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Leo Scheer

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Littérature française

Main courante Tome 6-7 : Le ciel peut attendre

"Journal de travail, une saison et deux. Tout y passe, ou presque : le tout-venant du travail (parenthèses qui doivent alléger les livres et y épargner les jeux de mots, c'est-à-dire les gammes du matin, à l'heure où Hugo faisait des vers). Journal ? Un compagnon encore plus fidèle qu'un chien. Aventures de bibliothèque : je ne voyage plus. Improbable journal de bord : mon navire est à l'encre. Mais je ne sais comment une espèce d'intranquillité du temps lui-même empêche le calme de la nuit : c'est sans doute que l'encrier remue et la main qui jamais ne dort doit suivre et de nouveau courir".

05/2019

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Beaux arts

Carré de ciel

"Je regarde des tableaux depuis mon enfance. Certains, au fil des années, ont rajeuni jusqu'à retrouver la fraîcheur de leur invention. Cette familiarité n'a pu devenir une science : je mêlais toujours un peu de moi-même à l'énigme que j'y découvrais. Je ne sais pourquoi, un jour, l'idée que les maisons peintes ne logeaient que des carrés de ciel m'a dicté ce livre. Sur quoi ouvrent ces fenêtres ? Un infini déguisé en une source naturelle ? Sur le vide dans lequel ces fictions sont suspendues ? La brèche d'un aquarium où notre idée d'une réalité viendrait flotter ? "

05/2019

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Beaux arts

Chardin

Tout comme, sur les tapis persans sans fleurs, la tulipe et la rose s'épanouissent pourtant et ravissent le regard bien qu'elles n'y soient pas reproduites sous une forme visible, tout comme, à Venise, on retrouve un écho de la perle et de la pourpre marine dans l'église Saint-Marc ; tout comme le plafond voûté de l'étonnante chapelle de Ravenne tire sa splendeur de l'or, du vert et du saphir de la queue du paon, bien que les oiseaux de Junon n'y prennent pas leur vol, de même le critique reproduit l'œuvre qu'il commente sur un mode qui n'est jamais celui de l'imitation, et dont une partie du charme pourrait vraiment consister dans le rejet de la ressemblance, et de cette façon il nous montre non seulement la signification de (l'œuvre) mais aussi son mystère.

05/2002

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Littérature française

Main courante Tome 2 : Novembre 1998 - 1er avril 1999

Suite discontinue du premier volume. Journal : mauvaises pensées, femmes fatales, la servante, évaporations en tous genres.

10/1999

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Littérature française

De quel tremblement de terre...

De ce tremblement de terre dont nous imaginions qu'il nous avait réellement mis au monde, je devinais que les maisons étaient désormais des écrans de papier à l'abri desquels nous saurions écrire, dessiner et laisser traîner le pinceau de l'aquarelle. Plus rien désormais ne devait être solide ni aucun corps survivre à la perpétuelle mort du Christ qui a fait tout le poème de notre enfance.

10/2010

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Littérature française

Recherches historiques et géographiques sur le Nouveau-Monde

Recherches historiques et géographiques sur le Nouveau-Monde, par Jean-Benoît Schérer,... Date de l'édition originale : 1777 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2020

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Littérature française

Les joueurs d'échecs

Reprenant au détail l'analyse systématique d'un tableau vénitien du XVIe siècle, Une partie d'échecs, le présent essai entend déplacer les grilles formelles d'une première publication. Ce travail de jeunesse avait donné lieu à un malentendu qui s'est nommé sémiologie des arts visuels. L'auteur était une ombre, il y manquait la chair, la peinture et la comédie des passions simulées, c'est-à-dire les raisons de notre attachement aux fictions. Ce livre-ci, à son tour, s'annule de lui-même : tout doit s'effacer. Le plaisir est la disparition de son objet, l'assurance de son évanouissement. L'objet d'élection ne meurt pas, il devient le passé. Seule la jouissance en est le présent.

