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Fugue

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Aventure

Frnck L'ntgrl 1 : Le début du commencement

Franck est un gamin de 13 ans comme un autre. Sauf que, depuis sa plus tendre enfance, il vit dans un orphelinat où on lui a toujours dit que ses parents étaient morts. Un jour, alors qu'une énième famille est prête à l'adopter, la directrice laisse échapper qu'on ne sait pas ce que sont devenus ses géniteurs. Abasourdi par cette révélation, Franck décide de fuguer et de retrouver sa famille. Aidé par le jardinier, il se rend à l'endroit précis où il a été trouvé, à l'époque une forêt, aujourd'hui le chantier d'un futur parc d'attractions préhistoriques. Là, Franck tombe dans un étang, échappe de peu à la noyade et reprend conscience dans une grotte. Après avoir été pourchassé par un smilodon, été fait prisonnier par une tribu d'homo sapiens et servi d'appât pour un poisson géant, Franck se rend à l'évidence : il n'est pas dans un parc aux effets spéciaux ultra réalistes, il est tombé dans une faille spatio-temporelle et est remonté jusqu'à la vraie préhistoire ! Après avoir sauvé la tribu de féroces cannibales et de plantes carnivores, Franck est adopté (enfin, juste toléré) par les homo sapiens et se trouve enfin une famille d'accueil dont il n'aurait pas osé rêver (même dans ses pires cauchemars ! ). Mais les épreuves ne font que commencer : Franck se rend compte que s'il n'ajoute pas un peu de modernité à tout ça, l'humanité est condamnée... Il tente donc de faire accepter à sa nouvelle famille des inventions aussi révolutionnaires que la roue, le savon, le feu... ou les voyelles !

09/2020

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Littérature française

La terre de Baptiste

" Il regarde les collines. Superbes. Entre deux mamelons, la brume, plus épaisse, plus blanche, semble une coulée de neige dans un couloir d'avalanche... Il a su, dès sa plus tendre enfance, que, lorsque, tôt le matin, elles ont couleur de figue mûre saupoudrée d'un léger brouillard, il va faire très chaud. Si, au contraire, la végétation, d'un vert sombre, en est parfaitement visible, si elles semblent avoir avancé dans la nuit, il pleuvra avant le soin ". Ce n'est pas un personnage banal que le vieux Baptiste. Planté ferme dans cette terre de Béarn qu'il n'a jamais quittée, sauf il y a longtemps, en 14, pour faire la guerre, il y coule maintenant, le béret sur la tête et toujours aux lèvres des airs d'opéra, une vieillesse sereine, active et solitaire. Pas si solitaire, pourtant : Julienne, la chienne au cœur tendre, Coco le coq rescapé et les successifs Adolphe - tous ses cochons se nomment ainsi - partagent sa vie, car Baptiste entretient avec les animaux des rapports amicaux, emplis de la même tendresse attentive et bourrue, jusqu'au crapaud qui a droit aussi à sa bienveillance. Les jours s'égrènent sans surprise, entre les mais et les arbres fruitiers, au rythme des saisons et des travaux, jusqu'à ce qu'un Monsieur de la ville franchisse, un matin, la clôture du champ de Baptiste... Un roman du réel, qui, avec autant de simplicité que de sincérité, donne vie à un personnage original et peu conformiste que vous n'oublierez pas, un chant discret mais profond à la nature, où passe souvent un sourire ou un rire, même si le drame n'est pas loin.

04/2000

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Littérature française

Comment trouver l'amour en cueillant les fruits défendus

La petite Claude naît dans une famille qui lui est immédiatement étrangère. Sa mère meurt quand elle a quatre ans, et son père quand elle en a neuf. On la place dans un couvent de pensionnaires à Lourdes où elle grandit sans amour, obligée de se battre à chaque instant pour préserver son identité. A dix-huit ans, elle rencontre un homme qui saura enfin l'aimer et apaiser son cœur tourmenté. Mais c'est le drame et ce bonheur trop bref lui sera retiré à peine gagné. Alors, Claude se précipite dans un mariage pour oublier. Elle part en courant le soir de la nuit de noces et le mariage ne sera jamais consommé. Puis elle démarre une carrière de comédienne qui lui permettra de financer des études de psychologie. Son deuxième mariage lui permettra de fuir une passion sensuelle dévorante. Il durera trois ans et il en restera une fille, le plus grand bonheur de Claude. La vie suit son cours, avec ses hauts très hauts et ses bas très bas. La volcanique et courageuse Claude se lance dans la restauration avec la même fougue et l'appétit de vivre dont elle ne se départit jamais. Enfin, un troisième mariage viendra, durera quinze ans et échouera brutalement lui aussi. Comment trouver l'amour en cueillant les fruits défendus est le récit de la vie d'une femme qui traverse la vie avec courage et poigne, sait forcer les barrages et le destin. Lentement et sûrement, avec un instinct qui lui sauve la vie, elle gravit une à une les marches du bonheur.

03/2005

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Histoire et Philosophiesophie

Marie Curie. Portrait d'une femme engagée 1914-1918

Marie Curie était une femme insaisissable, cadenassée. Le récit de ses activités, parfois clandestines, durant la Première Guerre mondiale, éclaire d'un jour nouveau la face méconnue de ce personnage célèbre : son engagement et son humanité. En août 1914, Marie Curie est une femme seule. Ses découvertes, ses deux prix Nobel sont derrière elle, et son époux Pierre est mort depuis huit ans. Ce qu'elle va entreprendre durant ces quatre années de guerre, sur les lignes de front, au plus près des blessés, la rappelle à la vie. Elle fait acheminer vers l'avant, malgré le risque et contre les autorités, le matériel et les techniques des rayons X qui vont permettre la localisation, et donc l'extraction, des éclats d'obus. Mais pour y parvenir, il lui faut tricher, défier les règles, se battre, et oser emmener sa fille Irène, dix-sept ans, sur les routes en guerre, puis la lâcher, seule, dans des hôpitaux de l'avant. Bilan de cette guerre de Marie Curie : vingt voitures radiologiques sur le front, plus de deux cents postes fixes dans les hôpitaux, cent quatre-vingts manipulatrices radio formées dans son école. Plus d'un million de soldats furent secourus par ses installations, mille d'entre eux de ses propres mains. Elle révèle dans un texte inédit ce que ces faits de guerre lui ont apportés : "une grande douceur". Bien des archives consultées par Marie-Noëlle Himbert n'avaient jamais été exploitées ; certaines, issues des documents personnels de la famille du Pr Claudius Regaud, étant même jusqu'ici inconnues. Cent ans après, Marie Curie, sa fougue, son insolence, son génie viennent encore nous toucher.

