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Marguerite Lalèyê

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Histoire et Philosophiesophie

L'évolution vue par un botaniste

La question de l’évolution est au cœur de la biologie mais, de par ses implications philosophiques, au cœur aussi d’une polémique qui fait rage entre créationnistes et évolutionnistes. Jean-Marie Pelt interroge ici la botanique pour l’inviter dans ce débat où elle a eu jusqu’à présent peu de poids.Selon la vulgate darwinienne, l’évolution est le fruit d’une action conjuguée du hasard producteur de mutations et de la sélection naturelle des mutants les mieux adaptés. La botanique ne remet pas en cause ce processus, mais elle attire l’attention sur d’autres mécanismes et, en particulier, sur ce que l’auteur appelle le principe d’associativité. Le monde des plantes est ainsi traversé par un mécanisme redondant qui vise à protéger toujours mieux le gamète femelle par l’addition de tuniques protectrices, celles-ci s’emboitent autour de lui comme des poupées russes. La seule sélection naturelle a plus de mal à expliquer l’étrange mimétisme de ces fleurs d’orchidées qui prennent la forme d’insectes et plus de mal encore à expliquer un phénomène constant de miniaturisation des fleurs qui les regroupe en sociétés de fleurs comme dans le cas de la marguerite ou de l’édelweiss.Résolument évolutionniste et raisonnablement darwinien, ce livre, fruit de cinquante ans de recherches et de réflexions sur le sujet, ouvre de nouvelles perspectives à la compréhension du phénomène vivant. L’amateur de sciences naturelles et l’amoureux de la nature y trouveront bien des raisons de s’émerveiller.

01/2011

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Musique, danse

Correspondance. Suivie de Letrres à Madame H.

Echelonnées tout au long de la vie de Gabriel lauré, les quelque huit cents lettres ici rassemblées retracent le parcours d’une des figures les plus illustres de la musique française à une époque de grand rayonnement. La variété de ses correspondants rend compte de tous les aspects de son activité : avec ses collègues compositeurs (Saint-Saëns au premier chef, Vincent d’Indy ou ses élèves au Conservatoire : Ravel, Roger-Ducasse, Koechlin), ses interprètes (Alfred Cortot, Edouard Risler, Eugène Ysaÿe, Robert Lortat), ses éditeurs ou des écrivains (Flaubert, Verlaine, Proust, Colette, Montesquieu) et ses amies-mécènes (Mme de Saint-Marceaux, la comtesse Greffulhe, la princesse de Polignac), il évoque son métier de musicien : les inspections de conservatoires, les innombrables concerts où il interprète ses oeuvres, la rédaction de critiques pour Le Figaro. On voit ainsi se construire au jour le jour une carrière, avec toutes ses difficultés : les aléas du théâtre, en particulier autour des représentations de Pénélope, occupent une grande place, de même que les fatigues liées à la direction du Conservatoire. Le portrait du compositeur, exprimant des jugements tranchés sur nombre de ses contemporains, souvent loin du «doux Fauré», se peint à travers ces échanges ; il est complété par ses lettres adressées, parlais quotidiennement, à Marguerite Hasselmans, qui fut sa compagne, de 1901 à sa mort, en 1924. Au-delà de l’effusion amoureuse qui révèle l’homme privé, leur intimité et leur confiance donnent à ces lettres un ton extrêmement libre, où le musicien se découvre comme jamais.

10/2015

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Critique littéraire

Violette Leduc. Eloge de la bâtarde

Vingt ans après la mort de Violette Leduc (1907-1972), j'écrivais, pour la collection que dirigeaient J-M-G. Le Clézio et sa femme Jemia, et qu'animait Philippe Rey, un hommage à cet écrivain dont la découverte a été déterminante pour moi. Le principe de cette collection éphémère était de proposer un texte qui soit à la fois un portrait et une confidence intime. Il ne s'agit donc pas d'une biographie, mais du récit très personnel de mon rapport avec l'oeuvre de Violette Leduc. J'y raconte l'influence qu'elle exerça sur ma vie personnelle et ma vie de lecteur et d'écrivain. J'y analyse ses livres, en les comparant à d'autres oeuvres qui ont également compté pour moi (Marguerite Duras, Jean Genet, Tony Duvert, Julien Green, Pasolini entre autres). Lorsque Martin Provost préparait son film Séraphine, je fis sa rencontre et lui appris que Violette Leduc était une grande admiratrice de cette artiste autodidacte et mystique. Martin se mit à lire Violette Leduc et, complètement conquis par son talent et sa personnalité, il décida de lui consacrer un film, en me demandant mon aide pour l'écriture du scénario, avec son ami Marc Abdelnour. Ce film que j'ai co-écrit évoque donc la vie de Violette entre 1942 et 1958, c'est-à-dire entre le moment où elle écrit son premier livre et celui où elle commence la rédaction de La Bâtarde et va donc connaître le succès.

10/2013

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Critique littéraire

Maurice Druon. Le partisan

14 avril 2009 : "Un seigneur des Lettres est mort" (Le Figaro). Maurice Druon n'est pas que l'académicien et le grand défenseur de la langue française qu'il fut sur la fin de sa vie. Héros de la Résistance à 23 ans, il écrit avec son oncle Joseph Kessel le Chant des partisans. Lauréat du prix Goncourt avec les Grandes familles à 30 ans, il connaît sept ans plus tard un incroyable succès littéraire avec la saga des Rois maudits ! Nous sommes en 1955. Druon est alors le roi de Paris. C'est en 1966, à 48 ans, qu'il est élu à l'académie française, avant de devenir un ministre des affaires culturelles au franc-parler décapant de 1973 à 1974. Secrétaire perpétuel de l'Académie dès 1985, il sera souvent accusé d'être un conservateur voire un réactionnaire (il s'insurgera par exemple contre l'élection de Marguerite Yourcenar, craignant que "d'ici peu vous aurez quarante bonnes femmes qui tricoteront pendant les séances du dictionnaire" !). Cette première biographie d'un contemporain "superbe, solaire, heureux et portant beau" révèle des aspects ignorés de sa vie : les conditions dramatiques de sa naissance, son compagnonnage de jeunesse avec le parti communiste, sa passion européenne, son engagement pour le développement de l'Afrique, des amitiés inattendues. Avec ce portrait d'un homme engagé dans son époque, Hervé du Boisbaudry et Philippe Verdin nous font revivre la vie littéraire, politique et publique française de la 2e moitié du XXe siècle. Anecdotes, témoignages, citations font de cet exercice d'admiration un document riche et précieux.