04/2014

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Critique littéraire

Origine du crime

Désastres, guerre qui vit encore en nous, images détachées de notre vie, du temps ? Ce que nous avons vécu, ce dont nous ne parvenons à entreprendre exactement d'écrire le roman, doit-il perpétuellement demeurer inaccompli et inachevé jusque sur les images qui en perpétuent la mémoire ? Ce livre n'a peut-être d'autre sujet que celui-ci : il est destiné à contenir l'objet le plus fragile du monde, comme si toute notre science résidait cependant en lui. Le lien du passé serait ainsi, tour à tour, une chose et une signification : le lieu où nous revenons par fiction, hors de notre corps, et ce que nous traitons comme le plus étranger, le plus lointain : une partie et seulement la plus énigmatique de ce nous-même dont nous poursuivons l'imagination sous le travestissement habituel de souvenirs, d'époques et de mondes disparus. Est-ce parce que les sentiments éveillés sont devenus plus grands que les objets et que, dans cette composition nouvelle, nous ne parvenons à tracer leurs figures ?

10/1998

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Poches Littérature internation

Les Chiens du rideau de fer

Le couloir de la mort s'étirait à l'intérieur de la zone réglementée, un espace presque uniquement peuplé par des chiens, jalonné de miradors et de champs de mines, bordé de clôtures hérissées qui séparaient l'ex-RDA de l'Ouest libre. Atrocement isolés et attachés par leurs laisses à des câbles, ces chiens parcouraient leur tracé en plein soleil ou par grand froid, jusqu'à la folie. Dans le texte qu'on va lire, ils sont les représentants du territoire décrit et de l'animation qui lui fut propre, ce sont eux qui mettent à jour la mentalité politique qui y est associée, et qui se distingue par son enfermement, son repli, son besoin de surveillance, de répression, son étroitesse d'esprit nauséabonde. Ainsi que par une population de militaires de carrière orientée vers la formation de chiens de garde qui cherche à échapper à son ennui mortel par un affairisme occulte et quasi illicite. Et pourtant, dans cette société peu reluisante, le lecteur rencontre des personnes qui, seules ou entourées d'une famille, sont animées par des sentiments, des goûts et des dégoûts [...], bref, il s'agit là, en dépit de toute cette misère, d'un matériau romanesque voire dramatique. Et la façon proprement époustouflante dont Marie-Luise Scherer s'empare de ce matériau dépasse de beaucoup la portée d'un simple documentaire factuel. [...] Reste la question suivante : comment Marie-Luise Scherer est-elle parvenue à une connaissance aussi intime et exhaustive de cet univers ? Je pense qu'elle s'y est prise à la manière d'un naturaliste et d'un explorateur. Il est certes évident qu'un tel niveau de savoir est le fruit d'un vaste chantier de recherches, d'une fouille intensive, rendus possible à l'époque par le magazine pour lequel Scherer écrivait ses reportages littéraires hors normes, le Spiegel. Qu'est-ce qui, dans cette entreprise de longue haleine, a bien pu l'aiguillonner, la motiver ? C'est sa curiosité pour la VIE, accompagnée d'une insatiable soif de savoir. Et, dans ce cas précis, cela vient aussi de sa profonde compassion pour les chiens. Dans le domaine du reportage, Marie-Luise Scherer est reconnue comme un auteur de tout premier plan. Or il serait dommage de la cantonner dans les bornes de ce genre. Car sa prose incomparable outrepasse ce cadre, tant les histoires qu'elle puise dans le quotidien arborent les traits de la grande littérature.

11/2014

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Littérature française (poches)

Monsieur Teste à l'école

Ainsi Teste aurait été à l'école ? Non, du moins pas lui-même. Il a dû, comme il l'a toujours fait, emprunter le corps de quelqu'un d'autre. Le corps ou l'esprit écolier débrouillant sa grammaire dans des lectures. - Alors, pas d'enfance ? Non, il est né vieux - d'ailleurs avez-vous déjà vu vos fantômes enfants, à la mamelle, au berceau, à l'état de bébé ? Pas l'ombre d'un biberon dans cette vie - peut-être, après tout, un encrier, un encrier à tétine ? - Mais alors ? - il était le confesseur, non le professeur ; le confesseur avant la faute. Quelque chose, si j'osais, comme l'ombre avant le corps, ou bien un corps sans ombre - une machine ? - cet emploi d'autrefois qu'on nommait un répétiteur : "Répétez après moi !"

