Recherche

Sylviane Roussel

Extraits

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Inventer, compter et classer. De Piaget aux débats actuels

Cet ouvrage de psychologie développementale traite des différentes conceptions de l'acquisition du nombre et des classes chez l'enfant. L'auteur propose d'abord une approche détaillée et originale des travaux de Piaget. L'idée maîtresse consiste à montrer que la logique des classes et les mathématiques proviennent d'un dégel des configurations perceptives dans l'histoire de l'humanité et celle de l'enfant. Ainsi, la logique naît quand les éléments discrets existent pour eux-mêmes sans être rassemblés en des tableaux copiant le réel, et les mathématiques trouvent leur source dans le besoin de comparer un à un les éléments de deux classes de même niveau. Sont ensuite présentées quelques recherches récentes d'inspiration empiriste ou innéiste sur l'origine du nombre et des classes. Le " nouveau nombre " inhérent aux objets peut-il encore être dissocié de la connaissance du dénombrement pour acquérir un statut mathématique ? A contrario, n'est-il pas présent dès la naissance, prompt à se développer indépendamment de tout apprentissage durant la première année de la vie ? Les classes n'ont-elles pas intérêt à être formalisées sur un mode plus naturel que celui de Aristote, Russel et autres logiciens classiques ? Ou bien encore, ces classes peu naturelles dont Piaget retrace la genèse ne sont-elles pas plus précoces ou plus tardives qu'il ne l'a montré ? Au total, ce livre révèle les débats toujours vifs que suscite la genèse du nombre ou de la catégorisation. Certains chercheurs estiment le maître genevois dépassé, d'autres lui reconnaissent une profondeur inégalée. Le lecteur pourra mieux s'orienter en confrontant les faits établis aujourd'hui aux données recueillies hier. Cet ouvrage, destiné aux étudiants en psychologie, sciences de l'éducation et I.U.FM., aidera également tous les professionnels de l'éducation : didacticiens, conseillers, inspecteurs et tout particulièrement les professeurs des écoles et les praticiens soucieux de mieux comprendre les troubles des apprentissages numériques et logiques.

01/2005

ActuaLitté

Policiers

Le mage du Rumorvan

On aurait dit que la Lune était rousse et que le soleil venait à peine de rejoindre l'autre hémisphère, quand tous les chiens du quartier se mirent à hurler à la mort. Un bien triste concert qui interrompit la nuit hivernale des habitants du petit village, mais des grognements et des gémissements exprimant un irrépressible effroi, avaient fait converger tous les regards dans le moindre recoin sombre. Ils sortaient tous de chez eux, jeunes et vieux se regroupant au cœur du bourg, les yeux rivés sur les nuages illuminés par un feu intense. Ils venaient de comprendre l'origine de ces cris inhumains qui donnaient cette impression unique d'apercevoir une esquisse de l'enfer. Lorsque cet événement exceptionnel arriva à l'Aber-Ildut, petit bourg aux confins de la Bretagne, les esprits des villageois façonnés par de vieilles légendes, surent que de terribles maux allaient les accabler bientôt. Le mage était mort. Assassiné. La rumeur circulera dès le lendemain, des murmures apeurés. Les langues se délieront bientôt, chaque villageois, convaincu de ce qu'il sait ou imagine. Et rien que du mauvais pour tous. L'inspecteur Lavigne va devoir comprendre leur personnalité, savoir ce qu'ils savent réellement. Qui avait intérêt à tuer le mage tant craint et respecté ? Quel en était le mobile ? Qui en voulait à ce point au rebouteux ? Solitaire et taciturne, l'inspecteur poursuivra auprès d'une population qui a toujours été effrayée par la personnalité de la victime, son côté sombre, une force obscure qu'il tirait du pouvoir de l'ombre. Qui ? Sa femme ? Sa maîtresse. Le contenu de ses livres, aussi anciens que secrets ? Lavigne va livrer une bataille muette, tenter de comprendre le contexte dans lequel vit ce bourg figé dans des croyances d'un passé qu'il croyait révolues. Et il ira de surprise en surprise, jusqu'à avoir peur de son ombre.

09/2009

ActuaLitté

Romans noirs

Tock

En centre de détention, Anaïs Tocsin écrit son journal. Elle raconte la taule. Elle raconte son amour mort. Elle raconte son enfance, le suicide de son père, sa mère toujours vivante, mais si loin de la vie. Elle raconte sa jeunesse fauchée et la sentence qui l'attend. Elle raconte sa vérité loin de ce que les médias peuvent en dire. Tock, c'est une histoire d'amour. Une histoire d'enfants dans un monde d'adultes. Tock, c'est une histoire de flingues, d'envie de liberté, d'argent rêvé, et puis de mort et d'emprisonnement. Il y a cette fille de vingt et un ans. Cette fille rousse qui s'appelle Anaïs Tocsin, mais que l'on surnomme " Tock " depuis l'âge de ses dix ans, depuis qu'elle a arraché à l'aide de ses dents, un morceau d'oreille à un gamin qui voulait la tondre à cause de sa couleur de cheveux identique aux sorcières que l'on brûle au bûcher. " Tock " pour toquée, tarée. Anaïs Tocsin, une fille unique qui vit à la campagne avec ses parents. Jusqu'au jour, où son père se pend dans son garage. Jusqu'au jour, où sa mère se met à boire et tombe malade. Alors " Tock " s'en va. Quand elle rencontre Ramon, elle sait que c'est sa plus grande et unique histoire d'amour, parce qu'un astrologue le lui a prédit, et qu'il ne se trompe jamais. Mais en fait de rêve, il y aura de petits braquages minables, des nuits passées à dormir dans des voitures, de la nourriture manquante, une course folle à la sortie d'une bijouterie et une voiture de police au bout de la rue. Tock, c'est l'histoire de Ramon qui tue un flic avant de se faire descendre à son tour. Une histoire dont Anaïs Tocsin n'arrive pas à s'échapper.

03/2024

ActuaLitté

Rousseau

Lettres écrites de la Montagne

L'une des rares œuvres de pensée religieuse et politique du Citoyen de Genève qui n'ait pas encore été rééditée en livre de poche, les Lettres écrites de la Montagne méritent à plus d'un titre de figurer dans la collection Poche Suisse. Rédigées entre 1763 et 1764 à Môtiers dans le Val-de-Travers, au cœur des Montagnes neuchâteloises, en réplique aux Lettres écrites de la Campagne (1763) du Procureur Général de la Cité de Calvin, Jean-Robert Tronchin (1710-1793), et portant essentiellement sur la religion de Genève comme sur l'histoire et le régime des institutions politiques genevoises, elles relèvent effectivement au premier chef de l'histoire et de la littérature de la Suisse romande. Mais il est d'autres raisons que cet helvétisme de l'origine et de la matière des Lettres de la Montagne pour offrir cette œuvre aujourd'hui à un plus large public. Ces " Provinciales de la démocratie politique et du libéralisme religieux " (G. Vallette) constituent en effet un modèle de ce que Jean Rousset appelait une " littérature d'action, qui prétend influencer un développement historique ". Avec cette réédition des Lettres écrites de la Montagne, plus qu'un Rousseau suisse, c'est donc un Rousseau profondément impliqué dans une réalité historique, religieuse et politique donnée que nous voudrions présenter. Car Jean-Jacques Rousseau n'est pas un penseur utopiste, un esprit purement spéculatif, un philosophe rationaliste cosmopolite. Tout à l'inverse, sa pensée politique, loin de se mouvoir dans la sphère de l'utopie, procède d'une expérience réelle et est toute tendue vers le réel qu'elle veut transformer à long terme " (M. Launay). Tel est le Rousseau que font apparaître ces neuf Lettres, dont la rigueur de l'argumentation n'a d'égale que la solidité de la documentation théologique et historique. C'est que l'auteur des Lettres de la Montagne entend bien, par-delà son apologie de la Profession de foi du Vicaire Savoyard et sa défense du Contrat Social, influer sur le développement de la religion et des institutions politiques de sa patrie genevoise ; il se pose par là lui-même tout à la fois en réformateur, en historien et en patriote, c'est-à-dire en penseur engagé.