10/2014

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Musique, danse

Les femmes lauréates du Premier Prix de Rome de composition musicale (1913-1966)

Seules onze lauréates ont eu accès à la villa Médicis depuis la création du Prix de Rome de composition musicale en 1803 et ce jusqu'à l'abolition de ce concours en 1968 Lib Boulanger, Marguerite Canal, Jeanne Leleu, Elsa Barraine, Yvonnes Desportes, Odette Gartenlaub, Adrienne Clostre, Eveline Plicque-Andrcani, Thérèse Brenet, Lucie Robert et Monic Cecconi-Botella. Elles ont ainsi démenti les préjugés concernant une prétendue musique " féminine " et, par leur réussite, ont contribué de façon décisive à officialiser le métier de compositrice. Comment ont-elles su trouver leur place dans ce concours ? Quelles expériences ont-elles vécues durant leur séjour à la villa Médicis ? Quel rôle ont-elles tenu, entre tradition et modernité, dans la production musicale ? Que sont-elles devenues après leur séjour romain ? Cet ouvrage retrace les parcours musicaux de chacune d'elles. Des réticences à la reconnaissance officielle, le siècle dernier a été un moment décisif dans l'acceptation des femmes dans ce métier. Au travers de l'histoire de l'obtention de ce prix prestigieux retracée ici, notamment à partir des témoignages écrits des actrices elles-mêmes, il est fascinant de constater l'évolution des mentalités. Il s'agit donc d'un document unique qui retrace le parcours de ces onze compositrices plus ou moins connues, voire oubliées malgré un catalogue d'oeuvres impressionnant Elles méritent que leur place leur soit rendue dans l'histoire de la musique française. Enfin, des témoignages inédits recueillis directement par l'auteure auprès de Thérèse Brenet, Odette Gartenlaub, Lucie Robert et Monic Cecconi-Botella viennent enrichir cet ouvrage.

02/2019

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Rock

Indochine. Moderato Cantabile

Les groupes de rock ayant atteint 40 ans d'existence doivent se compter sur les doigts d'une seule main ! Au-delà de l'exploit artistique et humain, cette longévité balaye plusieurs générations, plusieurs époques dont Indochine est à la fois acteur et témoin. Le seul survivant de la formation initiale, en 1981, est Nicola, son fondateur, son créateur, son âme. Il a tout vécu : de la gloire naissante aux rejets, de l'idolâtrie à la parodie, de la liesse aux drames. Les plus fervents connaissent TOUT d'Indochine. Mais ce livre contextualise l'ascension, les succès, les galères et la renaissance. Nourri des dizaines d'interviews, reportages, articles, consacrés aux indochinois il retrace toute la carrière du groupe, de l'enfance à la future Grand-Messe du Stade de France. Son titre Moderato Cantabile, est un clin d'oeil hommage à Marguerite Duras, l'inspiratrice du parolier. C'est aussi une annotation musicale "indiquant qu'un morceau doit être chanté à un rythme modéré"... comme "J'ai demandé à la lune", le titre du renouveau. Aujourd'hui, Nicola a refondé une famille : oLi dE SaT, Mr. Marco, Boris Jardel et Ludwig Dahlberg font vibrer Indochine. Avec ou sans Covid, la célébration aura lieu. Indochine n'a jamais déçu les fans qui en ont fait le plus grand groupe français. Ce sont eux qui ont fait le groupe. C'est pour eux que Nicola a tenu bon. Moderato Cantabile retrace un parcours hors du commun, mais aussi les souvenirs de notre jeunesse. Ce livre évoque ces années passées à vivre ou à mourir.

05/2021

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Littérature française

N'oubliez pas Marcelle

Dans la famille Jallard, chapeliers dans une petite ville de Saône-et-Loire, il y a la fille, Marcelle. Une vie qui s'annonce tranquille, sauf que la guerre de 39-40 vient y mettre son grain de plomb, en lui confisquant son histoire d'amour. Et tout est chamboulé. Parce qu'elle est née fille, qu'elle est bien élevée et n'a pas les armes pour se rebeller, elle va continuer sa vie en la consacrant aux autres, oeuvrant dans l'ombre... Une vie ardente et minuscule, qui pourrait si vite passer à l'as. Et c'est tout le talent de Françoise Henry, avec sa tonalité si singulière, que de rendre complexes et attachants ceux qu'on ne voit plus, qu'on n'a même plus l'idée de regarder et qu'en plus, parfois, on se permet de juger. c'est une vie comme une autre dirait-on mais pas tout à fait non plus car aucune vie entendez-vous bien aucune vie n'est exactement comme une autre c'est une vie qu'on peut choisir de raconter parce que justement si on ne la raconte pas, comme elle est déjà presque tombée dans l'oubli, alors là ce sera un trou noir Ecrivaine et comédienne, Françoise Henry a publié plusieurs romans récompensés par de nombreux prix littéraires dont Le rêve de Martin (prix Marguerite Audoux), Juste avant l'hiver (prix Charles Exbrayat), Plusieurs mois d'avril... et Loin du soleil. N'oubliez pas Marcelle est son douzième roman.

08/2023

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Littérature étrangère

Le coût de la vie

Un divorce forcément douloureux, une grande maison victorienne troquée contre un appartement en haut d'une colline dans le nord de Londres, deux filles à élever et des factures qui s'accumulent... Deborah Levy a cinquante ans quand elle décide de tout reconstruire, avec pour tout bagage, un vélo électrique et une plume d'écrivain. L'occasion pour elle de revenir sur le drame pourtant banal d'une femme qui s'est jetée à corps perdu dans la quête du foyer parfait, un univers qui s'est révélé répondre aux besoins de tous sauf d'elle-même. cette histoire ne lui appartient pas à elle seule, c'est l'histoire de chaque femme confrontée à l'impasse d'une existence gouvernée par les normes et la violence sournoise de la société, en somme de toute femme en quête d'une vie à soi. Ce livre éblouissant d'intelligence et de clarté, d'esprit et d'humour, pas tant récit que manifeste, ouvre un espace où le passé et le présent coexistent et résonnent dans le fracas incessant d'une destinée. Le Coût de la vie tente de répondre à cette question : que cela signifie-t-il pour une femme de vivre avec des valeurs, avec sens, avec liberté, avec plaisir, avec désir ? La liberté n'est jamais gratuite et quiconque a dû se battre pour être libre en connaît le coût. Marguerite Duras nous dit qu'une écrivaine doit être plus forte que ce qu'elle écrit. Deborah Levy offre en partage cette expérience.

