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satire

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Littérature française

Le parfum des sirènes

Par ses frasques et ses manières dévergondées, Siréna avait agacé la curiosité des jeunes garçons à qui elle offrait parfois à humer ses cheveux aux fragrances d'eau marine. Des années plus tard, dans les yeux de leurs femmes, ils étaient devenus ces types roublards et lubriques. Des maris, des pères de famille inconséquents. Ils avaient aimé la Sirène avec passion. Non seulement pour son esprit libre, son grain de folie et ses chansons, mais surtout pour ce qu'elle incarnait et qui les attirait sans cesse vers elle comme un aimant. Lorsque, le 14 juillet 1980, Siréna Pérole alias Sissi, vingt-sept ans, est retrouvée morte chez elle, apparemment victime d'une mauvaise chute, le voisinage accueille la nouvelle avec des sentiments partagés. Celle qu'on surnommait la Sirène - à cause de son prénom, mais aussi de son charme envoûtant - était un phénomène : les hommes l'admiraient, les femmes la jalousaient. Le temps passe, mais le souvenir de la belle Siréna continue de hanter les esprits. A commencer par celui de son fils, Gabriel, orphelin à deux ans... Gisèle Pineau peint avec maestria le destin d'une femme singulière, tout en faisant le récit d'une incroyable saga familiale. Dans un monde coloré, saturé d'odeurs et de parfums, parmi les héliotropes blancs, jasmins des bois, figuiers et autres frangipaniers...

08/2018

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Théâtre - Pièces

Nebraska

Saùl vit dans le désert avec un iguane nommé Nebraska. Il est venu ici pour dire au revoir à quelqu'un. C'est pour cela que ses jambes l'ont conduit jusqu'ici. Dans ce pays de canyons profonds, Saùl sait très bien qu'il faut savoir dire au revoir aux morts. Que les morts qui n'ont pas eu de cérémonie, ça fabrique des fantômes. Ce sont alors des êtres qui errent et qui sont tristes. Saùl sait tout ça. Mais voilà, il n'y arrive pas. Le temps passe et il n'y arrive pas. Quand l'histoire débute, Saùl est là depuis un an déjà. Dans sa caravane au milieu du désert. Et ça commence sérieusement à vriller sous son crâne. Et puis Nebraska, en bon animal de compagnie, devient obèse. Alors comme ce désert est plein d'âmes errantes, prêtes à rendre service en échange d'une bière, Saùl va avoir un peu d'aide. Ces âmes errantes sont Ether, Satine et Rudy. Ces presque fantômes vont s'agglutiner à lui, pour l'aider à faire ce pourquoi il est venu jusqu'ici, avec douceur, humour et brutalité. Ces trois êtres eux-mêmes cabossés par la vie, qui n'ont plus rien à perdre, et peuvent donc être libres et joyeux, vont tenter d'empêcher Saùl de sombrer dans la folie.

10/2023

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Science-fiction

Dune, les origines Tome 3 : Les Navigateurs de Dune

Le dernier et inédit tome de la série " Dune, les Origines " publié directement en poche ! Un siècle environ après la Bataille de Corrin qui a signé la victoire finale des humains sur les machines pensantes, l'Imperium est encore en phase de reconstruction et l'équilibre des forces en présence déjà précaire, menace de basculer. L'Empereur Salvador Corrino, dirigeant falot et corrompu, vient d'être assassiné sur ordre de Josef Venport, magnat à la tête d'un empire commercial qui contrôle la majorité de la production d'épice sur Arrakis et détient le secret des Navigateurs, ces humains mutés dont le cerveau saturé d'épice garantit le transport en toute sécurité à travers les replis de l'espace. Roderick Corrino, frère du défunt, lui succède et se voit contraint de sévir contre le Directeur Venport qui était jusqu'alors son allié dans la lutte contre les Butlériens, luddites fanatiques obéissant à Manford Torondo, qui ont notamment détruit l'Ecole Mentat de Gilbertus Albans et porté un coup presque fatal à la Communauté des Soeurs, ancêtre du Bene Gesserit. Renversements d'alliances et coups de théâtre rythment ce troisième et dernier tome du sous-cycle Dune, les Origines et les fans se réjouiront de découvrir dans cette conclusion haletante l'origine de la Guilde Spatiale, ainsi qu'un nouvel épisode dans la vendetta millénaire qui oppose les Atréides aux Harkonnen.

11/2021

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Littérature étrangère

Mon cher Franz

Mon cher Franz. Franz Kafka est au cœur de ce roman épistolaire : en imaginant des lettres de Kafka lui-même, des femmes qu'il a aimées, de ses amis et de ses relations, Anna Bolecka est parvenue à s'approcher au plus près du mythe littéraire, et à brosser de l'homme un portrait inédit, comme si la statue était descendue de son piédestal. "Choisies" dans la correspondance, les lettres s'ordonnent autour d'une ligne dramatique précise : elles sondent la névrose de Kafka, évoquent ses amours et certaines de ses sources d'inspiration - théâtre yiddish, sionisme, hassidisme - et laissent découvrir la torture permanente qu'est l'existence pour cet être frappé d'une réelle incapacité de vivre. Fourmillant d'anecdotes et de dialogues, expédiées de Prague, de Berlin ou de Vienne, elles plongent aussi dans le quotidien d'une Mitteleuropa cosmopolite traversée par la Grande Guerre. Le roman court de 1911 à 1947 : après la mort de Kafka, ses correspondants continuent de s'écrire, évoquant la postérité de l'œuvre en même temps que le sort tragique de leur communauté. Malgré le ton vivant de ces lettres, elles retracent, comme à l'insu de leurs auteurs, l'univers saturé et cauchemardesque du grand écrivain : le monde s'y reflète à travers le prisme déformant de l'œuvre, omniprésente dans le travail d'Anna Bolecka.

