militant de la base, en marge des ouvrages d'analyse générale de l'histoire de la guerre froide et des luttes politiques en France entre 1949 et 1950.

11/2012

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Histoire de France

Amie, c'est la guerre. Correspondance de guerre de Théonie et Henri Arnaud (1914-1919)

Théonie et Henri Arnaud sont deux paysans très modestes des confins du Poitou et de la Saintonge. En 1914, quand la guerre éclate, ils ont la trentaine et sont mariés depuis dix ans. A partir du 7 août, ils sont séparés et s'écrivent quasiment tous les jours. Lui est mitrailleur dans l'Aisne, dans la Somme, au Chemin des Dames et en Champagne ; elle, assure la survie de l'exploitation agricole avec ses beaux-parents et ses deux filles. Leur correspondance quotidienne s'arrête le 25 janvier 1919, au retour du mari. Ces lettres de guerre nous éclairent sur la vie de tous les jours de deux "invisibles de l'histoire" dans un effet miroir entre le front et l'arrière. Elles apportent une lumière crue sur le front intérieur encore mal connu, spécialement pour ce qui est des campagnes. C'est, à un siècle de distance, un de leurs intérêts majeurs. Au-delà, elles constituent le témoignage "en direct" d'événements, de situations et de sentiments hors normes. Les lettres de Théonie et de Henri Arnaud nous racontent certes une histoire de guerre, mais aussi une véritable histoire d'amour. Elles nous permettent à distance d'écouter une conversation intime entre époux. C'est ce qui les rend si proches de nous et, finalement, si contemporains.

05/2020

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Histoire internationale

Décolonisation en Algérie, une expérience de vie. De la rébellion à l'Indépendance (1959-1969)

Comme les jeunes gens de sa génération, l'auteur effectue un service militaire de 28 mois, en Allemagne dès 1957, puis en Algérie en 1959, au sein du 6e Régiment de Chasseurs d'Afrique. En poste dans les montagnes du Dahra et de l'Ouarsenis, il découvre alors la vie miséreuse des fellahs cultivant une terre ingrate mais conservant en leur culture arabo-musulmane une foi toujours vivante. De retour en Oranie et dans l'Algérois, en tant qu'enseignant après son temps de service, il mesure la détresse des Européens d'Algérie avant leur départ du pays ; il ressent chez de nombreux Algériens une indéniable sympathie pour la culture française, malgré une ferme détermination à obtenir l'indépendance. Ce livre est un recueil d'observations et d'anecdotes sur la vie des appelés du contingent, mais aussi le récit de souvenirs d'un métropolitain vivant au contact des Européens d'Algérie, et enfin, auprès des Algériens dans les premières années de l'indépendance.

01/2018

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Histoire de France

Lettres de Léa 1914-1919

Juillet 1914. Albert, 27 ans, officier d'artillerie, est engagé en Alsace dès le début des combats ; il ne retrouvera son foyer qu'en 1919. Avec lui, nous traversons donc toute la Grande Guerre : la dégradation des conditions de survie des soldats, la peur et leur courage, la familiarité progressive avec la mort... Ces lettres adressées à sa jeune épouse campent le portrait d'une France traditionnelle, simple, religieuse et patriotique. Outre l'écriture soignée et le sentiment de vivre la guerre "comme si on y était", la force de l'amour qui les unit rend ce livre tout à fait bouleversant.

09/2013

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Première guerre mondiale

Où est passée l'humanité ? Lettres et carnets de guerre (1914-1919)

