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Le mouvement ouvrier provençal à l'épreuve de la Grande Guerre. Union sacrée, pacifisme et luttes sociales (1909-1919)

Extraits

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Notions

L'ordre politique à l'épreuve du nihilisme. Volume 1, De la mort de Dieu à la guerre des dieux

L'Europe a traversé au XXe siècle une suite de bouleversements terribles — révolutions, guerres, gens odes, totalitarismes — ayant fait vaciller les principes moraux les phis élémentaires. Malgré le tragique et l'absurde apparents, de tels phénomènes prennent toutefois tout leur sens si on les examine à l'aune de ce que Nietzsche a qualifié de nihilisme, compris comme dépréciation des suprêmes valeurs, et révélé à travers un évènement fondamental dont les conséquences n'ont pas été pleinement saisies à son époque : la mort de Dieu. Cet essai, composé de deux tomes, se propose de montrer en quoi une telle mort de Dieu, perte du suprême fondement, a conduit à une crise de légitimité de l'ordre politique, donnant lieu a sine lutte entre conceptions du monde antagonistes, rythmant de manière souterraine l'histoire politique depuis deux siècles. C'est dans le cadre d'une telle "guerre des dieux" que pourra être éclairée l'émergence d'une forme de domination inédite, le totalitarisme, qui, en entendant fonder un nouvel ordre à partir d'idoles de remplacement, va chercher à surmonter le nihilisme par des moyens eux-mêmes nihilistes, conduisant au final à une négation effrénée de tout ce qui pourrait lui faire obstacle. Par-delà cette séquence historique aujourd'hui révolue —qui ne signifie pas pour autant la disparition du nihilisme en tarit que tel, mais sa mutation sous une autre forme plus douce — c'est au final le processus d'autonomisation qui se voit interrogé à nouveaux frais, et plus largement le devenir de le culture européenne, en un age qualifié de post-métaphysique.

01/2021

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Sciences politiques

LA JEUNE GARDE. Entre KGB et CIA la jeunesse mondiale, enjeu des relations internationales, 1917-1989

En 1966, le magazine californien Rempart publie une série d'articles qui révèlent le noyautage par la CIA de la plupart des organisations de jeunesse. Ces révélations font l'impression d'une bombe. Pour comprendre les raisons qui poussèrent la CIA à s'immiscer dons les organisations étudiantes, ce n'est pas de Washington qu'il faut partir, mais de Moscou. Ce sont les bolcheviques qui, en effet, songent les premiers à utiliser les jeunes comme norme politique et idéologique. La clef de l'intervention américaine réside bien dons la politique systématique mise en place par Moscou. Dès 1919, le Komintern dissémine une centaine de jeunes communistes clandestins, selon un plan précis et concerté, dans les principaux mouvements de jeunesse de l'époque. Cette politique de noyautage aboutit en 1946 à une tutelle de fait et incontestée de l'Union soviétique sur les principales structures mondiales de jeunes et d'étudiants. Les gouvernements occidentaux sont très lents à réagir. La guerre froide ne peut que les pousser à relever le défi. Cette enquête, reposant sur des archives inédites russes, américaines, britanniques, raconte les coulisses de cette immense bataille entre l'Est et l'Ouest pour le contrôle de la jeunesse.

10/1998

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Histoire de France

Fontaine-le-Bourg dans la Grande Guerre. Fontaine-le-Bourg dans la Grande Guerre

Dans " Fontaine-le-Bourg dans la Grande Guerre ", Alain Dugard ne se contente pas de mettre en lumière le parcours des soldats dont le nom est gravé sur le monument aux morts communal. En premier lieu, il nous transporte dans l'univers de ce paisible village, à l'aube de la Première Guerre mondiale, à travers une analyse technique et synthétique de ses caractéristiques. L'auteur nous emmène ensuite sur le chemin initiatique des jeunes hommes : de la conscription au service militaire. Du temps des illusions à la victoire tant attendue, d'août 1914 à novembre 1918, l'historien nous livre alors, grâce à l'appui de fiches individuelles minutieusement rédigées, l'itinéraire de chacun des braves soldats morts pour la Patrie. Une abondante et riche iconographie permet une mise en situation saisissante de tous ces évènements. Arrive le temps des célébrations, l'érection d'un cénotaphe sur la place de la mairie et la création de l'association des mutilés et anciens combattants de la Grande Guerre. Alain Dugard révèle également les noms des malheureux oubliés du monument aux morts et le sort des prisonniers de guerre. Il n'oublie pas enfin la Grande Guerre des civils marquée par l'absence des hommes et les restrictions alimentaires et matérielles.

11/2018

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1981 à 1995

Daguet. Une division française dans la guerre du Golfe 1990-1991

Le 2 août 1990, Saddam Hussein décide d'envahir l'Etat du Koweït sur lequel l'Irak revendique la souveraineté. Cette invasion est condamnée par une résolution des Nations Unies. Le 29 novembre 1990, le Conseil de Sécurité autorise le recours à la force contre les forces irakiennes si celles-ci n'ont pas évacué le Koweït au 15 janvier 1991. François Mitterrand, président de la République, décide de la participation de la France, à partir du 9 août 1990, à l'embargo naval de l'Irak. A partir du 19 septembre, la division Daguet, corps expéditionnaire français, est mise sur pied. Tout au long de l'engagement des forces françaises au sein de la division Daguet, lors de la guerre du Golfe (2 août 1990 - 4 mars 1991), l'Etablissement cinématographique et photographique des armées (ECPA) a couvert l'essentiel des opérations militaires (Salamandre, Bouclier du désert et Tempête du désert) grâce à la présence permanente d'équipes image déployées sur le terrain, permettant ainsi de fournir quotidiennement des images aux chaînes de télévision et aux organes de presse français. Au total, plus de 27 000 photographies et 300 heures de tournage ont été produites par 26 opérateurs de l'ECPA, entre 1990 et 1991. Afin de comprendre les conditions de leur production, mais également leurs usages et rôles dans la représentation des événements, l'historienne Bénédicte Chéron revient sur le traitement médiatique de cette guerre dans un beau livre illustré qui initie la nouvelle collection de l'ECPAD "Au coeur de" consacrée aux opérations extérieures de la France.

10/2021

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Littérature française

Oeuvres complètes / Victor Segalen. Tome 1

Victor Segalen (1878-1919) est resté pendant longtemps un auteur méconnu. Mais depuis quelques années nous saluons en lui l'égal de Nerval ou de Lautréamont, eux aussi victimes d'une conspiration du silence. Né à Brest, Segalen, après des études chez les jésuites, choisit la carrière de médecin naval. Passionné de littérature, il consacre sa thèse aux névroses dans les œuvres fin de siècle (Les cliniciens ès lettres) et entre en contact avec Huysmans et Remy de Gourmont qui lui ouvre les portes du Mercure de France. Affecté à un navire mouillé en rade de Thyiti, il découvre, après Gauguin, la Polynésie et sa civilisation frappée à mort par le choc avec l'Occident. Les Immémoriaux évoque les Tahitiens d'autrefois et l'agonie de leur savoir traditionnel. De retour à Brest (1905-1909), il entre en contact avec Debussy et compose pour lui un Orphée-Roi (qui ne sera malheureusement jamais mis en musique). Mais l'Orient l'appelle à nouveau. Segalen part pour la Chine, où il fait trois longs séjours ; entre 1909 et 1918, il enseigne la médecine et accomplit d'importantes missions archéologiques. Dans Briques et Tuiles, il dit son éblouissement devant les monuments et les paysages chinois et devant la littérature, car il apprend la langue et pousse ainsi beaucoup plus loin la Connaissance de l'Est que son contemporain Paul Claudel. Ce premier volume de ses Oeuvres réunit tous ses textes, de ses débuts à son premier grand séjour en Chine. Il contient notamment deux textes publiés pour la première fois dans leur intégralité : Le Maître-du-Jour et Feuilles de route. Les Œuvres complètes en deux volumes de Victor Segalen réunissent tous les textes connus de l'auteur et les complètent par une série d'inédits. Les œuvres sont disposées dans l'ordre chronologique et regroupées par cycles thématiques. Le premier volume couvre les années de jeunesse jusqu'au premier séjour en Chine (1909-1913) et contient le cycle des apprentissages, le cycle polynésien, le cycle musical et orphique et le cycle des ailleurs. Le second est essentiellement consacré à la Chine. Cette édition a été préparée par Henry Bouillier, professeur émérite de la Sorbonne et grand spécialiste de l'oeuvre de Segalen.

10/1995

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Histoire internationale

Kamerun, l'indépendance piégée. De la lutte de libération à la lutte contre le néocolonialisme

Au lendemain de la guerre d'Indochine, la France coloniale en a mené deux autres, l'Algérie bien sûr, mais aussi celle qu'il faudra bien reconnaître un jour sous le nom de guerre du Cameroun, à la fois dernière guerre coloniale et première intervention néo-coloniale après "l'indépendance" toute théorique de 1960. Une répression amorcée en 1955 avec l'interdiction de l'Union des Populations du Cameroun (UPC) et achevée en 1970 avec l'éradication des derniers maquis. De l'assassinat de Um Nyobé par l'armée française (septembre 1958) à celui d'Ouandié par le régime Ahidjo (janvier 1971). Entre-temps, les dizaines de milliers de morts faits par ce que Michel Debré appelait froidement la "reconquête"... Après une longue période de clandestinité, l'UPC réapparaît sur l'avant- scène début des années 90 et poursuit son combat pour la revendication, toujours actuelle, d'indépendance nationale et de construction d'une Afrique délivrée des dominations étrangères.

09/2011

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Sports mécaniques

J'étais marin à bord du Charles Martel, puis timonier sur la Couronne, le Lavoisier et le Kléber. Lettres de 1905, 1907 et 1908

De Jean-Louis Maucorps, qui fut marin à bord du Charles Martel, puis timonier sur la Couronne, le Lavoisier et le Kléber, il ne reste, à ma connaissance, qu'une série de quatre lettres, issues de ma collection, ainsi qu'une fiche de matricule. Deux des courriers sont incomplets. Un nombre si réduit de documents rend difficile l'analyse de la personnalité d'un individu, celle de sa carrière et donc l'écriture d'un livre. Cependant, je me dis que, si ces courriers ont été conservés, même imparfaitement puisque des pages ont été égarées, c'est qu'on leur accordait une certaine importance. J'ai ainsi le sentiment qu'on les gardait dans la perspective de mon arrivée, dans l'attente que je les publie. Par conséquent, je me donne pour mission de redonner un semblant de parole à ce marin dont sans doute très peu de gens se souviennent.

10/2022

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Sports

Le Transsibérien 1900-1916

Un voyage à bord du Transsibérien est aujourd'hui encore une aventure pour laquelle ne se passionnent pas seulement les amateurs de trains. Au cours de la construction du Grand chemin de fer sibérien furent posés au total, en plusieurs tronçons, entre Tcheliabinsk (Oural) et Vladivostok (au bord du Pacifique), de 1891 à 1916, 10 000 km de voies. Ce trajet fut depuis le début légendaire et la publicité dont il fut l'objet à l'Exposition universelle de Paris de 1900 ne fut pas l'unique raison de son succès immédiat chez les voyageurs du monde entier. La même année, le trajet combinait train et bateau pour la traversée de l'Amour. Trois ans plus tard, le train seul, passant à travers la Mandchourie, conduisait à Dalni et Vladivostok. L'ouvrage du siècle trouva son achèvement avec la fin de la construction du pont sur l'Amour à Khabarovsk. Bodo Thöns, fin connaisseur du Transsibérien, illustre ici, à l'aide d'environ 200 documents iconographiques d'époque, les premières années de la ligne. Il ne montre pas seulement la construction du chemin de fer mais une image vivante de la Russie du dernier tsar, la beauté des villes et des paysages et la vie des gens et des voyageurs tout au long du trajet.

10/2004

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Photographie

Le grand oeuvre. Photographies des grands travaux (1860-1900)

Au milieu du XIXe siècle, l'Europe industrielle explose. La France se couvre de ponts, de voies ferrées et de chaussées nouvelles. La photographie s'est vite imposée comme le témoin fidèle de cette évolution Dans les archives les noms de Baldus et de Marville voisinent avec ceux d'ingénieurs passionnés par les nouvelles techniques. Le temps d'un cliché, ce monde de fer et de pierre prend un sens onirique que lui niera vite sa fonctionnalité prochaine.

01/1984

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Critique littéraire

Le XIXe siècle à l'épreuve de la collection

S'il est une réalité et une idée d'ores et déjà bien étudiée, c'est assurément la collection au XIXe siècle, et, notamment, la collection dans, par, pour la fiction, soit la collection comme discours. Il s'agira donc ici non pas de déplacer la question (ce qui, dans le langage universitaire, revient souvent à dire qu'on l'a jusqu'alors mal posée) mais de s'intéresser à une autre question : non plus la collection comme discours ni le discours sur la collection au XIXe siècle, mais, à partir de collections de tous ordres (privé et public, littéraire, historique et artistique, éditorial et muséal), selon une perspective nécessairement et résolument interdisciplinaire, le discours de la collection au XIXe siècle comme figuration et fiction, production et projection d'un, voire du XIXe siècle, bref : le XIXe siècle à l'épreuve de la collection.

05/2019

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Actualité et médias

Le Cameroun face à l'épreuve de la déstabilisation

Les déséquilibres économiques et administratifs hérités de la colonisation se sont accrus notablement et ont mené à une véritable marginalisation du Cameroun anglophone dans l'espace national ; certains activistes ont été contraints à l'exil. De la naissance d'une crise sociale à l'appropriation du conflit par la rébellion, la nouvelle approche classique de déstabilisation des Etats souverains donne la légitimité à l'ONU ou à l'OTAN afin d'évoquer les raisons humanitaires et d'intervenir dans l'Etat concerné, pour protéger les civils et les droits humains. Cela aboutit à la mise en place d'un gouvernement de transition, qui n'est pas toujours garant de la paix et de la sécurité dans le pays concerné.

03/2020

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Ouvrages généraux

Le libre arbitre à l'épreuve de la science

La science a-t-elle réfutée l'existence du libre arbitre ? Depuis les célèbres expériences de Milgram, la psychologie sociale avance parfois que nos comportements sont largement déterminés par la situation dans laquelle nous nous trouvons plutôt que par notre conscience morale, au point que chacun de nous, placé dans certaines conditions, pourrait agir en tortionnaire. Sur un autre terrain, des expériences en neurosciences, initiées par Benjamin Libet, semblent montrer que notre cerveau déclenche nos actions avant que nous ayons conscience de vouloir les accomplir. On en a conclu à l'inexistence de la liberté humaine. Mais toutes ces expériences prouvent-elles que le libre arbitre est une illusion ? Dans ce court texte, à destination d'un large public, le philosophe Alfred R. Mele entend montrer que le libre arbitre est loin d'avoir été mis au rebut par la science. Si rien ne laisse penser que nous ne contrôlons aucun de nos actes, il nous appartient toutefois d'apprendre à être libre.

03/2022

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Histoire de France

Lettres à ses parents d'un poilu de Thizy (décembre 1914 - septembre 1919). Entre déluge d'obus... et orgie de choux à la crème

Le 19 juin 1916 : "Mes bien chers parents. Nous venons de passer 7 jours au Mort Homme. Nous y sommes montés le 11 au soir, et le 14, à 4h de l'après-midi, nous attaquions et nous prenions la crête du Mort Homme... Jamais je n'ai vu une pareille boucherie... Il a fallu aller jusqu'au corps à corps à la baïonnette... Chaque nuit, ils contre-attaquaient en nous envoyant du liquide enflammé. Ma brigade a beaucoup souffert. Nous ne sommes pas redescendus nombreux... Nous avons tous changé car nous n'avons presque pas mangé. Je suis resté 5 jours sans boire. Jamais je n'avais tant souffert. Je suis encore à moitié abruti"... Février 1917-avril 1917 : "Tous les magasins étaient fermés, sauf les pâtisseries. Aussi, nous nous sommes rattrapés. A 6 que nous étions, nous avons mangé 48 gâteaux (choux à la crème, éclairs, enfin, un tas de bonnes choses). Ensuite, nous sommes allés souper à l'Hôtel Saint-Nicolas.... Hier, j'ai passé une charmante soirée à Sainte-Menehould. Bien entendu. nous sommes allés à la pâtisserie. Nous étions avec deux artistes : Francisque Cueille, 1er prix de piano du Conservatoire de Paris, et M Anis, prix de violon du même conservatoire... Ensuite, j'irai avec des camarades à Sainte-Menehould, manger quelques douzaines de gâteaux. Ensuite, nous rentrerons pour souper, car nous avons un bon lapin à manger. Alors, vous voyez que pour un dimanche de Pâques, j'ai beaucoup à faire... Aujourd'hui nous avons mangé l'aïoli, et nous avons bu de bons petits verres de Chartreuse". Deux moments de la vie de Marcel Béroujon...

01/2014

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Histoire de France

Jours de guerre au village. Années noires, années vertes en Auvergne et Margeride, 1939-1950

Dans une très vaste forêt, le mont Mouchet contient et abrite deux lieux tout proches : les ruines d'une maison forestière, ultime réduit des maquis d'Auvergne en 1944, et à quelques encablures, le sous-bois fangeux où, le 19 juin 1767, dit-on, fut abattue la Bête du Gévaudan. La superposition géographique de ces deux drames a de quoi intriguer. Ici, à deux siècles de distance, la peur, la violence, la souffrance. La nature en folie (l'animal cannibale, incontrôlable), puis la société en folie (la barbarie guerrière). " A petits pneus prudents, me voici prenant de l'altitude, traversant de longs pâturages en pente douce, fils barbelés, montbéliardes, blocs de granit épars sur les landes. Quelques rares panneaux indiquent des noms de fermes : Le Gasquet, Tombevie... Je gagne le Mémorial. Juste à côté s'est installé un bar-restaurant : gardien de la mémoire des combattants ou de celle des victimes de la Bête ? Serpentant en forêt, une petite route circonscrit très exactement le mont Mouchet. A plusieurs croisements, des routes indiquent la direction de communes situées en contrebas, sinistrées par la guerre : Pinols, Paulhac-en-Margeride, Chanteloube - chantent mais mordent les loups ! Je le savais bien sûr, la réalité fut plus nuancée. Mais si la réalité fut autre que je la rêvais - sans être dupe -, elle ne fut pas tout autre. Et c'est à mettre très précisément l'accent sur la coexistence, la cohabitation, la brève rencontre des sauvés et des sauveurs, leurs perceptions réciproques, sur le vis-à-vis de deux cultures, que je m'emploierai. " Cette région a abrité des migrations enfantines, le séjour des petits Marseillais, par exemple. Ici on a aussi sauvé des Juifs. Et cette histoire, Martin de La Soudière l'écrit. Pour cela, " Il prend le temps d'aller à la rencontre des hameaux et des gens, conjuguant les techniques éprouvées de son métier d'ethnologue et une attention, une patience, une manière d'être là et de ne pas en être - intrus et familier à la fois -, qui donnent à son regard et à son écriture une marque immédiatement reconnaissable. " (Patrice Cabanel, postface). " Dans les pages de Martin de la Soudière, se déploie une histoire buissonnière, nouvelle, originale, aérée aux vents des montagnes, un long périple, temporel et spatial, qui vagabonde et rebondit de villages en hameaux, à travers ces espaces rudes et ruraux de la Haute-Loire, de la Lozère et du Cantal, mieux dénommés Margeride, Aubrac, Monts d'Auvergne ou Combraille. " (Eugène Martres, préface).

07/2011

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Histoire de la pensée économiq

La rupture ? La Grande Guerre, l’Europe et le XXe siècle

La mondialisation économique et financière actuelle est souvent comparée à celle qui se développe au xixe siècle et culmine en 1914 ; les inégalités retrouvent, dans nombre de pays, leur niveau record de la veille de la Grande Guerre, de même que l'indépendance des banques centrales ou le libéralisme. La Première Guerre mondiale n'a-t-elle donc ouvert qu'une parenthèse dont les effets ont été depuis effacés, et les économies et sociétés européennes sont-elles revenues à un état "naturel" perturbé par des guerres mondiales "accidents" dramatiques du xxe siècle ? Ce livre s'interroge ainsi sur l'impact de long terme de la Grande Guerre : qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Quelles sont ses traces dans l'économie et la société dans lesquelles nous vivons actuellement en Europe ? Quelles institutions sont apparues alors qui jouent encore un rôle important ? Pour répondre à ces vastes questions, une conférence internationale tenue en novembre 2018 a réuni des chercheurs et chercheuses en sciences sociales spécialistes de l'économie, de la société et des relations internationales. Chacun développe ici sa réponse à partir de son domaine à l'échelle temporelle et spatiale qui lui paraît pertinente. Cette diversité de point de vue permet au lecteur de construire sa propre réponse, et d'abord de découvrir les grandes lignes de tension économiques, sociales et politiques qui se nouent et se renouent depuis la Grande Guerre, pour comprendre ainsi un peu mieux notre temps.

11/2021

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Littérature érotique et sentim

La fille du vigneron provençal

Une histoire où la puissance de l'amour force le destin à se soumettre. Tris d'histoires d'amour regroupées sous le titre générique : Les confidences d'Aphrodites, à la limite du conte, sous un aspect poétique et théâtral qui caractérise ce nouvelliste auteur de nombreux recueils de poésies salués par la critique. On aura compris que l'histoire de "La fille du potier"se situe alors qu'Athènes n'est encore qu'un village posé sur son l'acropole, et que l'action de "La belle et le bourru" se déroule au temps de la chevalerie. Enfin, "La fille du vigneron" est un chant d'amour dédié à la Provence bienheureuse situé dans ces années soixante tellement prolixes en émotions merveilleuses.

12/2018

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Religion

Paternité de Dieu et paternité dans la famille. Congrès 1999

C’est à l’appel du Conseil pontifical pour la famille que des experts se sont réunis pour réfléchir sur un sujet essentiel. Eclairés par les apports des différentes sciences, et guidés par les expériences acquises en ce domaine, ils présentent ici le résultat de leurs réflexion

12/2000

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Sciences historiques

La Grande Guerre des chars

Lorsque le front se stabilise en 1914, les armées s'enterrent. Les offensives de 1915 montrent qu'il est impossible de percer le front et de nouvelles armes doivent être trouvées, surtout du côté allié, afin de pouvoir reconquérir le terrain perdu en début de guerre. Les Britanniques et les Français travaillent alors, sans liaison entre eux, sur des cuirassés terrestres capables d'évoluer dans le no man's land. Ainsi naissent les tanks en 1916, puis les chars français en 1917. Ils révolutionnent la guerre sur terre.

07/2019

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Histoire de France

La Grande Guerre. Les poilus

Un don précieux de documents concernant la première Guerre mondiale, auquel vinrent s'ajouter de nombreux prêts, informations publiques et recherches personnelles, ont permis à l'auteur de pouvoir, à quelques mois du centenaire du début de ce terrible conflit, en faire le point à son niveau. Ce livre comporte un très grand nombre d'illustrations d'artistes peintres de cette époque, des photos inédites de grands sportifs comme Georges Carpentier, champion du Monde de boxe et pilote d'aviation, ainsi que de héros plus connus comme les aviateurs Georges Guynemer et Roland Garros, décédés tous les deux au combat. Plusieurs pages sont également consacrées au patrimoine militaire français, illustrées par plusieurs peintres de la Marine nationale dont le plus connu, Charles Fouqueray qui décora de nombreux bâtiments publics et participa activement en 1933, à la décoration du Cercle Naval Vauban à Toulon comme le rappelle l'auteur dans cet ouvrage. N'oublions pas de mentionner le nom d'un grand marin toulonnais, l'amiral Victor Sénès qui disparut sur son navire, le Léon Gambetta en avril 1917, en Mer Adriatique laissant dans sa ville natale de multiples souvenirs. Comme sans doute, de très nombreux auteurs le feront à leur tour, Alexandre Briano a voulu affirmer ce travail de mémoire envers toutes les victimes civiles et militaires du premier conflit mondial.

09/2012

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Histoire de France

La grande guerre des civils

Le 9 janvier 1915, dans L'Opinion, parait un dessin de Forain. On y voit deux poilus dans une tranchée. L'un dit à l'autre : "Pourvu qu'ils tiennent. — Qui ça ? — Les civils." Près de 36 millions de civils français ont en effet été projetés dans la guerre en 1914, à l'arrière du front ou dans les zones occupées par les Allemands. Est rapidement venu pour eux le temps des séparations, des évacuations, des privations de toutes sortes et des deuils infinis, celui du retour des blessés et des mutilés, celui aussi de la recomposition de la famille puis de la société tout entière. Dans cette histoire remarquable et incarnée, Eric Alary raconte tout du quotidien de ces hommes, femmes et enfants qui "ont tenu" et sans qui la guerre n'aurait jamais pu être gagnée.

10/2018

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Histoire internationale

Avec les tirailleurs sénégalais, 1917-1919 : lettres inédites du front d'Orient Vol 1Avec les tirailleurs sénégalais, 1917-1919 : lettres inédites du front d'Orient

Ces lettres d'amour et de guerre préentent le récit de la participation de l'adjudant Escholier à l'Armée d'Orient et à l'étonnante épopée qui l'amène, en 1918, des monts de Macédoine aux plaines de Hongrie. Elles montrent aussi qu'en dépit des combats , l'écrivain et critique d'art. Raymond Escholier s'adonne en même temps à la lecture, à l'écriture et à l'ethnologie. Mais ce qu'il y a de plus neuf, dans cette correspondance quotidienne mais toujours nouvelle, se situe dans les liens que le gradé blanc noue avec les tirailleurs noirs, liens où la condescendance s'efface vite devant l'admiration. Si bien que ce courrier, mine d'informations sur l'élaboration des romans de guerre Le Sel de la terre et Malmadou Fofana, pose un regard de plus en plus juste sur les soldats africains et les inscrit déjà dans notre mémoire collective.

07/2013

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Géopolitique

Pensée et culture stratégiques russes. Du contournement de la lutte armée à la guerre en Ukraine

Depuis la chute de l'URSS, la pensée stratégique russe post-soviétique a connu une profonde mutation, dont le coeur fut la théorisation du contournement de la lutte armée. Si d'importantes recherches ont été menées sur l'application des stratégies indirectes russes (ou "guerre hybride") dans l'espace post-soviétique, en Occident et en Afrique, l'analyse de leurs racines conceptuelles et des écrits des stratèges militaires qui les produisent fait encore défaut, freinant ainsi la compréhension des logiques profondes qui structurent la pensée stratégique russe post-soviétique. Fondé sur l'examen de la littérature militaire russe, encore peu explorée par la recherche, des documents de doctrine et des discours d'officiels militaires et politiques russes, cet ouvrage d'histoire et de stratégie analyse les concepts, notions et débats à travers lesquels les théoriciens militaires russes ont tenté de comprendre les caractéristiques d'une guerre moderne de moins en moins centrée sur la lutte armée. Ce travail explore en outre les cadres cognitifs de ces stratégistes, faits de croyances, de perceptions et d'une culture stratégique qui, bien que souvent négligées dans le contexte militaire russe post-soviétique, sont une clé de compréhension essentielle de la théorisation du contournement et des changements doctrinaux et institutionnels qu'elle a engendrés. La guerre en Ukraine ne pourrait être pleinement comprise sans la connaissance de cette histoire de la pensée et de la culture stratégiques russes post-soviétiques. Plus qu'une doctrine, le contournement de la lutte armée est devenu un tropisme stratégique. S'il a pu mener la Russie à de relatifs succès en Ukraine, dans l'espace post-soviétique, en Europe et en Afrique, ce tropisme a été décisif dans l'échec retentissant de l' "opération militaire spéciale" déclenchée par Vladimir Poutine le 24 février 2022.

04/2023

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Histoire internationale

Les polices politiques du bloc de l'Est. A la recherche de l'Internationale tchékiste 1955-1989

A l'époque de la guerre froide, les polices politiques du bloc de l'Est ont constitué des instruments de terreur, de répression et de surveillance des sociétés d'Europe centrale et orientale. Elles occupent aujourd'hui encore une place essentielle dans la mémoire collective de ces pays. Elles partageaient la même origine soviétique et un ethos professionnel articulant loyauté politique, vision binaire du monde et idéologie de l'action : le tchékisme. Le développement progressif de leur coopération à partir de 1955 a donné naissance à une communauté transnationale du secret qui réussit à l'aide de moyens techniques et d'informateurs occultes à façonner des sociétés atomisées par la peur et la méfiance. A l'appui d'archives est-allemandes et polonaises, ce livre constitue la première grande synthèse historique d'envergure consacrée à cette "Internationale tchékiste" et à ces principaux champs de coopération à l'échelle du bloc de l'Est : la collaboration technique, la surveillance des frontières du "rideau de fer" et des mobilités internes, le soutien à des pays du tiers-monde dans le contexte de la décolonisation, le défi de la "lutte contre le terrorisme international". Ces organes policiers ont cependant échoué à préserver la domination politique des régimes communistes à la fin des années 1980, non pas par inefficacité ou par manque de moyens humains et techniques, mais parce que les partis communistes ne pouvaient plus et ne voulaient plus se maintenir au pouvoir par la violence.

11/2019

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Sciences politiques

Impossible aurore. De la peste brune à la gangrène dorée, 1939-2019

Depuis l'occupation, le 30 novembre 2008, de l'évêché de Bayonne, Mgr Aillet de la Communauté Saint-Martin fait campagne d'idées théologiques, pastorales, politiques et envahit le Pays Basque Nord où il rencontre, il est vrai, peu de résistance. En 2017, Michel Oronos enquête dans le milieu intégriste de Domezain en suivant la route d'un jeune milicien, Bertrand Laurent et d'un jeune déporté, René Jean, mort à 20 ans à Buchenwald. Dans ce contexte tragique, il croise l'évêque de Bayonne, proche d'une fille du milicien et de ses amis bordelais de Saint-Eloi/Saint-Projet. Il fait apparaître que, depuis 10 ans, un réseau idéologique dangereux se développe dans ce diocèse avec le secours de troupes extérieures invitées par l'évêque pour une nouvelle évangélisation. Témoin de cette invasion et de cette occupation tranquilles, l'auteur s'interroge : où sont les commandos de Vascons qui, en 778, osèrent résister aux troupes de Charlemagne, écrasèrent l'arrière- garde de Roland au port de Roncevaux ? N'y-a-t-il aujourd'hui que des collaborateurs pieux et fervents ?

03/2020

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Critique littéraire

Correspondance 1925-1939

Au-delà d'un romantisme de jeunesse et d'emballements religieux, il faut lire dans ces lettres de Maurice Sachs à Jacques et Raïssa Maritain le témoignage émouvant d'un être écrasé par son passé, déchiré par ses désirs, prêt à tout instant à des résolutions nouvelles et à des serments irrévocables, tout en sachant qu'il retombera, l'instant d'après, dans ce qu'il a refusé et qu'il n'échappera pas à la veulerie et à la bassesse. " Ce n'est pas le courage qui me manque, c'est le courage de ce courage. Or le courage, c'est encore le courage pur. Le premier pas ne coûte pas, mais ce sont les quotidiens derniers pas qui me coûtent [...] Mon esprit est faible, distrait, tiède parfois, mon corps est parfois secoué par le démon. C'est à la force des poignets du cœur que je veux marcher ", écrit-il à ses " Très chers et doux amis " (3 octobre 1925). Faut-il voir dans ces aveux lucides et pathétiques une volonté de mensonge, une dramatisation perverse destinée à impressionner les naïfs et zélés Maritain ? Sachs a le goût des mises en scène, il aime jouer, mais ce jeu lui permet aussi de délivrer une certaine vérité. De parler en vérité de son homosexualité. S'il sait que la rigueur théologique et la probité morale de Maritain réprouvent l'homosexualité, il sait aussi, comme le montre cette correspondance, que ses amis ne se voilent pas la face, ne s'indignent pas, ne s'attardent à aucun reproche. Ils accueillent seulement ceux qui sont exténués. Exténué, déchiré, Maurice Sachs l'est constamment jusqu'à la fin de sa vie. Les lettres témoignent, de manière troublante, de cette perpétuelle oscillation entre des temps d'ascèse, de volonté de maîtrise de soi et des périodes où, après avoir donné libre cours à ses pulsions, Sachs éprouve des sentiments de forte solitude et de dégoût de soi, tant semble fondamentale chez lui l'amertume de se sentir victime de la fatalité.

10/2003

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Critique littéraire

Correspondance. 1946-1959

On savait Char et Camus frères en amitié. Les quelque deux cents lettres inédites ici rassemblées l'attestent, qui retracent ce que furent les engagements et les travaux communs des deux hommes après-guerre et leur proximité attentive et réciproque. Mais ce qui donne tout son sens à cette correspondance est ce qui l'a peut-être initiée : la rencontre et la reconnaissance de deux oeuvres en même temps que leur convergence dans une époque de démesure et de déraison. Tout comme "l'envie d'écrire des poèmes ne s'accomplit que dans la mesure précise où ils sont pensés et sentis à travers de très rares compagnons" (Char à Camus), le moment de doute dans l'accomplissement d'une oeuvre ne peut que s'appuyer sur "l'ami, quand il sait et comprend, et qu'il marche lui-même, du même pas" (Camus à Char)... Une façon lumineuse, entre Ventoux et Luberon, de rejoindre l'intuition de Julien Gracq qui, avec l'éloignement du temps, voyait se "rapprocher aussi, dans la signification de leurs oeuvres, deux amis dont les silhouettes pouvaient sembler si différentes".

03/2017

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Histoire internationale

1969, année fatidique

Les "événements de Mai" à Paris, l'Armée rouge à Prague, la Convention démocrate de Chicago... l'année 1968 s'est achevée sur une série de fiascos monumentaux. 1969, année gueule de bois, est le point d'orgue d'une décennie de ruptures radicales et d'expériences sans filet. Nixon arrive à la Maison Blanche avec un "plan pour le Vietnam" et de Gaulle rentre à Colombey. Jan Palach se suicide par le feu place Venceslas et une purge antisémite décime le PC polonais. Grâce à leurs ordinateurs, les Américains posent des hommes sur la Lune. Les Beatles se séparent et la nation hippie vit son dernier grand rassemblement, à Woodstock. Charles Manson, qui se prend pour l'Antéchrist, assassine Sharon Tate, enceinte. A Milan, l'attentat de la Piazza Fontana lance les "années de plomb" italiennes. Musique et drogues psychédéliques, anti-westerns mélancoliques, érotisme échevelé, groupuscules, communautés... Les sixties projettent leur ultime feu d'artifice, qui retombe en cendres : rage et désillusion mêlées. Passant en revue les principaux événements politiques et culturels de cette année décisive, Brice Couturier interroge le "mauvais chemin" que nous continuons de fouler. Des groupuscules extrémistes qui préfigurent le terrorisme moderne aux "catastrophes intellectuelles " que sont le radicalisme des élites, le relativisme culturel des intellectuels et la politique des identités qui fait perdre la gauche... tout remonte à 1969.

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Littérature française

Journal (1979-1983)

Alix Cléo Roubaud est morte le 28 janvier 1983, à cinq heures du matin, d'une embolie pulmonaire. Elle était, gravement, asthmatique depuis l'enfance. Elle venait d'avoir trente et un ans. Née à Mexico (son père, Arthur Blanchette, diplomate, sa mère, Marcelle Blanchette, peintre), elle était canadienne, et bilingue. Son journal est écrit en français et en anglais. Elle avait fait des études d'architecture et de psychologie à Ottawa, des études de philosophie à Aix-en-Provence et à Paris. Elle préparait une étude sur le style de Wittgenstein et sa théorie de l'image. Elle était, essentiellement, photographe. Un film de Jean Eustache, en 1980, Les Photos d'Alix, montre quelques-unes de ses photographies, elle y parle de la photographie. Alix écrivait, depuis 1971 au moins, un journal ; ce sont les derniers cahiers de ce journal qui sont, à l'exception de quelques passages d'ordre strictement privé, reproduits ici. Elle écrivait dans l'ordre des jours, sans revenir en arrière, sans corriger, sans effacer, pour elle-même et, peut-être, bien qu'elle n'ait rien dit à cet effet, ni pour ni contre, pour être lue après sa mort.

11/2009

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Histoire de France

Journal (1939-1945)

Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. De 1912 à sa mort, il a consigné presque chaque soir les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur. Ce premier volume de son journal inédit couvre, parfois heure par heure, la guerre, la défaite, l'Occupation et la Libération. A cinquante ans, l'avocat est alors au sommet de son art. Dans ces chroniques, il révèle aussi des qualités d'observation et un talent d'écriture enviables. Il y a du Albert Londres chez Maurice Garçon. Curieux de tout, il sillonne Paris et la province, furète, recoupe, rédige, avec le mérite constant, et rare, de s'interdire toute réécriture : c'est un premier jet qu'on lit sur le vif. Maréchaliste de la première heure, il fait volte-face à l'armistice et, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, ne cessera plus de fustiger «le Vieux». Fureur patriote, chagrin sans pitié, colère, espoir, désespoir. Honte de la collaboration. Virulence contre les nouvelles lois de Vichy. Son journal déborde. Portraits, anecdotes, détails méconnus foisonnent. Croisées au Palais de justice, les figures du barreau, souvent têtes d'affiche de la politique, deviennent familières. Maurice Garçon connaît tout le monde, est de tous les grands procès, des dossiers criminels aux affaires politiques. Ses plaidoiries érudites ont fait de lui, dès avant guerre, un avocat littéraire, voire mondain, futur académicien. Toute une galerie de personnalités en vue défile dans ses pages, écrivains, peintres, comédiens, éditeurs. Nous voici conviés à une ahurissante traversée des années noires, histoire immédiate haletante.

05/2015

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Critique littéraire

Correspondance. 1920-1959

La correspondance entre André Breton et Benjamin Péret - 1920-1959 - revêt une importance majeure pour la connaissance du surréalisme, non seulement parce qu'elle représente une source inédite de l'histoire du mouvement depuis son origine mais, surtout, parce qu'elle constitue un exemple rare, sinon unique, d'une collaboration étroite et d'une amitié de toute une vie entre deux poètes. Breton disait de Péret : "J'en parle de trop près comme d'une lumière qui jour après jour [...] m'a embelli la vie". Tandis que Péret déclarait : "Je suis, à coup sûr, moins qualifié que quiconque pour parler d'André Breton parce que je ne pourrai jamais disposer du recul nécessaire pour apprécier une oeuvre et surtout une vie qui m'est si amicalement proche depuis près de quarante ans". Cette correspondance montre, loin des idées toutes faites, la véritable nature de cette relation reposant sur des affinités électives, des inclinations et des goûts sensiblement différents, mais en même temps complémentaires et indissociables. Comme le souligne Claude Courtot : "Ce principe supérieur ne serait-ce pas le signe d'une personnalité unique - trop écrasante pour un seul homme - [...] et qu'ils s'efforceront de rassembler ?". On assiste à un dialogue mené sur un pied d'égalité n'excluant ni les désaccords ni les nuances et qui apporte un démenti aux caricatures faisant de Breton un chef autoritaire et dominateur et de Péret le fidèle exécutant dans l'ombre du maître. Tout au long de ces presque quarante années d'échange se succèdent des moments sombres ou lumineux : toute une vie à la hauteur de l'idée de liberté, d'émancipation de l'esprit et de transformation sociale que le surréalisme s'était fixée dès sa naissance.

12/2017