10/2004

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Littérature française

Le boîteux de la Rochebridéac

"Mais en dehors de cela, ce qui va être le plus important et devenir le plus dangereux, c'est la montée de l'opinion publique grâce à l'imprimerie. Pour la moindre rumeur, vraie ou fausse, le peuple s'enflamme, faisant confiance aux chansons, satires, pamphlets, qui se répandent à grande vitesse. Tout ce qui est placardé sur les murs de la capitale est forcément exact". 1789. Le peuple gronde, les rumeurs enflent. Alors que la Révolution française menace de plus en plus fortement la famille royale, la fureur des insurgés touche également ceux qui partagent son quotidien à la cour. Le duc Henri de Castellavière a grandi et étudié aux côtés du duc de Berry. Quand ce dernier monte sur le trône de France sous le nom de Louis XVI, il est nommé conseiller particulier et diplomate. Mais le duc semble cacher un lourd secret au sujet de son fils aîné, Christian, élevé à La Rochebridéac loin des regards, tandis que son cadet grandit à la cour... De Versailles au coeur de la région nantaise, deux destins différents au coeur de la tourmente révolutionnaire. Après Le Chemin sans étoile, La Tragédie de Waltenburg, Le Violon enchanté et Le Concerto de Copenhague, Wanda-Dominique Tahar-Lang nous plonge cette fois au coeur de l'histoire du XVIIIe siècle.

02/2019

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Motivation, conflit

Le prix du travail bien fait. La coopération conflictuelle dans les organisations

Réhabiliter le conflit pour améliorer la qualité du travail. La proposition n'est contradictoire qu'en apparence. Yves Clot et ses collègues montrent, à partir de l'action, comment le conflit autour de la qualité du travail peut devenir une méthode de coopération dans les organisations : c'est à ce prix que le travail bien fait est possible. A ce prix aussi qu'une écologie du travail devient crédible. On peut rendre sa souveraineté au travail contre tout ce qui mine la fierté de l'acte professionnel en l'écartant de la boucle de décision. Ce livre explique comment s'y essayer en instituant la coopération conflictuelle, entre salariés comme entre ces derniers et leur hiérarchie. C'est la qualité du travail qui rassemble. Dans un monde saturé de conflits, le conflit de critères autour de la qualité du travail n'a pourtant pas droit de cité, laissant le travail "ni fait ni à faire" nous abîmer et abîmer la planète. Yves Clot et ses collègues, en s'appuyant sur le récit de trois longues expériences de travail collectif, dans un EHPAD, dans le service de la propreté d'une grande ville et dans une usine automobile, regardent ce conflit en face. Au passage, ce sont les frontières entre dirigeants et dirigés qui se trouvent redessinées.

04/2021

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Esotérisme

Humains en Action. Un parcours vers l'Incarnation

"Vous cheminez depuis longtemps vers une ouverture de conscience, pour comprendre votre sensibilité, vos capacités intuitives, etc. ? Mais voilà, après avoir expérimenté beaucoup de choses sur votre chemin spirituel et personnel, vous avez parfois l'impression d'être quand même "séparé" de votre Lumière, de ne pas ressentir ce monde invisible ? Vous avez de la peine à manifester votre Moi Supérieur dans la vie quotidienne, à concrétiser vos aspirations profondes et à réaliser vos rêves ? Le sentiment qu'il vous manque toujours quelque chose, que vous pouvez atteindre un état plus élevé encore ? Vous êtes saturé de cette spiritualité New Age qui est parfois plus compliquée qu'elle ne devrait l'être ? Que vous soyez au début d'un chemin et que vous cherchiez à comprendre ce qui vous arrive, comment utiliser vos talents spirituels et oeuvrer pour cette Sagesse à l'intérieur de vous qui guide vos pas, que vous soyez sur une voie déjà bien avancée dans le domaine, avec le sentiment d'avoir toujours un problème à résoudre, ou que vous ayez simplement eu un appel en voyant la couverture du livre... cet ouvrage est pour vous". Ce livre offre des pistes pour comprendre la source de ses blocages, apprendre à les surmonter et enfin passer à l'Action afin de déployer son plein potentiel, que ce soit dans les domaines spirituel, professionnel, financier ou relationnel.

02/2024

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Internet

Sobriété éditoriale. 50 bonnes pratiques pour écoconcevoir vos contenus web

Des contenus performants pour respecter la charge mentale de vos publics, réduire l'empreinte écologique du web et faire gagner en efficacité votre communication. Dans tous les domaines, la course à la surproduction voit son intérêt décroître. Il en va de même pour le contenu. La communication et ses outils focalisent toutes les attentions : combien de likes a reçu ma publication ? Combien de publications par jour pour me démarquer ? etc. Tout ce bruit encombre, sature, empêche une vision claire des choses, tant pour les publics qui reçoivent cette information que pour les entreprises qui communiquent. Et si un autre modèle était envisageable ? C'est ce à quoi vous invite le principe de sobriété éditoriale : repenser la relation à la communication, rééquilibrer la place qu'elle doit occuper, dans notre quotidien. Didactique, pragmatique et concret, ce livre propose de bonnes pratiques opérationnelles pour des contenus faciles à produire, à comprendre et à utiliser. Chaque bonne pratique est présentée sous la forme d'une fiche illustrée de recommandations de mise en place. Sur chaque fiche sont indiquées sa facilité de mise en oeuvre et sa capacité à réduire la charge mentale. Pour illustrer les bonnes pratiques, l'ouvrage vous propose 10 cartes mentales, un processus pour piloter le cycle de vie du contenu, une check-list pour auto évaluer ses contenus.

04/2022

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Tourisme France

Road trip sur le littoral du Cotentin

Une photographe, une auteure et un petit bolide des années soixante... C'est parti pour un road trip inattendu sur les routes du littoral du Cotentin ! Avec 7 762 kilomètres de départementales formant le réseau routier le plus dense de France, les routes du Cotentin sont pleines de promesses. Leurs virages conduisent vers des paysages insoupçonnés, leurs lignes droites flirtent avec un littoral de 360 kilomètres d'une puissance unique, tandis que d'autres chemina mènent vers des trésors dans un bocage bucolique et verdoyant. Ce beau livre, imaginé comme une expérience unique, est une immersion au coeur d'un territoire fascinant : la presqu'île du Cotentin. Au fil des pages et des virages, ce road trip invite à la découverte, depuis Utah Beach jusqu'à la baie du Mont Saint-Michel, en passant par le Val de Saire, Cherbourg, la Hague ou encore la Côte des Isles. Ponctué d'histoires insolites, d'anecdotes, de légendes, de portraits de personnages remarquables... ce livre, richement illustré, se picore avec gourmandise. Une approche originale qui donnera au lecteur l'envie de prendre la route et de poursuivre le voyage, le long de ce littoral aux mille nuances. Attachez votre ceinture, et en voiture !