04/2013

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Littérature française

Le temps dont je suis l'hypothèse

"Quatrième tome du moi. Les deux volumes précédents, La Cause des portraits, De quel tremblement de terre..., avaient pour objet non les souvenirs dont peuvent se composer des récits ou s'esquisser des tableaux. Leur seul sujet est le temps dont je suis l'hypothèse provisoire ou, comme l'on voudra, le cobaye, l'essai expérimental. Cette vie mise en papier n'a pu être un roman. Elle est l'écriture irrégulière de ses passions."

01/2012

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Littérature française

La cause des portraits

Quelle est l'origine de la peinture en nous-même ? Ce livre est l'histoire de mon premier tableau.

05/2009

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Littérature étrangère

L'accordéoniste

Depuis la chute du Mur, les berlinois l'ont croisé en maintes circonstances : venu du Caucase, l'accordéoniste Kolenko joue la moitié de l'année dans les couloirs du métro, dans les grands magasins, sur les places... Quelle est son histoire ? Comment vit-il ? Que deviendra-t-il ? Dans ce récit en forme de portrait, l'auteur mène l'enquête et l'accompagne dans ses péripéties, se poste avec lui au coin d'un couloir glacial, ou dans le train qui le ramène, chargé de cadeaux, vers sa famille, jusqu'à sa ville natale. Dangers, tribulations, peines, espoirs. ruses et petits bonheurs, Kolenko est tout à la fois un migrant moderne, un artiste de la vie au jour le jour et un merveilleux spécimen du people russe confronté aux bouleversements du vieux bloc soviétique. Ici, tout est vrai, et tout est littérature. On dirait même que tout est musique, tant Marie-Luise Scherer compose avec finesse cette partition pleine de complicité.

03/2010

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Beaux arts

Lumière du Corrège. "Le mariage mystique de sainte Catherine"

Ce livre est un jeu. Ou bien le célèbre tableau du Corrège, Le Mariage mystique de sainte Catherine, est pris dans un jeu. Tout autrement qu'un travail d'érudition ou de commentaire, ce texte-ci tente d'organiser quelque chose du tableau. La scène, son foyer, sa périphérie ; la rêverie ou l'ironie associées aux figures. Mais tout autant qu'une critique ou une histoire érudites, c'est avec les mêmes éléments comptés que le tableau fait ici son jeu, sa parodie, son second montage. Des figures et des détails déjà disposés en constellation ; le jeu ou la parodie n'enfreignent pas de règles : ils les certifient au contraire. Ils testent simplement une limite de pertinence dans les emplois de théâtre. C'est une même monade qui parle plusieurs langues. Mais le jeu ? C'est le désespoir de l'écolier qui voulait faire son tableau. Delacroix, par exemple, a refait ce tableau. Qu'a-t-il vu ?

10/1999

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Beaux arts

Polyxène et la vierge à la robe rouge

«J'ai, pendant quelques mois, rêvé sur les figures peintes d'un vase grec du British Museum représentant le sacrifice de Polyxène sur la tombe d'Achille, à la fin de la guerre de Troie. Qu'est-ce que l'amour d'une enfant ? Quelque chose comme imaginer la douleur sans cri de poissons prisonniers d'un aquarium. Et que vient faire le désir mêlé à la pitié dans les larmes d'amour du profanateur ? Images de dévotion ici enchaînées : le corps de Polyxène poussée à l'abattoir par sa mère, jeune vierge à la robe sanglante méditant la naissance de son enfant tragique, jeune geisha déflorée par ses soeurs. Voilà sans apprêt de religion l'effroi répété qui bat comme un coeur dans le désir. Polyxène est devenue, à tel moment, le nom des femmes aimées. Je lui demandais son innocence et son âme cependant s'est exhalée. Le premier sang jeté comme une goutte dans l'océan n'est rien d'autre en sa couleur qu'une larme d'impuissance. Je voulais, comme me baignant à une fontaine, non ce corps ni cette âme fraîche mais l'innocence dont en elle j'imaginais la source.»

