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Wanda Koméza

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Faits de société

L'improbable destin d'Irène. Ce qui nous arrive ne définit pas ce que nous sommes

Une histoire humaine à la fois tragique et magique. Irène Nyirawizeye est née au Rwanda dans un petit village où les maisons en terre cuite n'avaient ni électricité ni toilette ni eau courante. Alors qu'elle n'a que 8 ans, elle vit un drame d'une dimension inhumaine. Le génocide rwandais de 1994 frappe de plein fouet sa communauté, son village, sa famille. Comme des milliers d'autres personnes, son père, sa mère, l'une de ses soeurs et l'un de ses frères sont massacrés et tués sauvagement à coup de machettes, parfois devant ses yeux. Elle réussit à sauver son jeune frère de trois ans en le prenant sur son dos et en fuyant à la course. Pendant des jours et des jours, elle parcourt ainsi kilomètre après kilomètre sur des routes jonchées de cadavres, dormant dans les champs pour éviter d'être repérée. Rescapée par un oncle, elle est finalement envoyée au Canada à l'âge de 12 ans pour sa sécurité. Epuisée par un parcours parsemé d'embûches et accablée de dettes, elle souhaite en finir avec cette vie traumatisante. Mais un autre destin l'attend. Elle fait la rencontre d'une femme, membre d'une famille riche et reconnue pour sa philanthropie, qui la prend sous son aile et qui, au final, se prend d'affection pour elle et l'adopte. Après des heures de rencontres et d'entrevues avec Irène, Sonia Reid nous raconte l'histoire incroyable de cette petite rwandaise de 8 ans qui marchait pieds nus et allait puiser de l'eau à la rivière, maintenant devenue une femme affirmée et confiante.

07/2019

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Religion

Le moine sur le toit. Histoire d'un manuscrit éthiopien trouvé à Jérusalem (1904)

Ce livre raconte l'histoire d'un manuscrit original, écrit entre 1903 et 1904 par un moine de la communauté éthiopienne de Jérusalem, Walda Madhen. Un manuscrit perdu, puis retrouvé des années plus tard dans les archives grâce au projet Open Jerusalem : voilà le point de départ d'une enquête qui entraîne le lecteur depuis le toit du Saint-Sépulcre jusqu'aux hauts plateaux éthiopiens, en passant par les ors des palais d'Istanbul et les couloirs des consulats européens au Levant. Pour démêler l'histoire enchevêtrée de ces chrétiens vivant bien loin de leur Ethiopie natale, trois chercheurs mènent l'enquête : une linguiste, spécialiste de l'amharique, et deux historiens, l'un de la Corne de l'Afrique, l'autre du Moyen-Orient. Au croisement de leurs regards émerge un récit foisonnant, qui dépasse largement la seule communauté éthiopienne de la Ville sainte pour dessiner les contours de la société religieuse, politique et diplomatique de la Jérusalem ottomane du début du XXe siècle. Car ce manuscrit écrit dans l'urgence - difficile à déchiffrer, mal structuré, imprécis - devait faire l'histoire des éthiopiens de Jérusalem pour justifier leur ancrage dans la ville auprès des autres communautés. Cette édition éclaire ainsi leur histoire tumultueuse, l'évolution conjointe des communautés religieuses de la Ville sainte et la porosité des cultures, qui traduisent la promiscuité des confessions. Ce texte est également le témoignage d'une mémoire communautaire en construction -une mémoire encore fortement nourrie de traditions extérieures. Mais il signale aussi l'épuisement de ce processus de co-construction, dans un moment de bascule historique de l'âge des empires à l'âge des nations.

10/2020

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Histoire internationale

Education et croissance en Afrique. Une analyse comparative des pays anglophones, francophones et maghrébins

Ce livre traite de la relation éducation-croissance de 33 pays africains. L'idée est que les théories modernes de croissance et les récentes tentatives consistant à prendre en compte les effets de seuil et la trappe à pauvreté, ont toutes buté sur les difficultés à expliquer les retards de l'Afrique subsaharienne. Nonobstant le faible impact de l'éducation sur la performance de cette région, les résultats des analyses antérieures semblent être affectés, en grande partie, par la mauvaise qualité des données et l'influence des facteurs exogènes, conjoncturels et structurels. De plus, l'existence de la double relation causale entre l'éducation et la croissance crée des biais qui affectent ces résultats. En intégrant ces facteurs ainsi que les spécificités inter et intra-régionales, le livre met en évidence l'existence d'une relation étroite éducation-croissance : l'une ne pouvant se développer sans l'autre. Mais l'impact de l'une sur l'autre dépend d'un ensemble de facteurs : le fonctionnement général de l'économie et de son système éducatif, l'organisation et le mode de financement de l'éducation. Il établit une hiérarchie décroissante dans la performance éducation-croissance allant du Maghreb vers l'Afrique subsaharienne anglophone et l'Afrique subsaharienne francophone, tout en montrant que la croissance est le préalable au développement de l'éducation en Afrique. Pays étudiés : Afrique subsaharienne : Angola, Afrique du Sud, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap Vert, République du Congo, Côte d'Ivoire, Ethiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Madagascar, Malawi, Mali, Ile Maurice, Mozambique, Niger, Lesotho, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Swaziland, Tanzanie, Tchad, Togo et Zambie ; Pays du Maghreb : Algérie, Maroc et Tunisie.

04/2011

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Droit

La justice congolaise face aux crimes internationaux commis en RDC

Les différentes guerres et rébellions qui ont ravagé la République démocratique du Congo, ont fait en quelques années plusieurs millions de morts, ce dans une certaine indifférence ou apathie de la communauté internationale. On ne peut plus ignorer l'ampleur des crimes commis dans les zones de combats où le viol constitue une véritable arme de guerre. Devant la gravité de ces crimes dont la plupart ont été répertoriés dans le rapport Mapping des Nations Unies et l'absence de justice, l'évaluation faite de la justice congolaise et des quelques jugements rendus révèle son incapacité matérielle à répondre efficacement aux crimes et le manque de volonté politique à poursuivre les personnes ayant la plus grande responsabilité dans la commission de ces crimes odieux. Se pose alors la question du mécanisme judiciaire approprié (TPI, CPI, Chambres mixtes, Cour africaine des droits de l'homme...) pour réprimer les crimes commis en RDC avant et après l'avènement de la CPI. Cette dernière quelque soit sa vocation universelle, n'a ni le temps, ni les moyens financiers de répondre aux espoirs de toutes les victimes congolaises. La fermeture prochaine des Tribunaux pénaux internationaux ad hoc pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie ouvre donc la voie à la possibilité de création d'un tribunal pénal international ad hoc pour la RDC et l'institution des chambres spécialisées mixtes au sein des juridictions congolaises. En définitive, l'efficacité du dispositif judiciaire mis en place pour la répression des crimes internationaux dépend dans une grande mesure de l'agencement des rapports entre les juridictions internationales, internationalisées et nationales, mais également du rôle de la compétence universelle des tribunaux nationaux.

