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Mahamadou Danda

Extraits

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Critique littéraire

Aragon

Aragon s'est beaucoup raconté, en prose et en vers ; il n'a cessé d'appliquer avec virtuosité le principe du "mentir vrai" à sa vie riche déjà de tant d'énigmes et de paradoxes : enfant illégitime à qui le secret de ses origines fut longtemps caché ; antimilitariste décoré de la Grande Guerre puis médaillé de la Résistance ; dandy dadaïste devenu militant discipliné du parti de Staline et de Thorez ; poète surréaliste converti au réalisme socialiste ; homme à femmes - et quelles femmes ! - métamorphosé en chantre de l'amour conjugal, avant de découvrir sur le tard le goût des garçons... Tous ces personnages différents n'en font qu'un seul dont l'itinéraire littéraire, intellectuel et politique transcrit le génie et le chaos du siècle. Philippe Forest recompose à nouveaux frais le roman somptueux de cette longue existence, avec ses chapitres glorieux et ses pages lugubres. Il révèle le jeu de miroirs par lequel se réfléchissent l'oeuvre et la vie d'un écrivain surdoué à qui aucune des formes de la littérature n'était étrangère. Et si cette oeuvre continue à nous toucher, alors que cette vie n'en finit pas de nous déconcerter, c'est qu'elle possède une jeunesse, une insolence, une énergie sur lesquelles le temps n'a guère eu de prise. Aragon a été aimé autant que haï, admiré autant que décrié, à la fois pour de bonnes et de mauvaises raisons. Il ne s'agit dans ces pages ni de l'acquitter ni de le condamner, mais d'en revenir au mystère même de celui dont on a pu dire qu'il avait été sans doute "le dernier des géants de notre temps".

09/2015

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Régionalisme

Le Maître de Saint-Hugon Emile Leborgne. L'aventure quotidienne du haut fourneau des Alpes au XIXème siècle

En 1842, à la suite d'une déception affective, un jeune étudiant en droit grenoblois, romantique, dandy, musicien, lettré et passionné de politique, reçoit de son père la direction du vieil haut fourneau de l'ancienne Chartreuse de Saint-Hugon aux confins delphino-savoyards. Emile Leborgne, c'est son nom, proche parent du fameux général de Boigne de Chambéry et des célèbres liquoristes Teisseire de Grenoble, va prendre à bras-le-corps son nouvel état de maître de forges et acquérir d'excellentes connaissances en métallurgie au contact permanent des maîtres régionaux d'Allevard, Pinsot, Brignoud, Saint-Vincent-de-Mercuze et Rioupéroux en Isère, mais aussi d'Epierre, Argentine, Sainte-Hélène-sur-Isère et des exploitants des mines de Saint-Georges-d'Hurtières, en Savoie. Par le dépouillement minutieux d'une petite partie des anciennes archives biséculaires que l'actuelle société " Leborgne " d'Arvillard a bien voulu verser à la " Maison des forges et moulins " de Pinsot, Georges Salamand a su retranscrire la formation, les recherches, les doutes et la réussite finale du remarquable industriel que fut Emile Leborgne (1822-1888). Ce meneur d'hommes, excellent pianiste, ami de la famille des poètes Desbordes-Valmore, mais aussi grand voyageur, était un étonnant observateur et un admirateur de Baltard dont il décrira et dessinera les Halles parisiennes en construction, en 1855. C'est un ouvrage plaisant à lire, très original et essentiel pour connaître et comprendre simplement l'histoire des hommes et des techniques et tous les enjeux économiques de la brillante aventure des derniers hauts fourneaux à bois du Dauphiné et de la Savoie au début de l'ère industrielle.

06/2001

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Littérature française

La vie la plus douce

" La vie la plus douce, c'est de ne penser à rien " , confie son grand-père à Adrien. Peut-être est-ce le secret que l'enfant appliquera sans d'abord le comprendre, lui qui subit, très jeune, les surprises de la vie. C'est l'agonie du petit frère. Puis les coups reçus en pension, dès six ans, et la violence d'un grand frère vite abonné aux drogues dures. Et toujours, l'absence des parents : la mère, beauté diaphane, peintre noyée dans l'alcool et la térébenthine, le père occupé aux affaires industrielles et extraconjugales. C'était au siècle passé, une décennie où soufflait un grand vent de liberté. Dans les maisons familiales de Paris ou de Saint-Tropez, passent alors bien d'autres personnages : la tante proustienne et magicienne, l'héritier des empereurs de Byzance, le petit-neveu de Goering, ou encore Jici, l'apôtre enthousiaste de Pol Pot. Et tant d'autres ombres, comiques, attachantes ou sinistres, retournées rapidement au néant. Dans ce monde pittoresque et dingue où se mêlent grands bourgeois, junkies, maoïstes, stars de cinéma, pornocrates, aventuriers, et où il est exigé de jouir de tout, Adrien garde en toutes circonstances un détachement de dandy. Mais une jeune femme cherchera à le sauver en lui inoculant une certaine idée du bonheur. Candice, l'adolescente aux seins nus, qui ne lui refuse aucune liberté parce qu'elle ne s'en refuse aucune. Autobiographie, souvent. Rêves, parfois. Roman, toujours. Car la réalité n'est-elle pas une déformation de la fiction ? Fabrice Gaignault fait siens les mots du poète Stanley Kunitz : " J'ai traversé beaucoup de vies, certaine étaient les miennes. "

01/2022

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Cinéastes, réalisateurs

Forfaiture de Cecil B. DeMille

La sortie de The Cheat de Cecil B. DeMille en France en 1916 sous le titre Forfaiture marque une rupture dans l'histoire du cinéma. Laurent Véray fait le récit de ce moment en considérant le film dans sa globalité, de sa réalisation à sa réception critique, tout en menant l'enquête sur le contexte de sa diffusion en pleine guerre mondiale. Ce drame mondain met en scène un collectionneur japonais (interprété par Sessue Hayakawa) très attiré par une jeune femme frivole et dépensière (Fanny Ward). Celle-ci dilapide en bourse une forte somme d'argent et emprunte le montant perdu à son richissime ami, qui espère ainsi gagner ses faveurs. Mais la jeune femme se refuse à lui et le dandy outragé se venge en imprimant son cachet brûlant sur l'épaule de l'héroïne en une scène devenue mythique. En France, l'engouement du public et l'accueil de la critique sont exceptionnels. Colette et Louis Delluc, entre autres, voient dans ce film la promesse d'un nouvel art de l'image. L'oeuvre possède en effet de nombreux atouts, de la rupture esthétique qu'elle marque (usage du clair-obscur ou du contre-jour, gros plans sur les visages) au jeu exceptionnel de Sessue Hayakawa, en passant par la campagne publicitaire inédite lancée à sa sortie. Enfin, Laurent Véray situe l'oeuvre de Cecil B. DeMille dans l'histoire de la cinéphilie française, à travers l'analyse de ses multiples ressorties, le repérage de ses adaptations au théâtre, en littérature, à l'opéra et l'analyse du remake réalisé, sous le même titre, par Marcel L'Herbier en 1937.