11/2019

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Beaux arts

Yves Doaré. Gymnopédie, Edition 2019

Les gymnopédies : leur nom évoque bien sûr aussi les 3 pièces pour piano d'Erik Satie (1888). Elles étaient avant tout des festivités religieuses tenues à Sparte, en l'honneur d'Apollon et en hommage aux guerriers morts à la bataille des Champions. L'artiste Yves Doaré, pétri de culture classique et d'histoire de la philosophie, s'en est certainement souvenu en tordant les corps de ses humains sur ses toiles grand format. Ton chairs, membres parfois disjoints, flottant dans l'espace ou comme projetés, en mouvement, en lutte, les oeuvres picturales d'Yves Doaré ne laissent pas indifférents. Nul n'est besoin de trouver une filiation entre la gravure et la peinture d'Yves Doaré. La première l'a occupé des décennies et s'il s'y adonne encore, c'est comme pour ébaucher la seconde. Dans le présent petit ouvrage, très illustré et gorgé de couleurs, une quarantaine d'oeuvres parmi les plus récentes, confrontées à leur version gravée sur bois et à leur version gouache de moyen format. On a ainsi tout le processus qui préside à l'apparition du motif, résolument moderne. Yvon Le Bras, en habitué des lieux, parle avec sincérité de l'artiste et de son atelier, lieu de multiples rencontres, réelles et imaginaires.

07/2019

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Musique, danse

Le coq et l'arlequin. Notes autour de la musique, 1918

A la parution du Coq et l'Arlequin en 1918, Jean Cocteau dédie ce texte à Georges Auric, un des jeunes musiciens du « groupe des Six » avec lequel il partage le rejet d'héritages artistiques tels que le debussysme ou le wagnérisme. Dans la préface qu'il rédige en 1978 lors de la réédition du livre, Georges Auric écrit qu'il y retrouve « plusieurs des pensées qui, auprès de Satie, [les] préoccupaient tous, mais exprimées avec une acuité, un "brio" très exactement éblouissants », à propos de Stravinsky notamment, et du Sacre du Printemps que Cocteau considère comme « un chef-d'oeuvre » qui « nous cogne en mesure sur la tête et sur le cœur ». Au-delà d'une réflexion sur la création musicale, « ces "notes autour de la musique" apparaissent en même temps comme des notes autour des années où elles étaient rédigées », écrit Georges Auric. « Il me suffit d'en entrouvrir les pages : en marge de chacune, avec le binocle de notre "bon maître" d'Arcueil, avec son rire, ses mauvaises humeur, avec les coulisses de Parade, les exégèses de leur auteur et nos longues discussions, c'est également toute la vie quotidienne d'une époque que je pouvais croire pour toujours abolie qui ressuscite pour moi. »

06/2009

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Beaux arts

Suzanne Valadon

Juin 1894, au petit matin. Suzanne Valadon traverse Montmartre pour se rendre chez Edgar Vegas. Elle est venue lui montrer ses œuvres. Dans sa main, elle serre une lettre de recommandation écrite par le sculpteur Paul Bartholomé, un proche du peintre. C'est Zoé, la gouvernante, qui lui ouvre la porte. Valadon, trop intimidée pour bouger, reste près de l'entrée. De longues minutes s'écoulent. Enfin, Degas arrive. Sans un mot d'accueil, il s'assied et, les sourcils froncés, examine un à un les dessins que Valadon lui tend d'une main tremblante. Soudain, il se tourne vers elle et s'exclame : " Vous êtes des nôtres ! " Jusqu'alors, Valadon gagnait sa vie comme modèle. Issue d'un milieu modeste, elle dessinait depuis l'âge de huit ans. Recevoir l'accolade du Maître, être reconnue comme artiste, transforma sa vie. Sa carrière était lancée. Avec légèreté et poésie, Thérèse Diamand Rosinsky dépeint la vie de cette femme au destin hors du commun. Ses rencontres, ses aventures amoureuses et ses amitiés avec les plus grands artistes de l'époque - Renoir, Degas, Lautrec, Satie... -, sa quête artistique et sa volonté de fer font d'elle un personnage fascinant, emportée par le tourbillon de jouissance et de liberté qui caractérise Montmartre en ce début de XXe siècle.

01/2005

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Critique littéraire

Les Hugo

Innombrables sont les ouvrages consacrés à l'auteur des Misérables, mais sait-on qu'à côté du génie a gravité toute une famille pleine de talents? A commencer par le père de Victor, le général "au sourire si doux", héros des guerres napoléoniennes. Puis ses frères Abel et Eugène, poètes méconnus ; et enfin ses fils Charles et François-Victor, l'un auteur dramatique, l'autre traducteur des oeuvres complètes de Shakespeare. Et rappelons les destins tragiques de ses filles Adele, devenue folle, Léopoldine, morte noyée ! Les talents ont ensuite passé aux générations suivantes avec Georges et sa soeur Jeanne, les petits enfants espiègles de l'Art d'être grand-père. Le premier fut peintre et aquarelliste de renom ; la seconde, l'épouse de l'écrivain Léon Daudet puis de l'explorateur Jean-baptiste Charcot. Au XXe siècle, les Hugo, ce furent encore Jean, peintre, illustrateur, décorateur de théâtre, intime collaborateur de Raymond Radiguet, Jean Cocteau, Paul Eluard ou Erik Satie ; et François "l'orfèvre des artistes", auteur de bijoux en or dessinés par ses célèbres clients et amis tels Picasso, André Derain ou Max Ernst. Henri Pigaillem retrace ainsi deux siècles d'une prestigieuse histoire familiale dans un livre fourmillant d'anecdotes souvent inédites.