09/2014

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Architectes

L’architecte fantôme. A la recherche d'Octave Van Rysselber

A la fois enquête, biographie et inventaire architectural, L'Architecte fantôme retrace la vie et l'oeuvre d'Octave Van Rysselberghe, un des créateurs les plus insaisissables et les plus secrets de la période Art nouveau. Peu soucieux d'une réputation post-mortem, ce pionnier de l'architecture n'a laissé aucune archive, aucun écrit, sous le prétexte que seuls les bâtiments comptaient. Françoise Levie a réalisé une extraordinaire enquête, traquant chaque indice, chaque détail, allant de découverte en déconvenue, pour finir par dépister des plans dans un container enneigé. Chacun de ces projets renferme une histoire fascinante où se côtoient l'astronome François Folie, le franc-maçon Eugène Goblet d'Alviella, le tribun socialiste Emile Vandervelde, l'utopiste Paul Otlet, le designer Henry Van de Velde, l'architecte Victor Horta, la féministe Florence de Brouckère, l'écrivain André Gide, le poète Emile Verhaeren, le géographe anarchiste Elisée Reclus, l'industriel Georges Nagelmackers, les peintres Paul Signac et Henri-Edmond Cross, le mécène Raoul Warocqué, et surtout son frère, le peintre Théo Van Rysselberghe. Biographe et réalisatrice de documentaires, Françoise Levie aime rendre vie à des femmes et des hommes oubliés ou méconnus, susceptibles de peupler notre imaginaire d'histoires fortes et denses qu'elle dévoile sous un jour inédit. Que ce soit le fantasmagore Etienne-Gaspard Robertson, le nationaliste congolais Panda Farnana, la peintre pop Evelyne Axell, l'utopiste Paul Otlet ou encore Anna Boch, la première acheteuse d'une toile de Van Gogh. Aux Impressions Nouvelles, elle a publié L'Homme qui voulait classer le monde, Paul Otlet et le Mundaneum (Grand Prix du Parlement de la Communauté française).

10/2023

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Histoire internationale

L'Afrique centrale 20 ans après le génocide

Le 6 avril 1994 débutait au Rwanda un génocide qui, en douze semaines et quasi à huis clos, a entraîné la mort de près d'un million de Tutsi et d'opposants hutu. La tragédie allait ensuite déborder sur le Zaïre voisin, jusqu'à provoquer deux guerres : la première, qui aboutit en mai 1997 à la chute du président Mobutu, et la seconde, qui a secoué l'Afrique centrale pendant plus de quatre ans et a provoqué la mort de trois millions de personnes. Depuis lors, malgré la présence de la plus importante mission de maintien de la paix des Nations unies, l'est du Congo n'a cessé d'être le terrain de conflits engendrés par des groupes rebelles soutenus depuis les pays voisins. Aujourd'hui, vingt ans après le génocide, l'Afrique centrale reste marquée par les métastases du génocide. Malgré les transitions post-conflits, l'adoption de nouvelles constitutions, l'organisation d'élections et le retour de la croissance économique, la reconstruction reste fragile et de nombreux obstacles parsèment encore la route vers la paix, la démocratie et le développement. Cet ouvrage propose une mise en perspective historique de l'Afrique centrale. Il présente la face la plus sombre de la mondialisation : celle d'une région marginalisée, devenue le champ de rivalités complexes qui se nourrissent de l'exploitation illégale des ressources naturelles, avec en toile de fond la nouvelle compétition multipolaire pour l'accès aux matières premières. Comprenant des pistes alternatives pour en finir avec les cycles de violence et de pauvreté, il se veut une contribution tournée vers l'avenir.

03/2014

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Histoire internationale

La guerre du Kivu. Vues de la salle climatisée et de la véranda

Les images en provenance du Kivu se suivent et se ressemblent : des victimes civiles fuyant les zones de combat, des exactions et des viols perpétrés par toutes les forces armées impliquées dans le conflit, des Casques bleus plus observateurs qu'acteurs... Une guerre indissociable des événements au Rwanda en 1994. L'ombre du génocide plane toujours, même si le " droit de poursuite " de l'armée rwandaise contre les " génocidaires " aura surtout été la façade d'un pillage systématique et organisé de l'est du Congo. Si le vide politique à la suite de l'implosion de l'Etat n'a fait que compliquer la donne, il reste que la guerre couvait depuis longtemps. Dans une première partie, l'auteur décrit et analyse l'évolution du contexte politique et socio-économique au fil des décennies. Sont notamment abordées la dimension ethnique et la situation démographique caractérisée par des densités élevées. Vient ensuite le temps des seigneurs de la guerre - de Laurent-Désiré Kabila à Laurent Nkunda - et de bandes armées informes qui n'ont en général d'autre agenda que les razzias et le banditisme. La deuxième partie traite des " parrains " du Congo (ONU, Union européenne, : leurs injonctions diplomatiques sur la " bonne gouvernance " et la démocratie, la lutte contre la corruption, le déversement de millions de dollars en aide humanitaire, de multiples accords de cessez-le-feu et de paix, Des actions de la " communauté internationale " sans grand succès jusqu'à présent ! La question vient donc à l'esprit : le Kivu, véritable poudrière de l'Afrique centrale, pourra-t-il un jour s'en sortir ? L'auteur apporte des éléments de réponse, au-delà des propos convenus.

03/2010

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Photographie

Le Liban n'a pas d'âge (1920-2020). Edition bilingue français-anglais

Pour marquer la date du centenaire du Grand Liban en septembre 2020, nous publions un ouvrage qui rassemble une centaine de photographies d'une trentaine d'artistes libanais contemporains Chacun de ces artistes a choisi trois images de "son" Liban, accompagnées d'un court texte : images du siècle écoulé ou à venir, des cèdres millénaires aux camps de réfugiés, des ruines aux couchers de soleil, des folles nuits de Beyrouth aux portraits de famille, de l'exil au retour, de la contestation à l'a?rontement... Chacun de ces photographes pose ici un regard sur son pays des années de la reconstruction (à partir de 1990) à aujourd'hui. Ce livre réunit des photographes de renommée internationale tels Patrick Baz, Roger Moukarzel, Aline Manoukian, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige et ceux de la jeune génération telles Myriam Boulos, Cha Gonzales ou Rania Matar. Liste des photographes : Lamia Maria Abillama, Patrick Baz, Myriam Boulos, Grégory Buchakjian, Ghaleb Cabbabé, Roy Dib, Sirine Fattouh, Soha Ghandour, Cha Gonzalez, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Gilbert Hage, Ayla Hibri, Rasha Kahil, Houda Kassatly, Joe Kesrouani, Dalia Khamissy, Aline Manoukian, Rania Matar, Randa Mirza, Elias Moubarak, Roger Moukarzel, Clara Abi Nader, Serge Najjar, Hady Sy, Stéphanie Saadé, Lara Tabet, Camille Zakharia. Le livre sera accompagné également par un texte du jeune écrivain, Sabyl Ghoussoub (auteur du roman Le Nez juif) ; un texte de Georges Boustany enrichi d'images d'archives qui traverseront le siècle passé et un texte de Tarek Nahas. Un livre exceptionnel, tant par son contenu que par ses acteurs, à destination de tous publics, toutes générations, toutes sensibilités.