09/2021

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Lecture 6-9 ans

Kâna-ka-Mfumu. Le Petit Prince, édition en ciluba

Résumé en français : "J'ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu'à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s'était cassé dans mon moteur. Et comme je n'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours. Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étais bien plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'Océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait : - S'il vous plaît... dessine-moi un mouton ! " Résumé en ciluba : "Ke mundi mukole nkanyanyi, mudisombele ciyi menemene ne muntu wa kwambila yanyi ya munda, too ne cikondo cyamfwidi ndeke mu cipeela cya Sahara, kukaadi kupite bidimu bisambombo. Cyamu kampanda civwa cinyanguke munda mwa mootêr. Bu mumvwa mwende nkayanyi, ciyi nansha ne mulongolodi, même mwine kuditwa mu dilongolola dya mpane ne lutatu lwa bungi. Civwa bwalu bukole butambe, bwalu bwa lufu ne mooyo, bwalu mâyi a kunwa amvwa naau avwa makumbane amu bwa matuku matwe ku mwanda mukulu. Butuku bwa kumpala même kulaala mu lusenga, mutanci mule mutambe ne misoko ya bantu. Mvwa nkayanyi, bipite nansha muntu mupanduke ku mazuwa mafwile munkaci mwa mbuwu. Kadi fwanyikijaayi dipapuka dyanyi pangaabiiki mu dinda, pangumvu kaadîyi ka waku mushindu kambiisha, kamba ne : -? Bu wêwe mwa kwanyisha... nzoleleku mukooko ? ! "

11/2018

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Musique, danse

Chokebore. Days of Nothing

Si Chokebore fait partie du fourre-tout "groupe indépendant américain" , la presse musicale, ayant toujours besoin de sous-genres et d'étiquettes qualifie leur musique de "SadCore" , un genre qui se distingue par des paroles tristes, des mélodies mélancoliques et des tempos lents, une étiquette pas si éloignée que ça du "Shoegaze" émergeant au même moment de l'autre côté de l'Atlantique, en Angleterre. "Nous n'avons jamais eu l'impression d'appartenir à une scène" déclare son charismatique leader Troy Von Balthazar "Nous faisons une musique beaucoup trop bizarre pour ça... même si j'aurais aimé que l'on soit plus proches d'autres groupes" . Car le seul groupe à faire de la musique comme Chokebore, c'est Chokebore lui-même. Aller à un concert de Chokebore, à l'instar d'un My Bloody Valentine ou plus récemment d'un A Place To Bury Strangers, se voulait une expérience au bord de la rupture, un raz de marée, un monstre émouvant et destructeur de tympans. Entre lyrisme et violence. En 1989, Troy sort en autoproduction un premier enregistrement avec la formation précédant Chokebore, Dana Lynn. Trente ans plus tard, en 2019, sa discographie solo devient aussi importante que celle avec Chokebore (cinq albums entre 1993 et 2002), avec la sortie de son cinquième album en tant que Troy Von Balthazar. L'occasion de marquer le coup et de célébrer trente ans d'écriture par un livre qui rendrait hommage à lui et à son groupe culte pour toute une génération.

02/2019

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Littérature française (poches)

Fontenoy ne reviendra plus

Comme je viens d'une époque, voire d'un monde, où chacun jurait de rester éternellement fidèle à ses convictions, je me suis souvent demandé pourquoi tant de figures énergiques avaient ensuite, et parfois sans trop tarder, tourné la page de leur jeunesse. Cette question-qu'est-ce qui pousse un homme à changer de camp, à passer, par exemple, de la gauche à la plus enragée à la droite la moins clémente ?-a fini par m'obséder. J'aurais pu en tirer la matière d'un pamphlet si ce n'est que je voulais toucher au-delà du cercle des convaincus. Aussi ai-je ressuscité un écrivain du siècle dernier, Jean Fontenoy, qui, pour reprendre le mot de Malraux, ne rata rien de ce qui comptait, tout du moins dans ses vingt ans : la Grande Guerre, Dada, la révolution d'Octobre, Maïakovski, Lénine et Trotski, Moscou et Shanghai, Tzara et Crevel, etc. " Or, lui qui était né pauvre, que l'école de la République avait su distinguer et dont les livres avaient séduit aussi bien Kessel que Colette, Blanchot que Céline, voilà que, contre toute attente (n'avait-il pas, l'un des premiers, dénoncé le nazisme dès 1933 dans un dossier de La NRF ?), il se fit soudain fasciste. "Quelques années plus tard, logique avec lui-même (et aussi par haine de la lâcheté), il ne lui resta plus qu'à partir mourir dans Berlin assiégée par l'Armée rouge. "J'ai donc écrit Fontenoy ne reviendra plus pour comprendre de quoi nous sommes faits et à quoi tiennent nos destinées".

02/2013

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Critique littéraire

Langues obscures. L'art des voleurs et des poètes

Ce livre explore un phénomène curieux qui n'a pas reçu l'attention qu'il mérite. Chaque fois que des humains parlent une langue, ils s'efforcent aussi de créer, avec la grammaire qu'ils connaissent, des langues secrètes. Celles-ci peuvent être plaisantes ou sérieuses, jeux d'enfants ou travail d'adultes, aussi impénétrables que des langues étrangères. C'est à la Renaissance que des auteurs soulignent pour la première fois l'apparition de ces langues volontairement obscures. Des juristes, des grammairiens, des théologiens les ont condamnées, soutenant que ces nouvelles formes de discours étaient les instruments du crime. Mais, avant l'émergence de ces jargons modernes, la torsion artificielle des langues avait une finalité bien différente : en Grèce ancienne, dans la Rome archaïque, en Provence ou dans la Scandinavie au Moyen Age, chanteurs et copistes inventaient des variantes opaques du parler. Ils ne le faisaient pas pour tromper mais pour révéler la langue des dieux, que les poètes et les prêtres étaient, disait-on, les seuls à maîtriser. Langues obscures évolue entre ces diverses langues artificielles et hermétiques. Des jargons criminels aux idiomes sacrés, du travail de Saussure sur les anagrammes à la théorie de Jakobson sur les structures subliminales en poésie, des arts mystérieux des druides et des copistes de la Bible à la procédure secrète que Tristan Tzara, fondateur de Dada, croyait avoir découverte dans les chansons et ballades de Villon. Dans ce livre singulier, Daniel Heller-Roazen montre comment des techniques, communes aux voleurs et aux poètes, jouent le son et le sens l'un contre l'autre.

03/2017

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Suspense romantique

Retour à Silverhill ; A la recherche de Jordan ; Une mère en danger

Retour à Silverhill, Carol Ericson L'homme s'avance vers elle et Dana sent son coeur se serrer. Souriant, il l'enveloppe de son regard bleu, et elle tente malgré tout de rester impassible. Si elle est de retour à Silverhill, c'est seulement le temps d'une enquête au pays de ses ancêtres. Et tant pis si le hasard a voulu que le shérif de la ville soit Rafe. Rafe dont elle a eu un enfant : une adorable fillette nommée Kelsey et dont il ignore tout... A la recherche de Jordan, Rita Herron Il a volé Jordan ! D'une main ferme, Ryder désarme la femme qui menace de tuer son ex-mari. De toute évidence, Tia se trompe de coupable. En effet, l'enlèvement de son bébé est lié à un trafic d'enfants. Ryder le devine car lui-même a été victime d'un réseau de ce genre et il va tout faire pour retrouver Jordan. Et rendre le sourire à cette mère dont le regard le trouble au plus haut point... Une mère en danger, Marie Ferrarella En apprenant qu'un tueur qu'elle traque depuis des années vient de frapper à nouveau, Christine Jones est ébranlée. Non seulement elle ne pourra pas participer à l'enquête car elle est enceinte de huit mois, mais la mission sera confiée à Byron Warrick. Byron, son coéquipier. Byron qui, depuis que le père de son bébé l'a abandonnée, se montre un peu trop protecteur à son égard. Romans réédités

07/2023

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Animaux, nature

Dictionnaire des chiens illustrés à l'usage des maîtres cultivés. Tome 1, Chiens réels

Abaker, chien du pharaon Chéops ; Agatha, chien d’une unité antidrogue colombienne dont la tête est mise à prix à 100 000 dollars par les narcotrafiquants ; l’Algérie et les chiens dans la guerre, Bédouine, Mitraille, le chien buveur ; Fala, le scottish-terrier de Roosevelt, qui bénéficia d’un discours politique célèbre du président américain, et dont le pelage déclinant l’inquiétait : les marins lui coupaient subrepticement des poils en guise de souvenir ! Babette, Victory et Clipper, chiens respectifs de Poincaré, Churchill et Kennedy ; Sir Tom Anderson et la duchesse Anderson, chiens de Catherine II ; Bébé… de la Pompadour ; Baltique, chanté par Renaud et suivant son maître F. Mitterrand dans le convoi funèbre. La queue du chien d’Alcibiade ; Fanfan, chien tourneur de Zola, mais aussi célèbre chien de guerre en 1914 ; Vieux Colonel, parmi les chiens de traîneau d’Amundsen atteignant le pôle Sud en 1911, grâce à l’impitoyable théorème canin, à découvrir ; le rôle effrayant des armées de chiens lancées contre les Indiens par les Conquistadors. Les chiens dans la peinture anglaise, italienne, française, etc. Que représente un fonceur pour un douanier ? Qui est le chien crotteur ? Qui sont les chiens calculateurs ? Il fallait un dictionnaire pour répertorier et raconter précisément ces compagnons de grande influence. Qui était le chien de J. Wayne, d’Arletty, de Marot, de R. Queneau ? À qui était Zizi de Dada ? La réponse est dans l’index et le développement précis dans ce dictionnaire, préfacé par Pierre Perret, cynophile qui chante si bien Napo. Nom d’un Chien !

10/2012

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Critique littéraire

Lettres à André Breton (1918-1931)

Ces quelque cent soixante-dix lettres sont la chronique d'une amitié passionnée puis violemment rompue, en même temps qu'elles jalonnent un moment essentiel de la modernité du XXe siècle. Un premier ensemble réunit les lettres de 1918-1919, écrites du front, puis d'Alsace et de Sarre après l'armistice : médecin-auxiliaire jeté en première ligne, Aragon a vécu de près la tuerie mondiale, naufrage d'une civilisation d'où naît la révolte Dada. Ensuite affleure l'histoire agitée du groupe surréaliste, en particulier son entrée dans l'action politique en 1925. Enfin le "Congrès de Kharkov" de 1930 va sceller l'adhésion d'Aragon au communisme, et provoquer à terme sa rupture avec Breton. Tant de noms au fil des pages témoignent d'une amitié née sous le signe de la littérature, et bientôt de sa critique radicale : Rimbaud puis Lautréamont, intercesseurs essentiels ; Gide et Valéry, tôt délaissés ; Apollinaire (sous un jour inattendu), Reverdy, "l'ange offensé" ; Soupault, le premier compagnon, puis Eluard, Desnos ; et les alliés incommodes Tzara, Picabia... Précieuses enfin sont les lettres où Aragon commente son esthétique, l'écriture du poème qu'il vient d'achever - ou analyse subtilement celui qu'il a reçu de Breton ; et celles où affleure déjà ce débat majeur entre eux, le roman. Incisives, jamais apprêtées, ces lettres attestent la vérité de l'instant : à leur regard, on ne pourra plus écrire la vie d'Aragon ni lire son oeuvre tout à fait de la même façon.

11/2011

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Poésie

Ecce homo

"Ribemont-Dessaignes, en dépit de ses interventions publiques, reste un solitaire - "Tout n'est qu'illustration autour de la solitude", note-t-il déjà en 1926 - et son chant reste toujours, plus ou moins, chant d'appel et de mort. Les contradictions qui l'habitent, cette interrogation inquiète que traduisent de brèves fulgurances transparaissent aussi bien dans les photographies de lui, faites par Man Ray, qu'à travers les témoignages de ceux qui furent ses proches. Rappelant dans Marginales la conférence donnée en 1930 à Bruxelles, Albert Ayguesparse le décrit ainsi : "Grand, mince, d'une élégance chiffonnée, éblouissant de verve, Ribemont-Dessaignes était bien comme nous l'imaginions. Déroutant, agressif, tout à la fois tendre et farouche, mais d'une impitoyable lucidité, Ribemont-Dessaignes est un étonnant sourcier du langage ; il détient le singulier pouvoir de conduire le lecteur dans l'univers de violence et de dérision que Dada vient de mettre au jour et où, d'emblée, il se trouve chez lui. Cet univers, Ribemont-Dessaignes va en arpenter tous les domaines. On dirait qu'un élan irrésistible le pousse plus avant. Ecrire, pour lui, quoi qu'il en dise, n'est jamais un jeu, mais un acte, une démystification, une force jaillie de ce fonds libertaire qu'il porte en lui, inaltérable et incorruptible. En bon franc-tireur, Ribemont-Dessaignes vivra le plus souvent en marge des groupes littéraires auxquels le rattachent cependant des vues communes et avec lesquels il fera un bout de chemin"" Jean Pierre Begot.

04/1987

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Ouvrages généraux

Tyrans d'Afrique. Les mystères du despotisme postcolonial

Soixante ans après son lever, le "soleil des indépendances" peine à percer les brumes tenaces du despotisme. Au fil des décennies, la cohorte des autocrates plus ou moins élus, adeptes du pouvoir absolu et de la régression clanique, se sera échinée à dévoyer une souveraineté inaboutie. Qu'il s'agisse de Sa Majesté Bokassa Ier, empereur made in France de Centrafrique, de l'Ougandais Idi Amin Dada, du Congolo-Zaïrois Mobutu ou du Zimbabwéen Robert Mugabe, les ex-tuteurs européens se repaissent des frasques tantôt grotesques, tantôt cruelles, de satrapes qui furent leurs élèves, leurs soldats puis leurs alliés ombrageux. Feignant d'oublier que tous, du bouffon ubuesque au bourreau glaçant, ne sont au fond que les monstrueux rejetons de l'aberration coloniale. Bien sûr, l'ancien tirailleur togolais Gnassingbé Eyadéma ne ressemble guère au Guinéen Ahmed Sékou Touré, ce rebelle qui osa défier Charles de Gaulle ; pas plus qu'au Tchadien Hissène Habré, premier chef d'Etat du continent condamné par une juridiction africaine. Pour autant, on déniche souvent aux sources de leur dérive les ingrédients du même élixir toxique : enfance chaotique, blessures narcissiques, appétit de revanche, ivresse messianique et paranoïa. Au fil de cette captivante galerie de portraits, truffée de témoignages inédits, Vincent Hugeux croque aussi sur un ton alerte et inspiré quelques antihéros étrangers au "pré carré" francophone, mais tout aussi édifiants Yahya Jammeh (Gambie), Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) et Issayas Afeworki (Erythrée). Les uns ont disparu, d'autres régnent encore. Et chacun d'entre eux nous raconte autant notre histoire que la sienne.

03/2021

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Thèmes photo

Revue Epic Vol. 9

Il y a deux ans désormais qu'existe revue EPIC. C'est tout petit, à l'échelle d'une vie. N'empêche. Notre souhait, au moment de nous lancer, était de penser une revue qui nous ressemble, une revue comme la vie, comme une boîte de chocolats : où l'on ne saurait jamais à quoi s'attendre ni sur quoi tomber. Une revue simple. Pour notre neuvième numéro, nous nous sommes encore laissés toucher et surprendre - par la simplicité. Car c'est un des langages de l'image. Ainsi en est-il de la manière qu'ont Cyprien Clément-Delmas et Lindokhule Sobekwa de nous raconter le quotidien de cette banlieue blanche d'Afrique du Sud, écrasée par le poids de ses peurs. De son côté Allan Salas nous ouvre les pages de son journal intime en images, où s'illustre l'impérieuse nécessité d'évasion dans une nature généreuse ou hostile quand un deuil survient. Sam Ferris nous parle quant à lui de son besoin de lumière - crue, directe, rasante et délicate, de petit jour calme ou de fou crépuscule - dans les rues de Sydney. Simplicité toujours, dans l'envie de Dana Cojbuc de nous raconter des histoires comme des rêves, dans des paysages de neige, comme pour nous ramener en enfance. Tout cela nous parle avec simplicité et profondeur. Et c'est un sacré défi d'être simple, or la photographie y arrive, elle. Alors voilà ce que nous vous souhaitons pour cette année 2023 qui démarre : une année simple et belle. - Jean-Matthieu Gautier & Ambroise Touvet

02/2023

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Comptabilité

Zasada Petera. Powiedz NIE niekompetencji w pracy

Zrozum podstawy zasady Petera w zaledwie 50 minut dzieki tej praktycznej i zwiezlej ksiazce. Zasada Petera rodzi wazne pytania dotyczace kompetencji, efektywnosci i awansu wewnetrznego : sugeruje ona, ze "kazdy pracownik ma tendencje do podnoszenia sie do poziomu swojej niekompetencji", co oznacza, ze im wyzej spojrzymy w hierarchii firmy, tym wieksze prawdopodobienstwo, ze stanowiska beda zajmowane przez niekompetentnych pracowników. Jesli ta hipoteza jest sluszna, ma to oczywiscie powazne konsekwencje dla efektywnosci i wydajnosci pracy. Ta ksiazka zapewni Ci poreczne wprowadzenie do zastosowan zasady Petera w zarzadzaniu zasobami ludzkimi i zarzadzaniu wydajnoscia. Zawiera równiez fascynujace badanie symulacji obliczeniowej sluzacej do testowania tej hipotezy, omówienie ograniczen koncepcji, w tym jej nadmiernej prostoty, oraz wprowadzenie do modeli pokrewnych, takich jak Prawo Parkinsona i Zasada Dilberta. O zasadzie Petera : Zasada Petera mówi, ze jesli pracownik pracuje wydajnie na danym szczeblu hierarchii, to zostanie awansowany na nastepny szczebel w hierarchii i tak dalej, az osiagnie poziom, na którym jest nieefektywny. Jesli nie moze zostac zdegradowany, oznacza to, ze wszystkie struktury naturalnie ewoluuja w kierunku równowagi wiekszej nieefektywnosci. Rodzi to szereg waznych pytan dotyczacych awansu wewnetrznego i zarzadzania zasobami ludzkimi. Z tej ksiazki dowiesz sie o zalozeniach lezacych u podstaw zasady Petera, o powodach, dla których niekompetentni pracownicy bywaja awansowani, a takze o oznakach, ze dana osoba doszla do "ostatniego miejsca", kiedy nie radzi sobie juz w swojej roli. Jasne wyjasnienie pozytywnych i negatywnych aspektów tej koncepcji, omówienie jej dzialania w praktyce oraz wprowadzenie do pokrewnych modeli da ci narzedzia potrzebne do stwierdzenia, czy zasada Petera ma zastosowanie w twojej sytuacji.

01/2023

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Ethnologie

Mémoires d'un juge africain. Itinéraire d'un homme libre

Le juge Camara a occupé une place importante dans l'histoire politique du Sénégal. En effet, du début des années 1960 à la fin des années 1970, Ousmane Camara a été un défenseur constant, loyal et vigilant du processus de construction de l'Etat dans son pays. Brillant polémiste, ce technicien professionnel du droit a aussi contribué à façonner la magistrature sénégalaise. Il livre ici des éléments nouveaux sur la trajectoire de l'Etat au Sénégal et les hommes qui en ont géré la destinée. Outre l'évocation de son rôle au sein de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF), Ousmane Camara donne le témoignage d'un homme courageux, placé au centre de la crise politique majeure qui opposa en 1962 le président Léopold Sédar Senghor à Mamadou Dia, le président du Conseil de Gouvernement. A l'époque procureur général près la Haute Cour de Justice, il nous livre aujourd'hui des informations inédites sur le procès de Dia. L'ouvrage apporte un éclairage particulièrement bien informé sur la situation politique et sociale dans les années qui suivirent, car l'auteur a été directeur de la Sûreté sénégalaise de novembre 1964 à février 1970, des années décisives pour son pays. Il permet ainsi de mieux comprendre les enjeux de la confrontation entre le régime de Senghor et les partis d'opposition, les conséquences de la crise de mai 1968 sur l'organisation de l'Etat, les relations difficiles entre Senghor et la puissante confrérie des Mourides, à la fin des années 1970, ou encore le fonctionnement de la justice. Il explique également le rôle joué par le Sénégal pour rétablir Alhaji Sir Dawda Kairaba Jawara au pouvoir en Gambie, en juillet 1981. Rédigé dans un style serein et se refusant à tout règlement de comptes, cet ouvrage constitue un outil indispensable à la compréhension du Sénégal contemporain.

