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Fugue

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Littérature française

L'utopie des cigognes

" J'ai retrouvé ma mère et ma maison. Demain, je verrai mes soeurs, mes frères, ma grand-mère, mes cousins. Tout sera de nouveau comme avant. Ma mère disparaît un instant, puis revient avec du jus d'orange et une assiette de dattes et de figues sèches. [... ] Elle me regarde savourer une figue et rit comme lorsque j'étais son petit garçon. Je pense alors que les enfants des mères ne grandissent jamais, qu'ils restent éternellement à leurs yeux des petits garçons. " Ce dernier volet de la trilogie "Le murmure du figuier bleu" coïncide avec le retour de l'auteur dans son pays natal en tant que professeur d'université à Constantine, puis à Laghouat. Ce sera pour lui l'occasion de découvrir les beautés du Sud algérien. Tout en réapprenant à vivre aux côtés des siens et dans des lieux familiers, le narrateur découvre peu à peu le décalage entre l'Algérie de son enfance et l'Algérie contemporaine qui est en train de s'enfoncer dans les ténèbres du terrorisme. A mesure que grandit son exil intérieur, s'épanouissent des lettres imaginaires qui lui permettent de rejoindre par la pensée Celle qu'il n'a jamais cessé d'aimer et qu'il rêve de retrouver un jour en France. Ainsi se clôt cette autobiographie qui oscille entre vérité et recréation d'une destinée qui échappe à l'auteur. C'est aussi par l'utopie, à la fois baume et objectif de survie, que le narrateur parvient à scier les barreaux de sa prison psychologique. Finalement le voeu de l'auteur sera exaucé ; il fera de nouveau ses valises pour un nouveau départ, fidèle à son destin d'éternel voyageur.

03/2016

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Science-fiction

Hanami Sonata

1999. Kyoto Dans une demeure antique, nichée sous l'épaule des forêts d'Arashiyama, la mangaka Izôkage Fuyue est perdue dans la neige d'un écran, connectée à la matrice par ses cheveux. Près d'un saule, le parfumeur Hatsuyuki, son frère, révèle à cinq visiteurs venus d'occident le secret des tatouages de Kamen. Sous la pluie diluvienne du Grid, un hacker fay court, entre les lames des unités contre-mesures et les strates de Glace Noire. Sous l'aiguille et le sourire d'une ancienne, le destin de la prêtresse de Frontier prend vie comme une étincelle vouée à ne jamais craindre l'extinction, tandis que les couleurs descendent du ciel blanc sur l'aile des feuilles d'érables. Sur un store teinté de bleu nocturne, la silhouette d'un homme inscrit les stances du Bushido, en contrepoint des métaux d'un tableau oublié de Klimt. 1999-2013 -- Seattle / Kyoto / New York / Tokyo... Entre les Fays de Frontier et les Izôkage, de part et d'autre de l'océan, la trace de ce qui a été noué demeure, le long des fils coruscants de la matrice, de la brûlure des encres, du rouge du sang, du grand blanc des deuils, et de la chute incessante des pétales des cerisiers. Puisque la fraternité et l'amour sont, comme l'Hanami, une boucle qui n'a pas de fin. Léa Silhol a été nippophile obsessionnelle et 'éleveuse d'érables japonais' avant même de devenir écrivain. Le Seppenko Monogatari relie ses cycles du Dit de Frontier, Vertigen, et l'ensemble de ses textes japonais au carrefour de la Fantasy, de la Fantasy Urbaine, et du Cyberpunk. Hanami Sonata sera immédiatement par le diptyque de romans Gridlock Coda et le recueil de nouvelles Masshiro Ni.

10/2018

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Littérature française

Un homme cruel

C'est l'histoire vraie d'une star tombée dans l'oubli. Un comédien qui fut aussi renommé que Charlie Chaplin ou Rudolf Valentino, un personnage de légende qui n'occupe plus aujourd'hui que quelques lignes dans les histoires du cinéma. Et pourtant, quelle vie que la sienne ! Né au Japon en 1889, parti très jeune pour l'Amérique, Sessue Hayakawa devient, dès les années 1910, au temps du muet, la première grande star d'origine asiatique de Hollywood. Et l'un de ses plus grands séducteurs. Son charisme, son charme, son regard ont fait fondre de nombreuses comédiennes, provoquant auprès de ses admiratrices des scènes d'hystérie. C'est l'histoire d'un des derniers nababs du cinéma, dont les réceptions fabuleuses dans son château californien firent la une des journaux de l'époque. Jusqu'au jour où le racisme anti-japonais provoque la chute de l'idole et une vertigineuse fuite en avant. Il devient l'homme de tous les voyages et de tous les dangers, des succès tonitruants et des échecs cuisants. L'opium, le jeu, les tentatives d'assassinats, les années folles, la résistance pendant la Seconde guerre mondiale, sans oublier le tournage du mythique Pont de la rivière Kwai, le film aux 7 Oscars, qui fera à nouveau de lui une vedette planétaire en 1957. Un destin aussi extraordinaire ne pouvait connaître qu'une fin sublime, digne d'un film de Kurosawa : qui eut dit qu'après toutes ces péripéties, cette fougue, cette fureur, Sessue Hayakawa se retirerait à 72 ans dans un monastère bouddhiste, très loin des lumières de Hollywood, parmi les statues de pierre et les moines du silence et de la paix ?

09/2016

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Sociologie

Les Aventuriers de la radio

C'était le temps où, quand on parlait audimat et part de marché, on pensait radio et non télévision. Les annonceurs se disputaient le privilège de patronner des émissions et jeux à succès comme " Reine d'un jour ", " Quitte ou double ", " Cent francs par seconde ", " Vous êtes formidables ! "... La France vivait au ralenti quand Radio-Luxembourg ou Europe n° 1 diffusaient " La Famille Duraton " de Jean-Jacques Vital, " Sur le banc " avec Jeanne Sourza et Raymond Souplex, et " Signé Furax " de Pierre Dac et Francis Blanche. Les animateurs vedettes, aussi adulés que des stars de cinéma, s'appelaient Zappy Max, Marcel Fort, Pierre Bellemare, Maurice Biraud et Rodolphe, un enfant de cinq ans. Leur passage dans une ville, sous le chapiteau du " Radio-Circus " ou du " Radio-Théâtre ", déplaçait autant de monde que l'arrivée d'une étape du Tour de France. Et pour être bien informé, il n'était pas question de manquer " Dix millions d'auditeurs ", " Europe Soir ", ou les éditoriaux de Jean Grandmoujin, Geneviève Tabouis, Claude Terrien. Autant de personnages truculents, inventifs, passionnés, ayant fait les grands moments de ces années radio dans lesquelles les producteurs et présentateurs de notre télévision ont largement puisé. Manuel Poulet, réalisateur entre 1944 et 1981 à la Radiodiffusion Française puis à Radio-Luxembourg, a été l'un de ces aventuriers des ondes. Jacques Pessis, avec verve et fougue, raconte son parcours fait de rencontres étonnantes, de coups de gueules et d'instants de joie, d'émotion et de colère. Il narre les destins heureux ou malheureux de tous ceux qui, du jour au lendemain, ont alterné le sommet de la notoriété et la descente aux enfers de l'oubli. La radio ? La plus étonnante des aventures.

