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Garçonnes

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Critique littéraire

L'Avenir n'est à personne. Journal 1990-1992

" Je hais la guerre ", écrit Julien Green le 3 septembre 1990. L'enfance affamée condamne les fanatiques, les habiles, les héros du jour. L'ingérence humanitaire elle-même n'est-elle pas sujette à caution ? Ce nouveau volume du journal est sombre comment en serait-il autrement quand "tout se hâte vers le gouffre d'un bout à l'autre du monde"? Le SIDA, la liberté d'expression en danger, les violences aveugles nous vivons sans bien le savoir dans l'horreur à venir. Reste la foi : sans elle, rien. Reste l'écriture, qui abolit le temps. Au jour le jour, des notations sur la genèse de l'œuvre, la beauté de la terre (en Italie, en Autriche), la nostalgie de l'innocence, le paradis d'une cantate de Bach, la lecture de tel verset des Écritures pour résister au monde. La découverte inopinée d'un garçonnet abandonné dans une rue du Ve arrondissement de Paris n'a-t-elle pas autant d'importance que les chamailleries sanglantes qui divisent petites et grandes nations ? N'est-ce pas le symbole de notre millénaire finissant ? L'avenir n'est à personne. Mais à qui insulte l'amour, écrit Julien Green, il ne sera pas pardonné.

02/1994

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Science-fiction

Mémoires du grand automne Tome 2 : La colère d'une mère

Roman de fantasy - 460 pagesA l'ombre des montagnes enneigées du Nord, au fond d'une vallée baignée d'un lac, pousse un Arbre géant. Entre ses racines escarpées vit le peuple d'Alkü, des hommes et des femmes qui naissent de l'écorce et possèdent le talent de manier les vents. C'est la saison des fécondations. Valpuri Saule rumine sa colère contre le peuple Drass, son père mystérieusement disparu, et l'intransigeance des sèvetiers. Tout ce qu'elle souhaite, c'est donner la vie, mais... et si l'Arbre-Mère refusait désormais d'enfanter ? La voilà confrontée aux manigances du nouveau Maître-sève, à un mal étrange qui touche certains jeunes enfants, et à un garçonnet bien trop mâture pour son âge... Ainsi se poursuit le Grand Automne. Prix : "La colère d'une mère" est le second tome de la série "Mémoires du Grand Automne", 1er Prix du concours "Osez la Publication" organisé par DraftQuest et Librinova en Juillet 2015 au terme du MOOC "Ecrire une oeuvre de fiction". Ce qu'ils en disent : "Un auteur qui croit à la fiction". (David Meulemans, Président des Editions Aux Forges de Vulcain)Retrouvez l'Arbre-Mère d'Alkü surwww. memoiresdugrandautomne. com

12/2016

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Littérature française

Et il quitta la nuit sans lune ni étoiles

Tel Don Quichotte parcourant les plaines sèches de la Manche en compagnie de Sancho Pança, le chevalier Mèste Pingailh, accompagné de son écuyer Pamparrot, sillonne les vastes plaines de la lande rase de Bouricos, Escource ou Lüe, toujours en quête d'aventures propres à conquérir le coeur de sa dame. Son cerveau semble d'ailleurs tout aussi altéré par les lectures que celui de son homologue ibérique. Des exploits ? Il en accomplit ! Des déconvenues ? Il en a sa part. Mais après un début burlesque très nettement inspiré de Cervantès, le vrai héros de ce roman picaresque en terres landaises, en un temps qui pourrait bien se situer vers la fin du XVIIe siècle, devient l'écuyer Pamparrot, petit muletier fruste, ignare, couard, cupide, mais plein de bon sens. De son premier maitre, chevalier errant égaré dans son temps, il ne retient pas grand chose hormis la loyauté. Son second maitre, Anselin, maquignon érudit, le fera voyager en terres gasconnes et lui apprendra la vraie vie. Son troisième maitre, Hugon l'estropié, vieux pèlerin lettré, lui apprendra à lire, ce qui lui permettra de comprendre l'origine de la folie de Mèste Pingailh et le mènera à la connaissance et au savoir. La vie prodigieuse de Pamparrot devient ainsi une manière originale d'emprunter le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

07/2019

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Autres langues

Quin pet ! Nouvelles occitanes, Edition bilingue français-occitan

Si vous voulez (presque) tout savoir sur la vie en Gascogne, du début du XXe siècle à nos jours, et plus spécialement sur L'Isle-Jourdain à cette époque, plongez sans retenue dans ce livre. L'Isle-Jourdain, une petite ville gasconne à la campagne, l'archétype de tant d'autres petites villes gasconnes qui s'y reconnaîtront sûrement. Dans le bourg, la ville comme on dit, et dans la campagne environnante, on y naît, on y grandit, on y travaille, on s'amuse aussi. La vie se déroule avec ses joies, ses peines, l'entraide fraternelle entre voisins, les farces et bizutages, les bêtises des enfants, quelques règlements de comptes aussi. Tout un microcosme laborieux et solidaire où chacun occupe sa place, est utile aux autres et à soi-même. Avec des personnages ordinaires certes mais aussi hauts en couleur, les animaux que l'on élève et la sauvagine que l'on côtoie. Et puis ce qui apporte des techniques nouvelles, plus ou moins bien acceptées, ces petits métiers qui disparaissent, ces outils, devenus obsolètes, qui finissent dans les vitrines des musées paysans ; un monde presque disparu. Dans une prose pleine d'un humour décapant, parfois de gravité mais aussi de beaucoup de bienveillance, Georges Laborie nous livre ses souvenirs, faisant ainsi, du même coup, oeuvre d'historien et de passeur de mémoire.

04/2019

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Romans noirs

Tout est à moi

Quel rapport peut-il bien y avoir entre une série de meurtres sordides, perpétrés contre des immigrés musulmans, et Clara Lofthus et Haavard Fougner, ce couple en apparence parfait, à la réussite professionnelle éclatante, résidant dans une banlieue huppée d'Oslo ? Fonctionnaire du ministère de la Justice, Clara s'apprête à défendre une loi sur la maltraitance infantile lorsqu'une proposition inattendue tombe du ciel. Issu d'une longue lignée d'avocats, Haavard s'est quant à lui tourné vers la pédiatrie. Il se trouve être de garde quand un père d'origine pakistanaise se présente aux urgences, son petit garçon inconscient dans les bras. Ce dernier serait tombé d'un arbre. Mais les nombreux stigmates sur le corps frêle de l'enfant racontent une tout autre histoire. Malgré l'intervention des médecins, le garçonnet de quatre ans ne survit pas à ses blessures. Lorsque, quelques heures plus tard, le père est retrouvé assassiné dans la salle de prière de l'hôpital, personne ne pleure la mort du bourreau. Mais la fin justifie-t-elle toujours les moyens ? Peut-on tuer quelqu'un sous prétexte qu'il est lui-même un meurtrier ? Gravitant autour de la scène de crime : un pédiatre infidèle, un infirmier homosexuel et islamophobe, et une secrétaire d'Etat dont le passé sombre et violent pourrait bien finir par resurgir.