" "Où est passée l'humanité ? " C'est le cri d'un soldat devant l'horreur vécue de la guerre de 14. Jean Gaston Lalumière, benjamin d'une famille de vignerons et maraîchers d'Eysines, dans la banlieue de Bordeaux, est âgé de vingt ans au moment de la déclaration de guerre. Il part à Brive faire ses classes. Il connaît le baptême du feu, en mars 1916 avant d'être nommé téléphoniste, en mai 1917. Grâce à ses lettres, nous avons un témoignage à chaud sur les batailles de la Somme, du Chemin des Dames, l'offensive allemande de l'été 1918 puis l'occupation de la Rhénanie-Palatinat en 1918-19. Mais nous sommes informés aussi de la vie de la communauté villageoise dont la pensée ne le quitte pas et qu'il contribue à reconstituer virtuellement par son abondante correspondance envoyée et reçue. A côté de ces lettres principalement adressées à ses parents et à son frère, Pierre Maurice, lui aussi au front, on trouvera ici le texte de trois carnets qu'il a tenus à compter de 1917 et qui nous font mieux comprendre l'évolution du point de vue sur la guerre d'un simple soldat du 23e Régiment d'Infanterie Coloniale".

09/2021

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Histoire de France

Lettres d'un syndicaliste sous l'uniforme, 1915-1918

Personnalité importante du syndicalisme révolutionnaire en France, fondateur des revues La vie ouvrière (1909) et La Révolution prolétarienne (1925), Pierre Monade (1881-1960) est un antimilitariste et internationaliste convaincu. En décembre 1914, écoeuré par la guerre et le ralliement des organisations révolutionnaires à l'Union sacrée, il démissionne du Comité confédéral de la CGT et opte pour l'organisation et le regroupement des militants et militantes engagés contre la guerre. Début 1915, il est contraint de rejoindre le 252e régiment d'infanterie à Montélimar. Il y reste un an avant de partir pour le front, où il sera aux premières lignes. Les lettres qu'il y écrit nous plongent au cour de l'agitation syndicaliste et socialiste de l'époque. S'y lisent les incertitudes causées par le conflit mondial mais, également, la détermination d'une partie du mouvement ouvrier à organiser l'action révolutionnaire de l'après-guerre, en dépit de la censure et de la répression. Ces lettres manifestent à la fois l'horreur de la guerre et le combat à mener pour s'y opposer.

09/2018

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Critique littéraire

Correspondance. 1914-1919

Aveyron, août 1914. Hortense et Benjamin Vaurs, paysans aveyronnais, comme leurs aïeuls avant eux, subissent la mobilisation des hommes à la guerre. Parti à la guerre à trente-quatre ans, Benjamin laisse derrière lui sa femme Hortense et leurs deux enfants. De ces quatre années de mobilisation, où ils s'écriront quasiment quotidiennement, nous parviendront plus de cinq-cents lettres et cartes postales. Benjamin y traite de son rôle, de l'avancée des troupes et des missions qui lui sont confiées. Elle, décrit son quotidien à la ferme et la gestion de la famille. Clothilde Loubatières, leur arrière-petite-fille, en a sélectionné le meilleur, pour vous proposer un témoignage singulier, exceptionnel et touchant de la Grande Guerre.

06/2019

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Critique littéraire

Correspondance. 1910-1919

Romain Rolland (1866-1944) et Stefan Zweig (1881-1942) : deux écrivains européens parmi les plus brillants de la première moitié du XXe siècle. D'un côté, un grand prosateur français, de l'autre, son plus grand disciple autrichien. Réunis par un même amour des lettres, ils vont entretenir une amitié de plus de trente ans, malgré les ruptures engendrées par les guerres et les désaccords politiques. Deux hommes animés par une même exigence viscérale : se donner un destin singulier dans un monde en proie à la folie. Entreprise avant l'année 1914, cette correspondance regroupe des lettres écrites dans l'angoisse de la déflagration, les rumeurs et les éclats de la Première Guerre mondiale, puis dans les retombées d'un désastre, contre lequel tous deux s'étaient élevés. Ces lettres inédites apportent un témoignage exceptionnel sur un monde disparu et cette amitié fervente qui nous dit que l'autre n'est pas un ennemi, mais notre prochain, avec en filigrane l'idée prémonitoire d'une Europe unie, reposant sur la fraternité entre les hommes et les peuples. Cette édition a été établie par Jean-Yves Brancy, docteur en histoire de l'Université de Toulouse-II. Les lettres de Stefan Zweig écrites en allemand ont été traduites par Siegrun Barat, diplômée des universités de Cologne et de Paris-III.