11/2020

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Histoire internationale

Le Kivu balkanisé. Miroir d'une mondialisation mafieuse

Le Kivu n'est pas une province du Rwanda, de l'Ouganda ou du Burundi, il appartient au Congo-Kinshasa et le restera. Dans son militantisme politique, l'auteur souhaite inciter ses compatriotes à s'indigner, en assumant leur responsabilité historique, pour que le Kivu ne soit pas annexé par les pays voisins. Les Kivutiens sont en deuil, plusieurs familles ont été touchées par l'insécurité grandissante, par les déplacements dans des camps de réfugiés, par les viols et les massacres de plusieurs d'entre eux commis dans celle province, par les génocides sexuels qui restent impunis. Devant l'ampleur de ces crimes, y a-t-il résilience et ressorts éthiques pour sortir des nombreux traumatismes que les habitants du Kivu affrontent depuis plusieurs années ? De ce fait, l'indignation n'aurait pas de solution, elle serait tout au plus apaisée en demandant aux Kivutiens de s'unir et de former des chaînes de fraternité et de solidarité, pour faire face aux nombreux traumas que connaît cette province. En Afrique, on ne vit jamais le deuil seul. Néanmoins, nous restons convaincus qu'aussi longtemps que, les génocidaires sexuels et autres criminels ne seront pas traduits en justice par des tribunaux indépendants (CPI ou autre), le Kivu ne retrouvera pas de paix. Aussi longtemps qu'il n'y aura pas de jeunes du Kivu pour s'enrôler dans l'armée et sécuriser leur province, nous pleurerons sans fin nos morts. Aussi longtemps que le gouvernement de Kinshasa ne sera pas renouvelé par des politiciens responsables, le Kivu balkanisé demeurera un champ de bataille et un réservoir de ressources pour les pays voisins.

07/2017

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Histoire internationale

Ethnies, Nations et développement en Afrique : quelle gouvernance ? Actes du colloque de Brazzaville (Congo), du 26 au 28 mai 2014

En 1962, quelques années seulement après que la parenthèse coloniale eut commencé à se fermer et que la pluie des indépendances eut commencé à s'abattre sur le continent africain, un agronome français, René Dumont en l'occurrence, osa ce pronostic : "l'Afrique noire est mal partie", qui fit alors l'objet d'un tonitruant ouvrage paru à Paris, au Seuil. Dès sa sortie, cet opus mobilisa toutes les énergies contre lui : que de protestations ! que de cris d'orfraie ! Pourtant, plus de cinquante ans après les indépendances, le continent africain est à la peine ; alors que le continent asiatique a fait des prouesses au point d'avoir vu émerger des dragons, l'Afrique patine ! L'explication : la mal gouvernance, qui peut se décliner en plusieurs travers : gestion patrimoniale des deniers publics, accaparement, par un groupuscule d'hommes et de femmes attachés au Prince, ses affidés, des biens publics, tentative d'éternisation au pouvoir, mais aussi gestion des pays sur une base ethnique ! Résultat : en 1994, le Rwanda connut une guerre effroyable qui emporta un million de personnes, pour l'essentiel des Tutsi et des Hutu modérés. Dans l'intervalle, d'autres pays faillirent vivre le même drame. Du fait de ses ethnies, l'Afrique fait face à un épouvantable écueil ! Elle n'arrive pas à se constituer en nations ! Elle ne parvient pas à se développer ! Il importait donc d'agir, de réfléchir. Voilà pourquoi une quarantaine d'universitaires, issus de l'Afrique centrale et de l'Ouest, mais aussi d'Europe, se sont réunis, pour échanger sur cette problématique, à la faveur d'un colloque.

04/2015

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Droit

L'apport de l'Afrique à la justice internationale pénale

Quel est l'apport de l'Afrique au mouvement de pénalisation qui traverse le droit international ? Telle est la question à laquelle cet ouvrage propose d'apporter des éclairages au travers de contributions de plusieurs experts. C'est avec la fin de la Guerre froide que la justice internationale pénale tonnait un nouvel élan. D'une part, les tribunaux d'Etats européens s'engagent, au titre de la compétence universelle, dans la poursuite de responsables de crimes commis notamment en Afrique et restés jusque-là impunis. D'autre part, les crimes en ex-Yougoslavie, puis au Rwanda, conduisent à la création par l'ONU de tribunaux pénaux internationaux ad hoc et le Statut de Rome donne naissance à la Cour pénale internationale à laquelle adhèrent rapidement la plupart des pays africains. L'enthousiasme initial à l'égard de cette nouvelle juridiction permanente s'effrite toutefois progressivement, tandis que l'Afrique représente la majorité des situations sous enquête, devenant ainsi le centre de gravité du mouvement de pénalisation du droit international. Les risques de politisation, les limitations de sa compétence et une efficacité vacillant au gré de la collaboration des Etats laissent la porte ouverte à d'autres formes de justice qui, en Afrique, se concrétisent, entre autres, par une justice transitionnelle, des tribunaux pénaux internationalisés et une chambre criminelle au sein de la future Cour africaine de justice et des droits de l'Homme, autant de facettes visant à répondre à l'aspiration d'une justice régionale par les Africains et pour les Africains, mais présentant de nombreux défis pour l'efficacité de la justice pénale aux niveaux national, régional et international.

12/2018

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Policiers

La loi des masques. Saison 1

Aux quatre coins du monde, une série de crimes aux mobiles mystérieux. Des assassinats implacables. Des meurtriers déterminés. Pourquoi ? Pour qui ? Vincent, ancien militaire au Rwanda devenu inspecteur chevronné, est envoyé en Namibie sur la scène de l'un d'entre eux. Entre fausses pistes, maigres indices et obscurs témoignages, l'enquête progresse difficilement mais, tenace et perspicace, Vincent persévère. Il bascule peu à peu au coeur d'une machination tentaculaire à l'échelle mondiale. D'abord intrigué, le super flic se révèle bientôt fasciné par un adversaire dont l'idéalisme est aussi radical que désabusé. Jusqu'à en perdre le contrôle... Au-delà du récit d'aventures ou du polar initiatique, La Loi des Masques est avant tout une réflexion autour des enjeux d'une planète en danger. Elle entraîne ses personnages - (en)quête et hors norme - du Pérou à l'Afrique australe, en passant par la Guyane et le Portugal ; de la savane arborée aux dunes ocres qui trébuchent dans l'Océan ; dans les écosystèmes les plus extrêmes de l'archipel canadien d'Haida Gwaii ou du désert du Namib. Engagés dans une course contre la montre, ils tentent, chacun à leur manière, de rendre ce monde meilleur. Pour son premier roman écrit dans l'urgence d'une prise de conscience, Chris Gindre livre un récit ample et ambitieux ainsi qu'une plongée envoûtante au coeur des espèces végétales, minérales, animales... et humaine. Porté par une plume précise et poétique, ce manifeste environnemental interroge de façon singulière sur les problématiques contemporaines, tout en posant les questions universelles du bien et du mal, des idéaux confrontés à la réalité et de la légitimité des causes justes.

