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Fujino Omori, Yagi Takashi

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Actualité et médias

Tracts de crise. Un virus et des hommes 18 mars/11 mai 2020

Les "Tracts de crise" ont paru en édition numérique durant le confinement, tous liés à la circonstance de la crise épidémique. Leur recueil ne prétend rien résumer ; mais il dit beaucoup sur notre temps, sorti de ses gonds pendant des mois. L'événement a agi comme un "grand révélateur", individuel et collectif, dont ces "Tracts" seront la trace durable. Chacun pourra comprendre que seuls entre quatre murs, nous n'étions pas seuls au monde. C'est une bonne nouvelle, dont il faudra se souvenir. Avec les textes de Régis Debray, Erri De Luca, Cynthia Fleury, Danièle Sallenave, Pierre Bergounioux, Stéphane Velut, François-Henri Désérable, René Frégni, Didier Daeninckx, Arthur Dreyfus, Patrick Kéchichian, Pascal Ory, Michel Crépu, Johann Chapoutot, Pierre Jourde, Vincent Raynaud, Antoine Garapon, Arthur Dénouveaux, Thierry Laget, Claire Fercak, Alain Badiou, Erik Orsenna, Amaury Nauroy, Adèle Van Reeth, Etienne Klein, Anne Sinclair, Alain Borer, Philippe Videlier, Annie Ernaux, Ingrid Astier, Frédéric Boyer, Alexandre Postel, Nancy Huston, Jean-Paul Demoule, Alessandro Baricco, Tsolag Paloyan, David Rochefort, Arundhati Roy, Gilles Paché, Chloé Morin, Marion Muller-Collard, Christian Debry, Patrice Franceschi, Gwenaëlle Aubry, Anne Nivat, Gustave Koenig, Claire Chazal, Thomas Snégaroff, Alya Aglan, Anna Hope, Fabrice Humbert, Edgar Morin, Carole Fives, Pierre Assouline, Daniel Fieschi, Michaël Ferrier, Jean-Yves Chevalier, Catherine Cusset, Bruno Tertrais, Liu Zhenyun, Louisa Hall, Bruno Le Maire, Christophe Rioux, Jacques Drillon, Daniel Cohen, Sylvain Tesson ainsi que d'albert Camus, Guillaume de Machaut et Simone Weil. Traductions de Danièle Valin, Vincent Raynaud, Irène Margit, Marie-Pierre Gracedieu, Jacqueline Cerquiglini-Toulet et Geneviève Imbot-Bichet. Avant-propos d'Alban Cerisier. Les bénéfices de cet ouvrage sont versés intégralement à la Fondation de l'AP-HP pour la Recherche.

06/2020

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Poches Littérature internation

K'iu Yuan

Né en 1892, Kouo Mo-jo n'a pas été seulement vice-Premier ministre de la République populaire de Chine, président de la comission des Affaires culturelles et président du Comité chinois pour la paix ; il fut aussi celui qui, dès 1921, créait en Chine un mouvement littéraire et libéral, le poète, l'essayiste, le conteur, l'érudit, le dramaturge dont l'oeuvre constitue incontestablement, et toute politique mise à part, l'un des deux ou trois sommets de l'humanisme chinois du XXe siècle. Chinois, sans doute, mais ouvert au monde : Tagore, Whitman et Goethe ont agi sur sa poétique. De tous ses drames, le plus célèbre, le plus joué, c'est le K'iu Yuan. L'auteur du Li Sao, poème de l'exil, est devenu à la fois le héros de la poésie et celui du patriotisme chinois. Quand on connaît la vie de Kouo Mo-jo et la part qu'il prit, dès 1920, aux combats de libération, on ne s'étonne pas qu'il ait consacré à K'iu Yuan, outre plusieurs travaux de critique et d'érudition, le drame que nous présentons au public français. Drame, spectacle et mystère à la fois, mystère des temps modernes, il va de soi, ce K'iu Yuan initiera d'un seul coup les Occidentaux à deux écrivains chinois, K'iu Yuan et Kouo Mo-jo, qui comptent parmi les plus grands d'un pays où les chefs-d'oeuvre pourtant ne manquent guère. Pour comprendre la Chine actuelle, ses sentiments et ses valeurs, rien ne remplacera la lecture de cette pièce où, renonçant aux formes traditionnelles, un patriote chinois accepte les cinq actes de notre dramaturgie.

10/1988

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Histoire de France

Histoire de la France contemporaine. Tome 5, Gagner la paix (1914-1929)

Le 11 novembre 1918, au terme d'un conflit d'une ampleur inédite, Georges Clemenceau prévient : "Nous avons gagné la guerre, mais maintenant il va falloir gagner la paix, et ce sera peut-être plus difficile". Dès les premiers jours de la guerre, l'espoir de bâtir une nouvelle ère de paix a, en effet, agi comme l'un des principaux ressorts de l'acceptation de la lutte. Mais sa prolongation durant cinquante-deux longs mois et l'immensité des sacrifices qu'elle a imposés aux Français font désormais de la paix une aspiration viscérale venue des profondeurs du corps social et à laquelle la "paix des vainqueurs" de 1919 n'a pu répondre que de manière imparfaite. L'obsession d'écarter à tout jamais le péril d'une nouvelle guerre explique alors l'énorme popularité qui entoure, dans la seconde moitié des années 1920, la politique d'Aristide Briand en faveur du rapprochement franco-allemand et de la réconciliation européenne, préfiguration d'une paix solide et durable. La décennie qui suit la Grande Guerre mérite ainsi d'être davantage considérée pour elle-même, en s'affranchissant de la tentation de tout regard rétrospectif qui n'envisagerait la période qu'à la lumière de l'évolution tragique des années 1930. Loin d'être une sorte d'"entre-deux", les années 1920 possèdent leur propre cohérence et leur propre virtualité, qu'illustre une floraison d'idées et d'expériences inédites dans tous les domaines de la pensée et de l'action. Une France nouvelle est bel et bien en train de s'inventer, même si ce n'est pas toujours sans angoisse.

11/2015

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Actualité politique France

Voir plus loin. Feuille de route pour le prochain président

Première femme à prendre la tête d'un grand parti, première femme nommée ministre de la Défense, de l'Intérieur, puis des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, qui a côtoyé trois présidents de la République, dévoile sa feuille de route, précise et ambitieuse, pour le président qui sera élu le 24 avril 2022. " MAM " n'a pas dit son dernier mot " Gilets jaunes, abstention électorale massive, défiance généralisée... Les Français montrent leur exaspération à l'égard de la vie politique. Ayant agi trente ans au coeur de l'Etat, je la partage souvent. J'en connais les causes et les conséquences. Et j'enrage de voir que la France, qui a tous les atouts en main pour apporter les réponses à la plupart des grands défis du siècle, en est empêchée par la pusillanimité des uns, l'égoïsme des autres et les dysfonctionnements de notre système politico-administratif. " Absence de vision à long terme, arrogance paralysante de certaines structures administratives, ignorance des réalités du monde qui nous entoure, incohérence des efforts, manque d'ambition pour le collectif... Tout doit changer, affirme l'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie. Le président de la République est la clé de voûte des institutions, mais aussi celui qui doit voir loin, impulser les politiques, imposer le respect des objectifs communs. Il doit être capable de se projeter dans les dix, trente, voire cinquante prochaines années et de suivre jour après jour une feuille de route précise et ambitieuse. A l'inverse de la démagogie court-termiste des campagnes électorales, " MAM " présente quelques axes majeurs pour que la France renoue avec sa tradition de grandeur et redevienne une puissance qui compte.

03/2022

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Corse

Dictionnaire amoureux de la Corse

Personnel, très incarné et à l'encontre des lieux communs sur l'île de Beauté, Patrice Franceschi livre un Dictionnaire amoureux de la Corse éminemment poétique, original et inattendu. "Les entrées de ce dictionnaire amoureux se présentent toutes comme de brèves nouvelles littéraire où les " attaques " comme les " chutes " sont pensées comme elles doivent l'être dans cette forme d'écriture. A partir de ce choix d'origine, des éléments biographiques et les apports philosophiques qu'ils ont générés sont possibles pour atteindre un but unique : laisser des traces durables chez le lecteur, hors de l'air du temps et de ses modes si volatiles. Par choix également, et après des réflexions approfondies sur chaque entrée, toutes les connaissances apportées sur la Corse, qu'elles touchent à des objets aussi triviaux que la nourriture ou à des éléments plus " nobles " comme l'histoire ou la culture, sont abordées avec le même souci : trouver un angle, une perspective, une approche, qu'on ne trouve pas dans d'autres livres, dans une chasse impitoyable aux lieux communs. La surprise doit être au rendez-vous, surtout pour les entrées les plus banales comme " sanglier ", " Napoléon ", " forêt " et tant d'autres, afin qu'elles en deviennent le contraire. Chaque fois, il s'est agi de ne rien imiter, de sans cesse faire appel à l'imagination, dans une tension permanente vers l'originalité. Enfin, la tonalité générale du dictionnaire se veut poétique, même là où la poésie est censée être absente, afin que se dégage de l'ensemble une unité basée non sur des éléments factuels mais sur l'une des formes les plus universelles de la littérature". Patrice Franceschi

05/2022

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Histoire de la philosophie

Histoire philosophique du travail

Héritière d'une longue tradition de dévalorisation des activités de travail, la philosophie est plus facilement tentée d'épouser les différentes versions du discours de la " fin du travail " que d'approfondir les différentes formes du retour de la problématique de la centralité du travail. L'histoire de la philosophie ne manque pourtant pas de ressources pour penser l'importance des différents enjeux propres au travail, depuis les problèmes classiques relevant de l'anthropologie philosophique, de la métaphysique ou de l'ontologie, mais aussi de l'éthique, de la théorie de l'action ou de la théorie de la connaissance, jusqu'aux dimensions politiques et sociales. Il s'avère que ces questions, présentes pour certaines dès l'Antiquité, sont restées décisives tout au long de l'histoire de la philosophie, mais qu'elles ont rarement été considérées en tant que telles par les historiens de la philosophie, sans doute parce que le travail restait l'objet de préjugés sociaux dépréciatifs qui le rendaient indigne des enquêtes philosophiques d'ampleur. Les autrices et auteurs du présent ouvrage se sont proposés de revisiter l'histoire de la philosophie occidentale du point de vue du travail et ainsi d'élever le thème du travail à la dignité philosophique qu'il mérite, si rarement reconnue dans l'histoire de la philosophie. Sans prétention à l'exhaustivité, il s'est agi de rendre manifeste la présence constante du thème du travail, de rendre perceptible le plus grand nombre de ses implications et de faire apparaître la richesse des concepts et des problématiques à travers lesquels il a été pensé - en espérant ainsi contribuer à relancer les recherches philosophiques dans ce domaine.

01/2022

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Correspondance

Des messages portés par les nuages. Lettres à des amis

"Je n'aime pas beaucoup les lettres, ni en recevoir ni en envoyer. Sauf de toi et à toi - et quelques autres. C'est ce qu'on doit appeler l'amitié", confiait-il à Michel Déon. Tout en prenant un malin plaisir à se déclarer réticent à ce genre d'exercice, Jean d'Ormesson déploie dans l'art épistolaire autant de brio et de virtuosité que de talents de stratège et de séducteur. Il laisse libre cours, dans cette version la moins " autorisée " de son autobiographie, à son franc-parler, sa malice, son goût de l'ironie et de la facétie. C'est tout l'arrière-plan de son parcours dans le siècle que l'on voit se dessiner au fil de ces échanges multiples, sous l'effet révélateur des relations qui ont le plus compté dans son existence. Le meilleur de sa correspondance, en dehors de ses grandes amitiés littéraires, gravite autour de quelques figures clés. De Raymond Aron ou Roger Caillois à Claude Lévi-Strauss, tous ont agi sur Jean d'Ormesson comme autant de maîtres et d'inspirateurs dans sa réflexion intellectuelle et philosophique et l'évolution de son oeuvre. "Les amitiés qui commencent par les livres sont peut-être les plus fortes", écrivait-il à José Cabanis. Cet ensemble de "messages portés par les nuages", selon la formule de Jean-Marie Rouart, en offre une vivante et savoureuse illustration. C'est le même amour fou de la littérature qui explique l'amitié paradoxale de Jean d'Ormesson avec des auteurs aussi distincts de lui que Michel Déon ou François Nourissier. A travers eux on découvre ici son autoportrait le plus inattendu. Jean-Luc Barré.

03/2021

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Littérature française

Occupation. Romans et biographies

Les romans et biographies de Piene Assouline liés à la période de l'Occupation représentent une part essentielle de son oeuvre. L'auteur s'est intéressé tout particulièrement au rôle des éminences grises qui ont agi dans les coulisses du pouvoir vichyste, tel le fascinant Jean Jardin. Dans son essai sur L'Epuration des intellectuels comme dans le récit de son amitié paradoxale avec le "collabo" Lucien Combelle, il évoque la situation des écrivains, éditeurs et patrons de presse compromis avec l'occupant. Il pose en filigrane la question, restée sensible, de la responsabilité morale et politique des créateurs et des hommes de pensée à des moments aussi cruciaux. Cette dramaturgie trouble et tragique est au coeur des obsessions du romancier. Dans La Cliente, un biographe enquêtant sur la vie d'un écrivain découvre par hasard des milliers de lettres de dénonciation, dont l'une concerne l'un de ses propres amis et sa famille qui a été déportée. Lutetia entraîne le lecteur dans le dédale vertigineux du Paris occupé à travers un de ses hôtels mythiques. On retrouve ce théâtre d'ombres dans Sigmaringen, petite ville d'Allemagne où le maréchal Pétain et ses derniers fidèles bénéficièrent d'un ultime refuge en septembre 1944. Dans sa préface inédite, où il dévoile la genèse de ses textes, Piene Assouline éclaire toutes les ambiguïtés de cette histoire collective : une "zone grise semée de doutes et de compromis", écrit-il, où "le mal subi côtoie le mal commis". En montrant toute sa complexité, ce volume permet d'approcher de plus près la vérité d'une époque.