03/2014

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Histoire de France

Fernand Loriot. Le fondateur oublié du Parti communiste

Fernand Loriot (1870-1932) est le principal fondateur du Parti communiste. Il était le premier signataire de la motion fondatrice du PC, qui remporta une large majorité au Congrès socialiste de Tours en décembre 1920. Instituteur, militant socialiste, syndicaliste révolutionnaire, il fut l'un des principaux organisateurs du mouvement pacifiste en France pendant la guerre de 1914-1918. La presse le décrivait comme le "leader des révolutionnaires" pendant la grève générale de mai 1920. Il est pourtant aujourd'hui tombé dans l'oubli. Cela est en partie dû à son attitude d'opposant interne en 1924-1926, puis à sa rupture avec le PC en 1926, et à sa dénonciation précoce de la dictature stalinienne. De la lutte contre la Première Guerre mondiale à la lutte contre le stalinisme, on retrouve toujours Fernand Loriot au premier plan. Quatre-vingts ans après sa mort, un ouvrage lui est pour la première fois consacré. C'est aussi un éclairage inédit sur les luttes sociales et l'histoire politique des décennies 1910-1920, et une contribution à l'histoire du syndicalisme, du socialisme, du pacifisme et du communisme.

12/2012

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Critique Roman

"Il fantasma del romanzo". Le futurisme italien et l'écriture romanesque (1909-1929)

Malgré l'absence d'un appareil théorique, force est de constater que le futurisme a produit des textes en prose que l'on peut légitimement appeler "romans" . Si l'on s'en tient aux suggestions de la critique contemporaine, qui n'est pas du tout unanime quant aux oeuvres et aux auteurs, on compterait une dizaine de romans, en tout et pour tout, entre 1910 et 1935. Pour notre part, nous avons comptabilisé un nombre de romans écrits par les futuristes nettement plus élevé : Palazzeschi, Corra et Ginna, Buzzi, Carli, Cangiullo, et puis Fillia, Brosio, Casavola, Folgore et Marinetti lui-même, dont on a finalement peu étudié la production romanesque, impriment et diffusent toutes sortes de "romans" , antiromans, poèmes-romans, tentatives de romans, chaque texte affichant et revendiquant une spécificité futuriste. Force est de constater, dès lors, que les futuristes se sont approprié l'écriture en prose et ont essayé d'en faire un terrain d'expérimentation : peut-on légitimement penser qu'elle est futuriste ? Un romancier futuriste écrit-il un roman ou un roman futuriste ? Existe-t-il un "roman" futuriste ?

04/2021

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Histoire littéraire

Correspondants de guerre 1918-1939. Maroc, Ethiopie, Espagne

Ancrée dans la grande tradition du journalisme d'aventure et croisant celle de l'écrivain-voyageur, la figure du correspondant de guerre plonge ses racines aux origines mêmes de la presse. Elle s'autonomise et s'impose dans l'entre-deux-guerres dans le sillage des ombres portées du premier conflit mondial, puis lorsque font rage les guerres d'Ethiopie et d'Espagne. Dans ce contexte de polarisation idéologique et de tensions géopolitiques entre démocraties libérales et régimes autoritaires ou totalitaires, à l'heure où les visées impériales et coloniales des fascismes se donnent libre cours et tandis que s'internationalise une lutte sans merci entre des révolutions rouge, noire ou brune, être correspondant ou correspondante de guerre devient une fonction de premier plan. Qui incarne cette figure ? Que cherche-t-elle ? Pourquoi et pour qui se mobilise-t-elle ? C'est à ces différentes questions que s'attachent à répondre les douze contributions issues d'un colloque international et pluridisciplinaire tenu à Angers les 9 et 10 ? mai 2019. Du Maroc espagnol à Addis-Abeba et aux multiples théâtres d'opérations de la guerre d'Espagne, les textes mettent en scène des itinéraires individuels et collectifs qui donnent à voir les multiples facettes incarnées par la figure de la correspondante ou du correspondant de guerre anglo-saxon ou latin. Dorénavant, il ne s'agit plus seulement de jouer de la plume mais aussi de l'appareil photographique dans un contexte où l'image occupe une place croissante dans la presse du temps et n'est plus seulement une illustration. Fort prisé du lectorat de l'époque, le reportage de guerre des conflits éthiopien et espagnol se comprendrait-il comme la "répétition générale" qui préfigure le second conflit mondial ? Il marque à tout le moins un jalon essentiel d'une histoire mêlant bruit des armes et mythologie qui s'est prolongée jusqu'aux "Warcos" (war correspondents) d'aujourd'hui.