05/2021

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Sciences historiques

Les Extraterriennes. Histoire de l'ascension des femmes dans l'air et l'espace

Habité par un grand désir d'approcher la nature des oiseaux, l'être humain aspira lui aussi à accéder à l'art du vol. En à peine deux siècles, du simple ballon à la station spatiale internationale, les inventeurs conçurent d'incroyables machines volantes. Du globe des frères Montgolfier (ère aérostatique) aux premiers aéroplanes à ailes fixes de Clément Ader ou des frères Wright, des avions gros porteurs ou supersoniques (ère aéronautique), aux fusées et vaisseaux spatiaux (ère astronautique) hissant en orbite Youri Gagarine (1960) et, plus récemment, Thomas Pesquet, les frontières de l'exploration de la troisième dimension n'ont cessé d'être repoussées. Si l'histoire des sciences et des techniques reste surtout l'apanage de l'univers masculin, il n'en demeure pas moins que les femmes – aéronautes, aviatrices, pilotes de ligne ou de chasse et pros du looping, infirmières parachutistes et même hôtesses de l'air, ou encore astronautes recrues des grandes agences spatiales – ont aussi pris une belle part dans cette ascension. Dès la Révolution, citoyennes " plus légères que l'air ", Jeanne Labrosse ou Sophie Blanchard, prendront la nacelle d'assaut. En pleine Belle Epoque, la baronne de Laroche décolle dans le "  ; plus lourd que l'air  ;". Garçonnes des années folles sans corset, Adrienne Bolland puis Amélia Earhart courent les grands raids. Et après guerre et jusqu'à nos jours, les aviatrices gagneront peu à peu leurs galons professionnels. Sortant de l'atmosphère, les premières filles de la Voie lactée Valentina Tereshkova, Claudie Haigneré ou la record woman Peggy Whitson comptent aujourd'hui parmi les dames étoilées qui ont fait leur ronde autour de la Terre. A travers cette aventure passionnante, vous découvrirez autant d'univers selon les époques et de portraits de ces Extraterriennes qui se sont affranchies de la gravité pour l'amour du ciel et de la science.

02/2018

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Littérature française

L'armure d'Akmouth. Tome 1, L'enfant vengeur

L'Armure d'Akmouth est un cycle littéraire d'Heroïc Fantasy, suivant les aventures de Leonil, qui, de garçonnet innocent dans le Tome I, grandira et deviendra un jeune homme à travers la saga, se familiarisant au passage avec la magie, le combat, mais aussi avec l'amitié et l'amour, en traversant de nombreuses aventures toutes plus dangereuses, dramatiques ou exaltantes les unes que les autres. Dès le premier chapitre, Leonil voit sa famille massacrée sous ses yeux et n'a d'autre recours que la fuite. Lors de cette fuite éperdue, il va faire preuve de bravoure et témoigner de grandes qualités morales. Lorsque son périple lui permet brièvement de reprendre son souffle, c'est pour l'émerveiller en lui faisant découvrir la magie de l'univers dans lequel il évolue. Il va croiser sur sa route une galerie de personnages, alliés ou ennemis, qui vont lui permettre de se construire. Le parcours de ces personnages sera également source de rebondissements, occasionnant autant de surprises qui tantôt maintiendront son attention en éveil, tantôt le bouleverseront. Leonil parviendra au cours de ses mésaventures à se défaire d'ennemis colossaux, grâce à la complicité de ses compagnons de route et à sa propre valeur. Mais, si dans le Tome I, il échappe à des dangers immédiats, son combat n'est pas pour autant gagné, car il a à ses trousses des créatures et armées d'autant plus puissantes.

09/2019

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Sciences historiques

Les grandes affaires criminelles de l'Essonne

En 1824, un certain Léger étrangle et mutile une fillette dans les bois de Cerny. Cent quarante ans plus tard, un garçonnet est retrouvé dans la forêt de Verrières, étranglé et mutilé. Son assassin s'appelle Léger, lui aussi. Outre ces deux tragédies similaires et qui demeurent certainement les faits divers locaux les plus célèbres, l'Essonne, terre de contrastes humains et géographiques, entre mégalopole au nord et campagne de Beauce au sud, a eu, bien des fois, le redoutable honneur de voir " ses " criminels à la une des journaux... Sylvain Larue et Nathalie Michau vous emmènent sur les traces du passé judiciaire de ce département, à une époque où Étampes avait son bourreau, où la justice régnait à Versailles avant de s'installer à Évry, où la guillotine ensanglantait le pavé des places publiques, et où Fleury-Mérogis n'était pas encore le plus grand centre pénitentiaire d'Europe. Au fil des pages de ces Grandes Affaires Criminelles de l'Essonne, de la mort du maire d'Étampes, en 1791, à l'affaire du tueur Alfredo Stranieri en passant par l'attaque d'un train postal à la Belle Époque, le procès d'un aveugle durant l'entre-deux-guerres, ou encore le jugement de la dépeceuse de Savigny-sur-Orge, revivez une trentaine de causes célèbres d'autrefois. Deux siècles d'histoires à découvrir et à savourer, comme autant de nouvelles policières...

06/2011

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Littérature française

Une enfance gasconne

"Parler de son enfance ; tous les auteurs l'ont fait, au seuil de leur vieillesse, de Tolstoï à Pagnol. J'approchais la soixantaine, je n'avais pas trop à me plaindre de ma vie, faite, comme pour la plupart, de réussites et d'échecs ; un quotidien simple de professeur de français dans un collège rural d'une petite ville du Lot-et-Garonne, qui m'avait adopté, dont j'avais adopté les élèves, souvent excellents, malgré leur milieu modeste. Cela correspondait précisément à mon idéal d'enseignant d'abord dévoué aux plus humbles. Avant que les souvenirs les plus marquants ne s'estompent dans le brouillard d'une mémoire déjà un peu moins sûre, où les événements passés, selon les jours et l'humeur, seraient embellis ou noircis, j'éprouvais le besoin pressant de retrouver certains épisodes de mes premières années, de les transcrire comme un témoignage, un dernier message lancé telle une bouteille à la mer, avant l'ultime silence". Dans ce récit romancé d'une enfance faite de grandes joies et de petites peines, nourrie de la terre et des champs vallonnés de la Gascogne, sa terre natale, Richard Gubert aborde aussi comme un questionnement ses origines espagnoles et ses racines gasconnes, dont sa grand-mère maternelle fut la figure tutélaire. Renaît alors une époque révolue, celle des années 50 et 60, époque dite des Trente Glorieuses, que l'on découvre comme une "leçon pour aujourd'hui" .