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Histoire régionale

L'invention des Pyrénées

Si pour tout voyageur venant du nord, les Monts Pyrénées furent durablement perçus comme une barrière infranchissable, ils ne constituèrent jamais un obstacle pour les peuples autochtones. Non seulement ils surent contenir la féodalité sur les piémonts mais aussi se jouer des lentes constructions étatiques et trouver les accommodements nécessaires à la vie pastorale entre les vallées des deux versants. Jusqu'à ce que la centralisation et l'uniformisation administratives déstabilisent le système agropastoral traditionnel aux XVIIIe et XIXe siècles. Mais déjà ces monts, "affreux" sous la plume de Marguerite de Navarre, de Madame de Maintenon ou encore de Louvois, bénéficient d'un renversement du regard. Avec l'esprit des Lumières incarné par Ramond de Carbonnières et surtout avec le Romantisme, leur spectacle atteint au sublime et élève l'âme. L'effet de mode pousse alors aristocratie et bourgeoisie européennes vers les Pyrénées. Pau devient "ville anglaise" et Biarritz, "ville espagnole" . L'effet conjugué du thermalisme, de la villégiature hivernale et de la pratique des bains de mer offre le cadre d'une convivialité mondaine dans l'entre-soi. Puis vient le temps des "ascensionnistes" découvrant les sommets, relayés par les "vrais montagnards" . Les Pyrénées actuelles, vidées d'une partie de leur substance humaine à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, profondément transformées par leurs équipements hydroélectriques, le développement des sports d'hiver, la création d'un Parc national et les multiples - et nouvelles - formes de tourisme sont largement devenues un espace récréatif pour les urbains. Ce qui renforce la vivacité des débats sur l'usage de ce "territoire d'exception" .

06/2023

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Ouvrages généraux

Le Masque de fer

19 novembre 1703. Un mystérieux détenu meurt à la Bastille après trente-quatre ans d'enfermement dans les geôles du roi de France, Louis XIV. Son visage est masqué. Son nom " ne se dit pas ". Son passé reste une énigme... 19 novembre 1703. Un mystérieux détenu meurt à la Bastille après trente-quatre ans d'enfermement dans les geôles du roi de France, Louis XIV. Son visage est masqué. Son nom " ne se dit pas ". Son passé reste une énigme... Entouré de précautions extraordinaires, on l'avait longtemps gardé aux confins du royaume, caché dans le Piémont italien puis à Sainte-Marguerite, une île au large de Cannes où fut construite, exprès pour lui, la plus sûre des prisons d'Europe. Trois siècles d'enquête ont permis de découvrir son nom : Eustache Dauger. Un illustre inconnu, devenu l'un des plus célèbres prisonniers de l'Histoire. Mais qui était cet homme ? Qu'avait-il fait pour mériter un tel châtiment ? Espion, traître ou témoin gênant... pourquoi ne l'a-t-on pas simplement supprimé ? Facilement accessible, ce livre retrace l'étrange parcours de Dauger, analyse les indices et confronte les témoignages, afin de lever le voile sur la véritable identité du Masque de fer et les raisons de sa mise au silence. S'appuyant sur des centaines d'archives d'époque et d'observations inédites, il entraîne le lecteur de révélations en surprises sur la piste d'un complot d'ampleur insoupçonnée, fomenté " de par le Roy " dans les alcôves secrètes du pouvoir.

01/2023

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Romans historiques

Le maître de Garamond. Antoine Augereau, graveur, imprimeur, éditeur, libraire

Le 24 décembre 1534, place Maubert, pendant que chacun s'apprête à fêter Noël, un imprimeur, suspect d'hérésie, est pendu, son corps et ses livres brûlés. Homme de lettres, érudit, Antoine Augereau a connu les intellectuels les plus brillants des débuts de la Renaissance, à Fontenay-le-Comte où il passa son enfance à l'ombre du couvent qui accueillait François Rabelais, à Poitiers durant son apprentissage, et enfin, rue Saint-Jacques où il s'installa en ces temps où elle abritait plusieurs imprimeurs par maison. C'est là qu'il a publié François Villon ou Clément Marot, là qu'il a inventé l'usage des accents et de la cédille, là qu'il a gravé et transmis les caractères typographiques qui ont modelé ceux dont nous nous servons encore de nos jours. Comment cet humaniste est-il parvenu à s'attirer les foudres des théologiens de la Sorbonne ? La publication du Miroir de l'âme pécheresse de Marguerite de Navarre, sueur du roi François Ier, fut-elle la vraie cause de sa perte ? Parce qu'il s'indigne autant qu'il cherche à comprendre, Claude Garamond, le plus célèbre de ses disciples, entreprend de raconter son histoire. L'histoire passionnante et bouleversante d'un être généreux, ennemi de tout fanatisme, mais prêt à mourir pour défendre ses idées. Comme pour Le trajet dune rivière (prix des libraires 1995), Anne Cuneo, dans une éblouissante mise en scène romanesque, dévoile et rend justice à un personnage hors du commun.