11/2014

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Critique littéraire

Voltaire en exil. Les dernières années, 1753-1778

Lorsque Voltaire, brouillé avec Frédéric II, quitte précipitamment la cour de Prusse en 1753, il est interdit de séjour à Paris. Lui, le dramaturge favori de la Comédie-Française, l'historien du roi, doit se réfugier près de Genève, en terre calviniste. C'est là, à soixante ans, alors qu'il pourrait se retirer et jouir paisiblement de sa gloire, qu'il va entamer, avec une fougue et une passion d'adolescent, une carrière nouvelle de combats contre le fanatisme et l'intolérance. C'est l'histoire de cette lutte acharnée pour les " droits des hommes " que Ian Davidson conte avec élégance et vivacité. S'appuyant sur la correspondance et les écrits polémiques de Voltaire, il décrit son engagement dans les affaires Calas, Sirven et bien d'autres, et analyse son œuvre de philosophe des Lumières aux côtés des Encyclopédistes. De même, il éclaire d'un jour nouveau le souci du patriarche de Ferney de contribuer au bonheur de ses semblables en propriétaire terrien et en homme d'affaires attentif. Ce tableau haut en couleur de la vie intime et publique de Voltaire à Ferney nous montre que ces années d'exil furent la période la plus active et la plus heureuse du philosophe. Par une étrange ironie de l'histoire, c'est dans les vingt-cinq dernières années de sa vie que Voltaire va construire et parfaire l'image que la postérité retiendra de lui : celle d'un intellectuel avant la lettre, engagé dans les luttes et les controverses les plus vives du siècle finissant, et non celle du grand poète et dramaturge classique français qu'il croyait être.

01/2007

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Musique, danse

Claude Helffer. La musique sur le bout des doigts, avec 1 DVD

Né le 18 juin 1922 à Paris, où il est mort le 27 octobre 2004, Claude Helffer est de ces interprètes d'exception sans qui la musique du XXe siècle eût été moins luxuriante. Sa passion pour la musique, son amour pour l'enseignement et pour le travail bien fait, sa fougue et sa générosité l'ont incité jusqu'au terme de sa vie à transmettre sa foi aux plus jeunes, jusqu'en Extrême-Orient, notamment au Japon. Familier des compositeurs de son temps qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ont constitué l'Ecole de Darmstadt ou de l'avant-garde, dont il a été le compagnon et le partenaire privilégié, il a créé et s'est vu dédier quantité de partitions pour piano de trois générations de musiciens des divers mouvements de la création musicale, menant à la fois une grande carrière de soliste, de chambriste et de musicien d'ensembles. Il a en outre été l'interprète de prédilection de deux de ses grands contemporains pourtant réputés inconciliables, Pierre Boulez et Iannis Xenakis. C'est chez lui, dans sa maison parisienne, qu'a été réalisé cet entretien. Assis devant son piano, il évoque son enfance, ses études, ses rencontres, sa carrière de concertiste et de pédagogue, ainsi qu'un certain nombre de compositeurs et de partitions qu'il a défendus et créés, mais aussi ses réflexions sur le métier de pianiste et la place de l'interprète dans la création. Les livres de cette collection, coéditée avec l'Ina, sont accompagnés d'un DVD Rom qui permet l'exploration interactive de l'intégralité de l'entretien filmé.

08/2005

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Littérature française

Sotos

Entrer dans la vie, c'est entrer dans l'arène. On est jeune, plein de feu, et on croit la vie à ses pieds. Très vite, on découvre que ce qui va se passer est un peu plus compliqué qu'il n'y paraissait. Que les châtiments successifs débouchent sur l'inéluctable mise à mort. Sous la lumière brutale d'un immense Sud hispanique, trois hommes font durement l'apprentissage de la vie : Mani, fils sans père, dans toute la fougue de se dix-huit ans, cherche une direction, un chemin ; Vito, père sans fils, confronté à la quarantaine, cherche à revenir dans les pas qu'il s'est tracés ; Victor Sarramanga, vieux solitaire farouche qui règne sur l'espace et les gens, cherche à régler ses ultimes comptes. Le premier va subir les premières piques, le second recevoir les banderilles, le dernier rencontrer son heure de vérité. Et tous vivront le manque amer de ce que l'on veut de toutes ses forces et qui ne vient jamais quand et comme on l'attend. Ainsi de ces femmes que l'on désire trop fort. Et qui se livrent trop vite, trop mal. Et tandis que les Sotos, ces petits démons qui vivent aplatis comme des galettes entre le bois et l'écorce et qu'on entend crier quand les troncs grincent et craquent à la tombée du jour, vibrent sous la tension électrique des orages, les personnages s'affrontent dans la fulgurance des passions et des pulsions. Jusqu'à ce que le feu les dévore et mette chacun, survivant ou mort, en paix armée avec lui-même.

04/1993

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Littérature française

Les Temps maudits. Une nouvelle de Jack London

Situées en des temps et lieux aussi divers que l'époque du quaternaire et un avenir lointain, en Amérique, à Tahiti ou au Mexique, ces huit nouvelles portent l'écho d'une seule et même plainte. Celle de l'homme écrasé par un système économique implacable. "La force des forts" : Aux temps préhistoriques, le vieux Barbeenlong décrit à ses petitsfils l'évolution qui a conduit le clan des Mangeursdepoissons de l'organisation individuelle de chaque famille, ce qui permettait aux Mangeursdeviande de les massacrer, à une société de plus en plus organisée. Mais ceci n'est pas allé sans abus. "Le chinago" : Dans une plantation de coton de Tahiti un coolie chinois en tue un autre. Le contremaître réussit à en coincer quatre qui étaient présents mais parmi le coupable ne se trouve pas parmi eux et n'est pas dénoncé par les autres. Parmi ces quatre coolies : AhChow est condamné à être guillotiné, AhCho est condamné à 20 ans de bagne. Vu la ressemblance des noms, n'y atil pas des risques d'erreur dans l'application des peines ? "Une tranche de bifteck" : Tom King est un boxeur en fin de carrière. Il n'a plus d'argent, on ne lui fait plus crédit. Lui et sa famille n'ont plus grand chose à manger. Avant d'aller à ce qui pourrait être son dernier combat contre un jeune adversaire plein de fougue et de vitalité, King ne rêve qu'à la tranche de bifteck qu'il n'a pu acheter. Commence alors un combat au cours duquel Tom va mettre en oeuvre toute la science accumulée au cours des vingt années précédentes.