02/2021

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Histoire de France

Lettres à Joséphine. Histoires intimes de la Grande Guerre, 1914-1916

"Je me porte bien... Mon tempérament sec me permettra de m'en tirer, et ma petite mignonne qui me gatte aussi. Je tiendrai bien jusqu'à la fin. Il faudra demander quelqu'un pour vous aider. Je ne sais pas la fin de la guerre, peut-être plus tôt que l'on ne pense... C'est la grande guerre qui fait ses invasions. Mais ne dis rien, ton Joseph reviendra à toi te faire mimi et le désarmement sera bien beau pour tous... Moi aussi je t'écris las de coucher seul... Je m'arrête, l'on m'appelle à la soupe. Ton petit aimé mari qui t'embrasse bien". Joseph. "Mon chéri, tu me dis que tu viendrais bien dormir avec moi, tu n'es pas seul à y penser. Que tu reposes tranquille pour te remettre de ta journée et rêver aussi à ta petite maman chérie qui rêve à toi souvent et qui t'envoie des milliers de baisers de tendresse et amour. Si tu pouvais venir à la fin du mois"... Joséphine. Entre décembre 1914 (date de son incorporation à Bollène) et le 1er novembre 1916 (date de sa mort à Verdun), Joseph Janériat a entretenu une correspondance assidue avec sa femme Joséphine et leurs trois filles, restées au pays, à Sainte-Colombe (Rhône, près de Vienne). Cet échange épistolaire ne fait guère mention des combats, il est surtout question d'amour, celui de la famille, celui de ce couple aux prénoms joliment liés : Joseph et Joséphine. Tour à tour pleines d'espoir, d'angoisses, d'humour et d'un amour constant qui a soudé cette famille paysanne face aux drames, ces lettres, retrouvées tout juste cent ans plus tard, sont pleines du franc-parler et des expressions pittoresques de l'époque. Ainsi, leur propos, à la fois teinté de cette époque et pourtant tellement familiers (au double sens du mot), sont si porteurs d'émotions que leur portée en devient universelle.

01/2018

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Histoire de France

Eté 1914. Les taxis parisiens, ferments de l'union sacrée

Lors de la Première Guerre mondiale, les taxis parisiens, en raison de leur mobilité et de leur disponibilité, de jour comme de nuit, ont été mobilisés pour accomplir de multiples missions : ravitaillement, transport de troupes, évacuation de blessés... Ils se révélèrent si indispensables qu'un service quotidien de taxis fut mis à la disposition de l'autorité militaire afin d'acheminer les officiers vers leurs unités. En 1916, lors de la bataille de Verdun, ils jouèrent encore un rôle de première importance en alimentant le front en hommes et en munitions. Mais de toutes ces missions menées avec bravoure, seule l'opération imaginée par l'anticonformiste général Joseph Gallieni, gouverneur militaire de Paris, est encore scellée dans la mémoire nationale sous le nom des taxis de la Marne, dont la réquisition permit de projeter sur le front quelque 5 000 hommes de troupe le 7 septembre 1914. L'épisode héroïque des taxis de la Marne, c'est à la fois l'épopée d'un peuple rassemblé pour résister à l'oppression et l'union sacrée entre militaires et civils. Issus de milieux modestes, les chauffeurs de taxi parisiens ont été les interprètes de cette noblesse populaire lorsqu'elle refuse la soumission et l'abandon. Ces jours-là, ils furent les messagers du courage et de l'unité nationale...