05/2015

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Droit

Les mutations de la justice pénale internationale ?

L'organisation de la poursuite des responsables de crimes de masse se présente comme un phénomène contemporain, multidimensionnel et incertain. Un phénomène contemporain car si l'on met de côté le précédent controversé - mais néanmoins précieux - des Tribunaux militaires internationaux au sortir de la Seconde Guerre mondiale (Nuremberg et Tokyo), la justice pénale internationale est née il y a vingt-cinq ans seulement, lorsque le Conseil de sécurité créa le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Un phénomène multidimensionnel puisque, depuis la "renaissance" de la justice pénale internationale en 1993, ce sont trois générations de juridictions qui ont été inventées. Les deux Tribunaux pénaux internationaux (ex-Yougoslavie et Rwanda) ; neuf juridictions dites hybrides, mêlant aspects de droit interne et de droit international ; et une juridiction pénale internationale permanente, la Cour pénale internationale (CPI). Un phénomène incertain enfin car si la CPI s'affirme ainsi comme la pièce centrale de la justice pénale internationale, si elle fait pleinement partie du paysage institutionnel international, elle peine à correspondre à l'idéal du glaive et de la balance. Cet ouvrage, qui reprend les actes des troisièmes journées de la justice pénale internationale tenues à Paris 2 début 2018, revient ainsi sur plusieurs des mutations contemporaines du phénomène (la fermeture du TPIY, le bilan de la CPI vingt ans après la conclusion du Statut de Rome, le développement de certaines expériences nationales ou mixtes). Il rassemble les contributions de Bruno Cotte, Lara Danguy des Déserts, Emmanuel Decaux, Aurélia Devos, Joël Hubrecht, Philippe Kirsch, Flavia Lattanzi, Catherine Mabille, Frédéric Mégret, Remy Ourdan, Virginie Saint-James, Damien Scalia, Pascal Turlan et Muriel Ubeda-Saillard.

11/2018

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Violence

Comment sortir de la violence ? Enjeux et impasses de la justice transitionnelle

La justice transitionnelle désigne l'art de pacifier des sociétés au lendemain de périodes violentes - qu'il s'agisse de dictature, de guerres civiles, voire de génocides. Organisations internationales et conseillers des gouvernements l'ont élaborée à partir des années 1990. Poursuites pénales, dialogues, enquêtes et débats publics organisés par des commissions de vérité pour établir la réalité des exactions, réparations matérielles ou symboliques aux victimes, réformes du système judiciaire et des services de sécurité : il s'agit d'abord de rompre avec le passé. Les promoteurs de ces initiatives entreprennent aussi de " guérir " des sociétés perçues comme malades et d'offrir une reconnaissance à des victimes traumatisées. Ils entendent former pour l'avenir des individus apaisés et tolérants susceptibles d'assurer la paix. D'aucuns voient dans le développement important de ces diverses démarches une extension continue des droits humains et une contribution décisive à la fabrication de paix justes. Mais la violence peut-elle être assimilée à une maladie ? Par ces dispositifs d'apaisement, les criminels politiques sont-ils vraiment punis ? Que sait-on, au juste, de ce que veulent les victimes de violences politiques ? Cette enquête de vaste ampleur retrace l'émergence et l'essor de la justice transitionnelle, analyse les trajectoires de ses acteurs, scrute les écarts entre les déclarations morales consensuelles et les mises en oeuvre concrètes, de l'Argentine à l'Afrique du Sud, du Pérou au Rwanda. En interrogeant ses différents présupposés comme ses résultats concrets, elle déjoue nombre d'évidences et ouvre la voie vers une réflexion renouvelée sur les modalités de sortie de la violence et les déterminants de la paix.

05/2022

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Critique

Dostoïevski face à la mort, ou le sexe hanté du langage

L'oeuvre de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski hante la conscience européenne et mondiale depuis un siècle et demi (Nietzsche, Proust, Kafka, Nabokov, Berdiaev, Chestov, Soljénitsyne, Sarraute, Sollers, Visconti, Bresson, Kurosawa, Wajda et bien d'autres) et continue à fasciner le marketing hyperconnecté (16 versions en chinois de Crime et Châtiment). Le livre de Julia Kristeva dévoile la surprenante actualité du " grand Russe " , génie aussi tourmenté que prophétique. " Partout et en toutes choses, je vivais jusqu'à l'ultime limite, et j'ai passé ma vie à la franchir " , écrit-il à son ami le poète A. Maïkov en 1867. Il l'a fait, porté par sa foi orthodoxe dans le Verbe incarné, en réinventant ce pari sur la puissance de la parole et du récit qu'est le romanpolyphonique : pour braver le nihilisme et son double, l'intégrisme, qui gangrènent le monde sans Dieu et avec lui. Ses personnages extravagants, oscillant entre monstruosité pathétique et insignifiance d' " insectes " , pressentaient déjà la matrice carcérale de l'univers totalitaire qui se révéla dans la Shoah et le Goulag, et qui menace aujourd'hui par l'omniprésence de la technique. Vibrante osmose et vigilance tonique, l'oratorio de Julia Kristeva décrypte un Dostoïevski total et neuf, galvanisé par le langage. L'homme et l'oeuvre s'introduisent dans le troisième millénaire, où, enfin, " tout est permis " . Et les anxiétés des internautes rejoignent les sous-sols des démons dostoïevskiens. Essayiste, romancière, psychanalyste, Julia Kristeva, docteur honoriscausa de nombreuses universités, dont l'oeuvre est traduite dans beaucoup de pays - et intégralement aux Etats-Unis - a reçu en 2004 le prix Holberg, équivalent du Nobel pour les sciences humaines.