03/2013

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Littérature étrangère

Mettons que le monde existe

Dans le compartiment du train qui «se fraie un passage en direction de Vers», quatre des sept principaux acteurs et narrateurs du roman viennent de faire connaissance. La belle et apaisante Kismeth Laveran, née à Vers, est la seule à savoir où elle va. Les trois autres sont à la recherche d'une identité ou d'un emploi stable, c'est-à-dire d'un état social honorable. Saïf, noir et agressif, qui répond à une offre d'emploi de scélérat patenté, profite de l'innocence apparente de Kismeth pour se renseigner sur son futur employeur. Junes Brane, l'«idiot»« qui va découvrir la vie à l'âge adulte, est tourmenté par la soif d'apprendre et de rattraper le temps perdu. Manes Atmen enfin, clocbarde ou fille de bonne famille potentielle, répond à un avis de recherches lancé par lnigo, la veuve que l'on croit être la femme la plus riche de Vers, dont elle prétend être la fille. La vie et la mort les attendent à Vers où ils seront emportés dans une suite d'événements tragi-comiques, surréalistes et grotesquement quotidiens qui les révéleront à eux-mêmes. Plus ou moins volontairement, les trois derniers narrateurs assurent les rôles aux contours plus flous d'observateur, d'analyste et de metteur en scène. Chacun des sept «auteurs» du roman rédige sa chronique dans sa langue, sans quitter sa planète personnelle, chacun est influencé par les autres, chacun reste irrémédiablement inchangé... On verra tour à tour dans Mettons que le monde existe une parodie des systèmes philosophiques successifs et des littérateurs pontifiants, une satire décapante de la corporation des avocats, la dénonciation de la violence promue au rang de spectacle, celle du milieu carcéral des hôpitaux psychiatriques, l'analyse tendre et aiguë de l'irréalisme des artistes... A moins que l'on ne préfère suivre simplement les aventures troublantes de ces marionnettes si proches de nous, entraînées dans tous les sens par l'illusion comique de la vie qui se moque des genres littéraires.

05/1991

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Histoire internationale

Essais sur la Chine

Durant un quart de siècle, en cinq ouvrages successifs - histoire, témoignages, réflexions -, Simon Leys a proposé une interprétation de la Chine contemporaine qui n'a pas eu le don d'amuser les belles âmes ni les gens futés (politiciens, hommes d'affaires et sinologues dans le vent). On a pourtant jugé bon de rassembler ici ces irritants écrits, pensant qu'ils pourraient aider l'honnête homme et le lecteur de bonne foi à se poser les vraies questions : quelle sera l'issue de la longue et cruelle guerre que Mao et ses héritiers mènent depuis cinquante ans contre leur peuple ? et maintenant, comment se fait-il que, sur les boulevards de Pékin, d'obscurs et chétifs passant trouvent l'audace d'arrêter à mains nues les tanks de la tyrannie ? " Sa trilogie, Les Habits neufs du président Mao, Ombres chinoises, Images brisées, est bien " l'acquis à jamais " dont parle Thycyclide. Car, observateur, historien et penseur, Leys reste au long de ces pages surtout un homme, et un écrivain, chez qui la science et la clairvoyance se mêlent merveilleusement à l'indignation et à la satire. Ne cessons pas de relire Ombres chinoises, pour constater qu'au siècle du mensonge, parfois la vérité relève la tête et éclate de rire ". Jean-François Revel " J'admire la clarté du style de Simon Leys, qui est le résultat d'une pensée disciplinée et sans fard. Comme il aime et respecte passionnément la culture chinoise et le peuple chinois, il démolit cruellement les mythes que l'Occident avait édifiés au sujet de la Chine contemporaine, et pour nous qui n'en connaissons pas les réalités, il y a beaucoup à apprendre dans ses exposés incisifs ". Czeslaw Milosz " Aujourd'hui, Simon Leys demeure le plus pénétrant, le plus élégant, le plus mordant - en un mot : le meilleur - des amoureux et observateurs de la Chine. Ses livres sont indispensables ". Susan Sontag

04/1998

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Littérature étrangère

Amélia

" A la fin de l'année 1751, quand Amélia parut, Henry Fielding n'avait pas encore quarante-cinq ans. Pourtant, il était déjà sérieusement malade. Il allait mourir trois ans plus tard. Entre ses trois grands romans, Les Aventures de Joseph Andrews, Tom Jones et Amélia, à la fin de sa vie, Fielding exprimait sa prédilection pour ce dernier. "De toute ma progéniture, disait-il, Amélia est mon petit enfant préféré..." Et, peu de temps après la première édition anglaise, on pouvait lire dans la correspondance littéraire de Grimm et Diderot ce jugement qui n'est pas un mince éloge : "M. Fielding est un auteur très original, grand peintre, toujours vrai et quelquefois aussi sublime que Molière." Amélia est un roman d'un réalisme révolutionnaire pour l'époque, un véritable roman politique qui met à nu les tares d'une société, nous conduit dans ses bas-fonds, parmi ses escrocs, ses consciences à vendre et à acheter, ses prostituées et ses honnêtes intermédiaires en tout genre, avec une hardiesse qui annonce Dickens comme Balzac, ou Les Misérables. Amélia, c'est la gageure du roman d'amour après le mariage des protagonistes, la tentative d'embrasser les événements échelonnés sur une dizaine d'années, de faire vivre tout le centre de Londres avec les mascarades, les oratorios de M. Haendel, les plaisirs du Vauxhall ou du Ranelagh. C'est la vue nouvelle sur le monde qui est celle, par exemple, du Neveu de Rameau, avec le maniement de l'appareil judiciaire de l'époque, celui de l'administration, la vie dans les prisons, dans les geôles des baillis comme à l'armée, toute l'échelle des pourboires indispensables, la corruption générale, bref, le rôle souverain de l'argent dans l'Angleterre d'après la révolution de 1688. Amélia a des côtés âpres, douloureux. La satire s'y fait cruelle et impitoyable. Mais en même temps, c'est une belle histoire d'amour, grave, tendre, bref : sentimentale. " PIERRE DAIX et ANNE VILLELAUR

01/2000

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Poésie

Le bonjour de Christopher Graham

Qui est Christopher Graham ? Pour le savoir, il faudra, entre autres, participer au barbecue organisé par un directeur de prison haute sécurité, dans le voisinage d'un vétéran du Vietnam surveillant sa boîte aux lettres avec un fusil d'assaut ; flâner à Harvard et contempler longuement "La Comtesse noire" ; plonger dans le milieu LGBT, après avoir évoqué Simone de Beauvoir et Nelson Algren dans un obscur bar de Santa Barbara. D'Ouest en Est ; du Chinatown de San Francisco à la Mulholland Drive de Los Angeles, de Boston et des collines algonquiennes du Massachusetts jusqu'à Provincetown, des histoires se répondent et des aventures se succèdent. Le narratif et le prosaïque se mêlent au lyrique, à la satire aussi bien qu'à la tragédie... "Le Bonjour de Christopher Graham", ce sont 37 poèmes de formes fixes, "traditionnelles", en voie de disparition, pour évoquer paradoxalement les USA dans toute leur contemporanéité. Passé-présent-futur comme liés par un point de fuite au travers de ballades, terza rima, triolets, pantoum, contrerimes, rondeaux, sonnets, augmentés de dizains de formes entièrement inédites. Loin des clichés romantiques tendant à présenter le voyage comme une quête d'authenticité, ce séjour sur le continent nord-américain est celui d'un poète observant le pays avec acuité, humour, ironie mais aussi bienveillance. Le "voyage" y est mis en doute en ce qu'il peut relever de l'illusion à l'ère de la mondialisation. Les notions de "voyageur" et de "touriste", en apparence irréconciliables, y sont convoquées et redéfinies. Si tout est "vrai" dans ce livre de poèmes, tout nous rappelle, dans le même temps, que rien n'est plus fictif que la vie d'un homme. Une ode picaresque à la liberté du geste et du mouvement. Guillaume Decourt est un poète et pianiste classique né en 1985. Son travail, traduit dans une dizaine de langue, s'inscrit dans une poésie narrative de forme fixe. Il a déjà publié dix livres de poésie.