12/2007

ActuaLitté

Histoire de la psychologie

Les formes de la croyance

"Lorsqu'il mourut à l'âge de 87 ans, Pierre Janet travaillait à un ouvrage sur la croyance dont le manuscrit inachevé est resté inédit. Tout nous porte à croire que Janet avait à formuler un dernier secret qu'il a peut-être emporté dans la tombe, mais dont il nous reste quelques fragments épars" . H. F. Ellenberger, "Pierre Janet philosophe" (1973) Les Formes de la croyance constitue la toute première édition de l'essai resté inachevé du philosophe, médecin et psychologue français, Pierre Janet (1859-1947). Cet ouvrage aux relents testamentaires - issu des ultimes leçons au Collège de France de ce savant autrefois mondialement connu, pourfendeur de la psychanalyse - l'a conduit à réviser sur le tard la partie la plus intéressante de son système théorique, bousculé dans ses convictions par sa lecture des Deux Sources de la morale et de la religion d'Henri Bergson. Selon Janet, plusieurs "formes de la croyance" - délirantes, religieuses, philosophiques, scientifiques, historiques et enfin mystiques - s'emboîteraient, en se fructifiant non sans s'opposer. Ebauchées à la lisière du social et de l'individu, elles seraient inhérentes à l'évolution de la pensée humaine ayant fait l'objet, au gré des époques, des lieux, des cultures et civilisations, de transformations psychologiques notables. Traversé par maintes fulgurances - esquissant entre autres certains rapports d'affinités et lignes de rupture entre "mythes religieux" et "récits délirants" - cet écrit foisonnant révèle surtout comment Janet, pétri d'un scientisme revendiqué assimilant les mystiques à des malades mentaux, tel son cas central, Madeleine "l'extatique de la Salpêtrière" , est parvenu à renverser partie de ses conceptions à un âge déjà avancé. Aussi, non sans faire controverse, ira-t-il jusqu'à apparenter lesdits mystiques à des "révolutionnaires" porteurs d'un message avant-coureur à l'adresse de la société moderne, à contre-jour des cadres scientifiques étouffant l'expression de la subjectivité. Par extension, ces réflexions peuvent indéniablement entrer en résonance avec certaines questions agitant le temps présent... La retranscription in extenso du manuscrit, accompagné d'une série de textes annexes qu'agrémente un appareil critique, est précédée d'une double présentation. Elle rend compte, via une foule d'archives inédites, de la trajectoire intellectuelle de l'homme inscrit dans un contexte spécifique et de réseaux, entretissés d'interactions contrastées qu'il put entretenir avec des contemporains - Bergson, Charcot, Ribot, Freud, Jung, Breton, Lacan, Delay, Leiris, Bataille, mais aussi Raymond Roussel, ou Nathalie Sarraute, etc. -, ainsi que de la genèse et des "éclipses" de cet essai longtemps demeuré méconnu. Une postface consacrée au devenir de la vaste bibliothèque personnelle de Janet, dispersée après sa mort, vient ponctuer cet ouvrage appelé à faire référence.

10/2021

ActuaLitté

Comics Super-héros

Destiny of X Tome 7 . Edition collector

C'est le retour du Gala des Damnés ! Les mutants mènent la danse dans l'univers Marvel et se préparent à présenter au monde une nouvelle équipe. Pour Emma Frost, le succès de cet évènement est plus important que tout, mais quelqu'un pourrait bien gâcher la fête. Pour les Nouveaux Mutants, c'est la fin d'une époque tandis qu'Illyana affronte littéralement ses démons. Et Betsy Braddock tente toujours de retrouver le Portail du Péril. Le Gala des Damnés a été un épisode marquant dans la saga mutante en 2022, soyez sûrs qu'il en sera de même en 2023 ! Tous les éléments se mettent en place avant un évènement crucial le mois prochain : la guerre totale contre les Eternels ! Observez donc de près la série Immortal X-Men, scénarisée par Kieron Gillen, l'architecte de Judgment Day.

03/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

Isabelle Morel-de Gélieu. Journal 1819-1834

"Ce mois me paraissant devoir être de grande importance, j'en veux écrire les journées. Ce sera toujours un échantillon de ma vie actuelle". C'est ainsi qu'Isabelle Morel-de Gélieu (1779-1834) commence son Journal en septembre 1830. Auparavant, elle avait relaté quelques journées de 1819 et rédigé, à partir de 1820, des chroniques annuelles, qu'elle appelle "mon grand journal" . Dans le Journal, elle s'épanche librement : menus faits et gestes, événements importants, travaux saisonniers ou occasionnels, relations avec ses proches, nous révèlent ses émotions, ses états d'âme, ses inquiétudes et les petits bonheurs, plus rares, que la vie lui procure. Au fil des 488 pages de son manuscrit, c'est toute l'atmosphère d'un foyer qui se dévoile, souvent perturbé par des tensions entre les membres de la famille, des soucis d'argent et de santé, des frustrations de toute sorte. Femme de lettres consacrée par les histoires littéraires de Philippe Godet et de Virgile Rossel, Isabelle Morel-de Gélieu s'est illustrée par son roman Louise et Albert, par ses traductions de Schiller, Pestalozzi, Appenzeller, Kotzebue ainsi que par des articles publiés dans divers journaux et revues suisses et étrangers. Elle représente, à ce titre, l'une des grandes figures féminines de la littérature romande au xixe siècle. Dès l'enfance, elle bénéficie d'un environnement favorable à l'épanouissement de l'esprit : élevée à la cure de Colombier, elle y côtoie notables, autorités et autres pensionnaires que reçoivent ses parents, le pasteur Jonas de Gélieu et Marguerite Isabelle, fille de Théophile Rémy Frêne. De plus, Isabelle grandit dans l'entourage bienveillant de Madame de Charrière, sa protectrice. En 1801, elle épouse le pasteur de Corgémont, Charles-Ferdinand Morel, homme énergique qui exploite un domaine agricole et s'intéresse aux questions politiques, économiques et sociales de son temps. Quel contraste entre cette notoriété et le Journal d'Isabelle Morel-de Gélieu ! Ce précieux témoignage sur la sociabilité des élites de l'époque constitue un document unique décrivant le quotidien et le sort d'une femme de lettres résignée et reléguée dans un milieu rural, sacrifiant ses talents littéraires à ses obligations d'épouse et de mère.

10/2020

ActuaLitté

Thèmes photo

André Kertész in Corsica. Edition bilingue français-corse

L'oeuvre immense d'André Kertész (1894-1985) s'est constituée au gré de travaux de commandes et c'est à l'une d'elle que cet ouvrage se consacre : un reportage sur la Corse commandé par la prestigieuse revue Art et Médecine (parution : décembre 1933) accompagnée des textes de Abel Bonnard de l'Académie française, Paul Morand et André Thérive,). Le 12 ou le 13 mai 1933, il s'embarque pour la Corse, dans ses bagages, il emmène trois appareils : un Rolleiflex, un appareil 6x9 cm (folding) et une petite chambre 9x12 cm. Un carnet de prises de vue, reproduit dans l'ouvrage, permet de préciser les étapes du photographe sur l'île de Beauté du 14 au 20 mai. Il entame son circuit par le golfe de la Liscia, avant de terminer sa journée à Piana où son regard est attiré par les hommes assis à l'ombre de l'église. Le lendemain, après avoir déambulé dans les rues de Calvi, il visite l'île Rousse et Belgodère, dont il photographie le cimetière. Au soir, il prend une chambre à l'hôtel du Mouflon d'Or à Zonza, d'où il se rend à Porto-Vecchio avant de faire étape à Bonifacio. Il termine son périple à Ajaccio avant de rembarquer pour le continent. Comme à son habitude, il n'a pas photographié la Corse comme une destination de villégiature, mais les paysages et des moments de la vie quotidienne des habitants de l'île. En cinq ou six jours, cheminant en automobile sur des routes rocailleuses, il a réuni une petite centaine d'images (toutes reproduites dans le livre) alternant paysages et scènes de la vie quotidienne. Au-delà de son talent, cette série, par le nombre de lieux visités, montre l'implication professionnelle de Kertész. Certaines images du reportage sur la Corse vont alors connaître une nouvelle actualité et devenir emblématiques du travail de Kertész, notamment la photographie du chevet de l'église de Piana que Kertész intégrera dans son livre rétrospectif Soixante ans de photographies publié aux éditions du Chêne en 1972.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

No présent

No présent s'ouvre sur une gueule de bois. Nous sommes en 1990, le narrateur vient d'obtenir son bac et régurgite les années 80, marquées par Margaret Thatcher et Action directe, la dictature de la Bourse et l'élection de François Mitterrand, alors que les médias commencent à résonner du fracas de la guerre économique. Lui revient aussi en flash-back son enfance dans une HLM de Vaulx-en-Velin, avec une mère soixante-huitarde qui reçoit à la maison amants et militants, exige de ses enfants qu'ils justifient idéologiquement chacun de leurs choix, et leur dit regretter de ne pas s'être fait avorter, ignorant que le monde allait tourner si mal.Dès lors, que faire de son existence dans ce contexte de violence et d'héritage brouillé ? Devenir « esclave dans le tertiaire », choisir le terrorisme ou renoncer à tout statut social et sauter dans le vide ?Avec d'autres enfants déboussolés de la classe moyenne décidés à « ne pas entrer dans le rang », le narrateur crée un collectif, Tabula rasa, au coeur du quartier de la Croix-Rousse de Lyon, et squatte un atelier dans lequel chacun s'invente un monde sans entrave ni responsabilité, censé être dédié à la création. Mais le projet artistique se transforme en une vaste fumerie de joints que Lionel Tran met en scène avec une lucidité glaçante. C'est une galerie de portraits impressionnante de réalisme que dresse l'auteur, n'épargnant aucun des travers, aucune des névroses dont souffre chacun des protagonistes. L'écriture, nerveuse, habitée, percutante est de celle qui laisse des traces et des images indélébiles, et recrée sous les yeux sidérés du lecteur la noyade d'une génération qui n'a pas même conscience de la force tragique et comique qu'elle dégage.Dans cet environnement nihiliste, le narrateur s'oblige à écrire quotidiennement, tente de raconter l'irracontable, approche la folie, avant de prendre conscience, in extremis, que l'absolu qu'il cherchait n'existe pas. Pour s'extraire de cet engrenage destructeur, il témoigne, invente une langue de l'urgence et de la survie aux accents post-punk et nous tend le miroir inquiétant d'un monde qui dévore ses enfants.