05/2023

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Beaux arts

La Villa des Mystères à Pompéi

Paul Veyne a écrit un texte "révolutionnaire" qui explique la fresque de la Villa des Mystères à Pompéi. Un siècle après sa découverte, elle est toujours la plus grande, la mieux conservée et la plus fascinante des peintures antiques. Pourtant, pèse sur cette fresque un contresens séculaire qui y déchiffre des Mystères mystiques païens. Paul Veyne a exposé sa propre théorie dans une première version publiée dans un ouvrage collectif en 1998, dont il publie aujourd'hui le texte repris, modifié et définitif. Longue d'une vingtaine de mètres, la fresque court sur les murs de la grande salle de la villa, où le visiteur se voit cerné par vingt-neuf figures grandeur nature : dames élégantes, nudités, divinités, musiciens, et des Silènes et des satyres composant le cortège de Dionysos. Pas d'hommes mortels, rien que des femmes et un garçonnet qui apprend à lire. Depuis sa découverte en 1911, des questions se sont posées et beaucoup de commentateurs y ont vu la représentation d'une initiation aux Mystères de Bacchus. Or Paul Veyne est allé contre ces théories en démontrant brillamment qu'il s'agit en fait d'un jour de mariage tout à fait profane, toilette de la mariée et nuit de noces comprises. Le lecteur suit ainsi pas à pas l'interprétation de la mégalographie pompéienne qui lui fait revivre l'Antiquité romaine et la vie à Pompéi. Vient alors l'envie irrésistible de se rendre ou de retourner sur ces lieux.

10/2016

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Littérature française

Les forêts profondes. Au temps d'Ebola

"Fin décembre 2013, un garçonnet du bout du monde décède de symptômes qu'on associe trop vite à une dysenterie. Tout le monde ignore que, dans un coin de forêt reculé de la Guinée, le virus Ebola vient de prendre sa première victime en Afrique de l'Ouest. C'est là que mon récit démarre : dans le village de Meliandou. Douze mois plus tard, le virus Ebola a touché à la postérité : celle qui s'offre aux grandes calamités, qui, par l'émotion qu'elles suscitent, marquent l'opinion toujours et parfois une époque. Entre temps, l'épidémie Ebola a fait 10 000 morts. Pendant les douze mois de l'année 2014, le temps a été comme suspendu en Guinée, dans une sorte d'état d'urgence sanitaire, où ce sont les humanitaires (MSF, OMS) et les laboratoires de biosécurité qui ont dit ce qu'était la Loi. Pour limiter les infections, on a donc cessé de se serrer la main pour se saluer, d'acheter sur les étals marchands de la viande de brousse boucanée, et même d'aller à l'école. On a pourtant continué à vivre. Et bientôt les légendes de la forêt sacrée et les rites des ancêtres sont venus concurrencer les grands axiomes de la santé publique, dans un inévitable choc des cultures. Ce récit, écrit entre Paris et Conakry, relate ce qui s'est réellement passé en Guinée en 2014. Et qu'on n'a jamais lu ".

10/2016

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Poésie

Poésies documentaires complètes. Inflation sentimentale ; Simone de Montmartre ; Abécédaire pour Pascin ; Chanson de charme pour faux-nez ; Quelques films sentimentaux ; Poèmes en prose, avec des inédits

«La somme réunie en 1954 sous le titre Poésies documentaires complètes a été composée pour l'essentiel de 1919 à 1925 ; de la fin de la guerre à la célèbre exposition des Arts Décoratifs. Elle s'articule autour des cinq grands poèmes ou recueils : L'Inflation sentimentale (1923), devenu Inflation sentimentale ; Simone de Montmartre (1924) ; Abécédaire des filles et de l'enfant chéri (1924), devenu Abécédaire ; Boutiques (1925) ; Boutiques de la foire (1925), devenu Fêtes foraines. Période de transition, de mutation, de rupture entre l'ancien monde détruit par la guerre et le nouveau qui cherche à émerger de ses ruines. Elle se caractérise par une fièvre de modernisme d'abord sensible avec la promotion de médias nouveaux ou récents : cinéma, photographie, T.S.F., phonographe que Mac Orlan est l'un des premiers à introduire dans l'espace poétique. La poésie de Mac Orlan ne fait qu'enregistrer la mutation des mours et le brassage social et cosmopolite entraîné par la première guerre. «Ici la reine Dactylo se mêle comme l'eau tiède au vin généreux des hommes» (Inflation sentimentale). La gigolette de Bruant a fait place à la garçonne aux cheveux courts et coiffés d'une cloche de feutre noir, comme un casque guerrier. Derrière elle le champ de la poésie s'ouvre à des personnages jusque-là confinés dans le roman ou la rubrique des faits divers.» Francis Lacassin.

11/2008

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Romans historiques

La rose et le bourreau

Cancale, milieu du XVIIIe siècle. Orpheline de mère et fille de capitaine, Julienne ne supporte plus sa marâtre. Résolue à changer de vie, elle décide un jour de couper ses cheveux, enfile les vêtements de son frère et se fait appeler... Henri. En route vers Paris, la garçonne vit d'expédients, dort à la belle étoile et se fait connaître de la maréchaussée en laissant pour mort un aubergiste émoustillé par son androgynie... Elle est recueillie par un jeune abbé aussi bon qu'avenant. Arrivée à Paris, à court de ressources, elle cède aux avances d'un sergent recruteur qui l'engage dans l'armée du roi sous le sobriquet de "Sans-Souci". La voilà engagée dans la campagne de Bohème, à travers Vosges et Forêt-Noire. Bientôt, quarante mille soldats franchissent le Danube et marchent sur Prague. Si Julienne se conduit avec bravoure, pourquoi chacun des hommes dont elle s'éprend - son capitaine, son compagnon de chambrée... (connaît-il un sort funeste ? De retour en France après avoir déserté, elle n'aura d'autre choix que d'assister dans sa tâche "Monsieur de Marseille" (le bourreau. Jusqu'à quand parviendra-t-elle à dissimuler son identité ? Un roman picaresque dont l'héroïne, mutine aventurière, ne cesse de se perdre pour se retrouver. D'une plume alerte et truculente, Patrick Pesnot y fait revivre l'Europe galante et dangereuse du temps de Louis XV.

