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Pléthore ressuscité

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Religion

Marche en ma présence. Le discernement spirituel au quotidien

"Marche en ma présence." Cette invitation du Seigneur à notre père Abraham traverse encore le temps et l'espace pour nous rejoindre tous aujourd'hui et nous interpeller sans cesse. En Jésus Christ, Dieu est entré dans notre monde et dans notre histoire et n'en est jamais sorti. Il se donne toujours à rencontrer dans le concret de notre quotidien. Sans doute pouvons-nous dire comme Jacob: "Vraiment le Seigneur est ici et je ne le savais pas!" Nous ressemblons aux disciples d'Emmaüs incapables de reconnaître le Christ ressuscité en l'étranger faisant route avec eux. Le Seigneur habite sa création, il est avec nous jusqu'à la fin des temps. La question demeure: comment le découvrir dans notre vie de tous les jours? Comment parvenir à le trouver en toutes choses? Il n'existe pas, bien sûr, de recette magique, de truc ou de technique qui nous permettraient d'avoir un accès instantané à la présence de Dieu. Tout comme le pianiste doit faire ses gammes pour devenir un virtuose, il nous faut développer notre familiarité avec le Seigneur par fréquentation, par un long et patient apprentissage de la contemplation dans toutes nos activités. Marche en ma présence propose les jalons de cet apprentissage à travers une série de thèmes: amour, lumière, grâce, appels, réponses, passé, avenir. Ces thèmes, en se conjuguant, entraînent l'éveil de toute la personne à la lumineuse réalité du Seigneur à jamais présent. Il serait merveilleux que l'on puisse dire de chacun de nous, un jour, ce qu'Ignace de Loyola révélait de lui-même, au terme de sa vie: "Toutes les fois et à toute heure où il voulait trouver Dieu, il le trouvait."

10/2006

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Histoire internationale

Mémoires de sang, mémoires de vie. Mythologies créoles

Un livre baroque, foisonnant, un face-à-face où Michel Rovélas se raconte, mais à la manière d'un torrent en crue charriant tout sur son passage. Ses Mémoires de vie/Mémoires de sang s'enracinent très loin dans l'histoire, bien au-delà de son vécu personnel. Son livre ressuscite un monde disparu mais toujours présent dans la mythologie créole. Comme si une mémoire ancestrale tout à coup ressurgissait, redonnant vie aux villages traditionnels, aux dieux, ranimant l'âme des peuples caribéens. Un livre déroutant et ensorcelant qui conjugue la mémoire et le rêve, le politique et le poétique, le dialogue et la solitude qui fécondent son écriture comme sa peinture et sa sculpture. Mais aussi un hymne aux femmes-déesses dont les voix sont des cris d'amour et des chants d'oiseaux. D'où ce climat érotique qui baigne l'ouvrage, alternant avec une atmosphère sacrée, mais aussi l'évocation de la vie quotidienne, des familles, des amis, des voyages. Promenade enfin dans les merveilleux paysages de la Guadeloupe, séances de travail dans l'atelier de Capesterre-Belle Eau, sans oublier les meetings, les combats contre le colonialisme et les racismes, contre l'aliénation. Si les mécanismes de création de Michel Rovélas ont partie liée avec le caractère surréaliste du monde créole, la nature mythologique de ses interprétations se nourrit aussi d'un constat réaliste : loin de peindre un monde enchanteur, Michel Rovélas dénonce une société émiettée, cassée qui, depuis la catastrophe historique de la colonisation, cherche un sens à sa vie. L'ouvrage comporte 32 pages de photos en couleur et noir & blanc qui donnent à voir l'oeuvre d'un artiste qui se nourrit de mythologies caribéennes et d'un surréalisme au quotidien.

10/2019

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Littérature française

Les Corps vulnérables

"Deux semaines après sa mort j'avais commencé à écrire le journal de notre vie. Les premières remémorations, la nature des souvenirs, leur imperfection, leur écart avec la réalité qu'ils rappelaient, me donnèrent le désir de donner un contenu réel, un corps à leur substance sans consistance, aux fantômes qui flottaient sur la scène de la mémoire, de retrouver la matière de ce que j'avais vécu par la reproduction de sensations dont le souvenir n'est tout au plus que l'évocation de leur perte, de revivre enfin, pour la part qu'il était possible de répéter sans elle, ce que nous avions vécu ensemble. Maintenant que me voici cherchant dans ce qui me reste d'elle, dans mes souvenirs, tout ce qui m'attachait à elle, mes bonheurs et ce que je n'aurais pas connu sans elle, sans vouloir non plus rien cacher de nos conflits ni soustraire les pensées qui me sont venues depuis qu'elle a cessé de vivre, maintenant je dois dire que sa mort me tend cette sorte d'objet de pensée, ou d'écriture, qui me manquait pour espérer devenir ce que je souhaitais". Un jour la mort brutale de la femme aimée. On aimerait qu'il se console, qu'il s'arrache à sa souffrance. Jean-Louis Baudry (1930-2015) oppose à toutes les tentatives pour le détourner de sa peine une résistance farouche : il écrit. Il ne faut pas chercher à le distraire ; mais respecter le silence de chaque matin, ne pas téléphoner, ne pas le déranger ; mais accepter sa solitude habitée par la présence de Celle que l'écriture ressuscite, de Celle par laquelle une grande oeuvre, Les Corps vulnérables, est en train d'advenir grâce à cet autre voyage dans la mémoire et dans le temps qui durera plus de dix ans.

08/2017

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Sciences historiques

Entre révolution industrielle et République au XIXe et XXe siècles en Haute-Loire. A travers les correspondances des patrons de l'usine de faulx de Pont-Salomon, les Dorian, Holtzer, Jackson, Binachon et Martin

Préface de Vincent Peillon Une "saga" patronale et républicaine qui commence avec Frédéric Dorian et la République adolescente. L'exemple de ces industriels de la faux, de l'usine de Pont-Salomon, en Haute-Loire, liés avec ceux de l'acier de la vallée de l'Ondaine est, sans doute, une exception dans cette fin du XIXe siècle, sous le second Empire, jusqu'au début du XXe siècle, avec la République. Ces grands bourgeois sont protestants et républicains, et pour certaines, comme Caroline Dorian, des républicaines et humanistes farouches. Nicole Saint-Sernin et Jacky Darne ont utilisé des documents d'archives, notamment la correspondance adressée à Fleury Binachon, directeur d'usine. Ils ont décortiqué les relations entre ces patrons : Dorian, Holtzer, Jackson, Binachon et Martin, et le monde ouvrier, celui qui sue dans les usines. Ils ont cerné les utopies de l'époque entre fouriérisme et interventionnisme social. Vincent Peillon, philosophe, historien des idées et ancien ministre de l'Education nationale, écrit, en préface de l'ouvrage : "Voilà donc, un beau livre... qui ressuscite une époque passionnante où la République était combattante. L'affection, le respect, l'humour, la préoccupation des choses graves y sont présents au milieu de mille autres considérations. Certaines touchent à la grande politique, d'autres à la petite, celle des médailles qu'il faut distribuer... , des services qu'il faut rendre. D'autres encore sont des réflexions d'industriels, d'hommes d'argent attentifs à la concurrence locale et internationale, à l'environnement politique, aux nouveaux procédés industriels, aux prix de revient et aux investissements. D'autres enfin touchent, tout simplement, à la vie affective, celle des parents, d'enfants, de familles apparentées ou proches qui constituent en tout état de cause un réseau et qui cherchent à se comprendre et à s'épauler autant par affection que par intérêt bien compris".

04/2020

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes

Hélas ! hélas ! un nom après la vie, Ce n'est pour moi que du brouillard flottant ! Quel écrivain sérieux, conscient des fluctuations du goût, des avatars de l'histoire, peut se leurrer d'une gloire posthume (ne serait-ce que pour compenser le mépris ou l'indifférence dont il pâtit sa vie durant) ? Mais Tao Yuan-rning se trompe ! Seize siècles après sa mort d'homme déchiré entre un mandarinat qui l'effraie et le jardinage qui le comble, le voici chez nous ressuscité, resplendissant ! Tempérament complexe, où Paul Jacob sait discerner un es (un ça) de paysan que la peur de la mort rend amoureux des pins, des cyprès au feuillage pérenne, mais qui se mue en ich, en un moi complexé d'Œdipe, et d'autre part tenté par ce que Paul Jacob qualifie subtilement, judicieusement, d'érémitisme confucéen paysan (érémitisme du reste joyeux, ou du moins égayé Hautement seul dans ma nouure, Je buvais, je poétisant), Tao Yuan-ming aimait la bière de céréales, les livres, la musique. Ah ! si seulement il pouvait lire la stupéfiante traduction en vers français dont le gratifie Paul Jacob, je gage qu'il serait comblé, ce couple déchiré taoïsant-confucéen. Pour française qu'elle soit en sa technique versifiée, que dis-je, parce qu'elle est parfaitement francisée au point de ne pas négliger les diérèses qui lui accordent le juste compte des syllabes (L'herbe anci][enne erre dans l'avant-cour) ni non plus, pour les mêmes raisons, les apocopes les plus " classiques " - plusieurs encor pour encore - afin que le vers batte son temps, la version de Paul Jacob nous offre un Tao Yuanming si poétique en sa forme que tout le génie technicien du poète chinois nous devient, perceptible, évident. Saluons donc en Paul Jacob, avec le respect, avec l'admiration qu'il commande, le poète-traducteur exemplaire. Étiemble

03/1989

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Catéchèse adultes

Celui qui t'a créé t'a recréé

Les mystères de la mort et de la résurrection du Christ sont le fondement de la foi chrétienne : " Si le Christ n'est pas ressuscité vaine est votre foi " (1 Co 15, 17) dira saint Paul Or, pour saint Augustin la passion et la mort du Christ sur la croix ne se réduisent pas exclusivement aux événements euxmêmes. Il nous faut connaître leur sens, leur pourquoi. En effet, Saint Augustin après avoir exposé les multiples souffrances du Christ sur la croix se pose la question sur le sens de ces souffrances. A plusieurs reprises il se demande " pour quoi " tant de souffrances. En effet, chaque fois que la souffrance nous prend, plus que le remède à ces souffrances nous nous questionnons sur leur sens et, quand nous arrivons à connaître le sens de notre souffrance, dans une certaine mesure, nous la supportons mieux, l'angoisse et l'inquiétude disparaissent et nous commençons à vivre avec espérance. Il n'y a pas de souffrance corporelle ou spirituelle qui ne nous pousse pas à nous poser la question de son " pour quoi ". " S'il y avait quelqu'un audessus de nous, il mériterait d'être puni ". Cette imprécation désespérée résume tout le scandale de notre monde en face de la souffrance et du mal. Personne dans sa vie n'échappe au rendezvous du mal. Le monde nous propose des solutions, des apaisements théoriques, des révoltes devant l'absurde ou la fuite. Pour le chrétien, si Dieu a voulu ce monde, le scandale de l'existence du mal redouble notre incompréhension, et l'on doit récuser toutes les réponses. Alors pourquoi ? Pourquoi le mal ? Et qu'estce qui à la fin sera plus fort que lui ? Ce livre n'apporte pas de recettes mais le sel qui les élève toutes à la hauteur de la Joie.

02/2021

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Rhône-Alpes

La Petite

La Petite, c'est le paradis ressuscité de l'enfance et d'un monde désormais perdu : celui des paysans de Chartreuse dans le courant du vingtième siècle -; des vies modestes, pétries d'humanité. Prix Jean Anglade 2022 Jean et sa petite soeur Ophélie vivent au pied des montagnes de Chartreuse, dans " la vieille maison ", avec leurs grands-parents Euphoisine et Jules, leur grand-tante Séraphie et leur aïeule, Adèle. De leurs parents, l'on ne sait rien, sinon des légendes que racontent les cousins. Quand toute la famille est réunie, pour fêter la fin des fenaisons, des paroles échappent aux adultes, qui baissent la voix en présence de la jeune génération. La maison elle-même, qui a sa géographie particulière, d'en-bas, d'en-haut, comme disent les grands-parents, et ses lieux inquiétants, la cave et le galetas, semble délivrer des messages, aux jours de grand vent. Univers autant que personnage du roman, elle enferme les secrets de la famille, tantôt les dissimule et tantôt les révèle. Au coeur de la Savoie, dans ce milieu pieux et austère de paysans taiseux, où les jours sont rythmés par les travaux, les prières et les rituels religieux, les enfants vont découvrir au galetas une boîte contenant le journal d'une grand-tante dont ils n'ont jamais entendu parler. Et ce sera comme ouvrir la boîte de Pandore. Les adultes ont pris le parti de protéger les enfants en leur cachant les drames de la famille et les liens véritables qui les unissent les uns aux autres. Mais, intimement, les enfants pressentent et souffrent. Les secrets eux-mêmes aspirent à se dire. Quel sera l'impact de ces non-dits sur les plus fragiles ?

09/2022

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Ouvrages généraux et thématiqu

La naissance de l'opinion publique. Bertin et le Journal des débats

Qui est ce personnage au regard pénétrant qui domine le XIXème siècle : Le fondateur du "Journal des Débats littéraire et politique" et font de lui l'inventeur d'une force qu'on appellera "le Quatrième pouvoir" : la presse ? Son nom : Louis François Bertin l'Aîné (1766-1841), dont on peut admirer le portrait par Ingres, au Musée du Louvre. Apôtre et défenseur de la liberté, il sera tout d'abord victime de l'autoritarisme impérial. Il connaîtra la prison, puis l'exil, avant d'être dépossédé de son journal en 1811 et 1814 mais la grande période commence pour lui avec la Restauration. C'est en pensant à sa collaboration aux Débats politiques et littéraires que Chateaubriand attrait pour un pamphlet devant un juge qui lui demanda sa profession, répondit avec fierté : "Journaliste" . Les Débats, journal conservateur éclairé, exerça pendant près d'un siècle une influence considérable sur la vie intellectuelle et artistique de la France. Bertin l'Ainé fut aussi un grand mécène. Il comptait parmi ses amis les plus connus qu'il recevait à l'époque romantique dans son domaine de Bièvres : Hugo, Lamartine, Ingres, Berlioz, fréquentaient son salon. Le succès de son journal lui permit d'engager des correspondants dans les grandes capitales d'Europe. Une telle diversité porte la marque d'une personnalité exceptionnelle que ce livre vous invite à découvrir. Cette biographie est une contribution à l'Histoire de la presse et un tableau coloré d'une société représentée ici à travers ses personnalités les plus prestigieuses. Jean-Paul Clément est l'auteur de nombreux ouvrages dont deux biographies de Chateaubriand, l'autre de Charles X. Dans Bertin, il ressuscite un personnage méconnu en s'appuyant sur des témoignages et des documents inédits.

09/2023

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Religion

Un admirable christianisme. Relire les Actes des apôtres

On le sait, à la fin du Ier siècle, la situation des chrétiens n'était guère enviable. Rupture avec le judaïsme, séduction d'un marché religieux foisonnant, brimades romaine... Dans tout cela, quel avenir pour le christianisme ? Aussi Luc, qui venait d'écrire son évangile, décide d'ouvrir un second volet, Les Actes des apôtres. Il s'agit de redonner courage à ses lecteurs et de les convaincre que le message de Jésus-Christ n'a rien perdu de son pouvoir. Pourtant, que de chemins semés d'embûches ! Et à côté des deux figures majeures, Pierre l'enthousiaste et Paul l'enrôlé à son corps défendant, quelle multitude de gens tout ordinaires dont Dieu a fait les témoins du Ressuscité! En proposant sur ces commencements du christianisme son regard à la fois d'historien et de pasteur, Luc a tracé des pistes fort stimulantes. Y compris pour nos temps de grands bouleversements. Cet ouvrage, rédigé par l'un des meilleurs connaisseurs des Actes des apôtres – il vient d'en publier un commentaire substantiel –, nous en fera avec finesse redécouvrir les enjeux et toute l'actualité. Publié en 2011 par les Editions du Moulin, traduit en italien, il a été vendu très rapidement à 3000 exemplaires. Malheureusement, les Editions du Moulin pour cause de cessation d'activité n'ont pu procéder à une réimpression. Cet ouvrage, malgré une demande régulière, aujourd'hui encore, est signalé comme indisponible sur tous les grands réseaux de librairies religieuses tels que La Procure, la Maison de la Bible, Siloé, etc. Il est le premier d'une série de cinq titres qui seront réédités en 2013-2014 : Vivre avec la mort. Le défi du Nouveau Testament. Paul de Tarse. Un homme aux prises avec Dieu ; Résurrection. Une histoire de vie ; L'homme qui venait de Nazareth. Ce qu'on peut aujourd'hui savoir de Jésus.

04/2013

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Vie des saints

Saint Pie X

POINTS FORTS 110 ans après sa mort, une redécouverte accessible à tous du grand pape réformateur Une préface et des annexes inédites pour éclairer l'écriture et la réception d'un chef d'oeuvre biographique Le dernier témoignage littéraire et chrétien de René Bazin ARGUMENTAIRE Quels sont la vie, l'oeuvre et l'héritage du plus grand pape du début du XXe siècle ? Quelle fut sa lutte contre le modernisme ? Pourquoi fut-il l'apôtre de la communion fréquente ouverte aux plus jeunes ? Comment sut-il affronter la persécution religieuse liée à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, votée par les radicaux français en 1905 ? René Bazin ressuscite ici, d'une plume alerte, la destinée hors du commun de saint Giuseppe Melchiore Sarto (1835-1914), issu d'une humble famille vénète, son âme d'élite, son enseignement, ses réformes et ses combats, notamment pour la paix à la veille du premier conflit mondial. Préface du cardinal Robert Sarah Annexes de Wilfrid Paquiet et du général Jacques Richou AUTEUR Juriste et homme de lettres, René Bazin est né à Angers en 1853. Journaliste au Figaro, au Journal des débats et à L'Echo de Paris, il est l'auteur de nombreux romans parmi lesquels La Terre qui meurt (1899), Les Oberlé (1901), et Le blé qui lève (1907). Ses biographies demeurent des références historiques. Elu à l'Académie française en 1903, il meurt en pleine gloire littéraire le 19 juillet 1932, père d'une famille de huit enfants. Via Romana a publié Contes merveilleux, Souvenirs d'enfant, Contes et paysages de province, Magnificat puis, en 2015, Fils de l'Eglise, visages de saints, et, en 2016, Petite vie de Charles de Foucauld.

08/2023

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Littérature française

Le Retournement

Le Retournement tient à la fois de l'archéologie familiale, de la généalogie historique, du questionnement identitaire et de la fouille existentielle : un texte autobiographique qui semble emprunter au genre littéraire de l'autofiction et aux sujets d'actualité (l'identité, le genre, la religion...) pour mieux les subvertir. Comment le juif honteux de l'enfance est-il rendu à son judaïsme par la rencontre amoureuse avec son double inversé ? Manuel est un descendant de Juifs alsaciens par la mère et de la communauté judéo-provençale des Juifs du Pape par le père ; Nour est une arabe d'Achrafieh, née à Boulogne, d'origine grecque-catholique. D'un côté, des minorités persécutées ; de l'autre, une minorité schismatique et persécutée : la rencontre improbable et fusionnelle de Carpentras et de Beyrouth ! Ils ont en partage l'aristocratie des opprimés qui ont retourné la persécution en distinction, mais doivent composer avec des univers culturels si différents que tout leur est sujet de querelle, source d'une histoire d'amour souvent drolatique. Et voilà que celui qui voulait être Swann, à naviguer habilement dans les eaux hostiles du beau-monde (sa belle-famille d'Ormesson par la grâce d'un premier mariage) et du Paris des lettres, se retrouve appelé au Liban " Abou Hadri " : le père d'Hadrien. L'auteur ressuscite ici les mondes engloutis : les fantômes de sa famille sur laquelle plane l'ombre de morts plus présents que les vivants, le génie de la Jérusalem du Comtat-Venaissin, sa lignée d'ancêtres improbables où Nostradamus côtoie Maimonide et Bernard Lazare donne la main à Adolphe Crémieux. Placé sous le signe d'une inquiétude mêlée d'ironie, ce récit est la plus merveilleuse réfutation qui se puisse imaginer à l'assignation identitaire qui caractérise nos temps modernes.

01/2022

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Manga

Vie de Mizuki Tome 3 : L'apprenti

Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie de Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon. La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie. Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable : le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire: celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil. Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.

02/2014

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Littérature française

Ilitch, mort ou vif

Charlie Boy est atteint d'une maladie mortelle. Son meilleur ami, le narrateur du roman, l'aide à passer ce cap, non en lui prodiguant des consolations mensongères, mais en lui racontant une histoire. Et quelle histoire ! Celle de Vladimir Ilitch Oulianov revisitée à sa façon. Charlie Boy a été militant dans sa jeunesse, et Lénine est resté pour lui une vieille connaissance. Seulement, ce n'est pas l'histoire vraie et lugubre du chef communiste que lui raconte son ami, mais l'histoire rêvée, améliorée, symbolique, mêlant les événements réels et la loufoquerie la plus révélatrice. Qui aurait cru que Lénine vivait encore dans une chambre sombre du Kremlin en 1968 ? Qu'une infirmière lui apportait des sachets de marrons ? Que Lénine se faisait expliquer l'histoire de l'URSS depuis sa "mort" ? Que, apprenant mortifié le pouvoir absolu de Staline, les procès de Moscou et l'exécution de ses amis les plus proches, il décide d'aller rendre visite à sa propre momie ? Dans cette variation fantastique d'un scénario à la "Good Bye Lenin", portée par un style étincelant, l'univers de Charlie Boy et celui de Vladimir Ilitch se font écho, dans un roman profondément original qui associe virtuosité historiographique et émotion. Si le double ressuscité au Kremlin permet à l'auteur d'entrer dans l'intimité d'un personnage défiguré par les mythes, Ilitch, mort ou vif est avant tout un roman d'amitié. Dédié par Roger Magini à Charles Gagnon, un ami qui avait dirigé le Parti communiste québécois (il est mort en 2005), sa leçon est, au-delà de la fantaisie et du brio, celle du pouvoir d'évocation de la littérature. Ou bien : "Qu'imaginer, c'est apprendre à mourir".

03/2013

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Religion

L'évangélisation et le déclin du religieux. Pour un catholisme repensé, réformé, oecuménique

Depuis l'origine, l'évangélisation est la mission de l'Eglise dont il ne faut pas sous-estimer les admirables cheminements mais qui, face au déclin du religieux, se heurte, parmi d'autres, à quatre obstacles majeurs. Le premier, issu d'agnostiques et de chrétiens est, pour le rendre plus acceptable à nos contemporains, de modifier l'essentiel de la Révélation christique. Jésus serait un homme exceptionnel mais seulement un homme, la Résurrection est un symbole. Pour le croyant, Jésus est Homme-Dieu mort sur la croix par le péché des hommes pour nous sauver et non pour "satisfaire" Dieu le Père outragé par une mythique faute originelle et ainsi est mis fin au règne mortifère du Sacrificiel et du Sacré. La Résurrection est un fait aussi réel que notre survie, grâce à Jésus ressuscité, en un mystérieux au-delà. Le second obstacle est le blocage de l'Inculturation, le troisième la division des chrétiens et le spectacle désolant d'un oecuménisme vétilleux mais le plus important est le dernier qui concerne l'Eglise Institution, ses textes obsolètes, ses doctrines périmées, ses traditions surannées, ses dysfonctionnements, son centralisme théocratique et surtout l'écart parfois abyssal entre certains enseignements, certains comportements et l'Evangile. Les violences sont la pierre de touche de ce dramatique décalage : L'Eglise, persécutrice de la sexualité, les condamne verbalement mais les a acceptées, tolérées, parfois bénies et pire utilisées. Ainsi la diabolisation de l'avortement face aux attitudes des épiscopats français, allemands, espagnols pendant les guerres du XXème siècle est insupportable. Cette connivence avec la violence s'origine dans la recherche acharnée et anti-évangélique du pouvoir avec l'exigence, qu'il faut dénoncer, de la servile obéissance.

06/2012

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Littérature française

Kayro Jacobi, juste avant l'oubli

Certes, Kayro avait peur d'être à son tour arrêté, dépossédé, chassé de son pays natal. Mais il n'avait rien abandonné de ses rêves, égoïstes et magnifiques, qui faisaient son tourment et, un jour possiblement, feraient sa gloire. Pouvait-il vivre sous un ciel étranger ? Pouvait-il créer dans une culture différente de la sienne ? Il ne le pouvait pas. Il aimait trop son pays, plus peut-être que ceux qui lui déniaient le droit d'y vivre. Il ne partirait pas. Il était d'une résistance peu ordinaire. Il trouverait le moyen de rester. Cette conviction se changeait en certitude. Il s'y accrochait comme à une ancre qui le maintiendrait en place, pendant longtemps... le temps qu'il faudrait pour faire au cinéma égyptien ce que les pyramides étaient aux siècles. Tout commence dans les studios de la Kayro Films, lorsque le producteur et réalisateur juif égyptien Kayro Jacobi s'alarme d'un article dénonçant l'omnipotence et la décadence des cinéastes " étrangers " dont les films pervertissent le véritable visage de l'Egypte. Nasser vient d'arriver au pouvoir. Les studios produisent toujours leurs flopées de comédies musicales et de mélodrames lascifs, libres un temps encore de toute censure puritaine. Le cinéma égyptien est alors le phare du cinéma oriental, sa Mecque, son Hollywood, et Kayro en est l'enfant chéri. Il est, à trente-cinq ans, le roi du cinéma populaire de son pays, reconnu par ses pairs, courtisé par les étoiles du grand écran, follement aimé des femmes et cible toute désignée de la presse xénophobe. Attaqué et humilié, Kayro le magnifique entre en résistance. Dans ce roman jubilatoire où culmine son art de la tragi-comédie, Paula Jacques ressuscite les riches heures du cinéma égyptien et poursuit son exploration de la comédie des passions humaines.

03/2010

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Histoire ancienne

Montagnes sacrées, montagnes mythiques

L'Olympe, séjour des dieux de la Grèce antique, le mont Kailasa sur lequel Siva trône en position de yogi, le Kouen-louen, la plus fameuse montagne mythique de Chine, où réside l'empereur céleste : en Occident comme en Orient, les hommes ont peuplé les montagnes de dieux et de démons. Depuis l'aube des temps, mais pour des raisons différentes, ils les ont vénérées. Certains y ont vu le centre du monde, d'autres le lieu de communication entre le Ciel et la Terre. Certains y ont situé le paradis, d'autres les ont imaginées comme des espaces sauvages, cachant monstres et animaux fabuleux. D'autres encore y ont attendu la fin du Déluge, comme Noé qui posa son arche sur le mont Ararat, ou Yama qui édifia un fort sur la plus haute montagne d'Iran pour y abriter un représentant de chaque espèce vivante. Les montagnes sont au cœur des grandes religions monothéistes : c'est sur le Sinaï que Dieu transmet à Moïse les tables de la Loi, c'est sur le Golgotha que le Christ meurt puis ressuscite, c'est sur le Djabal Nur que l'archange Gabriel apparaît à Mahomet et lui demande de prêcher la parole divine. De par le monde, des milliers de pèlerins continuent de gravir rituellement des montagnes sacrées. La montagne a toujours fasciné mais aussi fait peur, et cette ambivalence, que l'on retrouve dans tout ce qui est sacré, a nourri de nombreuses mythologies où l'on découvre de surprenants archétypes. Ce sont les croyances millénaires, les mythes, les traditions folkloriques et les superstitions attachés à la montagne que nous invite à explorer ce livre. On y croisera Mélusine et Siegfried, Gargantua et Blanche-Neige, Diane et Vulcain, mais aussi des héros et des dieux chinois, indiens ou japonais, et bien d'autres personnages familiers.

04/1999

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Littérature française

Le festival n'aura pas lieu

Lucien Fabas est envoyé en reportage en 1952 sur le tournage de Mogambo, au Kenya, où il côtoie John Ford, Clark Gable, Ava Gardner et Grace Kelly. Il y rencontre la soeur d'Ava Gardner, Bappie, avec laquelle s'ébauche une liaison qui durera toute leur vie... On retrouve Fabas à partir de 1954, secrétaire général du Festival de Cannes. Il tente d'amadouer les terribles chroniqueuses hollywoodiennes qui boycottent le Festival, puis assiste à Madrid à une rixe entre les toreros vedettes Ordonez et Dominguin pour les beaux yeux d'Ava Gardner. Nouvel épisode romanesque : l'édition 1968 du Festival, troublée et finalement annulée en raison de la révolte des jeunes cinéastes menés par Truffaut et Godard. Passent Louis Malle, Lelouch, Polanski, Welles, Fritz Lang, la Begum... Fabas tente de sauver l'entreprise, en vain, et finit par aller se reposer dans sa propriété en Suisse, où de Gaulle, cousin de Madame Fabas, vient se ressourcer avant de regagner Paris et d'affronter la crise de 1968. La relation intermittente et compliquée avec Bappie se poursuit, tandis que Fabas chasse avec constance les films et les stars dont il doit alimenter le festival ressuscité. En 1972 vient le temps des honneurs, puis celui du retrait. Le roman s'achève à Londres, où vit Bappie, sur l'amorce d'un nouveau départ dans la vie. Un roman à la fois mythologique et mélancolique sur le Festival de Cannes, par l'homme qui en fut le Délégué Général durant 24 ans et le Président durant 12 ans. Gilles Jacob a savamment tissé des morceaux de bravoure purement romanesques et des épisodes inspirés par la vie de son prédécesseur Robert Fabre Le Bret, auquel il prête certains de ses propres sentiments nostalgiques.

04/2015

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Religion

Les derniers jours de Moïse

Moïse sait qu'il va mourir. Dans quelques heures, sur le mont Nébo, le Prophète qui a libéré les Hébreux de leur esclavage devra remettre son âme à Dieu. Il ne verra même pas la Terre de Canaan vers laquelle il les a guidés depuis quarante ans. Et pourtant il mérite d'y entrer ! Plus que tout le peuple, plus que tous les Prophètes, plus que tous les Sages, plus que tous les prêtres. Sa mort imminente apparaît alors comme triplement injuste : comment pourrait-elle le frapper lui, l'être exceptionnel, oser le faire disparaître en dehors de la Terre promise, et dans la solitude ? A l'ange de la mort qui se présente devant lui, Moïse s'écrie : «Ecarte-toi de moi. Il n'est pas question de te remettre mon âme !» Dans un ultime face-à-face avec Dieu, Moïse va ainsi refuser la mort et se livrer à une discussion passionnée pour faire valoir son droit à l'immortalité. A-t-il réussi ? Nul ne connaît sa tombe aujourd'hui. On sait seulement qu'il a disparu sur le mont Nébo, dans le pays de Moab, en face de Jéricho. Mais qui l'a accompagné ? Qui a creusé sa tombe pour son dernier sommeil ? Qui a recouvert son cercueil de terre ? Qui a procédé à l'oraison funèbre ? Qui a fait les dernières prières ? Est-il réellement mort ? Est-il monté au Ciel ? Et, si c'est le cas, a-t-il ensuite ressuscité ? Les histoires rapportées ici sont toutes extraites du Midrash. Depuis l'époque du Talmud, les rabbins ont imaginé les nombreux dialogues que Moïse aurait entretenus avec Dieu avant de mourir, en les reliant aux questions humaines fondamentales. Etonnamment modernes, ils font partie intégrante de la tradition juive.

04/2015

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Littérature française

Et la neige était rouge

Aux confins de la Savoie, à l'ombre des cimes valdôtaines, le glacier du Lys, faussement assoupi, se repait de proies mortes ou vives imprudents happés par la gueule béante des crevasses, objets et matériel oubliés que lui disputent des pilleurs d'épaves aux aguets... Le monstre crache, dit-on, au creux des nuits sans lune, des processions de pénitents gémissant dans les brumes. La légende veut que la prospère Cité de Félik sommeille en ses profondeurs, ensevelie depuis des siècles en punition de son impiété. On se souvient aussi du crash d'un Dakota, quarante ans plus tôt. Depuis l'accident, l'avion disparu, englouti corps et biens par une tempête démentielle, voyage prisonnier du glacier, invisible, au rythme lent de son geôlier, vers la basse vallée. L'éminent glaciologue Albert Peretten, tenté par une belle aventure scientifique, rêve de le retrouver. Il n'est pas le seul. Des chasseurs de trésor ont entendu parler de richesses fabuleuses discrètement chargées dans ses soutes. Le glacier fourbit les armes du combat : ponts de neige pourris, brouillards, torrents sous-glaciaires gonflés de crues subites. Une jeune sauvageonne, décidée et délurée, prête main-forte au glaciologue. C'est elle qui découvre les vestiges de l'antique cité. Dans les ruelles en ruines, derrière les portes de glace et d'or, un univers ressuscite sous les yeux du savant, palais ruisselant de lumière, tout un peuple et sa reine, Philippine, le grand amour perdu. Mais le glacier, comme les tombes des pharaons, sait défendre ses secrets. La vérité ne peut vivre que dans le silence et le mystère des grottes bleues. La Cité de Félik restera une légende berçant la mémoire des hommes... Le point de vue de l'éditeur.

07/2006

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Manga

Vie de Mizuki Tome 2 : Le survivant

Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie de Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon. La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie. Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable : le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire : celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil. Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.

08/2013

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Décoration

Les Abécédaires français illustrés du xixe siècle

Les abécédaires illustrés qui servaient à apprendre à lire aux enfants ont été les livres les plus répandus en France au XIXe siècle. Petits livrets fragiles bientôt dégradés par un usage quotidien, un siècle a suffi à les faire disparaître. Voici qu'aujourd'hui, dans un superbe album, Ségolène Le Men les ressuscite à partir d'un fonds jusque-là inexploré de près de 700 alphabets conservés à la Bibliothèque nationale. Avant d'analyser le contenu de ces ouvrages au charme suranné, l'auteur évoque les problèmes de production, de diffusion et d'utilisation des abécédaires à figures. Puis elle aborde leur pédagogie en tant que livres d'apprentissage où le texte et l'image déploient deux traditions différentes, voire opposées, fondées ici sur le raisonnement et là sur la mémoire, enracinées ici dans le mouvement littéraire des Lumières, de Jean-Jacques Rousseau à Buffon, et là dans l'imagerie populaire. L'importance de l'éducation à la maison et du climat familial, à ce niveau tout élémentaire, se manifeste aux dépens de l'éducation scolaire dans l'iconographie des frontispices de la leçon de lecture. Mises à part les visées générales éducatives avant tout morales et religieuses, deux thèmes de lecture courante apparaissent souvent dans les abécédaires : les arts et métiers et l'histoire naturelle. L'un et l'autre démontrent le processus d'élaboration de la culture imposée à l'enfant par l'adulte. Ségolène Le Men a rapproché ici les listes de mots illustrés, les notices d'accompagnement et les vignettes elles-mêmes, de façon à mettre en évidence des modifications insensibles au premier abord, par exemple le passage significatif autour de 1850 du mot " usurier " au mot " usine ". Surprenante révélation, à travers des séquences d'images enfantines, que ces représentations d'un monde et d'une société qui n'ont plus rien de commun avec les nôtres.

10/1984

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Religion

D'une persécution à l'autre, Jésus, ce roi que vous cherchez

"Un Dieu fait homme, vivant trente-trois ans au milieu des hommes, donnant aux hommes la grande loi de l'amour, mort sur une croix pour les hommes, ressuscité, monté au Ciel et vivant toujours au milieu des hommes par l'Eucharistie et le Pape, voilà le plus grand fait qui domine le monde. La barque de Pierre peut être ballottée par les flots, c'est sa destinée, mais sombrer, jamais. Le sillon sanglant des martyrs, qui marque à travers les siècles le passage de la barque de Pierre, est toujours un sillon victorieux". Le P. Marie-Antoine parle à une France catholique en profond désarroi. Cette République qui semble installée de façon durable, est violemment anticléricale dès 1880, date de la première persécution. Après une courte accalmie qui permet aux religieux contraints à l'exil de rentrer dans leurs couvents, les prémices d'une nouvelle persécution, brutales ou insidieuses, se font sentir peu à peu, jusqu'au moment où, en 1903, les conditions sont réunies de l'imposer. En missionnaire, il rappelle, en écho à Léon XIII puis Pie X, que, face à la victoire de la force qui conduit à l'abîme des valeurs trahies, Jésus apporte les fondements d'une victoire de l'amour. Fondements de liberté, de justice, de fraternité, de bonté, qu'il faut défendre en entrant loyalement en république, mais unis pour un combat qui s'achèvera dans une France transfigurée reconstruisant pour l'humanité un monde nouveau. L'auteur a réuni là son oeuvre de combat, que seule la mort arrête en 1907, souvent diffusée déjà, sous toutes formes : brochures, articles de presse, tracts, homélies, lettres aux puissants. Une chronologie très complète en fin d'ouvrage. Un moment de l'histoire de France peu traité, sa plume prophétique lui donne une réelle actualité. Préfacé par l'historien Augustin Laffay, O. P.

09/2017

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Littérature française

Confessions d'Hildegarde

Les Confessions d'Hildegarde affirment la force de l'amour et dénoncent la violence religieuse et le sectarisme. Elles revisitent l'image d'une femme à travers ses confessions imaginaires qui s'inscrivent à la fois dans la lignée de Rousseau et dans celle de Saint-Augustin. Elles révèlent deux secrets d'Hildegarde que le lecteur découvrira peu à peu. Au cours de ce recueil de souvenirs, les personnages se croisent et Hildegarde raconte avec tendresse son engagement, ses combats, sa résistance et son amour. Elle exprime en particulier la violence de son amour pour un être de chair. Toute sa vie fut un combat et sa parole, bien qu'émanant d'une femme, dans une époque tourmentée, fut écoutée. Religieuse, médecin, musicienne, écrivaine et poétesse, conseillère des princes, Hildegarde a laissé une correspondance de plus de trois cents lettres, avec des personnages illustres (l'empereur Frédéric Barberousse, le pape Eugène III, Aliénor d'Aquitaine, l'impératrice d'Orient...), avec des moines, mais également avec des gens simples de sa campagne. A soixante-douze ans, elle effectue de longs voyages à travers l'Europe pour aller prêcher et pour dénoncer les dérives de l'Eglise et la corruption de certains de ses membres. Cette femme du XIIe siècle, sensible, cultivée et libre, dont les réflexions, étrangement modernes, ont traversé les siècles, se situe aux antipodes de la mystique, personnage dans lequel elle a été trop longtemps confinée. Ce texte ressuscite intimement Hildegarde dans le contexte religieux de l'époque. Il est parfois sombre, mais il reste essentiellement positif, car il affirme sa foi en l'humanité et les valeurs essentielles que sont l'amour, la générosité, l'appétence intellectuelle et la liberté.

06/2017

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Critique littéraire

Madame Adrienne, Monsieur Jean, qui êtes-vous ?

Le docteur Richard Sartène, porteur d'une humanité de belle luminescence, a une histoire pleine à craquer qui commence sous l'Occupation allemande. Enfant Juif, caché dans une famille ruisselante d'affection, il passa les premières années de sa vie, jusqu'à la Libération, à Conquereuil, dans un village de Bretagne. Même s'il vécut la guerre par procuration, cet ami des Arts et des Lettres, scientifique chevronné, qui exerça ses talents en qualité de professeur chercheur à Paris XI, avant de devenir médecin, porte en lui les stigmates, encore à vif, d'un déchirement familial existentiel dû à la barbarie nazie. Dans ce livre, l'auteur rend un touchant hommage à sa mère, une femme distinguée, intelligente, belle et cultivée, qui venait d'un sthtel des environs de Varsovie. Elle avait fui la Pologne et les persécutions aveugles dont étaient déjà victimes les Juifs. Par la force des événements, quand la France fonctionnait à l'heure allemande, la mère de Richard Sartène, qui méritait une destinée autre, se réfugia en Touraine. Elle y vécut dans la clandestinité, changea de nom, devint Madame Adrienne, et prit une part active dans la Résistance. C'est dans ce cadre qu'elle rencontra Monsieur Jean, un garçon du pays aux exceptionnelles qualités qui connut le drame de la guerre, mais en tant que soldat. Madame Adrienne et Monsieur Jean, les personnages centraux de ce livre, se marièrent, comme cela se passe dans les romans, et quelques fois dans la réalité ! C'est leur histoire que le docteur Richard Sartène raconte, d'une façon séparée, avec tous les ingrédients du coeur et une remarquable fluidité dans une écriture colorée qui ressuscite un passé en plein rapetissement qui s'efface dans le miroir du temps.

03/2017

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Ecrits sur l'art

Le génie et les ténèbres. Léonard de Vinci et Michel-Ange

Léonard de Vinci et Michel-Ange sont nés pour être rivaux. Rien ne les a opposés davantage que leurs tempéraments. Au point qu'ils figurent deux pôles artistiques extrêmes, deux façons radicalement différentes de vivre, à cette époque fabuleuse de la Renaissance qui marqua l'histoire de la civilisation occidentale comme une charnière. Avec brio et rigueur, Le génie et les ténèbres nous plonge au coeur de leur rivalité légendaire en ces temps obscurs, exaltants et tragiques. Quand ils se rencontrent, à Florence, au tout début du XVIe siècle, Michel-Ange a vingt-six ans et Léonard quarante-neuf. Michel-Ange est capricieux, perfectionniste, aussi pieux qu'il est négligé dans ses manières, mais déterminé à se frayer un chemin à coups de burin. Léonard de Vinci est un hédoniste aux contours plus nuancés, aussi élégant qu'un dandy, mais qui ne respecte aucune échéance, s'intéresse autant aux sciences qu'aux arts, et devient même, parmi les multiples métiers qu'il exerce pour gagner sa vie, musicien de cour. Avec son talent de conteur d'exception, Roberto Mercadini redonne vie aux hommes plus encore qu'aux artistes et ressuscite à merveille leur monde disparu : les troubles et les splendeurs de cités légendaires, quantité d'oeuvres sublimes, une foule de personnages historiques hauts en couleur, peintres, sculpteurs, architectes, papes, condottieres, comtesses guerrières et moines rebelles. A la Renaissance, comme dans les vies de Léonard et de Michel-Ange, rien ne sépare la lumière des ombres : le génie solaire des gestes parfaits de l'artiste cohabite toujours avec les ténèbres de ses obsessions. Au fil de leur somptueux et inquiétant récit, ces vies extraordinaires dressent en creux le portrait d'une époque qui ne l'est pas moins.

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Généralités

Des livres reliés en peau humaine. Enquête sur la bibliopégie anthropodermique

A travers le monde, entourés de livres ordinaires reliés en papier et en cuir, reposent dans certaines bibliothèques des volumes d'un genre bien particulier : les ouvrages reliés en peau humaine. Dans Les Archives de la mort, Megan Rosenbloom enquête sur les vérités historiques et scientifiques qui sous-tendent la bibliopégie anthropodermique - cette pratique consistant à relier les livres avec ce cuir des plus intimes. Ces livres sont encore présents par dizaines dans les bibliothèques et les musées les plus célèbres. Megan Rosenbloom exhume ici leurs origines et ressuscite les médecins, les assassins, les innocents et les miséreux dont les récits s'entrelacent dans cet ouvrage. Au fil du texte, l'autrice raconte également comment son équipe, composée de scientifiques, de conservateurs et de bibliothécaires, teste les livres réputés anthropodermiques, démêle les mythes qui entourent leur création et s'interrogent sur l'éthique de leur conservation. L'autrice transforme un sujet qui pourrait être vu comme anecdotique en une passionnante enquête qui fait écho à de nombreuses questions historiques et sociétales, à commencer par le rapport problématique qu'entretient la médecine avec les classes défavorisées. En effet, nombre de ces apprentis relieurs étaient en fait des médecins, utilisant à des fins peu reluisantes les cadavres de leurs patients laissés-pour-compte. Alors que les allégations de bibliopégie anthropodermique servaient souvent à décrédibiliser des ennemis, on retrouve de nombreux exemples de livres supposément reliés en peau humaine à des périodes troubles de l'histoire, comme la guerre d'indépendance des Etats-Unis ou la Révolution française. Dans Les Archives de la mort - un ouvrage captivant et macabre au meilleur sens du terme - Megan Rosenbloom élabore un récit à la croisée de l'intrigue universitaire et de la curiosité médicale : un livre aussi rare et palpitant que l'est son sujet.

03/2022

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Littérature française

La guérisseuse de Marseille

Née dans le Tunis pittoresque d'après-guerre, Esther connaît une enfance mouvementée au sein d'une famille juive. On la croit morte à treize ans de la tuberculose, elle ressuscite miraculeusement au moment où l'on va fermer son cercueil. La légende d'Esther est née. Marseille va devenir le théâtre de son fabuleux destin. Esther découvre un jour qu'elle possède un don surnaturel. Ses mains guérissent les malades depuis que le Christ lui est apparu. De péripétie en péripétie, elle se consacre aux gens humbles. Sa légende se propage. Des puissants de ce monde lui rendent visite. Un important homme politique allemand lui fait faire le voyage jusque dans son village natal pour guérir les gens de chez lui et faire du bien. Esther accomplit sa mission sur Terre dans le plus complet désintéressement, découvre le goût de la liberté, et s'affranchit peu à peu des pesanteurs de sa culture à l'égard des femmes. La rencontre de l'Amour ainsi qu'une étonnante propension à faire le chemin en arrière vers la pureté de son enfance, au lieu de vieillir comme chacun de nous, seront sa récompense divine. Dans ce récit d'auto-fiction, Lina Chelli, sa fille, fait oeuvre d'amour : amour immense de sa mère, amour de sa famille, des gens tout simplement, amour de la vie dont elle cherche à comprendre le sens sur Terre. Histoire vraie ? Légende ou pas ? Peu importe, le regard de compassion porté sur l'autre, la foi en un Dieu quel qu'il soit, transmise quelquefois dans l'imposition de mains, dans un geste, un mot, sont certainement les leviers de la guérison d'une humanité en mal d'humanisme.

03/2014

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Décoration

Fermes et dépendances

Malgré la disparition des exploitations agricoles, de nouveaux fermiers se retrouvent - par vocation ou par surprise - à la tête d'un patrimoine rural à rénover, à entretenir et, surtout, à faire perdurer. Fermes & Dépendances brosse le portrait de onze de ces défricheurs connectés, informés et cultivés qui sèment pour les générations futures. S'ils sont souvent enfants d'agriculteurs, comme le fondateur du Breizh Café Bertrand Larcher, le producteur de fromages Christophe Schickel, ou la designer matali crasset, ils sont parfois parisiens, immergés par hasard dans un univers qui leur était inconnu, tels Valentine Franc ou Christophe Comoy, associé de l'architecte Luis Laplace. Les plus aventureux se lancent même dans la sauvegarde de cultures inattendues, à l'image de l'Atelier Vime qui ressuscite les plantations d'osier, ou du maître de thé Arnaud Bachelin. Respectueux des traditions régionales et les pieds profondément ancrés dans leur terre séculaire, ces nouveaux agriculteurs ont entrepris, avec un vrai sens esthétique, la restauration de leurs bâtiments en les adaptant à de nouveaux modes de production responsables. Jamais le passé n'a eu autant d'avenir et le retour à la nature de si fervents adeptes. Benoît Rauzy, de l'Atelier Vime, signe la préface de cet ouvrage. Catherine Scotto, journaliste-styliste spécialisée dans l'univers de la décoration, a collaboré à Maison française puis à Elle Décoration, dont elle a été rédactrice en chef durant plusieurs années. Elle est notamment l'autrice de Maroc aux Editions de La Martinière (2022) avec le photographe Nicolas Mathéus. Marie Pierre Morel, photographe pour la presse et l'édition, a signé les images de nombreux ouvrages de cuisine aux Editions de La Martinière. Toutes deux ont publié Châteaux & Dépendances aux Editions de La Martinière (2021).

10/2023

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Littérature française

Sur l'affaire humaine

Comment sortir de la peur de mourir sans tuer ? Voilà l'affaire humaine ! [...] Dieu mort, nous ne pouvons plus mourir de la même façon. Son amour, sa consolation, sa protection, son éternité ne nous soutiennent plus, ne nous sauvent plus. [...]. Comment énoncer la mort de Dieu sans s'entendre murmurer qu'il est encore en vie ? Comment vivre cette solitude mortelle dans la chambre close de l'univers sans se ménager une porte dérobée? Comment vivre cette solitude humaine sans Dieu, l'accepter vraiment, y reconnaître enfin notre condition sans faire appel à de nouveaux "dieux", de nouveaux doubles, de nouvelles étreintes d'éternité ? [...] N'y a-t-il pas une joie humaine, si humaine, à être à plusieurs, à se rencontrer, à échanger, à être en relation, à converser ? N'est-ce pas cette joie qui me fait oublier ma mort et me dit que la vie vaut la peine d'être vécue ? Oui, c'est ce que je sens, je pense, mais soudain ce sentiment, cette pensée s'effondrent. Que répondre à la question de Franz Kafka, à la modeste question, si humaine question qu'il nota dans son journal le 19 octobre 1917: "Est-il possible de penser quelque chose d'inconsolable? Ou plutôt quelque chose d'inconsolable sans l'ombre d'une consolation ?". Je ne veux pas ressusciter un Dieu mort ni le recycler en un "Dieu absent", mais descendre en moi-même pour entendre la modeste question de Kafka.

05/2012

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Policiers

Les Nouvelles Enquêtes de Harry Dickson : Le Diable de Pimlico

Harry Dickson et Tom Wills sont de retour, plus déterminés que jamais, prêts à fondre sur les créatures des Ténèbres. Et les voilà à nouveau lancés dans des enquêtes prodigieuses qui vont les conduire des bords fangeux de la Tamise, d'où s'élève en permanence un brouillard délétère, à une proche banlieue, désolée et pleine d'embûches ; puis, des ruelles torves des quartiers interlopes, ils passeront prestement aux landes arides des Highlands, et s'en iront même, mandatés par le War Office, jusqu'à une lointaine île de l'océan Indien. Le maître détective et son élève se sortiront de justesse des pièges mortels tendus par un faux diable manipulant une vraie momie ressuscitée, ou par cette curieuse Madame Verre-Pilé qui, dans sa taverne dédiée aux monstres de foire, défend expressément de danser en sabots. Un prétendu Sherlock Holmes se propose de les aider à capturer le Professeur Flax de sinistre mémoire, et dans Limehouse, d'audacieux criminels font un brin de conduite à leurs victimes pantelantes, étouffées sous un masque de cire. Il leur faudra aussi se porter au secours des célèbres Francis Drake et Philip Bordimer de l'Intelligence Service, mis en difficulté par un petit vieillard se prenant pour Dracula. On entre dans les Harry Dickson de Gérard Dôle, comme dans un cabinet de curiosités où l'amateur s'en vient chercher l'émotion rare d'un rêve insensé.

11/2006