06/2010

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Romans historiques

Les flibustiers de la Sonore

"Je retiens mon souffle - Comment lui dire ces années de ténèbres et de feu, l'or jeté à poignées sur les tables de monte, les filles enlevées sur les côtes de Chine, du Pérou, du Chili, et vendues aux enchères sur le wharf de Clarks Point, San Francisco brûlant comme une torche sous les acclamations des fêtards ivres morts, et reconstruite le lendemain sur les cendres brûlantes, et tous ces malheureux qui mouraient par milliers, dans la Sierra lointaine, de faim, de froid, de maladie, fouillant toujours plus loin, à la recherche du mother Iode, avec dans les yeux des rêves de terre promise : tant de misères, et tant de démesure ! Oui, comment lui dire le vent du désert, la course des chevaux, le "you you" des Indiens, et cette fièvre, aussi, cette fureur qui nous précipita, la tête embrasée de chimères, dans le Sonora inconnu ? Des montagnes d'or en plein royaume apache, divaguaient les soldats, un monde à conquérir, où tout recommencer ! Et nous, pauvres fous, si sûrs que l'univers entier tenait dans le cieux de nos mains..." 29 octobre 1850 : la Californie de la ruée vers l'or fête son entrée dans l'Union. Un volcan en éruption, où se mêlent hors-la-loi, mystiques rêvant de Nouvelle Jérusalem, et révolutionnaires en déroute, venus de toute l'Europe. ... Parmi eux, des milliers de quarante-huitards, fuyant la répression ou tout simplement déportés. Les Américains s'inquiètent : s'agit-il d'une invasion ? Les Français tenteront de prendre la Sierra Nevada et d'y faire vivre leur utopie, avant de partir à la conquête de la Sonore mexicaine, sous la direction d'un comte romantique et dandy. Une formidable épopée, restée jusqu'ici inédite, et, avec elle, le retour au vrai roman d'aventures !

10/1998

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BD tout public

Pathetik N° 1 : Smilin'Joe & Captain Bulb choient dans l'espace intericonique !

Ils sont de retour ! Le duo infernal James et la Tête X, déjà responsables d'un odieux Les mauvaises humeurs de James et la Tête X qui brocardait en son temps -et c'était il y a peu- avec une nonchalance de dandy toutes les saintes institutions de la bande dessinée, les voilà qui nous reviennent donc, le regard torve et la glotte chatouilleuse, avec une forme de marathonien s'apprêtant à gravir le Baxter building pour le plus grand désespoir de la profession. En effet, mettant en scène les aventures d'un candide candidat à la profession d'auteur de bande dessinée, dûment accompagné de son fidèle guide spirituel et moral, les deux tristes sires en remettent une couche, et des plus vitriolées, sur les aléas de l'ascension aux sommets du neuvième art. Smilin' Joe, l'heureux prétendant et Captain Bulb, le scrupuleux témoin, vivront ainsi les étapes successives d'une comédie très réelle, peuplée de séances de dédicaces, d'interviews, de nouveaux médias et de produits dérivés, oscillant sans cesse entre le statut de rat de laboratoire et celui de pigeon, ce qui finalement n'est pas dépaysant pour de la bande dessinée animalière (ou presque). En partie pré-publié dans la revue Jade, les aventures de Smilin' Joe et Captain Bulb réutilisent opportunément les ingrédients ayant fait le succès des Mauvaises Humeurs : la forme et le contenu d'un bon vieux comics, de la page de jeux au courrier des lecteurs en passant par la trading-card. Tout n'est que faux et apparences, ricanements de hauts de pages et couvertures flashies car qui aime bien châtie dans les détails et les détails, justement, sont dans les petites lignes en bas des contrats de ce vibrant hommage aux trésors cachés de la bande dessinée. Comment y résister ?

04/2010

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Sociologie

L'immigration humanitaire. Némésis de l'Europe compatissante

Actes du colloque du 3 avril 2014 de l'Institut de Géopolitique des Populations. L'immigration clandestine est celle qui se joue des frontières, des passeports, des visas, des douanes pour pénétrer à toute force par terre, mer, ou même air, sur le territoire ardemment désiré, en l'occurrence l'Europe, porteuse de sécurité, de bien-être et de félicité. L'immigration humanitaire, sa soeur jumelle, est celle qui déploie tous les moyens, aide, assistance, secours divers pour l'aider à réaliser ce projet et faciliter l'accueil de clandestins. En termes quantitatifs, on jugera sans doute que ces flux sont négligeables, quelque dizaines de milliers par an, en regard du total de la population européenne. Mais ce serait oublier que ce sont quelque 800 000 candidats à l'émigration qui sont massés aux frontières de l'Europe, attendant l'occasion favorable. Et ces milliers seront demain des millions et des millions si les prévisions de l'ONU portant sur une Afrique noire de 3, 6 milliards d'hommes en 2100 se révèlent exactes. En attendant ces immigrés non voulus pèsent déjà fort lourdement sur les comptes sociaux. Qu'en sera-t-il demain ? Et que fait l'Europe aux frontières poreuses, pénétrable en tous sens grâce à l'espace de Schengen, inerte et impuissante car lourdement empêtrée dans ses contradictions, face à ce tsunami démographique en puissance ? Rien ou si peu, espérant que les choses s'arrangeront d'elles mêmes, telle l'autruche de la légende. Intervenants : Jean-Paul Gourevitch, Expert et essayiste Philippe Millau, HEC, Chef d'entreprise Yves Marie Laulan, Président de l'Institut de Géopolitique des Populations Jean-Yves Le Gallou, Président de Polémia Françoise Monestier, Chercheur en sciences sociales André Pertuzio, Ancien conseiller auprès de la Banque mondiale André Posokhow, Spécialiste de l'Afrique Philippe Randa, Ecrivain, éditeur Guy Vidal, Ancien haut fonctionnaire