03/2023

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Littérature anglo-saxonne

Contes de l’inattendu. Nouvelles, roman, récits

Qui se cache derrière le grand-père malicieux croqué par Ouentin Blake avec son gilet rouge et sa canne, déambulant le crâne chenu dans la campagne anglaise, l'auteur aux deux cents millions d'exemplaires vendus, dont les héros peuplent le panthéon de plusieurs générations de lecteurs ? Car il existe en effet un autre Roald Dahl, éclipsé par le succès de son oeuvre pour la jeunesse, mais sans lequel le portrait ne saurait être complet. Plus nouvelliste que romancier, Roald Dahl s'attache très tôt à dépeindre l'humanité ordinaire qu'il côtoie et observe : aristocrates londoniens, bourgeois de Manhattan, employés de bureau, pompistes et braconniers de la vie anglaise... des gens a priori sans histoire, dont l'existence, gouvernée jusque-là par un sentiment de sécurité, déraille subitement en raison d'un élément imprévu. Point de portrait psychologique, mais un sens de la formule et une description physique sévère, qui en quelques traits brossent un caractère. Cette économie de moyens, doublée d'une satire morale, d'une propension à marier le macabre à l'humour, d'un goût pour la fantasmagorie gothique, fait de cet ensemble de textes un joyau de la littérature contemporaine, qui ne cesse de faire frémir, de faire rire... Entre ces nouvelles - macabres ou scabreuses, voire les deux à la fois -, où ceux qui jouent au plus malin sont souvent perdants, et les histoires des petits héros pour la jeunesse, il n'y a en réalité qu'un pas. Roald Dahl balaie d'un revers de main la médiocrité et encourage ses lecteurs à se conduire en conquérants, quitte à s'adonner à quelques filouteries. Complétés par deux récits autobiographiques, Moi, Boy (1984) et Escadrille 80 (1986), qui offrent des clefs indispensables à la lecture, les textes pour adultes réunis ici pour la première fois constituent le socle d'une oeuvre multiple, diverse, teintée d'un inimitable humour noir, celle d'un auteur devenu tout aussi iconique que ses propres personnages.

09/2021

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Littérature étrangère

Les larmes rouges du bout du monde

Les larmes rouges du bout du monde : ce sont six nouvelles publiées dans la presse chinoise du début de ce siècle par un personnage singulier, lettré et bonze libre penseur : Su Manshu. Le rouge, quand il s'agit de poussière et de larmes, c'est la condition humaine, dans la Chine de la chute de l'Empire, de la République de Sun Yat-sen et de la tentative de Restauration de Yuan Shi-kaî. Ici se mêlent indissociablement les pérégrinations de l'auteur et les vagabondages de sa plume. Le réalisme le plus noir (L'épée brûlée côtoie le fantastique (Le foulard pourpre, la satire sociale (La solitude de l'oie sauvage va de pair avec l'utopie (Les larmes rouges...) ; sont également pures l'aspiration à la sérénité et les passions qui l'entravent. " N'est-il pas compréhensible - demande Su Manshu à son lecteur - que les hommes, tourmentés par les affres d'une époque convulsive, cherchent refuge dans la méditation, au milieu des fleuves et des montagnes ? " Mais la phrase musicale et rythmée de l'auteur s'attache à peindre, surtout, les convulsions de l'époque et des êtres. L'auteur est, en lui-même, un personnage. Bonze, il a participé à des sociétés secrètes qui projetaient des attentats et des émeutes contre le régime impérial. Passionné de bouddhisme et de sanskrit, il avait, avant ses vingt ans, rédigé une encyclopédie bouddhique en huit volumes. Peintre et poète, son égérie et modèle fut une prostituée japonaise de Shanghai. Lettré, il considérait appartenir à une lignée de poètes insoucieux de la matérielle, jaloux de leur indépendance et de celle des peuples, exigeants quant à leur art (Li Baï et Byron, Du Fu, Shelley, Li Ho). S'il fallait, d'un mot, qualifier Su Manshu, ce serait : original. De quoi rebuter les esprits étroits et les colleurs d'étiquettes. Et attirer tous les autres.

02/1989

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Sciences historiques

Histoire du rire et de la dérision

Le rire est une vertu que Dieu a donnée aux hommes pour les consoler d'être intelligents, disait Marcel Pagnol. Une vertu qui a plus de deux mille ans, comme en témoignent les recueils d'histoires drôles dont Grecs et Romains étaient déjà friands. Mais peut-on rire de tout ? Oui, affirme Démocrite, dont le rire désabusé a des accents étonnement modernes. Oui, dit aussi Cicéron qui répertorie mille façons de faire rire. Non, proclament en revanche les Pères de l'Église, car le rire est un phénomène diabolique, une insulte à la création divine, une manifestation d'orgueil. Leurs arguments ne sont cependant guère entendus au Moyen Age : les rois s'entourent de fous, les hommes jouent à se moquer les uns des autres lors des charivaris, et l'humour, qui n'est encore que parodie, se glisse même dans les sermons des prédicateurs. Avec Rabelais apparaît une autre façon de rire, un rire ambigu qui ébranle toutes les certitudes et se prolonge au-delà de la Renaissance, un rire tour à tour picaresque, grotesque, burlesque. La monarchie absolue veut faire rentrer les rieurs dans le rang. Mais peut-on domestiquer le rire ? Déguisé en humour acide, il ronge peu à peu les fondements du pouvoir et de la société. C'est tout naturellement qu'au XIXe siècle il trouve son terrain de prédilection dans la satire politique, tandis que les philosophes dissèquent ses vertus, parfois pour les déplorer, et que Baudelaire recherche le " comique absolu ". L'ironie devient un mode de relation de l'homme au monde. Elle protège contre l'angoisse et l'exprime en même temps. " Je ris avec le vieux machiniste Destin ", écrit Victor Hugo qui fixe en des formules immortelles l'ambiguïté du rire. Avec les Zutistes, Fumistes et autres J'menfoutistes, le XIXe siècle s'achève sur une apothéose du rire insensé. Le monde va désormais tout tourner en dérision, ses dieux comme ses démons.

