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Huguette Dubout

Extraits

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Littérature française

Aurès

« Être fidèle à soi et à son pays en premier lieu. Ne pas être fidèle, c'est devenir lâche et devenir lâche nous mène à l'escroquerie qui mène à l'imposture, puis tout droit vers l'enfer. Être fidèle à son pays, c'est pouvoir se rendre utile ; c'est pouvoir rester debout quelles que soient les circonstances. Être fidèle à son pays, c'est pouvoir être là quand il a besoin de nous, c'est payer cher pour lui, c'est tout donner pour sa prospérité, c'est vivre et respirer rien que pour lui, c'est tout donner pour qu'il vive, c'est lui consacrer toute sa vie, surtout sa jeunesse. Être fidèle à son pays, c'est pouvoir le couvrir comme son propre enfant, c'est savoir le protéger comme son propre bébé, c'est savoir lui donner, c'est savoir et pouvoir le mettre sur pied quels que soient les malheurs et les dangers qui subsistent au cours du trajet si périlleux. » À travers la destinée d'Aurès, héros de ce roman, c'est toute l'Algérie et tout son peuple que chante S. Abouba. Un pays fort, résistant, volontaire, à l'image du personnage principal... mais aussi une terre torturée par ses démons, comme le démontre le cadre historique (la décennie noire) décrit dans ce texte. Et finalement la romancière de composer le portrait d'un pays qui guérit patiemment ses plaies, grandit, se projette dans l'avenir, se veut terre d'espoir et de renouveau, comme l'indique la trajectoire d'Aurès, incarnation d'un nouveau patriotisme algérien.

09/2014

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Littérature française

Je suis comme une autruche qui regarde entre ses jambes. Chroniques incohérentes

Moi j'ai toujours été révolté, je n'ai jamais été désespéré. Peut-être parce que chez nous, jusqu'à moi en tous cas, on est pauvres de père en fils ! ... Un pauvre qui n'est pas révolté est encore plus pauvre que les autres pauvres. Un pauvre désespéré n'a plus qu'à mourir de faim. Les pauvres n'ont pas les moyens de s'offrir le désespoir. Le désespoir, c'est un luxe de riches. Heureusement, nous les pauvres, on résiste aux intempéries et on se contente de peu. On n'a pas le choix si on veut vivre. Et la vie n'est pas un choix, c'est un droit. Un jour j'ai demandé à un copain, rescapé d'Auschwitz, comment il arrivait à tenir debout pendant les interminables appels du matin. Il m'a répondu "Qui veut vivre un peu plus est condamné à l'espoir". Maude Daubercies est un vieil universitaire lillois de 86 ans retiré depuis 1996 dans son ashram bassement vivarais au milieu de ses amis les sangliers ardéchois. Il a longtemps enseigné les techniques de communication dans des écoles du Nord de la France : IUT informatique de Lille1, IPA, Centrale Lille, ESC Lille, MIAGE, MSG...) et dans des grandes entreprises de cette région. Il a écrit un essai "Le jeu des mots chez Raymond Queneau" et une thèse "André Frédérique, l'humour et le suicide". Aujourd'hui il emploie sa retraite à cultiver son potager et à écrire des choses : une bonne dizaine de romans et d'almanachs délirants au Seuil, au Cherche-Midi entr'autres ainsi que deux BD chez Glénat.

02/2021

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Livres-jeux

Georges N° 57, avril-mai 2022 : Chien

Petit, grand, frisé ou rasé... voici Georges et son N° Chien ! Au programme de ce numéro : Des HISTOIRES avec une BD très drôle de Marion Puech à ne pas ? g ? r ? a ? t ? t ? e ? r ? rater ! Celle-ci sera évidemment suivie d'un épisode de Panpi et Gorri, célèbres chiots du magazine Georges depuis le 1er numéro ! Puis il faudra se couvrir pour l'histoire vraie qui mènera les lecteurs sur un traîneau de musher, pour sauver un village d'Alaska d'une épidémie. Quant à la partie JEUX, elle permettra notamment de savoir pourquoi l'on dit que le chien est le meilleur ami de l'homme, et depuis quand il est domestique. Combien il existe de races de chien et pourquoi tous les chiots de 2022 devront porter un nom commençant par la lettre T. Ce sera également l'occasion de découvrir diverses expressions et leur signification, "nom d'un chien" ! Quand au fameux jouet en papier à découper, il s'agira cette fois-ci d'un "paper-toutou" , très pratique pour garder la chambre ! Enfin la partie ACTIVITES permettra de faire des expériences pour tester son flair, de fabriquer un porte-clé "pom pom dog" en bricolage, de réaliser un panneau "chien gentil" en graphisme ou encore de cuisiner des petites douceurs... mais pour son chien, celui de sa mamie ou de ses voisins ! Et ce n'est pas tout : Danièle racontera à Georges comment elle soigne les chiens dans la rubrique Reportage. Et comme toujours, pour bien finir, des chroniques de livres, l'interview d'un illustrateur et un quiz final. Bref, un numéro qui a du chien, à lire assis, debout ou couché !

04/2022

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Littérature française

La Tannerie

Emmanuel Carrère a déclaré à propos de ce roman : "La Tannerie, c'est le portrait d'une génération". La Tannerie a figuré à l'automne 2020 dans les sélections des Prix Médicis, Décembre et du Roman des étudiants France Culture - Télérama. Jeanne, ses études terminées, a quitté sa Bretagne natale pour vivre à Paris. Elle a trouvé un emploi temporaire d'" accueillante " à la Tannerie, une nouvelle institution culturelle, installée dans une usine désaffectée de Pantin. D'abord déboussolée par le gigantisme et l'activité trépidante du lieu, timide et ignorante des codes de la jeunesse parisienne, elle prend peu à peu de l'assurance et se lie à quelques-uns de ses collègues, comme la délurée Marianne ou le charismatique Julien, responsable du service accueil. Elle les accompagne dans leurs déambulations nocturnes, participe à des fêtes. Leur groupe se mêle au mouvement Nuit debout. Ils se retrouvent dans des manifestations, parfois violentes - mais sans véritablement s'impliquer, en spectateurs. Bientôt, deux ans ont passé. Dans l'effervescence de la Tannerie, en pleine expansion, chacun tente de se placer pour obtenir enfin un vrai contrat ou décrocher une promotion. Jeanne va devoir saisir sa chance... La Tannerie - tel un microcosme de notre société - forme un monde à part entière, avec ses techniciens, ses employés de bureau, ses artistes. Mais derrière la bienveillance affichée et le progressisme des intentions, la précarité et la violence dominent. Avec ce roman, qui frappe autant par la finesse de ses descriptions que par sa force critique, Celia Levi fait le portrait d'une époque et d'une génération en proie aux ambitions factices et à l'imposture des discours.