09/2012

ActuaLitté

12 ans et +

Live Today

Imagiez un monde où votre avenir a déjà été fixé..., par votre futur moi ! Sur le papier, Olivia a tout pour être heureuse... Non seulement c'est la fille de la présidente Dresden, la femme toute-puissante qui dirige d une main de fer la ville d'Eden City, mais c'est aussi la seule prophétesse du monde elle est capable de voir les différents avenirs possibles de tous ceux qu'elle approche. Pourtant, à seize ans, c'est avant tout une adolescente mal dans sa peau. Loin de lui faciliter la vie, son pouvoir de précognition la terrorise, surtout depuis le jour où, a peine âgée de six ans elle a vu sa mère perpétrer un génocide dans un lointain futur. Depuis, elle n'a de cesse d'éviter que son cauchemar ne se réalise. Mais quelle prise pourrait-elle bien avoir sur le Destin, elle qui s'est isolée pendant dix ans loin des autres pour échapper aux images et aux voix qui l'assaillaient sans cesse ? Tout bascule le jour où Ryder Russel, l'un des membres les plus éminents du Réseau, une organisation dissidente redoutée du pouvoir, est capturé. Effarée, Olivia découvre le futur du jeune homme et assiste alors en direct à sa propre mise à mort : le garçon est destiné à devenir son bourreau ! C'est pour elle un terrible cas de conscience : mérite-t-il pour autant d'être torturé, lui qui se bat pour un avenir meilleur ? Se sachant condamnée - toutes ses visions ne le lui avaient-elles pas prédit ce tragique destin ? -, la jeune Précognitive ose pour la première fois défier sa mère et aide Ryder à s'échapper... avant de le suivre dans la clandestinité. Commence alors pour les deux jeunes gens une course-poursuite contre le cours même du Temps. Avec une interrogation : et si la solution à tous leurs problèmes se trouvait contre toute attente, là, à portée de main, dans le présent ? Avec ce dernier volet, Pintip Dunn clôt en beauté cette trilogie dystopique haletante où ses héros, comme le Destin, ne cessent de jouer avec nos nerfs.

01/2018

ActuaLitté

Philosophie

Le petit métaphysicien illustré

Jean-Charles Pichon (1920 - 2006), romancier, poète, auteur dramatique, dialoguiste, philosophe, fut l'homme du paradoxe : une soixantaine de ses ouvrages ont été publiés, il a reçu des prix littéraires, été reconnu comme un pair par Hervé Bazin, Albert Camus, Lévi Strauss... Et il demeure inconnu du grand public. C'est sans doute que sa pensée dérange. Son oeuvre métaphysique, qui se situe dans la lignée de celle de Mircéa Eliade, est basée sur l'étude des mythes et des croyances qui ont accompagné l'humanité depuis des millénaires. Il en a étudié les formes, les rythmes et les figures - leur naissance, leur apogée et leur déclin. Ce faisant, il a dénoncé les impostures des églises et - pis encore en notre époque - celles des rationalistes scientistes. Se fondant sur un savoir encyclopédique, son raisonnement d'une rigueur implacable nous fait porter un regard lucide sur l'histoire de l'humanité et sur son avenir. Ecrit de 1985 à 1988, avec une préface de 1977, Le Petit Métaphysicien illustré constitue un livre indispensable pour ceux qui veulent suivre cette route. Jean-Charles Pichon y développe des notions qu'il utilisera dans ses oeuvres postérieures (le PAT et le PAN, la Forme Vide, l'analemme, etc.). Il s'agit en réalité d'une sorte de "manuel du gay sçavoir", d'un "discours de la méthode" métaphysique, d'une "défense et illustration" des vocables précis qui permettent au mythologue de confondre les mythomanes. Sa machine y est décrite, basée sur les aspects de l'objet : vocable, nombre et figure. De nombreuses machines y sont également étudiées, notamment celles qui constituent Sindbad le marin ou l'Apocalypse, mais aussi celles écrites par Attar, Goethe, St Thomas d'Aquin, Joachim de Flore, St Jean de la Croix, Roussell, Kafka, Duchamp, Artaud ... Puisse ce guide vous aider dans votre propre cheminement. "C'est pourquoi je ne conclus pas ce livre. Ferme le, ami. Dors et rêve un poème. Je t'ai donné peu de chose, somme toute : un nombre magique et quelques sommations, un analemme qui fut une croix et la redevient sans cesse, le plus concis des vocabulaires : 6 dieux, vivants ou morts, recréant les 12. Mais ce peu est sûr. Où que tu ailles, quoi que tu fasses, quelle que soit la sentence qui te menace, tu peux l'emporter avec toi". (p. 331).

06/2014

ActuaLitté

Beaux arts

Narcisse Diaz de la Peña. Coffret en 2 volumes : Tome 1, Monographie ; Tome 2, Catalogue raisonné de l'oeuvre peint

Reconnue, célébrée et collectionnée avec passion, l'œuvre de Narcisse Diaz de la Pena a su séduire ses contemporains les plus illustres, Delacroix, Renoir, an Gogh, et demeure aujourd'hui incontournable pour tout collectionneur ou collection du XIXe siècle. Paysagiste et peintre de genre, de l'Orient, de nus, de fleurs et de chiens en sous-bois, Diaz laisse une œuvre considérable et extrêmement variée, réalisant une synthèse originale entre le paysage barbizonien et le goût orientalisant et de frivolité de son époque. Chef de fil et pilier, avec Théodore Roussea, de l'Ecole de la Nature, son œuvre - où la forêt est omniprésente - traduit l'enchantement joyeux de la réverbération de la lumière. Ses paysages - majeure partie de son œuvre - sont principalement forestiers : le peintre se délecte à peindre des intérieurs de forêt marqués par le contraste des ombres et de la lumière, le miroitement des feuillages, plantant son chevalet au Bas-Bréau, à Apremont et sur les lieux offrant mares et clairières proches du village de Barbizon. Ses scènes pastorales expriment le désir charnel imprégnant baigneuses, nus, nymphes et amours, femmes lascives et voluptueuses. Dans les scènes orientales, fastueuses, règne toujours une atmosphère saturée de douceur et de sensualité, en permanence abritée par la forêt protectrice et enchanteresse, à l'instar de ses bohémiens, sorcières ou maléfices. Ses fleurs enfin, où la touche de couleur pure s'affirme dès 1835, et ses chiens en sous-bois pour lesquelles l'artiste avait une véritable passion mêlée de tendresse. Artiste authentique, tempérament de feu, Diaz n'imite pas, il crée. Admiré par Monet et Monticelli sur lequel il exerce une énorme fascination, artificier de la lumière et de la couleur, le peintre profile à travers son œuvre une manière encore inédite d'appréhender la lumière. Tachiste, il use de l'imprécision volontaire de la forme dans son détail en juxtaposant les couleurs, désagrégeant l'effet lumineux en séparant chaque touche. Pré-impressionniste - ses études à partir de 1872-1874 ont toutes les caractéristiques de l'Impressionnisme naissant -, grand virtuose de la palette, Narcisse Diaz éblouit l'œil par toutes les séductions de la lumière et l'envoûtement d'un grand coloriste. L'authentification des œuvres de Diaz est une tâche délicate en raison du grand nombre de ses élèves et du nombre encore plus grand de ses imitateurs. Un chapitre est consacré à ses épigones et imitateurs.

10/2006

ActuaLitté

Art contemporain

George Adéagbo. Edition bilingue français-anglais

Georges Adéagbo a fait des études de droit à Abidjan, Côte d'Ivoire. En 1967 il part pour la France ou il fait un stage chez Pechiney. Suite au décès de son père, il retourne au Bénin en 1971 pour assumer les affaires paternelles. C'est alors que débute son activité artistique, il commence à écrire des écrits philosophiques et à collecter, dans les rues ou proche de la lagune, de nombreux objets abandonnés ou perdus. Il recueille tout : vêtements, tissus, chaussures, disques, livres, jouets, coupures de journaux, notes écrites, cailloux, paquets de cigarettes, morceaux de plastique. Tous ces objets, chargés d'une mémoire, d'une histoire et tombés dans l'oubli, Georges Adéagbo les organise dans un ordre précis. Georges ne s'approprie pas les objets, ce sont les objets qui le sollicitent. Il dit de lui-même " Je marche, je pense, je vois, je passe, je reviens, je ramasse les objets qui m'attirent, je rentre, je le lis, j'écris des notes. J'apprends1. " La démarche artistique de Georges Adéagbo n'est pas comprise par ses proches, critiqué, incompris, il est pris pour un fou et sera même interné. En 1993 Georges Adéagbo rencontre Jean-Michel Rousset, un commissaire d'exposition, alors collaborateur du marchand d'art français André Magnin également directeur artistique de la Contemporary African Art Collection. Débute ainsi sa carrière artistique, il peut enfin présenter ses " installations " ailleurs que dans sa cour. L'année suivante, il expose à la Saline royale d'Arc-et-Senans. Puis s'ensuivra d'autres expositions en Europe et partout dans le monde. En 1999, c'est la consécration : il expose à la Biennale de Venise et il devient le premier artiste africain à recevoir le prix du jury de la Biennale de Venise2. Il rencontre alors Stephan Köhler, qui deviendra le coordinateur de ses futures expositions3. Trois ans plus tard il participe à la documenta de Cassel orchestrée par Okwui Enwezor4. Avec le temps, ses oeuvres sont plus soignées mais elles restent conforme aux codes de l'art conceptuel. Georges Adéagbo se saisit des éléments clés des sociétés qu'il croise pour construire un libre langage. Observateur implacable de la marche du monde, ses oeuvres pointent les constantes de l'Histoire (le racisme, la pauvreté, la crise, les guerres) et creusent un dialogue souterrain entre sa culture africaine et celles des pays où il est invité à exposer5