05/2002

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Beaux arts

Le peintre imaginaire. Livret d'une Maison de Peinture

Est-ce l'idée d'entrer dans un livre comme dans une maison , dans une galerie de tableaux, un musée très peu imaginaire ? Les œuvres mises côte à côte réorganisent par sympathie, malice ou naïveté des musées bien réels, agencent des souvenirs, ravivent des liens d'émotion, d'intérêt, des interrogations ; elles sont prises dans le déroulement d'une espèce de scénario et, tout autrement que dans une histoire de l'art, dans un temps très particulier ; voici le livre comme une demeure aux cloisons de papier. Voici cette maison dans laquelle les corps, les gestes, les couleurs, les suggestions de douceur, de regret, le calme des jeux de l'amour, les aventures de la lumière à travers les époques, les déguisements et cette perpétuelle instabilité de la peinture par laquelle les corps changent de forme, la lumière de nature, où la plante rampe comme le temps, où les soleils se sont couchés comme des paysages, la peau fermée comme un ivoire, aérée comme un tissu, animée comme un essaim d'atomes ; plages infinies où l'on marche en armure ; poids suspendu sur un ciel de bitume et qui s'élève incompréhensiblement comme une pensée, azur de plumes où sont épinglées des girouettes d'oiseaux dansants, dentelle des frondaisons qui tiennent en leurs mains le balancement d'une couleur rose comme l'instant d'une facilité du bonheur ; et quelquefois, le percement du cœur parce qu'une chose est là comme la visage d'un souvenir ou un corps aimé.

10/2005

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Littérature française

Main courante Tome 5 : Squelettes et autres fantaisies

Saison cinq sur le même scénario. Ce qu'est un journal. Le travail : de la nécessité d'oublier. Sur quelle musique dansaient les morts ? Scénario de l'Europe à la fin du Moyen-Age : mise en scène dramatique de la naissance de l'Europe. Amitiés. Vanités. La vie comme elle coule. Un importun festival. Roland Barthes un peu. Mon testament.

04/2016

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Religion

L'Hostie profanée . Histoire d'une fiction théologique

Le Moyen Âge latin a inventé une histoire. Après avoir mis au point la formule rituelle et théologique du rapport des hommes à Dieu (forme de la messe, signification du sacrifice : la présence du Christ sur l'autel et sa communion aux fidèles), un scénario est inventé qui montre le Christ outragé dans son sacrement, livré à l'ennemi théologique et mis à mort. Il faut donc de nouveau que des chrétiens livrent le corps du Christ à ses bourreaux. Tel est le sens de cette histoire qui nourrira pendant des siècles l'hostilité de l'Europe latine à l'égard de toute religion qui conteste les fondements mystiques de son idéologie : toute opposition, théologique ou simplement rituelle, à la forme de la religion de l'Europe latine est immédiatement notée d'hérésie. Les " erreurs " (toujours orientales) sont toutes assimilées à des erreurs juives, prolongeant l'époque de l'Ancien Testament. A travers l'examen de cette histoire et de ses variantes, cet essai envisage l'ensemble des liens qui ont construit l'Occident dans la seule justification du Corps mystique, " le corps du Christ dont nous sommes les membres " est la dernière justification des États chrétiens et le principe de leur organisation. Cette communauté historique est maintenue en vie en vue de son salut par des sacrements, dont, en tout premier, par une participation au corps du Christ. L'évolution du rituel (la forme de la messe) et les débats théologiques seront ainsi orientés : les notions d'image et de symbole devront être remplacées par celles de vérité et de réalité. Cette histoire d'hostie profanée par des juifs, présentée comme un fait divers, est sans doute la dernière illustration de ce que veut être l'Occident latin : seul dépositaire et seul interprète accrédité du message évangélique et des moyens de salut de l'humanité, il doit délimiter et définir précisément ce qu'est la communauté dont l'État garantit la vie. Si le Christ est parmi nous par les sacrements qu'il a institués, il est de toute nécessité que ces sacrements produisent des effets réels. Il faut donc à la démonstration de réalité une preuve de plus : cela s'appelle un miracle. Qui est bénéficiaire du miracle? les membres de la communauté chrétienne, c'est-à-dire la communauté organisée comme le Corps mystique, nom même de l'idéologie de l'État chrétien. Mais voici d'abord une histoire où l'on voit passer l'éternel usurier, le chrétien endetté, Shylock spéculant sur la chair d'un chrétien, Dracula, une souris grignotant une hostie, les aventures de la monnaie, le sacrement du corps périmant le le sacrement en image. Notre histoire.