11/1998

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Littérature anglo-saxonne

La flèche brisée. Le roman de Cochise

Fruit de recherches minutieuses d'informations de premier plan, Elliott Arnold s'est attaché, dans cette grande fresque à la fois épique, littéraire et historique, à mettre en relief la figure du personnage le plus emblématique d'une des tribus indiennes les plus puissantes et redoutées de la seconde moitié du XIXe, celui qui fut loyal, craint et respecté autant par les Apaches que par les Américains : Cochise. En 1848, les Apaches chiricahuas, qui vivent dans le futur Etat de l'Arizona, ont à leur tête ce chef vénéré et puissant. En guerre depuis plus d'un siècle avec le Mexique, les Apaches s'inquiètent de l'arrivée en nombre des Américains. Pris entre deux armées, de deux grands pays, Cochise parvient à contenir la fougue de ses jeunes guerriers pour maintenir à bout de bras une paix qui épargne des vies apaches. Mais quand, en 1861, les Chiricahuas sont accusés à tort du rapt d'un enfant, le feu est mis aux poudres et provoque la célèbre guerre de Cochise qui durera onze ans. Sa rencontre avec Thomas J. Jeffords et les liens d'amitié qu'ils noueront, permettront à Cochise de changer le cours de l'Histoire et, à nouveau, de sauver de nombreuses vies apaches grâce au traité de paix de 1872. En 1949, quand Delmer Daves porte, avec James Stewart et Jeff Chandler, le livre d'Arnold à l'écran, il en fait l'un des premiers westerns qui pose un regard différent et favorable aux Indiens d'Amérique du Nord. Elliott Arnold, né en 1912 à New York, est mort en 1980. Journaliste et grand reporter, membre de l'US Air Force, il écrit et publie de nombreux romans traduits dans plusieurs langues. Elliott Arnold demeure un des auteurs américains de romans historiques les plus solidement documentés.

04/2024

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Littérature étrangère

Le bûcher

" Je ne sais pas de quelle caste tu es, mais fais bien attention avec ces gens. Tu ne peux pas compter sur ton mari pour te protéger. Ils attendront qu'il s'absente et, à la première occasion, ils en profiteront pour te chasser. Ils sont capables du pire. Prends garde". Après la mort de son père, Kumaresan quitte son village natal et se rend à la ville pour y trouver du travail. A l'usine, il met le soda en bouteille avant d'aller le livrer à vélo aux échoppes qui en font commerce. C'est là qu'il fait la rencontre de Saroja, et tout à coup, c'est l'amour fou. Mais c'est aussi un amour interdit : la jeune fille n'est pas issue de la même caste que lui. Avec la fougue de la jeunesse, ils se marient clandestinement dans un temple peu regardant sur l'origine sociale des mariés, avant de regagner ensemble le village de Kumaresan. Le jeune homme est persuadé qu'il finira par avoir raison des réticences des siens et par faire accepter sa femme. Mais dans ce petit village isolé du Tamil Nadu où les traditions pèsent comme une chape de plomb, le piège se referme sur eux, jour après jour. "Avec son incomparable talent, Perumal Murugan ajoute encore sa pierre à l'édifice de la littérature indienne contemporaine". The Hindu "Les personnages, les dialogues et les lieux qui traversent les romans de Murugan sont plus vrais que nature et d'une rare puissance évocatrice. Un remarquable conteur". India Express "L'écriture de Murugan est tellement visuelle qu'on se croirait au cinéma, et vous garderez longtemps en vous les dernières images de ce roman". Business Standard

01/2020

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Critique littéraire

Comment devient-on écrivain ? Sartre, Aragon, Perec et Modiano

Comment devient-on écrivain ? Partir de la question de Sartre, dans Les Mots, c'est interroger le rapport que quatre écrivains de générations différentes entretiennent avec l'Histoire du XXe siècle, en ce qu'il rend possible (Je n'ai jamais appris à écrire ou les incipit d'Aragon) impossible (W ou le souvenir d'enfance de Perec, Dora Bruder et Un pedigree de Modiano) de raconter ses débuts d'écrivain. Les rares et douteux souvenirs de la prime enfance n'ouvrent plus, chez Perec ou chez Modiano, aucun récit des commencements de soi, aucune esquisse de vocation, voulue par soi ou par les siens. L'enfance est fondatrice dans Les Mots comme Les incipit. Mais le livre de Sartre a été conçu pendant la guerre froide, Je n'ai jamais appris à écrire après l'écrasement du Printemps de Prague. Les Mots témoigne de la possibilité de se changer et de changer le monde, ce n'est plus le cas des Incipit. Pas de reniement de soi, ni de l'engagement communiste pourtant dans le livre d'Aragon. Il appartient aux images de dire la noirceur des temps et d'en revenir à A.B. : André Breton par qui, dans ce nouveau roman de la création aragonienne, tout a commencé. Alors que Je n'ai jamais appris à écrire ou Les incipit est un livre tout en B, W ou le souvenir d'enfance est un livre tout en V. Perec y explore deux " déportations " : celle des siens dans la fable olympique, la sienne propre, enfant, " déporté " à Villard de Lens pendant l'Occupation. Sur l'île règne un " sport" inspiré de celui que David Rousset a analysé dans L'Univers concentrationnaire, à Villard la " vie sans repère " qui a tant frappé le jeune Perec à la lecture du livre de L'Espèce humaine de Robert Antelme. Mais Perec fait disparaître le nom d'Antelme qui n'apparaît que dans les avant-textes de l'oeuvre. C'est autour d'un autre " pauvre et précieux secret " que se construit Dora Bruder : c'est la fugue qui relie Dora et le jeune Patrick, elle encore qui détache, en partie, l'histoire de Dora de celle des siens. W relie deux " déportations ", Dora Bruder délie deux disparitions. Chacun des livres retenus dans ce parcours relie, à sa manière propre, histoire de soi et histoire des siens. Mais des Mots à Un pedigree s'esquisse peut-être aussi un dénouement, une déliaison de l'intime et du collectif.

11/2012

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Musique, danse

L'esthétique du quatuor à cordes

En quelque deux cent cinquante ans d'une histoire sans déclin ni éclipse, le quatuor à cordes, genre majeur de la littérature musicale, a vu fleurir un répertoire immense, d'une qualité sans équivalent. Quel secret se cache derrière cette formation instrumentale toute simple - deux violons, un alto et un violoncelle - pour avoir permis aux compositeurs de dessiner au cours du temps un des paysages musicaux les plus fascinants que l'on puisse contempler aujourd'hui ? Lieu privilégié du dialogue intime, du discours introspectif et réflexif, il a pu être aussi le théâtre des gestes musicaux les plus fulgurants, de la Grande Fugue de Beethoven au 5e Quatuor de Bartok. Temple de la forme classique qu'il contribua à fonder, il favorisa aussi les explorations aventureuses et les démarches visionnaires, jouant parfois un rôle essentiel dans le développement du langage musical. On ne peut rendre compte de l'évolution de ce genre au cours de son histoire sans s'interroger d'abord sur la singularité de sa nature et la spécificité de ses mécanismes. Si elle découle pour une part des qualités inhérentes aux instruments, l'esthétique du genre prend à vrai dire tout son sens dans l'écriture ; elle se dessine ainsi à travers une architecture dans le temps - jusque dans les années 1950, ce sera essentiellement la forme sonate - et une architecture dans l'espace, en particulier une certaine façon de structurer le rapport entre les voix, l'écriture dialogique. C'est autour de ces deux questions que s'articule le présent ouvrage qui aborde le quatuor dans ses aspects aussi bien sociologiques, humains et artistiques que purement musicaux. S'attachant d'abord à décrire les modèles formels qui se sont constitués au cours de la période classique avec Haydn et Mozart, l'auteur examine la manière dont ils ont été élargis et parfois profondément remis en questions par Beethoven avant d'esquisser les grandes lignes des diverses voies dans lesquelles le genre allait s'engager par la suite. La perspective adoptée vis-à-vis des œuvres étudiées dans cet ouvrage concilie une analyse sur la forme avec une réflexion sur le sens. Il s'agit en fait d'aider le mélomane à répondre lui-même à deux types de questions qu'il peut légitimement se poser à propos d'un quatuor à cordes : comment est-il fait et comment se rattache-t-il à la tradition du genre ? Que signifie-t-il pour moi et, au-delà de moi, quel horizon de sens peut-il proposer ?