10/2021

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Lecture 6-9 ans

Kâna-ka-Mfumu. Le Petit Prince, édition en ciluba

Résumé en français : "J'ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu'à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s'était cassé dans mon moteur. Et comme je n'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours. Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étais bien plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'Océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait : - S'il vous plaît... dessine-moi un mouton ! " Résumé en ciluba : "Ke mundi mukole nkanyanyi, mudisombele ciyi menemene ne muntu wa kwambila yanyi ya munda, too ne cikondo cyamfwidi ndeke mu cipeela cya Sahara, kukaadi kupite bidimu bisambombo. Cyamu kampanda civwa cinyanguke munda mwa mootêr. Bu mumvwa mwende nkayanyi, ciyi nansha ne mulongolodi, même mwine kuditwa mu dilongolola dya mpane ne lutatu lwa bungi. Civwa bwalu bukole butambe, bwalu bwa lufu ne mooyo, bwalu mâyi a kunwa amvwa naau avwa makumbane amu bwa matuku matwe ku mwanda mukulu. Butuku bwa kumpala même kulaala mu lusenga, mutanci mule mutambe ne misoko ya bantu. Mvwa nkayanyi, bipite nansha muntu mupanduke ku mazuwa mafwile munkaci mwa mbuwu. Kadi fwanyikijaayi dipapuka dyanyi pangaabiiki mu dinda, pangumvu kaadîyi ka waku mushindu kambiisha, kamba ne : -? Bu wêwe mwa kwanyisha... nzoleleku mukooko ? ! "

11/2018

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Rwanda

Le génocide des Tutsi et les Églises rwandaises. Entre deuil et deni

Pourquoi certains secteurs des Eglises rwandaises ont-ils adopté une attitude ambiguë face au génocide des Tutsi en 1994 qui a coûté la vie à près d'un million de personnes ? Quelle part de responsabilité portent-elles dans ce gigantesque et effroyable massacre ? Comment ont-elles géré ensuite la mémoire du génocide ? En explorant ces questions pour la première fois en profondeur, ce livre révèle plus de diversité au sein des Eglises qu'on ne le reconnait généralement. Certains chrétiens ont pris des risques pour sauver des vies ; d'autres ont adopté sans réserve le point de vue du gouvernement intérimaire selon lequel les Tutsi étaient des ennemis du peuple, certains prêtres fournissant même une assistance aux assassins. Philippe Denis examine l'attitude de l'Eglise catholique, la plus importante et la plus complexe, et de l'Eglise presbytérienne, qui demandèrent publiquement pardon en décembre 1996 pour son silence durant le génocide. L'auteur propose une étude de cas sur le prêtre catholique français Gabriel Maindron, curé d'une paroisse de l'ouest du Rwanda, que les rescapés du génocide ont accusé ne pas avoir utilisé l'autorité morale dont il bénéficiait auprès des responsables et de certains des tueurs pour tenter d'arrêter les massacres. Les relations entre l'Eglise et l'Etat, très tendues sans qu'on puisse cependant parler de persécution, se sont progressivement apaisées, surtout après le synode de l'Eglise catholique préparatoire à la célébration du Jubilé de l'an 2000. Il reste que la mémoire du génocide des Tutsi demeure douloureuse et controversée dans les Eglises comme dans le reste de la société rwandaise.

04/2024

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Littérature étrangère

Inside

Psychothérapeute de talent à Montréal, Grace tombe par hasard, alors qu'elle skie pour se changer les idées, sur le corps inanimé d'un homme qui vient de faire une tentative de suicide. Elle n'hésite pas à secourir ce mystérieux inconnu mais réalise très vite que ses sentiments pour lui ne sont pas aussi simples qu'elle veut bien l'admettre. Se remettant tant bien que mal d'un divorce douloureux, Grace se sent irrésistiblement attirée par cet homme qui semble cacher tant de choses. Entre-temps, une de ses patientes, Anne, une adolescente troublée qui vient d'avorter, s'enfuit à New York pour faire du théâtre. Quand elle trouve, quelques années plus tard, une jeune fugueuse enceinte réfugiée dans le hall de son immeuble, Anne ne peut s'empêcher de la recueillir chez elle. Pour le meilleur et pour le pire. Mitch, thérapeute à la dérive et ex-mari de Grace, fuit le bonheur de peur qu'il ne se sauve. Il quitte la femme dont il est amoureux et part en mission dans une communauté en difficulté de la région arctique. A son retour, une vieille amie lui apprend que Grace a été victime d'un accident de voiture. Immobilisée, cette dernière a besoin d'aide, notamment pour s'occuper de sa petite fille. Peut-on renouer des liens après dix ans d'absence ? A l'intérieur se déroule sur une décennie, nous promenant de Montréal à New York en passant par Hollywood et le Rwanda. Ce roman nous offre une fresque intimiste qui touche par sa justesse et sa sensibilité. A travers ces différentes destinées cahotées, Alix Ohlin s'interroge sur notre identité, sur ces failles sur lesquelles chacun de nous se construit malgré tout, jour après jour, envers et contre tout. Répétitions, échos, variations : qui sommes-nous réellement à l'intérieur ?

08/2013

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Sociologie

L'immigration humanitaire. Némésis de l'Europe compatissante

Actes du colloque du 3 avril 2014 de l'Institut de Géopolitique des Populations. L'immigration clandestine est celle qui se joue des frontières, des passeports, des visas, des douanes pour pénétrer à toute force par terre, mer, ou même air, sur le territoire ardemment désiré, en l'occurrence l'Europe, porteuse de sécurité, de bien-être et de félicité. L'immigration humanitaire, sa soeur jumelle, est celle qui déploie tous les moyens, aide, assistance, secours divers pour l'aider à réaliser ce projet et faciliter l'accueil de clandestins. En termes quantitatifs, on jugera sans doute que ces flux sont négligeables, quelque dizaines de milliers par an, en regard du total de la population européenne. Mais ce serait oublier que ce sont quelque 800 000 candidats à l'émigration qui sont massés aux frontières de l'Europe, attendant l'occasion favorable. Et ces milliers seront demain des millions et des millions si les prévisions de l'ONU portant sur une Afrique noire de 3, 6 milliards d'hommes en 2100 se révèlent exactes. En attendant ces immigrés non voulus pèsent déjà fort lourdement sur les comptes sociaux. Qu'en sera-t-il demain ? Et que fait l'Europe aux frontières poreuses, pénétrable en tous sens grâce à l'espace de Schengen, inerte et impuissante car lourdement empêtrée dans ses contradictions, face à ce tsunami démographique en puissance ? Rien ou si peu, espérant que les choses s'arrangeront d'elles mêmes, telle l'autruche de la légende. Intervenants : Jean-Paul Gourevitch, Expert et essayiste Philippe Millau, HEC, Chef d'entreprise Yves Marie Laulan, Président de l'Institut de Géopolitique des Populations Jean-Yves Le Gallou, Président de Polémia Françoise Monestier, Chercheur en sciences sociales André Pertuzio, Ancien conseiller auprès de la Banque mondiale André Posokhow, Spécialiste de l'Afrique Philippe Randa, Ecrivain, éditeur Guy Vidal, Ancien haut fonctionnaire

