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Bismarck

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Histoire de France

Jules Ferry

Des générations d'élèves ont appris d'instituteurs en blouse grise ce qu'ils devaient à Jules Ferry. Mais l'œuvre de cet ardent républicain va bien au-delà du domaine scolaire, et sa vie se confond avec l'histoire au jour le jour de la construction d'un régime enfin stable et durable, la IIIe République. Avocat nourri des idéaux de 1789, journaliste et pamphlétaire, opposant déterminé à l'Empire, puis député des Vosges, il est nommé ministre de l'Instruction publique en 1879, et exerce deux fois, jusqu'en 1885, la présidence du Conseil. C'est à lui que l'on doit, pour beaucoup, l'école laïque et son aspiration à l'Egalité des chances, les libertés fondamentales, la paix civile, le suffrage universel, le parlementarisme. Ainsi, en homme d'Etat, marque-t-il son temps. Ses combats politiques, Jules Ferry les mena comme ses passions amoureuses, en romantique, allant toujours au fond de lui-même dans l'exaltation comme dans l'abattement, même s'il n'en laissa rien paraître. Il fut parfois très impopulaire, comme le montrent les surnoms que lui valut son action : " Ferry l'Allemand " pour sa complaisance supposée envers Bismarck, enfin " Ferry Tonkin " pour avoir colonisé l'Indochine. mais jamais il ne renonça à ses idées et, bien que diminué par un attentat, il continua à les défendre pour que vive la République.

04/1993

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Littérature étrangère

Voyage en Afrique extrême

Deux voix s'expriment en alternance dans ce livre : celle de Hans Christoph Buch qui a effectué plusieurs grands reportages en Afrique, et celle de Richard Kandt, médecin né à Munich que Bismarck envoya en 1897 chercher les sources du Nil. Hans Christoph Buch met ainsi en regard l'Afrique du passé et celle d'aujourd'hui. Au cours de ses séjours successifs au Liberia, au Rwanda, en Tanzanie et dans l'est du Zaïre, Hans Christoph Buch rencontre la dévastation, la guerre civile et l'horreur des camps cadavres putréfiés, médecins débordés par le flot des blessés, convois humanitaires bloqués par les rebelles. A l'hôtel, il écoute les récits de vies ravagées. Intercalé entre ces visions d'horreur, le récit de Richard Kandt creuse la perspective du livre. L'Afrique du passé est à la fois proche et différente de l'Afrique contemporaine. Le médecin évoque la beauté des paysages rwandais puis la corruption et la violence, déjà présentes à l'époque. En rapportant les paroles de ceux qu'il rencontre, en les décrivant et en donnant leur nom, Buch semble faire un effort désespéré pour leur rendre leur individualité. Les images du récit s'imposent à notre imagination avec force. Une vraie puissance se dégage du texte, dans l'horreur comme dans la grâce. La tragédie des génocides est traitée sous un angle profondément humain.

01/2001

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Sociologie politique

La Commune de Paris

Tout le monde connaît Karl Marx (1818-1883), le théoricien de la lutte des classes. Mais peu s'intéresse à l'homme, au philosophe et au journaliste engagé, le condamnant d'avance pour ce que ses successeurs ont fait de ses travaux et de ses idéaux. Son texte remarquable sur la Commune de Paris, présenté ici, n'a guère suscité de polémique. Les historiens contemporains s'accordent à lui reconnaître justesse et justification. Pour la rédaction de ce volume "coup de poing", il a réuni et compilé tout ce qu'il trouvait dans les journaux anglais, français et allemand sur la progression de la guerre civile opposant les communards aux forces versaillaises. Ayant vécu à Paris plusieurs années, impressionné par ce mouvement populaire dans lequel il perçoit un "modèle", il veut sen faire le héraut et s'adresser à la classe ouvrière mondiale. Son portrait des forces en présence est sans concession, pour ceux qu'il soutient comme pour les tyrans qu'il combat : Adolphe Thiers est le chef d'un "gouvernement de défection nationale" et la dénonciation des manoeuvres du chancelier Bismarck lui permet de régler quelques comptes personnels. Il faut en effet rappeler que la Commune est directement issue du conflit franco-prussien de 1870, générant une opposition frontale entre ceux qui refusent la défaite et ceux qui s'en accommodent.

03/2021

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Histoire internationale

L'Allemagne de 1815 à 1918. 2ème édition

En 1815, l'Allemagne libérée de la domination napoléonienne devient une confédération d'Etats, la Confédération germanique, placée sous l'autorité de l'empire d'Autriche. En moins de deux générations, une double mutation transforme les structures politiques et les activités humaines : - Une mutation politique qui se traduit par l'exclusion de l'Autriche de l'espace germanique et la formation de l'Empire allemand. - Une mutation économique au cours de laquelle on passe d'une économie agraire et artisanale à une économie capitaliste diversifiée, fondée sur le progrès technique et scientifique. Avec Guillaume II, l'Empire allemand engage une politique mondiale. Pour surmonter les oppositions, les dirigeants ont la tentation de la guerre. En juillet 1914, ils s'engagent délibérément dans un processus qui conduit à la guerre européenne, puis mondiale. Ce livre dégage d'abord les étapes de la fondation de l'Etat national. Il s'interroge ensuite sur sa nature, sur son caractère tardif et incomplet, sur son immobilisme institutionnel, sur les tensions croissantes qui s'y développent. Il intègre les recherches nouvelles, entreprises depuis un quart de siècle dans les domaines économiques, sociaux et culturels et dont les deux synthèses récentes de Nipperdey et de Wehler soulignent les apports. C'est donc à la fois une histoire politique de la Confédération germanique, de la Prusse, de l'Etat impérial de Bismarck et de Guillaume II, et une histoire sociale et culturelle des Allemands.

08/2002

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Histoire internationale

Histoire de la Prusse. 1600-1947

"La monarchie prussienne n'est pas un pays doté d'une armée, mais une armée dotée d'un pays". Ce célèbre adage formulé pendant la guerre de Sept Ans a inspiré la vulgate germanophobe d'une nation casquée, nationaliste et impérialiste, inspiratrice de la Weltpolitik de Guillaume II puis du Lebensraum hitlérien. Or, si l'histoire de la Prusse est indissociable de celle de la guerre, elle ne s'y réduit pas, démontre Christopher Clark dans ce maître livre qui embrasse les quatre siècles tumultueux de cet Etat-Nation; né des marches du Brandebourg pour se hisser à la hauteur du grand rival Autrichien grâce à des hommes d'Etat d'exception (le Grand-Electeur Frédéric-Guillaume, Frédéric II, Bismarck...). Ces derniers bâtirent une monarchie militaire et administrative, ouverte et éclairée; qui sut se réformer après chaque grande crise (guerre de Trente Ans, invasion napoléonienne) pour repartir de l'avant. Pionnière puis architecte de l'Unité Allemande, la Prusse se fondit dans l'Empire qu'elle avait créé tout en conservant ses particularismes et sa diversité. Ce qui fait aussi d'elle une composante de l'Allemagne fédérale telle qu'elle existe aujourd'hui. L'ouvrage a sa sortie en Angleterre et aux U.S.A. (2006) puis en France a été unanimement salué par la critique et a reçu plusieurs prix. "A coup sûr la meilleure histoire jamais écrite, quelle que soit la langue." (David Johnson, Seven) "Ecrit avec une telle force et une telle clarté que j'en suis restée sidérée." (Antonia Fraser, Guardian Book of the Year)

09/2014

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Romans historiques

Les patriotes Tome 1 : L'ombre de la nuit

C'est à Berlin que commence cette histoire, le 30 mars 1936. Bertrand Renaud de Thorenc, envoyé spécial de Paris-Soir, vient d'interviewer le chancelier Adolf Hitler. A l'hôtel Bismarck, il attend une jeune femme, Geneviève Villars. Les événements qui conduisent à la guerre vont séparer, puis rapprocher Thorenc et Geneviève que l'amour a empoignés. Autour d'eux, Max Gallo fait surgir des hommes et des femmes - personnages historiques ou de fiction - qui composent la grande fresque romanesque de ces années extrêmes, quand l'ombre et la nuit s'étendent peu à peu sur la France et l'Europe. Thorenc doute, aime, combat. Il n'accepte pas la défaite. Le 11 novembre 1940, dans Paris occupé, il est au côté de Geneviève, sur les Champs-Elysées, pour la première manifestation contre les nazis. Max Gallo débute ainsi une suite romanesque qui conduira ses personnages jusqu'en 1945. En romancier et en historien, il ne juge pas. Il fait vivre des destins contradictoires qui se croisent. Chaque personnage exprime sa vérité. Le collaborateur côtoie le résistant, le héros, le prudent ou le lâche, cependant qu'au fil des ans, au fil des pages, se dessinent peu à peu les visages des Patriotes. Pour la première fois un romancier raconte dans tous leurs méandres ces années tragiques. On ne pourra plus penser à cette période sans évoquer Thorenc, Geneviève et ceux qu'ils ont connus, aimés, haïs. Les Patriotes : une œuvre dans la lignée des grands romans français qui ont choisi de raconter l'Histoire.

11/2000

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Sciences historiques

Belfort, territoire de radicalités. L'affirmation dans la République (1870-1922)

Préface de Jean-Pierre Chevènement Tout cela ne serait pas arrivé si, un soir de février 1871, dans les salons dorés de Versailles, Adolphe Thiers n'avait pas obtenu de Bismarck, chancelier de l'Allemagne proclamée dans la galerie des glaces par le roi de Prusse, que Belfort invaincue soit détachée de l'Alsace annexée. Cette ouvrage retrace un demi-siècle de vie politique, économique, sociale et culturelle, bornée par l'année 1922, année où le Territoire de Belfort "lambeau d'Alsace déchirée" devint département du même nom. Belfort, sous-préfecture du Haut-Rhin, restée française à l'issue du traité de Francfort de 1871, va connaître une évolution exceptionnelle, de Territoire sans nom et sans statut, à l'affirmation de son identité dans la République française, espérant d'elle son retour à l'Alsace. Bruno Kern relate, avec une minutie passionnante, le combat que les monarchistes, bonapartistes et républicains se livrèrent à une période où l'ancrage dans la République après l'effondrement de l'Empire était des plus incertains. Il analyse, avec une précision d'horloger, le rôle joué par les manufacturiers paternalistes, tout à la fois grands capitaines d'industrie, siégeant au Parlement, et dominant la vie politique locale, de générations en générations. Il met à l'honneur l'engagement de ces maires républicains "avancés", issus du monde des négociants, viscéralement attachés au développement de leur ville. Il réhabilite l'engagement des premiers radicaux qui mirent fin à la domination des parlementaires monarchistes, déguisés en conservateurs. Ce livre retrace la naissance de l'exceptionnel particularisme du Territoire de Belfort, qui réside, selon l'auteur, dans cette radicalité aux visages multiples.

11/2019

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Allemagne

Une histoire de l'Allemagne au fil des textes. De Luther à Helmut Kohl

Depuis le traité de l'Elysée signé en 1963 par le président de Gaulle et le chancelier Adenauer, nos dirigeants ne cessent de chercher à renforcer l'étroite coopération engagée entre la France et l'Allemagne. Encore en 2018, Emmanuel Macron et Angela Merkel appelaient la jeune génération à "faire vivre cette amitié franco-allemande". Pourtant, ces louables intentions sont en partie contredites par un douloureux constat : si les Français ont beaucoup écrit sur l'histoire de l'Allemagne, les textes allemands traduits en langue française sont rares, et les recueils en français de documents allemands authentiques quasi inexistants. Or, comment prétendre véritablement connaître "un peuple et une nation", pour reprendre les mots du président Richard von Weizsäcker, si l'on n'a pas directement accès à son histoire et sa culture par ses écrits fondateurs disponibles en français ? Sophie Lorrain se fait pionnière en la matière en réunissant dans un même ouvrage près d'une centaine de textes allemands qui sont, pour la plupart d'entre eux, des traductions inédites. La variété de ces écrits - documents officiels, discours, articles de journaux, chansons, tracts politiques, lettres, etc. - comme celle de leurs auteurs - Luther, Schiller, Frédéric II, Goethe, Bismarck, Kohl... - permettent d'embrasser l'histoire de l'Allemagne dans toute sa richesse et sa complexité, de la fondation du Saint Empire à la chute du mur de Berlin. Rattaché à une thématique générale, chaque texte est présenté dans son originalité et sa spécificité. Cette oeuvre, à la fois pédagogique et littéraire, est unique en son genre et invite à (re)découvrir l'histoire d'un peuple dont le destin est depuis toujours lié à celui de la France.

09/2021

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Histoire internationale

Le partage de l'Afrique 1880-1914

A la charnière de deux siècles, entre 1880 et 1914, s'est produit l'un des événements majeurs de l'histoire des temps modernes : le partage de l'Afrique. Sept puissances européennes ont participé à ce que l'on a appelé " la course au clocher ", menée jusqu'au cœur d'un continent alors très mal connu : avec la France qui y établit une grande part de son empire colonial, l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Portugal. Sept sphères d'influence, plus ou moins vastes, pour cette Afrique qui, plus d'un siècle après, malgré des décennies d'indépendance, en porte durablement l'empreinte, à commencer par les frontières héritées de la colonisation et toujours plus contestées. Pour la première fois sont rassemblés dans un récit global tous les épisodes d'une histoire complexe où s'intriquent diplomatie et économie, où se croisent hommes d'Etat, chefs militaires, aventuriers chercheurs d'or ou de diamants : Brazza et Stanley, Bismark et Ferry, Rhodes, Goldie et Léopold II, le roi qui se veut entrepreneur au Congo ; mais aussi Samori, Ménélik, le khédive égyptien, le sultan chérifien ou encore, au large du continent, la reine de Madagascar.

01/2002

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Histoire internationale

Deutschland über alles. Le pangermanisme 1890-1945

Les abominations du nazisme sont-elles le fruit d'un tragique enchaînement de circonstances, ou bien la culture politique allemande les portait-elle, fût-ce en germe, depuis des décennies ? A ce débat qui n'en finit pas de rebondir, le présent livre apporte une contribution décisive. " L'Allemagne au-dessus de tout " : le slogan ne date pas des lendemains de la défaite de 1918, mais bien de ceux de la victoire de 1871... A partir des années 1890, se développe dans les milieux intellectuels et les classes dirigeantes un puissant groupe de pression, la Ligue pangermaniste, qui entretient inlassablement dans l'opinion et les sphères politiques la peur et la frustration. Créatrice du nationalisme bourgeois moderne, elle prône la méfiance à l'endroit de toute population réputée allogène, réclame sans relâche la " réorganisation " de l'Autriche-Hongrie, revendique la construction d'un empire colonial cohérent et d'une marine surpuissante, elle exige une protection militante des minorités allemandes d'Europe centrale, la germanisation forcée en Pologne ou en Lorraine occupées, l'annexion ou la vassalisation de territoires multiples, invente le concept de déportation de masse. Ses chefs ont enraciné les complexes d'infériorité et/ou de supériorité d'une nation fragile encore, beaucoup plus fraîchement constituée que ses voisines anglaise et française, et l'ont lancée dans des rêves de puissance que Bismarck lui-même n'avait pas osé caresser. A l'issue de la Première Guerre mondiale, les obsessions pangermanistes empêcheront les Allemands et leurs élites de surmonter leur défaite et ouvriront la voie à une nouvelle révolution, menée par des groupes plus radicaux encore, qui ne craindront ni de se salir les mains ni d'opérer au grand jour. En ce sens, même si elles ne l'ont pas directement enfanté, elles ont rendu le nazisme possible.

04/1999

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Histoire de France

L'or et le sang. Les buts de guerre économiques de la Première Guerre mondiale

Désordres monétaires, politiques nationales de l'industrie et de l'énergie, regroupements économiques, questions douanières... Les hommes qui ont mené la Première Guerre mondiale ont découvert ces problèmes, et les solutions qu'ils ont tenté de leur apporter ont façonné le XXe siècle. L'économie d'aujourd'hui plonge ses racines dans leur action. En effet, le conflit a été aussi une guerre économique. Non seulement pendant les hostilités proprement dites, par la lutte industrielle et le blocus, mais aussi en vue de l'après-guerre, par la mise au point de véritables buts de guerre économiques, lesquels tracent dans chaque camp un avenir bien défini. Pour les Français, les Britanniques et les Américains, démocratie politique et libéralisme économique vont de pair. Pour l'Allemagne et ses alliés, la priorité, tout au moins au début, est la construction en Europe centrale (le Mitteleuropa) d'un bastion qui serait en même temps le conservatoire d'une expérience originale à mi-chemin entre l'Ancien Régime et les temps nouveaux. La victoire des Alliés sera la victoire du libéralisme. Le libéralisme prévaut aussi en Allemagne même, et pas simplement sous le choc de la défaite : les milieux dirigeants s'aperçoivent progressivement que leurs véritables besoins et aspirations sont finalement mieux pris en compte par le libéralisme que par l'ordre voulu par Bismarck. Contrairement aux idées reçues, le traité de Versailles n'est pas seulement une paix politique et territoriale, mais comporte un projet industriel et commercial. Celui-ci résume les buts de guerre économiques des Alliés et les fait triompher. Georges-Henri Soutou, né en 1943, agrégé d'histoire, docteur d'Etat, est professeur d'histoire contemporaine à l'université de Paris-IV-Sorbonne. Il est spécialiste des relations internationales au XXe siècle, et particulièrement de leurs aspects économiques et stratégiques.

12/1989

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Décoration

Cartier. Styles et stylos

Les instruments d'écriture, qui naquirent en Mésopotamie il y a cinq mille ans, connaissent aujourd'hui la plus radicale des révolutions technologiques. De l'antique pointe de roseau au clavier de l'ordinateur, ces outils pour compter, commercer, enseigner, transmettre et aimer, reflètent les civilisations comme aucun autre objet. Il y a mille façons de raconter leur histoire. Invité par Cartier - créateur d'objets d'écriture depuis 1868 - à évoquer cette légende, François Chaille s'est d'abord plongé dans les archives de la maison à Paris, Londres et New York. Dans ces vénérables registres où sont notés les noms de clients illustres et conservés dessins et photos, il a trouvé de quoi retracer toute l'histoire des objets d'écriture, depuis l'origine. Et les archives recèlent bien d'autres trésors, qui permettent d'évoquer aussi bien la nostalgie du porte-plume que la sensualité des matières précieuses de certains stylos ou la noblesse d'un papier à lettres. De ces archives ressurgit l'air du temps des années folles, à des princes tels l'Aga Khan, des hommes d'affaires tels John Pierpont Morgan, des femmes du grand monde telles Mona Bismarck, et surtout des écrivains, tels Guitry ou Kipling. En même temps se révèle l'extraordinaire savoir-faire de Cartier, qui sut répondre aux exigences de ces acheteurs de stylos avec la même créativité que la maison accordait aux somptueux joyaux. Enfin, pour décrire les temps présents, de la naissance des stylos Must au succès des Diabolo de Cartier d'aujourd'hui, François Chaille a quitté les archives pour rencontrer des créateurs bien vivants, dans les ateliers de la maison. C'est la passion de grands professionnels qui se lit ici, pour comprendre comment se conçoivent les plus beaux stylos du siècle nouveau.

11/2000

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Histoire de France

Histoire du Second Empire

Le Second Empire a mauvaise presse : né d'un coup d'Etat en 1851, il se termine par la débâcle militaire de Sedan en 1870. La période charrie aussi des stéréotypes d'argent facile, de corruption, d'une perpétuelle "fête impériale"... Toutes ces images sont réductrices. Napoléon III, souverain éclairé, a modernisé la France comme personne avant lui, favorisant la création de lignes de chemins de fer et de banques, lançant la transformation de Paris conduite par Haussmann et appuyant le percement du canal de Suez par Lesseps. Empereur soucieux du sort des ouvriers, il autorise le droit de grève en 1864 et tolère les premiers syndicats. Sous son règne, la vie culturelle brille de tous ses feux avec Flaubert, Baudelaire, Courbet, Manet, Carpeaux, Gounod, Offenbach, Nadar... Défenseur des idéaux de 1789 et admirateur de l'oeuvre de son oncle Napoléon Ier, il restaure le suffrage universel et, après une période autoritaire, met peu à peu en place un régime libéral qui permet, à la fin du règne, de réconcilier dans les faits libéralisme et démocratie grâce à l'instauration d'un véritable régime parlementaire. Préoccupé de la grandeur de la France, il rend au pays, après la guerre de Crimée, la première place en Europe, avant d'aider l'Italie à réaliser son unité tout en rattachant à la France Nice et la Savoie. Il ne parvient cependant pas à faire face à la volonté de Bismarck de créer par tous les moyens l'unité allemande, ce qui provoque sa chute. Romantique, séducteur, attachant, Napoléon III vaut, comme le Second Empire, bien mieux que son image, c'est ce que l'auteur démontre ici de manière exhaustive, convaincante, avec brio et loin de toute hagiographie.

04/2018

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Psychologie, psychanalyse

Louis II de Bavière et ses psychiatres. Les garde-fous du roi

Roi des opéras de Wagner plutôt que roi d'opérette, atteint de folie plutôt que d'excentricités romantiques, le roi Louis II de Bavière continue, plus d'un siècle après sa mort mystérieuse, d'attiser les passions. Le Bavarois de la rue s'obstine à voir dans le "dernier roi du siècle", comme le disait Verlaine, une victime politique de la Prusse de Bismarck ; les âmes romantiques et révolutionnaires vénèrent son sacrifice sur l'autel d'une société pudibonde et hypocrite ; les détracteurs de la psychiatrie enfin dénoncent le scandale de l'expertise médico-légale à travers le forfait de von Gudden. Ce livre raconte la rencontre et la mort commune du roi Louis II et de son psychiatre von Gudden. S'y trouve retracée l'histoire de la Bavière, de la dynastie des Wittelsbach, de la très libérale mais contradictoire Constitution de 1948 qui, à la manière du fameux double-lien, porte en germe quelques-uns des futurs malheurs de Louis II. L'auteur décrit ensuite avec empathie et humour la vie de ce roi excentrique, son amitié sulfureuse avec Richard Wagner, son amour platonique pour sa cousine "Sissi" et son aversion pour sa fiancée Sophie, sa passion de construire des châteaux espagnols en Bavière, sa destitution romanesque et sa fin tragique. Parallèlement revit devant nous le psychiatre Bernhard von Gudden, sa vie quotidienne, mais aussi son oeuvre de neuroanatomiste et son engagement de clinicien, propagateur de nouvelles méthodes de traitement plus libérales et humanistes. L'expertise psychiatrique, reproduite et traduite ici avec quelques autres documents de l'époque, est interprétée et replacée dans le contexte de la psychiatrie allemande du XIXe finissant. Au-delà du scandale déontologique des conditions très particulières d'une expertise non moins particulière, nous découvrons alors un document charnière de l'histoire de la psychiatrie qui fait de la maladie de Louis II le prototype de ce que Kraepelin, élève de von Gudden, appellera désormais démence précoce.

05/1998

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Psychologie, psychanalyse

Anomalies et perversions sexuelles

Magnus Hirschfeld tient une place particulière, au tournant des XIXe et XXe siècles, parmi les grands noms de la sexologie. Simultanément scientifique et homme d'action, il créa en 1897 (soutenu par Tolstoï, Zola, Einstein, Buber, Rilke, Hess, T. Mann, Krafft-Ebing, Freud - qui le tenait en grande estime - et, au total, plus de 6000 personnalités ! ) le Comité Humanitaire Scientifique pour l'abolition du "paragraphe 175" du Code pénal. Ce dernier condamnait dans tout le Deutsch Reich, depuis Bismarck, les relations sexuelles entre hommes adultes consentants (Hirschfeld était lui-même homosexuel). Sa pétition fut rejetée par le Reichstag en 1898 (le § 175 ne fut définitivement aboli qu'en 1994). En 1919, il fonda à Berlin un Institut de Sexologie qui servit de modèle mondial, visité par de nombreuses personnalités (dont Nehru), et qui lui valut, aux Etats-Unis, le titre journalistique d'"Einstein du sexe" ! Humaniste militant, il lutta en faveur de la décriminalisation de l'avortement, de la protection maternelle et de... l'autorisation du mariage des institutrices et des servantes. L'acharnement des nazis (qui en firent l'emblème de "l'éternel juif criminel"), l'autodafé en 1933 de ses archives et de la grande bibliothèque de son Institut (qui contenait les oeuvres de B. Brecht, de S. Zweig, et de tant d'autres), les tentatives de meurtre dont il avait souvent fait l'objet, le contraignirent à s'exiler en France où il mourut subitement à Nice, le jour de son soixante-septième anniversaire. Il laissait partiellement inachevé son dernier livre dont l'essentiel était prêt pour l'impression. Cet ouvrage - ici réédité - fut complété (d'après les notes qu'il avait laissées) par des collaborateurs dévoués de l'Institut, partageant son exil mais restés anonymes, estimant qu'ils ne faisaient que sauvegarder son oeuvre. D'abord facile, par son style clair et dénué d'artifices, ce livre n'appartient pas qu'à l'histoire. Il reste actuel, tant pour les spécialistes des Sciences Humaines et de la Psychiatrie que pour le grand public.

01/2008

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Cinéma

1914-1918 Grande guerre ou contre-révolution ? Ce que disent les imaginaires

Les représentations a posteriori - romans, nouvelles, films, oeuvres théâtrales, peintures, oeuvres plastiques, bandes dessinées - de la Première Guerre mondiale sont nourries d'imaginaires singuliers et intimes, que l'histoire n'a pas nécessairement voulu ou su interpréter pour ne pas faillir aux orientations d'une thèse, sinon dominante, du moins majoritairement partagée au moins jusqu'aux années soixante, celle du consentement patriotique des combattants. Cette querelle, confrontée à celle de la "brutalisation" avère, de surcroît, la nécessaire opposition de classe au sein même de la nation française qui a présidé à l'initiation de ce conflit avec ce nouvel ennemi héréditaire venu remplacer l'Angleterre : l'Allemagne de Bismarck. En effet, sur la scène nationale, tandis que se jouait une guerre des paradoxes, entre le colonialiste pacifique Jaurès et l'anticolonialiste guerrier Clemenceau, le peuple des ouvriers, employés, paysans se préparait, au parterre, à faire front pour protéger la bourgeoisie et l'aristocratie des villes, non pas tant des Allemands, que de la tentation révolutionnaire perpétuelle de tous ces anciens communards qui les avaient tourmentés durant tout le XIXe siècle. Les célébrations du Centenaire terminées, il est grand temps d'examiner ce que disent aujourd'hui de la guerre ces propositions, comme autant de métamorphoses poétiques de la mémoire souvent délaissées au lendemain des grands événements de l'Histoire, au profit des archives officielles et de la parole autorisée, puis des contenus explicites des témoignages individuels. Non pas seulement à travers les sujets qu'elles abordent, aux contenus qu'elles dévoilent, mais à l'anatomie, à l'histologie, pour ainsi dire, de la parole qui les énonce, ses bruissements, ses frémissements et tout ce qu'elle nous murmure au creux de l'oreille, et qu'il nous faut comprendre à l'aune de nos convictions, des résonances de nos histoires individuelles, familiales, collectives, de notre culture, de nos convictions et croyances, de nos engagements idéologiques, sans craindre aucunement d'aller au rebours d'un certain mode officiel de fabriquer l'Histoire.

01/2019

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Histoire militaire

Korvettenkapitän Kentrat. Du croiseur Emden à l'U-196 (1925-1945)

Cet ouvrage est tout à fait exceptionnelle car il ne s'agit pas d'une simple biographie illustrée mais du récit documenté relatant la carrière du grand marin, né en 1906 en Moselle, entré dans la Reichsmarine en 1925, en tant que simple Matrose. Sa gourmette, aspirant officier, embarquant sur l'Emden pour un tour du monde dont les photos et le récit les accompagnant - via des lettres - est un rare et remarquable document géographique et ethnographique. Il participe ensuite à la guerre d'Espagne sur le Deutschland, attaqué par les Soviétiques. Il rejoint l'arme sous-marine en 1939 avec l'U-25, commande l'U-8 dès mai 1940, puis l'U-74, avec lequel il sauve trois naufragés du Bismarck. Il est décoré du Ritterkreuz en décembre 1941 et prend le commandement de l'U-196 en septembre 1942, avec lequel il réalise la plus longue mission d'un U-Boot, 225 jours de mer, rentrant à Bordeaux le 23 octobre 1943. il rejoint le Japon en septembre 1944, affecté à la base de la Kriegsmarine à Kobé, jusqu'à la fin de la guerre. Après-guerre, nous le retrouvons dans des amicales, avec l'amiral Dönitz. Il est décédé le 9 janvier 1974. Cet album présente une riche iconographie, environ 600 photos et documents en grande partie légendés de sa main, dont 130 photos concernant l'U-196, le sous-marin en pleine mer, des documents, et objets personnels. C'est un ouvrage jamais vu dans sa présentation, où nous retrouvons pas à pas la croisière de ce grand marin à travers ses documents personnels, le lettres qu'il écrivait à ses parents lors de ses escales. Nous l'avons réalisé à partir de ses archives personnelles, que nous avons acquises. celles-ci témoignaient de ce qu'il l'avait le plus marqué, dont son tour du monde. A travers ce qu'il avait conservé, cet ouvrage hors du commun est un peu le sien et vous permettra de suivre le destin personnel de ce marin, devenu commandant de sous-marin.

11/2022

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Histoire internationale

Histoire des peuples de langue anglaise. Tome 4, Les grandes démocraties

Le tome IV d'Histoire des peuples de langue anglaise débute au lendemain de la défaite de Napoléon Ier. L'issue des guerres napoléoniennes place la Grande-Bretagne en situation très favorable tant sur le plan militaire qu'économique, ceci lui permettra d'édifier un Second Empire britannique qui fera d'elle la première puissance mondiale. Une part importante de l'ouvrage est consacrée à la jeune République américaine, une puissance en devenir. La Guerre de Sécession aurait pu lui être fatale, mais l'Union triompha non sans que les hostilités ne laissent de profondes cicatrices. La figure prédominante de cette époque est celle du président Lincoln dont la ténacité et le courage préservèrent les Etats-Unis. Sa disparition prématurée fut préjudiciable à un rétablissement harmonieux des relations entre le Nord et le Sud. Une fois le conflit terminé, l'expansion américaine reprit de plus belle au cours des vingt-cinq ans que dura la mythique Conquête de l'Ouest qui unifia le pays de l'Atlantique au Pacifique. L'entrée de la Grande-Bretagne dans l'Ere victorienne marque le sommet de sa puissance et de son rayonnement sur les cinq continents. La maîtrise des mers lui garantit la prédominance en matière militaire et commerciale. Pendant ce temps en Europe continentale, on assiste à la montée des nationalismes. La Prusse réalise l'unité allemande grâce à ses victoires successives sur le Danemark, l'Autriche-Hongrie, puis la France. Le maître d'oeuvre de cette politique de puissance est le très avisé chancelier Bismarck. Le XIXe siècle est aussi la période durant laquelle les puissances européennes bâtissent des empires en Afrique et en Asie notamment. Malgré leur rivalité sur le plan colonial, la France et la Grande-Bretagne, devant la montée en puissance de l'Allemagne, cesseront d'être les ennemis héréditaires traditionnels. Dans ce monde en évolution rapide se mettent en place les éléments qui conditionneront l'Histoire des XXe siècle et XXIe siècle. Pour Winston Churchill, le but ultime de cet ouvrage vise à faire prendre conscience aux Peuples de langue anglaise qu'ils partagent des valeurs communes qui méritent d'être défendues devant la montée des périls extérieurs.

12/2017

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Histoire des idées politiques

Les origines du pangermanisme - 1800-1888

C'est bien involontairement que l'empereur Napoléon Ier participe à la naissance du nationalisme allemand. Après la disparition du Saint Empire en 1806, il crée le 12?juillet de la même année la Confédération du Rhin qui regroupe seize Etats allemands sous la "protection" de l'Empire français, puis une vingtaine l'année suivante dont la Saxe et la Bavière. Dans un premier temps, les élites intellectuelles allemandes furent sensibles aux idéaux véhiculés par les philosophes français des Lumières. Ce sentiment allait rapidement s'effacer. Napoléon et ses armées s'estimant en terrain conquis firent subir pillage et humiliation aux populations locales. L'occupation française fit naître alors un irrépressible besoin d'union qui pourrait s'illustrer par le dicton l'union fait la force. Sur un plan pratique, l'unité allemande débute en 1834 avec le Zollverein, c'est-à-dire la suppression des barrières douanières dans la Confédération. Mais c'est Otto von Bismarck, premier ministre de Prusse qui, après la victoire sur la France en 1871, proclame à Versailles la naissance de l'Empire allemand. Le Pangermanisme agissant couvre la période s'étalant de 1800 à 1945. Il fait office de ciment idéologique. Ce mouvement d'idées parfois contradictoires, accompagne la montée en puissance de l'Allemagne dont les caractéristiques sont les suivantes : dynamisme économique, fort taux de natalité, aspiration à occuper une place de tout premier plan au niveau mondial. Contrairement à la philosophie des Lumières, le Pangermanisme n'a pas de vocation universelle, bien au contraire, reposant sur l'idée de la supériorité de la race germanique, il ne s'adresse qu'aux Allemands ethniques ou assimilés. Il est aussi teinté d'un fort antisémitisme. Le Pangermanisme est la vision d'un monde parfait et harmonieux qui reste la plupart du temps hypothétique. Hitler incarne le Pangermanisme dans ce qu'il a de plus extrême. Ce dictateur est le seul homme politique allemand à avoir réalisé l'unité de la Grande Allemagne. Mais en 1945, ce rêve d'unité tourne vite au cauchemar et propulse une Allemagne en ruines plusieurs siècles en arrière quant à ses frontières. De plus, elle est à nouveau divisée. Il faudra attendre octobre?1990 pour qu'elle soit à nouveau réunifiée. Comme bien des entreprises humaines, le Pangermanisme portait en lui les germes de sa propre destruction.

07/2022

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Histoire de France

La monarchie des lettres Histoire, politique & littérature

Il est donné ici dans son intégralité pour la première fois. Pour la présente édition, l'auteur a rédigé Il comprend quatre parties : " Histoire et politique ", " Voyages ", " Contes et romans " et " Bainville en son siècle ". La première illustre l'aspect le plus connu de Bainville : l'historien des relations internationales et en particulier franco-allemandes (relations analysées dans ses livres Bismarck, Histoire de deux peuples, Histoire de trois générations, Les Conséquences politiques de la paix, La IIIe République, mais aussi dans ses articles parus dans de multiples journaux, dont L'Action française, Candide, L'Eclair de Montpellier ou La Revue universelle). