Recherche

Retrouvailles

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Nu intérieur

"Je vivais depuis dix ans avec une femme remarquable". Rien n'aurait en effet menacé ce couple moderne, indépendant, construit sur l'amour et le respect de l'autre, si lui ne s'était laissé subjuguer par une partenaire de danse dans un cours de tango. Lui, c'est le narrateur de cette histoire passionnelle, il est architecte et n'est jamais nommé par son prénom. La danseuse d'un soir, une photographe d'origine polonaise, s'appelle Ellénore. Dès leur rencontre s'installe entre eux une relation charnelle d'une rare intensité, qui le plonge dans l'impatience permanente de leurs retrouvailles. Impatience dont se joue la jeune femme qui, de dérobade en fausse distance, exerce une véritable emprise sur cet homme incapable de choisir entre sa compagne et son amante. Leur passion soumise à la question - je serai donc toujours ta geisha ? - et au doute - dois-je quitter l'Une (c'est ainsi qu'il dénomme sa compagne) ? - est de plus en plus tourmentée. Et leur désir est de plus en plus entravé par les peurs, les fantasmes et les souffrances morales. Nu intérieur s'inspire à l'origine d'une lecture d'Adolphe, ce roman de Benjamin Constant, publié en 1816, qui posait la question de la responsabilité en matière amoureuse. Mais, deux siècles et quelques révolutions plus tard - la libération des moeurs, la psychanalyse et le féminisme -, l'amour est devenu une affaire individuelle. Dans une alternance subtile d'humour et de réflexions sérieuses, Belinda Cannone s'intéresse ici principalement au désir, sa naissance dans l'intime et la force de son déploiement.

02/2015

ActuaLitté

Histoire internationale

La République de Moldavie. Un Etat en quête de nation

Vingt ans après la proclamation de son indépendance, la République moldave est toujours là, son maintien ne manquant pas de désavouer ses détracteurs. L'Etat moldave, devrait-on plutôt dire en parlant de ce pays de quatre millions d'habitants enclavé entre l'Ukraine et la Roumanie, puisque la nation moldave continue d'être traversée de tendances contradictoires et de faire l'objet d'âpres controverses. Pourtant, la moldavité a été promue tous azimuts, surtout par les dirigeants du Parti des communistes de Moldavie au pouvoir entre 2001 et 2009. La sortie d'empire entamée à la faveur de l'implosion du système soviétique a soulevé de nombreux problèmes, ajoutant au malaise créé par les retrouvailles ratées avec la Roumanie voisine. Versant oriental de la principauté de Moldavie aux confins de l'Empire ottoman, puis région administrée par l'autocratie tsariste entre 1812 et 191?, province roumaine pendant l'entre-deux-guerres, rattachée ensuite à l'Union soviétique, la Bessarabie d'antan doit aujourd'hui puiser dans cet héritage paradoxal pour trouver sa voie dans le monde moderne. Auteur avec Nicolas Trifon de "La Moldavie ex-sovietique" paru en 1993 aux éditions Acratie, au lendemain de la guerre sur le Dniestr, Matei Cazacu, chercheur au CNRS, revient sur l'histoire longue de ce pays. Pour sa part, N. Trifon scrute les processus identitaires et politiques à l'ouvre de nos jours, au travers notamment de l'élément qui cristallise toutes les haines : la langue. L'ouvrage comporte quatre volets : " Du renouveau roumain au compromis indépendantiste " ; " Guerre et paix des langues sur fond de malaise identitaire " ; " Histoire de la Moldavie orientale ou Bessarabie " ; " La Moldavie indépendante ".

09/2010

ActuaLitté

Fantasy

La Brigade du surnaturel Tome 2 : Le Jardin des Hespérides

Claire et Keziah sont de retour ! Mais si le duo fête ses retrouvailles, ce n'est pas entre des draps blancs, mais au beau milieu d'un bain de sang... Les sept plaies de l'Enfer se déchaînent sur le monde depuis que la clé du Jardin des Hespérides a disparu et que l'équilibre est rompu. Car, alors que se pressent sur la Terre et le Ciel grenouilles et pluies de sang, Satan vient de jouer un magistral coup de poker : en direct, il fait le plus gros des coming-out jamais télévisés, celui de l'existence des Surnaturels ! Désormais, l'Humanité découvre qu'elle n'est pas seule, et que la fin des temps est une course contre la montre que seul un duo de choc peut éviter en retrouvant une petite clé volée... Mais par qui ? Et surtout, pourquoi ? Claire et Keziah, réunis pour l'occasion au sein de la toute nouvelle "Programme Interespèces" , sont les deux limiers chargés de faire le ménage et de ramener l'ordre et la clé... A moins que leur duo passionnel et électrique ne crée plus de chaos que l'Enfer lui-même n'aurait engendré... ! Une fin du monde programmée, une quête désespérée, un méchant vicieux, un duo de choc et une enquête qui remonte le temps aussi vite que se déchaînent les passions, voilà le cocktail explosif que propulse avec malice Floriane Impala dans ce nouvel opus. Croisez American Gods et l'Apocalypse, passez tout ça à la bombe fluo de la romance et de l'urban fantasy, et vous obtenez le tome 2 de La Brigade du Surnaturel ! Passionné, vilain, haletant !

06/2023

ActuaLitté

Littérature francophone

Dans l'ombre des souvenirs

"... Paul, est-ce vrai ce qui nous arrive ? Nous revoir ainsi au bout de nos vies... J'ai peine encore à y croire. Et pourtant, au bout de l'allée, c'est bien toi que j'ai vu venir vers moi. Non, pas vers moi. Vers personne à vrai dire. Tu marchais. Tu avançais. Peu importait vers qui tes pas te menaient ; qui était au bout du chemin ; qui te regardait : il n'y avait plus personne vers qui tu allais... Je l'ai compris au premier face à face de ces étranges retrouvailles : elle était en toi la grande faucheuse ! Pas celle qui coupe les vies d'un coup tranchant, mais celle qui, sournoisement, glane une à une les pensées et les souvenirs, les emmêle, les met en gerbe pour en faire de grands feux. Jusqu'à laisser se calciner doucement tout ce qui fit une vie ; jusqu'à faire "champ brûlé" de tout le passé de celui qu'elle étreint". (p. 9) Et ce sont les traces de ce passé-là que Lucie, la narratrice, ne veut pas voir disparaître tout à fait. Avec elle, vont ressurgir l'Histoire et les histoires dramatiques qui ont marqué sa jeunesse liée à celle de ce Paul qu'elle vient de retrouver, atteint de la maladie d'Alzheimer : leur amour né dans cette guerre 1940-45, les déchirures qui suivirent dans de l'après-guerre, et puis sa quête pour retrouver l'enfant qui lui fut enlevé dès sa naissance dans l'une de ces "Fontaines de Vie" ou Lebensborn, ces maternités nazies conçues pour générer des êtres de race pure...

09/2021

ActuaLitté

Livres rabats, tirettes

Je vais à la crèche

La journée à la crèche, la séparation et les retrouvailles : Je grandis avec Milan accompagne le tout-petit dans ces moments-clés de sa vie et de celle de ses parents. Ce matin, c'est maman qui emmène bébé à la crèche. Bébé pose ses affaires dans son casier et fait un câlin à maman. Pendant la journée, il fait plein d'activités. Après la peinture c'est l'atelier motricité : il escalade le cube et zou ! il glisse sur le toboggan. Maintenant il a faim. Avant de déjeuner il va au lavabo se laver les mains et puis il rejoint les copains. C'est l'heure de la sieste, bébé prend doudou : ahhh ! il baille allongé sur son petit lit, puis il ferme les yeux, apaisé. Après le goûter, bébé joue en attendant l'heure des papas et des mamans : youpi ! papa est là ! Au revoir les copines et les copains, à demain ! En manipulant les tirettes, les glissières ou la roue l'enfant anime chaque étape de la journée à la crèche et devient acteur de son histoire. Grâce au fil narratif, l'enfant suit facilement l'histoire qui se déroule et prend vie sous ses yeux. Il s'identifie au personnage à travers les illustrations vivantes et tendres d'Ilaria Falorsi. Des histoires mettant en scène le quotidien de bébé et suscitant l'identification grâce à l'image et aux textes écrits à la première personne. Des animations spécialement adaptées aux tout-petits associant l'enfant et le parent dans une lecture vivante et participative. Une offre parfaitement adaptée aux plus jeunes de nos lecteurs.

10/2021

ActuaLitté

Grossesse et maternité

Après la césarienne... un chemin de guérison pour la maman et l'enfant

Un ouvrage essentiel pour briser le silence autour de la césarienne et permettre une compréhension, une acceptation et une guérison de la blessure physique, émotionnelle, énergétique et relationnelle. Un livre inédit et nécessaire à propos d'un acte chirurgical qui concerne une naissance sur cinq en France, et qui est très souvent subi en silence par la femme. L'auteur, ostéopathe spécialisé dans la prise en charge globale des cicatrices, propose d'aider les femmes à sortir de ce silence avec de véritables propositions thérapeutiques douces pour guérir la femme et la mère, et réparer le lien mère-enfant. Qu'il s'agisse d'une césarienne en urgence, programmée ou désirée, il y a toujours le sentiment de " quelque chose qui manque " et une blessure physique qui a des répercussions profondes. Cet ouvrage propose d'en prendre soin et donne les pistes pour amorcer le travail de retrouvailles et de réconciliation avec soi-même. Qu'est-ce que la césarienne ? Quelles sont ses conséquences sur le plan physique, émotionnel, énergétique et relationnel ? Quel sens lui donner ? Quelles blessures cette cicatrice cache-t-elle parfois ? L'auteur explique en détails ce qu'est la césarienne sur le plan physiologique, puis propose de découvrir la technique novatrice de l'harmonisation globale des cicatrices qui permet une prise en charge holistique des conséquences de la césarienne et conduit à vivre un véritable " accouchement énergétique " et un ré-empuissancement de la femme. De nombreux récits et témoignages de femmes viennent étayer l'ouvrage, qui est mis en images par l'illustratrice Esther Loubradou. La trentaine de planches BD qui accompagnent l'ouvrage peuvent se lire comme un résumé de celui-ci.

03/2022

ActuaLitté

Romans de terroir

Un repas de famille

Chaque 12 juillet chez les Nègre se tient le repas familial, incontournable soirée de retrouvailles sous l'égide de la mère et du fils aîné, Antoine, qui mènent la cérémonie de main de maître. Sauf que, cet été-là, la plus jeune des filles, Eva, qui avait brutalement quitté la propriété pour des raisons obscures au lendemain de son bac, vient tout aussi brusquement de réapparaître et risque bien de jouer les trouble-fête. Après seize ans d'absence et autant de silence, on ne revient pas par hasard. Au fur et à mesure que se déroule le repas, Eva retrouve l'inquiétante étrangeté qui enveloppait jadis les siens et qui lui donne la certitude que quelque chose ne tourne pas rond. Elle, la petite dernière, la retardataire, le morceau irrécupérable, la disparue, la revenue, elle est sûre qu'il s'est passé un jour, sur l'exploitation, quelque chose d'insupportable dont elle a été le témoin et la victime. Mystérieuse Eva, qui porte en elle un secret et un chagrin que l'errance à travers le monde n'a su ni effacer ni apaiser. Seule la rencontre, en Hongrie, avec un homme attentif l'a déterminée à rassembler les morceaux d'une histoire familiale en ruine. Combien de portes passera-t-elle pour faire tomber ses propres remparts et ceux de sa famille ? Avec le soutien de son grand-oncle Augustin, figure aimante et lumineuse qui lui avait jadis enseigné l'essentiel, la bienveillance et l'amour, elle fera le ménage sur le passé, elle nettoiera les coins oubliés jusqu'à approcher l'insoutenable, elle fera éclater la parole qui dévoile et consolide.

09/2012

ActuaLitté

Light novel

A Silent Voice

Ils ont partagé un terrible passé... Que feront-ils quand le destin les remettra face à face ? Shoko est malentendante depuis la naissance. Même équipée d'un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations et à comprendre ce qui se passe autour d'elle. Effrayé par ce handicap, son père a fini par l'abandonner, laissant sa mère l'élever seule. Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle s'emploie à surmonter ses difficultés mais, malgré ses efforts pour s'intégrer dans ce nouvel environnement, rien n'y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya, le leader de la classe. Tour à tour intrigué, fasciné puis, pour finir, exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas s'exprimer comme tout le monde, le garçon décide de lui rendre la vie impossible par tous les moyens. Psychologiques puis physiques, les agressions se font de plus en plus violentes... jusqu'au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko et l'intervention du directeur de l'école. C'est alors que tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusque-là ne manquaient pas, eux non plus, une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable... En terminale, le jeune homme, devenu à son tour un paria, prend son courage à deux mains et décide de retourner voir Shoko. Mais leurs retrouvailles ne se déroulent absolument pas comme il les avait imaginées. Harcèlement scolaire, handicap, acceptation de l'autre, difficulté à communiquer... une histoire sensible et délicate, centrée sur des thèmes forts et actuels, devenue un véritable phénomène au Japon.

06/2021

ActuaLitté

Musique, danse

Sylvie Vartan. Le feu sous la glace

Depuis les années soixante, la plus belle pour aller danser porte un prénom : Sylvie. Sylvie, figure de proue myhtiqie du bon vieux temps de feu les Carpentier. Sylvie, présentée en Amérique comme " le plus beau cadeau de la France depuis la statue de la Liberté ". Sylvie, déifiée au Japon, ce pays " porte-bonheur " où elle rencontra son second mari, un jour de 1981. Sylvie, star internationale aux millions de disques vendus, aux milliers de couvertures de magazines, submergée de prix et de récompenses dont une seule pourtant fit sa fierté et aurait fait pleurer son père une étoile et un petit morceau de ruban rouge piqués sur le revers de son tailleur noir, en 1998, dans un salon de l'Elysée. Sylvie, un prénom rond comme le visage des icônes de Bulgarie, son pays d'origine, un hymne scandé sur tous les airs depuis des générations par les admirateurs de " La Blonde ", comme la surnomment affectueusement ses fans. Mais connaît-on vraiment Sylvie Vartan, l'idole des jeunes au féminin ? Que sait-on réellement de son mariage avec Johnny, de leurs ruptures fracassantes et de leurs retrouvailles savamment orchestrées ? Comment a-t-elle traversé toutes les modes, troquant sa panoplie yé-yé pour des extravagances de paillettes ? Pourquoi la reine du music-hall n'a-t-elle jamais triomphé au cinéma ? Après des mois d'enquête, ponctués de rencontres et d'interviews inédites, Emmanuel Bonini dresse, pour la première fois, le portait de feu et de glace d'un mythe qui, depuis plus de quarante ans, fait résonner un refrain bulgare dans le cœur des Français.

03/2004

ActuaLitté

Poésie

Métamorphoses des villes

" Ma poésie est née de mes voyages ", écrit Pieris. L'étincelle poétique, chez lui, résulte de la rencontre entre le poète et un lieu. Une ville de préférence. A preuve, la présente anthologie qu'il publie d'abord en 1999, puis en 2009 dans une version augmentée, puisant dans tous ses recueils antérieurs : 300 pages de poésie dans l'édition grecque, dont la moitié se retrouve ici. Elles sont toutes là, semble-t-il, les villes qu'il a visitées, qu'il a le plus souvent aimées, Sidney, Londres, Amsterdam, Lund, Hambourg, Moscou, Saint-Petersbourg, Paris, Bordeaux, Genève, les villes italiennes en force (Milan, Venise, Ravenne, Ferrare, Naples, Palerme, Catane, Syracuse), Grenade revenant comme une obsession, les villes grecques (Athènes, Thessalonique, Florina, les crétoises Rethymnon et Heraklion), sans oublier les villes de sa patrie, bien sûr, Limassol et Nicosie en tête. Villes moins décrites qu'évoquées, moins vues que souvenues, moins vécues sans doute que rêvées. Aucun pittoresque, décors limités à l'essentiel : la ville est une femme, les détails de son visage et de son corps importent moins que les émotions partagées. Cette ville-femme, idéalement, s'incarne dans une femme de chair, et la même scène se reproduit, lancinante : l'apparition - brève rencontre, ou brèves retrouvailles, ou simple vision fugitive - d'une femme qui pourrait presque être la même à chaque fois, alors qu'en même temps les villes ont tendance à se mélanger elles aussi, entre celle où l'on se trouve et celle dont on se souvient (d'autres ou la même autrefois), avec presque toujours, en surimpression, l'image des villes de la patrie souffrante.

08/2012

ActuaLitté

Livres 3 ans et +

La lune voleuse

Un jour, ma tétine a disparu. Ma mère m'a dit que la Lune l'avait emportée. J'étais loin de penser que la Lune était une voleuse et j'ai cherché ma tétine dans toute la maison... mais elle n'y était pas. L'auteur parle avec tendresse d'un défi compliqué pour les enfants et leurs parents : abandonner la tétine. C'est une étape de la croissance, un peu difficile, où la compréhension et la stimulation sont indispensables pour que les enfants atteignent leur but. L'imagination devient pour eux la ressource la plus efficace. Ce genre de lectures peut leur être utile. La tétine est un objet à forte charge symbolique et affective pour les petits, un compagnon fidèle qui les calme et les rassure. L'auteur se sert efficacement du doudou préféré de notre héroïne pour traiter ce thème délicat : c'est lui, Lapin, qui l'aidera à se défaire volontairement de la tétine sans traumatismes. Les dépendances affectives des enfants envers certains objets ou jouets varient facilement. Les retrouvailles avec Lapin aident l'héroïne à remplir le vide laissé par l'absence de la tétine et à comprendre qu'il y a des compagnons de voyage nécessaires à certaines étapes de la vie. La tendresse de l'auteur trouve son écho dans les illustrations à double page et les personnages de l'illustrateur : des traits simples aux détails charismatiques (les nez des personnages) qui les font uniques. L'illustrateur largement récompensé (Canadien Governor General's Award, Totem au salon de Montreuil) déplie sa palette de couleurs facilement reconnaissables : bleus, rouges, oranges, et jaunes intenses, qui attirent l'attention des premiers lecteurs.

04/2012

ActuaLitté

Littérature française

La Forteresse. Scénario pour Michelangelo Antonioni

De nombreux réalisateurs ont déjà été tentés par l'organisation d'un film autour d'un personnage qui se trouve dans l'impossibilité physique de parler. Dans le cas présent, cette perte de la phonation serait sans doute liée au traumatisme violent d'un passé indicible: la folie incestueuse qui a conduit un officier supérieur au meurtre de sa propre fille... Cet ancien projet, resté vague dans ma tête, se voit tout à coup réactivé par de récentes retrouvailles avec mon vieil ami Antonioni. Comme vous savez, celui qui est, pour nous tous, un des plus grands cinéastes vivants - et pour moi le plus grand sans conteste - se trouve depuis plusieurs années atteint d'une disparition quasi totale de la parole, ainsi que d'une paralysie du côté droit qui l'empêche en outre d'écrire et cela sans que ses facultés mentales aient en rien diminué, aussi présentes dans son terrible regard que dans son soudain tendre sourire. On dirait presque, par moment, que l'acuité de sa compréhension, de sa participation à ce qu'il voit ou écoute, non seulement demeure intacte, mais s'est encore accrue sous l'effet du terrible interdit qui l'empêche de se servir du langage pour l'exprimer. L'enthousiasme que Michelangelo a manifesté, clairement, pour ma proposition d'un rôle d'acteur écrit sur mesure (et à sa mesure), mais qui serait cependant de pure fiction, me conduit à rechercher passionnément et de toute urgence (j'ai aussitôt retardé tous mes autres travaux) les moyens de tourner ce film que je suis en train d'écrire pour lui.

02/2009

ActuaLitté

Littérature française

Wanderweg

Quand a-t-il commencé et comment, ce "malaise dans la civilisation" ? Pourquoi un peuple qui chantait Mozart a-t-il un jour entonné l'hymne nazi ? Cette question douloureuse, Bruno Arnhein, compositeur et chef d'orchestre de génie, ne cesse de se la poser. Mais quelle réponse peut apporter un musicien, l'exact contemporain de Richard Strauss, né sujet de Louis II de Bavière, mort citoyen de l'Allemagne d'Adenauer ? Quel est le sens de cette barbarie, de cette décadence ? Quel est le sens de sa vie et de son oeuvre ? En 1943, l'Allemagne semble avoir définitivement basculé dans l'horreur. Bruno Arnhein, la Contessina sa femme et ses deux petits-enfants, Alice et Arno, Juifs par leur mère et donc Juifs selon la loi hitlérienne, sont assignés à résidence dans leur villa du lac de Constance, surveillée sans relâche par la Gestapo. Pourtant, bravant tous les dangers, les quatre enfants du musicien, son gendre, ses belles-filles vont se réunir à la villa pour une ultime, une déchirante fête le jour de ses soixante-quinze ans. Friedrich, qui a choisi l'exil et la résistance au nazisme, sa femme Sarah, mourante, Siegfried, devenu au contraire dignitaire nazi, sa femme Ursula ; Dorabella, épouse du prince Casalfeltre ; la fantasque et héroïque Pamina. Quel sera leur sort après ces difficiles retrouvailles ? Au lecteur de s'aventurer à travers ce roman à la fois roman d'amour et roman d'apprentissage, fresque historique et histoire d'une famille, réflexion sur la politique et la culture qui est aussi ou avant tout, une randonnée, une flânerie romantique, un Wanderweg.

12/1986

ActuaLitté

Critique littéraire

Les Ethiopiques : Théagène et Chariclée. Tome 2, livres IV-VII, Edition bilingue français-grec ancien

Les amours de romans grecs sont traditionnellement contrariées, et Les Ethiopiques n'échappent pas à cette règle. L'histoire, aussi haletante que rocambolesque, relate en mille et un détour les séparations et les retrouvailles de la belle Chariclée, fille du roi d'Ethiopie et prêtresse d'Apollon, et de Théagène, noble Thessalien. Rebondissements et mésaventures les mènent de Delphes à Méroé en passant par les bouches du Nil. Face à cette surabondance de péripéties, les informations concernant l'auteur sont des plus pauvres. Natif d'Emèse en Syrie Phénicie, il aurait appartenu à une famille attachée au culte du soleil et aurait probablement vécu au IIIème siècle de notre ère. Etait-il païen ? Chrétien ? L'Histoire ecclésiastique de Socrate nous fait part d'un Héliodore évêque qui serait à l'origine du célibat des prêtres, cependant rien ne permet d'identifier l'homme de lettre et l'homme d'église. L'audace et le talent de l'écrivain ne sont pas à mettre en doute: le début in medias res, l'intensité dramatique et la puissance pathétique font des Ethiopiques l'un des romans grecs les plus réussis. Notre édition rassemble en 3 volumes les X livres des Ethiopiques. L'Introduction et la préface du traducteur font le point sur les débats relatifs à l'identité de l'auteur ainsi que sur l'histoire, complexe, de ce texte riche en variante. Une analyse de la fortune des Ethiopiques qui fascinèrent, entre autres, Cervantès, Racine et Shakespeare, est proposée au lecteur. Des notes accompagnent et éclairent la lecture. Tome I: livres I-III, Tome II: livres IV-VII, Tome III: livres VIII-X.

01/1960

ActuaLitté

Critique littéraire

Les Ethiopiques : Théagène et Chariclée. Tome 3, livres VIII-X, Edition bilingue français-grec ancien

Les amours de romans grecs sont traditionnellement contrariées, et Les Ethiopiques n'échappent pas à cette règle. L'histoire, aussi haletante que rocambolesque, relate en mille et un détour les séparations et les retrouvailles de la belle Chariclée, fille du roi d'Ethiopie et prêtresse d'Apollon, et de Théagène, noble Thessalien. Rebondissements et mésaventures les mènent de Delphes à Méroé en passant par les bouches du Nil. Face à cette surabondance de péripéties, les informations concernant l'auteur sont des plus pauvres. Natif d'Emèse en Syrie Phénicie, il aurait appartenu à une famille attachée au culte du soleil et aurait probablement vécu au IIIème siècle de notre ère. Etait-il païen ? Chrétien ? L'Histoire ecclésiastique de Socrate nous fait part d'un Héliodore évêque qui serait à l'origine du célibat des prêtres, cependant rien ne permet d'identifier l'homme de lettre et l'homme d'église. L'audace et le talent de l'écrivain ne sont pas à mettre en doute: le début in medias res, l'intensité dramatique et la puissance pathétique font des Ethiopiques l'un des romans grecs les plus réussis. Notre édition rassemble en 3 volumes les X livres des Ethiopiques. L'Introduction et la préface du traducteur font le point sur les débats relatifs à l'identité de l'auteur ainsi que sur l'histoire, complexe, de ce texte riche en variante. Une analyse de la fortune des Ethiopiques qui fascinèrent, entre autres, Cervantès, Racine et Shakespeare, est proposée au lecteur. Des notes accompagnent et éclairent la lecture. Tome I: livres I-III, Tome II: livres IV-VII, Tome III: livres VIII-X.

01/1960

ActuaLitté

Littérature française

La passagère

Camarades d'enfance, Catherine et Daniel se sont perdus de vue depuis plus de trente ans quand ils se retrouvent en tête-à-tête dans un bar de Moulins où ils ont rendez-vous. Il n'a jamais quitté sa région natale, elle est revenue s'y installer depuis peu ; lui, a élevé seul sa fille après l'abandon de sa femme, elle a perdu son mari dans un accident et n'a qu'un grand fils resté vivre à Paris. Il n'a jamais oublié Catherine, son premier amour, elle se souvient à peine de lui, mais leur commune solitude les rapproche. Malgré ses réticences, Catherine se laisse peu à peu enfermer dans une troublante relation amoureuse qu'elle n'ose rompre. Sous le regard inquiet de leur entourage, une nouvelle vie se dessine, une dernière chance d'aimer, peut-être... Un bonheur possible. Mais qui retrouve-t-on après tant d'années ? Que reste-t-il de ce qu'ils ont été ? Qu'est-ce que le temps, la vie a fait d'eux ? Pourquoi Daniel mène-t-il une existence si solitaire ? De quoi Catherine a-t-elle peur ? Froide et mystérieuse, elle semble surgie de nulle part et garde le silence sur les épreuves qu'elle a vécues, tandis qu'autour de Daniel bruisse encore la vilaine rumeur concernant la disparition de sa femme une vingtaine d'années plus tôt. Et si ces retrouvailles n'étaient qu'un piège, une boîte de Pandore qu'il faudrait se garder d'ouvrir ? De secrets enfouis en blessures mal cicatrisées, leur passé les poursuit. Mieux vaudrait ne jamais se retourner.

10/2018

ActuaLitté

Littérature française

Et si tu n'existais pas... Correspondance onirique

Si je vous disais où cette histoire d'amour a pris naissance, vous seriez surpris. Elle est née sur la falaise de Bonifacio, au-dessus des vagues, dans le petit cimetière blanc qui couronne le rocher. Le lieu de repos est un dédale de ruelles où de petites chapelles funéraires se tiennent serrées les unes contre les autres - comme dans un village, les maisons - pour mieux faire face aux vents marins... C'est là, au détour d'une allée que la vision s'est offerte à mon regard. Oh ! Ce n'était pas grand-chose. Simplement un foulard bleu - bleu profond, couleur de mistral - noué à la poignée de la porte d'une de ces chapelles funéraires. Un simple bandana en fait. De là, a pris corps cette suite de textes en forme de correspondance rêvée. Le reste ? Le reste tient dans un cri. Entre l'illusion et la réalité : l'illusion de rêves répétés et la réalité de ce foulard - bleu. L'illusion, celle d'un amour qu'on aimerait tant voir revivre, après de longues années d'absence, au travers de retrouvailles fantasmées. La réalité, peut-être, celle de deux clichés photographiques pris à trente ans de distance... Le tout ne fait qu'une dérisoire tranche de vie. Avec son comptant d'illusions et d'illusoire réalité. Sa réserve inépuisable de regrets bien sûr. De remords aussi. Et puis, ces quelques lettres. Faites de mots, d'amour et... de mort. Et si tu n'existais pas Dis-moi comment j'existerais Je pourrais faire semblant d'être moi Mais je ne serais pas vrai... Et sans doute, ne le suis-je pas...

06/2017

ActuaLitté

Poches Littérature internation

La fin d'une liaison

A Londres, par une soirée sombre et mouillée de janvier 1946, Maurice Bendrix, écrivain, rencontre par hasard son ami Henry Miles, diplomate, qu'il n'avait plus vu depuis un an et demi. Henry est marié à Sarah avec qui Bendrix a eu une liaison. Il a rencontré le couple à l'été 1939 et Sarah l'a tout de suite attiré par sa beauté et son air heureux. Après quelques années d'une passion intense, un obus frappe la maison où se sont retrouvés les deux amants. Pendant plusieurs minutes, Sarah croit Bendrix mort. Lorsqu'il réapparaît, Sarah, bouleversée, met brutalement fin à leur histoire sans un mot d'explication. Lors des retrouvailles des deux hommes, Henry confie à l'écrivain rempli de haine qu'il est inquiet. Il a le sentiment que son épouse le trompe. Rongé par la curiosité et la jalousie, Maurice tente de convaincre Henry d'engager un détective privé pour s'assurer de la fidélité de sa femme, mais Henry n'ose pas. Bendrix décide alors d'engager lui-même un détective. Au terme de son enquête, ce dernier lui remet le journal de Sarah. Il comprend enfin le revirement inexplicable de sa maîtresse le jour fatidique de leur rupture. Un des romans les plus autobiographiques de Graham Greene, La Fin d'une liaison est une histoire en trompe-l'oeil sur le tiraillement d'une femme entre son amour illégitime et Dieu. Elle laisse d'abord croire à une passion classique qui s'avère plus grave et complexe qu'il n'y paraît et que chaque lecteur peut interpréter à sa guise.

06/2016

ActuaLitté

Littérature française

Les naufragées

Une matinée bouleverse la vie de quatre femmes qui se cherchent, s'observent et se contemplent avant de se réaliser enfin pleinement dans leur féminité. Aujourd'hui, Anne va manger chez sa mère, Louise, en présence de sa grand-mère, Paula. Mais avant, elle a rendez-vous avec Inès, son amie de toujours, dans le café qui les accueille depuis leurs années lycée. Elle sent qu'Inès a besoin d'elle. Rien n'a été explicité, mais elle l'a senti. C'est la raison pour laquelle elle a proposé ces retrouvailles improvisées, et peut-être un peu rapides, avant le déjeuner dominical familial. C'est Louise qui a instauré cette nouvelle tradition. Elle aurait voulu que ce rituel soit mis en place quand elle avait l'âge d'Anne, mais qu'importe. Ces moments à trois seront l'occasion de débats féminins. Car chacune d'entre elles porte, à sa façon, le poids de sa condition. Louise, maintenant seule chez elle, regrette le départ de sa fille, qu'elle vit comme un déchirement. Paula, les années passant, a de plus en plus de mal à accepter l'effacement progressif de sa jeunesse et les changements que son corps subit, qui l'éloignent de ce que l'on pourrait attendre de l'apparence d'une femme. Anne, perdue entre son adolescence et sa vie d'adulte, tente d'appréhender la multiplicité du féminin et d'aider Inès, son amie qui, quant à elle, cherche à se reconstruire après un avortement dont elle n'a parlé à personne. En ce dimanche, ces femmes vont se croiser, leurs parcours vont se mêler, et leur sororité va rayonner.

05/2022

ActuaLitté

Littérature française

L'élégant

Biarritz était devenu leur lieu de rendez-vous. Antoine, 32 ans, aimait les vagues, et son père aimait le regarder surfer. Mais entre eux, les choses n'ont pas toujours été si simples. Dans une histoire commune accidentée et fragilisée par l'absence, l'éloignement et la rancoeur, ces moments dans le sud-ouest avaient, depuis quelques années, sonné la fin des hostilités et le commencement des retrouvailles. De plages en bars de plages, et de bar de plages en restaurants, tous deux redessinaient timidement les contours d'une complicité en arrosant le présent de vin du sud, et en évitant un passé qui fâche. Mais cette année-là, rien ne se passe comme prévu. Les tempêtes de printemps ferment les terrasses et bousculent l'Océan, autant que leurs habitudes. A la recherche d'un décor plus clément, ils prennent la route, une route qui va les emmener en Espagne, au Portugal mais aussi dans le Congo des années 90 et la Bretagne des années 2000. En descendant vers le sud, le père et le fils remontent le temps et les époques, surfant sur leurs souvenirs et affrontant les tempêtes qu'ils rencontrent en chemin. Initiatique, nostalgique et parfois électrique, ce voyage leur réserve des rencontres et des révélations. Entre pudeur et humour, Antoine et son père apprennent à se parler et à se connaître. A la fin de la route, le destin s'accélère, et ce périple de quelques jours devient celui de toute une vie. Rythmé par la beauté des paysages et la sincérité des sentiments, ce voyage est une histoire, celle d'un jeune qui devient un homme, celle d'un homme qui devient un père.

06/2021

ActuaLitté

Autres langues

La culture orale commune à Malte et à la Tunisie. Contribution anthropo-linguistique au long débat sur la nature de la langue maltaise

En raison de ses particularités sonores et écrites, le maltais est souvent perçu comme une langue européenne " pas comme les autres ". Son origine, qualifiée dorénavant de " sémitique ", évoque inévitablement, mais à tort, le phénicien et le punique, voire l'hébreu... Or, aucune langue n'a façonné aussi profondément sa personnalité que le parler tunisien dont il a hérité des traits essentiels entre les IXe et XIIIe siècles. Même si, depuis cette date, le maltais s'est intensément romanisé par des emprunts à l'italien et au sicilien, principalement et, à l'anglais, plus récemment, sa structure (morphosyntaxique) originelle n'a guère changé depuis. C'est en " grattant ", non pas entre les lignes, mais en dessous, à la manière des archéologues, que l'on découvre soudain un océan de correspondances frappantes et bigarrées entre maltais et tunisien : des mots simples de tous les jours aux expressions idiomatiques et proverbes les plus élaborés sans parler d'une grammaire quasi identique. L'auteur a rendu en arabe tunisien et en français plusieurs textes de la culture écrite et orale maltaise, dont la célèbre Cantilena datant du XVe siècle. On découvrira comment et pourquoi, au fil du temps. le maltais est finalement devenu une langue orpheline. La Tunisie, où ont émigré des milliers de Maltais entre les XIXe et XXe siècles, fut un laboratoire naturel de retrouvailles linguistiques confirmées par l'intercompréhension mise alors à l'épreuve du vivre-ensemble quotidien, bien souvent dans la pauvreté. Ce livre, motivé tant par des raisons personnelles que purement scientifiques, offre pour la première fois un point de vue original et allant pourtant " de soi " : Malte vue de Tunis mille ans plus tard...

06/2014

ActuaLitté

Littérature étrangère

Maman pour le dîner

Après La Lamentation du prépuce, Attention : dieu méchant et L'Espoir, cette tragédie, Shalom Auslander fait un retour fracassant avec un roman encore plus drôle et plus iconoclaste... Un livre tout en contrastes où derrière l'outrance et l'humour noir se dévoilent une émouvante réflexion sur le poids de l'histoire et la liberté d'être soi... Quinze ans après l'immense succcès de La Lamentation du prépuce, Shalom Auslander fait un retour fracassant avec un roman encore plus drôle et plus iconoclaste. Un livre tout en contrastes, où derrière l'outrance se dévoile une émouvante réflexion sur le poids de nos héritages, sur ce que l'on doit aux siens et ce que l'on se doit à soi-même. Editeur de son état, Septième Seltzer coule des jours heureux à New York avec sa femme et leur fille. Jusqu'au jour où son frère aîné l'appelle pour lui annoncer la mort de leur mère, qu'il n'a pas revue depuis des années. Ce n'est pas tant que Septième soit effondré, - sa mère était un monstre d'égoïsme et de méchanceté -, mais les Seltzer appartiennent à la communauté cannibale des Etats-Unis et, selon la tradition, les enfants doivent manger le corps de leur mère au cours d'un repas de fête. Une coutume aussi ridicule qu'archaïque à laquelle Septième refuse de se plier. Mais est-ce aussi simple ? Entre les retrouvailles avec ses frères et sa soeur et le difficile retour dans la maison de son enfance, Septième va se voir soudain confronté à son histoire et à sa culpabilité, et comprendre qu'on n'échappe pas si facilement à son héritage... Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Catherine Gibert.

ActuaLitté

Littérature française

Le retour

Au coeur de cette histoire, deux soeurs que la vie a séparées. Deux soeurs très différentes l'une de l'autre. Olivia, artiste dans l'âme, a fui sa famille (en 1987) alors qu'elle avait à peine atteint l'âge de la majorité (21 ans à l'époque), pour aller vivre à Caracas (Venezuela). Ségolène, plus terre à terre, est restée à Bruxelles et a repris la pharmacie de ses parents. Depuis vingt-cinq ans (l'histoire se déroule en 2012), elles ont rompu tout contact et voici que Ségolène reçoit une lettre d'Olivia. Très perturbée, elle la lit, entrecoupant sa lecture de souvenirs et de réflexions. S'instaure ainsi entre les deux soeurs, une sorte de dialogue à distance. Dans sa lettre, Olivia explique pourquoi elle est partie comme une voleuse et n'est jamais revenue (drame familial), raconte ce qu'elle a vécu pendant ces vingt-cinq années, ce qu'elle est devenue (elle n'est pas devenue artiste peintre, mais enseigne dans une école sise dans les barrios de Caracas et a fondé un orphelinat) et pour finir, annonce son retour (son attachement à ses racines est matérialisé par un saule pleureur). Ségolène qui dans un premier temps refuse d'accueillir Olivia, se fait peu à peu à l'idée de la revoir et finalement, se surprend à l'attendre avec impatience. Olivia revient, mais les retrouvailles ne se passent pas du tout comme prévu ou espéré. Ce retour va rapprocher Ségolène de sa soeur, bouleverser sa vie et l'amener à se remettre en question (elle a alors 44 - 45 ans). Au-delà de la mise en scène d'une relation complexe, nourrie de sentiments contradictoires, ce roman nous rappelle que notre personnalité est plurielle, que le destin n'existe pas et que notre vie est conditionnée autant par nos choix que par le hasard.

10/2017

ActuaLitté

Littérature française

Et qu'importe la révolution ?

Dans le matin qui hésite encore sur la conduite à tenir, elle pense que tous les mots laissés en jachère, dans un coin de la vie, finissent par croître librement, sauvagement parfois, pour mener en secret une vie de vauriens, toujours prêts à resurgir au détour d'une route faussement éclairée par la neige qui vient. Sur le bras du fauteuil en rotin, sa robe rouge pend, abandonnée, misérable. Au-dessus du petit bureau, le portrait de Fidel semble la dévisager, sans vergogne. La lettre de Ruben est toujours sur la table près de la fenêtre qui donne au sud. Elle l'a relue, ces jours derniers, plusieurs fois. Elle en connaît maintenant le rythme et le souffle. Lorsqu'elle l'a découverte, elle s'est sentie comme une écolière qui reçoit ses premiers mots d'amour. 25 novembre 2016. Raúl Castro annonce la mort de son frère. Depuis le plateau ardéchois, Jeanne sent le vent du passé raviver la flamme de ses idéaux. Lorsque la lettre d'un ancien camarade, amour de jeunesse inachevé, fait surgir les souvenirs, un puissant désir d'avenir la submerge. Depuis les roches brûlantes de Cassis, Ruben a trouvé la force d'écrire, lui qui ne sait plus rien d'elle depuis si longtemps. En dépit des convictions qui les ont amenés à se rencontrer et à s'aimer, c'est le départ de Jeanne pour Cuba qui a scellé leur éloignement. A moins que ce ne soit le refus de Ruben de la suivre, horrifié à l'idée de retrouver les drapeaux sanglants, lui qui a dû fuir l'Espagne franquiste. Mais peu importent les révolutions, seules leurs retrouvailles comptent car tout reste à vivre.

08/2019

ActuaLitté

Littérature étrangère

Ton sang ne saurait mentir

Un coup de fil passé d'une cabine téléphonique sur le bord d'une route désertique de l'Ouest américain : comme chaque année depuis douze ans, Lester appelle la mère de Cate pour lui dire qu'elle est vivante, qu'elle va bien, qu'elle est toujours avec lui. Douze ans - toute une vie pour Cate, quinze ans - en marge de la société, de maisons abandonnées en chaussées glissantes, à former ce couple père-fille bricolé, à grandir en dehors de tout ce qui fait la vie normale d'une adolescente. Cate, que Lester a enlevée dans un camping, un petit matin d'été, alors que ses parents donnaient à poings fermés. Une impulsion, un coup de folie qui a fait éclater une poignée de destins. Mais aujourd'hui les choses sont allées trop loin, Cate a fait une grosse bêtise, et Lester, vagabond taiseux débordé par les dérapages de la jeune fille, veut la "rendre" à sa mère. Sauf que cette dernière, en deuil de son enfant depuis douze ans, n'est pas prête à croire si facilement au miracle. Des hautes plaines du Nouveau-Mexique aux forêts profondes de Virginie, Ton sang ne saurait mentir raconte, par la voix inoubliable de Cate, l'orchestration maladroite de ces retrouvailles récalcitrantes. Car comment se reconnaître quand il aura fallu des preuves ? Comment s'accepter au-delà des instincts morts ? Comment se (faire) pardonner les doutes mutuels qui régissent les rapports entre ces deux étrangères liées par le sang et l'absence ? Entre road movie et huis-clos, Ton sang ne saurait mentir est la mise à nu d'un bouleversant noeud de relations à réinventer, un roman haletant qui met les sentiments à l'épreuve et transforme l'apprentissage de l'amour en véritable suspense psychologique.

02/2010

ActuaLitté

Littérature étrangère

Idiopathie. Un roman d'amour, de narcissisme et de vaches en souffrance

Idiopathie [idjopati] n f : Maladie ou état qui apparaît spontanément ou dont la cause est inconnue. Qui va mal dans le roman de Sam Byers ? Tout le monde, à commencer par Katherine, qui n’aime rien ni personne, et surtout pas elle-même. La trentaine, coincée dans un job minable, enchainant les déceptions amoureuses, elle se demande s’il n’est pas temps de tirer un trait sur les hommes, et sur le bonheur en général. Ou bien Daniel, son ex, qui semble avoir tout pour lui : il vit confortablement avec Angelica, sa nouvelle petite amie, et occupe un poste important dans une unité de recherche biologique. La vie en rose, peut-être, mais sous la perfection des apparences, quelque chose cloche sérieusement. Ou encore Nathan, qui fut leur ami proche, et qui se remet d’un séjour en hôpital psychiatrique, épisode douloureux dont sa mère s’est emparée sans scrupule pour écrire un témoignage en passe de devenir un bestseller. Avant, Katherine, Daniel et Nathan étaient heureux — c’est-à-dire malheureux, mais au moins, ils l’étaient ensemble. Lorsque Nathan réapparaît après une longue absence, il provoque des retrouvailles forcées, une soirée à trois qui ne peut que mal finir tant il y a de comptes à régler. Et les vaches dans tout ça ? Elles vont mal elles aussi, succombant à une étrange épidémie dont les symptômes, tels que tristesse et éloignement du troupeau, ne sont autres qu’une métaphore du malaise général. Idiopathie est une comédie cinglante qui dresse le portrait d’une génération — les trentenaires des années 2000 — et d’une société — la leur, la nôtre — à la dérive. Styliste hors pair et maître dans l’art de l’autodérision, Sam Byers dissèque les failles d’une époque qui se laisse aller à la mélancolie, même si ce n’était guère mieux avant.

08/2013

ActuaLitté

Littérature française

Le temps de la «gadouille» ou le dernier rendez-vous d'André Gide avec l'Allemagne (1933-1951)

Les rapports d'André Gide avec l'Allemagne sont connus dans leur ensemble. Mais la période la moins étudiée est bien la plus complexe, celle qui suit l'arrivée au pouvoir de Hitler en 1933. A partir de ce moment, Gide se voit confronté aux réalités politiques et humaines de cette époque. Il observe avec attention les progrès du national-socialisme avec une curiosité qui lui est propre : fasciné par le monstre politique dont il perçoit assez vite les dangers pour l'Europe et toujours attaché à l'Allemagne comme source certaine d'un renouveau européen qui devrait permettre de sortir d'une crise sans fin. Gide s'attache à aider les émigrés. Il acquiert ainsi une nouvelle réputation, celle du Sage capable de sauver des valeurs bien menacées. Mais il est, lui-même, livré aux critiques non seulement des nationaux-socialistes qui s'efforcent d'utiliser à leur profit sa rupture avec le communisme après 1936, mais aussi de la gauche qui est amenée à préciser son interprétation des faits, à faire de l'écrivain un renégat, même si des différences se font jour entre les socialistes et les communistes à cette occasion. Et puis vient la guerre. Gide rentre dans le silence qui témoigne de son impuissance face aux drames humains. L'Allemagne reste l'objet de son attention. Et lorsque le régime national-socialiste s'effondre, il ne tarde guère à se rendre tout d'abord en Autriche, à Pertisau pour affimer la force des petits peuples, puis en Allemagne. Le discours prononcé devant la jeunesse à Munich en 1947 sera le grand moment des retrouvailles avec un peuple auquel Gide ne se lasse pas de rappeler son attachement à une époque où la guerre froide annonce de nouveaux drames.

