Recherche

Luigi Zoja

Extraits

ActuaLitté

Pléiades

Romans et nouvelles

A rebours offre à Huysmans une place à part dans le paysage littéraire. En 1884, ce fut une déflagration. Barbey réutilisa la formule par laquelle il avait salué Les Fleurs du Mal : après un tel livre, l'auteur n'a plus qu'à choisir "entre la bouche d'un pistolet et les pieds de la croix" . Mais cette formule ne rend pas compte de l'extraordinaire nouveauté du roman. Avec le personnage de Des Esseintes, Huysmans saisit l'essence de la fin-de-siècle : l'heure est à la névrose. S'il est bien le roman d'une génération, salué par Mallarmé, et inspirateur notamment du Portrait de Dorian Gray, A rebours opère une percée vers le XXe siècle. Cet arbre ne devrait pourtant pas cacher la forêt romanesque de Huysmans. Roman naturaliste, Marthe, histoire d'une fille (1876) - qui fut interdit en France - lui permet de se lier avec Zola, à qui est dédié Les Soeurs Vatard en 1879. Sac au dos (1877 et 1880) est une courte et burlesque épopée de la guerre de 1870. En ménage (1881) décrit l'itinéraire d'André Jayant, romancier raté, célibataire en proie à des "crises juponnières" : l'un des meilleurs romans de Huysmans, selon le héros de Soumission de Michel Houellebecq, qui s'y connaît. Puis vient le Folantin d'A vau-l'eau (1882). Il est Huysmans, l'homme moderne, M. Tout-Iemonde, personne. Il a renoncé à tout, sauf à se nourrir ; c'est "l'Ulysse des gargotes" , disait Maupassant. A vau-l'eau est un très grand petit livre. Mais Huysmans suffoque dans le "cul de sac" naturaliste.

10/2019

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

Les Lorettes. Paris capitale mondiale des plaisirs au XIXe siècle

Au XIXe siècle, Paris gagne ses galons de capitale mondiale des plaisirs. Lorettes, grisettes et courtisanes, conquérantes et victorieuses, règnent alors sur la Ville Lumière. Et derrière elles, une myriade de congrégations, aussi nombreuses que les petits noms secrets et affectueux susurrés par les amants à l’oreille de leurs maîtresses, se réclamant des États de la prostitution. S’il existe une typologie des femmes publiques aussi riche, la responsabilité en revient au premier chef aux journalistes, chroniqueurs, échotiers, illustrateurs et caricaturistes, écrivains oubliés ou à jamais illustres qui ont dénommé les filles qu’ils croisaient sur les trottoirs de la capitale, le long des boulevards ou dans les faubourgs, au théâtre, au bal ou à l’Opéra, dans les cafés, sur les Champs-Élysées et au sein de quelques salons. Mais si les catins parisiennes de l’époque ont eu le bonheur d’entrer dans l’histoire, cela tient d’abord à leur fortune littéraire. Les frères Goncourt, Baudelaire, Eugène Sue, Théophile Gautier, les Dumas, père et fils, Tristan Corbière, Huysmans, Zola, Balzac, Flaubert, Maupassant, Barbey d’Aurevilly ont tous témoigné, à des degrés divers, de leur intérêt vis-à-vis de ces dames, les dégageant des vils clichés auxquels elles étaient réduites et contribuant à changer le regard que la société leur portait jusque-là. Ces grands noms, le lecteur les connaît. Leurs ouvrages, Nana, La Dame aux camélias, Splendeurs et misères des courtisanes, etc., il les a parfois lus à un âge et dans un cadre, scolaire et donc pudique, qui ne lui ont pas toujours permis de saisir qu’ils avaient tous pour sujet… les lorettes !

10/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Les plus belles pages de la littérature française. Lectures et interprétations

Quarante textes inoubliables, quarante morceaux de bravoure de la littérature française depuis la Ballade des pendus de François Villon jusqu'à La Modification de Michel Butor. Ces pages, nous les avons dans l'oreille et nous les gardons en mémoire. Mais pourquoi sont-elles si remarquables ? Quatre auteurs tentent d'en pénétrer les secrets et de faire partager au lecteur tout ce qui, par-delà la lettre, en fait la saveur et l'esprit. Ils montrent comment ces véritables bijoux au sein même de l'oeuvre font naître encore et toujours de fortes émotions et révèlent parfaitement les vibrations du monde. En écho, des spécialistes des langues étrangères renouvellent notre regard sur ces textes d'exception si souvent traduits par nos voisins anglais, allemands, italiens ou espagnols. Que deviennent le funeste "gibet" de Villon, l'inquiétant "alambic" de Zola, ou la "madeleine" de Proust lorsqu'ils voyagent à l'étranger ? Comment, par exemple, le petit gâteau typiquement français retrouve-t-il ailleurs son goût et son parfum du passé, comment les traducteurs restituent-ils la chaîne imaginaire proustienne ? Les réponses, souvent inattendues, sont éclairantes. Ces "lectures et interprétations", composées d'explications qui suivent le fil du texte ou qui mettent en relief leurs thèmes centraux, sont accompagnées d'encadrés comportant : des informations sur le contexte historique, social et culturel ; des mises en relation avec d'autres textes qui les ont inspirés ou qu'ils ont inspirés ; un compte rendu des traductions du texte ; des illustrations qui mettent en perspective la beauté de la page. Et, pour avoir toujours sous les yeux le texte expliqué, un fascicule où sont rassemblés les morceaux choisis.

12/2007

ActuaLitté

Critique littéraire

Flaubert

Je porte en moi la mélancolie des races barbares, avec ses instincts de migrations et ses dégoûts innés de la vie, qui leur faisait quitter leur pays, pour se quitter eux-mêmes. Dans cette déclaration de Gustave Flaubert (1821-1880), qu'y a-t-il de vrai ? Le migrant, à part le grand voyage en Orient et quelques escapades en Bretagne, en Angleterre ou en Corse, a surtout vécu dans le "trou" qu'il s'est "creusé" à Croisset, sa demeure normande, où il écrit son ouvre et où il meurt foudroyé. Peut-on se fuir soi-même, bien qu'on professe la poétique de l'impersonnalité ? Peut-on lâcher son siècle ? Le détester, oui, lui préférer une Antiquité imaginaire, certes, mais Flaubert, comme tout le monde, est entraîné dans les tourbillons du temps. Son ouvre portera cette double marque : le rêve carthaginois d'un monde flamboyant à jamais disparu mais recréé et la peinture vengeresse du siècle de Monsieur Prudhomme et du pharmacien Homais. Michel Winock porte un regard d'historien sur cette vie tout entière vouée à la littérature. Il raconte l'enfance créative de l'écrivain, le suit dans ses pérégrinations de jeunesse, décrit ses amours tumultueuses, l'accompagne dans les salons parisiens et met en scène sa ferveur dans l'amitié - Maxime Du Camp, George Sand, les Goncourt, Zola, Daudet, Maupassant, Tourgueniev... Son dégoût proclamé de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse (somme toute décevante), ni par la foi en Dieu (il est incroyant), ni par quelque idéal politique (scepticisme revendiqué), mais par la religion de l'Art, dont il fut un pèlerin absolu.

03/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

La figure du monde. Pour une histoire commune de la littérature et de la peinture

Le sort de la peinture importe depuis toujours aux écrivains, qui n'ont jamais interrompu leur dialogue avec les tableaux. L'oeuvre des plus grands d'entre eux, de Diderot, de Balzac, de Zola ou de Proust, en témoigne parmi d'autres. Mais depuis le XIXe siècle ce dialogue est devenu problématique car la fiction et la représentation, qui définissaient pour la littérature et la peinture un espace d'échange et de partage, ont été progressivement évacuées des oeuvres plastiques. Pourtant, alors que les peintres s'engageaient dans un processus d'autonomisation toujours plus radical de leur pratique, leurs anciens partenaires au sein de l'ut pictura poesis ont su maintenir vivante l'histoire commune des deux arts ; ils n'ont renoncé ni à ce que la peinture pouvait leur apporter (un mode spécial d'accès au visible, la conscience aussi des limites de leur propre outil), ni au rôle qu'ils pensent avoir à jouer dans l'avenir de la peinture. Ce livre aura atteint son but s'il parvient à faire entendre leur voix, mais aussi celle des écrivains de notre temps qui, s'appuyant notamment sur des artistes intempestifs comme Hopper, Giacometti, Bacon ou Balthus, ont compris que la survie d'une peinture ayant affaire au monde et au sens était nécessaire. D'Artaud à Bonnefoy, de Genet à Leiris, Handke ou Michon, ils nous invitent à reprendre confiance dans l'art. Ecoutons-les car leurs interventions, apparemment dispersées et vagabondes, se répondent et convergent de plus en plus vers un même espoir de voir revenir les peintres au sein de l'espace commun des arts.

10/2008

ActuaLitté

Littérature française

Le jardin des supplices et autres romans

Connu pour ses sympathies anarchistes, Octave Mirbeau est un écrivain engagé. Il a combattu l'antisémitisme, le nationalisme, le colonialisme, toutes les formes de domination qui asservissent l'individu. Sujets d'indignation qui intéressent notre temps et nous incitent à redécouvrir cette oeuvre. Avec Le Jardin des supplices, il invente une forme romanesque qui rompt avec les conventions de la cohérence narrative et de la vraisemblance. Ce texte offre un assemblage de morceaux disparates dans lequel la stylisation du réel en dévoile, par-delà les apparences, les aspects grotesques ou monstrueux. Mirbeau y adopte, après l'avoir longtemps cherché, le mode satirique qui va désormais faire de ses romans l'expression de son engagement passionné dans les luttes de son époque. Le Jardin des supplices et Le Journal d'une femme de chambre sont autant d'allégories qui, en pleine affaire Dreyfus, renvoient à la France antidreyfusarde sa propre image hallucinée sous un jour crépusculaire. Quelques années plus tard, La 628-E8, parodie d'un récit de voyage en automobile à travers l'Europe du Nord, est l'occasion de violentes charges contre le colonialisme belge, le militarisme, le nationalisme barrésien, la germanophobie. En 1913 enfin, Dingo, pseudo-récit de formation où un chien refait paradoxalement l'éducation de son maître, offre un tableau féroce de la France radicale. Ces quatre romans montrent combien Octave Mirbeau mérite d'être considéré comme le rénovateur du roman satirique dans la tradition de Ménippe, le philosophe cynique. Sans oublier, comme nous le rappelle son contemporain Emile Zola, qu'il fut aussi ce "justicier" compatissant, qui avait "donné son coeur aux misérables".

10/2020

ActuaLitté

Actualité et médias

La Règle du jeu N° 45, Janvier 2011 : Godard est-il antisémite ?

Comme toujours, des textes copieux et brillants des collaborateurs réguliers de la revue : Yann Moix (sur Zola), Laurent Dispot (un Nobel pour Klarsfeld !), Gilles Hertzog (à propos de Benny Lévy). Un texte de Gilles Collard. Une nouvelle de Jean-Paul Enthoven. Mais le morceau de choix du numéro est, incontestablement, une longue livraison de Bernard-Henri Lévy intitulée : « Godard est-il antisémite? »Le texte de Bernard-Henri Lévy est un texte qui suscitera des commentaires et fera sans doute événement. Il revient sur une accusation récurrente adressée à l'auteur de « A bout de souffle » et de « Sauve qui peut la vie », et qui est l'accusation d'antisémitisme. Il le fait à partir d'un matériau complètement inédit et dont il était le seul, avec les deux autres protagonistes de l'aventure, à disposer: les notes préparatoires au film qu'il projeta, il y a dix ans, avec Claude Lanzmann et Jean-Luc Godard lui-même, sur la question de la Shoah. D'où un récit passionnant. Des remarques incisives et surprenantes. Des épisodes saisis sur le vif. D'où toute une saga, organisée autour d'un film mort-né, et même de plusieurs, qui étaient complètement inconnus, et du grand public, et des spécialistes de l'œuvre godardienne. Le tout pour conclure que, si le ci-néaste propalestinien du début des années 1970 a, incontesta-blement, toujours eu un rapport complexe à Israël et au nom juif, conclure de cette complexité à l'accusation d'antisémi-tisme relève du procès d'intention. Un texte qui ne passera pas inaperçu. Avec un document comme celui-ci, on est au cœur de la mission des revues.