11/1999

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (partie de trombone solo). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

10/2014

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (conducteur). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

12/2013

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (réduction piano). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié.

07/2020

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Pléiades

Oeuvres romanesques Tome 1. Précédées des Poésies complètes

On croit savoir que Freddy Sauser devint poète à New York dans la nuit du 6 avril 1912, qu'il se changea en Blaise Cendrars à cette occasion, puis qu'il renonça au poème, au profit d'une autre écriture, de la main gauche cette fois, dans la nuit du 1er septembre 1917, à Méréville (Seine-et-Oise). Rare précision des dates... A nuancer toutefois. Deux recueils paraissent encore en 1924, et il se peut que la ligne de partage entre poèmes et "fictions" (ce mot, à nuancer lui-même) ne soit pas si nette. Au reste, entre 1917 et 1924, Cendrars renonce au poème, pas à la poésie. L'une des vertus de cette édition, dont les deux titres semblent entériner le mythe de la rupture forgé par l'écrivain, est de mettre en évidence la cohérence souterraine qui fait de lui, dans ses romans aussi bien que dans ses recueils, le poète de la modernité. Modernité, et non avant-garde. Il ne s'agit pas de célébrer le futur. C'est le Profond aujourd'hui qui retient Cendrars, et il est bon que la chronologie place en tête des "Oeuvres romanesques", comme une enseigne, l'inclassable texte de 1917 ainsi intitulé. "La modernité a tout remis en question". Elle crée des besoins "de précision, de vitesse, d'énergie" qui détraquent les sens et le coeur de l'homme. Le romanesque doit mettre au point "le nouveau régime de la personnalité humaine". Telle est l'ambition de Cendrars. Elle ne s'accommode d'aucune "recette". "Consultez mes oeuvres. Il n'y a pas de principe ; il n'y a que des réalisations". L'Or et Moravagine sont "deux pôles aussi différents l'un de l'autre par l'écriture et la conception que s'ils étaient l'ouvrage de deux écrivains sans tendresse réciproque", dira l'ami t'Serstevens. Cendrars ne tient pas à enfoncer le clou. "Quand on aime il faut partir", se renouveler, élargir les cases, se jouer des formes. Les Sonnets sont dénaturés, les Poèmes élastiques, Rhum est un reportage romancé, et les Histoires dites vraies entretiennent un rapport complexe avec la fiction. "Plus un papier est vrai, plus il doit paraître imaginaire". Et vice versa : la fugue du Transsibérien était imaginaire, mais plus vraie que vraie. C'est dire qu'il entre une part de convention dans les intitulés donnés aux volumes que la Pléiade consacre à Blaise Cendrars. Poétiques, romanesques, autobiographiques : la plupart des ouvrages relèvent, dans des proportions variables, des trois catégories. Les territoires respectifs de la fiction et de la réalité se recouvrent. Et à lire le romancier, on voit à quel point les préoccupations du poète demeurent actives, et comment elles atténuent ou effacent les frontières entre les genres. "Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles", disait Rimbaud.

11/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques Tome 2

On croit savoir que Freddy Sauser devint poète à New York dans la nuit du 6 avril 1912, qu'il se changea en Blaise Cendrars à cette occasion, puis qu'il renonça au poème, au profit d'une autre écriture, de la main gauche cette fois, dans la nuit du 1er septembre 1917, à Méréville (Seine-et-Oise). Rare précision des dates... A nuancer toutefois. Deux recueils paraissent encore en 1924, et il se peut que la ligne de partage entre poèmes et "fictions" (ce mot, à nuancer lui-même) ne soit pas si nette. Au reste, entre 1917 et 1924, Cendrars renonce au poème, pas à la poésie. L'une des vertus de cette édition, dont les deux titres semblent entériner le mythe de la rupture forgé par l'écrivain, est de mettre en évidence la cohérence souterraine qui fait de lui, dans ses romans aussi bien que dans ses recueils, le poète de la modernité. Modernité, et non avant-garde. Il ne s'agit pas de célébrer le futur. C'est le Profond aujourd'hui qui retient Cendrars, et il est bon que la chronologie place en tête des "Oeuvres romanesques", comme une enseigne, l'inclassable texte de 1917 ainsi intitulé. "La modernité a tout remis en question". Elle crée des besoins "de précision, de vitesse, d'énergie" qui détraquent les sens et le coeur de l'homme. Le romanesque doit mettre au point "le nouveau régime de la personnalité humaine". Telle est l'ambition de Cendrars. Elle ne s'accommode d'aucune "recette". "Consultez mes oeuvres. Il n'y a pas de principe ; il n'y a que des réalisations". L'Or et Moravagine sont "deux pôles aussi différents l'un de l'autre par l'écriture et la conception que s'ils étaient l'ouvrage de deux écrivains sans tendresse réciproque", dira l'ami t'Serstevens. Cendrars ne tient pas à enfoncer le clou. "Quand on aime il faut partir", se renouveler, élargir les cases, se jouer des formes. Les Sonnets sont dénaturés, les Poèmes élastiques, Rhum est un reportage romancé, et les Histoires dites vraies entretiennent un rapport complexe avec la fiction. "Plus un papier est vrai, plus il doit paraître imaginaire". Et vice versa : la fugue du Transsibérien était imaginaire, mais plus vraie que vraie. C'est dire qu'il entre une part de convention dans les intitulés donnés aux volumes que la Pléiade consacre à Blaise Cendrars. Poétiques, romanesques, autobiographiques : la plupart des ouvrages relèvent, dans des proportions variables, des trois catégories. Les territoires respectifs de la fiction et de la réalité se recouvrent. Et à lire le romancier, on voit à quel point les préoccupations du poète demeurent actives, et comment elles atténuent ou effacent les frontières entre les genres. "Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles", disait Rimbaud.