01/2003

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Littérature anglo-saxonne

Le coût de la vie

Un divorce forcément douloureux, une grande maison victorienne troquée contre un appartement en haut d'une colline dans le nord de Londres, deux filles à élever et des factures qui s'accumulent... Deborah Levy a cinquante ans quand elle décide de tout reconstruire, avec pour tout bagage, un vélo électrique et une plume d'écrivain. L'occasion pour elle de revenir sur le drame pourtant banal d'une femme qui s'est jetée à corps perdu dans la quête du foyer parfait, un univers qui s'est révélé répondre aux besoins de tous sauf d'elle-même. Cette histoire ne lui appartient pas à elle seule, c'est l'histoire de chaque femme confrontée à l'impasse d'une existence gouvernée par les normes et la violence sournoise de la société, en somme de toute femme en quête d'une vie à soi. Ce livre éblouissant d'intelligence et de clarté, d'esprit et d'humour, pas tant récit que manifeste, ouvre un espace où le passé et le présent coexistent et résonnent dans le fracas incessant d'une destinée. Le Coût de la vie tente de répondre à cette question : que cela signifie-t-il pour une femme de vivre avec des valeurs, avec sens, avec liberté, avec plaisir, avec désir ? Marguerite Duras nous dit qu'une écrivaine doit être plus forte que ce qu'elle écrit. Deborah Levy offre en partage cette expérience. Le livre phénomène partagé comme un trésor par ses lecteurs, et salué par le prix Femina étranger.

05/2023

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Ecrits sur l'art

Eugène Leroy. Peindre

Ce livre reprend les textes du catalogue de l'exposition "Eugène Leroy - Peindre" édité par Paris Musées. Il est enrichi d'une chronologie retraçant la vie de l'artiste et d'un cahier d'images en couleur.

06/2022

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Poésie

O, l'oeuf

Adaptation graphique des poèmes-morphogrammes fidèle au manuscrit original inédit d'Yves Namur, poète belge renommé et multiprimé, sur papier machine à écrire et marguerites de 1984. 0, l'oeuf, un livre composé autour des seules lettres du mot "oeuf" , chaque page se voulant un diptyque : dans la partie supérieure, un tableau ponctué de lettres et d'une ligne horizontale représentant un plan d'eau, et dans la partie inférieure, une partition ou les supports acoustiques dudit tableau. Comme l'écrit Francis Edeline, spécialiste des poésies visuelles et concrètes, qui en a analysé les dimensions formelles et rhétoriques, "ces morphogrammes sont au service d'un projet axiologique centré sur le symbolisme de l'oeuf. C'est la vie, c'est l'existence humaine, c'est le monde entier qui sont entraînés dans un perpétuel mouvement cyclique d'engendrement et de reconnaissance. Avec la complicité de notre système d'écriture". Yves Namur (1952) est l'auteur d'une quarantaine de recueils dont La Tristesse du figuier (Lettres vives, 2012) ou Dis-moi quelque chose (Arfuyen, 2021). Ses livres ont reçu de nombreux prix parmi lesquels celui de la Communauté française de Belgique, le Tristan Tzara, le Guillevic ou le Mallarmé. Il est le Secrétaire perpétuel de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Francis Edeline est poète, écrivain et traducteur mais aussi sémiologue apparenté au Groupe µ.

02/2023

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Sciences historiques

Petite anthologie des premières femmes journalistes

Elles réclament "l'égalité des droits, le développement sans entraves des facultés de la femme, la responsabilité consciente de ses actes, une place de créature libre dans la société". Ce sont les Frondeuses, emmenées par Marguerite Durand, une des pionnières du journalisme au féminin à une époque où la gent masculine règne sans partage sur le milieu de la presse. Elles ont pour noms Séverine, Jane Misme, Marcelle Tinayre, Andrée Viollis, plus tard Cécile Brunschvicg, Louise Weiss, Marcelle Auclair, Violette Leduc ou France Roche, sans oublier la grande Colette. Par leurs écrits ou reportages, leur détermination et bien souvent leur intrépidité, elles imposent peu à peu leurs signatures, leurs points de vue et la légitimité de leur présence dans les plus grands quotidiens nationaux. Une évidence aujourd'hui, un combat de longue haleine, couvert de moqueries, semé d'embûches, de la fin du XIXe siècle jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Aventurières, elles endossent souvent des vêtements masculins, se coupent les cheveux et parcourent la planète au péril de leur vie, interviewent Trotski, Gandhi, Mussolini ou Hitler - quand d'autres joueront la carte de l'éternel féminin ou resteront dans la sphère domestique. Si pour une Titaÿna dont le destin chaotique l'amènera à collaborer avec l'ennemi sous l'Occupation, nombre d'entre elles combattront pour la justice et la liberté, telle la photoreporter Gerda Taro, qui meurt écrasée par un tank durant la guerre civile espagnole. En vingt portraits, cette anthologie des premières femmes journalistes, certaines connues, d'autres à découvrir ou à redécouvrir, nous rappelle que la liberté de la presse est le combat de tous... et de toutes.

09/2019

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Beaux arts

Les chances de ma vie. Mémoires

Romancier et dramaturge, Patrick White (1912-1990) est issu d'une famille de propriétaires terriens australiens. Après une enfance australienne, il fait ensuite ses études en Angleterre, Werner Spies, natif de Tübingen en Allemagne, a passé sa vie en France tout en écrivant d'abord pour un public allemand, auquel il a fait découvrir pendant un demi-siècle la littérature et l'art qui se faisaient à Paris. Ce texte est à la fois une autobiographie littéraire, historiographie de l'art du XXe siècle, réflexion sur la vie comme perception. Werner Spies a fait travailler pour la radio et la télévision de nombreux auteurs dont Marguerite Duras, Claude Simon et Jean Tardieu. C'est en quelque sorte l'atelier secret de celui qui a pénétré tous les ateliers de ce siècle, ateliers d'artistes - de Picasso à Max Ernst, de Anselm Kiefer à David Lynch -, d'écrivains - de Beckett à Nathalie Sarraute et Peter Handke -, soit des centaines de personnalités qui constituent toute la culture européenne. Dévoilant sa propre vie, Werner Spies ne renonce à aucun moment à ce qui a été la mission de son existence : débusquer les secrets de la modernité, l'actualité vivante de l'invention dans notre siècle, les enjeux contemporains de l'oeil et du mot. Werner Spies est un passeur, la culture française lui est aussi familière que la culture allemande et il a compris mieux que quiconque comment l'une et l'autre s'interpénètrent, s'interrogent et se répondent. Ses mémoires constituent un document essentiel et historique sur les rapports entre l'Allemagne et la France.