09/2021

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Beaux arts

Routier des abbayes cisterciennes de France

Bernard PEUGNIEZ se consacre depuis vingt-cinq années, à des travaux sur l'Ordre de Cîteaux et ses abbayes. Son goût pour l'histoire et l'architecture monastiques, ainsi que pour les voyages, l'a entraîné par monts et par vaux à la découvert des abbayes cisterciennes et à la recherche du moindre détail susceptible d'accroître son savoir. Sur 400 abbayes dispersées sur le territoire de la France, il en a visité les trois quarts : pourquoi pas la totalité ? Parce que tout simplement la guerre, la Révolution, et aussi la bêtise des hommes sont passées par-là ne laissant pas même de traces lisibles au sol... Plus attiré encore par les abbayes dont on ne parle plus guère, ou si peu, l'auteur sait leur trouver un côté attachant ou un aspect qui mérite mieux que l'abandon ou l'oubli. Même si ces monastères sont parfois réduits à l'état communément qualifié de ruines, et même si quelques pierres encore debout tiennent un rang bien modeste parmi les richesses de la France, Bernard PEUGNIEZ ne les trouve pas moins intéressantes et il tente de les mettre en valeur à sa façon en les faisant mieux connaître. Les abbayes cisterciennes ont une âme et elles peuvent apporter à l'homme d'aujourd'hui, s'il le désire, une consistance et une plénitude qu'il trouve difficilement dans la quotidienneté de son existence. Pour trouver une telle richesse dans ce passé, il faut l'aimer et l'auteur de cet ouvrage, à la vérité, aime le monde de Cîteaux. Nul doute qu'il saura conquérir un large et vaste public.

01/1994

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Littérature française

Soldat inconnu

"A mi-chemin, l'officier stoppa sa marche ; sans me faire prier, j'obéis en faisant halte à mon tour. Je restais sur mes gardes, me tenant debout en face de lui, ce dernier posa sa main singulièrement sur mon épaule. Je fus surpris de sa proximité fraternelle, il était général ; il me fixa droit dans les yeux, sans quitter son regard, je relevai attentivement l'intonation interrogative de son ordonnance : Soldat ! Connaissez-vous la guerre ? L'atmosphère de notre tête-à-tête me troubla ; persuadé qu'il testait ma loyauté à travers sa question, je restai immobile quelques secondes pour prendre le temps de la réflexion. L'officier attendait patiemment mon verdict, alors que je demeurais dans une grande confusion, pensant sans doute à tort que je lui devais une réponse honorable, à la hauteur de son attente. Je venais de terminer ma préparation militaire exceptionnelle, ma formation de commando tireur d'élite pour défendre ma patrie sans aucun état d'âme. Le châtiment de la mort était réservé à tous ceux qui manquaient à leur devoir de soldat [... ]". André Mayoute naît aux Abymes, en Guadeloupe. Il grandit aux côtés de ses grands-parents et ses tantes à Bois Joli, une section de la commune du Gosier. Après des études techniques, il quitte la Guadeloupe pour Clermont-Ferrand afin d'effectuer son service militaire. Il retourne à la vie civile après deux années de service dans les campagnes du Puy-de-Dôme, et reprend ses études pour se spécialiser dans les métiers de l'électrotechnique. Il travaille et voyage en Europe pendant plus de trente ans.

09/2023

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Poésie

Les rescapés et autres poèmes

Qui sont les "Rescapés" d'où ce recueil tient son titre ? Ou plutôt, que sont-ils ? Des émotions, des réflexions, des observations saisies au vol, rendues intemporelles et universelles par la grâce de la poésie. Le poète dit "je" , mais c'est de nous tous qu'il parle dans les quatre premiers cycles de cette oeuvre ("Les Rescapés" , "Rappelez-moi votre nom" , "L'Amour par l'exemple" et "La Maraude"). Ces suites de brèves évocations en vers courts sont couronnées par le dernier poème, formant à lui seul un cinquième et dernier cycle ("La poésie est toujours debout") : c'est la poésie, et elle seule, qui sublime le quotidien. Publié en 1984 aux Editions de L'Aire, puis en 2006 dans le tome III de la Poésie intégrale d'Alexandre Voisard aux Editions Campiche, Les Rescapés et autres poèmes est ici présenté dans une version révisée par l'auteur, accompagnée d'une préface inédite de Valery Rion, enseignant de français et d'histoire au Lycée cantonal de Porrentruy et doctorant à l'université de Neuchâtel. Né en 1930 à Porrentruy, Alexandre Voisard publie ses premiers poèmes en 1954 (Ecrit sur un mur). C'est le début d'un oeuvre comptant près de quarante recueils et distingué à de nombreuses reprises par des prix importants, en France et en Suisse. Elu membre de l'Académie Mallarmé à Paris, puis de l'Académie européenne de poésie, Alexandre Voisard a aussi exercé des activités professionnelles et politiques soutenues, notamment en faveur de l'indépendance du canton du Jura, dont il a été en 1979 le premier délégué aux affaires culturelles.

10/2023

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sociologie du genre

Le phénomène trans

Une analyse limpide et précise de la question du changement de genre - et de sexe. Notre société libérale prétend que l'individu a désormais le pouvoir de prendre, pour lui-même, toutes les décisions. Les " choix de vie ", tant loués par la publicité ou la presse psychologique, font figure de libertés fondamentales arrachées héroïquement au conservatisme. C'est ainsi, par exemple, que nous pouvons changer de sexe comme on change d'apparence ou de fond d'écran. N'y aurait-il pas là une confusion, voire un mensonge ? Si le sexe relève de l'anatomie et du réel biologique, le genre obéit quant à lui à la culture et à la sexualité - deux réalités très différentes. Or le concept postmoderne de genre, si cher à l'individualisme ambiant, introduit une grande nouveauté : une " simple " opération chirurgicale permettrait d'effacer la différence sexuelle. Dans le même ordre d'idée, on tient à présenter le transsexualisme comme une nouveauté. C'est oublier que depuis toujours, sous toutes les latitudes et pour mille raisons, des hommes se sont fait passer pour des femmes, des femmes pour des hommes. Le droit de fabuler sur son sexe et d'adopter des pratiques sexuelles sur-mesure s'avère aussi ancien que le droit de se tenir debout. Dany-Robert Dufour décrypte ici avec précision les véritables enjeux du phénomène " trans ". Où l'on se rappelle que le fonctionnement de l'économie de marché dépend de désirs toujours renouvelés. Et où l'on comprend assez vite que le changement de sexe n'est qu'une option de plus dans le catalogue libéral. Peu importe son coût : sociétal, médical et anthropologique.