08/2018

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Manifestes extrémistes

L'organisation de la défaite

La France aurait-elle perdu des batailles, voire peut-être la guerre, depuis ces dernières années, sans même s'en rendre compte et dans le silence ? Un pays, fût-il réputé solide, peut-il vivre une défaite organisée, préparée, à laquelle il aurait lui-même contribué inconsciemment, peut-être involontairement ? Ce sont les questions que se posent depuis un moment déjà nombre de nos concitoyens, inquiets de la situation du pays et de la société. La crise de la Covid a agi comme un révélateur, peut-être un accélérateur de notre affaiblissement. Il est par conséquent indispensable de comprendre les symptômes préfigurateurs et de livrer un diagnostic lucide et sans complaisance de la maladie qui touche la France. L'historien Bryan Ward Perkins écrit : Avant la chute de Rome, les Romains étaient sûrs, autant que nous le sommes aujourd'hui, que leur monde durerait toujours sans grandes mutations. Nous serions sages de ne pas imiter leur certitude. Un effondrement civilisationnel n'est jamais inéluctable. L'éveil des consciences est toujours possible pour renverser l'ordre des choses. Aetius est un sénateur et général romain du Ve siècle après J.-C. Fin politique, il joue des équilibres entre barbares pour maintenir le pouvoir de Rome. Il est connu pour ses luttes contre ces mêmes barbares et notamment les Huns. Ce qui lui vaut le titre de "dernier des romains". Il fédère autour de lui plusieurs armées pour défaire Attila aux champs catalauniques et stopper ainsi l'invasion de la Gaule romaine. Il est par la suite assassiné par son empereur, Valentinien III qui se coupe "sa main droite". Il faisait véritablement trop d'ombre.

12/2021

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Beaux arts

Van Gogh ou l'enterrement dans les blés

Au centre du parcours de Viviane Forrester dans la vie et dans l'oeuvre du peintre génial, "suicidé de la société" selon la formule d'Antonin Artaud, il y a un fait biographique précis et lourd de conséquences: Vincent Van Gogh est né le 30 mars 1853, soit un an jour pour jour après son frère portant le même prénom, mort-né le 30 mars 1852. D'où, chez lui, le sentiment tenace et obsessionnel d'usurper la vie d'un autre, cet aîné qui le hante comme un fantôme. Quand il part à l'aventure et abandonne le domicile paternel, il a ces mots : "L'assassin a quitté la maison". Génie méconnu, entretenant une relation passionnelle avec son autre frère Théo, amant éperdu d'une vie qu'il ne sait pas vivre, massacré, écorché, déserté par tous, Vincent Van Gogh crée une oeuvre énorme. Il meurt le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise, à l'âge de trente-huit ans. "Je le vois encore sur son lit étroit dans la petite mansarde, torturé par une douleur terrible. "N'y a-t-il personne pour m'ouvrir le ventre ?" Il faisait une chaleur étouffante dans la chambre, sous le toit". Et il n'y avait personne... Au matin, avant l'arrivée de "Théo, une dernière visite : celle de deux gendarmes. Plantés au pied du lit, courroucés, ils interrogent l'agonisant: pourquoi s'est-il suicidé ? D'où tenait-il son arme ? Vincent fume sa pipe, adossé contre les oreillers. Il répond, la voix calme, avoir agi comme il en était libre; les autres insistent, s'acharnent. Vincent regarde en silence, droit devant lui, ignorant les représentants de cette autorité à laquelle il échappe enfin. Ce livre a paru en 1983. Nouvelle édition préfacée par Chantal Thomas.

03/2014

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Droit

La justice belge, les bourreaux allemands et la Shoah

Les procès belges d'après-guerre menés contre les criminels de guerre allemands ont été perçus comme un échec. Le bilan de ces procès n'a pas répondu aux ambitions annoncées pourtant dès 1942 par le gouvernement en exil à Londres. L'idée qui s'est largement répandue est celle d'une justice qui n'aurait pas bien fait son travail et de magistrats qui se seraient montrés indifférents, voire insensibles, au sort infligé par l'occupant allemand aux Juifs de Belgique. La découverte d'archives judiciaires et l'analyse minutieuse du procès d'Otto Siegburg donnent une autre image de la justice belge. Ce chasseur de Juifs, qui a agi avec une brutalité et un acharnement inouïs, a été condamné pour crime contre l'humanité par le Conseil de guerre de Bruxelles dans un procès à rebondissements qui n'a pourtant pas fait jurisprudence. Par son analyse, Marie-Anne Weisers montre qu'il y a eu, au contraire, une volonté réelle de sanctionner les auteurs des crimes commis contre les Juifs. En remontant le cours de l'histoire du droit international jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'auteure examine l'évolution des décisions prises en matière de répression des crimes de guerre, d'abord par les Alliés, puis par le gouvernement et le Parlement belge après la Deuxième Guerre mondiale. Ces décisions politiques et juridiques ont par la suite placé les magistrats belges devant des situations insolubles. Le livre dévoile comment les membres de l'auditorat général se sont battus pour contourner les immenses difficultés auxquelles ils ont été confrontés et comment ils ont tenté de poursuivre les criminels de guerre allemands à la hauteur de la gravité des crimes commis.