02/2011

ActuaLitté

Histoire de France

L'affaire Dreyfus. Dynamique, lectures, empreinte

L'arrestation en octobre 1894 d'un officier d'artillerie israélite, le capitaine Alfred Dreyfus, est le point de départ de ce qui sera nommé l'Affaire. Dans une France où le prestige de l'armée est immense, nourri par la force du sentiment national, le traumatisme de 1871 et les premiers pas de l'alliance de la République avec la Russie du tsar, la presse en plein essor s'empare de cette histoire d'espionnage. Les péripéties, faites de rebondissements, de coups de théâtre et de manoeuvres souterraines, semblent écrites par un auteur de ces romans-feuilletons dont l'époque est avide. Elles passionnent une opinion publique frappée par la force des interventions des intellectuels et des politiques, Zola, Clemenceau, Jaurès, ou encore Barrès dans le camp opposé. Le récit foisonnant de la condamnation et de la réhabilitation d'un innocent, sans cesse précisé par les recherches des historiens, garde tout son intérêt. Au-delà, l'Affaire éclaire les ressorts et les contradictions de la société française de la Belle Epoque. Elle amène à saisir les logiques qui poussent des acteurs individuels ou collectifs, des institutions ou des groupements informels, à rester en retrait ou à intervenir, de multiples manières, pour ou contre la révision du procès d'un officier jusqu'alors inconnu. Elle conduit à s'interroger sur leurs motivations politiques, religieuses et idéologiques. L'affaire Dreyfus enfin laisse une trace après la réhabilitation de sa principale victime. La mémoire de l'Affaire, de la Grande Guerre aux événements d'Algérie est complexe, contrastée, parfois difficile à saisir. Elle constitue un autre riche objet d'analyse.

11/2017

ActuaLitté

Littérature française

Penn foul

Je suis Tatiana Planck, étudiante en commerce, à Brest. J'ai été aussi la compagne, désormais inconsolable, de la mystérieuse Annah Soussan. Paix à son âme ! En 2020, son histoire extraordinaire nous a tous bouleversés sur les réseaux sociaux et dans la presse. Moi, je crois qu'elle a tant oeuvré pour l'humanité qu'elle mériterait le Panthéon ! Oui, je persiste et signe : le Panthéon près de son cher Zola ! Franchement, n'êtes-vous pas d'accord ? Je sais, en haut lieu on me répondrait qu'elle était fêlée, qu'elle faisait de son encrier un usage peu catholique, dans sa chambre de la résidence Penn Foul, face à la rade ! Je rétorque ceci : vous ignoriez que c'étaient des écritures d'amour qui cachaient les longues blessures de son enfance... Oui, Annah mérite le Panthéon ! Annah et la jolie Dora, aussi. En attendant, pour préserver la mémoire de ma bien-aimée, j'ai contacté l'écrivain Paul Auzoul. C'est un gros étourneau solitaire, qui observe la vie sur un fil électrique. Dans son atelier, je lui ai proposé cette idée folle d'écrire l'histoire d'Annah, pour moi, pour vous et eux, pour l'humanité du dessus et du dessous. Il a accepté malgré le défi d'écrire la vie d'une femme qui tourne au mythe. Moi, je trouve son roman pas mal du tout, même s'il me traite comme une midinette de pacotille flanquée d'ailes d'ange. Eh, Auzoul ! Mon vieux, ne joue pas trop les Auteurs ! On règlera nos comptes un jour, pas loin du Palais des Bonnes quand ton tour viendra...

11/2022

ActuaLitté

Littérature française

Rue de la République

Entre Saône et Rhône, les grandes familles de 1900 appartiennent à un monde révolu, gouverné par les évêques et soumis à un Dieu courroucé. Joannès Roch-Dugas, fils cadet d'une dynastie soyeuse, aura-t-il le courage de rompre avec les siens ? Le Lyon de Marianne Gendilloux, enfant d'un portefaix et d'une cuisinière, est d'une autre planète... Pourtant, cette lavandière, fille de rien, amadoue ce fils de la haute, échotier et anarchiste. Et la ville de toutes les révoltes les emporte dans son tourbillon. Mais comment aimer, survivre et se construire un destin alors que la troupe tient la rue et que menace la guerre ? Anne Vallaeys et Alain Dugrand nous entraînent dans le monde prodigieux de l'orée du XXe siècle. Ils nous installent dans les bouchons lyonnais, sous la treille des guinguettes de Saône. Avec eux, le lecteur goûte des bonheurs de gourmandise, le plus aimable des péchés. Vins d'Ampuis et de Bourgogne, fonds d'artichauts sautés au foie gras, grenouilles dorées à la forézienne... Délire de soie délicate, damas, étoffes fraîches tissées par les canuts de la Croix-Rousse. Napo Gendilloux, fils du Rhône, le peintre Gasquet et sa bohème artiste, Jacquet, fameux " renifleur " de grands crus, Jeanne, magicienne des casseroles, Marcel, commis de cuisine et déserteur... côtoient, pour notre plaisir, les héros de ces temps troublés, Octave Mirbeau, Emile Zola, Jules Bonnot, le bandit anarchiste, le " petit père " Combes, les moustachus de la République, Edouard Herriot, Jaurès et le jeune Léon Blum, prophète du féminisme et du mariage à l'essai. Mais, à l'est, déjà, une guerre dans les Balkans...

05/1999

ActuaLitté

Littérature française

La compagnie des voyants. Ces grands romans qui nous éclairent

On trouve tout dans la littérature. Parce que les grands romanciers ont la lucidité des " voyants " , comme le disait Rimbaud des poètes, la lecture de leurs romans aide à comprendre le monde. Rien de mieux que La Tâche de Philip Roth pour traquer la montée du moralisme dans nos sociétés, La ferme des animaux de George Orwell pour saisir les dynamiques dévorantes de l'extrémisme, Meursault contre-enquête de Kamel Daoud pour traquer les catéchismes idéologiques, Sa majesté des mouches de William Golding pour décoder le populisme, Beloved de Toni Morrison pour interroger nos réécritures du passé, Le Hussard sur le toit de Jean Giono pour déchiffrer nos épidémies de la peur ou les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar pour ne plus jamais penser que la culture et notamment les livres ne seraient pas essentiels. Cet essai riche et éclairant nous fait plonger dans près de vingt-cinq romans incontournables, des textes aussi merveilleux que L'Iliade et l'Odyssée d'Homère, Lady L. de Gary, Germinal de Zola, Ulysse de Joyce, Moby-Dick de Melville, Robinson Crusoé de Defoe ou La chute de Camus. Parce que ces grands livres offrent des clés insoupçonnées, ils deviennent autant de compagnons de route pour mieux lire notre époque. Gourmand et passionné, Mathieu Laine nous convie ainsi dans les invariants de la nature humaine que seule la littérature permet de percevoir avec autant de finesse. Alors qu'on lit de moins en moins, ce livre donne terriblement envie de lire et de relire. Pour nous distraire mais aussi pour aiguiser notre esprit critique et nous garder des idées fausses. " Lisez pour vivre " , disait Flaubert. Sans roman, la vie est impossible !