04/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Van Gogh

Voici LA grande biographie de Van Gogh, complète, magistrale et définitive, qui, malgré la somme de livres et de films qui lui sont consacrés, se lit avec un plaisir tout neuf. On y retrouve la figure fascinante du peintre maudit à l'oreille coupée, la vie d'écorché vif d'un génie solitaire et incompris, qui mourra à 37 ans d'une balle dans la poitrine. Mais pas seulement, et pas tout de suite : c'est là l'une des grandes qualités du livre. Contrairement à Pialat, par exemple, qui se focalisait sur les derniers mois de la vie du peintre, Naifeh et Smith commencent par le commencement. Sans céder pour autant à l'illusion rétrospective (où l'enfance expliquerait tout), ils nous montrent qui était Vincent avant d'être Van Gogh : le mythe (et le carcan) familial, les années de pensionnat vécues comme un rejet insupportable, la passion et la rivalité envers Theo, la première confrontation au monde de l'art, dans l'atelier de son oncle et la constitution d'un musée imaginaire, l'exil à Londres, la tentation mystique... La fin du livre a fait "scoop" lors de sa parution, les auteurs remettant en cause la thèse du suicide de l'artiste. Après dix ans de recherches, en un tissage exemplaire de la narration et des citations, des événements et de la psychologie, du contexte historique et d'analyse de tableaux, les auteurs nous ouvrent les clés de la constitution d'une personnalité et d'une oeuvre. Quelques grands thèmes prennent tout leur sens : l'abandon, la solitude, l'échec, la recherche éternelle d'une famille, d'une appartenance par Van Gogh, tandis que la disgrâce des siens s'installe et se creuse, les figures du voyageur, du semeur, du fils prodigue... Les images, d'ailleurs, se superposent à la lecture et l'on garde en tête comme un portrait du peintre pour chaque époque : le gamin revêche, tignasse rousse, souliers défaits et filet de pêche à la main ; le jeune commis élégant et chapeauté, un carton d'estampe sous le bras ; le fou malade, amaigri, asocial de la fin... Jamais bavard, d'une rigueur et d'une précision absolues, à juste distance du sujet (ni empathie excessive ni froide objectivité), c'est là le formidable récit d'un destin génial et tragique.

10/2013

ActuaLitté

Thèmes picturaux

Jean-Jacques Henner (1829-1905). La chair et l'idéal

Connu essentiellement pour ses nus féminins diaphanes aux longs cheveux roux, le peintre Jean-Jacques Henner (1829-1905) fait l'objet d'une grande rétrospective au musée des Beaux-Arts de Strasbourg. A cette occasion est publiée la première monographie de cet artiste inclassable à l'oeuvre éminemment poétique. Le musée des Beaux-Arts de Strasbourg rend hommage au peintre alsacien Jean-Jacques Henner à travers une rétrospective ambitieuse, riche d'environ 90 tableaux et 40 oeuvres graphiques, réalisée en partenariat avec le musée national Jean-Jacques Henner (Paris). D'origine alsacienne et très marqué par ses séjours en Italie, Jean-Jacques Henner (1829-1905) fait l'essentiel de sa carrière à Paris où il est notamment réputé en tant que portraitiste. Peintre inclassable, il fréquente pourtant nombre des artistes de son époque - tant les partisans d'un certain académisme que ceux en quête d'avant-garde - tels que Puvis de Chavanne, Manet ou encore Degas. Reconnu et apprécié de son vivant, il expose régulièrement au Salon dans les dernières décennies du XIXe siècle. Après avoir été quelque peu délaissé par l'histoire de l'art, il a été récemment redécouvert par le grand public, notamment grâce à l'exposition " Roux ! De Jean-Jacques Henner à Sonia Rykiel ", qui s'est tenue au musée Henner à Paris en 2019. En effet, Henner a peint de façon récurrente des nus féminins diaphanes arborant de longues chevelures rousses et s'il est aujourd'hui davantage connu pour ce motif de prédilection, il s'est aussi intéressé de près à la peinture religieuse, au paysage et surtout à l'art du portrait. L'ouvrage qui accompagne cette rétrospective est la première monographie d'envergure consacrée à cet artiste. A destination d'un public large et abondamment illustrée, elle comporte une quinzaine d'essais rédigés par des spécialistes du peintre et de la période, permettant ainsi d'englober de nombreux aspects : remise en contexte et éléments biographiques, choix des sujets peints, liens avec les différents mouvements artistiques et la vie culturelle parisienne de l'époque, ainsi que des détails sur sa technique ou encore ses modèles. Ces articles seront complétés par des notices portant sur des oeuvres spécifiques, offrant ainsi plusieurs niveaux de lecture et donc plusieurs portes d'entrée dans le sujet. Le lectorat déjà familier de l'époque trouvera de quoi enrichir ses connaissances tandis que les novices disposeront de divers niveaux de textes en fonction de leurs intérêts pour découvrir l'oeuvre de Henner.

10/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Comment devient-on écrivain ? Sartre, Aragon, Perec et Modiano

Comment devient-on écrivain ? Partir de la question de Sartre, dans Les Mots, c'est interroger le rapport que quatre écrivains de générations différentes entretiennent avec l'Histoire du XXe siècle, en ce qu'il rend possible (Je n'ai jamais appris à écrire ou les incipit d'Aragon) impossible (W ou le souvenir d'enfance de Perec, Dora Bruder et Un pedigree de Modiano) de raconter ses débuts d'écrivain. Les rares et douteux souvenirs de la prime enfance n'ouvrent plus, chez Perec ou chez Modiano, aucun récit des commencements de soi, aucune esquisse de vocation, voulue par soi ou par les siens. L'enfance est fondatrice dans Les Mots comme Les incipit. Mais le livre de Sartre a été conçu pendant la guerre froide, Je n'ai jamais appris à écrire après l'écrasement du Printemps de Prague. Les Mots témoigne de la possibilité de se changer et de changer le monde, ce n'est plus le cas des Incipit. Pas de reniement de soi, ni de l'engagement communiste pourtant dans le livre d'Aragon. Il appartient aux images de dire la noirceur des temps et d'en revenir à A.B. : André Breton par qui, dans ce nouveau roman de la création aragonienne, tout a commencé. Alors que Je n'ai jamais appris à écrire ou Les incipit est un livre tout en B, W ou le souvenir d'enfance est un livre tout en V. Perec y explore deux " déportations " : celle des siens dans la fable olympique, la sienne propre, enfant, " déporté " à Villard de Lens pendant l'Occupation. Sur l'île règne un " sport" inspiré de celui que David Rousset a analysé dans L'Univers concentrationnaire, à Villard la " vie sans repère " qui a tant frappé le jeune Perec à la lecture du livre de L'Espèce humaine de Robert Antelme. Mais Perec fait disparaître le nom d'Antelme qui n'apparaît que dans les avant-textes de l'oeuvre. C'est autour d'un autre " pauvre et précieux secret " que se construit Dora Bruder : c'est la fugue qui relie Dora et le jeune Patrick, elle encore qui détache, en partie, l'histoire de Dora de celle des siens. W relie deux " déportations ", Dora Bruder délie deux disparitions. Chacun des livres retenus dans ce parcours relie, à sa manière propre, histoire de soi et histoire des siens. Mais des Mots à Un pedigree s'esquisse peut-être aussi un dénouement, une déliaison de l'intime et du collectif.

11/2012

ActuaLitté

Jardinage

Terrasses. Un art de vivre en plein ciel

Cultiver son jardin dans le ciel de Paris ? Se baigner dans sa piscine en terrasse au cœur de la ville ? Dîner dans l'ombre des camélias à un battement d'ailes de Saint-Germain-des-Prés ? Ce rêve est pour certains une réalité quotidienne. Ces jardins cachés, ces salons de verdure, on les devine de la rue en apercevant sur le toit d'un immeuble le feuillage d'un érable ou l'éclatante floraison d'un rosier soustrait à sa campagne. Alexandra d'Arnoux et Bruno de Laubadère nous offrent le privilège d'entrer à leur suite dans ces appartements que prolongent de surprenantes coursives fleuries de glycines ou qui s'ouvrent par un escalier dérobé sur le vaste espace d'un toit transformé en potager. Souvent confiées à des paysagistes de renom, ces terrasses parmi les plus belles témoignent aussi d'une vraie capacité de métamorphose, qu'elles soient conçues selon l'esprit d'une déambulation à l'italienne ou offertes au génie d'un grand créateur. Sur de superbes photographies de Deidi von Schaewen, c'est un visage inconnu de la capitale qu'il nous est donné d'admirer. Les unes ressemblent à des ateliers d'artistes à ciel ouvert, les autres réservent de vastes espaces propices à la méditation, toutes offrent des points de vue étonnants sur la capitale. Chacun a pu découvrir un Paris différent lors des spectaculaires visites e la Tour Eiffel, de l'Arche de la Défense du Centre Pompidou, rien qui puisse cependant se comparer aux escales poétiques qu'offrent ces secrètes terrasses où la ville se met autrement en scène. Elles appartiennent à des personnalités connues telles que Christian Duc, Andrée Putman, Jean-Pierre Raynaud, Yves de la Tour d'Auvergne ou Maurice Rheims, elles sont confiées à des paysagistes renommés : Alain-Charles, Robert Bazelaire, Louis Benech, Pascal Cribier, Camille Muller, Russel Page, Olivia Putman, Alain Richert, Christiane Rivault, elles illustrent chacune à sa manière la fantaisie et l'ingéniosité qui permettent de hisser au sommet d'un toit l'arbre dont on disputera les fruits aux oiseaux, ou d'installer dans un coin d'ombre une jungle paisible où rien ne trouble le repos. Alexandra d'Arnoux et Bruno de Laubadère nous avaient ouvert dans un précédent livre les jardins secrets de Paris. Avec Deidi von Schaewen, ils nous convient ici à un véritable voyage dans l'étonnant monde suspendu des terrasses, les unes jouant les ponts de navires, les autres abritant une cabane dans leur nacelle, toutes protégeant jalousement leurs charmes.