01/2023

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Littérature francophone

Patricia

"Qu'on croie ou non au destin, il est écrit. J'ai tenté d'échapper au mien, de lui faire des fugues, des croche-pieds, mais à tous les coups il me rattrapait par le col pour me remettre sur sa voie. J'ai pourtant tenté de devenir danseuse, vendeuse de disques, globe-trotteuse. Malgré tous mes efforts à ne pas marcher dans les pas de mon père, j'ai fini par avancer avec lui dans le monde merveilleux de la chaussure. Mère à 18 ans, mariée au même âge, voici le récit d'une vie qui pétille, qui fait rire, émeut, et met un grand coup de langue dans vos bouches béantes. Ah et en plus il est écrivain mon fils. Il n'est ni médecin, ni avocat, mais il a écrit un livre. Et sur sa mère en plus". Une fresque familiale exubérante et jubilatoire, de l'Algérie à la France en passant par l'Espagne et l'Italie, de Paris à la Californie, du Drugstore des Champs-Elysées à la boutique Eram d'Alfortville en passant par Boulogne-Sur-Mer. Une avalanche d'anecdotes, de rencontres improbables, d'univers, de ceux qui enferment à ceux qui ouvrent des brèches, des horizons. Un roman autobiographique fantasmé, un objet littéraire non identifié, cathartique et jubilatoire. Après un passage remarquable dans les plus grandes sociétés de productions télévisuelles, la production de documentaires sociaux et de court-métrages expérimentaux, Renaud Blanchet se retire en Bretagne, pour écrire, et devient gardien de phare avant que ses parents ne l'appellent pour fonder Patricia Blanchet dont il deviendra directeur artistique.

05/2021

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Compositeurs

Portraits et souvenirs. Saint-Saëns par lui-même

On dirait qu'il s'est écoulé un siècle depuis le temps où j'écrivais Harmonie et Mélodie, "Harmonie," alors, signifiait science ; "Mélodie," inspiration. La situation s'est retournée ; les amateurs qui refusaient de tenter le moindre effort pour comprendre la musique se sont pris de passion pour l'obscur et l'incompréhensible ; "quand je comprends," disent les purs, "c'est que cela est mauvais ; quand je ne comprends pas, c'est que cela est bon" . Ils sont irrités ou dédaigneux si les instruments de l'orchestre ne courent pas de tous côtés comme des rats empoisonnés ; un accompagnement simple et naturel leur fait hausser les épaules. La Mélodie, naguère objet d'une redoutable idolâtrie, est vilipendée ; un simple chant, accompagné naturellement, semble méprisable, et dans les compositions dépourvues de cet élément, on prétend que la mélodie est "partout" . Quelle plaisanterie ! Nous connaissions cela, à l'école, quand on nous apprenait à écrire des fugues où les diverses parties doivent être chantantes et vivre d'une vie propre, tout en concourant à l'ensemble ; c'est ce qui constitue le style horizontal en opposition avec le style vertical en accords plaqués. Ce n'est pas là de la mélodie. Le gros public, heureusement, est resté naïf, et peu lui importent les systèmes, pourvu qu'on réussisse à l'intéresser. On trouvera un peu de tout dans ce volume et beaucoup moins de polémique ici que dans Harmonie et Mélodie. Des anecdotes, des souvenirs sur quelques grands musiciens que j'ai connus, un peu de critique générale. Quant à de véritables mémoires, je n'en écrirai jamais.

05/2021

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Non classé

Aliday's

Coincés à Paname au-dessus d'une mer d'ardoises tremblotantes et flamboyantes jusque vers l'écluse Saint-Martin, perchés sur un plateau avec du vieux cordage, peinant et suant le "chien mouillé" pour disait Dédé, le rouleau gavé de peinture "faire péter la banque ! " . Coincés à la Résidence des Majorettes, plate-forme pétrolière gigantesque et orgueilleuse, symbole des années fastueuses d'un capitalisme triomphant, à admettre sous les balcons une police armée jusqu'aux dents pour faire la chasse aux petits faciès et dissoudre le chômage dans un verre de Ricard électoralise. Coincés au bar-tabac "le Jaurès" du centre-ville, vaste salon, bistrot ringard où l'on boit à la santé de "saint bière" et de l'hiver, attablés sous les palmes d'un ventilo ou debout face au zinc dans une inextricable confusion de marée humaine ; Ali, Dédé, Farid et Baptiste, musiciens d'un soir à faire danser les poivrots sur des notes de Folk-song-raÏ ; vivants d'espoirs éteints à manger des ice-creams sur Central Park, à se faire interwiever en exclusivité par des journalistes du Washington Post, qui d'actes manqués en fugues, font un pied de nez à l'outrageante réalité, rutilante, fardée de taux d'usure, de baux à céder, de clochards en guenilles en quête de leur misérable pitance autour des étales du marché de la place de Vintimille ; société bicéphale par le durcissement des privilèges et les rapacités de l'Etat libéral : Quatre petits dingos caustiques, nés aux antipodes de leurs personnalités vindicatives, s'insurgeant contre tout et son contraire, ballottés, mis en émois, anti-héros tendrement auréolés de bons mots, habillés d'un sourire fugace, ou se mentir devient... une seconde nature.

11/2019

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Religion

Le chevalier de l'absolu. Jacques Maritain entre mystique et politique

Le nom et l'œuvre de Jacques Maritain (1882-1973) sont aujourd'hui presque oubliés. Ils ont pourtant longtemps marqué, au siècle dernier, la vie intellectuelle en France, mais aussi en Angleterre et en Italie. Cet enfant de la République laïque, converti à vingt-quatre ans au catholicisme, allait consacrer sa fougue mystique à la défense de la doctrine romaine, à la méditation et à la transmission de l'œuvre de saint Thomas d'Aquin. Guillaume de Thieulloy retrace l'itinéraire de ce penseur inclassable, philosophe et théologien, confident du pape et ami de Jean Cocteau, compagnon de route de l'Action française et adversaire résolu de l'antisémitisme. Voici restituées la rencontre du jeune Maritain avec Raïssa ; leur découverte éblouie de la foi catholique sous le parrainage de Léon Bloy ; l'ambiance enchantée de la petite société formée autour du couple à Meudon et les conversions qu'elle suscite. Voici encore Maritain aux prises avec Maurras dans une relation tumultueuse et leur rupture lors de la condamnation papale ; puis en adversaire inflexible du franquisme ; et enfin, la guerre venue, exilé dans une Amérique où la liberté paraît émancipée des chaînes du pouvoir politique. Mais l'auteur fait plus que reconstituer l'itinéraire d'un homme. Relisant à nouveaux frais cette œuvre considérable, il analyse l'évolution d'une pensée au carrefour de la tradition et de la modernité, de la mystique et de la politique. Ainsi se dessine le portrait moral, cohérent mais tout en contrastes, d'un philosophe politique ennemi de tout pouvoir politique, d'un théoricien de l'ordre séculier professant la primauté du spirituel, de cette figure hier si éminente et aujourd'hui si lointaine que Julien Green dénomma un jour " le chevalier de l'absolu ".