01/2023

ActuaLitté

Biographies

Les infréquentables frères Goncourt

Edmond et Jules de Goncourt sont comme écrasés par leur nom. Si nul n'ignore le prix qu'ils ont fondé, l'oubli a frappé la vie et l'oeuvre de ces deux frères qui se sont attaqués pendant près d'un demi-siècle à tous les genres littéraires, et plus encore au genre humain. Suivre les Goncourt, c'est courtiser la princesse Mathilde, dîner avec Zola, survivre à la Commune, passer des salons des Rothschild aux soupentes sordides et recevoir toute l'avant-garde artistique dans leur Grenier de la Villa Montmorency. Pamphlétaires incisifs, romanciers fondateurs du naturalisme, dramaturges à scandale, collectionneurs impénitents, ces langues de vipère ont légué à la postérité un cadeau empoisonné : un Journal secret qui fait d'eux les meilleurs chroniqueurs du XIXe siècle. Seule la méchanceté est gratuite, aussi les deux écrivains la dépensent-ils sans compter. Chaque page laisse éclater leur détestation des femmes, des parvenus, des Juifs, des artistes et de leurs familiers. On découvre Baudelaire ouvrant sa porte pour offrir aux voisins le spectacle du génie au travail, Flaubert invitant ses amis à déguster des "cervelles de bourgeois", les demi-mondaines étalant un luxe tapageur ou Napoléon III entouré d'une cour servile qui met en bouteilles l'eau de son bain... Réactionnaires ne jurant que par la révolution en art, aristocrates se piquant de faire entrer le bas peuple dans la littérature, les Goncourt offrent un regard aiguisé sur un monde en plein bouleversement, où, de guerres en révolutions, le paysan fait place à l'ouvrier, la bougie à l'ampoule et le cheval à l'automobile.

01/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Les XIXes siècles de Roland Barthes

Malgré la résistance de Roland Barthes à l'histoire littéraire et à la logique séculaire que l'école imposait, le XIXe siècle constitue dans son oeuvre un pivot, dont on ne peut se débarrasser à si bon compte, et sur lequel il bute dès qu'il veut construire certains de ses objets d'élection : une histoire des "écritures", une histoire des "mythologies". Si, dans le titre, le pluriel s'est imposé, c'est parce que ses rapports à ce siècle repère furent multiples et parce que, tout au long de sa carrière, ils n'ont cessé d'évoluer. Siècle amical lors de son adolescence, plutôt mal vu au temps de la "nouvelle critique" structuraliste, le XIXe siècle rentre en grâce à partir de S/Z et des Fragments du discours amoureux, et plus encore dans les derniers séminaires sous les auspices du romantisme allemand. La place qui leur revient a été ici donnée aux principaux auteurs de prédilection : Balzac, Chateaubriand, Stendhal, Flaubert, sans oublier Michelet, un auteur qui pourtant "n'était pas son genre". Mais ont été prises en compte aussi des affinités plus partielles (Baudelaire, Nietzsche), voire bien plus ambiguës (Zola). Plus qu'une étude raisonnée, ce volume propose donc une approche en mosaïque des amours et désamours du lecteur et de l'auditeur pour certains créateurs, certaines oeuvres, parfois même pour de simples phrases qui façonnent une oeuvre et un imaginaire critique. Mais il dessine en fin de compte un panorama aussi complet que possible du rapport de Barthes au XIXe siècle : à sa littérature principalement, mais aussi à sa musique, à sa philosophie et à son histoire.

09/2019

ActuaLitté

Littérature érotique

Au bonheur de ces dames

À 18 ans, Jérémy quitte le confort douillet et protecteur de sa campagne normande pour se lancer dans de brillantes études littéraires à Paris. Alors quoi de plus normal pour ce jeune homme passionné de lectures que d'être irrésistiblement attiré par la librairie ancienne qui se situe juste sous ses fenêtres, de l'autre côté de la rue ? Intimidé, hésitant, il attend, puis se décide enfin à pousser la porte. Une clochette qui tinte, un parquet qui craque sous les pas, une odeur de bois, des livres par milliers, et, aux commandes de cette boutique hors du temps, une personne qu'il ne s'attendait pas à trouver là. Un seul regard de Claudia, la voluptueuse libraire qui se cache derrière les étagères suffit pour que la vie de ce jeune puceau provincial bascule définitivement. Fasciné par cette femme mystérieuse qui se propose de faire de lui un homme, Jérémy se soumet, corps et âme, à une lente et savoureuse initiation à tous les plaisirs de la chair. Mais entrer dans l'univers de Claudia signifie également en accepter les règles et les secrets plus nombreux qu'il n'y paraît. Au fur et à mesure qu'il pénètre l'intimité de sa sulfureuse maîtresse, Jérémy comprend qu'il a mis le doigt dans un engrenage aussi sensuel que dangereux. Il n'est cependant pas certain qu'il ait envie de s'y soustraire. Au contraire. Son insatiable appétit d'apprendre le conduit, un livre de Zola sous le bras, à en réclamer toujours plus. Au risque, peut-être, de compromettre son avenir.

10/2015

ActuaLitté

Littérature française

Sur la route avec Bashô

Voici le troisième roman dessiné de Dany Laferrière. Après Autoportrait de Paris avec chat et L'exil vaut le voyage, Sur la route avec Bashô suit la méthode nonchalante et néanmoins réfléchie de Bashô, le moine-poète japonais du XVIIe siècle, une des inspirations constantes de l'auteur (qui comme on sait est un écrivain japonais). Le narrateur de cette histoire parcourt le monde d'aujourd'hui, de l'Amérique au Japon en le prenant par surprise. Qui se méfierait d'un rêveur ? Il ne rêve pas du tout. Il admire (les femmes écrivains qu'il lit, de Jean Rhys à Zora Neale Hurston). Il se remémore (les divinités vaudoues). Il éprouve de l'affection (envers une de ses voisines alors qu'il séjourne à New York). Des dessins stylisés parcourent le texte, qui sont peut-être la rêverie de ce narrateur "dans ce monde sans pitié" . Voyageant dans le monde contemporain, il ne peut que constater que la menace est partout. Dessinant ce qu'il voit, le narrateur écrit aussi des mots. Et par exemple ceux-ci : "Black lives matter" . "Un nègre est un homme et tout homme est un nègre" , a-t-il dit au début de sa pérégrination. Nègres sont donc les manifestants de Hong Kong qu'il voit réclamer la liberté. Pourtant, son intention n'est pas de changer le monde, nous dit-il, "simplement d'y vivre" . Et l'on comprend alors que, comme le disait Pavese, c'est un métier de vivre. Heureusement, il y a la littérature, le jazz, les femmes élégantes, les cafés et les fleurs. Il y a encore des rayons de soleil.

10/2021

ActuaLitté

Théâtre

Correspondance et théâtre

Genèse d'une pièce, mise en scène, création, interprétation - autant de sujets qui n'ont jamais été systématiquement étudiés jusque-là en lien avec les correspondances. Pourtant, tous ceux qui l'ont un tant soit peu pratiqué le savent : le théâtre est avant tout un art coopératif. Il était donc naturel que les lettres y trouvent leur compte. Après une première partie réservée à Beaumarchais, le fondateur de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, six articles présentent des cas particuliers d'échanges entre auteurs, coauteurs, acteurs et actrices, qui ont en commun d'avoir eu une incidence directe sur la composition d'une pièce ou sur sa représentation. Huit études montrent ensuite par l'exemple l'apport irremplaçable des lettres sur le théâtre écrites par des dramaturges, des actrices ou encore d'autres artistes, dans la connaissance et dans l'écriture de l'histoire littéraire, et plus largement de l'histoire des arts, des idées et des moeurs. Une dernière partie est consacrée aux rôles et aux fonctions des lettres dans les pièces. Gageons qu'une nouvelle branche des études épistolaires, à l'intersection des études théâtrales, naîtra de la vingtaine d'auteurs ici représentés, répartis sur trois siècles : Beaumarchais, Marmontel, Ducis, Marivaux, Hugo, Vigny, Flaubert, Bouilhet, Les Goncourt, Dumas fils, Zola, Busnach, Victorien Sardou, Émile Bergerat, Catulle Mendès, Alain-Fournier, Maurice Emmanuel, Maeterlinck, Cocteau... Leurs correspondances, souvent inédites, étudiées par leurs meilleurs spécialistes, apportent déjà la preuve qu'elles ont un rôle à jouer, le premier, sur la scène comme en dehors, dans l'histoire du théâtre et de ceux qui l'ont fait.

03/2012

ActuaLitté

Littérature française

Rien de mon visage

Dans une maison de maître isolée du côté du plateau de Valensole, en Haute-Provence, Suzanne Moisson passe une vie discrètement non conventionnelle. Une vie romanesque. Elle est née en 1899 et morte en 1991. Ni châtelaine ni paysanne, résolument libre et insaisissable, elle a connu deux guerres et deux maris : un pianiste suisse et un agriculteur, elle était veuve du premier ; a divorcé du second. Elle n'a pas eu d'enfants. Son père, chef de la Maison Dorée, grand restaurant parisien cité dans les romans de Proust et de Zola, lui avait légué des terres arides et des rêves de luxe. Elle a passé la majeure partie de sa vie dans sa propriété, à cultiver de la lavande et fabriquer du miel avec ses deux ouvriers agricoles ; ils avaient formé une étrange famille. On disait d'elle : "elle est spéciale", "extravagante, cocasse, inoubliable", "tellement chic", "un phénomène"... Pourtant, rien n'a subsisté d'elle après sa mort : pas d'héritiers, pas de papiers personnels. Pas de mémoire. Seulement la possibilité d'un roman. Aujourd'hui, on ne saurait plus rien de Suzanne Moisson si Claire Moyrand n'avait pas fouillé les souvenirs, fragiles, de ceux qui ont croisé cette femme et n'ont pu l'oublier. On découvre la personnalité forte d'une femme libre et attachante, d'une élégance folle. Et d'une trame réelle naît un roman bouleversant qu'on ne lâche pas. Outre le geste magnifique de réinventer Suzanne Moisson, Rien de mon visage est un roman subtil qui dresse des portraits saisissants, tendres, sur fond de grande histoire.

03/2012

ActuaLitté

Histoire de France

Belle Epoque

Le fils d'Alphonse Daudet, la petite-fille de Victor Hugo, le fils du professeur Charcot : Léon, Jeanne et Jean-Baptiste sont tous trois les héritiers des plus grands noms du XIXe siècle, la fleur d'une jeunesse dorée qui a grandi sous les yeux admiratifs, médusés et jaloux de leurs contemporains. Trois vies intimement liées : nés dans les années 1860, ils ont évolué dans le même milieu d'écrivains, de scientifiques et d'admirateurs ; enfants, ils ont joué ensemble, jeunes gens ils se sont aimés. Des trois, Jeanne est la seule qui a vécu avec orgueil, jusqu'au bout, le bonheur de sa condition : être la petite-fille de Victor Hugo, la joie du vieil homme, celle pour qui le poète avait écrit L'Art d'être grand--père. Léon et Jean-Baptiste, eux, se sont inventé un destin propre : Léon vivant mille vies en une, entre littérature, journalisme et politique ; Jean-Baptiste embrassant l'océan, l'exploration des mers et des continents. Parce que leur existence s'est déroulée sous les feux de la rampe, Kate Cambor nous fait entrer, avec ses personnages, dans la chair même de leur époque. Les diners littéraires réunissant Daudet, Haubert, Zola, Tourgueniev et Goncourt, les leçons spectaculaires de Charcot père à la Salpêtrière, le mariage si couru de Léon Daudet et de Jeanne Hugo, le scandale de Panama, l'affaire Dreyfus, les aventures du Pourquoi-Pas ?, le vaisseau de Jean-Baptiste Charcot, sa mort tragique en mer... Fourmillant de personnages et d'arrêts sur image saisissants, le livre de Kate Cambor se dévore comme un film, comme un roman... le roman de la Belle Époque.

ActuaLitté

Philosophie

Parerga et Paralipomena

Les Parerga et Paralipomena, titre grec qui signifie " Accessoires et Restes ", connurent un immense succès en Allemagne à leur parution, en 1851, et furent traduits en France entre 1905 et 1912. Bien qu'ils comptent parmi les textes majeurs d'Arthur Schopenhauer, ils n'ont fait l'objet, depuis, que de parutions marginales. Ils offrent pourtant aux lecteurs de l'auteur du Monde comme volonté et comme représentation un véritable kaléidoscope des grands thèmes traités par le philosophe : l'ennui, le désespoir, la bouffonnerie des comportements humains. Son pessimisme, qui lui fait dire que " la vie est une affaire qui ne couvre pas ses frais ", connaît ici de nouveaux développements dans ses articles Sur le suicide ou Le Néant de la vie. Schopenhauer propose un art de vivre pour remédier à la douloureuse condition humaine, sous la forme de conseils et de recommandations, comme de pratiquer avec prudence la compagnie de femmes. L'Essai qu'il consacre à celles-ci connut un vif succès auprès d'écrivains français tels Maupassant, Zola, Huysmans et tant d'autres dont Schopenhauer a nourri la misogynie. Evoquant l'influence considérable de la pensée de Schopenhauer sur les créateurs de son temps, Didier Raymond souligne le paradoxe qui veut que son pessimisme ait eu sur beaucoup d'entre eux " les effets bénéfiques d'une libération longtemps attendue. Sa philosophie, écrit-il, confère enfin une certitude au sentiment de désespérance, d'extrême lassitude de l'existence ". Par sa perspicacité philosophique et sa lucidité psychologique, comme par la clarté et la lisibilité de son écriture, cet ouvrage reste à cet égard un stimulant inépuisable.

01/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Idées et visions et autres écrits polémiques, philosophiques et critiques, 1897-1923. Volume 1

André Suarès (1868-1948) est le plus méconnu des auteurs de sa génération, celle de Gide, de Proust, de Claudel et de Valéry. Il a pourtant été leur égal. Bergson, Ernst-Robert Curtius ou Paulhan ont salué en lui un maître. Condisciple à l'Ecole normale supérieure de Romain Rolland, Suarès partageait avec ce dernier une même passion pour la musique. Excellent pianiste, il a consacré à ses compositeurs favoris une série de portraits qu'on retrouve ici pour la première fois Mozart, Beethoven, Wagner, Debussy, Ravel. Et bien d'autres. Souffrant de la veulerie de son époque, Suarès, pour ne pas désespérer de l'homme, s'est raccroché aux grands créateurs Tolstoï et Dostoïevski, Shakespeare et Cervantès, Baudelaire et Pascal, Goethe et d'Annunzio. Tous, ils incarnent des valeurs, ils transmettent ce sens de la grandeur, lisible également dans l'architecture des villes italiennes ou dans certains paysages bretons. La violence avec laquelle il a combattu les dérives fascistes et antisémites de son époque n'a d'égale que celle de Zola, de Péguy ou de Bernanos. Engagé dans l'affaire Dreyfus alors qu'il n'avait que vingt ans, Suarès a été le premier à dénoncer la montée du nazisme. Ayant vécu la Première, puis la Seconde Guerre, il était persuadé que seule une Europe unie était capable de prévenir les folies meurtrières de la France et de l'Allemagne. Poète, essayiste, philosophe, voyageur, Suarès aborde tous les genres. Pour la première fois est donné ici un choix représentatif de son œuvre immense. La plupart de ses textes étaient devenus introuvables ; beaucoup sont restés inédits. Ils sont plus actuels que jamais.

09/2002

ActuaLitté

Beaux arts

Cézanne, la vie, l'espace

" L'homme doit rester obscur ", écrit Cézanne à l'extrême fin de sa vie. Pourquoi donc tirer Cézanne et son existence entière de l'ombre et en faire un livre ? C'est que l'espace de sa vie, à y regarder de près, est aussi important que l'espace tout court, celui qu'il n'a jamais cessé de parcourir, à la recherche du " motif ", dans la lumière du pays d'Aix, face à un paysage dont la montagne Sainte-Victoire est à la fois l'horizon et le symbole. La vie, c'est le monde des luttes et des échecs ; c'est le compagnonnage avec Zola - qui croira son génie avorté - et avec toute une cohorte de peintres et de poètes, dans une société où l'art doit se battre pied à pied pour vivre et affirmer son droit à l'avenir. L'espace, c'est l'univers de la solitude et de la liberté tout ensemble, revendiqué contre l'époque, contre le quotidien, contre la famille, contre tout : un homme sauvage, timide et bourru, y rencontre des baigneuses nues au bord d'une petite rivière qui s'appelle l'Arc, voit au jas de Bouffan, à l'Estaque ou à Gardanne - à Anvers-sur-Oise quelquefois aussi - des arbres convulsés, des toits rouges, des eaux vertes, des rochers ruisselants de soleil, déplace inlassablement sur un coin de table ou dans un compotier quelques pommes qu'il veut peindre. Cette vie et cet espace appelaient recomposition, exploration, écriture, pour retracer l'histoire d'un citoyen d'Aix-en-Provence devenu le premier citoyen de l'art moderne.

02/1986

ActuaLitté

Beaux arts

Le musée intérieur de Henry James

Cet essai (illustré d'une quarantaine de reproductions en couleurs dans deux cahiers) sur les rapports de James avec la peinture, à travers son oeuvre imaginaire et son oeuvre critique, est l'occasion d'analyser l'oeuvre du maître américain et aussi sa vie. En effet, intimement lié à des artistes, James était fasciné par la création artistique qu'il comparait constamment à la littérature. Il a analysé de très près la technique des peintres et leur univers, qu'il s'agisse de peintres académiques ou novateurs. Ses nombreux voyages en Italie l'avaient amené, par ailleurs, à s'attarder sur les grands maîtres vénitiens. Son frère, le philosophe William James, peignait, si bien que la peinture faisait partie intégrante de son univers psychique et quotidien. Le livre est divisé en deux parties : un essai en cinq chapitres et un choix de traductions de textes de James sur l'art, correspondant à ces cinq sujets : Venise, les peintres londoniens, les caricatures de Daumier, les lettres et les tableaux de Delacroix et l'oeuvre de John Singer Sargent (qui, par le cosmopolitisme et la haute société, était en quelque sorte son jumeau en peinture). C'est donc aussi un voyage dans l'intimité de James, dans sa conception de la création artistique, du visible et de l'invisible, du dicible et de l'indicible, du mystère. L'essentielle question jamesienne sur les indices d'une réalité cachée est au coeur de cet essai. Profondément européen, et particulièrement tourné vers la France, James était en constant dialogue, explicite ou secret, avec Baudelaire, Delacroix, Zola, sur la question de l'art, et se trouve être, en ce domaine, un précurseur de Proust.