09/2014

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Histoire de France

A l'école de la guerre, 1914-1918

Loin du front, les écoliers nantais n'échappent pas aux échos de la Grande Guerre, bien au contraire. Dans cette ville de l'arrière, ils sont quotidiennement confrontés à la souffrance - mutilés soignés dans les hôpitaux militaires et croisés dans la rue ; réfugiés affluant des régions envahies, traumatisés ; familles endeuillées. A l'unisson de l'état d'esprit qui anime la nation tout entière, l'école attise dans les jeunes esprits la flamme du patriotisme, enseignant aux enfants la géographie des combats, leur proposant dictées, rédactions, dessins sur le thème de la guerre, les associant au comptage des morts... Leurs petites mains confectionnent charpie et chaussettes destinés aux poilus. La cour de la récréation devient le terrain des jeux guerriers. Un fonds unique de rapports produits tout au long de la guerre par les instituteurs, illustrés de travaux d'écoliers, témoigne de l'ampleur du conditionnement des jeunes élèves, éduqués dans l'amour de la patrie et fiers de participer à l'oeuvre de solidarité nationale. Auteures : Réjane Burki, Delphine Gillardin et Véronique Guitton.

01/2014

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Poésie

Ouvrir. Poèmes et proses (1929-1996)

Ouvrir vient boucler la trilogie posthume du poète, après Relier (2007) et Accorder (2013). Il réunit une centaine de textes en prose et en vers, écrits entre 1929 et 1996, et publiés dans des opuscules à tirages limités, tantôt livres d'artistes, tantôt textes de commande, autant dire quasi inédits. On y découvre un Guillevic tout neuf, fier et heureux d'exposer ses choix poétiques et artisanaux ; un Guillevic auteur de chansons avec Les chansons d'Antonin Blond et celles de Clarisse qui célèbrent Elsa Triolet et l'amitié qui les liait. L'ouvrage s'achève sur une Ultime lettre à un jeune poète qui est en quelque sorte le testament poétique d'Eugène Guillevic. Un important dossier final étudie les rapports de Guillevic avec la peinture et les peintres. L'ensemble constitue un document du plus grand intérêt pour la connaissance du poète de Carnac et de Terraqué.

12/2017

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Résistance

Résistance antinazie ouvrière et internationaliste. De Nantes à Brest, les trotskistes dans la guerre (1939-1945)

Un énième ouvrage sur la résistance au nazisme, dira-t-on. Certes, mais un des rares y associant "ouvrière et internationaliste". Ces jeunes révolutionnaires de Loire-Inférieure et du Finistère étaient pour la plupart des ouvriers et ouvrières, radicalisés par les luttes des années 1930. Dans la foulée du Front populaire, ils s'étaient souvent rencontrés dans les auberges de jeunesse où ils acquirent une conscience politique au travers des discussions sur l'actualité de ces années de braise. Cette conscience les rapprocha du trotskisme, attirés qu'ils étaient par le magnétisme des espoirs soulevés par la révolution d'Octobre, encore proche, mais tout aussi révulsés par la caricature stalinienne de la révolution, si prégnante lors des procès de Moscou de 1936. Leurs convictions internationalistes furent forgées dans le soutien aux révolutionnaires d'Espagne en lutte contre le franquisme, aidé par le fascisme italien et le nazisme allemand. Ces années d'apprentissage allaient presque naturellement les conduire à l'engagement trotskiste pendant la Seconde Guerre mondiale. Un engagement antinazi. Un antifascisme qui refusa de se placer dans l'orbite gaulliste, pour préparer la révolution espérée. Au péril de leur vie, les jeunes trotskistes contactèrent des soldats allemands pour préparer avec eux une ­issue révolutionnaire à la guerre. Au-delà de leurs hésitations et erreurs d'analyse, ces jeunes révolutionnaires ont montré une autre voie que celle du heurt des nationalismes. Ce livre est aussi un hommage à ce combat méconnu.