09/2014

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Littérature française

Les actes

Claire Castaigne ne ressemble guère à l'image qu'on se fait d'une notaire : elle a trente-deux ans, ses parents ont une ferme en Bourgogne à la lisière de la foret et c'est là qu'elle a grandi, sans hériter d'aucune charge. Elle roule à moto dans Paris, elle porte des tatouages, vit seule, lit Marguerite Duras pendant ses pauses déjeuners et répond parfois à une invitation pour une nuit sans lendemain avec un homme rencontré sur un site de rencontre. Mais dans son travail à l'office notarial rien ne transparait de cette vie solitaire, secrète et différente : elle regarde ce monde sans ironie, elle se consacre à la vie de ses clients, elle est touchée par tous les drames intimes. Car dans un office notarial, les vies se nouent, se croisent et se déchirent. Chacun y passe un jour pour acter, signer, formaliser des engagements : l'achat d'un appartement, un mariage, un pacs, un divorce, faire face à un décès et à la succession. Claire est le témoin de ces actes et le lien entre des parties opposées. Elle s'engage, apaise, essaye de dénouer les noeuds. On découvre tout ce qu'elle fait et ressent et tout ce qu'elle doit faire pour survivre dans cette société hiérarchisée, hétéroclite, avec ses codes et ces rivalités. Une plongée passionnante du côté de ceux qui sont les témoins des grands moments de nos vies, qui assistent à nos joies, à nos douleurs, à nos rancunes. L'argent et les sentiments se mêlent. C'est violent, cruel, tragique, poétique et comique.

04/2019

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Sciences historiques

Femme détestée, femme célebrée. Misogynie et féminisme en France du XVIe au XIXe siècle

En marge d'une littérature classique et d'une philosophie des Lumières à son apogée, les 17e et 18e siècles cachent des obsessions pétries de haine et de peur. C'est l'âge d'or des grands misogynes, laïques ou ecclésiastiques, qui ne s'embarrassent guère d'états d'âme. La femme serait un "animal" hideux et malfaisant capable de provoquer la perte de l'homme par la magie de son seul regard. Tous les moyens seront bons pour la brider. Ces phobies ont inspiré un discours et des pastorales de la haine d'une truculence parfois pathétique. Ils perdurent jusqu'au 20e siècle à travers les mises en garde de certains religieux traditionalistes et connaissent, aujourd'hui même, un spectaculaire renouveau avec l'essor de l'islamisme. Or, dès le 16e siècle, des féministes, hommes et femmes confondus, déclenchent la "guerre des sexes" en exaltant la perfection des femmes ou en les sublimant à travers des textes peu connus ou inconnus pour la plupart. Ce livre, qui en donne de nombreux extraits, éclaire d'un jour nouveau les figures de Marguerite de Navarre, Louise Labé, Madame de Lafayette, Olympe de Gouges, Condorcet qui se battent sous les étendards du féminisme aux côtés d'auteur(e)s qui, pour être moins connu(e)s, n'en donnent pas moins du fil à retordre aux misogynes de stricte obédience. Au 19e siècle, la bonne "gestion" bourgeoise de la femme impose un féminisme paternaliste et rationaliste qui encense la femme pour la mieux soumettre. Toujours d'actualité, ce nouvel ordre a sa Bible : le Code civil.

04/2019

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Critique littéraire

Roger Peyrefitte et ses Arcadies

Roger Peyrefitte (1907-2000) fut un écrivain célèbre et sentant un peu le soufre. Si son oeuvre traverse actuellement un purgatoire, tout le monde connaît au moins le titre de son premier livre : Les Amitiés particulières, prix Renaudot 1944. Son thème devait conduire le romancier à devenir le parrain d'Arcadie, revue "littéraire et scientifique", dédiée à la "défense et illustration de l'homosexualité", qui parut de 1954 à 1982, dans le contexte d'une France homophobe. Et il avait choisi soigneusement le nom de cette publication. Par référence au mythe paradisiaque de l'Arcadie de la Grèce antique. En souvenir des Académies lettrées d'autrefois et, singulièrement, de l'Académie des Arcades. Et en clin d'oeil à Akadémos, le premier mensuel homophile français. L'entreprise d'Arcadie, le titre à comprendre comme un calembour-valise, était donc d'accord avec les centres d'intérêt personnels d'un chantre de l'amour et de la culture au masculin. Sous un dehors évoquant les bergerades champêtres, Roger Peyrefitte avait rêvé d'une Académie littéraire. Jean Cocteau était de l'aventure mais Marcel Jouhandeau la condamna, Julien Green ne fut pas élégant à l'endroit du projet si Marguerite Yourcenar l'honora d'avis intelligemment critiques. Et, Arcadie une encyclopédie à cahiers mensuels et, en son temps, un bulletin de soutien aux dissidents sexuels, les livres de son parrain ne furent pas sans connexions avec les travaux de l'institution - qu'il s'agisse des Clés de Saint-Pierre, de L'Exilé de Capri, de L'Illustre Ecrivain ou d'une fameuse trilogie sur Alexandre-le-Grand.

12/2012

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Littérature française

La compagnie des voyants. Ces grands romans qui nous éclairent

On trouve tout dans la littérature. Parce que les grands romanciers ont la lucidité des " voyants " , comme le disait Rimbaud des poètes, la lecture de leurs romans aide à comprendre le monde. Rien de mieux que La Tâche de Philip Roth pour traquer la montée du moralisme dans nos sociétés, La ferme des animaux de George Orwell pour saisir les dynamiques dévorantes de l'extrémisme, Meursault contre-enquête de Kamel Daoud pour traquer les catéchismes idéologiques, Sa majesté des mouches de William Golding pour décoder le populisme, Beloved de Toni Morrison pour interroger nos réécritures du passé, Le Hussard sur le toit de Jean Giono pour déchiffrer nos épidémies de la peur ou les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar pour ne plus jamais penser que la culture et notamment les livres ne seraient pas essentiels. Cet essai riche et éclairant nous fait plonger dans près de vingt-cinq romans incontournables, des textes aussi merveilleux que L'Iliade et l'Odyssée d'Homère, Lady L. de Gary, Germinal de Zola, Ulysse de Joyce, Moby-Dick de Melville, Robinson Crusoé de Defoe ou La chute de Camus. Parce que ces grands livres offrent des clés insoupçonnées, ils deviennent autant de compagnons de route pour mieux lire notre époque. Gourmand et passionné, Mathieu Laine nous convie ainsi dans les invariants de la nature humaine que seule la littérature permet de percevoir avec autant de finesse. Alors qu'on lit de moins en moins, ce livre donne terriblement envie de lire et de relire. Pour nous distraire mais aussi pour aiguiser notre esprit critique et nous garder des idées fausses. " Lisez pour vivre " , disait Flaubert. Sans roman, la vie est impossible !