03/2023

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Philosophie

Sagesse. Savoir vivre au pied d'un volcan

Sélection Les 100 livres de l'année 2019 du magazine Lire Comment se comporter dans une civilisation qui menace de s'effondrer ? En lisant les Romains dont la philosophie s'appuie sur des exemples à suivre et non sur des théories fumeuses. Sagesse est un genre de péplum philosophique dans lequel on assiste à la mort de Pline l'Ancien et à des combats de gladiatrices, à des suicides grandioses et à des banquets de philosophes ridicules, à des amitiés sublimes et à des assassinats qui changent le cours de l'histoire. On y croise des personnages hauts en couleur : Mucius Scaevola et son charbon ardent, Regulus et ses paupières cousues, Cincinnatus et sa charrue, Lucrèce et son poignard. Mais aussi Sénèque et Cicéron, Epictète et Marc Aurèle. Ce livre répond à des questions très concrètes : quel usage faire de son temps ? Comment être ferme dans la douleur ? Est-il possible de bien vieillir ? De quelle façon apprivoiser la mort ? Doit-on faire des enfants ? Qu'est-ce que tenir parole ? Qu'est-ce qu'aimer d'amour ou d'amitié ? Peut-on posséder sans être possédé ? Faut-il s'occuper de politique ? Que nous apprend la nature ? A quoi ressemble une morale de l'honneur ? Dans l'attente de la catastrophe, on peut toujours vivre en Romain : c'est-à-dire droit et debout. Michel Onfray a publié plus d'une centaine de livres et est traduit dans 25 pays. Il est le fondateur en 2002 de l'Université populaire de Caen et a lancé en 2016 sa webtv : michelonfray. com Sagesse est le troisième volet de la Brève encyclopédie du monde, après Cosmos et Décadence.

01/2019

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Education de l'enfant

Etre parents en temps de crise

Un panorama inédit des impacts psychique, psychologique et affectif des années Covid observés sur les enfants et les familles, par une psychologue clinicienne La Covid a fait irruption dans nos vies alors que nous nous croyions hors d'atteinte et mis à l'abri de tout par la technologie. En quelques heures, le monde s'est arrêté. Les repères ont vacillé. Le contrôle de nos existences nous a échappé. L'urgence est devenue la norme, et l'exception, la règle. Une autre maladie est arrivée. Celle de la peur. Faisant de nos enfants les variables d'ajustement des obstacles rencontrés par la société. Nous tous, parents, avons réagi avec nos propres histoires, nos systèmes de valeurs, nos croyances et nos craintes propres. Comment nos enfants, petits et grands, l'ont-ils vécu ? Quel impact sur leur santé mentale et leur construction de futurs adultes ? Comment rester des parents incarnés et debout, et leur offrir un espace pour penser, vivre et aimer ? Ce livre propose un constat : un bilan de la santé mentale de la jeunesse, mais aussi un éclairage sur ce qui a rendu possible la négation de leurs besoins élémentaires. Notre champ de pensée réduit à un système binaire s'est appauvri en ressources. La logique factuelle, statistique, opératoire, et la froide logique administrative ont primé sur la réflexion calme et raisonnée quant à nos responsabilités d'adultes envers les mineurs. Par quel biais ? Quels conditionnements ? Quelle démission invisible ? Comment redevenir des adultes debouts, ni infaillibles ni impuissants, pour leur redonner confiance sans leur cacher la complexité du monde ? Qu'est-il possible de faire ?

10/2023

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Cuisine des chefs

L'oeuf mayo. Recettes extraordinaires par 49 grands chefs

49 grands chefs signent un livre-culte sur ce monument de la gastronomie française. Consacrer un livre entier à une préparation aussi élémentaire que l'oeuf mayonnaise ? Curieusement, personne n'avait encore osé s'attaquer à pareille gageure. Ce défi, l'Association de sauvegarde de l'oeuf mayonnaise, organisatrice du Championnat du monde éponyme, l'a relevé avec le concours de quarante n'oeuf chefs passionnés, bistrotiers, étoilés et pâtissiers, pour la première fois réunis dans un même ouvrage. Le résultat ? Un étonnant mélange de créativité et de respect pour les principes cardinaux de la recette originelle. Bien réalisé, l'oeuf mayo se prête à mille savoureuses fantaisies. Au fil des pages mêlant humour et érudition aussi légère qu'utile, lecteurs et lectrices trouveront toutes les réponses aux questions qu'ils n'auraient jamais osé se poser sur l'oeuf, la mayonnaise et l'alliance du gras et du goût. Yannick Alléno - Juan Arbelaez - Armand Arnal - Pascal Barbot - Thomas Boullault - Thomas Brachet et Tristan Renoux - Michel et Sébastien Bras - Pierre Cheucle - Clément Chicard - Minwou Choi - Hugo Desnoyer - Bruno Doucet - Julien Duboué - Romain Dubuisson et Jean-Pierre Vigato - Alain Ducasse - Guillaume Dunos - Cédric Duthilleul - Benoît Duval-Arnould et Loïc Lobet - Tess Evans-Mialet - Pierre Gagnaire - Michel Guérard - Alexandre Gauthier - Alan Geaam - Adeline Grattard - Pierre Hermé - Simon Horwitz - Bertrand Jallerat - Stéphane Jégo - Martine Jolly - Guy Krenzer - Yohan Lastre - René et Maxime Meilleur - Kosuke Nabeta - Pierre Négrevergne - Laurent Petit et Nicolas Guignard - Vincent Quinton - Stéphane Reynaud - Emmanuel Renaut - Pierre Sallée - Pierre Sang Boyer - Guy Savoy - Jean Sévègnes - Christian Simon - Thibault Sombardier - Jean Sulpice - Eric Trochon - Alcidia Vulbeau - Antoine Westermann