11/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques précédées des Poésies complètes. Coffret en 2 volumes

On croit savoir que Freddy Sauser devint poète à New York dans la nuit du 6 avril 1912, qu'il se changea en Blaise Cendrars à cette occasion, puis qu'il renonça au poème, au profit d'une autre écriture, de la main gauche cette fois, dans la nuit du 1er septembre 1917, à Méréville (Seine-et-Oise). Rare précision des dates... A nuancer toutefois. Deux recueils paraissent encore en 1924, et il se peut que la ligne de partage entre poèmes et "fictions" (ce mot, à nuancer lui-même) ne soit pas si nette. Au reste, entre 1917 et 1924, Cendrars renonce au poème, pas à la poésie. L'une des vertus de cette édition, dont les deux titres semblent entériner le mythe de la rupture forgé par l'écrivain, est de mettre en évidence la cohérence souterraine qui fait de lui, dans ses romans aussi bien que dans ses recueils, le poète de la modernité. Modernité, et non avant-garde. Il ne s'agit pas de célébrer le futur. C'est le Profond aujourd'hui qui retient Cendrars, et il est bon que la chronologie place en tête des "Oeuvres romanesques", comme une enseigne, l'inclassable texte de 1917 ainsi intitulé. "La modernité a tout remis en question". Elle crée des besoins "de précision, de vitesse, d'énergie" qui détraquent les sens et le coeur de l'homme. Le romanesque doit mettre au point "le nouveau régime de la personnalité humaine". Telle est l'ambition de Cendrars. Elle ne s'accommode d'aucune "recette". "Consultez mes oeuvres. Il n'y a pas de principe ; il n'y a que des réalisations". L'Or et Moravagine sont "deux pôles aussi différents l'un de l'autre par l'écriture et la conception que s'ils étaient l'ouvrage de deux écrivains sans tendresse réciproque", dira l'ami t'Serstevens. Cendrars ne tient pas à enfoncer le clou. "Quand on aime il faut partir", se renouveler, élargir les cases, se jouer des formes. Les Sonnets sont dénaturés, les Poèmes élastiques, Rhum est un reportage romancé, et les Histoires dites vraies entretiennent un rapport complexe avec la fiction. "Plus un papier est vrai, plus il doit paraître imaginaire". Et vice versa : la fugue du Transsibérien était imaginaire, mais plus vraie que vraie. C'est dire qu'il entre une part de convention dans les intitulés donnés aux volumes que la Pléiade consacre à Blaise Cendrars. Poétiques, romanesques, autobiographiques : la plupart des ouvrages relèvent, dans des proportions variables, des trois catégories. Les territoires respectifs de la fiction et de la réalité se recouvrent. Et à lire le romancier, on voit à quel point les préoccupations du poète demeurent actives, et comment elles atténuent ou effacent les frontières entre les genres. "Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles", disait Rimbaud.

11/2017

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Musique classique

Symphonie n° 1 en ré majeur (conducteur A3)

Face à l'évolution de la symphonie impulsée par Beethoven au début du xixe siècle, nombreux furent les compositeurs à se détourner de ce genre considérant ses neuf symphonies comme un idéal insurpassable. Les plus audacieux associeront un contenu extra-musical (poème, texte, conte, légende...) pour faire évoluer le genre vers la symphonie à programme (Berlioz, La Symphonie Fantastique en 1830) ou vers le poème symphonique (Liszt, Mazeppa en 1851). Malgré le creux apparent de la production symphonique française entre 1830 et 1860, il faut souligner que la symphonie, bien que subissant un certain désintérêt, n'a pas cessé d'exister. Farrenc, Reber, Bizet et Gounod par exemple sont de ceux à s'être penchés sur le genre symphonique dans l'héritage beethovénien sans pour autant avoir cherché à le développer outre mesure. Cette Première Symphonie, datant de 1855, semble être l'un des premiers succès consolateurs de Gounod après l'échec de ses deux oeuvres lyriques, La Nonne sanglante et Sapho. Sa bonne réception incite d'ailleurs le compositeur à écrire sa Deuxième Symphonie comme il le dit lui- même au travers de ses Mémoires d'un artiste : Je me consolai de mon déboire en écrivant une symphonie (no 1, en ré) pour la Société des Jeunes artistes, qui venait d'être fondée par Pasdeloup et dont tous les concerts avaient lieu salle Herz, rue de la Victoire. Cette symphonie fut bien accueillie, et cet accueil me décida à en écrire pour la même société, une seconde (no 2, en mi bémol), qui obtint aussi un certain succès. Ces deux oeuvres montrent des traits similaires comme la découpe traditionnelle en quatre mouvements ou encore l'effectif instrumental. Pour autant, la Première Symphonie ne mérite pas de s'éclipser devant la seconde composée la même année. Elle déploie une qualité mélodique remarquable dans son premier mouvement. Le travail orchestral et l'énergie poignante du compositeur laissent également entrevoir le caractère théâtral qu'il développera dans sa Deuxième Symphonie et ses opéras. Le deuxième mouvement emprunte sans doute son caractère et son inspiration au second mouvement de la Septième Symphonie de Beethoven. Gounod fait preuve ici d'une grande finesse orchestrale et d'une certaine sobriété, proposant même un passage fugué. Le Scherzo, quant à lui, semble puiser son énergie dans de multiples contrastes, somme toute opératiques. Il souligne avec fluidité l'intérêt marqué du compositeur pour le genre dramatique. Le quatrième mouvement, commençant par une introduction dans un tempo plus lent, ne manque pas de dévoiler son infatigable vivacité. Gounod n'hésite d'ailleurs pas à déployer l'intégralité de l'orchestre lorsque nécessaire. Fidèle au modèle classique et assurément différente de sa soeur, cette Première Symphonie, d'une énergie remarquable, mérite une écoute attentive afin d'en saisir toutes les richesses.

02/2022

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Musique classique

Symphonie n° 1 en ré majeur (conducteur A4)

Face à l'évolution de la symphonie impulsée par Beethoven au début du xixe siècle, nombreux furent les compositeurs à se détourner de ce genre considérant ses neuf symphonies comme un idéal insurpassable. Les plus audacieux associeront un contenu extra-musical (poème, texte, conte, légende...) pour faire évoluer le genre vers la symphonie à programme (Berlioz, La Symphonie Fantastique en 1830) ou vers le poème symphonique (Liszt, Mazeppa en 1851). Malgré le creux apparent de la production symphonique française entre 1830 et 1860, il faut souligner que la symphonie, bien que subissant un certain désintérêt, n'a pas cessé d'exister. Farrenc, Reber, Bizet et Gounod par exemple sont de ceux à s'être penchés sur le genre symphonique dans l'héritage beethovénien sans pour autant avoir cherché à le développer outre mesure. Cette Première Symphonie, datant de 1855, semble être l'un des premiers succès consolateurs de Gounod après l'échec de ses deux oeuvres lyriques, La Nonne sanglante et Sapho. Sa bonne réception incite d'ailleurs le compositeur à écrire sa Deuxième Symphonie comme il le dit lui- même au travers de ses Mémoires d'un artiste : Je me consolai de mon déboire en écrivant une symphonie (no 1, en ré) pour la Société des Jeunes artistes, qui venait d'être fondée par Pasdeloup et dont tous les concerts avaient lieu salle Herz, rue de la Victoire. Cette symphonie fut bien accueillie, et cet accueil me décida à en écrire pour la même société, une seconde (no 2, en mi bémol), qui obtint aussi un certain succès. Ces deux oeuvres montrent des traits similaires comme la découpe traditionnelle en quatre mouvements ou encore l'effectif instrumental. Pour autant, la Première Symphonie ne mérite pas de s'éclipser devant la seconde composée la même année. Elle déploie une qualité mélodique remarquable dans son premier mouvement. Le travail orchestral et l'énergie poignante du compositeur laissent également entrevoir le caractère théâtral qu'il développera dans sa Deuxième Symphonie et ses opéras. Le deuxième mouvement emprunte sans doute son caractère et son inspiration au second mouvement de la Septième Symphonie de Beethoven. Gounod fait preuve ici d'une grande finesse orchestrale et d'une certaine sobriété, proposant même un passage fugué. Le Scherzo, quant à lui, semble puiser son énergie dans de multiples contrastes, somme toute opératiques. Il souligne avec fluidité l'intérêt marqué du compositeur pour le genre dramatique. Le quatrième mouvement, commençant par une introduction dans un tempo plus lent, ne manque pas de dévoiler son infatigable vivacité. Gounod n'hésite d'ailleurs pas à déployer l'intégralité de l'orchestre lorsque nécessaire. Fidèle au modèle classique et assurément différente de sa soeur, cette Première Symphonie, d'une énergie remarquable, mérite une écoute attentive afin d'en saisir toutes les richesses.