09/2000

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Littérature étrangère

Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur

VOUS savez, quand on transpire de cette façon, comme une fontaine, il arrive un moment où... ben, un moment où... où ça démange. On est à l’intérieur, les mains sont à l’extérieur et on est coincé avec, entre les deux, du fer, rien que du fer. Eh bien, le fer, c’est pas rien, quoi qu’on en dise. D’abord ça commence à gratter par ci, ensuite par-là puis encore plus loin, et ça augmente, et ça gagne du terrain, jusqu’à ce que le tout dernier recoin soit occupé et alors, personne ne peut imaginer ce qu’on peut éprouver ni à quel point c’est intolérable. Et quand c’en fut arrivé à la totale, au pis du pire et que j’estimai ne plus pouvoir en supporter un iota de plus, voilà qu’une mouche se faufile entre les barreaux et se pose sur mon nez sauf que, les charnières grippées refusant de fonctionner, il me fut impossible de relever ma visière. Je ne pus que secouer la tête, transformée à ce stade en rôti au four et la mouche... Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur, publié en 1889, est l'un des textes fondateurs du burlesque américain. Il conte les aventures d'un Américain du XIXe siècle qui se réveille au VIe siècle, en Angleterre. Devenant le conseiller du roi Arthur, il réforme le royaume selon une rationalité toute capitaliste. Au final, Mark Twain réalise ici l'une des premières histoires de voyage temporel, une satire des récits de la Table ronde, une critique radicale de la modernité et... le scénario du Sacré Graal des Monty Python... Ce roman, présenté pour la première fois dans une traduction intégrale de Freddy Michalski, est accompagné de 15 gravures de Sarah d'Haeyer et d'une postface de David Meulemans et Jean-Luc André d'Asciano.

05/2013

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Littérature française

Oeuvres complètes. Le diable à Paris (1845-1846) ; Le diable aux champs (1857)

Le diable est bon observateur, qu'il soit boiteux, fourchu, rustique ou parisien : George Sand livre dans ces deux œuvres qui se complètent, les articles du Diable à Paris et le Diable aux champs, un saisissant tableau de la France au milieu du XIXe siècle. Cette réalité dénoncée avec causticité ou fantaisie montre son engagement et la variété de ses techniques d'écriture. Les trois textes parus en 1844-1845, dans le recueil collectif et illustré de P.-J. Hetzel : Le Diable à Paris, constituent, malgré la diversité des thèmes, un corpus unitaire, exemplaire, sous une forme restreinte, du journalisme de Sand. Le socialisme virulent du Coup d'œil sur Paris, la satire des salons et du beau monde parisien dans la petite nouvelle des Mères de famille, l'ouverture vers l'Autre contre les préjugés, dans les deux lettres à Jules Néraud de la Relation d'un voyage chez les sauvages de Paris, montrent son engagement à la fois social et personnel et l'étonnante circulation dans son œuvre, entre les différentes écritures privée et publique, journalistique et autobiographique, romanesque et épistolaire. Le Diable aux champs, publié en 1857 mais commencé en 1851, devait donner, dans cette étonnante forme hybride du roman dialogué et sous une forme légère, un portrait de la société française après l'échec de 1848. Au générique : des familiers de Nohant, en particulier des artistes, Maurice et ses amis préparant un spectacle de marionnettes, des personnages ressuscités de romans défunts, philosophes ou paysans face à des personnages nouveaux, curés, bourgeois, aristocrates, enfin des chœurs d'animaux qui ponctuent les sept parties du roman. Le contexte politique du coup d'état obligera Sand à s'adapter aux événements sans perdre de vue ses principes. Le spectacle, l'intrigue sentimentale et surtout leurs idées différentes sur l'Art, la Politique, la Religion, la Société, l'Amour et le Mariage, réunissent les acteurs de cette comédie monstre.

06/2015

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Littérature francophone

Pretextat

L'unanimisme se porte bien et voici son dernier-né, un roman du jeune et brillant Pierre Bost. On y voit aux prises le groupe de villageois normands que dirige l'hôtelier ivrogne Prétextat Hauchecorne et le groupe parisien des Lagny-Phonar, villégiatureurs innocents auxquels Prétextat ne pardonne pas d'avoir, cette année, délaissé sa gargote pour s'installer en deux villas jumelles. Or cul-terreux est maître chez lui et le fera bien voir. La caractéristique de Prétextat est le comique et une satire sans rancune. Rien non plus du roman naturaliste : une manière désinvolte et piquante, au contraire, de traiter le "sujet" . C'est une longue nouvelle pleine d'allant, d'entrain, de subtilité omique, d'une langue bien étoffée et très moderne. Paris-Soir (16 décembre 1925) Pierre Bost a supérieurement réussi l'âme de son Normand [... ] Tout est clair et lumineux dans ce livre comme le beau ciel des beaux étés normands. On débite en ce moment sous le nom de romans beaucoup de marchandises qui n'ont rien à voir avec la littérature. Entre elles et Prétextat il y a autant de différence qu'entre des bronzes dits de commerce et une belle oeuvre d'art. Le Radical (22 janvier 1926) Bost est un conteur. L'art de Bost consiste à ne point fatiguer le lecteur de ces mille détails qui révèlent le psychologue fastidieux. De plus, ce livre est un tableau vivant de toute la Normandie. Il sait en faire mouvoir les moindres arbustes. Ce livre est sur le même plan que " La Brière " de Châteaubriant, que " Raboliot " de Genevoix. Vous n'en douterez plus lorsque vous l'aurez lu. Le Rappel (17 juin 1926) Prétextat, dont le paysan normand eût ravi Flaubert, est un roman léger, malicieux [... ] Il y a du Marivaux et du Proust (sans la langue pâteuse) chez Pierre Bost. La Femme de France (10 juillet 1927)