11/2021

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Sports

Victoire aux poings

" Si je gagne, qu'est-ce que je fais ? Promis, j'enlève mon maillot, je fais des pirouettes, je fais mon cirque. Cette finale à Athènes, c'est exceptionnel, c'est beau, ce sont mes jeux, c'est ma fête. Ça s'agite devant la porte du box. Va falloir y aller. J'ai peur. Faut d'abord passer le rideau, tracer, enjamber les cordes, monter sur le ring, gagner mon coin, rejoindre l'arbitre qui va contrôler mes gants, vérifier mon protège-dents puis taper dans mes mains. Les cris, les applaudissements, les huées, je ne les entends pas. Je ne vois rien, je ne pense à rien. Au coup de gong, je me tasse en moi-même, mon corps devient une mécanique invincible. J'y vais. " Athènes, 28 août 2004, Jérôme Thomas est debout sur la deuxième marche du podium. A 25 ans, il est vice-champion olympique de boxe, catégorie poids mouche. Pourtant, il n'aurait jamais dû être champion, ni même simple sportif... Atteint d'une maladie congénitale rare, il est né avec un côté gauche abîmé : pas de muscle pectoral, les doigts collés et le bras plus court. Il subira sept opérations pour décoller les doigts de sa main gauche. Dans son livre, il raconte son itinéraire d'enfant pas gâté : son enfance en Picardie, sa rencontre avec la boxe, sa venue à Paris, ses combats, ses amours, sa famille, le milieu de la boxe amateur, son titre de champion du monde... Son histoire est celle du courage et de la volonté, celle d'un enfant handicapé qui a réussi à faire comme les autres, et même mieux.

11/2004

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Témoins

Je suis sorti... Coeur à l'écoute et livre en poche

Un livre qui parle d'amour, de confiance et de doute, de joie et de compassion, de la vie d'un père de famille, un ingénieur qui a parcouru la terre, un grand-père, un époux. L'originalité de cet écrit tient sans doute dans la façon dont l'auteur parle de son cheminement, en mettant l'accent non pas sur le quoi et le pourquoi de son expérience mais sur le comment : comment il s'est mis debout, comment il s'est mis en marche, comment il a surmonté les obstacles et le mal, comment rencontrer, écouter l'autre dans sa différence, agir ensemble. Et finalement constater qu'on peut avancer, suivre, croire et fonder sa vie sur l'Evangile, tout en s'interrogeant comme tout un chacun : "Je crois : ce qui veut dire que je ne suis pas sûr" . Ce livre, découpé en chapitres brefs et nourris d'une réflexion personnelle exigeante, riche de références bibliques, ouvert à la vie et à la beauté du monde, marqué du respect de l'unicité de l'autre, peut aider tous ceux et celles qui sont à la recherche du Visage de Dieu dans leur vie quotidienne. L'essentiel est écrit en début de ce livre : "Aimez, faites confiance en l'Amour qui est en vous" . A propos de Christian Pieri : Christian Pieri est Ingénieur Agronome (INA, Paris) et Docteur en Science du Sol (CNRS, Nancy). Il a exercé essentiellement à l'étranger, en tant que chercheur (19651991) dans le cadre du CIRAD (Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement), comme agro-écologiste à la Banque Mondiale (1992-2002), puis comme consultant international (2002-2006).

08/2021

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Littérature française

Gare Saint-Lazare

"J'avais une tâche pour la vie, qui en un sens résumait toutes les autres, me faire aimer de toi". Derrière cette phrase qui pourrait passer pour romantique se cache en réalité le drame de toute une vie, car cette phrase, c'est celle d'un fils qui s'adresse à sa mère. Avec des décennies de recul, un homme revient sur les traces de son enfance et de son adolescence, dans la salle des pas perdus de la gare Saint-Lazare, les rues populeuses alentour, les cafés où les banlieusards boivent debout au comptoir avant d'attraper leur train. Habitant de la première couronne, c'était sa porte d'entrée dans Paris. A moins que la gare n'ait en somme représenté à ses yeux la ville tout entière ? C'est de là qu'il partait pour l'internat. Ou vers des familles d'accueil. Là qu'il errait avec un ami pour éviter de rentrer chez cette mère qui n'était pas toujours contente de le voir. Là qu'il est tombé amoureux d'une vendeuse à la sauvette qui aimait se moquer gentiment de lui. Autour de lui, mille vies que son regard d'enfant meurtri lui fait voir avec une acuité particulière. Comme si la contemplation du monde en condensé que sont toutes les gares lui avait toujours tenu lieu de refuge, et offert l'espoir d'une réconciliation. Dominique Fabre est l'auteur de nombreux romans d'où la gare Saint-Lazare n'est jamais totalement absente. Sous sa plume, on comprend que "ceux qui ne sont rien" sont au contraire la chair de l'humanité.

08/2023

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Littérature française

Nouvelles définitions de l'amour. Nouvelles

Suzanne est morte depuis un an quand Claude, son mari, découvre qu'elle avait un jardin et que quelqu'un continue à l'entretenir. Alma et Rudi sont écrivains tous les deux. Revenant en voiture d'une rencontre littéraire, ils font monter une inconnue qui attendait sous la pluie sur le boulevard périphérique et qui va les obliger à un drôle de choix. Il y a une seule femme qui me sourit en ce moment : c'est la caissière de mon G20, répond Paul, producteur de télévision quand on lui demande comment ça va depuis que sa femme l'a quitté, sans s'imaginer un instant qu'il pourrait se passer quelque chose entre eux. Et que dire de Sol qui déteste les fêtes de fin d'année et s'invente toutes sortes d'occupations le jour du réveillon de Noël, pour ne pas se retrouver seule et désespérée à la maison ? Entrer dans un magasin de meubles contemporains, par exemple. Elle aurait bien besoin d'une table, elle n'en a pas, elle mange debout ou sur son canapé, explique-t-elle à Vincent, impatient de fermer boutique, de récupérer champagne et foie gras au frigidaire et de rentrer chez lui. Mais que veut-elle, se demande-t-il, ému par son désarroi et son franc-parler. Et si soudain, comme par magie, ils voulaient la même chose ? Dix nouvelles. Dix nouvelles définitions de l'amour. Parce qu'il y a toujours quelque chose à découvrir de soi-même, à inventer, à offrir à l'autre sans attendre quoi que ce soit en retour.

02/2017

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Littérature française

1, rue des petits-pas

Une fresque remarquable qui nous plonge dans le quotidien de sages-femmes dans un village d'après-guerre. Hiver 1918-1919 dans l'Est de la France. Dans ce petit village lorrain, à quelques kilomètres du front, il ne reste que des ruines. La plupart des hommes sont morts, femmes et enfants n'ont pas été épargnés. Louise, seize ans, est orpheline. Recueillie par une sage-femme, elle va apprendre son métier : accoucher, bien sûr, mais aussi soigner les maux des unes et des autres, se faisant l'oreille attentive de toutes les confidences. Des opportunistes découvrant le tourisme d'après-guerre aux soldats américains en partance, des bonnes âmes aux prostituées, des bébés qui s'annoncent dont on ne veut pas à ceux qui ne survivent pas, des commerçantes aux institutrices, chacun reprend le cours de sa vie malgré les fantômes de ceux qui ne reviendront pas ou dont on espère encore le retour. Dans ce village isolé du monde, les légendes locales nourrissent les peurs, et la haine tient les êtres debout. Ces peurs et cette haine, Louise devra les affronter. Car elle est née dans un lieu qu'elle a oublié, élève un enfant qui n'est pas le sien, exerce un art dont elle ignore presque tout, aime un être qu'elle n'a pas le droit d'aimer et tente de se reconstruire dans cet univers clos où l'horreur de la guerre le dispute à la solidarité et à l'espoir. Avec 1, rue des Petits-Pas, Nathalie Hug compose avec talent un grand roman populaire, d'une sincérité et d'un réalisme impressionnants.

02/2014

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Beaux arts

L'émerveillement. La présence dans la poésie et l'art modernes

Vous voici, vous vous tenez debout, face à une mer infiniment vide, sans autre compagnie que celle de votre attente. Vous ne pensez à rien de précis, aucune occupation ne vient vous divertir. Fini pour vous le temps des devoirs à remplir, des désirs à assouvir. Vous respirez. Vous êtes là, sans mémoire ni destin, dans la seule habitation de l'instant. Vous vous êtes seulement détaché de la rumeur du monde pour vous offrir à ce qui est. Et c'est alors que vous connaissez, dans l'effondrement de toutes choses, la plus forte jubilation de votre vie : tout d'un coup, la révélation de l'être. Le grand émerveillement. La présence : peu de notions se manifestent avec plus de constance dans l'art, la poésie et la réflexion esthétique des XIXe et XXe siècles. De C.D. Friedrich à Bacon, de Goethe à Bonnefoy, les plus grands noms de la modernité invoquent l'il y a, l'être, l'être-là, l'être au monde. Valéry, Rilke, Pessoa, Séféris, T.S. Eliot, W.B. Yeats, mais aussi Giacometti, Chirico, Chagall, Cézanne, Balthus, Rothko, tous ont interrogé l'énigme de la présence, tous ont fait de la création le moyen d'une approche de la présence. Tant de coïncidences invitent à une lecture synthétique. Ce qui nous émerveille aujourd'hui ? D'être là. D'être encore là. D'être là pour toujours. Relisons-les, revoyons-les donc, ces chercheurs d'être, personne ne nous est plus utile qu'eux. L'Emerveillement nous fait vivre cette expérience fondamentale, sa permanence et ses métamorphoses dans la littérature, la peinture et la sculpture modernes.

05/2019

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Littérature française

Monsieur B

" ... Ce changement ne dura qu'une fraction de seconde et peut-être qu'un individu moins observateur n'aurait rien remarqué. - Mmmmm..... c'est amusant....., dit Zerkowsky ; dont le sourire me paraissait maintenant figé. Et .... mmm ... comment s'appelle cet ... mmm .... endroit dans vos songes ? Une faible lueur verdâtre semblait éclairer le front de mon interlocuteur. - Je crois me rappeler que lors d'un de mes tout premiers rêves ayant trait à cette cité, alors que j'allais m'envoler, des personnes s'étaient approchées de moi et m'avaient demandé dans quel pays je comptais me rendre. Il me semble que j'avais répondu... Je fronçai les sourcils en scrutant mes souvenirs. Zerkowsky s'était paralysé, ni assis, ni debout, son cou paraissait s'être allongé, ses sourcils étaient arqués. - ... Madjahni. Ce que je vis ensuite dura également un instant. Aujourd'hui encore, je doute de sa réalité. Il me sembla être soudain témoin de métamorphoses atroces... " Certains noms, lorsqu'ils sont prononcés, créent des bouleversements, autant pour celui qui le prononce que pour son entourage. Celui de " Madjahni ", la Cité Interdite, est l'un d'entre eux. Frédéric Barthe, un professeur comme il en existe bien d'autres, est sommé de trouver ce lieu mystérieux. Quelque temps après, Jeremy Covenam, un étudiant anglais, lui emboîte le pas. Les parcours entrecroisés de ces deux hommes, deux visages d'une même quête, nous font découvrir des lieux et des personnages étranges, mais ils ont surtout comme but de mettre au jour le plus marquant des voyages : celui que chacun fait au fond de soi-même pour s'y découvrir.

12/2010

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Policiers

Allers sans retour

Allers sans retour est inspiré par deux faits divers. À Caudebec, près de Rouen, Roger Verdière, 18 ans, tue une sexagénaire pour la voler, afin de pouvoir aller au cinéma. Descendu à Paris, il passe le plus clair de son temps dans les salles obscures. Escapade de la durée d'un bal, dans les rues glacées de la butte Montmartre. Arrêté à la lisière de la jungle montmartroise, presque devant un de ces cinémas où il avait l'habitude d'aller, il est condamné à mort en 1939, à la veille de l'entrée en scène de l'armée allemande. Le lendemain du vendredi saint, à l'aube, Andrée Denis, une Parisienne de 17 ans, est retrouvée debout dans la Marne, tête émergeant de l'eau. Quelques heures avant, elle serait allée au cinéma, à Meaux, où elle ne connaissait personne. C'est ce que conclut une enquête rapide, à l'aide d'un billet de cinéma, au numéro irréaliste, optant, au bout de deux jours, pour un suicide dépourvu de tout mobile, et bien que personne ne vît la jeune fille au Majestic, et personne ne saura ce qu'elle était allée faire à Meaux. L'affaire n'aura pas de suite judiciaire. Une histoire survenue en 1936, à l'aube du Front populaire. Noyade qui pourrait rappeler celle de Mary Rogers, autre banal fait divers, qui avait inspiré à Edgar Poe Le Mystère de Marie Roget, jamais clairement éclairci. Différence de taille avec la mort de Marie Roget, personne n'a vu Andrée Denis, vivante, à Meaux. Deux allers sans retour... sur fond de cinéma.