01/2023

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Histoire de France

Cette maudite guerre

"Dimanche 30 août 1914, Je me décide à consigner ici quelques notes sans importance, pensant qu'elles pourront plus tard avoir quelque intérêt et que, quoiqu'il arrive, mon petit Maurice les lira (peut-être !) avec plaisir. Je commence un peu tard : mais je ne pouvais pas croire, pas plus que les autres, que nous étions si près de l'invasion ennemie. Et cependant il en est ainsi. Les Anglais refoulés de Compiègne, occupent la ville. Camions, chevaux, voitures de toute sorte encombrent les places, et demain toutes les rues seront occupées". La Première Guerre mondiale est aujourd'hui un évènement connu de tous. Mais si de nombreux témoignages ont été publiés, peu montrent les tourments d'un homme. Le médecin Gustave Chopinet, maire d'un chef-lieu de canton de l'Oise, rend compte avec beaucoup de finesse des premiers mois de l'année 1914 : l'invasion allemande, son assistance auprès des blessés avec sa fille Marguerite, l'administration communale face aux réquisitions militaires allemandes et alliées, son activité au sein du Conseil général de l'Oise, la formation du premier comité des réfugiés de l'Oise à Paris, mais aussi ses peurs et ses peines. Loin de la gloire militaire, l'homme souffre et doute. Il se dévoile avec justesse et nous permet une immersion complète au coeur de cette "maudite guerre". Préface de Jean-Yves Bonnard, président de la Société Historique, Archéologique et Scientifique de Noyon, directeur de Canopé-Oise. Avant-propos, notes et index réalisés par Eric Dancoisne, président de la Société d'Histoire et d'Archéologie du Valois, professeur d'histoire au Lycée européen de Villers-Cotterêts.

10/2018

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Critique littéraire

Mes passions de toujours. Van Gogh, Proust, Woolf, etc.

C'est une autobiographie des plus intimes que forme cet ensemble de préfaces, critiques littéraires, conférences de Viviane Forrester. Pour elle, tout livre est une personne, toute œuvre en est une. Toute création est une créature. Sa voix musicale, étrangement convaincante, souvent pleine d'humour, mène irrésistiblement à la lecture, à la relecture. Celles des ouvrages si divers qui font dire à la langue ce qu'elle est faite pour taire et qui nous conduisent à découvrir ainsi nos propres et plus secrets secrets... Comme dans un perpétuel et fascinant roman, nous découvrons une kyrielle d'êtres, qui vont de Thomas Bernhard à la Bovary, de Hamlet à Jocaste, de Freud à Gauguin, de Joyce à Caliban, d'Emilie Dickinson au baron de Charlus ; des voix périlleuses du Christ, d'Antonin Artaud, Beckett ou Pasolini à celle de Virginia Woolf découverte sous toutes ses facettes, de Proust analysé au plus profond, de manière tout à fait inédite. Van Gogh y est défendu avec une verve des plus ironiques. Nous découvrons Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Julien Green, Jean Rhys à travers leur amitié avec l'auteur : intimité, rires et confidences souvent liés aux arcanes de la création. On découvre ici la pulpe, les affres et l'euphorie de la pensée, l'énergie qui conduit souvent du drame d'un auteur à la joie même tragique de l'œuvre. Viviane Forrester ouvre à la pensée des espaces nouveaux. Pour elle, à travers et malgré la langue, avec des auteurs si divers, mais voué au même regard et à la même attente, il s'agit de récuser l'impossible.

03/2006

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XXe siècle

Aron, Jean-Marie Lustiger, Archevêque juif. 40 ans après qu'en est-il de l'héritage ?

Le 2 février 1981, Aron Jean-Marie Lustiger, évêque d'Orléans, est nommé archevêque de Paris par le pape Jean-Paul II. En faisant mémoire de cet évènement, et de ses 10 ans d'existence, le Centre Chrétien d'Etudes Juives, consacre sa session de rentrée à explorer et interroger, recueillir et transmettre un héritage Qu'apprenons-nous de l'itinéraire et de l'oeuvre de ce cardinal juif ? Nous relirons les étapes de son histoire, et la manière dont son judaïsme a influencé son ministère de prêtre et d'évêque, jusqu'à l'assumer publiquement. Nous étudierons les relations tissées par Aron Jean-Marie Lustiger avec les communautés juives pendant son ministère d'évêque, ainsi que les voyages et les rencontres qui ont façonné un dialogue et une mission commune pour l'humanité. - Aron Lustiger, juif français : Comment son identité juive a pu le façonner dans sa mission d'Archevêque Avec l'intervention de Aymeri Duport, suivi de la projection d'un film de présentation du Cardinal Lustiger - "Puisqu'il le faut" : la révélation de sa judaïté, de la retraite du Bec Hellouin à une parole publique Avec le P. Eric Morin et Marguerite Lena, philosophe - Du refus à l'acceptation de la part des frères ainés Avec Mgr d'Ornellas - Les voyages et les rencontres : une mission commune pour l'humanité Avec le P. Patrick Faure et le P. Jean-Baptiste Arnaud - Bilan de l'héritage Lustiger dans le domaine des relations judéo-chrétiennes Avec Bruno Charmet, ancien directeur du SIDIC (Service d'Information et de Documentation Juifs-Chrétiens) et de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France. Conclusion avec le P. Michel Gueguen