09/2018

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Littérature française

Des êtres sans importance

Oui, les enfants, mais aussi les vieux, les femmes indépendantes, les corsetières à façon, les félins solitaires sont sans importance pour celui - ou celle - qui ne fait pas d'effort pour les comprendre. Parfois, il peut, à sa manière, les voir, les entendre, les aimer même, puis les ignorer dès qu'il a mieux à faire. J'ai eu la chance d'avoir pour mère une photographe exceptionnelle qui se passionnait pour le portrait d'enfant. Un art difficile, car elle opérait sur des clichés argentiques, à la lumière du jour et des séances de pose relativement longues lui étaient imposées. Pour s'exercer, Génia Reinberg me prenait pour modèle. Notre trésor familial comportait une antiquité japonaise, le masque d'un vieillard au sourire grimaçant. Elle me le confia. Je m'en amusais. Elle nous fixa sur la plaque au moment où mon sourire se juxtaposait à celui du masque. Du coup, je donnais vie à ce visage figé qui venait partager mon jeu. Du coup, je n'étais plus un objet photographié mais un enfant à qui sa mère offrait une aventure singulière, en toute complicité. Nous nous comprenions. Aujourd'hui, le vieux que je suis devenu ressemble plus au masque qu'au garçonnet farceur que j'étais. Ces nouvelles, parfois tragiques, parfois comiques, ce qui n'exclut pas l'humour, ne démontrent rien et ne défendent aucune thèse. Cependant, les malheurs apportés par la guerre puis l'occupation m'ont, très tôt, fait prendre conscience de l'importance des êtres qui sont réputés n'en pas avoir.

11/2013

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Droit

Valentin et les délirants. Monographie d'un délire à deux meurtrier

Durant plus de vingt ans, Stéphane Moitoiret et Noélla Hégo ont arpenté les routes et les villages de France pour accomplir l'impérieuse "mission divine" de "remettre en route l'horloge du destin". Leur périple prendra fin quelques jours après le crime atroce de Valentin, un garçonnet de 11 ans, massacré par Moitoiret de quarante-quatre coups de couteau dans une ruelle sombre de Lagnieu. Ce crime immotivé s'inscrit dans le cadre d'un délire à deux, une pathologie dont le dernier exemple en France était le célèbre "double crime des soeurs Papin" en 1933. Dès leur arrestation, il apparaît que ces "doux dingues" sont de grands malades mentaux délirants, jamais diagnostiqués auparavant. Sont-ils responsables pénalement de leurs actes ? Les divergences des experts psychiatres révèlent la fracture entre les partisans de la "confrontation à la loi", convaincus de l'utilité thérapeutique d'un procès, et les psychiatres plus classiques qui refusent la responsabilisation pénale des grands psychotiques, au nom de l'humanisme médical. En rassemblant l'examen des faits et de leurs circonstances, les témoignages, les expertises, les biographies des prévenus, l'immersion dans leur univers délirant et le compte rendu des audiences pénales, cet ouvrage montre comment et pourquoi, au XXIe siècle, il est redevenu possible de condamner des aliénés. Les fous, protégés par leur maladie depuis l'Antiquité, ne sauraient échapper dorénavant au lot commun : la geôle plutôt que le soin - même contraint, l'incarcération plutôt que l'hospitalisation même sécurisée, le surveillant de prison plutôt que le médecin.

05/2014

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Fantastique

A Plague Tale : Tenebris

Ce roman inédit constitue une aventure à part entière dans l'univers de A Plague Tale. Situé chronologiquement entre les événements de A Plague Tale : Innocence et A Plague Tale : Requiem, le roman A Plague Tale : Tenebris narre les mésaventures d'Amicia et Hugo, ainsi que de leur mère Béatrice et de leur ami Lucas, confrontés à de nouveaux antagonistes. 1348. Quelques jours après le combat qui les a opposés au Grand Inquisiteur Vitalis, Amicia et Hugo apprennent qu'ils sont recherchés et prennent la direction de l'Est, loin des troupes anglaises affaiblies et d'une Inquisition revancharde. Secrètement à leurs trousses, des Flagellants menés par un zélote bien décidé à faire de Hugo le martyre christique qui accompagnera leurs processions en "éclaboussant du sang sacré de ses plaies l'Humanité pécheresse" . Très vite, la routine itinérante du groupe est troublée par le réveil de la Macula qui afflige Hugo de céphalées et de cauchemars terribles. Après quelques manifestations étranges qui leur permettent néanmoins d'échapper à l'implacable exorciste, Béatrice et Lucas sont catégoriques : les cauchemars d'Hugo, exaltés par la Macula, commencent à altérer le réel autour de lui (émotions contagieuses, confusion des sens, hallucinations, rats paniqués qui échappent à l'appel du garçonnet). Les jours passent, et les symptômes d'Hugo s'intensifient, mettant en péril à la fois sa santé mentale et la vie de ses compagnons. Un roman haletant, développé en étroite collaboration avec le studio Asobo, où vous aurez plaisir à retrouver les personnages avant de les incarner à nouveau dans A Plague Tale : Requiem.

10/2022

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Décoration

Jeanne Lanvin

En ce 1er janvier 1867, aucune fée ne veille sur le berceau de la petite Jeanne : ni la richesse - elle commencera de travailler à treize ans -, ni la beauté, ni même ce chic artiste inséparable des grands noms de cette constellation qu'on appelle la haute couture française. Plus d'un demi-siècle plus tard, ce sont les Années folles, et Jeanne règne à la tête d'un empire. Aristocrates, riches étrangères et actrices s'arrachent ses robes, qui leur dessinent un corps ambigu de jeune fille romantique et parfois garçonne. Le nom de Lanvin baptise un bleu mythique et orne l'image, devenue célébrissime, de la femme à l'enfant, image que les flacons précieux d'Arpège multiplient à l'infini. Yvonne Printemps, Sacha Guitry, Anna de Noailles, toutes les célébrités fréquentent sa maison de couture, rue du Faubourg-Saint- Honoré. Cette réussite, Jeanne Lanvin la doit à son travail, à son sens aigu des affaires, à son génie du marketing avant la lettre ; mais aussi à sa passion pour se fille, son égérie et sa bien-aimée, passion exclusive, égoïste, éperdue, douloureuse souvent. Car si Chanel habillait les femmes à son image, c'est pour sa fille que Jeanne crée des vêtements : pour l'enfant, puis la jeune femme, que les fées firent comtesse Marie-Blanche de Polignac, reine du Tout-Paris... C'est un chapitre ignoré de l'histoire de la mode que révèle cette première biographie de Jeanne Lanvin, fondatrice de la plus ancienne des maisons de couture françaises encore en activité.