10/2009

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Littérature française

Qui j'aime ? Problème… - Courtes nouvelles

... Trois semaines après, quand elle reçut un mail de lui : "Je passe la semaine prochaine à Paris. On peut se voir ? " , cela faisait déjà plus de trois jours qu'elle n'avait plus pensé un seul instant à lui. Elle ne répondit pas... . Je ne l'ai pas vue entrer, mais elle est là, essoufflée, le châle un peu de travers, remis à la hâte. Elle ne me voit pas, bien sûr. Pourquoi me verrait-elle ? Elle ne voit qu'un banc. Elle est debout, souriante. Il se lève. Il lui sourit aussi. Elle lui tend la main. Il la regarde, étonné, tend précipitamment la sienne, honteux de son hésitation. Elle s'assied à côté de lui, sa main toujours emprisonnée dans les grosses paluches de l'autre... ... Qu'est ce que je fais ? Qu'est-ce que je peux faire ? Le prendre dans mes bras, le serrer, le cajoler, le consoler, lui murmurer que je sais, que je comprends, que moi c'est pareil, que tout ça, c'est pas grave, qu'il n'est pas tout seul... ... Alors elle lâcha prise, elle aussi. Elle retrouva la mère. Elles étaient folles, disait-on d'elles, à l'extérieur, mais l'extérieur, qu'est-ce qu'elles en avaient bien à foutre tant qu'elles avaient des prospectus à lire ? ... Et Papa pleurera sur lui, sur moi... Il s'effondrera, et il faudra l'emmener dans sa chambre... Maman souffrira en silence... Hélène, dans sa chambre, se griffera les paumes des mains et moi, d'où je suis, je les aimerai quand même, je les bénirai tous... Tous, tant qu'ils sont !

08/2017

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Médiation

Le souffle du Wutao. Eveiller l'âme du corps

Le Wutao® est un art corporel global et unique. Il se pratique debout, assis, au sol et se décline en 12 mouvements de base, accessibles à tous et toutes. Pratiquer le Wutao, c'est onduler, inspirer et expirer, se déployer intégralement. Peu à peu, le mouvement devient danse, le geste devient sentiment... L'âme du corps s'éveille. Le Wutao est un art contemporain du geste à la fois poétique et politique. Poétique, parce que sensible et inspiré. Politique, parce qu'en plus d'être novateur et subversif, le Wutao, par son écoute des sens, permet de vivre une liberté totale et de s'émanciper des schémas d'asservissement et d'exploitation des corps. Respirer est un art. Une voie de transformation et d'accomplissement. Sans cesse, le souffle entre, sort, circule, revient et repart. Porte entre conscient et inconscient, il voyage en nous et en dehors de nous. Cet ouvrage est une ode à la vie. L'art du souffle en Wutao constitue à la fois : Un chemin de connaissance de soi qui nous reconnecte à l'essentiel. Une voie d'éveil qui révèle notre sensorialité. Une aventure humaine qui explore le champ infini des possibilités de notre respiration. Un processus amoureux qui épanouit notre onde orgastique. Une source d'inspiration qui enrichit notre créativité. La libération du souffle permet : De nous régénérer en diminuant notre stress et en améliorant notre sommeil. De retrouver notre vitalité grâce à un système immunitaire renforcé et à un meilleur échange cellulaire. Vous allez découvrir qu'il est possible de jouer avec votre respiration. Jusqu'à entendre vibrer le chant du souffle.

03/2021

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Littérature française

Le cavalier fortune. Tome 1

- Monseigneur, dit Fortune, nous autres Français nous n'avons point la vanterie des Espagnols. S'il y a chez nous un défaut, c'est que nous ne savons pas nous faire valoir suffisamment. Je suis brave, mes preuves sont faites, et quant à la prudence, j'en ai en vérité à revendre. A Paris, comme à Florence, à Turin et dans d'autres villes capitales, mon adresse passe en proverbe, et c'est justice, car aussitôt que j'entreprends une affaire elle est dans le sac. En me choisissant, Votre Eminence a eu la main heureuse : je lui en fais mon sincère compliment. C'était un magnifique garçon, à la taille élégante et robuste à la fois. Il disait tout cela en souriant, debout qu'il était, dans une attitude noble mais respectueuse, incliné à demi devant un personnage aux traits sévères et fortement accentués qui portait le costume de prêtre. Il avait, lui, notre beau jeune homme, l'accoutrement d'un cavalier d'Espagne. La plume de son feutre, qu'il tenait à la main et dont les bords étaient relevés à la Castillane, balayait presque le sol. L'expression de son visage était douce, franche, mais légèrement moqueuse, et ses traits auraient péché par une délicatesse un peu efféminée, sans une belle moustache soyeuse et noire, qui relevait ses crocs galamment tordus jusqu'au milieu de sa joue. Il y avait un singulier contraste entre cette figure jeune et charmante, où s'étalait en quelque sorte effrontément toute l'insouciance d'une jeunesse aventureuse, et le front maladif de ce prêtre qui semblait courbé sous les fatigues de la pensée.