08/2022

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Contes et nouvelles

Le taureau & autres nouvelles

Edition établie et préfacée par Emmanuel Bluteau. On connaissait Jean Prévost romancier, essayiste, journaliste ou critique... Une autre facette de son talent se dévoile avec la réunion de ces vingt-trois nouvelles parues principalement dans la presse entre 1925 et 1941, dont certaines demeurées complètement inédites. Ses personnages, au caractère bien trempé, sont francs et courageux. Ils marquent les esprits. Au fil des pages, on croise Hermidas Bénard, patron d'un canot de sauvetage en mer, le maçon Blondel sur son échafaudage, le journaliste Gafoulet à sa rédaction, mademoiselle Alberte, une fille-mère qui hait tous les mâles, le braconnier Jean-Marguerite, le bûcheron Montcharmont, Lucie-Paulette, jeune paysanne perverse, le forgeron Garin, Fenancier luttant contre le taureau Bombal... Dans un style impeccable, le don de conteur de Prévost fait mouche. Il y met de la saveur, du relief et son empathie transparaît pour ces artisans, ouvriers ou paysans. Il voit en ces gens du peuple des "êtres plus complexes, plus particuliers, plus personnels, plus libres que les gens du monde et les bourgeois ; ils sentent mieux la nature sans la regarder, ils connaissent mieux l'amour qui donne sans demander" . Et il dit bien ce qu'il veut dire. Sa langue est drue, ferme et râblée. Simple et naturelle, elle va droit au but, sans procédé. La richesse du détail, le choix du mot juste évitent la métaphore : c'est écrit à l'os. Il pose plutôt que d'exposer, il suggère plutôt que de développer. Au meilleur de sa forme d'écrivain, Prévost s'affirme comme un "nouvellier-né" pour André Thérive et la comparaison avec Maupassant ou Mérimée ne paraît pas déplacée.

10/2021

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Beaux arts

La grande verrière de la cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne

Dol peut s'enorgueillir de posséder la plus ancienne verrière de Bretagne, du 13e siècle. Y sont racontées les vies de saintes Marguerite d'Antioche et Catherine d'Alexandrie, celles d'Abraham et de saint Samson, fondateur de l'évêché. La grande verrière clame haut et fort que Dol fut métropolitat de Bretagne pendant plus de trois siècles. Enfin, trois lancettes sont consacrées à la vie du Christ. Le tympan décrit de manière singulière le jugement dernier, le bonheur des élus et la punition divine, le Christ montrant ses plaies et la Vierge intercédant pour les pécheurs. Chacun des panneaux fait référence à un évènement tiré de textes bibliques, apocryphes ou hagiographiques que nous rappelle l'auteur. Chaque détail a une raison d'être, fait partie intégrante de l'épisode raconté... Depuis sept siècles que la grande verrière existe, de nombreux auteurs ont écrit à son sujet, essayant d'en déchiffrer la signification. Ils éprouvèrent bien des difficultés à l'interpréter... avec d'autant plus d'excuses que leurs moyens techniques étaient limités. Trois grands maitres-verriers - Eugène Oudinot de la Faverie, Jean-Jacques Gruber et Hubert de Sainte-Marie - se sont succédé à son chevet entre les guerres et évènements successifs des 19 et 20e siècles. l'auteur a fouillé les archives à la recherche des vicissitudes de ce passé. Il fallait la détermination de Christiane Paurd pour confronter les écrits et les interprétations des professionnels et des religieux. Elle ose proposer une lecture nouvelle à la lumière de sources authentiques. Elle remonte, preuves à l'appui, l'incroyable aventure de cette verrière, trésor inestimable des Dolois et de la Bretagne toute entière. Hervé Boucher.

07/2019

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Beaux arts

Nantes. La grâce d'une cathédrale

Comme la lumière, la cathédrale de Nantes attire ! La pureté de ses lignes, son éclatante blancheur, ses piliers s'élevant d'un seul jaillissement jusqu'aux voûtes, tout contribue à ce que le visiteur soit saisi par une impression de clarté unique. La cathédrale nous est familière, mais cette familiarité ne doit pas cacher sa profonde originalité. Commencée en 1434 et achevée en 1891 - quatre siècles et demi plus tard! - elle a su maintenir le parti architectural initial et l'unité du style gothique flamboyant. Si l'oeil est immédiatement attiré parle chef-d'oeuvre de Michel Colombe, le tombeau de François II et de Marguerite de Foix, voulu par leur fille Anne de Bretagne au début du XVIe siècle, il n'en délaissera pas pour autant le monument au général de Lamoricière, qui semble lui faire pendant. L'autel polychrome du XVIIe siècle et ses anges adorateurs inspirés du sculpteur italien Le Bernin l'enchanteront également. Le choeur, réaménagé en 2013, ne manquera pas non plus de susciter l'admiration. L'oeuvre sculpté est une autre fierté de la cathédrale, aussi bien à l'intérieur que sur les voussures de ses cinq portails. La crypte, réaménagée en 2013, mérite la découverte. Malgré les épreuves subies au long de son histoire, des invasions normandes à la période révolutionnaire, des bombardements de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au dramatique incendie du 28 janvier 1972, la cathédrale a su, tel un phénix, renaître de ses cendres, devenant un vibrant symbole de la Résurrection. Plus que jamais, elle est le point de ralliement de tous les Nantais, lieu de recueillement et de foi mais aussi de culture et d'ouverture au monde.

11/2013

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Histoire de France

Nostradamus. Une médecine des âmes à la Renaissance

Ses prédictions ont tant alimenté les pronostics les plus fous des marchands d'apocalypse qu'on en oublierait presque que Michel de Nostredame (1503-1566), dit Nostradamus, était un homme de la Renaissance. Pour Denis Crouzet, on s'évertuerait bien en vain à donner du sens à ses Prophéties, celles-ci échappant précisément à toute tentative d'interprétation. Plutôt que de dire l'avenir, Nostradamus aurait voulu " prophétiser ", c'est-à-dire délivrer aux hommes la parole de Dieu. En penseur du doute, il les conjure de prendre conscience de leur ignorance et de leur nature résolument pécheresse. Dans un siècle traversé par les violences les plus extrêmes, celui des guerres de Religion, Nostradamus est un chrétien doté d'une foi profonde, évangélique, qui, refusant les déchirements confessionnels, tente d'initier ses contemporains à une piété de l'intériorité fondée sur la présence, en soi, du Christ. Un rêve de paix intérieure inspiré par Marsile Ficin, Erasme et Cornelius Agrippa, et nourri par Marguerite de Navarre, la soeur du roi François Ier. Comme Rabelais, pour qui le récit burlesque était une thérapie contre les maux de ce temps, Nostradamus se pensait en médecin des âmes, en plus d'être un médecin des corps. Effrayant ses lecteurs en leur dévoilant des lendemains terribles et menaçants, il leur montrait que la haine était le plus grand des périls et que le seul remède était de vivre dans l'amour et la paix du Christ. Un essai inspiré qui, en sondant l'imaginaire d'un homme à l'oeuvre aussi énigmatique que la vie, lui confère une dimension inédite et lui redonne une place dans l'histoire de la pensée humaniste.