09/2002

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BD tout public

Kristina, la reine-garçon

Kristina, reine de Suède, fascine par sa modernité. Souveraine énigmatique, femme assoiffée de connaissances, fine politicienne, flamboyante et imprévisible, garçonne et féministe bien avant l'heure, elle a bouleversé tout le Nord de l'Europe au milieu du XVII ? siècle ! Le 20 décembre 1650 à Stockholm, Kristina, qui règne déjà sur la Suède depuis le décès de son père quand elle avait 7 ans, est couronnée roi à 24 ans. Kristina, aussi laide que séduisante, plus mâle que ses hommes de guerre, plus politique que ses diplomates, plus érudite que ses savants, fait venir dans son royaume le philosophe français René Descartes afin qu'il lui enseigne le mécanisme des passions qui habitent l'âme et le corps humains. Tiraillée entre le masculin et le féminin, entre foi et savoir, entre la rigueur de Luther et les splendeurs du catholicisme, entre son amour pour une femme, la comtesse Ebba Sparre qui est aussi sa seconde dame de compagnie, et l'Etat qui exige un héritier, Kristina cherche la vérité, sa vérité. Pour satisfaire à ses aspirations personnelles, elle s'affranchit du carcan austère que lui imposent sa foi et son titre. Elle abdique et s'exile à Rome afin de se consacrer aux arts. Jean-Luc Cornette et Flore Balthazar adaptent la pièce à succès Christine, la reine-garçon du dramaturge Michel Marc Bouchard et nous montrent, à travers un récit souvent violent, toujours passionné, toute la complexité de cette cour de Suède dirigée par ce roi féminin hors du commun.

01/2022

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Histoire de la mode

Les cousettes du petit Echo. Pionnières de la mode circulaire

La mode circulaire nous engage aujourd'hui à préférer les articles de seconde main, à employer les stocks dormants, à réévaluer des vêtements démodés à ne surtout pas jeter. Le principe consiste à offrir une nouvelle et belle vie à un existant déchu, en privilégiant un mode de transformation ou de fabrication local. Outre la qualification récente de la mode circulaire comme l'engrenage essentiel et vertueux pour contribuer à préserver notre planète, quand en observe-t-on les démarches pionnières ? Peut-être faut-il commencer par en chercher les traces dans les usages de nos grands-mères et arrière-grands-mères, ces oubliées de l'histoire de la mode... Les cousettes du XXe siècle sont les héritières d'une longue tradition d'élégance pragmatique, un principe qu'aiguillonne la presse de mode familiale, le Petit Echo de la mode en particulier, apprécié comme une bible de la mode circulaire... avant la lettre ! Alors plongeons dans le fantastique corpus de dessins publiés des décennies durant dans le Petit Echo de la mode... Laissons l'imaginaire se développer autour de ces vies minuscules, donnons à nos cousettes un visage, un quotidien et des projets. Incarnons cette approche historique des origines de la mode circulaire : ici, une garçonne des années 1920 en robe de sport, là, une sirène glamour de l'entre-deux-guerres, ailleurs enfin, une élégante sanglée dans un tailleur New Look. Ces poupées de papier s'animent, s'échappent des colonnes de texte et nous accueillent spontanément dans leur monde d'ingéniosité...

03/2023

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12 ans et +

Les 5 derniers dragons Intégrale tome 3 : Tome 5, Les oubliés ; Tome 6, La cité de glace

Les oubliés - Arrivés à Ankoda, ils se firent expliquer leur mission par Gabor, un enchanteur de Dorado. Ce fut sans difficulté que le chef Torbjorn désigna un porteur. L'élu fut Ulrick, un jeune enfant orphelin, adopté par la famille Bigot. Dignement, Wafia, une fée, se leva et remit l'oeuf dans les mains du garçonnet. Elle s'agenouilla et lui glissa un collier avec une breloque en forme de triangle. D'un coup de baguette, l'oeuf disparut. L'enfant, ne sachant où il était passé, pleura, convaincu qu'il avait mal agi. Sans en comprendre la signification, ces paroles l'apaisèrent. Il sécha ses pleurs. Cent cinquante ans plus tard, les chevaliers du Dragon rouge seraient à la recherche de ce porteur de dragon. Par malheur, des personnages terrifiants dévorant des humains et des elfes, ainsi que la disparition d'un mystérieux objet mettront en péril leur mission ultime de libérer les cinq derniers dragons. La cité de glace - Les chevaliers du Dragon rouge poursuivent leur quête du dernier dragon, le dragon de l'éther. Par malheur, ils ne sont pas les seuls à le rechercher. Arthur De La Chevrière, une personne aux intentions maléfiques, le convoite lui aussi activement, à des fins personnelles. Souffrant d'horribles inflammations cutanées inesthétiques depuis son jeune âge, il croit à son talent de guérisseur. Poussé par son désir de beauté parfaite, il s'inflige de multiples traitements barbares pour acquérir un corps sans défaut. Les premiers résultats sont stupéfiants, mais au fil des interventions et des années, il devient une loque ambulante. De toute sa vie, son état de santé n'a jamais été aussi dramatique et aussi précaire...

03/2020

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Littérature francophone

Vigile

Au coeur du grand marché de Gbèwi vit une population singulière de gamins que les usagers appellent " Dogbè ", mais eux-mêmes préfèrent se nommer : " vigiles du marché ". Ceux-là dont le tribunal populaire a fait des indésirables, sont pourtant ceux qui y rendent de précieux services, assurent la sécurité des marchandises, donnent des informations précieuses et veillent sur le marché quand les marchands et les passants l'abandonnent la nuit pour aller se coucher dans de douillets lits. C'est ce groupe de gamins aux habitudes curieuses qu'Ola vient rejoindre après avoir fugué de chez son oncle. En compagnie d'autres vigiles, comme son ami Ahmadou, il découvre des égouts humains qu'il ne pouvait soupçonner. Ce fut une aventure qui imprima en son âme de secrètes évidences : " Je pars en sachant que se trouvent par dizaine tapis dans des coins inimaginables de ce marché des enfants et des garçonnets qui souffrent un lent martyre. Je pars avec la conviction née du parcours d'Ahmadou que le dernier mot reste le nôtre. Je pars dans l'espoir qu'un jour chaque " vigile du marché " sortira de ce trou à galère, pour retrouver quelque part, les rayons d'affection qui lui permettront de marcher vers le bonheur sans devenir précocement adultes. Je pars en pensant que ma dulcinée aura un Don Juan de moins et peut-être aussi un ange de moins. Qui prendra soin d'elle contre ces vampires assoiffés d'âmes innocentes et vulnérables ? Je pars en saluant la bravoure des " vigiles " qui sacrifient au bonheur de ce marché leurs âmes laissées-pour-compte ".