10/2007

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Beaux arts

Questions d'art paléolithique

Qu'est-ce que lire, interpréter ou décrire une figure ? Les problèmes posés par l'art préhistorique à l'imagination ou à la méthode mettent au jour le caractère profondément énigmatique de ces instruments de séduction, de conviction et d'illusion que sont les images. Manquant de tout document contradictoire, privées de toute information de contexte qui en feraient des témoignages ou des fragments de la parole historique de l'humanité, ces images et ces ouvres nous introduisent dans un monde inconnu. Elles nous sont pourtant familières. Leur simplicité nous permet-elle de comprendre de façon élémentaire que l'image est une signification ? Mais comment du sens peut-il être gardé par une énigme ? Questions de méthode, descriptions de sites (Foz Côa, grotte Chauvet), proposition d'analyse d'un vase chinois, ce livre n'aventure peut-être que cette conclusion : nous devons être, depuis toujours, des images ; leur mémoire et leur oubli : la vie qu'elles ont perdue.

10/1999

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Philosophie

Pour un traité des corps imaginaires

Le monde de la mémoire par lequel nous tenons à la réalité passée est un univers dont nous ne sommes pas départagés. Le retour du passé (vécu, imaginé) est-il celui d'images dans lesquelles nous sommes pris comme des corps transparents, des semblants d'existence ? Que régissent les images ? Elles sont au carrefour de tout processus de pensée et comme le substrat sur lequel s'édifie l'interprétation d'un réel qui ne peut exister sans langage et sans imaginaire, c'est-à-dire sans les formes par lesquelles nous l'appréhendons. Cet essai n'a d'ordre que celui d'une promenade (méditation d'un promeneur) dans ce que nous croyons le temps : dans ce que la mémoire a immobilisé pour notre éternité. Deux tableaux ponctuent ces méditations : le portrait d'une jeune fille par Berthe Morisot, une chambre vide à Venise par Turner. Le texte fait le songe de la réalité que la mémoire invente. Avons-nous jamais été dans les images qui composent nos souvenirs ? Elles sont les corps étrangers dont notre mémoire se nourrit.

10/2014

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Philosophie

Cinématographies. Objets périphériques et mouvements annexes

Ce livre reprend une conférence faite en octobre 1997 : qu'est-ce que l'image du dieu mourant à l'écran ? Quatre conférences imaginaires lui font suite : l'hypothèse d'une machine expliquant ce qu'est un homme, une proposition sur la genèse des rêves en 1806, les fantasmagories du Second Faust, une image de neige fondant sous les yeux de Perceval. Jean Louis Schefer développe dans cet essai l'idée que le cinéma appartient à l'histoire de nos poétiques. Il continue, accélère ou modifie, une projection d'images ininterrompue dans toute notre histoire ; et il fait maintenant revenir les images anciennes.