12/1985

ActuaLitté

Littérature française

Les mouettes sur la Saône

Ce récit est profondément marqué par un paysage d'eau : la Saône, les ruisseaux, les marais, les étangs et les eaux souterraines qui finiront par pourrir et détruire la maison familiale, quelque part entre Lyon et la Dombes. François, le narrateur, dont le père a été tué à la Grande Guerre, se lie dès sa jeune enfance avec un cousin " retardé ", et atteint d'un diabète méconnu qui lui donne une soif inextinguible, d'autant plus frappante que l'eau est partout. A travers cette grande amitié, nous découvrons la vie des paysans dans les saisons, et aussi les figures familiales : la mère, veuve de guerre, oncle Paul le sportif, oncle Lazare dont les originalités confiaient parfois à la folie et sa femme anglaise Flo qui, bien que souvent " patraque ", tente d'éduquer son enfant anormal et finira par sacrifier sa vie. Plus tard, François s'installe en ville, à Lyon. C'est la première séparation avec le cousin dont le nom change au cours des années : Frédéric, Bill, Baby, le Bouib, le Babouin... Noms ou surnoms dérisoires donnés par le père dans une lucidité désespérée. Le temps est ponctué par les retrouvailles dans la maison qui se dégrade lentement. François et son cousin, si étrangement accordés dans leur enfance, n'avancent plus au même rythme. François se développe, s'enrichit, tandis que le Babouin stagne, reste dans sa définitive immaturité. Quand, à la fin du livre, il meurt, il était déjà loin, très loin du narrateur. Ce livre fin et sensible, mélancolique, n'est pas seulement l'histoire d'une enfance et d'une étrange amitié. Toute une société y est peinte, sans qu'il y paraisse, un monde simple qui s'efface peu à peu, emporté par le temps comme la maison familiale est avinée par les eaux.

11/2004

ActuaLitté

Critique littéraire

Le grand monde de Proust. Dictionnaire des personnages d'A la Recherche du temps perdu

C'est un peuple légendaire, immense, vif comme s'il avait vécu. Ce sont les personnages d'A la recherche du temps perdu, avec leurs visages, leurs désirs, leurs tics, leurs mots fameux : ils sont une petite centaine, choisis par Mathilde Brézet dans ce dictionnaire libre et passionné. Chaque nom est un récit - parfois une apparition : récit d'une vie, mais aussi récit d'un parcours de création. Comment est née Albertine ? Et Swann ? Que veut nous dire Proust avec Jupien ? Pourquoi un personnage comme la femme de chambre de la baronne Putbus, capital dans les premières versions de l'oeuvre, a quasiment disparu ? Il y a aussi les personnages sans nom mais pas sans regard, comme le liftier ou les " filles portant le lait " . Mathilde Brézet plonge dans les aléas de l'atelier littéraire et dans les méandres du désir de l'auteur pour ses personnages... Nourri de nombreux et récents travaux universitaires, ce volume immense ouvre des perspectives en citant abondamment les avant-textes du chef-d'oeuvre, la correspondance de l'auteur, et les témoignages de ses contemporains. Le regard et le ton sont toujours personnels : ce sont ceux d'un lecteur qui parle à d'autres, et qui ne cesse de donner à connaître ou à reprendre. Pour qui n'a pas lu Proust, ce dictionnaire est l'occasion de se familiariser avec ses héros, et de découvrir la richesse inouïe de son univers. Pour les proustiens aguerris, il y a le plaisir des retrouvailles, de la découverte de ses propres sentiments de lecture, mais aussi la surprise d'interprétations nouvelles : tout est gracieux dans ces pages érudites, qui nous font voyager au plus beau des pays.

01/2022

ActuaLitté

XIXe siècle

Adélaïde et moi. La Nouvelle-Orléans 1850-2011, une fresque romancée

Deux lointaines parentes, Françoise D. et sa trisaïeule Adélaïde Mallard, se retrouvent et échangent leurs émotions, 150 ans après, unies dans le même engouement pour La Nouvelle-Orléans et son monde raffiné des créoles du Quartier Français. L'existence mouvementée et souvent tragique d'une jeune femme, Adélaïde Mallard, entre guerre de Sécession de 1861 et conflit franco-allemand de 1870. Partie de Sèvres, à 22 ans, elle rejoint son oncle, Prudent Mallard, le célèbre et controversé ébéniste-importateur de Royal Street à La Nouvelle-Orléans. Une Louisiane esclavagiste des grandes plantations de coton et de canne à sucre et sa flamboyante et prospère capitale qui vivent les dernières années de leur âge d'or. Fresque, mi-romancée, mi-documentaire, mais aussi témoignage, dans lesquels tous les personnages ont bien existé, qui se déroule à l'époque des grands mouvements migratoires des populations européennes vers le Nouveau Monde et son eldorado. Avec l'épopée des beaux-frères d'Adélaïde Mallard partis à la conquête des terres du Texas et pionniers fondateurs de Castroville près de San Antonio. Puis vient le temps des épreuves avec les deux épidémies de fièvre jaune et ses milliers de morts dans la ville et son occupation par les soldats du Nord. Narration d'une situation vécue par l'héroïne, douloureusement semblable à celle que connaît aujourd'hui une Amérique fracturée, en proie aux mêmes démons de la violence, du racisme, de l'intolérance et du rejet de l'étranger. Et dont on ne peut qu'être frappé par la troublante similitude. Désillusion et retour d'Adélaïde Mallard-Delaroche avec sa famille, en 1869, dans un Paris haussmannien révolutionnaire, aux portes de la guerre. Un Happy End inattendu, en 2011, scelle les retrouvailles des deux familles américaine et française, descendantes de Pierre Nicolas Mallard.

01/2021