10/2021

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Littérature française

Romain Kalbris

Un classique qui revisite le roman d'apprentissage traditionnel, annonciateur du célèbre Sans famille du même auteur, qui a marqué toute une génération. Un roman d'aventures sur terre et sur mer, à mettre entre toutes les mains ! Un Oliver Twist à la française Normandie, fin du XIXe siècle. Romain, pauvre enfant de neuf ans, est envoyé chez un oncle avare. Mais le garçonnet, maltraité, affamé, finit par s'échapper. Témoin des années plus tôt du naufrage de son père, il n'en ressent pas moins l'appel impérieux de l'océan. Au détour de ses errances, il fait la connaissance d'un vieux sage : Bihorel. Une vie itinérante commence, qui l'amène dans un cirque ambulant où il rencontre une enfant de son âge, Diélette. Pour retrouver la mère de celle-ci, Romain fuit la dure férule de Bihorel en compagnie de son amie... Une route tumultueuse et semée d'embûches attend le jeune orphelin épris d'indépendance et de liberté, dont la persévérance lui permettra d'accomplir son rêve en embarquant clandestinement à bord d'un rafiot... Avec Romain Kalbris (1869), roman d'aventures digne de figurer aux côtés de David Copperfield, de Tom Sawyer et de L'Ile au Trésor, Malot a voulu " amuser ceux qu'on ennuyait " et " aiguiser leur goût de la lecture ". Sous le titre Sur mer, ce " roman d'un enfant " sera d'ailleurs le livre de lecture française prescrit dans les écoles britanniques. Une galerie de personnages pittoresques - bourreaux d'enfants, saltimbanques, coupe-bourse à peine sortis de l'adolescence - rappellera au lecteur certains des personnages de Sans famille.

09/2023

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Romans historiques

Ces messieurs de Saint-Malo Tome 3 : Rendez-vous à la Malouinière

La saga des Messieurs de Saint-Malo commencée sous Louis XIV s'est poursuivie sous Louis XV avec le Temps des Carbec. Après les remous de la Révolution, leurs descendants se retrouvent périodiquement dans la propriété familiale de la Couesnière, l'ancien manoir légué par Clacla à sa filleule Marie-Thérèse Carbec qui avait épousé le capitaine de Kerelen. En juillet 1914, la grand-mère Léonie Carbec décide de renouer avec les traditions et d'organiser le premier rendez-vous du siècle à la malouinière : il y a là deux fils de Léonie, Jean-Marie armateur à Saint-Malo et Guillaume grand chirurgien parisien, leurs femmes et leurs enfants, le compte et la comtesse de Kerelen, Helmut von Keirelhein dont les arrière-grands-parents avaient émigré en Poméranie en 1792, David Carbeak de Kansas City et toute la jeune génération insouciante et rieuse que le tocsin du 1er août 1914 sonnant la mobilisation générale va brutalement projeter dans le XXè siècle, ses drames et ses changements radicaux. La famille Carbec n'échappe pas aux massacres, les survivants reviennent désabusés ou pacifistes, les jeunes filles vont devenir garçonnes. Certains s'établissent au Maroc comme architecte, officier des Affaires indigènes ou tel Roger Carbec colon dans le bled tandis que les Carbec parisiens participent à la vie facile des années folles, celles des illusions nées d'une victoire payée trop cher, tout en scrutant le ciel européen où apparaissent troubles sociaux, tentation des fascismes, déclin des vieilles démocraties. De 1920 à 1940, il ne s'est écoulé qu'un petit espace de vingt ans, le temps de faire un garçon, de l'élever et de le voir partir à son tour...Les Carbec auront eux aussi leurs héros et leurs martyrs. Le dernier rendez-vous à la malouinière a lieu l'été 1946, Saint-Malo a été détruit, les Carbec qu'ils soient Parisiens, Marocains, Nantais, Malouins, Américains, sont à nouveau présents, bien décidés à reconstituer leur famille comme les Malouins ont juré de rebâtir leur cité foudroyée. Dans cette vaste fresque historique où les qualités littéraires et l'acuité d'observation prennent appui sur la mémoire personnelle, Bernard Simiot réussit à camper des personnages très attachants, émouvants et durs, lucides et désemparés, à l'image d'une époque fiévreuse et bouleversée, sans jamais perdre de vue leur implication dans l'histoire, l'aveuglement du moment et la frénésie de vivre.

05/1993

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BD tout public

Blacksad Tome 2 : Artic-Nation

Oldsmill, le maître de la ville, est un tigre blanc. Karup, le chef de la police, un ours blanc. Huk, l'âme damnée de Karup, un renard blanc. Avec les autres animaux à pelage immaculé, ils forment la société WASP (W pour White, AS pour Anglo-Saxon, P pour Protestant). Tous les autres habitants, de la pie noire au renard brun-roux en passant par le chat tacheté et la biche châtain, ne sont que racaille. Et si la police n'est pas capable de maintenir l'ordre des blancs, les gros bras d'Arctic-Nation, le parti raciste, cagoulés et vêtus de robes blanches, s'en chargent sans états d'âme. Ils ont les cordes et les croix enflammées qu'il faut. Dans cette ambiance pas câline, câline, Blacksad, le chat détective privé, enquête sur la disparition d'une enfant de couleur. La mère de Kyle, Dinah, travaillait comme femme de ménage chez le même Karup et, selon quelques bonnes âmes, serait au mieux avec le fils Oldsmill. Un vrai noeud de vipères dans lequel Blacksad plonge les pattes et joue au justicier prompt à griffer si nécessaire... Son seul appui, le reporter d'un magazine à scandale Weekly. Un fouille-merde qui sera utile à John. Vaut mieux. Coups bas et coups tordus vont pleuvoir comme à Gravelotte. Après Quelque part entre les ombres, son coup d'essai – et de maître –, le dessinateur Guarnido va encore plus loin dans le réalisme animalier. Les gueules, les pelages, les ramages de ses personnages leur donnent une réalité extraordinaire, et – c'est à tomber par terre –, toujours humaine. Lorsqu'ils sortent leurs crocs ou leurs griffes, ses fauves relèguent les coups de gueule d'un James Cagney au rang de caprices de garçonnet. Le plus doux des chatons est un fauve en devenir. Alors, Blacksad en colère ! Le scénario de Canales est envoûtant comme un roman de Dashiell Hammett, glauque comme un Raymond Chandler, gouailleur comme un Chester Himes. Arctic-Nation est un vrai roman noir. Très, très noir.