02/2023

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Littérature française

Le cavalier fortune. Tome 2

- Monseigneur, dit Fortune, nous autres Français nous n'avons point la vanterie des Espagnols. S'il y a chez nous un défaut, c'est que nous ne savons pas nous faire valoir suffisamment. Je suis brave, mes preuves sont faites, et quant à la prudence, j'en ai en vérité à revendre. A Paris, comme à Florence, à Turin et dans d'autres villes capitales, mon adresse passe en proverbe, et c'est justice, car aussitôt que j'entreprends une affaire elle est dans le sac. En me choisissant, Votre Eminence a eu la main heureuse : je lui en fais mon sincère compliment. C'était un magnifique garçon, à la taille élégante et robuste à la fois. Il disait tout cela en souriant, debout qu'il était, dans une attitude noble mais respectueuse, incliné à demi devant un personnage aux traits sévères et fortement accentués qui portait le costume de prêtre. Il avait, lui, notre beau jeune homme, l'accoutrement d'un cavalier d'Espagne. La plume de son feutre, qu'il tenait à la main et dont les bords étaient relevés à la Castillane, balayait presque le sol. L'expression de son visage était douce, franche, mais légèrement moqueuse, et ses traits auraient péché par une délicatesse un peu efféminée, sans une belle moustache soyeuse et noire, qui relevait ses crocs galamment tordus jusqu'au milieu de sa joue. Il y avait un singulier contraste entre cette figure jeune et charmante, où s'étalait en quelque sorte effrontément toute l'insouciance d'une jeunesse aventureuse, et le front maladif de ce prêtre qui semblait courbé sous les fatigues de la pensée.

02/2023

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Poches Littérature internation

Les listes d'Elisabeth. Une histoire de famille

Une bouleversante saga : la découverte d'un carnet de listes révèle une histoire familiale jusque-là inconnue. Debout dans sa cuisine, ma mère a dans les mains un petit volume à la reliure marbrée couleur acajou. Elle m'explique qu'il a appartenu à sa mère, Elisabeth. Celle-ci est morte lorsque ma mère avait à peine neuf ans. Elle ne sait pas exactement quoi faire de cet ouvrage, et pense qu'il pourrait me plaire. Mais il y a une étincelle dans ses yeux. Elle a conscience qu'il ne s'agit pas d'un livre ordinaire : elle me le donne pour que j'y trouve des choses, pour que je creuse dans le passé de ma famille et que je lui montre les trésors que j'aurais mis au jour. Elle me confie l'histoire de sa mère. Elle me tend un fil et me dit : " Tiens-le. Suis-le. Ne le lâche pas. Tu en auras besoin. " Plusieurs années après la mort de sa grand-mère Elisabeth, Lulah Ellender hérite d'un curieux objet - un carnet rempli de listes. Dans ces fragments de la vie quotidienne, Lulah découvre les détails de l'extraordinaire destin d'Elisabeth : son enfance de fille d'ambassadeur dans les années 1930 en Chine, son mariage avec un diplomate britannique et leur vie à Madrid sous Franco, à Beyrouth après la guerre, puis à Rio et à Paris. Tout au long de son existence, ces listes ont été pour elle une source de structure et de réconfort entre le faste de sa vie publique et les troubles de sa vie privée.

01/2021

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Ethnologie

SUERTE. L'exclusion volontaire

"A cette époque-là, n'étais-je pas déjà mort ? Et si oui, depuis quand errais-je dans cet univers parallèle si semblable à l'autre ?" Telles sont les premières lignes de ce braqueur de banque, détenu de longue durée... Malouin, en d'autres temps il aurait été corsaire ou pirate. Dans sa cellule, il s'est découvert écrivain. Il a du style. Philosophe, il s'est attaché à la pensée d'Emmanuel Levinas qui, en quelques lignes de préface, peu de jours avant sa mort, s'est adressé à tous les détenus. "Suerte" (la chance) est un roman vécu. Dans ce faux thriller se découvre un malfaiteur atypique que la vie indiffère. Lucas, "refusé de la vie" depuis sa naissance, n'est pas un homme simple. Serait-ce par hasard que les violences de ses hold-up sont des actes manqués, comme s'ils recelaient, dans leur essence, une autopunition. La France a la proportion de suicidés la plus importante d'Europe, Toujours plus nombreux risquent d'être, hélas, les Claude Lucas. A quoi sert alors la prison ? Question majeure que pose implicitement ce livre. Le fort taux de récidive laisse sceptique. Lucas, qui reconnaît la justesse d'une peine dans trois remarquables annexes, s'interroge sur la thérapie de l'écriture. Une réflexion approfondie, initiée par les sciences sociales, pourrait donner aux détenus une boussole et une carte facilitant leur réinsertion. Mais que peut penser le condamné au terme de sa peine lorsqu'il découvre que l'exemple ne vient guère d'en haut ? Une démocratie ne peut être debout que si le juge se sait soutenu par un pouvoir incorruptible.

11/1998

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Littérature française

L'exorciste contre la maison-mère de Forécariah

Une violente douleur se fit soudainement sentir dans le flanc droit de Hadja Serna au moment où elle levait le pied homo latéral pour négocier la première marche des quatre escaliers de la salle de prière des femmes. Elle se retint de crier en grimaçant. Courageusement, mais très péniblement, elle entra dans la mosquée et alla s'asseoir à la place que tout le monde lui reconnaissait. Quand fut annoncé le début des offices, elle se leva de concert avec les autres en dissimulant ses peines et réussit avec ruse à se mettre debout. A peine sur ses deux pieds, qu'elle voltigea et tomba de tout son poids produisant un bruit mat sur le tapis. La mort fut instantanée avec du sang partout. Une mort subite avec du sang, il n'en fallait pas plus pour effrayer une bande de femmes dans une nuit et ce fut la débandade. Et l'on déserta la salle avec des cris et des pleurs. C'était un nouveau succès pour Fangama et un nouveau chou gras pour la ville. Et surtout, c'était une nouvelle source d'inquiétude. Que de dignitaires insoupçonnables qui tombaient ! Quelle personnalité allait être la prochaine victime ? En tout cas, c'en était fini de la femme aux enfants magnifiques comme on la surnommait. Mais quel que fût le sentiment, ce que le groupe devenu trio ne pouvait esquiver, c'était qu'il y avait feu en la demeure. Et presque un incendie puisque depuis sa fondation il y a des siècles, l'existence de la confrérie n'avait jamais été autant menacée de disparition.