09/2015

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Récits de voyage

Mes barricades mystérieuses. Sur le chemin de Stevenson

"Lorsqu'il entreprit son Voyage avec un âne dans les Cévennes, en septembre 1878, Robert-Louis Stevenson n'avait que vingt-huit ans et il cherchait à fuir le souvenir de Fanny Osbourne. Il est fort douteux que ce périple l'ait aidé de ce point de vue, ou alors d'une façon inattendue, puisqu'il la retrouva dès l'année suivante et l'épousa finalement. Par contre, il garda certainement de son aventure un autre souvenir, déterminant pour sa carrière d'écrivain et ses futures pérégrinations : celui de cette petite ânesse grise et un rien coquine qui l'accompagna courageusement pendant les treize jours d'un voyage qui ne furent pas de tout repos et qui, assurément, changèrent la vie de notre dandy. Quant à moi, je n'ai pas d'ambition littéraire, j'ai un âge nettement plus avancé que Robert-Louis à l'époque, et une besace pleine de souvenirs. J'ai voulu, comme d'autres, suivre les traces de l'écrivain à la faveur d'un changement de vie, désireux de faire le tri dans toutes les réminiscences et tous les fantasmes qui m'occupent, et découvrir de nouvelles pistes. Des milliers de pas pour avancer en chemin, approcher le discernement, dépasser les espoirs portés par chaque jour et entrevoir l'espérance qu'apportera le dernier. Stevenson dédicaça son livre à son ami Sydney Colvin, qui l'avait introduit dans le monde littéraire. Je dédie le mien au personnage d'Alain, présent dans ce récit. Ses réflexions ciselées sur le poids des souvenirs et sur le besoin impératif de se construire en leur tournant le dos pour lutter contre le temps m'ont aidé à apprivoiser les miens. Pour essayer, comme lui, non pas de m'évader mais d'aller plus loin - par moi seul." J.B. Marsaut.

08/2018

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Poches Littérature internation

Le Portrait de Dorian Gray non censuré

Tout le monde connaît le chef-d'oeuvre d'Oscar Wilde tel qu'il a été publié en volume en 1891. Cette version diffère considérablement du manuscrit qu'il avait soumis quelques mois plus tôt au Lippincott's Magazine où le roman devait paraître en prépublication. Le directeur, par pruderie, l'avait sérieusement raboté, ce qui ne l'a pas empêché de provoquer un premier soulèvement d'indignation. Par la suite, Wilde a augmenté et remanié son roman, estompant ses passages les plus audacieux. La critique instruisait déjà son procès en immoralité. Il a fallu attendre 2011 pour que, en Angleterre, des universitaires rendent disponible le texte initial, avant les censures successives. C'est cette version que les Cahiers rouges publient pour la première fois en France. La trame reste inchangée. Dans le Londres fin de siècle, le peintre Basil Hallward tombe en adoration devant son modèle, le beau Dorian Gray. Leur chaste idylle commence, troublée par l'intervention d'un vieux camarade de Hallward, Lord Henry. Dandy hédoniste amoureux des bons mots, affichant avec insolence son homosexualité, il convainc Dorian de l'importance capitale de sa beauté. Un jour viendra où la vieillesse l'aura défiguré et plus personne ne le regardera. Horrifié, Dorian conclut un pacte faustien avec le portrait que Hallward a peint de lui : ce n'est plus lui que le temps abîmera, mais l'image du tableau. Le Portrait de Dorian Gray non censuré est encore plus délicieusement décadent et surtout plus ouvertement homosexuel. Le pouvoir érotique de Dorian est exacerbé, nombre de phrases rendent indubitable et intense la nature des sentiments de Hallward pour lui. On retrouvera bien sûr les saillies du spirituel Lord Henry, notamment le fameux : "De nos jours on sait le prix de tout, mais on ne connaît la valeur de rien".

09/2016

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Littérature étrangère

Le souffle de l'harmattan

Mahamat Moustapha est né à Bogo dans la zone frontalière entre le Cameroun et le Tchad. Peu après sa naissance ses parents divorcent. Il est élevé par sa tante paternelle qui lui préfère le nom tendre de Baba. Ses études secondaires achevées, il entre, en 1973, à l'Ecole nationale d'administration du Tchad. La même armée, il obtient le Grand Prix du Concoure théâtral interafricain avec Makarie aux épines (édité en 1979 par NEA/CLB). Plus tard, à l'issue du 11e Concours, il est cette fois récompensé par le Prix spécial du jury pour Le Commandant Chaka (édité en 1983 par Hatier). A sa sortie de l'ENA, en 1975, il est nommé préfet adjoint du Chari-Baguirmi et en 1977, il bénéficie d'une bourse pour reprendre ses études à l'Institut international d'administration de Paris. Il préparait une thèse de droit international quand, en 1982, il meurt à l'âge de 30 ans, à la suite d'un accident. Le roman qu'il nous laisse est le récit d'une amitié commencée au lycée et poursuivie jusqu'à l'âge adulte entre Haroun, musulman, fils d'un éleveur du nord du pays et Ganda, chrétien, fils d'un vétérinaire originaire du sud. L'histoire débute dans une petite ville sahélienne de province où les deux garçons sont au collège. Ils ont une quinzaine d'années. Surviennent la sécheresse (1974), le départ des garçons avec leurs parents vers la capitale Fort-Lamy en train de devenir N'djaména, le baccalauréat, l'université, la chute du dictateur Tombalbaye (1975), la guerre civile de 1979. Les engagements politiques et les événements familiaux s'entremêlent, les prises de positions idéologiques s'affirment jusqu'à l'absurde. La parution de ce livre est importante pour le Tchad mais aussi pour l'Afrique francophone qui compte un véritable écrivain de plus.

06/2000

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Romans noirs

88

Une découverte qui pourrait changer le cours de l'histoire. 1992. Dans les archives souterraines du KGB, l'agent Alexei Soloviev découvre, par hasard, un testament secret d'Adolf Hitler saisi dans son bunker par l'Armée rouge après son suicide. Vingt-huit ans plus tard, des troubles inhabituels dans les milieux islamistes en relation avec des organisations néo-nazies conduisent la jeune analyste des services de Renseignement, Melany Carson, à infiltrer un groupe de suprémacistes en Pennsylvanie. Une découverte aussi terrifiante qu'inattendue va l'entraîner dans une dangereuse aventure avec son nouveau compagnon, Jeff Cartright. Des nazis plonges dans les sociétés secrètes et l'occultisme Les expéditions nazies au Tibet dans les années 30 auraient-elles permis à Himmler de retrouver le texte original du Karma de Kalachakra, une oeuvre ésotérique attribuée au Bouddha lui-même, qui permet aux émules du Dalaï-Lama de trouver la réincarnation de leur leader ? Des néo-nazis, dont le signe de ralliement est le nombre "88", un 8 pour chaque "H" de "Heil Hitler" auraient-ils réussi à prendre le contrôle de plusieurs organisations terroristes, avec pour projet commun de bouleverser l'ordre mondial et, peut-être, ressusciter le Troisième Reich ? Une traque haletante sur fond d'actualite et de faits historiques. Tandis que Melany et Jeffrey tentent de retrouver Alexei Soloviev, seul à connaître les dernières volontés d'Hitler, un nouveau "printemps islamiste" secoue l'Indonésie et ses deux cents millions d'habitants. Mais qui est vraiment Habib Saragih, mystérieux leader du mouvement révolutionnaire dont les moyens financiers paraissent illimités ? De Washington à la Pennsylvanie, de Boston à Moscou, de l'Allemagne de l'Est à Banda Aceh et la jungle étouffante de Sumatra, 88 entraîne le lecteur dans une aventure haletante dans laquelle la réalité dépasse souvent la fiction.