03/2005

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Poésie

VISITE EN ETE

Michelle Bourgoin, dont les parents vivent séparés et qui a été élevée par sa mère, reparaît un jour chez son père qui s'est retiré à la campagne et qu'elle n'a pas revu depuis plusieurs années. Elle a vingt ans. Avertie de la vie, mais éprise d'idéal, elle rêve de réconcilier ses parents et veut profiter d'un séjour que sa mère et elle font dans le voisinage. Tout d'abord, François Bourgoin, qui n'a pas pardonné, se cabre et refuse. D'ailleurs il a d'autres attachements. Mais Michelle réussit à introduire sa mère chez lui. Et François subit de nouveau la séduction d'Adeline. Michelle ne se doute pas que le destin qu'elle a voulu forcer la forcera à son tour. Elle rencontre là, en effet, un jeune associé de son père, Jean Vernosc, qui lui dit son amour. Il lui plaît. Qu'importe qu'il soit marié et père de famille ! Elle devient sa maîtresse. Et aussitôt elle se dresse contre l'épouse légitime qui gêne son projet. Alors qu'elle était arrivée avec l'unique ambition de réunir ses parents, elle va tenter maintenant, avec la même fougue passionnée, d'arracher l'homme qu'elle aime à sa femme et à ses enfants. On le voit, c'est un double drame que Jacques de Lacretelle a représenté dans Une visite en été, car l'aventure de François et d'Adeline continue tout au long de la pièce. Il a voulu montrer aussi, avec le personnage de Michelle, les différentes métamorphoses d'une nature romanesque. Une visite en été, dont le dialogue, aussi simple que celui de Tchekhov, ne vise nullement à la tragédie, expose pourtant un sujet de tragédie : celui d'une créature jeune et ardente qui veut agir sur les autres et qui est prise elle-même.

03/1953

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Littérature française

Le Bloc-notes Tome 1 : 1952-1962

De 1952 à 1970, pendant près de vingt ans, François Mauriac a régné sur le journalisme politique, à L'Express puis au Figaro, dont il fut l'éditorialiste vedette. Il y a inventé une catégorie particulière, celle de l'écrivain-journaliste. Il connut à travers son Bloc-notes un rayonnement exceptionnel. Son influence sur l'opinion lui valait d'être craint par les pouvoirs en place, de droite comme de gauche, dont il ne cessa de stigmatiser, souvent avec férocité, la corruption, l'impuissance et la médiocrité. Mauriac maniait avec un brio implacable l'art de la polémique et rares sont ceux qui eurent grâce à ses yeux : essentiellement Pierre Mendès France, qu'il défendit avec fougue au moment de son bref passage à la tête du gouvernement, et Charles de Gaulle, auquel il apporta un soutien fervent, notamment durant la guerre d'Algérie et jusqu'à son départ. Malgré son peu d'indulgence, Mauriac s'exprimait en tant que chrétien au nom d'une exigence de justice et de charité. Ce sont ces convictions qui inspirèrent son combat en faveur de la décolonisation et contre toutes les formes d'oppression et de discrimination. Oeuvre d'engagement, son Bloc-notes raconte et traverse deux décennies d'histoire française comme une véritable dramaturgie romanesque. L'écrivain y livre aussi beaucoup de lui-même, de sa foi, de ses goûts littéraires, de son amour de la nature et des paysages qui lui sont restés familiers depuis son enfance. Témoin tour à tour fasciné, amusé, indigné et plus rarement admiratif d'une actualité souvent tragique, il ne s'éloigne jamais de lui-même en parlant des autres, explorateur inlassable des passions humaines. Jean-Luc Barré.

08/2020

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Littérature française

Mémoires éclatés d'Alexandre

Frappée d'une sénilité pas tout à fait précoce, lasse de devoir vivre auprès d'une fille aussi revêche que dévouée, Alex Gray se réfugie dans l'évocation d'existences imaginaires. Elle se revoit tour à tour compagne d'un moine orthodoxe et libidineux sur une petite île grecque ; religieuse dans un couvent où elle côtoie la sainteté ; étoile d'une médiocre troupe théâtrale qui porte la culture aux provinces reculées de l'Australie, incarnant avec désinvolture Hamlet ou Cléopâtre ou prenant des poses artistiques sur un texte destiné aux "happy few". Ces fuites vers un passé mythique sont entrecoupées de retours vers la vie quotidienne et de fugues imaginaires, ainsi que de conversations avec sa fille et le meilleur ami de son mari défunt, à qui elle veut laisser le fatras de ses souvenirs hétéroclites, dans le vague espoir qu'il les publie. Ce que fait ici l'auteur. L'un des éléments les plus savoureux de cette oeuvre baroque est l'intervention du Prix Nobel australien à travers le regard de la mémorialiste, mais aussi à travers ce qu'il partage de ses obsessions. Il s'agit, chez tous deux, de la quête de son être authentique, au-delà des masques et de l'affabulation. C'est elle, mais c'est aussi bien lui, qui note par exemple : "Je dois continuer à écrire. Peut-être quelqu'un finira-t-il par comprendre. . ". Le comique implacable avec lequel elle décrit une certaine société de son pays ou un monde théâtral qui se veut d'avant-garde rappelle étrangement la bouffonnerie amère et les hantises de l'auteur de Voss, de L'oeil du cyclone ou du Vivisecteur. On est tenté de croire que l'auteur n'a pas eu beaucoup à intervenir pour apporter la caution de son nom à ces Mémoires volant en éclats.