05/2020

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Beaux arts

La lumière dans les arts européens. 1800-1900

Conçu pour aider à la préparation d’une des deux épreuves du capes d’art plastique, ce petit manuel se veut avant tout pédagogique, divisé qu’il est entre une approche thématique du traitement de la lumière dans l’art occidental au XIXe siècle et des commentaires d’une quarantaine d’œuvres, à titre d’exemple du propos développé. Ce dernier, après avoir exploré la dimension spirituelle et symbolique liée depuis toujours à la lumière, rappelle d’abord les notions de couleurs et de lumière, leur interaction, telles que l’Occident les a décrites et analysées de Goethe à Chevreul : avancés scientifiques qui ont eu, avec le néo-impressionnisme en particulier, plus d’une influence sur les artistes. L’expérience directe sur le motif, ou peinture de plein air, à partir du début du XIXe siècle, est étudiée ensuite en France et en Angleterre où elle a connu ses terres d’élection, puis au-delà de la quête atmosphérique conduite par un Constable, un Corot, à travers l’incidence de la lumière sur les formes, captée prioritairement par les impressionnistes. Trois chantres de cette dissolution lumineuse sont abordés à part entière : Turner, Whistler et Monet. La lumière a agi également comme un tropisme, attirant de manière irrésistible les artistes là où son pouvoir est sans limites : la Méditerranée et l’Orient. Après quoi un chapitre important est consacré à la lumière artificielle : l’action de la fée électricité sur l’art de Lautrec, Manet, Seurat, Degas, Menzel n’est qu’un aspect de l’irruption de la technologie dans les arts concernés par la lumière. Avec Daguerre, Talbot, puis Nègre et Le Gray, l’apparition de la photographie va connaître le développement que l’on sait.

09/2011

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Actualité et médias

Macron, le disrupteur. La politique étrangère d'un président antisystème

Critique de l'Otan en état de " mort cérébrale ", opposition violente au président turc Erdo?an, tentative de rapprochement avec la Russie... Après avoir réussi un blitzkrieg à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a voulu renverser l'échiquier international. Sous la Ve République, la politique étrangère est un domaine réservé du chef de l'Etat. Mais Emmanuel Macron a poussé à l'extrême cette particularité française au sein des démocraties. Adepte du pragmatisme et de l'efficacité, il a souvent agi seul, et a multiplié les coups en contournant les administrations, notamment le ministère des Affaires étrangères, et en s'appuyant sur de petites équipes ad hoc. Les résultats de cette méthode sont mitigés. Il a scellé la réconciliation avec le Rwanda et fait bouger les lignes en Afrique ; il a aussi donné une nouvelle impulsion à l'Europe, malgré les désaccords profonds avec l'Allemagne. Mais la politique de rapprochement avec la Russie a été un échec ; la France s'est aliéné une partie des pays d'Europe centrale et orientale, et n'a pas réussi à reprendre la main au Moyen-Orient. La plupart de ces revers sont dus au fait que la France ne peut plus, seule, exercer son influence dans le monde. C'est la principale faiblesse d'Emmanuel Macron : ne pas savoir s'appuyer sur ses partenaires pour créer du consensus. Alors que la France vient de prendre la présidence de l'Union européenne, c'est surtout sur son bilan européen qu'il sera jugé. Et l'histoire n'est pas encore écrite. Une analyse passionnante de la politique étrangère d'Emmanuel Macron, bourrée d'anecdotes, de révélations et d'entretiens, notamment avec le président lui-même.

01/2022

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Histoire de France

Une juvénile fureur. Bonnier de la Chapelle, l'assassin de l'amiral Darlan

Le garçon qui tua l'amiral Darlan L'amiral Darlan, ancien chef du gouvernement de Vichy, haut-commissaire de la France en Afrique, est assassiné à Alger, le 24 décembre 1942, par Fernand Bonnier de la Chapelle, fusillé le surlendemain. Le nom du meurtrier se retrouve au détour de tous les ouvrages traitant des événements de la Seconde Guerre mondiale. Il est le prototype de l'illustre inconnu qui, agent supposé inconscient d'un complot qui le dépasse, entre abruptement dans l'Histoire pour en sortir aussitôt. De fait, que sait-on de lui ? Il avait 20 ans. On dit qu'il aurait appartenu aux Chantiers de la jeunesse ou aux Corps francs d'Afrique. On répète qu'il était royaliste - sa particule semble corroborer ces opinions monarchistes. Seulement, Fernand Bonnier de la Chapelle n'appartenait plus aux Chantiers de la jeunesse et il n'a jamais fait partie des Corps francs d'Afrique. Sa particule n'est qu'un leurre et " dans ses veines, écrira son père, ne coulait que le sang rouge des vrais républicains ". Issu d'une famille aventureuse, mais éduqué au sein d'une bourgeoisie fortunée et progressiste, Fernand Bonnier de la Chapelle n'eut, à partir de la défaite de 1940, qu'un rêve : partir en Angleterre pour se battre et faire quelque chose de grand. Un rêve sans cesse empêché qui devait le conduire à rencontrer tout autrement sa destinée, la veille de Noël 1942. A l'aide d'archives totalement inédites, Bénédicte Vergez-Chaignon, tenant son public en haleine de bout en bout, retrace pour la première fois le parcours de celui dont le général de Gaulle écrivit qu'il avait agi soulevé par une " juvénile fureur ".

09/2019

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Psychologie, psychanalyse

1914-1918, Françoise Dolto, veuve de guerre à sept ans

A l'heure où s'achève le centenaire de la Première Guerre mondiale, deux historiens se penchent sur le destin d'une petite fille extraordinaire née en 1908 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Cette petite fille, c'est Françoise Marette, "Vava" pour les intimes, et elle deviendra Françoise Dolto, la psychanalyste qui a changé le regard que nous portons sur l'enfance. Comme beaucoup d'enfants nés peu avant le conflit, Françoise vit la guerre de loin, repliée à Deauville en compagnie de ses frères et soeur et de leur gouvernante. A six ans, déjà épistolière de talent, elle multiplie les missives à tous les membres de sa famille. Ainsi, dit Manon Pignot, historienne de l'enfance, dans sa délicate analyse, "la guerre a fourni à cette petite fille incroyablement curieuse un contexte inattendu d'expression et d'intelligibilité du monde" qui est à l'origine de sa vision révolutionnaire de l'enfance. L'implication de l'enfant s'intensifie quand elle entretient avec Pierre Demmler, son oncle de vingt-huit ans, une intense correspondance et se considère, encouragée par ia famille, comme la fiancée et la future épouse du jeune capitaine. La mort au front, le 10 juillet 1916, de Pierre Demmler, fait de la jeune promise "une veuve de guerre à sept ans". Yann Potin, en historien et analyste des archives familiales, ouvre pour nous enveloppes et albums conservés par Françoise et la famille, interroge "la manière dont le deuil se cristallise, se fixe sur le papier, par les images, mais aussi se transmet malgré nous, par le truchement de la vie matérielle propre d'autant de petits reliquaires affectifs". Ainsi, l'expérience enfantine de la Grande Guerre a vraisemblablement nourri la pensée révolutionnaire de Françoise Dolto psychanalyste quand il s'est agi, plus tard, de soigner des enfants.

10/2018

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Droit constitutionnel

Le droit public interne face aux spécificités du nucléaire civil

Le thème du nucléaire est l'un des plus clivants dans le débat public. L'étude que propose cet ouvrage est celle des règles régissant le fonctionnement de l'Etat, telles qu'elles s'appliquent à l'électronucléaire ou qu'elles prennent en compte ses enjeux si particuliers. Les contributions, toutes rédigées par des spécialistes de droit public, devraient conduire le lecteur à mieux comprendre le droit applicable au nucléaire civil français. Cet ouvrage est la publication augmentée des actes d'un colloque qui s'est déroulé en deux parties. Le 10 février 2021, à l'Université de Bordeaux, le CERCCLE (Centre d'Etudes et de Recherches Comparatives sur les Constitutions, les Libertés et l'Etat) a organisé une première séance de réflexion sur la manière dont le droit constitutionnel peut s'adapter aux spécificités du nucléaire civil. Il s'est alors agi de voir comment les décisions sont prises au sommet de l'Etat, en étudiant les liens entre l'Autorité de sûreté nucléaire et le Gouvernement, le rôle du Président de la République, et en évaluant la possibilité de recourir au référendum. L'étude s'est ensuite focalisée sur la manière dont ces décisions peuvent être contrôlées par le Parlement, le Conseil constitutionnel et la Cour des comptes. Le 3 mars 2021, à l'Ecole de droit de l'Université Clermont Auvergne, le CMH (Centre Michel de l'Hospital) s'est interrogé sur la façon dont le droit administratif fait lui aussi face aux particularités du nucléaire civil (au regard de la démocratie locale, de la protection de l'environnement, des lois du service public, ou du recours à des prestataires et à la sous-traitance), puis sur les enjeux qu'il devra prendre en compte dans ce domaine (démantèlement des centrales nucléaires, sécurité des installations et financement public de la filière).

11/2022

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Littérature étrangère

Octobre

Mercia Murray est une femme de cinquante-deux ans qui vient d'être quittée. Nous le savons, elle aussi, d'ailleurs, cette situation pour le moins banale équivaut à une forme de mort... Son coeur est en mille morceaux, elle verse un nombre incalculable de larmes et se repasse chaque geste, chaque mot prononcé sur le moment en quête d'une ambiguïté possible. Cela ne révèle aucun indice qui aurait pu lui échapper... L'homme qui a parlé et agi n'était pas le Craig qu'elle connaissait, c'est un inconnu. Ce qui devrait signifier que son chagrin a quelque chose d'irréel, sauf que cela n'empêche pas les larmes de couler et son coeur d'exploser. Effondrée, Mercia s'interroge. Professeur de littérature à l'université de Glasgow, elle vient de loin, d'Afrique du Sud. Métisse, née sous le régime de l'apartheid, elle a eu un parcours exemplaire, fait de brillantes études, obtenu un poste prestigieux. Est-ce à cause de ses origines, de sa couleur de peau, que Craig est parti ? Lui qui, elle l'apprend vite, va avoir un enfant d'une jolie Ecossaise blonde. Alors, où est sa place ? Sa vraie place ? On est en octobre, l'automne en Ecosse, le printemps «au pays» - mais est-ce encore tout à fait le sien ? Recevant une lettre de son frère qui ressemble à un appel au secours, elle décide de repartir au moins pour une longue visite, de renouer avec ses racines. De trouver où elle peut se dire vraiment «chez elle». Mercia ira d'espoirs en déconvenues, de découvertes en interrogations, un peu à l'image de cette Afrique du Sud qui se cherche encore, entre progrès, certes, mais aussi flambées de violence.

09/2015

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Littérature française

Petit traité du racisme en Amérique

Dans ce livre, le premier qu'il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d'habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d'organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : " On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n'est qu'avec les nuances qu'on peut avancer sur un terrain si miné". Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l'on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain. " Mépris " , " Rage " , " Ku Klux Klan " alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l'inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l'auteur de La Case de l'oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s'achève sur une note d'espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. " Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! "

01/2023

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Philosophie

Conscience tragique. Penser le néant, vivre de rien

La pensée tragique traverse l'irréductible déchirure de l'homme, considérant, outre les tourments auxquels il est exposé, sa vocation, comme celle de toute chose, à la mort et à l'oubli. Décidée à cheminer loin des rivages consolants, unetelle pensée se recommande, selon Clément Rosset, d'une logique du pire, s'efforçant d'appréhender le réel dans sa présence singulière et chaotique, où chaque existence, émergence hasardeuse et éphémère, n'est arrimée à rien. Nous avons tenté de repérer les points d'impact de cette logique. Il s'est agi tout d'abord de penser l'épreuve de la condition humaine : découverte de celle-ci sous son jour précaire, l'enracinant au sein du réel destructeur. Nous avons envisagé ensuite les implications de cette traversée première, interrogeant la possibilité du suicide et celle de l'approche religieuse de notre destin. Si l'idée du suicide représente un important sas de liberté pour l'existant, la pensée tragique ne prône pourtant pas le passage à l'acte, celui-ci constituant, au fond, une tentative de neutralisation de la mort, plutôt qu'un véritable affrontement de notre finitude. Elle ne s'inscrit pas, non plus, dans la perspective de la foi religieuse, y discernant, quelle que puisse être la profondeur de son inspiration, une façon d'éluder l'impact de notre mortalité intime et la dureté de notre présence au monde. Dès lors, avons-nous essayé de cerner les contours d'une sagesse tragique. Invitation à un accueil sans partage de la totalité tragique du réel, sollicitant une attention aiguë à l'instant présent, reconnaissant aussi dans l'humour et dans la joie, plus encore, l'écho gracieux d'une capacité de jubilation à même de résister à la peine.

03/2019

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Histoire internationale

Un officier supérieur suisse dans la SS. Johann Eugen Corrodi (1897-1980)

En juin 1941, un officier supérieur de l'armée suisse traverse clandestinement la frontière pour rejoindre les armées allemandes. Le Biennois Johann Eugen Corrodi (1897-1980), commandant d'un bataillon jurassien, s'engage sous un faux nom dans la Waffen-SS. Il en deviendra le Suisse le plus haut gradé. Admirateur d'Hitler et de son régime, Corrodi a pour ambition de faire une grande carrière militaire. Il l'achèvera comme bras droit du commandant de la Waffen-SS en Italie avant de revenir en Suisse en mai 1945. Un tribunal militaire le condamne à deux ans et demi d'emprisonnement. Militaires et civils dénoncent une peine jugée scandaleusement clémente. Quelles ont été les motivations de l'officier supérieur, ses liens avec les milieux nationaux-socialistes suisses ? Qu'a-t-il réellement fait dans la Waffen-SS, sur le front de l'Est d'abord, en Italie ensuite ? Comment expliquer une peine largement inférieure à celles prononcées par contumace durant la guerre ? Pourquoi n'a-t-il pas été condamné pour trahison ? Ces questions sont longtemps restées sans réponse. Ce livre s'attache à les éclaircir, sur la base de documents suisses, mais aussi étrangers. Il s'efforce constamment d'établir si ce parcours est représentatif ou non de ceux des centaines d'autres Suisses qui se sont engagés au service d'Hitler. L'histoire de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale comprend aussi celle de ces Suissesses et Suisses qui - comme Johann Eugen Corrodi - ont agi pour le Troisième Reich, de celles et ceux qui - comme Maurice Bavaud à Berlin - ont été mis à mort par lui et de celles et ceux qui - comme Carl Lutz à Budapest - ont oeuvré en faveur de ses victimes.

10/2018

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Littérature française

L'herbe d'oubli

"Faire ses comptes, se mettre en règle, chercher à savoir qui on est, et ce que l'on pense, trouver son ordre et s'y maintenir, combien de fois au cours de ma vie ne me suis-je pas dit qu'il ne pouvait s'agir d'autre chose, que tant que cette entreprise n'aurait pas été menée à bonne fin, il n'y aurait rien de fait ni rien qui vaille, que je ne ferais que persévérer dans la confusion et vivre dans la suite de moi-même, c'est-à-dire en acceptant tout ce que je refuse. Combien de fois n'ai-je pas pensé que j'allais me mettre en route, mais sans aller jamais bien loin, repris dans les pièges de la facilité, d'une certaine paresse peut-être, soumis, toujours hanté par le soupçon que rien n'est jamais comme on croit, que tous les problèmes ne sont pas faits pour chacun et qu'il ne faut pas se laisser tenter au-dessus de ses forces. Faire ses comptes c'est aussi chercher à revoir comme à travers un kaléidoscope, s'efforcer de remettre en ordre les pages d'un livre disloqué tout en sachant qu'il en manquera beaucoup, se demander sur ce qui s'est passé à telle ou telle période : comment était-ce ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Pourquoi ? Comment ai-je agi à ce moment-là ? Envers moi-même, envers les autres ? Se peut-il que l'on s'habitue à soi-même ? Que jusque dans la vieillesse on vive avec ses erreurs et ses remords comme avec ses maladies, qu'on finisse par se passer bien des choses ? Oui, mais on sait. Pour ce qui a compté il n'y a pas de prescription. " Louis Guilloux.

10/1984

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Beaux arts

La ville européenne au XXIe siècle. En finir avec la ville empirique, la Charte d'Athènes et la fracture sociale

La forme urbaine, socle des pratiques sociales, autorise ou interdit. L'intérêt général, le vécu du citoyen, son approbation spatiale des lieux publics, se construisent là. Là, dans l'équilibre des polarités, une complexité organisée, la gestion ordonnée des mixités, la diversité de l'habitat, la pérennité des équipements, la fluidité des déplacements, la production urbaine est l'expression de valeurs historiques, culturelles, esthétiques et économiques. Les difficultés de l'urbanisme européen sont certainement le résultat d'une méconnaissance, voire d'un mépris, vis-à-vis des réalités urbaines qui ont jalonné son histoire, son élaboration civilisationnelle, ses aspects anthropologiques. Nous savons que c'est l'ensemble des entités urbaines qui sont concernées. La complexité et la mixité sont invoquées, antinomiques de simplification opérationnelle et de sectorisation, sont des données primordiales de la production urbaine. Sans elles, l'idée d'équilibre des territoires n'est qu'un leurre, qu'une abstraction impossible à concrétiser. C'est de ce concept que dépend la qualité urbaine qui repose sur les échanges, la rencontre, la porosité interquartiers, l'association des activités et de l'habitat. Or, depuis soixante-dix ans, nous n'avons cessé de nous éloigner de ces principes, en suivant, consciemment ou non, des idées rationalistes, notamment celles de la Charte d'Athènes, pour lesquelles la morphologie bâtie, les distributions foncières et viaires, ne sont que des éléments secondaires de la forme urbaine et de ses répercussions sociales. Cette réflexion, fil conducteur de nos recherches, nous a permis de déterminer les points d'incompatibilité entre deux systèmes urbains antagonistes. Nous les avons appelés "invariants". Il s'est agi alors d'en préciser le contenu morphologique et sociologique, leur périmètre d'efficacité et d'interdépendance avec les autres fonctions urbaines afin de porter une visions générale sur les actions à mener pour revaloriser la Ville et les lieux de la cohésion sociale.

09/2019

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Histoire de la médecine

Face aux épidémies. De la peste noire à nos jours

En 2020, l'explosion de la pandémie de Covid-19 a bouleversé les sociétés En 2020, l'explosion de la pandémie de Covid-19 a bouleversé les sociétés contemporaines. Nombre de réactions qu'elle a suscitées et de réponses qui lui ont été apportées ont fait écho à l'histoire longue de la confrontation. En 2020, l'explosion de la pandémie de Covid-19 a bouleversé les sociétés contemporaines. Nombre de réactions qu'elle a suscitées et de réponses qui lui ont été apportées ont fait écho à l'histoire longue de la confrontation des hommes aux grandes épidémies. De la Peste noire du XIVe siècle au VIH/sida de notre époque, en passant par la variole, le choléra ou la grippe, les collectivités ont subi les épidémies, souffert de leurs atteintes, craint leur retour. Elles leur ont donné du sens et tenté de les comprendre ; elles ont protégé, soigné et pris en charge les victimes ou, au contraire, les ont mises à l'écart ; elles ont agi politiquement et développé des stratégies de défense sanitaire. C'est aux permanences et aux transformations profondes de cette confrontation des sociétés aux épidémies de leur temps que les Archives nationales consacrent une exposition d'envergure. Celle-ci présente le très riche patrimoine documentaire et iconographique qu'engendrent les attitudes et les modes d'action des individus et des collectivités face à l'irruption brutale de ces grands phénomènes pathologiques. Cet ouvrage richement illustré, qui met en valeur une grande variété de documents issus des fonds des Archives nationales et d'autres institutions patrimoniales, s'appuie sur les renouvellements récents de l'histoire des épidémies, exposés à un large public par les spécialistes français les plus reconnus.

10/2022

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Littérature française

Les cent jours. Volume 1

La révolution du 20 mars formera, sans doute, l'épisode le plus remarquable de la vie de Napoléon, déjà si féconde en événemens surnaturels. Mon intention n'a point été d'en écrire l'histoire : cette noble tâche est au-dessus de mes forces ; j'ai voulu seulement mettre Napoléon en scène, et opposer ses paroles, ses actions et la vérité, aux assertions erronées de quelques historiens, aux mensonges de l'esprit de parti et aux outrages de ces écrivains de circonstance habitués à insulter, dans le malheur, ceux qu'ils ont honorés dans la prospérité. Jusqu'alors, on n'avait pu s'accorder sur les motifs et les circonstances qui avaient déterminé l'Empereur à quitter l'île d'Elbe. Quelques personnes supposaient qu'il avait agi de son propre mouvement ; d'autres, qu'il avait conspiré avec ses partisans la perte des Bourbons. Ces deux suppositions étaient également fausses. On apprendra avec surprise, avec admiration peut- être, que cette étonnante révolution fut l'ouvrage inoui de deux hommes et de quelques mots. La relation du colonel Z, déjà si précieuse par les révélations qu'elle renferme, nous paraît devoir fixer sous d'autres rapports l'attention du lecteur. En l'étudiant soigneusement, on y découvre le type des défauts, des qualités, des passions, qui, confondus ensemble, forment le caractère, si plein de contrastes, de l'incompréhensible Napoléon. On l'aperçoit tour-à-tour défiant et expansif, ardent et réservé, entreprenant et irrésolu, vindicatif et généreux, libéral et monarchique. Mais on voit dominer par-dessus tout, cette activité, cette force, cette chaleur d'âme, ces inspirations brillantes et ces déterminations soudaines qui n'appartiennent qu'aux hommes extraordinaires, qu'aux hommes de génie.

02/2023

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Littérature française

Les cent jours. Volume 2

La révolution du 20 mars formera, sans doute, l'épisode le plus remarquable de la vie de Napoléon, déjà si féconde en événemens surnaturels. Mon intention n'a point été d'en écrire l'histoire : cette noble tâche est au-dessus de mes forces ; j'ai voulu seulement mettre Napoléon en scène, et opposer ses paroles, ses actions et la vérité, aux assertions erronées de quelques historiens, aux mensonges de l'esprit de parti et aux outrages de ces écrivains de circonstance habitués à insulter, dans le malheur, ceux qu'ils ont honorés dans la prospérité. Jusqu'alors, on n'avait pu s'accorder sur les motifs et les circonstances qui avaient déterminé l'Empereur à quitter l'île d'Elbe. Quelques personnes supposaient qu'il avait agi de son propre mouvement ; d'autres, qu'il avait conspiré avec ses partisans la perte des Bourbons. Ces deux suppositions étaient également fausses. On apprendra avec surprise, avec admiration peut- être, que cette étonnante révolution fut l'ouvrage inoui de deux hommes et de quelques mots. La relation du colonel Z, déjà si précieuse par les révélations qu'elle renferme, nous paraît devoir fixer sous d'autres rapports l'attention du lecteur. En l'étudiant soigneusement, on y découvre le type des défauts, des qualités, des passions, qui, confondus ensemble, forment le caractère, si plein de contrastes, de l'incompréhensible Napoléon. On l'aperçoit tour-à-tour défiant et expansif, ardent et réservé, entreprenant et irrésolu, vindicatif et généreux, libéral et monarchique. Mais on voit dominer par-dessus tout, cette activité, cette force, cette chaleur d'âme, ces inspirations brillantes et ces déterminations soudaines qui n'appartiennent qu'aux hommes extraordinaires, qu'aux hommes de génie.

02/2023

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Télévision, radio

Histoire sexuelle des séries américaines. Des années 1990 à nos jours

Si les séries américaines possèdent une longue histoire, la sexualité de leurs protagonistes reste assez méconnue et peu étudiée en langue française ou anglaise. Depuis la fin des années 1990, période à laquelle les chaînes du câble américain se sont mises à produire leurs propres séries originales, les représentations sexuelles ont pourtant pris une tournure plus franche pour les protagonistes de fiction sérielle. Cela a poussé les chaînes non payantes à faire preuve de plus d'audace (dans le cadre qui leur était imposé), et incité les plateformes de streaming à se mettre sur les rangs pour montrer d'autres corps et explorer d'autres sexualités. Que ce soit par l'homosexualité, l'onanisme, le sexe oral, la montée du désir, la jouissance ou les sex toys, les séries américaines ont largement enrichi leur "palette" sexuelle au cours des trois dernières décennies (même si certains tabous restent particulièrement tenaces). Cet ouvrage retrace l'histoire sexuelle des séries américaines en deux étapes. La première, diachronique, s'intéresse à l'évolution des représentations sexuelles et des discours qu'elles laissent transparaître, entre conformisme et quête d'émancipation, conservatisme et mise à distance des postulats les plus réactionnaires. De façon plus synchronique, il convient également d'étudier la manière dont les séries américaines se sont accommodées et, parfois, adaptées aux séismes de l'histoire contemporaine. Du déclenchement de l'affaire Weinstein à la création du mouvement #MeToo, de la prise en compte de la pornographie au rejet de l'organique par la science-fiction hollywoodienne, de profondes mutations se sont imposées à la télévision américaine au cours des dernières années, en particulier quand il s'est agi de mettre en scène l'intimité de personnages de fiction. Mais une chose est sûre : ces derniers n'ont pas renoncé aux plaisirs de la chair. ///// 390 photogrammes en couleur des séries /////

01/2024

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Ouvrages généraux et thématiqu

Histoire politique des colonnes infernales. Volume 1, Avant et après le 9 Thermidor

Pourquoi les " colonnes infernales " ? Pourquoi les guerres de Vendée ? Qui donnait les ordres ? Les crimes et les massacres ne sont pas le projet fou d'un général sadique, répond Jacques Villemain, mais bien l'aboutissement d'un projet politique. Il fallait rayer de la carte une région entière. L'histoire militaire de l'expédition des " colonnes infernales " a été faite à de nombreuses reprises, égrenant la liste des massacres et des atrocités commises par les troupes de Turreau : environ 40 000 morts, essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards, y compris républicains, de la fin janvier à la mi-mai 1794. Jacques Villemain reprend l'enquête pour faire l'histoire politique des colonnes infernales. Leur expédition ne fut pas le projet fou d'un général sadique et barbare qui aurait agi " dans le dos " du Comité de salut public parisien et de ses figures marquantes s'agissant de la politique menée en Vendée, Robespierre, Carnot et Barère. Elle fut au contraire l'aboutissement d'un projet politique d'éradication de cette région dont la population refusait obstinément la levée en masse, la constitution civile du clergé et le renoncement à son mode de vie traditionnel. Ce soulèvement populaire dénonce à lui seul l'imposture d'un gouvernement parisien qui ne règne que par la Terreur, au nom de promesses de liberté et d'égalité que son action quotidienne dément. Jacques Villemain montre la longue maturation puis la mise en oeuvre méthodique, à tous les échelons du gouvernement révolutionnaire, de ce projet politique. De la Convention et du Comité de salut public à Paris jusqu'aux militaires sur le terrain en passant par l'échelon politico-militaire que sont les " représentants en mission ", c'est tout le personnel politique et militaire révolutionnaire qui a voulu cette expédition restée tristement célèbre.

12/2023

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Littérature étrangère

Littérature du Niger. Rencontre, volume 1

Ce volume présente des entretiens réalisés en 1990 avec cinq auteurs du Niger. Le premier écrivain appartient à la génération des années 1920 : le docteur vétérinaire Kélétigui Mariko, qu'on peut situer, d'une certaine manière, dans le sillage de Boubou Hama tant par la diversité de ses préoccupations que par son écriture. Mamani Abdoulaye et Idé Oumarou, eux, sont nés dans les années 1930 et eurent tous deux un destin politique dont ils forment les figures opposées : Mamani Abdoulaye, syndicaliste puis député, dut subir, après l'indépendance, un long exil de quatorze années et, après son retour au pays, un emprisonnement : sa poésie, son roman, son théâtre et ses nouvelles reflètent cet itinéraire difficile. Idé Oumarou, à l'inverse, a suivi une voie qui l'a mené, après le monde de l'information, à devenir ministre puis Secrétaire général de l'OUA. L'un et l'autre honorent le Niger, mais de façon contrastée puisqu'ils illustrent l'envers et l'endroit de la carrière politique. Si les trois premiers auteurs produisent leurs textes en français, il n'en va pas de même pour les deux suivants qui s'expriment dans les langues nationales : Yazi Dogo, enseignant, est né dans les années 1940 et il s'est fait connaître de tout le Niger par son théâtre en haoussa ; la télévision qui a diffusé, des années durant, ses pièces drôles et satiriques, lui a donné une grande audience. Quant à Hawad, poète provocateur né dans les années 1950, toute sa production littéraire s'opère en tamasheq et s'écrit en tifinagh, de telle sorte qu'elle n'est connue du grand public que par des traductions en français - sans compter qu'une partie de son oeuvre relève de la calligraphie (devenue depuis furiographie). La pensée nomade est au coeur de sa réflexion et de son art. La dernière partie est consacrée à l'écriture de la poésie d'Ibrahim Issa, né en 1929 et mort en 1986. Puisqu'il n'était plus possible de s'entretenir avec lui, on a cherché à montrer qu'il était soucieux de la forme en mettant en relief les corrections qu'il avait apportées à ses textes poétiques.

11/2010

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Littérature française

Le Labyrinthe du caméléon

Andréas, après un rêve prémonitoire, rencontre à La Paz un mystérieux chaman, qui lui révèle qu'il fut jadis Luna, prêtresse d'un temple de la Lune, sur le lac Titi-kaka, l'amante de Fils de Inti. A Cuzco, la réalité de cette existence se confirme. La certitude absolue s'impose lorsque Andréas, avec sa compagne Noémie, visite le Temple du Soleil, puis le Temple de la lune, sur les îles du lac. Des coïncidences troublantes lui prouvent qu'ils se croisèrent dans maintes autres incarnations. Ainsi fut-il Iljir, gitan amoureux de la belle Sûrya, indienne qui fut jadis Fils de Inti. Iljir dut fuir le continent indien et partit avec toutes les tribus gitanes dans la grande migration qui les mena jusqu'en Andalousie. Mais il mourut en chemin du chagrin qui fut le sien en abandonnant Sûrya. Alors il découvre que tous les pays où il a vécu ou qu'il a visités dans cette existence, il les a connus en d'autres temps et qu'il y a toujours croisé les mêmes personnes qu'il connaît maintenant... Et le roman nous mène tour à tour dans les forêts froides de Russie où il fut moujik, dans la France du Moyen Age où il fut proxénète. Parti enseigner au Bénin, il découvre la certitude d'avoir vécu dans ce royaume, d'y avoir été réduit en esclavage et déporté dans les bayous de l'embouchure du Mississipi et de là dans l'île de Karukera, l'actuelle Guadeloupe. Et maintes autres aventures surprenantes, maints événements dramatiques au cours desquels il croisa Sûrya, Noémie et d'autres personnes encore : son actuelle épouse Carmen, qu'il connut jadis en Grèce, le Cheik au turban vert connu à la mosquée de Cordoue, Axelle la yoruba blanche dont il fut le frère sous le nom de Yago, Astrid qui fut sa compagne lorsqu'il était chamelier berbère... Et d'autres personnages hauts en couleur. Jusqu'à la métamorphose finale, le baptême de l'Eau et du Feu, enfin l'ouverture de la Porte du Soleil...

09/2013

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Littérature française

Je suis capable de tout

Le roman s'ouvre sur le premier chapitre d'un manuel de Développement Personnel, Mental coaching (ma méthode mes succès), où Paul Béranger entremêle théories du mieux-être, exercices à réaliser soi-même et péripéties qui ont conduit cet athlète olympique à devenir le plus célèbre consultant en remise en forme psychique du monde. C'est dans ce best-seller que Julie est plongée, tout en prenant le soleil sur une plage naturiste de l'île du Levant. Fraîchement divorcée, la plantureuse quadra espère trouver dans ce traité d'initiation au bonheur de quoi reprendre sa vie en main. A mesure que Julie répète les mantras tautologiques du livre-miracle, elle en oublie la présence de sa fille unique, Necko. L'adolescente au physique plutôt ingrat semble elle aussi en pleine lecture. Elle dévore le premier volume de Bad Lovers Hackers, un manga yaoi (réservé aux filles) aux allures de romance entre jeunes héros du même sexe (masculin). Captivée par ces amours androgynes, elle entame le deuxième puis le troisième album. La deuxième partie du roman va permettre à ces deux personnages féminins de confronter leur bulle de lecture à l'immédiate réalité. Pour Julie, c'est à travers la rencontre enchanteresse avec un certain Giacomo. Mais l'érotisation de leur escapade prendra bientôt un tour inquiétant... Restée seule sur la plage, Necko a fini le quatrième tome. Approchée par une bande de jeunes Marseillais en quête d'aventure, elle outrepasse sa timidité naturelle pour entamer avec eux une partie de beach volley. Profitant de ce moment de liberté sans surveillance maternelle, Necko apprend l'art du flirt distancié à ses nouveaux amis, avant de les soumettre tour à tour au bon plaisir de ses baisers... A travers ces deux lectrices en métamorphose estivale, Frédéric Ciriez ausculte le trouble fantasmatique d'un bovarysme très contemporain. Illusion à l'eau de rose qui voudrait que pour accéder à la réalisation de ses désirs, il y ait besoin d'une méthode. Mettant en abîme les codes du Développement Personnel et du roman sentimental, l'auteur en préserve la légèreté, tout en déconstruisant, pour notre plus grand plaisir, les leurres de ces injonctions au bonheur et à la performance.

03/2016