09/2015

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Histoire internationale

LA GUERRE DES GRANDS LACS. Alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale

La victoire dans la guerre qui, en 1996-1997, a porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir au Congo-Kinshasa, a été la conséquence de deux facteurs : d'une part, la grande faiblesse de l'armée zaïroise, déliquescente à l'image de l'Etat ; d'autre part, la mise en œuvre d'une formidable coalition régionale. Alors que les prémisses de l'instabilité étaient présentes depuis longtemps, la guerre menée sous les auspices du Rwanda et de l'Ouganda d'abord, et de l'Angola ensuite a eu des effets géopolitiques majeurs. La région des grands lacs d'Afrique centrale se trouve aujourd'hui au cœur d'une vaste recomposition aux retombées continentales. L'avènement de Kabila n'a pas résolu les deux grands problèmes qui avaient engendré la "rébellion des Banyamulenge" : la sécurité des voisins orientaux de la RDC et le statut des populations rwandophones. Lorsqu'une nouvelle guerre éclate en août 1998, la fragilité des alliances de convenance s'exprime immédiatement. Les coalitions se mettent à glisser et l'allié d'hier est l'adversaire d'aujourd'hui. Débute alors ce que Susan Rice a appelé la "première guerre mondiale africaine", qui implique, directement ou indirectement, une dizaine de pays. Les phénomènes observés pendant ces deux guerres successives - désétatisation, déterritorialisation, criminalisation, désengagement de la communauté internationale - traduisent la disparition de l'ordre postcolonial en Afrique. Pour les acteurs locaux, régionaux et internationaux, opérant dans un contexte de mondialisation, le bénéfice rapide réalisé dans des enclaves est bien plus important que des questions de souveraineté formelle. La bipolarisation ethnique, l'ampleur des crimes contre l'humanité, la faiblesse de l'Etat congolais et l'instabilité de la plupart de ses voisins augurent mal d'une solution pacifique durable dans la région des grands lacs et plus généralement en Afrique centrale.

11/1999

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Littérature française

La chanson de l’aube

La chanson de l'aube est un hymne aux couleurs de la vie, des plus sombres aux plus vives, qui, dans une langue forgée au feu de l'expérience de rescapé, puise dans la fiction romanesque les ressources permettant de rendre audible l'indicible. Le Rwanda, avant, pendant et après le génocide à travers l'histoire de Laurien, cet enseignant qui a eu un peu trop de chance dans sa vie : un mariage heureux avec Mireille, deux magnifiques enfants et un métier qui lui assure un avenir meilleur que celui de ses parents.
Pourtant, Laurien s'inquiète. Ses voisins le regardent avec une jalousie grandissante. Et ce qui n'était qu'une inquiétude diffuse se mue en peur. Il sent le danger grandir autour de lui et des siens. Il a peur de ces autres qui ont de la haine dans le regard et de plus en plus de violence en eux. Et puis vient le génocide. Il faut lutter mais il est difficile de conserver cette envie de vivre au milieu de tant d'horreurs.
L'horreur qui est partout et qui semble ne jamais finir. Et lorsque l'on croit avoir vu le pire, il nous attend un peu plus loin. Un roman témoignage, contre l'oubli Un récit d'une rare beauté où le génocide est présenté avec un grand réalisme, où le pire côtoie le meilleur, où l'amour se mêle à la haine et où le merveilleux des croyances anciennes fréquente la plus cruelle vérité. C'est aussi et surtout un roman où la fiction, parfois entrecoupée de récits factuels sur la guerre qui a accompagné cette tragédie, permet de prendre la mesure de ce qu'a été le génocide et le traumatisme qu'il a engendré, depuis sa mise en place jusqu'à ses conséquences dans le quotidien des Rwandais.

03/2014

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Actualité et médias

Macron, le disrupteur. La politique étrangère d'un président antisystème

Critique de l'Otan en état de " mort cérébrale ", opposition violente au président turc Erdo?an, tentative de rapprochement avec la Russie... Après avoir réussi un blitzkrieg à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a voulu renverser l'échiquier international. Sous la Ve République, la politique étrangère est un domaine réservé du chef de l'Etat. Mais Emmanuel Macron a poussé à l'extrême cette particularité française au sein des démocraties. Adepte du pragmatisme et de l'efficacité, il a souvent agi seul, et a multiplié les coups en contournant les administrations, notamment le ministère des Affaires étrangères, et en s'appuyant sur de petites équipes ad hoc. Les résultats de cette méthode sont mitigés. Il a scellé la réconciliation avec le Rwanda et fait bouger les lignes en Afrique ; il a aussi donné une nouvelle impulsion à l'Europe, malgré les désaccords profonds avec l'Allemagne. Mais la politique de rapprochement avec la Russie a été un échec ; la France s'est aliéné une partie des pays d'Europe centrale et orientale, et n'a pas réussi à reprendre la main au Moyen-Orient. La plupart de ces revers sont dus au fait que la France ne peut plus, seule, exercer son influence dans le monde. C'est la principale faiblesse d'Emmanuel Macron : ne pas savoir s'appuyer sur ses partenaires pour créer du consensus. Alors que la France vient de prendre la présidence de l'Union européenne, c'est surtout sur son bilan européen qu'il sera jugé. Et l'histoire n'est pas encore écrite. Une analyse passionnante de la politique étrangère d'Emmanuel Macron, bourrée d'anecdotes, de révélations et d'entretiens, notamment avec le président lui-même.

01/2022

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Littérature étrangère

Le souffle de l'harmattan

Mahamat Moustapha est né à Bogo dans la zone frontalière entre le Cameroun et le Tchad. Peu après sa naissance ses parents divorcent. Il est élevé par sa tante paternelle qui lui préfère le nom tendre de Baba. Ses études secondaires achevées, il entre, en 1973, à l'Ecole nationale d'administration du Tchad. La même armée, il obtient le Grand Prix du Concoure théâtral interafricain avec Makarie aux épines (édité en 1979 par NEA/CLB). Plus tard, à l'issue du 11e Concours, il est cette fois récompensé par le Prix spécial du jury pour Le Commandant Chaka (édité en 1983 par Hatier). A sa sortie de l'ENA, en 1975, il est nommé préfet adjoint du Chari-Baguirmi et en 1977, il bénéficie d'une bourse pour reprendre ses études à l'Institut international d'administration de Paris. Il préparait une thèse de droit international quand, en 1982, il meurt à l'âge de 30 ans, à la suite d'un accident. Le roman qu'il nous laisse est le récit d'une amitié commencée au lycée et poursuivie jusqu'à l'âge adulte entre Haroun, musulman, fils d'un éleveur du nord du pays et Ganda, chrétien, fils d'un vétérinaire originaire du sud. L'histoire débute dans une petite ville sahélienne de province où les deux garçons sont au collège. Ils ont une quinzaine d'années. Surviennent la sécheresse (1974), le départ des garçons avec leurs parents vers la capitale Fort-Lamy en train de devenir N'djaména, le baccalauréat, l'université, la chute du dictateur Tombalbaye (1975), la guerre civile de 1979. Les engagements politiques et les événements familiaux s'entremêlent, les prises de positions idéologiques s'affirment jusqu'à l'absurde. La parution de ce livre est importante pour le Tchad mais aussi pour l'Afrique francophone qui compte un véritable écrivain de plus.

06/2000

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Histoire de France

Auschwitz en héritage ? D'un bon usage de la mémoire, Edition revue et augmentée

La Shoah suscite aujourd'hui un sentiment de trop-plein et de saturation (déjà à l'œuvre en 1946, ce que l'on ignore généralement). En parle-t-on trop ou mal ? La question politique, esquivée, laisse la place à un lamento éploré. Ainsi évite-t-on d'interroger les structures de pensée d'un monde occidental, et germanique au premier chef, qui a conduit à ce désastre. L'histoire de la Shoah, présentée et affadie sous la forme d'une religion civile (couplée au culte des droits de l'homme), induit l'idée erronée d'une parenthèse barbare. Or, Auschwitz n'est pas l'aboutissement de l'" intolérance " ni même du seul antisémitisme. Mariage de l'archaïsme et d'une certaine modernité, cette catastrophe demeure impensable sans référence au darwinisme social et racial, à l'eugénisme négatif, à l'impérialisme, au colonialisme et au racisme comme politique d'Etat, à la substitution enfin du biologique et de l'économique au politique. Comprendre le cheminement qui mène à Auschwitz ne revient ni à absoudre les criminels, ni à légitimer le crime, ni même à tourner la page. Interroger les phénomènes de mémoire collective autour de la Shoah (en particulier en France, aux Etats-Unis et en Israël), c'est montrer comment la mémoire, parce qu'elle sélectionne les faits, est un enjeu politique. Qu'elle est par conséquent souvent vaine, comme l'a montré le génocide des Tutsis du Rwanda (1994) au moment même où les Etats-Unis - qui refusèrent d'intervenir - venaient d'inaugurer à grands renforts lyriques de " Plus jamais ça ! " l'Holocaust Memorial de Washington... A mille lieues de l'idéologie de la victime et du compassionnisme, il s'agit de proposer une autre leçon d'histoire : en réhabilitant le questionnement historien et politique, en interrogeant les liens de la culture et de la barbarie...

10/2003

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Sciences politiques

La fabrication de l'ennemi. ou Comment tuer avec sa conscience pour soi

"Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d'ennemi !", avait prédit en 1989 Alexandre Arbatov, conseiller diplomatique de Mikhaïl Gorbatchev. L'ennemi soviétique avait toutes les qualités d'un "bon" ennemi : solide, constant, cohérent. Sa disparition a en effet entamé la cohésion de l'Occident et rendu plus vaine sa puissance. Pour contrer le chômage technique qui a suivi la chute du Mur, les Etats (démocratiques ou pas), les think tanks stratégiques, les services de renseignements et autres faiseurs d'opinion ont consciencieusement "fabriqué de l'ennemi" et décrit un monde principalement constitué de menaces, de risques et de défis. L'ennemi est-il une nécessité ? Il est très utile en tout cas pour souder une nation, asseoir sa puissance et occuper son secteur militaro-industriel. On peut dresser une typologie des ennemis de ces vingt dernières années : ennemi proche (conflits frontaliers : Inde-Pakistan, Grèce-Turquie, Pérou-Equateur), rival planétaire (Chine), ennemi intime (guerres civiles : Yougoslavie, Rwanda), ennemi caché (théorie du complot : juifs, communistes), Mal absolu (extrémisme religieux), ennemi conceptuel, médiatique... Comment advient ce moment "anormal" où l'homme tue en toute bonne conscience ? Avec une finesse d'analyse et une force de conviction peu communes, Pierre Conesa explique de quelle manière se crée le rapport d'hostilité, comment la belligérance trouve ses racines dans des réalités, mais aussi dans des constructions idéologiques, des perceptions ou des incompréhensions. Car si certains ennemis sont bien réels, d'autres, analysés avec le recul du temps, se révèlent étonnamment artificiels. Quelle conséquence tirer de tout cela ? Si l'ennemi est une construction, pour le vaincre, il faut non pas le battre, mais le déconstruire. Il s'agit moins au final d'une affaire militaire que d'une cause politique. Moins d'une affaire de calibre que d'une question d'hommes.

09/2011

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Littérature française

Ainsi pleurent nos hommes

Un premier roman magistral qui raconte la dérive de l'histoire d'amour entre Erika et Vincent au Rwanda, 25 ans après le génocide des Tutsis. Kigali, 2018. Depuis sa rupture avec Vincent, Erika vit sur un fil. Elle décide alors de se faire hara-kiri par l'écriture, d'adresser à sa soeur des lettres pour " exorciser de son corps " un amour-dévastation qui l'habite encore. Elle raconte son histoire, mais également celles des êtres fragiles auxquels elle est attachée, qui eux aussi tentent de vivre. Avec James, frère second hand, Manzi, le séduisant karatéka, Mzee Idelphonse, Maman Colonel, Tonton Damas, les coeurs débordants comme la mousse des bières décapsulées au bar L'Église, ils reconstruisent une nouvelle famille qui illumine ce roman. Du pays aux mille collines florissantes, où après le génocide des Tutsis chacun a été forcé de tourner la page, Dominique Celis montre que derrière la rhétorique officielle d'unité nationale chacun a " incarcéré ses peines à perpète ". Des blessures sans cesse ravivées lorsque l'on peut croiser les bourreaux du passé au détour d'une station-service ou sur la rive calme du lac Kivu. . . Les deux amants sont hantés par le souvenir de leurs disparus des massacres de 1994 : ses tantes pour Erika, toute sa famille pour Vincent. Dans une langue vive et inventive, à la scansion fiévreuse, Erika partage la singulière histoire d'un amour qui tente de résister à cette fatalité tragique. Même lorsque Vincent se sépare d'elle, la passion charnelle qui les domine ne faiblit pas, et c'est une femme vibrante de regrets, encore taraudée par le désir, qui rédige ces lettres, puisque sur sa peau " rien ne veut s'effacer ".

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Romans noirs

88

Une découverte qui pourrait changer le cours de l'histoire. 1992. Dans les archives souterraines du KGB, l'agent Alexei Soloviev découvre, par hasard, un testament secret d'Adolf Hitler saisi dans son bunker par l'Armée rouge après son suicide. Vingt-huit ans plus tard, des troubles inhabituels dans les milieux islamistes en relation avec des organisations néo-nazies conduisent la jeune analyste des services de Renseignement, Melany Carson, à infiltrer un groupe de suprémacistes en Pennsylvanie. Une découverte aussi terrifiante qu'inattendue va l'entraîner dans une dangereuse aventure avec son nouveau compagnon, Jeff Cartright. Des nazis plonges dans les sociétés secrètes et l'occultisme Les expéditions nazies au Tibet dans les années 30 auraient-elles permis à Himmler de retrouver le texte original du Karma de Kalachakra, une oeuvre ésotérique attribuée au Bouddha lui-même, qui permet aux émules du Dalaï-Lama de trouver la réincarnation de leur leader ? Des néo-nazis, dont le signe de ralliement est le nombre "88", un 8 pour chaque "H" de "Heil Hitler" auraient-ils réussi à prendre le contrôle de plusieurs organisations terroristes, avec pour projet commun de bouleverser l'ordre mondial et, peut-être, ressusciter le Troisième Reich ? Une traque haletante sur fond d'actualite et de faits historiques. Tandis que Melany et Jeffrey tentent de retrouver Alexei Soloviev, seul à connaître les dernières volontés d'Hitler, un nouveau "printemps islamiste" secoue l'Indonésie et ses deux cents millions d'habitants. Mais qui est vraiment Habib Saragih, mystérieux leader du mouvement révolutionnaire dont les moyens financiers paraissent illimités ? De Washington à la Pennsylvanie, de Boston à Moscou, de l'Allemagne de l'Est à Banda Aceh et la jungle étouffante de Sumatra, 88 entraîne le lecteur dans une aventure haletante dans laquelle la réalité dépasse souvent la fiction.

02/2021

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Espionnage

Des Sex Pistols à l'Intifada. Confidences d'un officier israélien du renseignement

Témoignage sur la vie d'un officier du renseignement d'Israël et les actions secrètes menées par l'auteur aux quatre coins du monde et sur lesquelles il lève pudiquement un coin du voile. Il y a une forte dose d'espoir et de désespoir dans ce livre qui offre une occasion de sortir des lieux communs.Comment la narration d'un parcours militaire au sein de Tsahal se fait oeuvre littéraire destructrice de bien des idées préconçues sur l'armée, Israël mais aussi sur la littérature elle-même. Au départ, ce récit autobiographique, bilan personnel d'un parisien de 68 devenu officier des services secrets israéliens, ne devait être que la chronique d'un révolté. Mais il avait des comptes à régler avec les gens : les israéliens, les Sex Pistols, Arafat, sa concierge, Henri Michaux, les femmes, un bébé du Rwanda, le prophète Moïse... Alors, ses " confessions " sont devenues le bilan d'une époque dingue. A travers jungles et palaces, en passant par Normale Sup' et le lycée Henri IV, de Manaus à Gaza, de Manhattan à Bogota, ce n'est pas qu'un aventurier qui roule sa bosse : c'est l'histoire qui roule l'aventure. C'est la totale : thriller, provocation, voyage, poésie. C'est l'actualité brûlante, le danger, un certain opportunisme, le vécu, l'absinthe et les Uzis...de l'art en direct ! Le soldat juif qui a bu le café avec Pinochet, Dick Cheney et le Prince de Thaïlande s'explique enfin dans un immense clin d'oeil et avec un style d'écriture inattendu. Alors, oubliez tout ce que vous croyez savoir des arabes, des juifs et des punks, de la guerre et de Dada.

01/2021

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Histoire de France

L'honneur au service du diable. Crime de guerre et cruauté ordinaire

Les hommes démontrent depuis des milliers d'années qu'ils sont capables d'une cruauté extrême. Les guerres qu'ils livrent ont de tout temps engendré les conditions idéales pour les actes de barbarie les plus innommables. L'abomination des camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale a irrémédiablement choqué, entraînant les définitions fondamentales des notions de crime de guerre et de crime contre l'humanité. Mais comment se positionner par rapport à ces actes, lorsque l'on constate, septante ans après Nuremberg, après le Viêt-Nam, le Rwanda, l'ex-Yougoslavie et tant d'autres conflits, que les tribunaux internationaux servent en fin de compte, lorsque les drames sont consommés ? Comment envisager le poids des responsabilités alors que tant d'autres crimes de guerre restent impunis, hors du champ des caméras ? Le cas du Generalleutnant de la Wehrmacht Hans Schaefer, mis en lumière par l'historien Claude Bonard sur la base des témoignages d'acteurs de la bataille de Marseille, permet de se pencher sur le cas très concret d'un officier appartenant au camp des vaincus et ayant servi tant sur le front de l'Est qu'en France. Appartenant à une caste de militaires imprégnée d'honneur et de fierté, ce général de division ne devait pas être poursuivi par la justice des vainqueurs d'après-guerre puisque considéré innocent des crimes perpétrés par les nazis. Un soldat de métier ordinaire ? Dans la foulée des recherches de Claude Bonard sur le "cas" Schaefer, cet honneur au service du diable permet aux historiens Olivier Meuwly, Hervé de Weck et Christophe Vuilleumier de mener une réflexion sur la guerre, les combattants et l'imprescriptibilité des crimes de guerre.

09/2016

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Récits de voyage

L'Afrique qui vient

Un monde meurt, et avec lui bien de nos repères – un autre monde naît, dans le tumulte et le chaos, mais avec une formidable énergie. Et une nouvelle Afrique, qui entend prendre sa place dans le siècle qui commence. Une Afrique qui met à mal nos discours convenus. Une Afrique dont les artistes, les écrivains, les poètes, nous dessinent aujourd’hui les contours. Lisez-les : ils nous parlent aussi de nous-mêmes, et de notre futur. 28 écrivains, nous disent ici, à travers 28 nouvelles, cette Afrique qui vient, surprenante, inquiétante, fascinante : un continent entier qui se met en marche, et dans le mouvement, s’invente. Parmi eux, des auteurs aujourd’hui de grand renom mais aussi la nouvelle vague des auteurs africains qui vont être les révélations des années à venir, et imposent des voix nouvelles. Nés après l’indépendance, ils ont grandi dans le cauchemar des génocides, sous le joug des dictatures, contraints souvent à l’exil. Le génocide de 1994 au Rwanda aura été un tournant : la fin de l’innocence, des paradis perdus, des discours seulement victimaires quand l’Afrique découvre sa capacité à s’autodétruire. Le nouvel espace romanesque africain n’est plus, sur place, celui du village, de la répétition du discours anti-colonialiste, du mythe d’une Afrique à retrouver, de la tradition, mais celui tout à la fois de l’exil et celui de la ville, monstrueuse, hybride, tentaculaire, où s’expérimentent également, mais d’une autre manière, métissage et multiculturalisme, se met en place un univers créole. La ville, où s’invente, au-delà du roman, une culture de la rue, slam, hip-hop, rap, par laquelle la jeunesse exprime sa révolte et ses espoirs. Lisez-les : ils vont vous étonner.

02/2013