11/1988

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Littérature française

Caprices

Tel un musicien pour se délasser se laisse aller à une composition sans plan déterminé, pour nous faire entendre ses fantaisies sur les thèmes les plus variés, Francis de Miomandre nous ouvre un univers des plus variés où il accueille les plus humbles choses de la vie quotidienne : une bulle de champagne, une touffe de chiendent, une pierre. Les ayant accueillies il les pénètre, leur insuffle son âme emplie d'amour universel, leur prête nos sentiments humains, nos rêves, nos déceptions, et jusqu'à nos larmes. Puis il nous enchante par de petites histoires, vrais contes d'Andersen où l'humour se mêle au lyrisme et nous révèle quelques-uns des symboles les plus pathétiques de notre absurde existence, nous fait entrevoir les vérités les plus profondes. Ce livre que l'on peut ouvrir n'importe où, lire dans tous les sens sans perdre un iota de son charme et de sa haute portée philosophique est enveloppé d'un halo de féerie, d'une vapeur somnambulique, et l'on se demande où est le réel, où est le rêve parce que les envols du songe reposent sur les bases solides de la plus lucide connaissance de la réalité. Caprices est un pas de plus sur la voie royale que l'artiste a empruntée depuis Direction Etoile, Le Fil d'Ariane, Samsara, Les Jardins de Marguilène, Fugues, avec une sûreté sans cesse plus grande. Tout frémissant d'amour bouddhique et nimbé du sourire tendre et mélancolique de la sagesse, Caprices, dans un style de plus en plus dépouillé et ruisselant de poésie, nous amuse, nous enchante et nous laisse au bord de cette angoisse métaphysique qui préoccupe tant d'écrivains plus réalistes.

02/1960

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Acteurs

Jean-Paul Belmondo. Le Magnifique

Ce livre nous raconte l'histoire d'une passion. Celle qui a saisi un jeune homme de 17 ans pour le théâtre et la comédie. L'adversité sera forte, les obstacles seront nombreux, mais en boxeur émérite, Jean-Paul Belmondo les renversera avec la fougue qu'on lui connaît, parfois d'un rageur bras d'honneur. Il quittera le Conservatoire qui ne l'aimait pas où pourtant il aura noué d'indéfectibles amitiés, et se donnera au cinéma qui va l'aimer à la folie. Il arrive devant les caméras alors que le cinéma est frappé de plein fouet par la Nouvelle Vague et Jean-Paul Belmondo éclaboussera de sa présence les films essentiels de Jean-Luc Godard, dont Pierrot le fou. A partir de là, il sera partout, car il est bon en tout. Cinéma d'auteur, série noire, film de cape et d'épée, comédie populaire... Les parents aimaient Jean Gabin, leurs enfants et petits-enfants s'attachent à Belmondo qui les régale en changeant sans cesse de costume, tantôt flic, tantôt voyou, amoureux ténébreux ou Guignolo rigolo. Mais toujours Magnifique. Et le public qui l'adore fera de Bébel l'un des rois du box-office français. Et d'autant plus quand l'affiche de Borsalino réunira les deux plus grands fauves que le cinéma français ait jamais libérés. Gardant une tendresse, malgré tout, pour le théâtre, Belmondo reviendra sur scène dès la fin des années quatre-vingt-dix et là encore, dans la peau de Cyrano, il triomphera. Dans un livre richement illustré de photos parfois inédites, défileront sous la fine plume de Sophie Delassein la vie et la filmographie de cet Animal à nul autre pareil qui par son talent et la force de son indestructible passion aura conquis le coeur d'un pays tout entier.

09/2021

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Rugby

Dintrans, une épopée du rugby

Dans un voyage au centre des Pyre?ne?es, Philippe Dintrans, talonneur et capitaine de l'e?quipe de France de rugby, retrace, en collaboration avec Olivier Garochau, Bigourdan et passionne? de rugby, les grands rendez-vous de sa carrie?re. Un jour son destin bascule, son grand- pe?re le conduit a? l'e?cole de rugby du Stadoceste. Tonique, offensif, compe?titeur, dote? de dimensions physiques exceptionnelles et d'une gestuelle semblable aux standards du rugby actuel, il est vite repe?re? a? l'international. Cinquante se?lections officielles, successeur de Jean Pierre Rives par douze fois au capitanat, Dintrans est, pendant dix-sept saisons, demeure? l'homme d'un seul club malgre?? les appels des plus grandes e? quipes de l'hexagone. C'est la premie?re fois que l'e?pope?e du Stado est aborde?e avec autant de de?tails. Dintrans nous livre un te?moignage passionnant au milieu des paysages montagneux qu'il affectionne depuis l'enfance. Le talonneur partage avec les lecteurs les coulisses de ses exploits et nous livre ses peines comme ses joies avec cette fougue qui lui est propre. Dintrans tient une place incomparable dans le re?cit rugbystique, un joueur qui ne transige pas avec les valeurs fondamentales inhe?rentes au monde de l'Ovalie. Il nous parle ici d'honneur, d'e?ducation, de respect, de solidarite?, de courage, de combativite?. Avec son parler franc, Dintrans te?moigne d'une e? poque pas si lointaine ou? les rugbymen de l'e?lite devaient concilier ballon ovale et vie familiale et professionnelle. Il repre?sente l'arche?type de cette ge?ne?ration charnie?re entre le rugby dit amateur, voire artisanal, et le professionnalisme.

10/2023

ActuaLitté

Interprètes classiques

En avant la musique ! Glenn Gould

Il y a quarante ans, le 4 octobre 1982, Glenn Gould mourait dans la ville de Toronto qui l'avait vu naître 50 ans plus tôt. Un personnage original, fantasque, totalement hypocondriaque, mais aussi pénétré par la musique. Un pianiste atypique qui a fasciné deux générations d'interprètes et de mélomanes, et à marqué certaines oeuvres (les Variations Goldberg en particulier) d'une empreinte indélébile. Mais à l'exception de ses Bach, on connaît mal son héritage discographique ; en dehors de ses manies, on en sait peu sur un homme secret et plus attachant que la légende ne le laisse deviner... Celui qui dès l'enfance révèle une oreille absolue, un don pour la lecture à vue, et l'improvisation, crée très vite une relation physique et immédiate avec son clavier, comme un prolongement de lui-même. A 10 ans, il joue les Préludes et fugues du Clavier bien tempéré, de Bach ; mais aussi des Sonates de Mozart, des Valses de Chopin. Son piano est déjà son refuge, un monde à soi, ou rien d'inquiétant ne peut arriver... A 23 ans, il parcourt le monde et accède à la gloire, sans jamais rien sacrifier à son exigence ou céder aux excès. La musique, la discipline, le piano, avant tout et rien d'autre ! Après quelques années à peine, au sommet, il fait ses adieux à la scène, se consacrant à la composition et aux enregistrement. Pendant les vingt dernières années de sa vie, il fait alors une croix sur les voyages, se partageant entre Toronto, où il habite, et New York, où il enregistre dans les studios de Columbia.. Sédentaire, casanier, sans véritables distractions, sa vie sera quasi exclusivement consacrée à la musique. Une existence austère, qu'il chérit, et bien loin des frasques de certains de ses contemporains....