03/2011

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Critique littéraire

Duras, toujours

Il faut tenter de comprendre ce miracle : Marguerite Duras a échappé au purgatoire. Treize ans après sa mort, elle ne cesse d'intéresser, en France et à l'étranger, où elle est l'écrivain français contemporain le plus traduit et le plus diffusé. Depuis trois ans, des textes posthumes - les Cahiers delà guerre et le petit récit intitulé Caprice, paru en 1944 (on trouve ici les preuves qu'elle en est bien l'auteur) - changent l'image qu'on avait d'elle. Caprice, en particulier, rompt avec la vision vaudevillesque et bourgeoise de l'adultère, et éclaire à l'avance Hiroshima mon amour. Tout cela nous rappelle combien Duras est l'écrivain de l'amour (et qu'elle a, paradoxalement, suscité beaucoup de haine). Avec le recul, une nouvelle vision de son œuvre se dessine. Au théâtre, Le Shaga nous présente une Duras inattendue, d'un comique loufoque proche de celui d'Ionesco et de Pinget. Dans l'œuvre romanesque et au cinéma, la dimension voyeuriste (et visionnaire) ou l'obsession du nom nous apparaissent avec plus d'évidence. Les archives laissées à l'IMEC permettent d'aller plus loin. On le voit ici dans l'étude minutieuse (sur manuscrits) que Dominique Noguez consacre à la genèse de ce qui est peut-être le plus beau roman de Duras : Le Ravissement de Lol V. Stein. Duras, toujours est un livre d'ami et de connaisseur, mais écrit sans langue de bois : il s'achève par une lettre posthume sans concession, où l'admiration se nuance de réserves et même de reproches, puis à la fin, somme toute, se trouve renouvelée.

09/2009

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Littérature française

Madame Bâ

Madame Bâ Marguerite est née le 10 août 1947 à Médine (Mali), sur les bords du fleuve Sénégal. Fille d'Ousmane, forgeron, sous-directeur de la chute d'eau, et de Mariama, " traditionniste ", c'est-à-dire savante de toutes les choses du passé, Madame Bâ aime la connaissance. Pour retrouver son petit-fils préféré qui a disparu en France, avalé par l'ogre du football, elle présente une demande de visa. On la lui refuse. Alors elle s'adresse au Président de la République Française. Une à une, elle répond scrupuleusement à toutes les questions posées par le formulaire officiel 13-0021. Mais nul n'a jamais pu enfermer Madame Bâ dans un cadre. Nom, prénoms, lieu de naissance ? Madame Bâ raconte l'enfance émerveillée au bord du fleuve, l'amour d'un père, l'apprentissage des oiseaux... Situation de famille ? Madame Bâ raconte sa passion somptueuse et douloureuse pour un trop beau mari peul. Enfants ? Madame Bâ raconte ses huit enfants, cette étrange " maladie de la boussole " qui les frappe... Sans fard ni complaisance, Madame Bâ raconte l'Afrique d'aujourd'hui, ses violences, ses rêves cassés, ses mafias. Mais aussi ses richesses éternelles de solidarité, ce formidable tissage entre les êtres. Madame Bâ est d'abord cela : le portrait d'une femme. Une femme africaine, c'est-à-dire une femme qui, plus encore que toutes les autres femmes, doit lutter pour sa dignité et sa liberté. " Quinze ans après L'Exposition coloniale, je suis reparti explorer les relations de la France avec son ancien empire. Mais cette fois, c'est le Sud qui nous regarde. " E.O.

04/2003

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Critique littéraire

Nouveaux Cahiers François Mauriac N° 24

Nouveaux Cahiers François Mauriac N° 24 (2016) LES CHEMINS DE LA CREATION "L'ART N'EST QUE L'OMBRE DES CHOSES A VENIR" Avant-propos, par Caroline Casseville Comment se débarrasser de Thérèse. Remarques sur la création romanesque chez François Mauriac, par Jacques Monférier Le laboratoire d'écriture mauriacien dans le manuscrit de La Fin de la nuit, par Pier Luigi Pinelli Des revues au recueil : Dramaturges de François Mauriac, par Elisabeth Le Corre . Mauriac pédagogue du droit dans Le Noeud de vipères, par Yann Delbrel Le fils témoin de la création du père, Le Temps immobile de Claude Mauriac, par Caroline Casseville Une école des Lettres dans les années 1930, Audiberti et ses mentors, par Jeanyves Guérin Cocteau et la création, variations autour de "la poésie de théâtre" , par Marie Cléren Ecrire signifie-t-il témoigner ou se faire comprendre ? Ferdinand Peroutka face à la postérité, par Marcela Pou ová Définir sa propre position au sein du champ littéraire : Marguerite Yourcenar et le roman historique, par Nicolas Di Méo Modiano : itinéraire d'un héritier des "années sombres" , par Jean Touzot L'écriture de la réconciliation dans l'oeuvre de Sylvie Germain, par Václava Bakesová L'écriture et ses ruses. Lecture de Chevrotine, roman d'Eric Fottorino, par Claude Lesbats La traduction comme découverte des chemins de la création, par Pavla Dole alová INEDIT Lettre de François Mauriac à sa mère, Claire Mauriac, présentation par Caroline Casseville VARIA Mauriac et Mitterrand, François de Guyenne et François de Saintonge, par Jean-Yves Perrot Maurice Barrès et François Mauriac, lecteurs de Blaise Pascal, par Fenghua Jin Publications 2015 L'année Mauriac 2015

04/2018