05/1998

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Littérature française

Main courante Tome 4 : Notre âme est une bête féroce

" Je me perds dans mes souvenirs d'enfance comme un vieillard... Je n'attends plus rien de la vie qu'une suite de feuilles de papier à barbouiller de noir. Il me semble que je traverse une solitude sans fin, pour aller je ne sais où. Et c'est moi qui suis tout à la fois le désert, le voyageur et le chameau. "

04/2008

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Critique littéraire

CHOSES ECRITES. Essais de littérature et à peu près

Musil, Rousseau, Edgar Poe, Calderon, Joseph de Maistre, Kenzaburo Oé, un spectacle de danse, le Saint Sacrement Suétone... Que font-ils ensemble ? Pas une histoire de la littérature. Des choses écrites. Quel est ce mélange de bibliothèques ? Ce n'est pas celui d'idées, de poétiques, ou d'argumentations. Le résultat de ces jeux avec le temps et avec la vérité nous donne non des héros, des psychologies, des témoignages du temps mais ouvre des univers sans preuve. La littérature (roman, théâtre, poème) a construit des univers inhabitables; elle a dû créer un monstre singulier comme leur destinataire ou leur expérimentateur: le lecteur. Peut-on autrement répondre à la question "Qu'est-ce que la littérature ?" dans sa version la plus brutale : "A quoi ça sert !". Un temps de contrôle, sans échéance, sans vérification réelle a donné naissance à des personnages, à des constructions d'univers. Sont-ils nos doubles errant dans toute l'histoire ? Ils sont notre langage agissant par figures et par actions, hors d'atteinte de la loi : leurs mondes sont inachevés. Souffrance de Sigismond, un pas de danse, origine du langage chez Rousseau, fiction d'un corps médical, plaintes de Bérénice : ces mondes sont habités par un seul passager : le lecteur.

10/1998

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Littérature française

Main courante Tome 1 : Hiver 1998

Que fait apparaître la loupe promenée sur les détails de la vie ? Des ralentis, des accélérations, des idées, des humeurs, des réseaux de distribution d'images ou d'idées fixes. Comment se constitue l'objet d'un texte ? Selon la façon dont se transforment les minutes et les heures de la vie. La machine qui écrit, prélève, choisit et disperse ne sert sans doute qu'à faire un portrait du temps, rapide, accéléré : que fait-elle de la vie ? Une fiction inachevée parce que l'on a oublié d'en retirer celui qui écrit. Le journal n'est pas le rêve d'un roman : c'est un laboratoire. Que garder des heures qui passent, des événements, des détails, des enchaînements de motifs insignifiants ? Tout. La mémoire est une occupation de tous les jours.

07/1998

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Littérature française

Main courante Tome 3 : Sommes-nous des moralistes ?

La lecture, autrement dit le XIXe siècle, époque de la littérature. Fin du siècle, dérèglement moral. Aujourd'hui, fin du monde annoncée ; le dérèglement du temps ; un coucher de soleil sur l'océan. Pourquoi écrire ? Sommes-nous des moralistes ? Restes d'amour. Les figures divines. Mélancolie des dîners, pourquoi ? Aventures de papier.

02/2001

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Cinéma

Images mobiles. Récits, visages, flocons

Films, photos, détails : le cinéma burlesque tient dans ce livre la plus grande place. Ce cinéma a été, en Europe, réservé aux enfants. Monde violent, sans règles de sentiments, véritablement impitoyable, cet enfer goguenard des marginaux sociaux, cet univers sans expression de sentiments était-il un monde pour rire ? Sans doute ces enfants-là ont-ils appris une cause à ces châtiments incessants. Les grands nigauds maladroits, chassieux, fil de fer, obèses, sales, vagabonds avaient gardé, pour nous, l'âge des châtiments, non celui des désirs. Quelle école, quelle initiation ? Ces films-là ont sans doute été tout le réalisme du cinéma : les seules caricatures de notre vie. Tout autre cinéma a été une féerie de sentiments. Monde de pure violence sans équivalent sentimental (l'amour y est toujours une gaffe) : il a suffi de nous en montrer le chaos : l'arche de Noé en train de couler. La réalité mécanique des choses humaines ; les burlesques étaient tout simplement le déchet de cette machine. La seule vision réelle de l'histoire qu'ait produit le cinéma. Tout le reste, sans doute, s'apparente à une féerie sentimentale.