11/2016

ActuaLitté

Réalistes, contemporains

Vergès. Une nuit avec le diable

Dans l'intimité du plus controversé des avocats. On ne présente plus maître Jacques Vergès tant sa réputation sulfureuse le précède. Né dans les années 1920 en Thaïlande, il grandit sur l'île de la Réunion et se passionne très tôt pour la politique. " Narcissique ", " cynique " et " provocateur ", il enchaînera les procès médiatiques jusqu'à devenir une star du barreau dans les années 80. En prenant la défense des plus grands criminels, comme celle du nazi Klaus Barbie ou de Slobodan Milosevic, il forge sa propre légende d'avocat du Diable. En 30 ans de carrière, il pénètre les hautes sphères du pouvoir, tisse des amitiés - Pol Pot, Mao, Carlos, Saddam Hussein... - et ne cesse de cultiver le mystère de ses huit années de disparition. On ne partage pas toujours ses idées mais sa trajectoire reste fascinante. Résistant à 17 ans puis fervent militant anticolonialiste, il embrasse une carrière d'avocat presque malgré lui en 1956. Très vite, il fera le choix de défendre les fedayin de la guerre d'Algérie jusqu'à se marier avec l'héroïne de l'indépendance à qui il a sauvé la tête... De l'enfant métis écorché au " salaud lumineux ", cet album revient sur l'essence de ses combats et sa personnalité ambivalente. Après le très remarqué L'Affaire Zola paru en 2019, le journaliste Jean-Charles Chapuzet nous offre un portrait exceptionnel tiré d'un entretien privé avec maître Vergès au soir de sa vie. L'ensemble est illustré de main de maître, avec un noir et blanc aiguisé par Guillaume Martinez, ce dernier faisant son grand retour chez Glénat après plusieurs albums chez Futuropolis, dont sa grande série historique Une vie.

09/2022

ActuaLitté

Arts et traditions populaires

L'illustration - Le plus grand journal de l'époque. La Belle époque telle que les Français l'ont vécue

Durant les vingt-cinq années de paix qui précèdent la Première Guerre mondiale, un flot de nouvelles inventions comme l'électricité, la radio, le cinéma ou encore l'automobile transforment la société française. Paris devient la capitale du progrès, de la mode et des arts. Le soir, on va voir Cyrano de Bergerac ou on applaudit Sarah Bernhardt. On décore son intérieur selon les canons de l'Art nouveau. On s'habille chez les grands couturiers. On lit Zola ou Verlaine, on écoute Ravel ou Debussy, on admire Renoir, Cézanne ou Gauguin, on fréquente le Chat noir et le Moulin rouge, le théâtre du Vaudeville où triomphent Feydeau et Courteline, on découvre le sport, le tourisme, les bains de mer, on se déplace à bicyclette, en métro ou en automobile. Bref, tout change... au moins pour ceux qui en ont les moyens. La jeune République se structure à coups de scandales ou de drames, à commencer par l'affaire Dreyfus, qui va profondément diviser la société et faire apparaître la gauche et la droite françaises. C'est l'époque où s'organise le monde ouvrier, l'époque d'un anticléricalisme radical, de Ravachol et des attentats anarchistes sanglants, l'époque enfin des découvertes scientifiques majeures de Louis Pasteur ou de Marie Curie. L'Illustration fut à la fois le témoin et l'un des acteurs de cette parenthèse enchantée, en contribuant au rayonnement culturel et technologique de la France. Ce livre, illustré de centaines de photos, peintures, publicités et dessins d'humour et rassemblant les meilleurs reportages sur le vif, en brosse un éblouissant portrait.

10/2022

ActuaLitté

Société et citoyenneté

Debout ! De #metoo à Vercingétorix : ces combats qui ont fait avancer notre histoire. Ces dates qui ont bousculé notre histoire

De nos jours à la Gaule romaine, une autrice et 60 illustrateurs racontent une histoire de la France contestataire en 60 dates. Une forme inédite de livre d'histoire, pour tous, qui retrace la petite et la grande Histoire de France. 60 dates qui ont marqué notre pays. Un recueil original et actuel qui incite à l'action et à la prise en main de sa propre histoire. Sensibiliser les ados à l'histoire de France différemment Bien loin des leçons scolaires et des beaux-livres intimidants, DEBOUT ! De #metoo à Vercingétorix embarque le lecteur : avec un contenu concret, visuel et incitant à l'action. Chaque date est racontée ou explicitée avec un texte synthétique. Les illustrations sont conçues comme des affiches, une propagande défendant ou dénonçant l'événement. Un parti pris immédiat et immersif. L'objet a été imaginé pour être pratique : nouveau format et fabrication souple. La contestation, un thème patrimonial et d'actualité Dans l'histoire de France, ces soixante événements ont été sélectionnés pour leur caractère contestataire : de la bataille de Gergovie en - 52, la prise de la Bastille en 1789, "J'accuse" de Zola en 1898, le droit au mariage pour tous contre la Manif pour tous en 2013, les Gilets jaunes en 2018, aux Marches pour le climat depuis 2019... Des illustrations concrètes de patriotisme, de citoyenneté et d'engagement. 1 autrice, 60 illustrateurs : 61 regards sur la France L'autrice Manon Paulic s'est entourée de 60 illustrateurs et illustratrices contemporains et divers, talentueux et du monde entier qui apportent, en toute liberté, leur regard sur notre histoire.

10/2022

ActuaLitté

Thèmes photo

Steam Power. Edition bilingue français-anglais

Steam Power est le témoignage en photographies d'une passion d'enfance ? : celle du photographe et architecte italien, Pietro Pietromarchi (né en 1965), pour les trains à vapeur. En 1992, à l'occasion d'un stage chez un architecte indien, Pietromarchi découvre depuis Ahmedabab, où il réside alors, la richesse du réseau à vapeur local toujours en activité. Dès lors, chaque voyage devient pour lui un prétexte pour découvrir des lignes ferroviaires et des sites miniers où ces vieux engins sont encore utilisés au quotidien. Il s'agit pour le photographe de conserver par l'image un pan d'histoire, d'immortaliser les locomotives à vapeur jusqu'à leur dernier souffle. Cette démarche documentaire le conduit dans les endroits les plus reculés et les plus inhospitaliers de la planète. Locomotives, gares, signaux, nuages de vapeur... les photographies de Pietromarchi font revivre ce paysage ferroviaire, qui était entré dans l'imaginaire par la littérature, de Jules Verne à Zola, la peinture, de Turner, Monet, Caillebotte à Delvaux, et le cinéma, mais qui disparaît du quotidien au rythme accéléré du progrès. Seuls résistent les pays riches en charbon d'Europe de l'Est ou trop pauvres pour moderniser leurs infrastructures de transport, comme l'Afrique du Sud, la Chine ou l'Inde. A l'Ouest, des anciens, conscients de la valeur de ce patrimoine, parviennent néanmoins à la sauvegarde de quelques lignes, à la grande joie des touristes. De l'Erythrée au Skri Lanka, jusqu'en Patagonie... A travers l'oeil de Pietro Pietromarchi, on peut entendre les convois s'ébranler, les motrices s'élancer, les essieux crisser à l'arrivée en gare.