01/2024

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Littérature française

La femme de trente ans. La comedie humaine

" Au commencement du mois d'avril 1813, il y eut un dimanche dont la matinée promettait un de ces beaux jours où les Parisiens voient pour la première fois de l'année leurs pavés sans boue et leur ciel sans nuages. Avant midi un cabriolet à pompe attelé de deux chevaux fringants déboucha dans la rue de Rivoli par la rue Castiglione, et s'arrêta derrière plusieurs équipages stationnés à la grille nouvelle- ment ouverte au milieu de la terrasse des Feuillants. Cette leste voiture était conduite par un homme en apparence soucieux et maladif ; des cheveux grisonnants couvraient à peine son crâne jaune et le faisaient vieux avant le temps ; il jeta les rênes au laquais à cheval qui suivait sa voiture, et descendit pour prendre dans ses bras une jeune fille dont la beauté mignonne attira l'attention des oisifs en promenade sur la terrasse. La petite personne se laissa complaisamment saisir par la taille quand elle fut debout sur le bord de la voiture, et passa ses bras autour du cou de son guide, qui la posa sur le trottoir, sans avoir chiffonné la garniture de sa robe en reps vert. Un amant n'aurait pas eu tant de soin. L'inconnu devait être le père de cette enfant qui, sans le remercier, lui prit familièrement le bras et l'entraîna brusquement dans le jardin. Le vieux père remarqua les regards émerveillés de quelques jeunes gens, et la tristesse empreinte sur son visage s'effaça pour un moment. Quoiqu'il fût arrivé depuis long-temps à l'âge où les hommes doivent se contenter des trompeuses jouissances que donne la vanité, il se mit à sourire... ".

02/2023

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Norvège

Norvège. Edition 2024-2025

Nouvelle mise à jour du Routard, le guide de voyage n°1 en France ! La Norvège offre les paysages parmi les plus grandioses du monde. Débusquez les derniers rennes sauvages dans le massif du Dovrefjell. Ou alors, doublez le cap Nord avec l'Express côtier. En hiver, les aurores boréales seront au rendez-vous ! Dans Le Routard Norvège, mis à jour par nos spécialistes, vous trouverez : - Une première partie en couleurs pour découvrir le pays à l'aide de photos et de cartes illustrant les coups de coeur de nos auteurs ; - des itinéraires thématiques et géographiques, avec toutes les infos et astuces dont vous avez besoin pour réussir et profiter pleinement de votre voyage ; - des activités (sur le fjord d'Oslo, quitter les quartiers modernes avant de se délecter des beautés du cadre naturel de la capitale, au cours d'une croisière de 2 heures qui part du Rådhusbrygge, en face de l'hôtel de ville, grimper au sommet du phare de Lindesnes pour contempler le panorama sauvage des côtes sud de la Norvège...), des visites (visiter le Musée national et le musée Munch, à Oslo, visiter l'émouvante église en "bois debout" d'Urnes...), à partager en famille, entre amis ou en solo ; - près de 25 cartes et plans avec toutes les bonnes adresses du Routard positionnées ; - et, bien sûr, le meilleur de la destination et des pas de côté pour découvrir la Norvège hors des sentiers battus... Merci à tous les Routards qui sont solidaires de nos convictions depuis 50 ans : liberté et indépendance d'esprit ; découverte et partage ; sincérité, tolérance et respect des autres.

06/2024

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Non classé

Aliday's

Coincés à Paname au-dessus d'une mer d'ardoises tremblotantes et flamboyantes jusque vers l'écluse Saint-Martin, perchés sur un plateau avec du vieux cordage, peinant et suant le "chien mouillé" pour disait Dédé, le rouleau gavé de peinture "faire péter la banque ! " . Coincés à la Résidence des Majorettes, plate-forme pétrolière gigantesque et orgueilleuse, symbole des années fastueuses d'un capitalisme triomphant, à admettre sous les balcons une police armée jusqu'aux dents pour faire la chasse aux petits faciès et dissoudre le chômage dans un verre de Ricard électoralise. Coincés au bar-tabac "le Jaurès" du centre-ville, vaste salon, bistrot ringard où l'on boit à la santé de "saint bière" et de l'hiver, attablés sous les palmes d'un ventilo ou debout face au zinc dans une inextricable confusion de marée humaine ; Ali, Dédé, Farid et Baptiste, musiciens d'un soir à faire danser les poivrots sur des notes de Folk-song-raÏ ; vivants d'espoirs éteints à manger des ice-creams sur Central Park, à se faire interwiever en exclusivité par des journalistes du Washington Post, qui d'actes manqués en fugues, font un pied de nez à l'outrageante réalité, rutilante, fardée de taux d'usure, de baux à céder, de clochards en guenilles en quête de leur misérable pitance autour des étales du marché de la place de Vintimille ; société bicéphale par le durcissement des privilèges et les rapacités de l'Etat libéral : Quatre petits dingos caustiques, nés aux antipodes de leurs personnalités vindicatives, s'insurgeant contre tout et son contraire, ballottés, mis en émois, anti-héros tendrement auréolés de bons mots, habillés d'un sourire fugace, ou se mentir devient... une seconde nature.

11/2019

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Histoire de France

Turenne. Héros ou criminel de guerre ?

Turenne (1611-1675), maréchal des armées du roi Louis XIV, est considéré comme l'un des plus grands stratèges de l'Histoire. On lui doit la première conquête de l'Alsace par la France et son nom orne bien des rues et des places de la région. Si pour les nationalistes français, "bouffeurs de Boches", il est une figure emblématique de la grandeur de la France, pour les autres, et surtout les Alsaciens, il n'est ni plus ni moins qu'un criminel de guerre. Massacres de populations, incendies de villages, viols, lâcheté devant l'ennemi, chevaux morts de faim jonchant les routes de son armée d'invasion, les accusations ne manquent pas et même les historiens universitaires doivent reconnaître que sa carrière est "entachée" par une "série d'exactions". Or voilà qu'en 1932, après l'annexion de l'Alsace par la France, un groupe de militants politiques, ultra-nationalistes d'extrême droite, parvient à faire ériger un obélisque à la gloire de Turenne. Et pas n'importe où ! A Turckheim ! La ville même où ses soudards ont massacré les habitants avec une férocité inouïe. En 2018, ce symbole de mort est toujours debout. Continuité dans le changement ? En tous cas, c'est dans la même logique, en ce début de XXIe siècle, les ennemis de l'Alsace n'ont pas désarmé, ils ont imposé la région Grand Est, disparition de l'Alsace. Rideau ! C'était la touche finale, en finir une bonne Fois pour toutes avec l'Alsace et son particularisme. Ils pensent avoir réussi, que les Alsaciens vont se taire, et bien, c'est ce qu'on va voir ! L'Histoire est en marche ! Fondée sur de longues recherches d'archives, l'étude passionnante de Moritz Gerber nous révèle l'autre face de Turenne ainsi que la sombre origine de l'obélisque de Turckheim.

05/2018