06/2023

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Littérature française

Cacophonie

Sur les rives du continent clair-obscur, dans une ville ocre aux matins bleus, une grande maison jaune. Le ressac de la mer, les rumeurs de la rue adjacente et les chants d'oiseaux pourraient en faire un paradis. C'est d'ailleurs ainsi que la voyait Sali, veuve de l'ancien propriétaire, qui vit là depuis sept ans, lorsque ses multiples fugues hors du continent ne la font pas dériver ailleurs. Amère désillusion cependant : alors qu'elle imaginait y trouver un enracinement possible, un lieu, enfin, d'appartenance, la femme vieillissante est progressivement rejetée par sa belle-famille. Dans cette maison où elle pensait se reconstruire, son être entier commence à s'émietter. Prisonnière d'un espace immense, d'une rue qui semble l'observer, d'un flot d'images télévisées et de pensées qui l'assaillent, Sali suffoque et ne sait plus que faire. Partir ? Mourir ? Se résigner ? Non, il ne faudrait jamais se résigner dans un monde où, malgré le règne des apparences, la folie du sang et la médiocrité si bien partagée, des hommes et des femmes tentent, à leur manière, de survivre. Récit aux allures de monologue intérieur, Cacophonie plonge le lecteur au coeur de la détresse et des pensées d'une femme en butte à la solitude mais aussi aux prisons qu'elle se construit. Y reviennent, lancinantes, la douleur de l'abandon maternel et la difficulté de la quête de soi. Un texte âpre mais lucide et nécessaire sur le monde contemporain, l'Afrique et la construction de soi. Un texte dont les pages vibrent de la violence du cri longtemps contenu mais qui, cependant, n'abandonne pas l'espoir qu'a chacun de trouver, un jour, sa place dans le monde, le "canari où se reposer"

07/2014

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Littérature française

Immortelles

Florence, Suzanne, Judith. Elles forment une sarabande dans ma tête. Leur amitié m'a construite et m'a rendu différente. Avec elles, j'ai ressenti ce à quoi nous ne pensions jamais, ce que vivre signifiait. Une nuit d'été, la narratrice se réveille, submergée par une vague de souvenirs qu'elle croyait enfouis dans l'oubli. Sous ses yeux défilent alors les vies des trois amies avec qui elle a grandi, trois femmes aux destins poignants, trois parties d'elle aussi, qu'elle rassemble soudain. Il y a Florence, « la collectionneuse » d'hommes, rencontrée à Avignon parmi la foule venue applaudir Vilar et Béjart, la bohème moderne toujours entourée de comédiens ou d'artistes fantasques, de drogues et de musique. Suzanne, l'affranchie avec qui elle part à Barcelone goûter aux plaisirs d'une existence risquée, qu'elle suit un temps à la clinique de la Borde, aux côtés de Guattari et de Basaglia, et à qui toujours elle écrira, jusqu'en Afrique, où « la gitane » est partie soigner d'autres âmes. Il y a Judith, enfin, l'enfant de Buenos Aires, dont le passé remonte jusqu'au ghetto de Varsovie et que le destin a ramenée à Paris. Judith l'amoureuse, la timide, la studieuse, connue sur les bancs de Jussieu entre un séminaire de Deleuze et un cours de Kristeva, avec qui elle partage l'amour de la pensée. Avec elles, la narratrice a connu l'innocence, l'éveil sexuel, la violence du réel et les désillusions. Se souvenir de leurs visages et de leurs vies, c'est revenir sur les marches de la jeunesse, au pied de l'âge adulte, et replonger dans cette France des années 60-70, encore pleine de liberté et de fougue. Un hymne à l'amitié féminine.

08/2013

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Réalistes, contemporains

Lumière noire

Ava, chorégraphe reconnue, ironise sur le fait qu'elle vient d'obtenir une bourse pour la création d'un spectacle alors qu'elle a décidé d'arrêter la chorégraphie. Après une ascension fulgurante, Ava est vide de toute inspiration, désabusée, jugeant son art inutile face aux enjeux sociétaux du moment. Son amie Suzanne, lui conseille tout de même de monter ce spectacle et pour lui changer les idées, l'entraîne au gala de fin d'études de l'école de danse contemporaine dans laquelle Ava a été formée. Dès les premiers instants, l'oeil d'Ava est aimanté par Ian, l'un des danseurs, dont la fougue et la passion sur scène, lui rappelle sa propre jeunesse. A la fin du spectacle, Ava le retrouve et sans prendre totalement la mesure de ce qu'elle est en train de faire, lui explique qu'elle travaille sur un nouveau spectacle pour lequel elle aimerait lui proposer le rôle principal. Ava n' a aucune idée en tête mais juste l'envie de créer une nouvelle façon de danser, basée sur l'improvisation. Les deux commencent à travailler ensemble, à échanger et découvrent qu'ils partagent une certaine vision du monde, des questions sociales et écologiques et bien plus encore... la passion de leur art et une attraction l'un pour l'autre de plus en plus forte. Petit à petit, l'inspiration revient à travers un conte dont le personnage principal n'est pas sans rappeler Ian. Les deux amants s'enferment dans leur bulle créatrice, tout entiers à leur passion. Tandis qu'au dehors, le contexte social s'endurcit, le chaos que vit la société va-t-il finir par transparaître dans leur relation ? La sensibilité de ces deux passionnés les entrainera-t-elle dans les affres de l'autodestruction ?

10/2021

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Pédagogie

Faire des Européens. Essais sur l'Ecole et l'Université

Faire l'Europe, c'est d'abord faire des Européens : c'est par cette maxime que Denis de Rougemont ouvrait, en 1956, une réflexion visant à cerner les contours d'une conception spécifiquement européenne de l'éducation. Articles, conférences, pamphlet — le lecteur, averti ou néophyte, retrouvera ici la fougue de jeunesse et la flamme iconoclaste des fameux Méfaits de l'instruction publique (1929) —, ces contributions dessinent la géographie d'une passion maîtresse de l'auteur de L'Amour et l'Occident : l'éducation — qu'il ne faudra plus confondre après cela avec l'instruction — et la pédagogie, tous chevaux de bataille qu'il nous convie à enfourcher sans nous départir de cette seule méthode qui vaille en des temps troublés. Cette méthode, qu'un vigoureux humanisme appelle, ne peut être que fédérale ou fédérative. C'est dire qu'elle ne peut viser qu'à rééduquer le regard des Européens à une certaine virtuosité dans les changements d'échelle, leur rappeler que le monde, la culture, la langue, sont des réalités plus vastes que ce que les oeillères du nationalisme nous en laissaient envisager. Non pas pour imposer une quelconque "table rase" — c'est-à-dire défaire en un jour ce que le travail des générations a patiemment accumulé de saveurs et de savoirs, au service d'insipides communautés sans communion —, mais pour ravauder ce tissu de civilisation que doit demeurer l'Europe dans sa quête inlassable d'un sens. Pour faire des Européennes et des Européens : c'est-à-dire avant tout des femmes et des hommes agissant pleinement en tant que personnes libres et responsables. Et de conclure comme il avait commencé : "La question est de savoir si nous serons des hommes de chair et d'esprit, ou des pantins articulés."