03/2003

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Policiers

Le manufacturier

Le 19 novembre 1991, une poignée de paramilitaires serbes massacrent une famille à Erdut, un village de Croatie. Laissé pour mort, un garçonnet échappe aux griffes des tortionnaires, les Lions de Serbie. Un quart-de-siècle plus tard, l'avocate Irena Ilic tente de remonter la piste jusqu'à la tête du commando, le sinistre Dragoljub. Le 1er avril 2017, les cadavres d'une femme et de son bébé sont retrouvés dans la banlieue du Havre, atrocement mutilés. Niché dans le dark Web, un inconnu sous pseudonyme revendique le double meurtre et propose les vidéos de ses crimes à la vente sur son site Internet... Depuis quand sévit-il ? Prêt à transgresser la loi, le capitaine de police Vladimir Radiche s'empare de l'affaire qui sème la panique sur le pays, au risque de voir l'inimaginable s'en échapper. Les deux investigations vont se percuter avec une violence inouïe. L'avocate et le flic ont des intérêts divergents et se livreront une guerre sans merci. Emportés dans l'abîme du terrifiant conflit yougoslave, les enquêteurs évoluent dans un vertige noir, gangrené par la violence et la corruption, où les plus pourris ne sont peut-être pas ceux que l'on croit. Crimes contre l'humanité, meurtres en série, fanatismes religieux, trafics entre mafias sans scrupules, l'étau se resserre au fil des chapitres. Les égouts de l'Histoire finiront par déborder et vomir des monstres, trop vite oubliés. N'ayez pas peur. Oui, il y a tout cela dans Le Manufacturier. Non, il n'y a pas d'autre issue. Mattias Köping, l'auteur des Démoniaques, thriller doublement primé en 2018 et acclamé par le public, libère toute sa puissance dans ce vrai page-turner, addictif et haletant, porté par une atmosphère envoûtante et une écriture ciselée. Programmé pour jouer avec les nerfs des lecteurs les plus aguerris de romans policiers, Mattias Köping confirme son entrée implacable parmi les maîtres du thriller français.

10/2018

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Littérature française

L'éclipse

En cette fin de printemps 1942, Emile Rosenberg affiche toute la fraîcheur de ses 7 ans et demi. Durant ces années noires d’éclipse totale, sous la botte de l’occupant nazi, il réalise ce que d’être juif implique. Par miracle, Emile échappe à la rafle du Vel d’Hiv’. Avec sa mère Roza, il fuit Paris opprimé, ses restrictions et les humiliations. Après avoir franchi sans encombre la ligne de démarcation, il découvre Ardentes en zone dite « libre », une bourgade sur l’Indre qui paraît vivre décalée des évènements. Réfugié sous un faux nom, accueilli par le Père et la Mère Adias, une famille de paysans qui, au péril de leur vie, le considère comme leur fils, le garçonnet appréhende son univers bucolique. Alors, au rythme des saisons, Emile se familiarise avec les animaux de la ferme qu’il ne connaissait qu’au travers de ses livres d’images. Au fil de l’onde, la rivière le fascine sous la frondaison des hauts peupliers, des platanes, des saules et des aulnes. Les essences odorantes et les effluves de terre mouillée chauffée par le soleil, éveillent sa mémoire olfactive. Malgré la déferlante allemande du 11 novembre 1942, le village berrichon semble épargné par l’envahisseur. Les Ardentais suivent l’actualité en écoutant en sourdine les émissions de la BBC, qui révèlent enfin la « solution finale » procréée par l’hydre malfaisante. Inscrit à l’école communale, il devra en outre fréquenter, par mesure de prudence, les cours de catéchisme jusqu’en juillet 1944. Dans cet univers où la crainte côtoie un quotidien débonnaire, Emile rencontre Roland, son copain de toujours à la grivoiserie exacerbée. Mais c’est Jacqueline, une adolescente de quatre ans son aînée, qui marquera sa vie. De la candeur de ces enfants mûris trop vite par la guerre, s’épanouira un grand amour au parfum de Liberté. Tiré d’une histoire vécue, vue du regard d’un gamin qui pénètre dans la turbulence de l’adolescence, ce roman rapporte d’une manière différente, les événements de cette période troublée.

04/2010

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Décoration

La robe. Une histoire culturelle. Du Moyen Age à aujourd'hui

Dans cet ouvrage, où une large place est laissée à l'iconographie (peintures, gravures, photographies), Georges Vigarello s'attache à montrer comment l'évolution de la robe est intiment liée au contexte social et culturel de chaque époque. Ainsi, du Moyen Age à aujourd'hui, il retrace cette histoire faite de ruptures et de révolutions, pour mettre en lumière combien les profils et les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarnent l'évolution des moeurs. Car l'apparence de la femme traduit bien souvent ce qui est attendu d'elle, d'où l'enjeu d'une histoire des robes. Découpé en six grandes parties, l'ouvrage remonte d'abord au XIIIe siècle avec les premiers bustes lacés, pour ensuite s'attarder au XVIe, mais surtout aux XVIIe et XVIIIe siècles, durant lesquels la géométrie des lignes et des silhouettes ne va faire que s'accentuer : le buste est corseté, la ceinture étranglée et le bas du corps entièrement noyé dans les plis. La femme est avant tout un " décor " et cet artifice est conçu en priorité pour la pause, non pour l'activité. Mais l'époque des Lumières en fera la critique, amplifiée par la Révolution française. La nouvelle " citoyenne " gagne en droits et en liberté, et son vêtement doit en témoigner. Pourtant, le premier quart du XIXe siècle, s'attache à restaurer pour un temps ces formes et dépendances passées : c'est alors l'apogée de la crinoline, avant qu'elle-même ne s'efface au profit du fourreau début XXe, tandis que la robe se fait plus collante, dévoilant davantage le bas du corps. Puis, le XXe marque l'élancement : la ligne se redessine et la rupture s'opère sur l'ensemble de la silhouette. Les formes s'installent, plus onduleuses. La mode " garçonne " des années 30 marque de façon décisive l'affirmation d'un corps mobile. De même, à travers les bouleversements contemporains, triomphe une liberté assumée : la mini-jupe, le legging, le pantalon, sont autant de repères forts, à partir desquels la robe est révolutionnée.

11/2017

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Littérature française

Frede. Belle de nuit

C'est une héroïne de Modiano. Elle a les yeux bleu-vert, de longs cils, une chevelure brune, un air de chat et de garçonne à la fois. Dans le Paris des années folles, Suzanne Baulé, fille d'une plumassière et d'un réserviste contraint de partir sur le front en août 1914, se métamorphose. Elle change de nom et se fait appeler Frede. Sa vie se confond avec la naissance de ces cabarets pour femmes où l'ambiguïté se porte à la boutonnière. A 20 ans, au Monocle, l'établissement de nuit du boulevard Edgar Quinet, elle met à ses pieds une déesse d'Hollywood : Marlène Dietrich. C'est le début d'une folle passion. Alors qu'il écrit un livre sur Patrick Modiano, le journaliste Denis Cosnard croise ce visage androgyne et mystérieux sur la couverture de Remise de peine. Dans ce roman, le narrateur, " Patoche ", raconte son enfance dans une maison où ne vivaient que des femmes. Et parmi elles Frede. Celle-ci dirige alors une boîte lesbienne rue Notre-Dame-de-Lorette, La Silhouette. D'où vient cette nouvelle reine de la nuit parisienne ? Comment est-elle devenue cette croqueuse de femmes, l'amante de Marlène Dietrich, d'Anaïs Nin et de Lana Marconi, la dernière épouse de Sacha Guitry ? En quoi Frede est un symbole de la France décadente et insouciante de l'entre-deux-guerres ? A peine la Seconde Guerre Mondiale déclarée, alors qu'une chape de plomb s'abat sur Paris, interdisant les dancings et les bals, la jeune meneuse s'exile à Biarritz où la haute société parisienne a décidé de ne pas se laisser abattre. Elle ouvre un élégant jazz-bar, le Touch-Wood, avant de reprendre, dans les années 1950, Le Carroll's, rue de Ponthieu, qu'elle transforme en boîte de nuit interlope. Dans cette biographie endiablée, Denis Cosnard nous raconte l'histoire férocement romanesque de Frede et nous dévoile aussi les dessous de son enquête : Paris révélé par sa nuit. Une nuit enflammée de néons et de strass. Une nuit indomptée, secrète, éminemment féminine.