09/2023

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Royaume-Uni

Mémoires de la Grande Guerre. Tome 1, 1911-1915

Premier lord de l'Amirauté en 1911, Churchill se trouve au coeur des affaires du monde. Ses écrits livrent un aperçu sans précédent des coulisses de la Grande Guerre. Pendant près de cinq ans, Churchill oeuvre aux préparatifs de la guerre, rencontre les différents responsables, tente d'imposer ses vues, est confronté aux crises gouvernementales. Jamais inactif, il se rend en octobre 1914 à Anvers où l'armée belge est encerclée. Favorable à l'opération dans les Dardanelles, Churchill passe pour l'initiateur du projet ; son échec lui est alors imputé et il démissionne en novembre 1915. Dans ses Mémoires, Churchill se fait le chroniqueur des événements qui ont bouleversé l'Europe, et dont il a été le témoin autant que l'acteur.

01/2022

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Royaume-Uni

Mémoires de la grande guerre. Tome 2, 1915-1918

Ce second volume des Mémoires de la Grande Guerre s'ouvre en 1915, année de la démission de Churchill, et s'achève avec la victoire de 1918. C'est en tant que chef de bataillon réserviste que Churchill participe aux combats dans les tranchées des Flandres jusqu'en mai 1916. Nommé ministre de l'Armement en juillet 1917, il devient le Carnot de la Grande Guerre, tout en suivant le déroulement des opérations sur le terrain jusqu'à l'armistice final. Avec un ton épique, un style admirable et un humour omniprésent, Churchill nous livre des jugements bien tranchés sur les hommes politiques et les militaires de l'époque.

01/2022

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Sciences politiques

La crise de vingt ans, 1919-1939. Une introduction à l'étude des relations internationales

"E-H Carr est l'un des penseurs les plus originaux et les plus intéressants du XXe siècle qui ait étudié les relations internationales. Les idées de Carr sur la nature des affaires internationales méritent toute notre attention. Tous ceux qui s'intéressent à la politique internationale devraient lire ce livre" (Robert Gilpin, professeur émérite en politique et affaires internationales, Chaire Eisenhower, Princeton University). "Jamais La crise de vingt ans de Carr ne s'est révélée aussi utile dans les débats sur la politique internationale qu'aujourd'hui" (Fred Halliday, professeur de relations internationales, London School of Economics). Souvent rééditée et réimprimée, traduite en plusieurs langues, La crise de vingt ans, 1919-1939 est un classique de la théorie des relations internationales. Publié à l'automne 1939, alors que la seconde guerre mondiale venait d'éclater, le livre s'est imposé de part et d'autre de l'Atlantique comme un ouvrage fondateur d'une discipline encore embryonnaire. E-H Carr fut l'un des intellectuels les plus influents et les plus controversés du XXe siècle. Les sujets et les thèmes qu'il développe dans ce livre dédié "à ceux qui vont bâtir la paix de demain" ont conservé tout leur intérêt aujourd'hui lorsqu'il est question du pouvoir - militaire, économique ou sur l'opinion - et de sa répartition dans le système international.

09/2015

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Histoire de France

Les Canadiens dans la Grande Guerre. 1914-1918

"De 1914 à 1918, près de 620 000 Canadiens ont servi sous l'uniforme et plus de 60 000 ont péri sur les champs de bataille. Ce sacrifice, auquel s'ajoute l'implication économique du Canada, a permis au dominion de renforcer sa cohésion nationale et de progresser dans la voie de l'indépendance vis-à-vis de la mère-Patrie britannique. Passant par Vimy, la Somme, les Flandres et... les forêts des Landes, ce guide propose un tour d'horizon complet de la participation canadienne à la Grande Guerre, de l'organisation de l'armée en 1914 aux derniers combats de 1918."

02/2018

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Correspondance

Le Style de Samuel Beckett au miroir épistolaire. 1929-1989

Ce volume étudie le style de Samuel Beckett au miroir de ses lettres en ce qu'elles donnent une idée de l'évolution de son style épistolaire et littéraire. Il s'intéresse à ses propos métastylistiques et à ceux de ses correspondants, ainsi qu'à la parenté stylistique entre les lettres et l'oeuvre.

11/2022