04/2021

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Poésie

Connaissance du temps. Poèmes

" L'homme qui épouse son époque doit s'attendre à devenir rapidement veuf ", disait Joseph Brodsky. Le poète n'est pas seulement contemporain de son époque, il est contemporain de la nuit des temps. Lucio Mariani est né à Rome en 1936. Mais si le monde actuel affleure ou fait même durement saillie dans ses poèmes, cette contemporanéité n'occupe pas à elle seule l'espace de sa vision, de sa sensibilité et de son imaginaire. C'est l'un des traits les plus remarquables de cette poésie : elle condense une énorme continuité temporelle. À maints égards, Lucio Mariani est aussi proche de nous qu'il peut l'être d'un poète de l'Antiquité romaine : Catulle pour l'élégance et la perfection du vers, Martial pour les aiguillons acérés d'une satire épigrammatique, Virgile pour l'extrême sensibilité au paysage méditerranéen, Horace surtout, dans une oscillation entre stoïcisme et épicurisme, dans la sereine distance prise avec le monde environnant, dans les accents de la grâce comme dans ceux de la véhémence, et parce que l'on pourrait dire de Lucio Mariani ce que Nietzsche affirmait à propos du poète des Odes : " Cette mosaïque de mots où la force rayonne à la fois par l'ensemble et par le son, la place, le sens de chaque mot, ce minimum dans le choix et le nombre des signes, ce maximum dans l'énergie atteinte - tout cela est romain et, qu'on veuille bien me croire, la distinction par excellence. " Dans son élégance et sa luminosité toute méditerranéenne, la poésie de Lucio Mariani sait exalter la splendeur secrète de l'instant présent, tout comme elle peut affronter, dans leur trivialité et jusque dans leur horreur, les aspects les plus inquiétants du monde contemporain. Si le poète ressemble alors à Cassandre annonçant des issues funestes, il est aussi Orphée, dont le chant d'espérance ne saurait se résoudre à la mort.

11/2005

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Historique

Molière Tome 2 : Le scandale Tartuffe

" Le Roi a ri, je l'ai vu ! " En 1664, Molière a déjà acquis une belle notoriété, notamment avec sa pièce L'Ecole des femmes. Mais le jour où il présente sa nouvelle création, Tartuffe, la protection du roi ne suffit pas à lui éviter les foudres de l'Eglise. Cette satire mettant en scène un faux dévot qui manipule la religion à ses fins, est vécue comme un intolérable blasphème. Les ecclésiastiques les plus rigoristes vont jusqu'à réclamer le bûcher pour le poète impie, et le roi, sous pression, se voit contraint d'interdire la pièce. Mais pour le dramaturge, il est hors de question de se laisser guider sa conduite, et encore moins sa plume. Ce combat pour la libre expression, Molière va le mener contre sa femme inquiète pour sa vie, une troupe divisée par son attitude jugée irresponsable, le tout sur fond de graves déboires financiers, et de trahison de son jeune protégé, un certain Jean Racine... En 2022 nous célébrons les 400 ans de la naissance de Molière. L'occasion de se replonger dans ses oeuvres avec cette BD qui fait peau neuve par rapport à d'anciennes lectures de l'affaire Tartuffe, cette comédie muselée en raison de pressions exercées par des extrémistes religieux. Ce thème fait étrangement écho à l'actualité, comme bien d'autres aspects de l'oeuvre de Jean-Baptiste Poquelin. Via une narration moderne de type The Crown, Vincent Delmas et Sergio Gerasi nous mènent au plus près des sentiments des personnages. Le lecteur côtoie un Molière au discours sans concession mais aussi l'artiste populaire et l'homme passionné par la nature humaine, qui a redéfini les contours de la comédie. Un biopic fascinant en trois actes, dont la narration juste et sensible jongle avec les temporalités pour dépeindre tout le génie et la complexité de la figure tutélaire de la Comédie-Française.

09/2022

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Littérature anglo-saxonne

Fils d'un tout petit héros

Dans la famille Adler, il y a le grand-père, Melech, figure du ghetto juif de Montréal et gardien des traditions qui préside d'une main de fer aux destinées du clan et du dépôt de charbon qu'il possède. Il y a le fils, Wolf, bon à rien qui passe son temps à jouer aux cartes et à décevoir sa femme de toutes les manières possibles. Lui qui deviendra, par un fâcheux quiproquo - ou un heureux hasard, c'est selon -, l'idole de tout un quartier. Et, surtout, il y a le plus jeune, Noah, l'idéaliste qui ne supporte plus le carcan de son milieu et l'hypocrisie de ses aïeux. Noah, qui choisira de rompre avec ses proches pour tenter de forger sa liberté au volant d'un taxi et sur les bancs de l'université. Il ne tardera toutefois pas à découvrir que le monde étranger n'est pas moins rigide et codifié que celui qu'il a quitté. Avec cette saga familiale au réalisme accrocheur et à la satire mordante, Mordecai Richler nous plonge dans le Montréal de l'après-guerre, celui des enseignes au néon de la rue Sainte-Catherine et des salles de billard enfumées de la Main, des appartements sans eau chaude du Mile End et des bars huppés du centre-ville, une ville bigarrée où la révolte acharnée d'un jeune homme ne suffira pas à faire tomber les murs entre les communautés. Fils d'un ferrailleur, Mordecai Richler est né en 1931, rue Saint-Urbain, au coeur du Mile End, le célèbre quartier de Montréal. A l'âge de dix-neuf ans, il s'exile en Europe, d'abord en France et en Espagne, puis en Angleterre, où il publie L'Apprentissage de Duddy Kravitz en 1959. De retour au Canada en 1972, il s'installe dans les Cantons-de-l'Est avec sa femme Florence et leurs cinq enfants. Il meurt en 2001, laissant une oeuvre incomparable à la renommée internationale.