02/2022

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Littérature française (poches)

Lettre à Charles Péguy sur l'amour humaine

Louis Pailloux est un jeune homme de vingt-sept ans. Cette Lettre à Charles Péguy sur l'amour humaine est son premier livre. Bien plus qu'un simple exercice d'admiration ou de reconnaissance de dette, avec cette lettre-prière toute animée d'une fiévreuse inquiétude, nous entendons une parole de vie et d'amour adressée non pas à un mort, mais à un mort d'au-delà de la mort, à un grand prédécesseur à jamais vivant, un grand intercesseur à qui demander que la vie soit fidèle à elle-même. "? Comment vivre dans l'estompement d'amour humaine ??? "? : telle est la requête de cette lettre ? ; comment vivre de cette vie que la prime enfance nous a laissés entrevoir, de cette vie dont certainement a vécu et vit encore Péguy ?? Il ne s'agit pas pour l'auteur de demander à revivre après la mort, mais de chercher à "? renaître ? " dès cette vie pour "? épouser ? " la lumière dans laquelle baigne "? ce vieux monde ? " qui a succombé à l'âge des machines et de l'argent en voulant nous imposer d'y succomber avec lui. Voilà un très beau texte, fait de jeunesse, de fougue et d'ardeur - et d'un désespoir saturé d'espérance -, mais fait aussi d'une langue qui deviendra son sujet même, son inviolable lieu de résistance et de lutte. Le rythme de cette prose est d'une qualité rare, comme l'amplitude de la bouche sur la rondeur du mot et sa manière de tenir l'écho, la belle enjambée des longues incantations où la grâce de s'approfondir ne cesse d'être recommencée. Le chant, en somme, pour refuser les "? convoyeurs de cauchemars ? " et dire et redire une confiance dans l'acte d'aimer "? toujours en chantier ? ". Il n'y a sans doute pas plus vraie ni plus belle définition de ce que peut être la poésie.

01/2020

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Littérature française

Sympathie pour le Diable

""Don't shoot. Don't waste your bullets. I am immortal" était la devise inscrite sur la voiture, qui était le prolongement de son être, de Paul Marchand à Sarajevo, pendant le siège de la ville. D'autres sources prétendent que Paul avait plutôt écrit : Morituri te salutant. Ceux qui vont mourir te saluent. C'est le sujet de Sympathie pour le Diable, qui fuse comme des balles dans la nuit : comment un grand reporter outrepasse son rôle, tombe amoureux et sauve des vies malgré lui, dans un Sarajevo de neige et de sang, de larmes et d'espoir. On ne revient pas entier de pareil voyage, et la balle qui traversa la main de Paul fracassa aussi sa conscience. Je n'ai donc pas été surpris d'apprendre un 20 juin 2009 son suicide, alors que nous nous étions parlé quelques jours auparavant. Paul Marchand est une légende, une étoile filante, un styliste suicidaire, un Hemingway fréquentable, qu'il faut absolument découvrir et lire. En 1997, je tombe sur un texte de cet inconnu, Sympathie pour le diable, publié au Québec puis par Florent Massot. C'est une rhapsodie de vie et de mort, l'un de ces livres de guerre qui, avec ceux de Norman Mailer et de Malaparte, devraient figurer au rang de classique. Peu d'écrivains me restent en mémoire comme l'indomptable Paul, inventeur de sa vie de Beyrouth-Ouest sur la ligne verte, à Sarajevo qu'il franchissait à tombeau ouvert, humant les morgues, aidant les uns et les autres, refusant d'accepter l'inacceptable quotidien. A sa mort, il laissa une femme à la beauté nordique et une petite fille, Asta. Il laissa aussi ce livre que Guillaume de Fontenay a adapté au cinéma dans une fougue aussi partageuse et irréductible que celle de Paul, le fumeur de toscans. Souvenez-vous : cette boucherie de Sarajevo, au coeur de l'Europe, c'était hier. So Long, Paul". Manuel Carcassonne

11/2019

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Poésie

Marin à terre. Suivi de L'Amante et de L'Aube de la giroflée

Quiconque, à dix-huit ans, n'a pas connu l'irrépressible nécessité de secouer son destin, vivra dans la norme, comme s'il n'était que sa propre doublure. Il y a toujours une prise de risque initiale, absolue, pour accéder à soi. Ainsi Rafael Alberti, en 1920, au sortir de l'adolescence, s'engage-t-il tout entier : " Je voulais seulement être poète. Et je le voulais avec fureur. " De ce pari, chimérique entre tous, il ne reviendra plus. " Mon terrible, mon féroce et angoissant combat pour être poète avait commencé, " notera-t-il dans son autobiographie, insistant sur cet acharnement à se réaliser poète, mais n'accordant aucune attention au credo de la prédestination poétique. La publication des trois recueils composés pendant cette période décisive permet d'affirmer que chez Alberti la volonté n'a pas brimé la grâce. Eclate au contraire dans ces pages un étourdissant plaisir de jouer avec les mots, avec les images ; et passe l'insouciante liberté de qui se tient à l'écoute de son chant originel. Même la sombre nostalgie qui semble l'inspiratrice première de Marin à terre doit faire place à la fougue de la création, à ce trop-plein de sève qui soudain s'émerveille aux rythmes de ses mélodies. Chaque poème, en lisière du réel et des songes, dessine sa ligne de fuite, son désir, ses secrets. Le poète perçoit, avec une évidente jubilation, l'émergence de sa voix. Déjà virtuose, il célèbre, par delà l'univers maritime de son enfance au Puerto de Santa-Maria, l'immense territoire poétique qui affleure au fond de ses yeux. Et, pour l'heure, il ne célèbre que cela. " Ici nul ne vend rien de rien ", proclame-t-il. Pas de message, pas de mots d'ordre : une fête de sonorités, de couleurs, un élan vigoureux pareil à la course du soleil en été, un bain radieux de poésie pure.

03/2012

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Musique, danse

Matoub Lounès. Notes et souvenirs d'un compagnon de lutte

Matoub Lounès a, de tout temps, été un électron libre. Même dans les moments difficiles que vivait son pays, il osait critiquer, frontalement, le régime algérien et l'instrumentalisation de la religion par le régime et ses sbires islamistes, pour faire taire le peuple à l'école, dans les mosquées, dans leurs intimités. Après de longues années, censuré et gêné, son acolyte et son compagnon de lutte "pour une Algérie meilleure et une démocratie majeure", Tayeb Abdelli, nous livre des pans intimes et cachés du chantre des libertés qu'est Matoub Lounès, lâchement assassiné en 1998 par... personne ne le saura. Il décrit ici, sans ambages ni concessions, les raisons qui avaient fait de Matoub une PERSONNA NON GRATA auprès de certaines formations politiques et associations issues de la mouvance kabylo-berbériste née le 20 avril 1980, et auprès de beaucoup de personnalités "d'obédience culturelle" ainsi que d'artistes dits "engagés". Pourquoi était-il "infréquentable" alors que des millions de ses concitoyens lui concédaient le titre de "maître" ? Pourquoi sa fougue sincère et son engagement politique — qu'il ne cachait pas par peur de perdre du public ou pour gagner de l'argent — dérangeaient tant ? Matoub ne se voilait pas la face et ne se cachait pas devant les tempêtes. Son talent, il l'a consacré à son art et à la sensibilité de son peuple. Sa vie et son parcours sont une leçon à réapprendre dans un temps où l'indifférence et le déni sont credo, dans un temps où la "récupération" et la "prostitution" des artistes, consentants ou pas, et même de leurs mémoires sont monnaie courante. Les vérités que Tayeb nous raconte sur les péripéties de Lounès vont, probablement, vous choquer et vous faire frémir. Mais elles vont, certainement, vous le faire adorer davantage et elles vont, surtout, vous faire réfléchir sur la destinée d'un homme VRAI et d'un humaniste jusqu'au bout de l'âme.