05/2019

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Philosophie

Apports à la philosophie de l'avenance

Environ neuf ans après la publication d'Etre et Temps, entre 1936 et 1938, Heidegger entreprend la rédaction de son second "grand livre", Apports à la philosophie. De l'avenance. Il y travaille environ deux ans, l'achève, puis le range parmi les livres à publier "plus tard". Le moment propice pour la publication ne venant jamais, le philosophe a décidé que ces textes ne devraient paraître qu'àprès sa mort. Le volume a paru en 1989, pour le centenaire du philosophe. De quoi s'agit-il avec les Apports à la philosophie ? De continuer ce qui avait été entrepris avec Etre et Temps mais en prenant un tout autre point de départ. Il n'y a de fait, au premier abord, pas la moindre continuité entre les deux livres. Le premier est encore un traité, alors que le deuxième se construit selon une architecture nouvelle et pour le moins originale : huit parties en tout, composées de six fugues, que précède le préalable d'un regard jeté sur l'ensemble et que suit, en une sorte de coda, le bilan récapitulatif qui clôt le livre. Dans les Apports à la philosophie, Heidegger ne redit plus ce qu'il estime avoir suffisamment exposé et expliqué avec Etre et Temps. Il s'agit désormais de ce que l'ouvrage nomme en toutes lettres l'autre commencement. Loin d'être une mise en cause de la philosophie, le travail de Heidegger peut ainsi être considéré comme l'effort le plus consciencieux pour entériner ce que cette dernière n'a cessé d'être depuis son commencement grec. C'est en ce sens que peut être apporté à la philosophie ce qui manque encore au plein essor de son premier commencement.

10/2013

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Musique, danse

Almanach Zingaro. 1894-2014

Fondé en 1984 par Bartabas, le théâtre équestre Zingaro a conquis des centaines de milliers de spectateurs à travers le monde grâce à une nouvelle forme de spectacle vivant alliant art équestre, musique, danse et comédie. Mises en scène avec tact, fougue et intuition, les créations de Bartabas sont à chaque fois des événements qui marquent leur époque et témoignent d'une quête incessante, mystique parfois, et toujours profondément authentique. Les spectacles Cabaret équestre, Opéra équestre, Chimère, Eclipse, Triptyk, Loungta, Battuta, Darshan et Calacas ont triomphé partout dans le monde, de New York à Tokyo, d'Istanbul à Hong Kong, de Moscou à México. Sous la direction de Bartabas, la troupe Zingaro a rejoint l'Académie équestre de Versailles pour trois spectacles donnés dans le cadre des Fêtes de nuit du château de Versailles : Voyage aux Indes galantes (2005), Le Chevalier de Saint-George (2004) et Les Juments de la nuit (2008). Installée depuis 1989 au fort d'Aubervilliers dans un chapiteau de bois conçu à sa mesure par Patrick Bouchain, la compagnie est ainsi devenue, avec le temps, l'une des plus importantes d'Europe. Cet ouvrage anniversaire, publié à l'occasion des 30 ans de la troupe, nous invite à un voyage dans les différents univers composant l'histoire de Zingaro. Les commentaires de Bartabas rythment l'ouvrage, composé sous la forme d'un almanach. Un florilège de plus de neuf cents photographies des spectacles et des coulisses nous entraîne au sein d'un théâtre d'exception où le cheval est roi, nous permettant ainsi de revivre toutes les émotions créées par cette troupe unique. L'oeuvre de Bartabas a fait l'objet de nombreuses parutions chez Actes Sud, parmi lesquelles La Voie de l'écuyer (2008) et Zingaro - 25 ans (2009), Zingaro, le fort d'Aubervilliers (2010), Ballets équestres. L'Académie de Versailles en spectacle (2013).

11/2014

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Critique littéraire

Claris et Laris

Composé dans la deuxième moitié du XIIIe siècle par un auteur anonyme, Clans et tao est l'un des plus longs romans arthuriens en vers du Moyen Age. Deux jeunes gascons se rendent à la cour de Bretagne pour y faire leurs armes et ils y insufflent leur énergie, leur enthousiasme et leur pureté. Au contact de ces hommes unis par une amitié exceptionnelle, le roi Arthur et les compagnons de la Table Ronde retrouvent la fougue des grands conquérants, la solidarité des pugnatores, la volonté d'unir leurs forces pour lutter contre le Mal. La gémellité des héros est soulignée par le parallélisme de leur itinéraire chevaleresque et sentimental. Claris épouse la reine Lidaine, sœur de Laris, avant de devenir roi de Gascogne et d'Espagne. Laris s'unit à Marine, la sœur d'Yvain, puis il est couronné roi du Danemark et d'Allemagne. De nombreuses péripéties retardent ce dénouement heureux. En compagnie des chevaliers de la Table Ronde, les protagonistes participent à de grands tournois, des guerres terribles et de longues quêtes aventureuses où ils affrontent les ennemis d'Arthur et des entités surnaturelles comme la fée Madoine, éprise de Laris jusqu'à la folie. L'amour, les exploits guerriers et la merveille se mêlent tout au long de ce texte qui entend pérenniser les motifs et les personnages arthuriens dans une sorte de somme romanesque, d'œuvre reliquaire où le poète réactualise habilement chanson de geste, historiographie, romans antiques, contes arthuriens en vers ou en prose et récits folkloriques. Claris et Laris n'en reste pas moins foncièrement original car le poète prend le parti de nier le déclin du royaume d'Arthur décrit dans les œuvres de ses contemporains et il élabore autour du roi breton un nouveau mythe chevaleresque destiné à résister au temps, à l'oubli et à la mort.