11/2023

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Littérature étrangère

Notes marginales et Bénéfices du doute

En 1995, Jonathan Coe se faisait connaître en France par son ambitieux et cinglant Testament à l'anglaise . Quelque vingt années plus tard, ce recueil composé d'essais et d'entretiens datant de 1995 à 2013 met en lumière le cheminement artistique de l'écrivain britannique au gré de ses coups de coeur littéraires, cinématographiques et musicaux, mais aussi de ses réflexions sur les travers de l'Angleterre contemporaine, les paradoxes de la satire ou encore ses propres pratiques d'écriture. Comme il l'explique dans sa note au lecteur : "J'ai pris le parti de diviser ce recueil en deux : la première moitié consiste principalement en de courts essais chacun consacré à un artiste en particulier, écrivain, musicien, réalisateur ; la seconde comprend des textes autobiographiques, auxquels s'ajoutent quelques réflexions politiques ainsi que des considérations générales sur la littérature et parfois sur ce que j'écris à titre personnel. Ayant ainsi distribué les textes, je me suis aperçu que mes deux moitiés avaient chacune un caractère spécifique. Souvent, pour ne pas dire presque toujours, les figures dont il est question dans la première trouvent leur place hors des courants dominants et du canon ; elles ont été marginalisées par leur sexe, leur esthétique, par un tempérament un peu problématique, voire (du point de vue britannique) pour avoir eu le seul mauvais goût d'écrire dans une autre langue que l'anglais. D'où ces "notes marginales". Dans la seconde partie, je me suis rendu compte qu'un autre thème émergeait : l'importance du doute dans mon écriture, son potentiel libérateur et inhibant à la fois, que l'on verra culminer dans la conférence sur Tolkien. D'où, "bénéfices du doute"." Ce volume propose ainsi le portrait d'un écrivain à multiples facettes, d'un artiste curieux, porté par des passions éclectiques, touchant de modestie et de sincérité, conscient que toute forme d'art est affaire de dosage et d'équilibre.

10/2015

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Littérature française

Destins d'ici. Mémoires d'un journaliste sur la Suisse du XXe siècle

Sept volumes des Ecrits publiés par Bertil Galland chez Slatkine ont évoqué sa jeunesse, ses premiers voyages, les Etats-Unis, la Chine de Mao, l'Europe sillonnée quand le communisme s'est effondré, le monde des langues et des bêtes, enfin la littérature romande dont il fut l'un des acteurs. Bertil Galland signe ici un huitième ouvrage entièrement helvétique. Dans un regard qui mêle avec vivacité l'humour à la précision des choses vues, l'auteur cherche à saisir le destin de la Suisse. Nous la voyons évoluer techniquement, moralement, politiquement au cours du 20e siècle. Ce bouleversement du climat quotidien est cerné en cinq séquences : - trois spots sont concentrés en préambule sur l'archéologie, l'économie et la transformation sociale du pays en brèves tribulations régionales et individuelles. - Vaud est présenté en exemple d'un très long régime radical, ces chapitres passant de la satire à la description concrète du pouvoir mis en action par quelques hommes d'Etat. - Plongée dans la mutation des médias romands, de la naissance de la radio à l'aventure du Nouveau Quotidien jusqu'à la crise actuelle des journaux. - Une date historique, le " non " de la Suisse à l'Europe en 1992, est vécue en direct, par déclarations exactes et en profondeur, jusque dans les conséquences sur les liens avec la Suisse alémanique. - Celle-ci est parcourue avec rencontres et longues marches, pour prendre la mesure d'une vieille Confédération. Attentif aux confidences des humbles et des puissants, le reporter-pérégrin introduit le lecteur à la globalisation, aux vacillements actuels de la presse, aux complexités du lien entre la Suisse et l'Union européenne. Il renouvelle la vision de son pays par une mosaïque très personnelle. Nous réentendons, dans des entretiens qui s'inscrivent dans l'Histoire, les voix d'un Georges-André Chevallaz, d'un Jean-Pascal Delamuraz ou d'un Jean-Rodolphe de Salis.

10/2018

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Sociologie

Capitalisme culturel et décadence. Ou La revanche du Veau d'Or. Essai sur la société de consommation médiatique

Mai 68 inculpait la société de consommation de biens matériels. Aujourd'hui, c'est la société de consommation médiatique qu'il faut accuser, en dénonçant le ressort qui l'anime : le capitalisme culturel. A la fois capitaliste et culturelle, la société de consommation médiatique est envahissante et amorale. Démagogue, elle mélange la recherche du profit avec un messianisme de toutes les libertés. Elle encourage un individualisme incivique, sature l'espace mental, exaspère les caractères, endommage les personnalités. Avec son fictionnel et son virtuel, avec ses paillettes et ses bravos, avec les super-héros quelle donne en modèle, la société de consommation médiatique perturbe le sens du réel. Comme une utopie que ne dit pas son nom, elle fait naître des rêves et des désirs en mal de gratification. Un malaise général en résulte, fait de frustrations, de troubles de l'identité, de susceptibilité intolérante. Il alimente les révoltes civiles et politiques qui ébranlent les sociétés développées où règne la société de consommation médiatique. Dans sa mise en garde contre les dégâts humains que cause la société de consommation médiatique, Régis Meney fait appel une parabole de l'Ancien Testament. C'est l'épisode du Veau d'Or, la fête d'adoration d'une idole clinquante. Ce culte pernicieux fut extirpé a la racine. Mais la société de consommation médiatique triomphe. C'est le retour et la vengeance du Veau d'Or, avec pour la civilisation des méfaits comparables.

05/2019

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Critique littéraire

Le fond de l'air. Chroniques de la NRF 1988-1995

Devenu le cinquième directeur de la Nouvelle Revue française en 1987, succédant à sa grande surprise à Jacques Rivière, Jean Paulhan, Marcel Arland et Georges Lambrichs, il aura fallu un an à Jacques Réda pour se résoudre à monter lui-même dans le " train ". C'est dans le " fourgon arrière" qu'il décide alors de publier ses propres chroniques, en " passager clandestin ", affirme-t-il, croquant malicieusement son époque le nez au vent, dans une grande diversité de " questions ". Celles de la couche d'ozone, de la toponymie, de la " CB ", des extraterrestres, de la nouvelle Grande Bibliothèque de France, du phonographe, des frontières ou des sondages télescopent celles de l'orthographe, du langage, de la poésie ou du style. A propos de la question militaire, Réda convoque Valery Larbaud ; parlant du " jeu de ballon rond ", il évoque à la fois Pindare et Jean-Pierre Papin et s'élève contre les séances de tirs au but ; sa question concernant la " fin du monde " s'achève par une sentence définitive : "L'éternité existe mais elle ne dure jamais longtemps ". Ainsi Le fond de l'air de Jacques Réda fleure-t-il bon le pessimisme joyeux, l'érudition amusante, l'humour pince-sans-rire, relevant partout la cocasserie et les paradoxes de nos temps "modernes". Et ce que Réda observe dans les années 1990 ne laisse pas de résonner, tout comme des épigrammes de Martial ou des satires de Juvénal...

11/2020