03/2019

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Beaux arts

Van Gogh. Le suicidé de la société

Fin janvier 1947, le galeriste Pierre Loeb envoie à son ami Antonin Artaud, écrivain, dessinateur et poète, une page de l'hebdomadaire Arts entièrement consacrée à Vincent Van Gogh, dont une exposition est en cours à l'Orangerie à Paris. Il y est fait mention de la récente parution d'un volume, Du démon de Van Gogh, aux éditions A.D.I.A. à Nice. Cette publication, "destinée exclusivement au corps médical", comporte une étude conséquente du docteur François-Joachim Beer, dont de longs extraits sont reproduits sur la page du journal. Van Gogh y est notamment décrit comme un "déséquilibré avec excitations violentes à allure maniaque" et inspire en définitive au médecin ce diagnostic : "ce peintre de génie était atteint de psychopathie constitutionnelle dont les épisodes n'ont fait que s'aggraver le long de son existence". Ayant lui-même été interné durant de nombreuses années, et ce jusqu'en mai 1946, Antonin Artaud décide alors d'écrire à son tour sur le peintre, de réfuter la thèse de sa folie, fruit à ses yeux d'une construction sociale. Le 2 février, il se rend à l'Orangerie et commence peu après à rédiger et à dicter à voix haute le corps central de l'ouvrage. La "lucidité supérieure" propre à l'artiste, et commune à l'auteur et à son sujet, permet à Artaud de faire la part belle à la fougue du génie, force contestataire en soi. L'état de supplicié, Artaud lui-même l'a vécu. Nul mieux que lui ne saurait le transmettre. Et quand le poète aborde la peinture proprement dite, c'est comme s'il s'emparait du pinceau ou, au demeurant, du couteau. Il se fait tranchant, expressif, cinglant. Paru en décembre 1947 chez K éditeur à Paris, l'ouvrage reçoit le mois suivant le Prix Sainte-Beuve. Son auteur s'éteindra peu après, en mars 1948.

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Récits de voyage

L'âme voyageuse

Initiée aux vertus du voyage saharien par un grand-père féru de planisphères, la jeune adolescente observe le monde depuis son balcon et hésite sur la route à emprunter pour fonder sa jeune existence et créer sa " légende personnelle ". Oiseau en cage, elle rêve de choisir la route que " personne ne prend " et de migrer vers le lointain... Elle refuse le carcan de l'école, des trajectoires préétablies et des destins ordinaires formatés par la crainte du lendemain ou la routine. Rêveuse impénitente et " être de papier " nourrie de littérature, toujours penchée sur les cartes et les globes et guidée par sa seule boussole intérieure, elle se sent étrangère et différente de ses proches. Elle n'aspire qu'à laisser vagabonder son " âme voyageuse ", rêve de vivre en poète et d'être initiée aux secrets du monde. Impressionnée par le destin singulier et tragique du héros d'Into the Wild, par l'efficacité de la magie de Harry Potter ou les métaphores de L'Alchimiste de Coehlo, elle se rassure et se console en édifiant une philosophie de vie centrée sur l'au-delà des frontières, sur le recours à la liberté de partir et de rêver. On va la suivre dans les dunes du Sahara marocain, la retrouver dans les forêts profondes de la Suède, à proximité du cercle polaire en Norvège, au coeur du Vietnam, dans des monastères cambodgien et thaïlandais ou au Canada, marchant sur les traces de la " femme sauvage ". Portée par son expérience fondatrice de l'hospitalité touareg et des derviches tourneurs, elle va partout chercher à croiser l'amour et à dévoiler la sagesse première du monde en s'ouvrant aux sagesses d'ailleurs. Ecrit entre seize et vingt ans, cet hymne au charme juvénile oscille constamment entre adolescence et maturité, rêves et imaginaire, magie et retour à la réalité. Il se veut une vertigineuse invite à lâcher le confort mortifère de l'habitude pour entreprendre, avec la fougue de la jeunesse, la grande traversée de l'introspection, de l'ouverture au monde et aux autres.

11/2022

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Littérature française

Das gro ße Bestiarium der modernen Literatur

Das große Bestiarium Altenberg oder auch den Peter nannte man aus unbekannten Gründen die seltsame Laune Gottes, der hier ein Wesen schuf, das nur aus einem einzigen Organe bestand : aus einem Auge, dem der Fliegen gleich in tausend Fazetten zerlegt und die sichtbare Welt in kleinsten Bildern von großer Schärfe etwas übersichtig auffangend. Einem solchen seltsamen Wesen war von Natur aus nur eine kurze Lebensdauer bestimmt. Aber gegen die Natur und die Absicht Gottes bildete dieses stolz gewordene Auge so etwas wie einen Leib aus. Der war nun etwas schwächlich geraten, wie nicht anders zu erwarten, und das Auge Peter hatte mit ihm seine argen Molesten, die schließlich auch dem Auge nicht gut bekamen. Das Auge Peter hatte sich mit der Erzeugung seiner Verdauungs- und sonstigen Organe übernommen, und es sah am Ende nichts mehr als den prekären eigenen Mageninhalt : es spiegelte keine umgebende Welt mehr, sondern nur die Farben seiner Exkremente. Altenberg, Peter D'Annunzio. Ist er nicht des heutigen Italien Apoll, so doch dessen Pegasus, auf dem apollinisch für eine Weile die leichte Libelle Pascoli Platz nahm und den später dann der Clown Marinetti zu erklettern versuchte, ärschlings natürlich, wie es sich für den Clown gehört ; doch blieben ihm von dem Versuch nur ein paar Schweifhaare in der Hand und auf dem Pegasus zu reiten wurde und blieb Futurismo. Der Pegasus d'Annunzio schlug mit seinen eleganten Hufen die herrlichsten, herrischesten Takte der letzten drei Jahrzehnte, ihm darin gleich nur des Northumberlandhirsches Swinburne Flug und Fougue. Später dann verlangte die Zeit Probe aufs große Wort, und der Pegasus gab sie. Er ließ sich die Hufe mit Eisen beschlagen, wirbelte damit die Trommel und wieherte Fanfaren. Die an tönenden Worten reichste Zeit, die des Krieges und seines Après, machte aus dem Pegasus nicht den Tyrtaios, aber das lauthinwiehernde Schlachtpferd gab den hellen italienischen Trompeten Brust, Luft und Schwung. Ein römischer Kaiser hat sein Leibpferd zum Konsul gemacht - der Pegasus d'Annunzio konnte es für möglich halten, daß ihn sein Volk zum Kaiser der Adria erhebe.