05/2007

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Littérature étrangère

Une autre vie

Parlant de lui à la troisième personne Per Olov Enquist entreprend dans Une autre vie son autobiographie. Il est fascinant, ce parcours qui mena un garçon du Nord de la Suède, tôt orphelin de père, élevé par une mère institutrice très rigoriste jusqu'aux grandes villes fondamentales de l'histoire de la seconde moitié du XXe siècle : Berlin, New York, Los Angeles, Paris. L'enfant qui imaginait que les fils téléphoniques chantent par les nuits glaciales d'hiver vit-il encore dans le journaliste sportif qui couvre les tragiques Jeux olympiques de Munich ? Le jeune étudiant plein de fougue qui côtoya Lars Gustafsson et Gôran Tunstrôm, eux aussi dans leurs vingt ans, subsiste-t-il dans l'homme brisé qui ne sait plus écrire une seule ligne ? La jeune fille que l'enfant chérissait en secret perdure-t-elle comme un leitmotiv tandis que la vie défait un mariage avant de former un nouveau couple, lui aussi fragile ? Avec humour, chaleur et intelligence, Per Olov Enquist reprend chronologiquement sa vie dont certains moments sont étonnants - il fut sauteur en hauteur - ou tragiques - la chute dans l'alcoolisme -, mais il replace aussi son oeuvre littéraire dans le contexte. Ainsi le voyage-enquête dans les pays baltes, à l'origine de l'écriture de L'Extradition des Baltes ; le séjour en Californie dans les "grandes années" de la lutte pour les droits civiques, retranscrit dans les Récits du temps des révoltes ajournées, ou les espoirs déçus de célébrité théâtrale à Broadway. C'est à une réflexion que Per Olov Enquist nous amène, sur notre propre vie, notre époque, les liens entre elles, la question de notre honnêteté intellectuelle, celle de savoir si nous avons été objets ballottés par l'histoire ou vrais maîtres de nos existences.

02/2010

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Littérature française

Le Bloc-notes Tome 2 : 1963-1970

De 1952 à 1970, pendant près de vingt ans, François Mauriac a régné sur le journalisme politique, à L'Express puis au Figaro, dont il fut l'éditorialiste vedette. Il y a inventé une catégorie particulière, celle de l'écrivain-journaliste. Il connut à travers son Bloc-notes un rayonnement exceptionnel. Son influence sur l'opinion lui valait d'être craint par les pouvoirs en place, de droite comme de gauche, dont il ne cessa de stigmatiser, souvent avec férocité, la corruption, l'impuissance et la médiocrité. Mauriac maniait avec un brio implacable l'art de la polémique et rares sont ceux qui eurent grâce à ses yeux : essentiellement Pierre Mendès France, qu'il défendit avec fougue au moment de son bref passage à la tête du gouvernement, et Charles de Gaulle, auquel il apporta un soutien fervent, notamment durant la guerre d'Algérie et jusqu'à son départ. Malgré son peu d'indulgence, Mauriac s'exprimait en tant que chrétien au nom d'une exigence de justice et de charité. Ce sont ces convictions qui inspirèrent son combat en faveur de la décolonisation et contre toutes les formes d'oppression et de discrimination. Oeuvre d'engagement, son Bloc-notes raconte et traverse deux décennies d'histoire française comme une véritable dramaturgie romanesque. L'écrivain y livre aussi beaucoup de lui-même, de sa foi, de ses goûts littéraires, de son amour de la nature et des paysages qui lui sont restés familiers depuis son enfance. Témoin tour à tour fasciné, amusé, indigné et plus rarement admiratif d'une actualité souvent tragique, il ne s'éloigne jamais de lui-même en parlant des autres, explorateur inlassable des passions humaines. Jean-Luc Barré.

08/2020

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Littérature française

Mado Dondedieu. Tome 1

Publié dans les années 1970 par Régine Deforges, Mado Dondedieu étonne par la légèreté de son ton, son immoralité et la hardiesse de ses mœurs pour un texte écrit au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Connu de rares collectionneurs qui en parlaient avec fougue, ce roman méritait d'être porté à la connaissance d'un plus large public afin qu'il devienne un véritable classique du genre. L'intérêt de ce texte, outre sa franche et candide impudeur, réside dans le destin de ses protagonistes que nous suivons du mariage de Mado jusqu'à l'apaisement de ses sens. Mais, plus encore, il couvre une large période qui commence dans les années trente pour s'achever dans une France de l'Après-guerre en pleine reconstruction. Profitant de la naïveté et de la faiblesse d'un mari amoureux qu'elle sait mener à sa guise, Mado Dondedieu pour qui les strictes conventions du mariage ne sont pas faites va se construire un monde dédié à son plaisir et à l'assouvissement de ses sens. D'une plume allègre, ce roman est un régal pour les amateurs de textes érotiques et les curieux qui vont revivre une France lointaine où les Panhard emportent de jolies jeunes femmes en vichy rose et bas couture. On sait peu de chose sur Henriette d'Épernay, si ce n'est le souvenir qu'en a Régine Deforges : " je me souviens d'un vieux monsieur très élégant au regard polisson. " Publié en 2 tomes en raison de l'importance du texte, le premier couvre les fiançailles de Mado jusqu'aux prémisses de la guerre. Le deuxième tome nous emmène des années noires de la guerre à la Libération, seconde partie plus grave, mais où les sens et le désir restent toujours en éveil comme s'ils étaient un rappel permanence à la force de la vie.

02/2005

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Actualité et médias

EXIL A L'ELYSEE. Journal intime de Jacques Chirac, tome 3, mai 1996-juillet 1997

" Bernadette et Claude ont au moins ce point en commun : elles craignent toujours que je pardonne trop facilement. Elles veulent me protéger de moi-même. Depuis le temps, pourtant, elles devraient savoir ! Combien d'ennemis n'ai-je pas étouffé sous les baisers ? J'observe Claude et Thierry Rey, curieux couple de copains, tellement plus modernes mais pas plus tendres l'un avec l'autre que Bernadette et moi. C est de famille, cette incapacité à s'extérioriser entre nous. La nostalgie n'est pas mon genre. Je n'ai jamais été fait pour le bonheur béat. A peine franchi un obstacle, il m'en faut un autre. Je m'ennuie dans les situations trop planes. Je me sens prisonnier. J'ai toujours eu besoin d'escapades, de fugues. En dépit - ou à cause - de mon père. " Quand on va se fourrer dans des mauvais coups, me répétait-il, il faut s'attendre à prendre des sales coups. " Un bien sale coup, en effet, que le résultat imprévu des élections législatives ! Jacques Chirac, suite à sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale, se voit désormais contraint de cohabiter avec un Premier ministre socialiste, deux ans seulement après avoir conquis la magistrature suprême. Du jamais vu ! Christine Clerc, en prêtant une nouvelle fois sa plume au Président, révèle les secrets et les rebondissements de cette année terrible : de la solidarité sans failles avec Alain Juppé aux recettes politiques soufflées par Ambroise Roux, des altercations avec Bernard Pons à Jean-Louis Debré pleurant la mort de son père, de la guerre entre les différents courants de la droite à sa débâcle. Une défaite et un exil à l'Elysée qui, paradoxalement, ont peut-être libéré Jacques Chirac.

08/1997