05/2017

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Pléiades

Romans, nouvelles et récits. Volume 2

Cette édition propose tous les romans publiés du vivant de Fitzgerald, à quoi vient naturellement s'ajouter Le Dernier Nabab, «roman inachevé», dit-on généralement, alors qu'il s'agit plutôt d'un chantier littéraire : l'organisation interne de l'ouvre posait à l'auteur des problèmes qui n'avaient pas encore été résolus au moment de sa mort, le 21 décembre 1940. Le texte est ici retraduit sous le titre figurant sur le dactylogramme laissé par Fitzgerald : Stahr. A Romance, et il est suivi de documents permettant de mieux cerner le projet dont il est le vestige. Fitzgerald a également publié quatre recueils de nouvelles - auxquels le public français n'a jamais eu véritablement accès : alors que leur auteur les avait conçus et revus avec soin, dans l'espoir de corriger sa réputation (équivoque) de collaborateur des magazines de grande diffusion, ils n'ont jamais été traduits en l'état dans notre langue. On découvrira donc ici Garçonnes et philosophes, Contes de l'âge du jazz, Tous les jeunes gens tristes, Quand sonne la diane, et c'est, par exemple, au sein des Contes de l'âge du jazz qu'on lira des nouvelles aussi célèbres que «Le Diamant gros comme le Ritz» ou «L'Étrange Histoire de Benjamin Button». S'ajoutent à ces recueils les Autres histoires de Basil et de Josephine, fictions non recueillies liées à Quand sonne la diane, et les Histoires de Pat Hobby, que Fitzgerald publia dans la presse puis révisa afin de les faire paraître en volume ; la mort, là encore, empêcha la réalisation du projet. Enfin, figure au tome II, sous l'intitulé Récits, un choix d'articles ou d'«essais personnels» (à caractère autobiographique) publiés dans divers périodiques entre 1924 et 1939 et jamais réunis par Fitzgerald. C'est dans cette section qu'on lira la célèbre «Fêlure», parue dans Esquire en 1936 : l'aveu, par l'écrivain fatigué et amer, de sa dépression. Que la première édition française respectant les choix éditoriaux de Fitzgerald paraisse près de trois quarts de siècle après sa mort a de quoi surprendre. C'est pourtant explicable. Les contemporains de l'écrivain n'ont jamais vraiment su que faire ni que penser de son ouvre, et les clichés qu'ils ont répandus (peintre habile mais superficiel, «inventeur» d'une génération, etc.) ont eu la vie dure. Depuis, ces jugements ont été révisés à l'occasion de réévaluations successives, mais «le mythe Fitzgerald» (élaboré avec la complicité de l'intéressé) continue, dans une large mesure, à faire écran. Sans doute disposons-nous à présent de la distance nécessaire pour entreprendre de dégager la littérature de Scott Fitzgerald de ce qui la masque. Telle est l'ambition dont ces deux volumes voudraient être les instruments.

09/2012

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Pléiades

Romans, nouvelles et récits. Volume 1

Cette édition propose tous les romans publiés du vivant de Fitzgerald, à quoi vient naturellement s'ajouter Le Dernier Nabab, " roman inachevé ", dit-on généralement, alors qu'il s'agit plutôt d'un chantier littéraire : l'organisation interne de l'oeuvre posait à l'auteur des problèmes qui n'avaient pas encore été résolus au moment de sa mort, le 21 décembre 1940. Le texte est ici retraduit sous le titre figurant sur le dactylogramme laissé par Fitzgerald : Stahr. A Romance, et il est suivi de documents permettant de mieux cerner le projet dont il est le vestige. Fitzgerald a également publié quatre recueils de nouvelles, auxquels le public français n'a jamais eu véritablement accès : alors que leur auteur les avait conçus et revus avec soin, dans l'espoir de corriger sa réputation (équivoque) de collaborateur des magazines de grande diffusion, ils n'ont jamais été traduits en l'état dans notre langue. On découvrira donc ici Garçonnes et philosophes, Contes de l'âge du jazz, Tous les jeunes gens tristes, Quand sonne la diane, et c'est, par exemple, au sein des Contes de l'âge du jazz qu'on lira des nouvelles aussi célèbres que " Le Diamant gros comme le Ritz " ou " L'Etrange Histoire de Benjamin Button ". S'ajoutent à ces recueils les Autres histoires de Basil et de Josephine, fictions non recueillies liées à Quand sonne la diane, et les Histoires de Pat Hobby, que Fitzgerald publia dans la presse puis révisa afin de les faire paraître en volume ; la mort, là encore, empêcha la réalisation du projet. Enfin, figure au tome II, sous l'intitulé Récits, un choix d'articles ou d'" essais personnels " (à caractère autobiographique) publiés dans divers périodiques entre 1924 et 1939 et jamais réunis par Fitzgerald. C'est dans cette section qu'on trouvera la célèbre " Fêlure ", parue dans Esquire en 1936 : l'aveu, par l'écrivain fatigué et amer, de sa dépression. Que la première édition française respectant les choix éditoriaux de Fitzgerald paraisse près de trois quarts de siècle après sa mort a de quoi surprendre. C'est pourtant explicable. Les contemporains de l'écrivain n'ont jamais vraiment su que faire ni que penser de son oeuvre, et les clichés qu'ils ont répandus (peintre habile mais superficiel, " inventeur " d'une génération, etc.) ont eu la vie dure. Depuis, ces jugements ont été révisés à l'occasion de réévaluations successives, mais " le mythe Fitzgerald " (élaboré avec la complicité de l'intéressé) continue, dans une large mesure, à faire écran. Sans doute disposons-nous à présent de la distance nécessaire pour entreprendre de dégager la littérature de Scott Fitzgerald de ce qui la masque. Telle est l'ambition dont ces deux volumes voudraient être les instruments. Edition publiée sous la direction de Philippe Jaworski.

09/2012