12/2022

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Revues de droit

Revue des contrats N° 2, juin 2022

CHRONIQUES DROIT COMMUN DES CONTRATS Théorie générale ? Les mauvais coups portés par la chambre commerciale de la Cour de cassation à la lutte contre les clauses abusives - par Mathias Latina (P. 10) ? Le cantonnement du domaine de l'article 1171 : un joli coup pour la démocratie ? - par Philippe Stoffel-Munck (P. 16) Responsabilité ? Dans quelle mesure la clause excluant la condamnation in solidum de l'architecte est-elle encore valide ? - par Marie Dugué (P. 29) ? Point de départ du délai de prescription et action en responsabilité : vers une résorption du chaos ? - par Sophie Pellet (P. 33) Régime des obligations contractuelles ? La renonciation à la condition suspensive qui a défailli : encore... et toujours ? - par Antoine Hontebeyrie (P. 37) CONTRATS SPECIAUX Contrats et nouvelles technologies ? Le retour en grâce de l'e-mail ! - par Anne Danis-Fatôme (P. 47) Contrats translatifs ? Prescription de l'action en garantie des vices cachés : en quête de cohérence ! - par Louis Thibierge (P. 55) Contrats aléatoires ? Contrat d'assurance : les vicissitudes de la prescription biennale - par Fabrice Leduc (P. 62) Contrats et droit des sociétés ? Préjudice personnel de l'associé : des questions, toujours des questions... - par Marie Caffin-Moi (P. 68) CONTRAT ET AUTRES DROITS Droit de la consommation ? Regard sur la transposition de la directive Omnibus - par Jean-Denis Pellier (P. 95) Droit de la concurrence ? L'impact des engagements pris devant l'Autorité de la concurrence dans les contentieux parallèles impliquant les "tiers contractants" - par Jean-Christophe Roda (P. 111) SOURCES DU DROIT DES CONTRATS Théorie générale des sources ? L'interprétation de l'article 1171 du Code civil "à la lumière des travaux parlementaires" de la loi de ratification - par Stéphane Gerry-Vernières (P. 144) DOSSIER ? L'office du juge et le contrat (P. 159) Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable, les titres de la collection Revue des Contrats sont imprimés sur papier 100% recyclé.

07/2022

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Histoire internationale

Churchill. Seigneur de guerre

Pudique et féroce, tyrannique et affectueux, maladroit et héroïque, tel est resté Churchill dans la mémoire collective. On a retenu de lui son cigare, ses formules percutantes, son courage pendant le Blitz. Mais au-delà de ces images, qui était vraiment cet homme paradoxal ? Descendant du célèbre duc de Marlborough (le héros de la chanson Malbrough s'en va-t-en guerre ), rêvant d'éblouir par ses exploits un père célèbre, Winston Churchill ne dépassa jamais le grade de lieutenant colonel. Il se retrouva pourtant à la tête de la Grande-Bretagne en guerre, seul, face aux puissances de l'Axe, pour sauver la démocratie. Mais s'il devint à ce titre l'un des acteurs politiques majeurs du XXe siècle, son ambition depuis l'enfance était d'être soldat.Voici l'histoire singulière, parfois cocasse, souvent tragique, de ce chef militaire, depuis ses premières aventures à la frontière nord-ouest de l'Inde jusqu'aux deux grands conflits mondiaux, en passant par la guerre des Boers.A partir de documents encore inexploités et de témoignages inédits, Carlo D'Este éclaire d'un jour nouveau cette personnalité contradictoire et attachante. Churchill était un guerrier dans l'âme, imprégné du code d'honneur et de valeurs du XIXe siècle : telle est la thèse de cette biographie magistrale, qui éclaire, sans jamais le juger, la bravoure autant que les erreurs de son héros.Carlo D'Este, l'un des plus grands historiens actuels dans la veine de Beevor et de Keegan, déjà l'auteur de biographies remarquées (Patton, Eisenhower), nous livre ici le portrait captivant d'un Churchill méconnu, loué par la critique du monde entier. « Carlo D'Este est un maître dans l'analyse de l'histoire du XXe siècle, et ce portrait de Churchill seigneur de guerre est sans doute son meilleur livre. »Publishers WeeklyPresse: " Carlo D'Este, auteurréputé de travaux sur Patton etEisenhower, opiniâtre dénicheurd'archives, mène son récitpassionnant de bout en boutavec la fougue de son sujet."Gilles Heuré, Télérama, 18-31 Décembre 10

09/2010

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Littérature française

Mes contes d'au-delà des mers

"Mes contes d'au-delà des mers sont des petits bonheurs, portés sur l'océan par des navires aux ailes légères. Ils sont toujours décrits avec l'écriture marine d'une justesse impeccable de Jean de La Varende, un écrivain qui a servi de tout son coeur, de tout son talent et de tout son plaisir la compréhension et l'amour de la mer. "Mis en scène à travers le monde et les âges, ces contes ont la force visuelle de séquences de cinéma. Le lecteur marche dans le cortège du marquis de Manera le long de la route brûlante, sur le sol d'argent fondu tout brasillant de vibrations blanches au grand soleil de onze heures. Il est dans le sillage des trières grecques, ces navires ailés, jaune et rouge, qui font trembloter en reflets les colonnes et les temples, sur les caps attiques et dans les îles mélodieuses. La langue est élégante et lisse comme cette glaçure anglaise que rien n'imite, ou comme le yakiba, la trempe d'une lame de sabre de samouraï. Elle est poétique, pétillante, riche, mélodieuse, jaillissante, jubilatoire. Elle rebondit d'allitérations en notations sonores dans un spectre large, du grondement d'un train qui s'assourdit aux confins de la plaine, jusqu'aux harpes étranges faisant miauler la brise. Sons, mais aussi odeurs exotiques, racine d'iris et fleur d'oeillet. Couleurs, dans toutes les nuances subtiles ou violentes, corps de nacre rose avec des jambes et des bras d'or, biches d'aventurine, cerfs roses aux bois dorés, faons jaune citron tavelés de poivre, deux oiseaux, noir, blanc et rouge, luttant dans une fougue du pinceau. Le ton est sensible, léger comme un nuage ou un éventail japonais, mais prégnant. [...] Tous réservent une surprise parfois impertinente, comme si la finalité du récit était d'amener sa chute majuscule, comme le clin d'oeil d'une jonque chinoise." Amiral François Bellec, de l'Académie de marine

12/2017

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Littérature française

Le seul homme

Après la 3ème guerre mondiale, il ne reste que des femmes sur terre. Les hommes sont morts au combat et ont succombé à Wolbachia. Traumatisées par cette mort sélective de leurs maris, de leurs pères et de leurs fils, les femmes ont constitué 4 Royaumes. Désormais elles n'enfantent plus mais des filles viennent au monde dans une incubatrice concevant les enfants in vitro par sélection d'ADN féminins. En 2600, Adsila, la compagne de la Reine Ozalee, découvre l'existence d'un mâle élevé comme une fille. Elle va s'acharner à le détruire et à accaparer le pouvoir. Au-delà de réconcilier avec la lecture, " Le Seul Homme " de Marianne Chabadi et Thierry de Massia transporte dans un univers d'émotions et d'aventures aussi lointaines qu'intérieures, à la recherche des autres et de soi-même. La narration épique de cette odyssée nous conduit dans des paysages magiques au milieu d'êtres fascinants. On se laisse emporter par Eyota, le jeune héros, dans les mêmes élans et les mêmes espoirs que lui. On chevauche, on gambade, on profite de sa jeunesse, de sa fougue, de ses rêves, de sa ferveur à battre la campagne, combattre... et se relever. Comme lui, du fond de l'âme, l'on sent l'appel de l'inconnu et la force de l'Amour qui construit le destin d'Eyota et de chacun ! Ce roman est une oeuvre fantastique, poétique, sentimentale, initiatique. Comme dans une parabole, Eyota nous emmène sur un chemin éclairé et parsemé de symboles. Puisse " Le Seul Homme " être désormais accompagné de nombreux lecteurs... Marianne Chabadi et Thierry de Massia se sont rencontrés dans le monde de l'Art. Leur première collaboration a donné naissance au court-métrage "Life Blood", tiré de la nouvelle "Le Sang de la Vie" de Marianne Chabadi. La création du "Seul Homme" est leur second travail en commun.