02/1999

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Beaux arts

Paolo Uccello, "Le déluge"

Il y a plusieurs âges de la peinture dans la fresque. Ce Déluge d'Uccello retient une énigme. Le problème de l'espace et de la construction perspective y est étrangement anachronique par rapport à ce qu'est ici la solution de la figure : une grande métonymie des états de mouvement dans un espace stéréoscopique ; la figure ainsi comprise comme corps y est débordée par une inconnue de référence et d'emploi dans le " mazzocchio ". La couleur découpe des unités, non des détails : elle est faite d'un grain plus gros que les corps. Un des niveaux de lecture est sans doute celui qu'impose une sorte d'avancée fantomale du corps de la mythologie, non de ses figures. Ce livre est mis en scène par des passages de peinture (des passages écrits, des sortes d'animaux) qui prennent appui sur les deux bords opposés de ce Déluge : la division des corps dans l'eau et l'objet le plus résistant (le module refermé de construction des figures).

02/1999

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Beaux arts

Sommeil du Greco

Sommeil du Greco est-ce le titre d'un essai ou d'un roman ? C'est un livre dont l'objet constant, avec des différences de distances qui le règlent, est le Greco ; quelques-uns de ses tableaux, la Vue de Tolède, Saint Jean Baptiste, Madeleine, Saint Sébastien (le faire, le voir, la manière, la contamination de style entre le peintre et l'écrivain), le Laocoon, et surtout, L'Enterrement du comte d'Orgaz. Mais tu y parles de toi-même ! Pourquoi infester cette peinture de ta biographie ? J'y parle, je crois, uniquement du Greco. De moi, si l'on veut et si peu qu'il a été nécessaire. C'est que les raisons qui m'ont fait regarder cette peinture ne sont pas d'abord esthétiques, elles sont biographiques ; elles sont donc, au moins, dans ces apparentements de substances qui nous font reconnaître des figures. D'où vient ce regard ? En partie d'un fond biographique, à travers ce roman écrit par d'autres figures ; un entêtement à en saisir la vie. L'aspect le plus expérimental de ce livre est la question de la lumière : celle des sujets de peinture, de la matière (comment cette peinture montre-t-elle la lumière ?) L'objet du livre ? Nous passons de la matière de la lumière au sujet de la peinture. Comment ? Nous sommes l'un et l'autre.

02/1999

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Beaux arts

Figures de différents caractères

Jean Louis Schefer emprunte le titre de ce nouveau recueil d'essais (articles, préfaces de catalogue, etc.) au recueil de dessins de Watteau : des esquisses, des poses, des études de mains ou de plis d'étoffes, quelques ébauches de compositions peintes ou des figures de remplois. Comme le dit l'auteur : «On y trouve une population de figures errantes et de personnages sans rôles, apparemment là pour rien.» Ou encore : «Un recueil est par privilège du genre une espèce de fourre-tout, un dictionnaire sans usage, un catalogue de repentirs : un peu de peinture, une pincée de littérature, une touche de cinéma, quelques textes à propos de rien ; la roue libre de la pensée et du style et, surtout, la permission donnée à leur irrégularité.» Et aussi : «C'est un recueil, son objet est donc changeant plus que disparate. Il garde provisoirement, comme tout livre, l'horizon dispersé de cette lubie qui fait la littérature : tout écrire.» Ainsi, de Giacometti à Roland Barthes, de Kandinsky à Tàpies, de Hitchcock à Straub, les comparaisons, les échos et aussi l'arbitraire, composent un livre riche et coloré, dans la littérature, et selon la méthode si bien illustrée dans certaine fameuse maison de peinture.

01/2005

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Philosophie

L'image et l'Occident. Sur la notion d'image en Europe latine

Il y a bien eu, dans le refus d'un culte des images en Europe latine, la construction d'un dogme des images portant prescription de leur usage conforme à leur pouvoir d'évocation du passé (un art de mémoire), aux manipulations de figures dans la machinerie des rêves. La théologie et les philosophies en ont fait l'instrument approché de toute connaissance conçue comme la lecture d'un tableau, possible parce que nous en participons par notre nature. Que signifient les formules de la création : l'homme a été fait comme une image — l'homme a été créé selon le mode des images — Dieu a créé l'homme à son image, ou encore, il l'a fabriqué par une image ?

04/2017