05/2005

ActuaLitté

Apocryphes

La Didachè ou l'enseignement des douze Apôtres. Suivi de l'Epître de Barnabé, livre apocryphe du nouveau Testament décrivant la vie de Jésus de Nazareth

La Didachè est un petit livre qui fut écrit en langue grecque, sans doute en Syrie, vers la fin du premier siècle ou au début du deuxième siècle de notre ère. Le terme Didachè, ou Didakhè, signifie Enseignement, ou Doctrine. La Didachè ou Didakè (traduit en français Enseignement des douze Apôtres ou Doctrine des Apôtres) est un document du christianisme primitif, écrit vers la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle, ce qui en fait l'un des plus anciens témoignages écrits. Le manuscrit retrouvé est intitulé "Doctrine du Seigneur transmise aux nations par les douze apôtres" . L'Epître de Barnabé est une oeuvre chrétienne composée entre la fin du ier siècle et le début du iie siècle. Composée de 21 chapitres, elle est écrite en langue grecque. Dans le Codex Sinaiticus (ive siècle), elle figure immédiatement après le Nouveau Testament et avant le Pasteur d'Hermas. Cette épître est attribuée par Clément d'Alexandrie (Stromates, II, 31, 2 ; II, 35, 5 ; etc.) au compagnon de Paul, Barnabé, qui est mentionné dans les Actes des Apôtres ; et Origène l'appelle l'épître catholique de Barnabé (Contre Celse I, 63). Le Codex Alexandrinus aussi l'attribue à Barnabé, sans spécifier s'il s'agit de l'apôtre ou d'un autre Barnabé. Mais depuis le xviie siècle prédomine chez les savants l'opinion que, pour des raisons du contenu et de la chronologie, l'auteur n'est pas le Barnabé des Actes des Apôtres. Le verset 16, 4 de l'épître, qui déclare : "par suite de la guerre, le Temple fut détruit par leurs ennemis, et maintenant les serviteurs de ces ennemis le rebâtiront" , donne lieu à la conviction que l'oeuvre fut écrite après la destruction du Temple de Jérusalem en 70, et avant la révolte de Bar Kochba en 132, dont l'épître ne fait pas état. Cette épître constitue l'un des premiers traités de polémique antijuive. On distingue deux parties dans l'épître. Selon la première partie (chapitres 1-17), les prophéties, que les Juifs n'ont jamais comprises, ont annoncé Jésus le Messie, son oeuvre salvatrice et sa crucifixion. Les prescriptions relatives au jour de jeûne, au bouc émissaire et au sacrifice de la vache rousse pour la purification des péchés étaient des prophéties de la Passion du Sauveur. La circoncision demandée par le Seigneur est celle du coeur, pas celle de la chair. Les normes alimentaires n'ont qu'une signification morale.

07/2022

ActuaLitté

Policiers

Les condors de Montfaucon . Ou Lili dans le noir

Fine lame. Ogre. Maniaque. Disparitions. Nymphomane méduse. Caniches servis en civets. Snuff-movies. Sectes. Industrie du sexe virtuel. Culte du sang. Reptiles. Trafics d'organes. Mort de la fiction. Cinémas fantômes. Armes lourdes. Drogues de substitution. Combats clandestins de chiens. Mort spectacle. Ados olvidados. Bolides métallisés, vitrés de noir. Squats. Fantômes. Et un méchant, patibulaire, que l'on n'est pas prêt d'oublier... Mais si le mal était pour tout le monde... Virus informatiques. Intérêts immobiliers. Règlements de comptes politiques. Mafias étrangères. Laboratoires occultes. Contrats. Paranoïa. Perditions dans le Grand Néant. Chutes dans la spirale du temps. Ténèbres. Folie organisée ? L'homme est un outil, comme un autre. Il sert à accroître le rendement. Il entend vivre toujours mieux. C'est le décor, en filigrane, sous fond de rap, de techno, de tags, d'agitation, de vacarme, et de mouvement perpétuel, des Condors de Montfaucon, sous-titré Lili dans le noir. Une jeune femme enquête sur la mort de son ami, que l'enquête judiciaire n'a pu ou n'a pas voulu éclaircir. Lili, la rousse, venue de l'Est, est la lumière douce des Condors de Montfaucon. Elle traverse, après Marianne Lamour vingt ans plus tôt, un nouveau paysage où le " commerce de la mort " profite à ceux qui ont intérêt à le faire durer. Après le glacial Maryan Lamour dans le béton, à la construction hélicoïdale, et dichotomique, dessinant un premier portrait de femme au trait précis, Alexandre Mathis, avec Les Condors de Montfaucon, force la noirceur autour de Lili. Si l'amour vit toujours, le rêve est mort, en l'absence du regard de l'autre. L'auteur plonge le lecteur dans un monde cruel et crépusculaire, à travers un récit une nouvelle fois éclaté, brossant une peinture incroyablement actuelle, située sous le signe pictural du roman populaire. Mondes souterrains, parallèles surgissent en plein soleil estival, dans un Paris méconnu, défiguré, peuplé de terrains en friche, devenus de véritables champs de bataille, brûlés par le soleil. Ruines du passé, où la vie disparue est toujours là, pour qui sait ouvrir les yeux. Une exploration détaillée de Paris, sous l'égide des oiseaux, et des reflets de la lumière, où les genres se mélangent, avec les couleurs. Un voyage au cœur de l'humain et de l'étrange, à travers le temps... où la mort omniprésente (programmée ? soigneusement cachée de tous) plane, à l'abri des regards, avec, au bout de la nuit, les spectres des gibets de Montfaucon, apparemment toujours là.

11/2004

ActuaLitté

Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 21 : Retour au bercail

UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques chronologiques de cette vaste fresque. Louis a réalisé son rêve : réunir Nadine et Armel à Saint-Valat, un village proche du chef-lieu, dans une vieille maison à peine entrevue trois ans auparavant. Au prix d'un gros mensonge à Henriette, à qui on a fait croire qu'Armel serait à la garde de Germaine. Armel, sept ans, que Mme Rousset, son autre grand-mère de Dompierre, a tenu à rendre à ses parents : elle ne peut rien en faire et, décalcifié, il souffre d'une jambe depuis des mois. Louis s'est enfin décidé, il va le reprendre en main. Sa position de guide-courrier novice affermie par son second tour d'Espagne, et dernier de l'année 1949, Louis les rejoint. Douceur des retrouvailles ! Enthousiasme au récit de ses prouesses espagnoles ! Dès le lendemain, c'est la gymnastique matinale, que Louis force son fils à exécuter avec lui. Effet immédiat : pleurs en début de séance, rires à la fin. A midi, Armel mange sa viande avec entrain, mais refuse les pommes de terre. Inflexibilité de Louis : il les mangera toutes jusqu'à la dernière ! On lui explique les bienfaits d'une nourriture variée. Les jours, les semaines, passent, trop paisibles, dans ce village retiré. A l'école communale, Armel ânonne toujours en lecture, et fait en dictée des fautes d'orthographe plus grosses que lui, un comble pour le fils d'un orfèvre des mots ; Yvette, la soeur de Nadine, amène son fils cadet, Jeannot, presque dix ans, pour le confier à un orphelinat religieux où il va recevoir une éducation à la hauteur ; Henriette, de retour d'Amérique, verse enfin une pension pour son fils : cinq mille francs par mois et une bouffée d'oxygène pour Louis, qui voit son trésor de guerre, accumulé durant l'été, fondre comme neige au soleil...

03/2020

ActuaLitté

Romans historiques

Dernier convoi pour Buchenwald

Avril 1944. Un convoi de déportés comprenant plus de 2000 hommes quitte la gare de Compiègne pour une destination inconnue. En dehors des Allemands et de l'État français, personne à bord ne connaît encore sa destination. Sauf un prisonnier, Robert Danglars. Instituteur en Normandie, pacifiste convaincu, des militants trotskistes l'ont rallié à leur cause. Nommé en Bretagne, à 12 kilomètres de Brest, il a participé aux actions de propagande en direction des soldats allemands. En octobre 1943, le groupe de militants de Brest est trahi, son responsable abattu, la plupart des autres jetés en prison. Robert Danglars est de ceux-là. Maltraité, torturé, il connaîtra les cellules de trois prisons. À Fresnes, en mars 1944, le directeur lui présente un inconnu, membre d'un réseau de résistance violemment hostile aux communistes. L'homme lui propose un marché : les staliniens n'ont que faire des trotskistes, lorsqu'ils le peuvent ils les exécutent comme ce fut le cas dans un maquis d'Auvergne. Demain les alliés vont débarquer, la France sera libérée. Pour tomber aux mains des communistes ? Partout en France, des hommes s'organisent pour éviter cette catastrophe. Parmi leurs tâches, la mise hors d'état de nuire de personnalités rouges susceptibles de jouer un rôle important à la Libération. Robert Danglars se voit proposer un marché. Contre la liberté de sa mère et de sa soeur, arrêtées pour l'avoir hébergé, réclamées par les autorités allemandes, et en échange aussi de sa propre vie, il devra liquider Marcel Paul. Le problème, c'est que ce dirigeant syndical a été déporté. Danglars va donc devoir partir à son tour pour accomplir sa mission. Au cours du voyage, puis dans le camp de concentration où survivent près de 80000 de ses semblables, il connaîtra l'horreur, la bassesse, mais aussi la solidarité et la fraternité. La réalité qu'il va découvrir, un certain nombre d'événements dont il sera tantôt spectateur tantôt acteur, rendront sa mission impossible… Buchenwald, qui "accueillit" Marcel Paul, le colonel Manhès, Pierre Sudreau, Marcel Dassault, Jorge Semprun, David Rousset, a une histoire singulière qui lui vaut une place à part dans l'histoire des camps de concentration. Notre héros malgré lui devra naviguer dangereusement au coeur d'une véritable ville où la vie humaine n'a aucun prix, entre combativité et trahison, lâcheté et courage, sur fond de tensions entre nationalités, entre droits communs et politiques, entre politiques de droite voire d'extrême-droite et gaullo-communistes unis au sein du Comité des Intérêts Français, un récit qui bat en brèche la plupart des images forgées à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Un roman au coeur de l'Histoire.

05/2013

ActuaLitté

Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie. Tome 13 - Joseph

Un Long Voyage ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques de cette vaste fresque. Dans ce 13e tome, Louis, veuf depuis peu, balaie ses scrupules et commence à scruter les annonces matrimoniales du Chasseur français. Il en découvre une, mirobolante : célibataire, vingt-sept ans, 200 000 francs de dot, espérances... Ecrasé par la somme, il aiguise sa plume pour une missive capable de séduire l'héritière et d'évincer les rivaux. Sans nouvelles, il y va de sa propre annonce. Mais les réponses reçues ont tôt fait de pâlir quand l'héritière se manifeste. Diplômée d'anglais, taille moyenne, brune, un peu forte, père mort à Verdun, sa mère vit sur ses terres, une ferme de 180 hectares en Champagne, exploitée par son frère cadet. Encore un chiffre astronomique ! Enfin, elle a une voiture ! Rendez-vous est pris à mi-chemin sur la route de l'Est. Fébrile, Louis décide de se grandir au moyen de semelles à talonnette sur mesures, et de passer le permis de conduire. Echec complet : son pas est par trop instable, et il rate le Code. Lors de la rencontre, fort de son seul verbe, Louis constate qu'Henriette Rousset a la tête sur les épaules, et pressent que si un jour elle est tendre, ce ne sera qu'avec son mari. La Pologne envahie au nom de l'espace vital - le fameux Lebensraum -, et la guerre déclarée, Louis est mobilisé au chef-lieu. Affecté à l'Intendance, il aura le privilège de revenir à a maison tous les soirs. Drôle de guerre, mais période heureuse pour lui, jusqu'à un certain matin de mai 1940 : un froid sibérien s'est abattu sur la ville durant la nuit, au point de geler la rivière d'une rive à l'autre. Joseph, le père, parti au travail avec sa vareuse d'été, va contracter une congestion pulmonaire et en mourir peu après. Suivront l'armistice et la démobilisation...

03/2018

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Assassins ; Criminels ; Sainte-Bob. Coffret 3 volumes

" Je travaillais pour un assassin. Cette réflexion prenait toute sa valeur lorsque je me penchais sur la rivière. Je travaillais pour un assassin comme la plupart des habitants de la ville, mais personne ne disait rien. Les fermes concernées s'étalaient sur plusieurs kilomètres en aval. Parfois, on m'attendait avec un panier plein de poissons crevés, ce qui nous faisait gagner du temps. Sinon, j'étais accompagné vers la berge et je devais me pencher sur la rivière car on tenait à me prouver que l'on ne me racontait pas des blagues. C'était pour moi un spectacle particulièrement éprouvant à cette étape de ma vie. " Les personnages de " Criminels " parlent sans espérer vraiment être entendus : pour se rassurer, peut-être, pour savoir où ils en sont, pour se persuader qu'ils existent. Ils pourraient aussi bien crier, ou gémir, ou chanter. C'est pourquoi le récit se présente comme un chœur foisonnant, un chaos de voix et de bruits, un entrecroisement de soliloques inquiets ou rageurs dessinant les contours d'un univers que Francis, le narrateur, ne parvient pas à déchiffrer. Francis avance au milieu de ceux qui devraient être des appuis, et qui ne sont que des questions : Elisabeth, sa compagne, dont chaque heure qui passe lui apprend à quel point elle lui est inconnue ; Patrick, son fils, avec qui il est incapable d'échanger quelques vraies paroles ; son père, qu'il porte - physiquement - partout avec lui, et dont l'esprit dérangé par la maladie s'alourdit d'un secret sans doute monstrueux. Et ce frère inaccessible, ces amis méfiants ou menteurs. Tous criminels, comme Francis, assassins de leur propre vie. " Criminels " est le deuxième volet d'une trilogie commencée avec " Assassins ", et qui prend fin avec " Sainte-Bob ". Il ne s'agit pas d'une suite, mais d'une relation triangulaire entre ces ouvrages. " Certaines journées d'automne sont propices à la fécondation des emmerdements futurs. " La maison du narrateur, l'écrivain Luc Paradis, est plantée au sommet d'une colline boisée et domine toute la vallée de la Sainte-Bob. Depuis trois ans qu'il a divorcé d'Eileen, Luc s'est réfugié dans l'alcool et l'écriture de deux romans, " Assassins " et " Criminels ", a pour lui une fonction thérapeutique. En cette journée d'automne donc, débarque Josianne une rousse flamboyante de soixante-trois ans. Elle est la mère d'Eileen. Luc et Josianne vont cohabiter tant bien que mal, improvisant au jour le jour, dans un climat équivoque, particulièrement lourd d'ambiguïté sexuelle... Après " Assassins " et " Criminels ", " Sainte-Bob " dessine la clef de l'entreprise, le " roman " enfin dévoilé des deux romans précédents.

02/2000

ActuaLitté

Récits de voyage

Un livre des Pyrénées

La plume acerbe et féroce de Kurt Tucholsky dénonce les différences de classes, la soif de profit des hommes d'affaires, la vermine nationaliste et l'institution militaire. Journaliste, critique littéraire et écrivain satirique, né en 1890 à Berlin, fils d'un fabricant juif, Kurt Tucholsky fut l'un des auteurs les plus demandés et les mieux payés de la République de Weimar. Il publia plus de trois mille articles dans presque cent journaux. Parmi les romans et les recueils de textes et de poèmes parus de son vivant, certains atteignirent une douzaine d'éditions. Jean Bréjoux, introducteur et premier traducteur de l'oeuvre de Tucholsky en France, présente l'auteur comme " l'écrivain et le journaliste le plus brillant, le plus attentif de l'Allemagne de l'entre deux guerres ". Cette attention ne porte pas ici sur le territoire et les moeurs allemands, mais sur la région franco-espagnole des Pyrénées. Le livre s'ouvre sur un souvenir de classe : les cours de géographie et d'histoire du professeur Gierke, au cours desquels Tucholsky rencontre une première fois les Pyrénées : "Les Pyrénées c'était quelque chose comme une bande rousse sur la carte, verte et noire par ailleurs, sur laquelle apparaissaient quelques taches : les montagnes. A droite et à gauche la carte virait au bleu, c'était la mer. Oui, les Pyrénées séparaient l'Espagne de la France. Avec ça, il fallait chaque fois réfléchir un brin avant d'écrire leur nom." Parti explorer la région après s'être muni d'un passeport, l'écrivain relate son séjour. Ce récit s'organise moins comme un journal classique que comme une série de tableaux ou de portraits, dans lesquels sont décrits les événements auxquels assiste ou participe Tucholsky, les rencontres qu'il a pu faire au cours de son voyage. Le livre se présente comme une traversée géographique, sociale et humaine de la région des Pyrénées, et fait entendre ses traditions et ses voix multiples, mais aussi son histoire : du Cirque de Gavarnie, aujourd'hui encore un haut-lieu du tourisme pyrénéen, à la ville de Lourdes, en passant par les villes de Cauterets, la station thermale d'Eaux-bonnes, la Corrida à Bayonne, les Basques de Saint-Jean-Pied-de-Port... Tout est observé et décrit avec une minutie et une justesse rares, qui se ponctuent par ce ce que Jean Bréjoux nomme une "déclaration d'amour à la France". L'écrivain s'adresse littéralement au pays et à cette région des Pyrénées dans lesquels il a été accueilli par des habitants dépassant l'hostilité du bric-à-brac nationaliste. Un accueil et un abri essentiels alors que son pays natal, l'Allemagne, devenait, pour lui et sa pensée, invivable.

06/2020

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

L'Interne - Tome 1. Première année

Alors que Julia mène une vie bien rangée avec son fiancé à Los Angeles, une simple rencontre vient semer le doute... Devoir déménager pour accompagner son fiancé, jeune avocat à l'avenir prometteur ? Pas facile. Mais que dire quand, en plus, on apprend que l'on est stérile ? Le cauchemar pour Julia, qui avait déjà imaginé sa vie de famille... Elle décide donc de reprendre ses études et de se lancer à corps perdu dans son internat dans l'un des plus grands hôpitaux de Los Angeles. Le petit bémol ? Ce médecin, Dean, rencontré par hasard quelques jours avant, qui hante ses rêves les plus chauds... Tant que ce ne sont que des rêves, ça va... non ? Julia parviendra-t-elle à étouffer ses fantasmes les plus secrets ? Laissez-vous emporter par cette romance palpitante et plongez dans une histoire d'amour impossible entre un médecin et une interne ! EXTRAIT - Elles sont ravissantes, comme leur mère. La voix roucoulante du nouvel arrivant m'exaspère. Draguer une femme, sûrement épouse, entourée de ses enfants... Certes, cette belle rousse aux cheveux ondulés est l'incarnation de nombreux désirs masculins, mais tout de même. - Merci. Le ton froid de cette dernière me déclenche un petit rire satisfait. L'ascenseur s'arrête une nouvelle fois. La famille sort en trombe et je vérifie l'étage. Deuxième. Encore un. Je ne prête pas attention au dragueur, jusqu'au moment où je me sens observée. La première chose que je constate, c'est qu'il porte une blouse blanche. Ma tension monte. Serait-ce un de mes professeurs de cette année ?? Un de ceux qui pourraient m'apprendre à sauver des... Mes pensées s'arrêtent quand mon regard remonte son torse. Ses dents, blanches et parfaites, me liquéfient. - Une aussi belle compagnie pour un ascenseur... murmure-t-il en scannant mon corps de haut en bas. Je suis pétrifiée. Mes cils clignent plusieurs fois pour être sûrs de bien voir ce que j'ai sous les yeux. - Vous... - Oui ?? me coupe-t-il en se rapprochant de moi. Ses yeux sont bleus... Moi qui n'arrivais pas à me les imaginer depuis plusieurs semaines. Sa barbe est un peu plus courte que lors de notre première rencontre. Son eau de Cologne est identique. Je referme la bouche en me rendant compte que je bave devant lui. - Rien, rien. Son attitude me laisse penser qu'il ne se souvient pas de moi. Sûrement l'alcool. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE L'écriture est fluide, les scènes médicales sont très bien décrites, les scènes de sexes sont subtiles, ce qui change d'autre romances, ce que j'ai beaucoup aimé. - CindyR, Babelio A PROPOS DE L'AUTEURE Agée de 21 ans, Emily Chain écrit depuis toujours et dans des styles assez diversifiés : des récits fantastiques aux thrillers en passant bien sûr par la romance. Elle s'intéresse à des personnages auxquels les lecteurs peuvent s'identifier facilement, comme Julia.

09/2019

ActuaLitté

Criminalité

Mémoires d'un poète-assassin

Le 9 janvier 1836 à Paris meurt le "poète-assassin". Escroc et criminel, d'un tempérament instable proche de la psychopathie, Pierre-François Lacenaire a défrayé la chronique jusqu'à sa mort, à l'âge de 32 ans. Dans la France de la Restauration, il se fit connaître tant pour ses crimes que pour son talent littéraire et sa sensibilité romantique. D'origine lyonnaise, enfant mal aimé de ses parents, il est placé très jeune dans un internat de la Croix-Rousse. En 1813, au collège de Saint-Chamond, il se révèle un élève brillant. Mais en 1819, alors au collège de Chambéry, il met un terme à ses études après avoir accusé de pédophilie un prêtre de l'établissement et s'être battu avec lui. Pendant dix ans, il sera tour à tour avoué, banquier, clerc de notaire, fourrier, commis-voyageur. Surtout, il entame en 1824 une carrière littéraire : il publie des articles, écrit des chansons, et parvient à monter un vaudeville. Il s'engage dans l'armée, mais finit par déserter. En avril 1829, à Paris, désormais sans ressources et sans abri, il songe pour la première fois à "frapper l'édifice social" : un mois plus tard, après avoir volé un cabriolet et tué en duel le neveu de Benjamin Constant, il se rend à la police. Enfermé à la Force, il va faire de sa vie derrière les barreaux son "université criminelle". Entre autres prisonniers, il fait la connaissance de ses futurs compagnons dans le crime - Avril, Bâton et Chardon -, et se lie avec le chansonnier Béranger, à qui il adresse une épître versifiée. Il écrit la Pétition d'un voleur à un roi son voisin, qui révèle ses talents poétiques, ainsi qu'un journal, Les prisons et le régime pénitentiaire. Libéré en septembre 1830, il devient écrivain public tout en enchaînant les vols pour se garantir une certaine aisance. Après son retour à la Force en 1834, puis sa sortie quelques mois plus tard, la récidive ne tarde pas : avec Avril, il assassine brutalement, à coups de tire-point et de hache, son ancien codétenu Chardon, et étouffe la mère de ce dernier. Ces meurtres sont rapidement suivis d'un autre, commis sur un jeune homme de 18 ans. Lacenaire est finalement dénoncé par ses complices. Et si pour lui la prison était un salon, il fera de son procès un théâtre. Il sait pertinemment que les autorités jouent sur la publicité autour de sa personne pour faire oublier l'interminable procès des Républicains arrêtés après les émeutes de Paris et de Lyon en 1832. Cela ne manquera pas : au tribunal, les femmes en particulier seront nombreuses à venir observer le distingué assassin transformer le procès de ses crimes en spectacle de sa personne, avant sa condamnation à mort. Publiés peu après son exécution, ses mémoires sont le récit d'une vie tout entière marquée par la violence et la marginalité. Un document unique sur l'histoire criminelle française du XIXe siècle.

12/2022

ActuaLitté

Littérature française

Irréversible

"Je me suis assis. Je crois que c'est ce qu'on voulait de moi. Une chaise était là. Exprès, évidemment. Une simple chaise, banale, en bois blanc, du genre chaise de cuisine comme on en trouvait jadis, une chaise bon marché. Je me suis assis, et j'ai attendu. Quelqu'un, quelque part, sans doute, me regardait, me surveillait. Je me suis assis, et j'ai attendu. Quelqu'un, quelque part, sans doute, me regardait, me surveillait. Derrière une fenêtre que je ne voyais pas, derrière une glace sans tain, ou par le trou de la serrure, ou par une f Je me suis demandé ce qu'on voulait de moi. Sûrement, il y avait des gestes, des mouvements, des attitudes à adopter. J'avais beau réfléchir, je ne trouvais pas. Je ne savais même pas pourquoi j'étais là, ni comment j'y étais arrivé. Cela se produit fréquemment, comme des absences, des trous. Je suis quelque part, seul ou non, et je sens bien qu'il y a quelque chose à dire, quelque chose à faire, mais quoiâ? Cela se passe tout le temps. Souvent aussi, je me vois comme de l'extérieur, dans une chambre close, ou dans un couloir, un salon, une cuisine, une salle de bain, une salle de classe, dans la rue, sur une plage, et je me dis Mais qu'est-ce que je fais là, et comment j'y suis venuâ? " Qui est cet homme, André, enfermé dans une pièce inconnue ? Pourquoi est-il là, et depuis quand ? Que va-t-il lui arriver ? Quelle est cette étrange fascination qu'il éprouve devant une petite tache sur le mur ? Peu à peu, des éléments de sa vie passée lui reviennent, la sensation d'avoir été à la fois lui-même et quelqu'un d'autre, ou même quelque chose, une plante, un objet... D'avoir été à la fois, ou alternativement, quelque part et dans d'autres univers. Des mots lui reviennent, dont il cherche à pénétrer le sens profond. Et des images terribles, sanglantes... Des gens, hors de la pièce, l'observent et notent. Ils cherchent à comprendre cet homme, qui aurait assassiné sa compagne. Mais pourquoi ? Est-il fou ? Et quelle sorte de folie ? Ou un manipulateur ? Le lecteur se pose avec eux ces questions, jusqu'au coup de théâtre final, qui le fait basculer dans le fantastique. MOTS CLES Roman. Huis clos. Suspense. Crime. Folie. Fantastique. L'AUTEUR Après une enfance africaine, Liliane Schraûwen a fait des études de lettres qui l'ont menée à l'enseignement et, surtout, à l'écriture. Elle a publié une quinzaine de romans et recueils de nouvelles (dont La mer éclatée, finaliste du prix Rossel, La Fenêtre, prix du Parlement, Instants de Femmes, prix Emma Martin), ainsi que des ouvrages historiques et de la poésie. Elle collabore à diverses revues, notamment à Marginales.

02/2023

ActuaLitté

Romance historique

A la conquête de sa liberté

Le roman-événement de la duchesse d'York Londres, 1865. Dans un mariage, les sentiments n'ont pas leur place. Fille de duc, Lady Margaret a toujours su qu'elle devait faire honneur à sa famille avec une alliance aussi somptueuse qu'avantageuse. Lord Rufus est le candidat idéal aux yeux de toute l'aristocratie londonienne, mais elle ne voit en lui qu'un homme impassible et froid auprès duquel elle ne pourra jamais être heureuse. En dépit de toutes les convenances, et juste avant l'annonce de ses fiançailles, elle fuit la salle de bal bondée, abandonnant derrière elle ses parents furieux et des convives scandalisés. Bannie mais libre, la jeune femme au tempérament rebelle et spontané décide alors de partir à la découverte d'elle-même. Car, depuis qu'elle n'est plus soumise aux responsabilités de son rang, elle ne souhaite qu'une chose : se défaire du carcan de la société qui ne lui laisse aucune place en tant que femme. De son Ecosse natale aux Etats-Unis, Lady Margaret va arpenter le monde à la conquête de sa liberté. Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Axelle Demoulin et Nicolas Ancion. A propos de l'autrice Ex-femme du prince Andrew, duc d'York, et ex-belle-fille de la reine Elizabeth II, Sarah Ferguson est duchesse d'York. Autrice de mémoires et de livres pour enfants, elle est aussi productrice de documentaires et de films historiques sur la période victorienne. En parallèle, elle oeuvre au sein de l'organisation à but non lucratif Children in Crisis, qui vient en aide aux enfants et femmes du tiers-monde. Mère de deux filles, les princesses Beatrice et Eugenie, Sarah Ferguson vit à Windsor avec neuf norfolk-terriers turbulents. A la conquête de sa liberté a été coécrit avec Marguerite Kaye, autrice de cinquante romances historiques. " Une histoire d'audace et de détermination, avec pour toile de fond les sommets du glamour et les dures restrictions de la société aristocratique britannique du milieu du XIXe siècle". Julian Fellowes, scénariste de Downton Abbey "Une épopée typiquement british, pas si loin des soubresauts romantiques de Jane Austen". Marion Galy-Ramounot, Madame Figaro "Un roman d'histoire avec un grand H, et d'amour avec un grand A". Europe 1, Historiquement vôtre "Dans la lignée de la saga des Bridgerton". I Newspaper " Une saga de près de 600 pages qui prend place à l'époque victorienne et emmène le lecteur de l'Angleterre à l'Ecosse, en passant par l'Irlande et les Etats-Unis. " Le Point magazine " Un roman historique consacré à Lady Margaret Montagu Douglas Scott, une arrière-grand-tante de l'autrice à la chevelure rousse, rebelle face aux injonctions de son temps et cible privilégiée de la presse people à l'époque. Cent cinquante ans après l'intrigue, toute ressemblance avec une personne réelle n'est pas purement fortuite. " Damien Cottin, Libération

10/2022

ActuaLitté

Littérature étrangère

Nashville chrome

Au début des années 1930, dans le sud de l'Arkansas, à Poplar Creek près de la frontière du Mississipi, Floyd Brown dirige une scierie. En plus des difficultés économiques qui touchent l'ensemble des États-Unis, les Brown sont confrontés à des problèmes domestiques : Floyd boit avec excès, travaille avec imprudence, et son fils cadet meurt accidentellement. Ses autres enfants, Maxine, Jim Ed et Bonnie, témoignent d'un talent musical exceptionnel. Plutôt que de jouer dans les bois, ils ont pris l'habitude de se produire dans les petits concerts et les " talent shows " du sud des États-Unis. Le frère et les deux soeurs se font bientôt connaître sous le nom de The Browns. Un impresario escroc, Fabor Robinson, leur fait signer un contrat auquel ils vont rester longtemps enchaînés. Ils connaissent un succès rapide. " Ils étaient aussi grands qu'Elvis ", à cause du son particulier de leurs voix, cet éclat soyeux et rauque forgé par la fumée provenant du travail des bucherons à proximité de chez eux, et un son qui prendrait le nom de " Nashville Chrome' ", ou de " son Brown " comme le dit Elvis Presley dans le livre. Les années 1955 et 1956 sont glorieuses : ils commencent à gagner de l'argent mais restent proches de leurs racines et de leurs amis d'enfance, parmi lesquels un certain Elvis Presley qui s'est épris de la jolie Bonnie. Le groupe demeure populaire dans les années 1960, mais leur étoile commence à pâlir. En 1962, ils enregistrent une dernière chanson avec leur célèbre producteur, Chet Atkins. Au début des années 1970, les Browns se séparent. Jim Ed se lance alors dans une brillante carrière en solo. Bonnie quitte le trio et Elvis pour épouser un médecin avec qui elle s'installe dans une ferme. Maxine, se marie quant à elle à un avocat, Tommy Russel, qui ne cesse de la tromper. Au fil des années, Maxine ne peut renoncer à l'idée de renouer avec le succès. Elle s'efforce de continuer, affrontant des hauts et des bas, tout en sombrant progressivement dans l'alcool. Rick Bass alterne le récit du parcours brillant du trio Brown, " le groupe américain préféré des Beatles ", avec " la vie aujourd'hui " de Maxine Brown dans les années 2000. Cette dernière est devenue une vieille dame impotente, ne s'est jamais remise du déclin de sa carrière fulgurante et a fini par renoncer à l'alcool " pour ne rien manquer des derniers mois de sa vie. " Habitée par la fureur plus que par la nostalgie, elle ne supporte pas d'être oubliée de tous. Aussi " l'ancienne reine de la country " dépose-t-elle une annonce dans l'épicerie de son quartier. Elle recherche un cinéaste disposé à filmer " une célèbre artiste ". Jefferson, un enfant surdoué âgé de douze ans, y répond. Il entreprend patiemment de la filmer " pour acquérir une connaissance artistique de sa vie ". Lorsqu'il projette le film dans son lycée, Maxine accède finalement à une nouvelle reconnaissance, applaudie par un public de jeunes élèves.

03/2012

ActuaLitté

Ecrits sur l'art

Intensités. 12 artistes aujourd'hui

Ce livre, résultat de plusieurs années d'écriture, se présente sous la forme de trois sections, regroupant 12 artistes, précédées d'une introduction qui cherche un chemin théorique, en marge de toute esthétique prédéfinie. Face à la charge émotionnelle qui constitue l'affirmation originelle de l'oeuvre sur le corps du spectateur, Yannick Mercoyrol affirme en effet une forme de solidarité, devant toute image, entre pensée et sensation, de sorte que "l'image serait une sensation de (et pour) la pensée" . Si "toute image est aussi un mode spécifique de la pensée" , alors écrire devient comme une réponse au désir, en soi, suscité par l'oeuvre. L'auteur propose ainsi une "lecture" des oeuvres au motif que l'art contemporain exige toujours cet effort d'élucidation, par le spectateur, de ce qui est donné à voir, mais sans se référer exclusivement à une grille de lecture instituée, même si l'ombre portée de la phénoménologie semble encore sensible dans ces pages. L'effet physique de l'oeuvre est en effet ce qui fait advenir dans sa réflexion la notion centrale d'intensité, que l'auteur lie d'ailleurs étroitement aux polarités tangibles dans les oeuvres, et dont il va jusqu'à penser qu'elles définissent un principe de contradiction interne, un champ de forces opposées qui en garantissent la puissance de formulation, l'irréductibilité et, in fine, la portée à la fois sémantique et pulsionnelle. A rebours de l'esthétique de la modernité, il refuse toute équivalence du texte à l'image, pour lui préférer une ambivalence qui fait de l'écriture le lieu de l'expérience d'un "insavoir" , d'une "archéologie de la sensation" qui n'aboutirait ni à une vérité, ni à une unité de sens, encore moins à une connaissance stable. Mercoyrol revendique de parler à partir du silence de la sidération première face à l'oeuvre, mais sans verser dans une philosophie absconse, un manifeste de cénacle ou une littérature qui prendrait prétexte de l'artiste pour faire briller sa lyre. Dès lors, les 12 artistes dont il questionne l'intensité ne représentent pas un panorama, mais plutôt différents horizons de l'art d'aujourd'hui : "contre l'univocité d'une chapelle ou la subjectivité olympienne d'une "sensibilité" , les oeuvres éveillent des voix, parfois inaudibles, qui traversent notre corps". A l'opposé d'un livre monographique ou monosémique, il propose une traversée d'esthétiques et de genres très divers : peinture, dessin, sculpture, photographie, installation - les artistes étant eux-mêmes de notoriété et d'âges fort différents. En outre, l'abondance des illustrations permet de nouer de manière très étroite le texte et l'objet auquel il se rapporte, évitant autant le discours "hors sol" que le livre d'image. Néanmoins, il ordonne leur présence en 3 temps. Le premier, intitulé "Rages" , fait la part belle à une expressivité dont les récentes expositions, entre autres, de Baselitz ou Leroy attestent la prégnance dans l'univers contemporain. S'ouvrant avec le seul artiste disparu (Rebeyrolle), cette section rend hommage à son importance, sous-évaluée aujourd'hui, notamment dans sa volonté de concurrencer le réel par la peinture. Les deux chapitres suivants, consacrés à une artiste à la carrière déjà avancée (Arickx) et à un de ces Français exilés à Berlin (Bruère), présentent les facettes multiples de ces "expressionnisme" qui peuvent tout autant regarder du côté de Bacon que de Dodeigne ou des Allemands. Comme en contrepied, la deuxième section explore des univers du silence, des oeuvres qui semblent repliées sur leur question intérieure, parfois une forme de minimalisme, tout en ouvrant à une des questions centrales de l'art contemporain : la relation au vivant. L'arbre, dessiné, peint (Hollan) ou photographié (Bae Bien-U), la terre (Kurita), les objets du quotidien (Pozzo) forment le portrait éclaté d'une réalité presque invisible, bafouée, et pourtant éminemment résistante, à l'écriture aussi qui doit s'inventer, dans la patience de la contemplation, afin d'approcher l'être-là d'oeuvres assourdies et pénétrantes. On songe à Morandi bien sûr, mais aussi à bien des artistes aujourd'hui (Laib, Neu, Penone, etc.) dont le geste se pose dans des parages voisins. C'est, particulièrement dans cette section, que la pra-tique de description analytique de l'auteur manifeste sa nécessité et, aussi, sans doute, sa pertinence pour le lecteur, qui se rapproche parfois de sa propre sensation muette devant ces travaux. La dernière section, enfin, intitulée "Pla-cer/Déplacer" , parcourt des oeuvres plus distinctes encore, et pourtant rassemblées par ce souci, central aujourd'hui, du point de bascule, de jeu de retournement, de recyclage : que ce soit par la sculpture cinétique redéployée dans les dispositifs de Weil ou Shingu, dans la réinvention de l'anamorphose chez Rousse ou du dessin chez Zonder, ou encore dans la subtile et magistrale critique de l'image dans la peinture installée de Cognée, Yannick Mercoyrol montre comment ces univers agencent un regard, multiple et percutant, qui écrit un segment du monde d'aujourd'hui.

02/2023