09/2018

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Littérature étrangère

Nouvelles

"Dans ces quatre-vingt-cinq nouvelles, Clarice Lispector révèle, avant tout, l'écrivain qu'elle est. Des promesses de l'adolescence, en passant par l'assurance de la maturité, à la désagrégation d'une artiste tandis qu'elle approche de la mort - et qu'elle la convoque - , nous découvrons la figure, plus grande que la somme de chacune ses oeuvres, qui est objet d'adoration au Brésil. [...] De la première histoire, publiée alors qu'elle avait dix-neuf ans, à la dernière, découverte sous forme de fragments disparates après sa mort, nous suivons une vie entière d'expérimentation artistique au travers d'un large éventail de styles et d'expériences. [...] Sa littérature est un art qui nous fait désirer connaître la femme ; elle est une femme qui nous fait désirer connaître son art. Le présent ouvrage offre une vision des deux à la fois : un portrait inoubliable, dans et par son art, de cette grande figure, dans toute sa tragique majesté." B.M. La présente édition rassemble pour la première fois en un seul livre l'ensemble des nouvelles écrites par Clarice Lispector au cours de sa vie, grâce au travail de son biographe Benjamin Moser qui a effectué de longues recherches au Brésil pour restituer leur chronologie et retrouver des textes demeurés jusque-là inédits. Sont rassemblées, dans ce livre, les nouvelles des recueils suivants publiés par les éditions des femmes-Antoinette Fougue : La Belle et la Bête suivi de Passion des corps, traduit par Claude Farny et Sylvie Durastanti (1984) ; Liens de famille (1989) et Corps séparés (1993), traduits par Jacques et Teresa Thiériot (1989) ; des nouvelles figurant dans La Découverte du monde, recueil de chroniques traduites par Jacques et Teresa Thiériot (1995) ; Où étais-tu pendant la nuit, traduit par Geneviève Leibrich et Nicole Biros (1985). S'y ajoutent dix nouvelles inédites traduites par Claudia Poncioni et Didier Lamaison.

10/2017

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Sciences politiques

Transgression. Voyages du "camp du bien" vers "le camp du mal"

Voyages du camp du "bien" vers le camp du "mal" Ils étaient trotskystes. L'un (Pierre Cassen) à la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), l'autre (Bernard Germain) à l'Organisation Communiste Internationaliste (OCI). Ils sont aujourd'hui dans le camp du "mal", le camp national et identitaire. . Ils ont donc transgressé tous les interdits de la gauche et des bien pensants pour parcourir ce chemin qui les a conduit de la gauche à la droite. C'est parce qu'ils ont accepté de s'ouvrir aux arguments du camp d'en face, parce qu'ils ont refusé de rejeter par principe les opinions des autres, qu'ils ont pu étudier de manière critique les arguments et contre arguments du débat. Aujourd'hui, une multitude de gens s'autocensurent, s'interdisent de réfléchir et de confronter les points de vue. Terrorisés de se voir affubler des qualificatifs de raciste ou extrême droite. Ce faisant, ils acceptent de s'enfermer dans une prison idéologique d'où est bannie toute réflexion critique et tout véritable débat. Ces gens sont en fait des victimes du totalitarisme intellectuel ambiant. Si seulement ils osaient étudier les problèmes sans se contenter de réciter la messe des bien pensants, ils vivraient sans doute une évolution de leurs certitudes vers une véritable opinion. Au travers de nombreux sujets Pierre Cassen et Bernard Germain exposent leurs opinions, expliquent pourquoi il ont changé et interpellent les membres du "camp du bien" en les invitant à répondre à de nombreuses questions. Un livre important pour qui veut retrouver sa liberté de pensée et pouvoir se faire sa propre opinion sans se soucier du qu'en dira-t-on ou de la peur d'être diabolisé par les geôliers de la pensée. Avec des témoignages de : Hugue Bouchu, délégué des Amis franciliens de Synthèse nationale Santiago Cartagena, ancien militant communiste chilien, aujourd'hui membre de Vox (parti national espagnol) Gérard Delépine, chirurgien Patrick Gofman, écrivain et essayiste Pascal Hilout, apostat Patrick Loiseau, écrivain Lucien Samir Oulahbib, universitaire, docteur en sociologie

05/2023

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Littérature française

Vieilles oui, angéliques non!

Dans la maison de repos "Le dernier printemps". Josephine, une vieille dame de caractère raconte avec humour et transparence les aléas physiques et psychologiques de la vieillesse. Elle détaille son environnement morose et pathétique. Sa vraie histoire commence au moment où elle fait la rencontre de trois autres femmes aux antipodes de sa personnalité. Louise, gracieuse et sophistiquée. Maria, douce et réservée. Et enfin Thaïs, hippie et joviale. A quatre, elles s'enivrent et fument du cannabis en espérant profiter à fond du temps qu'il leur reste. Elles cultivent d'ailleurs leur propre production de cannabis dans les caves de l'établissement. La directrice, Madame Vieilledent est abominable. Elle impose des règles strictes et infondées toute l'année. Comme par exemple, le fait qu'il est interdit de réserver des tables pour dîner avec les personnes de leur choix. Le quatuor décide donc d'organiser une manifestation seins nus et flanquées de calicots dans les couloirs du home. Et ce, afin d'obtenir gain de cause. Les activités avilissantes proposées sont très loin d'être la panacée. Elles élaborent donc une petite fugue à la mer afin de combler leur envie soudaine de moules/frites. Une fois rendues, les hôtels, les restaurants, le cuistax, les magasins et le casino leur tendent les bras. Maria accompagnée par la chance du débutant gagne une énorme somme d'argent aux machines à sous. Ce qui leur permet de fêter leur escapade en grandes pompes dans un restaurant renommé. Mais, une fois saoule, Maria tombe du comptoir et se fracture le col du fémur. De retour, la Vieilledent ressert encore la vis pourtant déjà bien scellée. Les quatre amies subissent ensuite leur " bêtise ", mais aussi la proximité avec les autres pensionnaires tous aussi gâteux et pathologiques les uns que les autres. Elles tentent de se faire oublier. Vient Noël et sa farandole de clichés mal placés, période propice aux bonnes idées. Pour pimenter un peu, elles élaborent une élection de Miss Vieillotte et Mister Vieillard. Le spectacle s'avère surprenant et sensationnel. Mais c'est sans compter sur la détestable commandante qui s'empare de la caisse des bénéfices. Ulcérée, la bande de viocs met un plan d'attaque sur pied. Il est alors question de faire tomber la direction pour culture et deal de cannabis. Le plan adroitement ficelé fonctionne tellement bien que la patronne est arrêtée non seulement pour production et deal, mais également pour détournement de fonds. Maria propose d'investir son pactole gagné dans le home et y place à la tête leur infirmière préférée. Des nouvelles activités bien plus intéressantes et ressourçantes ainsi qu'une organisation attractive voient le jour. Et ce, au bonheur des pensionnés. Mais Josephine, fatiguée par les derniers évènements, s'éteint discrètement un matin. Elle laisse trois amies chères à son coeur, mais s'en va sans regret ni remord et un sourire aux lèvre

05/2023