02/2021

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Sculpteurs

Daniel Hourdé

Anachronique, hors mode, la très riche oeuvre de Daniel Hourdé, polymorphe et polysémique, tout à la fois tragique et ludique, s'inscrit éthiquement dans le lignage du christianisme, et formellement dans celui du maniérisme. Dessins, installations, sculptures : l'oeuvre est multiple, mais c'est sans nul doute la sculpture qui se situe au coeur de son travail. Anachronique, hors mode, la très riche oeuvre de Daniel Hourdé, polymorphe et polysémique, tout à la fois tragique et ludique, s'inscrit éthiquement dans le lignage du christianisme, et formellement dans celui du maniérisme. Dessins, installations, sculptures : l'oeuvre est multiple, mais c'est sans nul doute la sculpture qui se situe au coeur de son travail. Géants sublimes dont les corps athlétiques et nerveux évoquent la tradition des " écorchés ", motifs récurrents de la Croix et de la couronne d'épines, de la Chute et de la Rédemption, squelettes, tout semble inviter à une méditation sur la Vanité du monde. Pourtant, cette mélancolie qui irrigue l'oeuvre se voit sans cesse remise en cause par l'insertion de motifs ludiques, de titres drolatiques et d'emprunts à la culture Pop. L'orange, couleur fétiche de l'artiste, dynamise une oeuvre complexe qui célèbre tout à la fois le tragique et la farce, l'effondrement et le rire. Et, comme l'art et la vie ne font qu'un chez Daniel Hourdé, c'est dans un vaste atelier éminemment théâtral, tout à la fois cabinet de curiosités, cocon, lieu magique et mortifère, palais baroque, bunker - que vit et oeuvre l'artiste, tel le dandy de Huysmans. " Ma maison, c'est un peu mon laboratoire intime où je garde, un peu prisonniers c'est vrai, tous les égarements de mon imagination ".

09/2021

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Multi-matières

Mes coloriages Drôles d'engins Toute petite section-Petite section

Accompagné de Bambou le panda et de Trompette l'éléphant, l'enfant renforce sa maîtrise des graphismes et des couleurs, apprend les chiffres de 1 à 5, et développe sa motricité fine, grâce à des coloriages variés et progressifs sur le thème des drôles d'engins, comme le camion de pompier ou l'avion. Ces coloriages sont adaptés pour des enfants de 2 à 4 ans. La collection " Bravo les maternelles ! " s'agrandit avec Mes coloriages - Toute petite section et Petite section (dès 2 ans) qui propose une approche ludique et pédagogique des premiers apprentissages de l'école maternelle. Ce bloc aux pages détachables propose différents types de coloriage sur le thème des drôles d'engins, dont le niveau de difficulté varie en fonction de la progression de l'enfant. L'enfant pourra retrouver diverses activités adaptées à son âge et à son avancée qui l'aideront à travailler les graphismes, les formes, ainsi que les chiffres, toujours de manière stimulante et ludique. Accompagné des mascottes de la collection "Bravo les Maternelles", l'enfant renforce sa maîtrise des graphismes et des couleurs, apprend les chiffres de 1 à 5, et développe sa motricité fine, grâce à des coloriages sur les drôles d'engins variés et progressifs. Du simple dessin aux motifs à reproduire, en passant par des coloriages codés pour apprendre à reconnaître les chiffres, ce cahier permettra à votre enfant de progresser tout en s'amusant. Laissez-vous surprendre par un ou deux gentils fantômes cachés dans les dessins, mais attention en coloriant le mignon dragon ! 32 coloriages rigolos à accrocher sur le frigo ou sur les murs de la chambre ! Un thème adapté aux tout-petits Offert : un masque à découper de la mascotte Trompette ! Fabriqué en France

06/2022

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Autres collections (6 à 9 ans)

Rex Dexter et les drôles de fantômes Tome 1 : La malédiction du poulet

Rex Dexter rêve depuis toujours d'avoir un chien. Il connaît tout sur les chiens et est persuadé d'être destiné à en avoir un. La preuve, il s'appelle Rex, ce que personne ne peut nier être un nom de chien. Il se contenterait d'avoir n'importe quel chien, mais selon lui, un labrador couleur chocolat serait réellement le meilleur des chiens. Le jour de son anniversaire, ses parents lui offrent une boîte. Une boîte avec des trous. Qui ne contient pas un chien, mais un poulet. Rex est déçu d'être ainsi mis à l'essai par ses parents, qui ne croient pas à sa capacité à garder un animal vivant - il faut dire que son dernier animal de compagnie, Bub, un poisson, a vécu 27 secondes. Alors qu'il va acheter de quoi nourrir son poulet, accompagné de son meilleur ami, Darvish, Rex découvre un jeu d'arcade qui promet de réaliser son voeu s'il gagne la partie. Et Rex souhaite avoir un animal de compagnie qui ne soit pas un poulet. Bien entendu, Rex perd. Et il perd aussi son poulet, qui vient de se faire écraser sur le parking. Mais Rex a aussi gagné une malédiction : il voit et il entend les animaux morts, qui viennent le trouver pour qu'il résolve leurs problèmes afin qu'ils puissent rejoindre le paradis des animaux. Bientôt, outre le poulet, la chambre de Rex est hantée par un rhinocéros, un gorille avec un requin accroché à ses fesses, un éléphant et un panda. Une vraie ménagerie fantôme ! Tous sont morts de manière criminelle dans le zoo de la ville. Il ne reste plus qu'à Rex, et à son ami Darvish, entraîné contre son gré dans les mésaventures de Rex, de trouver le coupable pour pouvoir enfin retrouver le calme dans sa chambre...

10/2021

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Histoire des idées politiques

Maurice Barrès. Un destin solitaire

Une personnalité sans cesse en action, libre et souvent solitaire, dotée d'une autorité intellectuelle et sociale aujourd'hui méconnue. Ses funérailles nationales le confirment : Maurice Barrès fut une figure majeure de son temps. En France, au xxe siècle, littérature et politique se seront conjuguées. A tous risques et périls. Initiateur de cette voie, Maurice Barrès n'aura pas échappé à cette loi, laissant le souvenir de son vertige nationaliste, de son engagement antidreyfusard, de son inclination antisémite. Tout en restant reconnu, de tous côtés, comme un écrivain de génie. Un siècle après sa mort, voici la biographie décisive qui éclaire cette paradoxale destinée. Romancier, Maurice Barrès écrit sa vie comme un roman. Il veut dominer son temps, se faire voyageur, journaliste, député, polémiste, se montrer passionné pour être passionnant et rassembler en divisant. Incarnation de son époque, il en endosse les ultimes contradictions. Le Lorrain viscéral part à Paris pour conquérir le monde. Le dandy germanopratin conspue le déracinement. Le jeune prince des Lettres tourne à l'idéologue. Le fondateur du culte du moi se veut le prophète du peuple. Le chantre de la terre et des morts se réinvente adepte enthousiaste des lointains. L'élu de Nancy s'abandonne à un antiparlementarisme virulent. Le spiritualiste mélancolique se révèle jusqu'au-boutiste durant la Grande Guerre. L'imprécateur judéophobe finit par célébrer ses compatriotes israélites tombés à Verdun. Et l'académicien vieillissant, couvert d'honneurs, se plaît à jouer au maître de sagesse. Qui fut ce météore détesté par Emile Zola et Romain Rolland, adulé par Léon Blum et François Mitterrand ? En quoi son histoire raconte-t-elle notre histoire ? Il fallait l'indispensable portrait, sans préjugé mais sans concession, que dresse ici Estelle Anglade-Trubert pour nous le dire.

10/2023

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Inde

Le Dernier Maharaja d Indore

Yeshwant Rao Holkar II (1908-1961), dernier maharaja d'Indore, est la figure même du maharaja moderne. Jeune esthète conscient de son absence de pouvoir politique dans une Inde sous domination britannique, ce richissime héritier épris de modernité part dès sa vingtième année à la conquête de l'Europe et des Etats-Unis et se jette à corps perdu dans les années folles. Marié à seize ans à la maharani Sanyogita Devi qui en avait neuf, le jeune prince fait de nombreuses rencontres, dont certaines qui marqueront sa vie entière (Man Ray, Brancusi, Henri-Pierre Roché, notamment). Il se fait grand mécène des artistes occidentaux des années 30 qui raffolent du jeune prince-dandy et de sa très jeune épouse. Le Corbusier, Jacques-Emile Ruhlmann ou encore Eileen Gray décorent l'incroyable palais Art déco qu'il se fait construire au coeur de l'Etat du Madhya Pradesh. Mais derrière cette icône de l'élégance et d'un style de vie devenu modèle pour les autres princes indiens, s'en cache une autre, plus mystérieuse. Fragile et instable, malheureux, mélancolique, déchiré entre les deux mondes irréconciliables qu'il habite - l'Inde et l'Occident -, refusant d'appartenir à aucun, il se retire peu à peu, abandonne son projet d'autobiographie, brûle discrètement ses correspondances et ses papiers, comme pour effacer sa postérité. Une biographie d'un personnage extraordinaire, qui se lit comme un voyage au coeur des années folles mais aussi comme une traversée de l'Inde en voie d'indépendance, tiraillée entre culture coloniale, culture traditionnelle et modernité artistique. Géraldine Lenain est historienne de l'art. Elle a déjà publié Monsieur Loo. Le roman d'un marchand d'art asiatique (Philippe Picquier, 2013).

04/2022

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Critique littéraire

Pierre Herbart, l'orgueil du dépouillement

Voici la première biographie de Pierre Herbart (1903-1974), un homme engagé, un styliste, un dandy, un homosexuel qui ne se cachait pas de l'être, et une figure de la littérature française du XXe siècle. Né dans une famille de notables de Dunkerque, Herbart voit son père devenir volontairement clochard. Il en tire une aversion profonde pour l'ordre social. Elle ne fait que se renforcer une fois que, devenu reporter, il constate les excès de la colonisation française en Indochine. Il en revient communiste. Ami de Cocteau, puis de Gide, il devient écrivain. Herbart sera toujours contre les rôles imposés par la société. Déçu par le communisme, il le sera aussi par la Résistance, dans laquelle il s'est engagé avec courage (il a été le libérateur de la ville de Rennes), et pour la même raison : la trahison de l'idéal par les gens de pouvoir. De même dans la presse, qu'il quitte après avoir été appelé à Combat par Camus, fondé et dirigé l'hebdomadaire Terre des hommes. L'engagé s'est désengagé, jusqu'au dépouillement. Mort dans la solitude et la pauvreté, il a été enterré dans la fosse commune. Il est vrai que l'argent de ses funérailles avait été détourné par le dernier jeune homme qu'il avait aimé. Herbart a toujours gardé un public restreint mais enthousiaste de sa grâce, de la souplesse de son style. Amour des garçons, métaphorisation de sa propre existence, tels sont ses grands thèmes. Plusieurs de ses livres sont des chefs-d'oeuvre, comme son récit L'Age d'or ou son livre de mémoires La Ligne de force. Cette première biographie a bénéficié de nombreuses sources inédites. Les cahiers rouges rééditent concomitamment les histoires confidentielles de pierre Herbart.

02/2014

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Policiers

Vieux Bob

"C'est vrai, vieux Bob a pas pu s'empêcher. C'était si bon, le calme et puis la sciure sous son ventre, bref, il a pas pu se retenir. A coups de pompe dans le train il se traîne jusqu'à l'arbre, lève à peine la patte, fait trois gouttes qui se perdent dans ses poils". Un vieux clébard incontinent, un simple d'esprit fasciné par les avions, deux étrangers dans le métro qui ne savent se dire leur attirance... Les personnages de ces neuf nouvelles sont attendrissants. S'ils sont pathétiques ? Oui. Et meurtriers, souvent. A l'image de John Fante, Pascal Garnier donne toujours l'impression de se balader avec un couteau en poche. Mais chez lui, l'effarement ne conduit pas à la rage : nous sommes ici du côté du coeur. L'auteur de Comment va la douleur ? Et de La Théorie du Panda est mort en 2010. Le recueil Vieux Bob s'inscrit pleinement dans l'oeuvre de cet entomologiste sentimental. Les éditions in8 ont souhaité rééditer ce recueil paru aux éditions Syros en 1990 sous le titre "Cas de figures" . L'auteur dissèque des solitudes au long cours où animaux, jeunes et moins jeunes rivalisent de lassitude. Qu'advient-il alors de la banalité pesante et de ces êtres fossiles que les jours calmes et monotones assassinent sous un soleil de plomb ? Aux surgissements de coïncidences réelles ou simulées, l'habitude croise les fulgurances de l'inouï. A l'orée du tragique, dans un glissement palpable sous l'ivresse d'un quotidien qui n'en finit jamais de s'éteindre, la vie laisse alors entrevoir la mort - à moins que ce ne soit la mort qui, aux prises avec la vie, lui rende tout son éclat. Garnier distille la subtilité grossière d'une vie mortelle avec beaucoup de poésie.

09/2014