12/2021

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

Belle Epoque

Le fils d'Alphonse Daudet, la petite-fille de Victor Hugo, le fils du professeur Charcot : Léon, Jeanne et Jean-Baptiste sont tous trois les héritiers des plus grands noms du XIXe siècle, la fleur d'une jeunesse dorée qui a grandi sous les yeux admiratifs, médusés et jaloux de leurs contemporains. Trois vies intimement liées : nés dans les années 1860, ils ont évolué dans le même milieu d'écrivains, de scientifiques et d'admirateurs ; enfants, ils ont joué ensemble, jeunes gens ils se sont aimés. Des trois, Jeanne est la seule qui a vécu avec orgueil, jusqu'au bout, le bonheur de sa condition : être la petite-fille de Victor Hugo, la joie du vieil homme, celle pour qui le poète avait écrit L'Art d'être grand--père. Léon et Jean-Baptiste, eux, se sont inventé un destin propre : Léon vivant mille vies en une, entre littérature, journalisme et politique ; Jean-Baptiste embrassant l'océan, l'exploration des mers et des continents. Parce que leur existence s'est déroulée sous les feux de la rampe, Kate Cambor nous fait entrer, avec ses personnages, dans la chair même de leur époque. Les diners littéraires réunissant Daudet, Haubert, Zola, Tourgueniev et Goncourt, les leçons spectaculaires de Charcot père à la Salpêtrière, le mariage si couru de Léon Daudet et de Jeanne Hugo, le scandale de Panama, l'affaire Dreyfus, les aventures du Pourquoi-Pas ?, le vaisseau de Jean-Baptiste Charcot, sa mort tragique en mer... Fourmillant de personnages et d'arrêts sur image saisissants, le livre de Kate Cambor se dévore comme un film, comme un roman... le roman de la Belle Époque.

02/2024

ActuaLitté

Récits de voyage

Bienvenue à Tchernobyl. Un tour du monde des lieux les plus pollués de la planète

Comment éviter les foules de touristes qui gâchent bien souvent nos vacances ? En partant à la découverte des villes oubliées des guides touristiques, des lieux ignorés des voyagistes, des endroits honteusement cachés par les gouvernements ou trop tristement célèbres. Tel est le projet insolite d'Andrew Blackwell qui, avec pour toutes armes sa curiosité et son sens de l'humour, part à l'assaut des zones les plus polluées de la planète : Tchernobyl et ses environs, les villes pétrolières nord-américaines (Fort McCurray en Alberta ; Port Arthur au Texas), le quartier de Brooklyn à New York, la Grande Plaque de déchets du Pacifique nord, le Las Vegas wash, qui recueille les eaux usées de la ville, les plantations de soja en Amazonie, la ville minière de Linfen en Chine, la rivière Yamuna en Inde, ou encore la région de Fukushima… Désolation radioactive, eaux fétides des rivières sacrées, déchets électroniques, pollution pétrolière ou déforestation, l'auteur veut comprendre (comment fonctionne la fission nucléaire ? comment procède-t-on au forage du pétrole ?), juger par lui-même, sortir de l'abstraction et du politiquement correct les discours écologistes, expérimenter en direct l'urgence de la situation. L'enquête mondiale se double d'un journal de voyage, très personnel, empli d'anecdotes, de doutes, et d'humour grinçant : la leçon de ce voyage n'est-elle pas de nous apprendre à regarder la planète comme elle est désormais : sale ? La dégradation de notre environnement ne serait pas la fin du monde, mais la création d'un bien étrange nouveau monde… et les débuts d'un éco-tourisme d'un genre totalement inédit.

02/2013

ActuaLitté

Petits classiques parascolaire

Neuf nouvelles réalistes

Une anthologie de nouvelles réalistes pour les élèves de Quatrième

08/2015

ActuaLitté

Sociologie

Les enquêtes ouvrières dans l'Europe contemporaine. Entre pratiques scientifiques et passions politiques

La question sociale, telle qu'elle s'invente avec l'industrialisation, s'avère au premier chef une inquiétude sur la condition ouvrière et son évolution. En revisitant ce qui fut indissociablement une pratique scientifique et une passion politique, cet ouvrage offre une contribution originale à une histoire transnationale de l'Europe contemporaine. S'il est un spectre qui hante l'Europe des XIXe et XXe siècles, c'est bien celui de la classe ouvrière. Ces mondes ouvriers, si prompts aux soulèvements, constituent d'abord une énigme que de multiples enquêtes visent à résoudre et une menace qu'il s'agit d'évaluer et de résorber. Ce livre propose le premier inventaire raisonné de ces enquêtes à l'échelle européenne et montre combien ces pratiques structurent le champ politique et les sciences sociales. Partant de trois moments où l'enquête ouvrière s'impose dans le débat public européen, l'ouvrage envisage ensuite des configurations d'enquêtes, saisies au prisme des professions qui les mènent, des organisations qui les suscitent, des thèmes qui les structurent ou des controverses qu'elles nourrissent. Au coeur de ces enquêtes, les ouvriers en sont régulièrement aussi les acteurs, y trouvant parfois un terrain de formation. L'ouvrage propose ainsi un étonnant voyage à ses lecteurs : s'il leur fait parcourir l'Europe en tous sens, il les dépayse en les conduisant de la Vienne impériale aux taudis de Manchester et des cités minières du Borinage jusqu'aux usines Mirafiori de Turin. Il revisite aussi des figures illustres des sciences sociales : Engels, Le Play, Weber ou Halbwachs. ; Les faisant voisiner avec des artistes, Zola et les écrivains naturalistes ou les cinéastes autour de Chris Marker autant qu'avec des collectifs soudés par un engagement : des jocistes de Belgique et de France aux militants révolutionnaires français et italiens des années 68.

12/2019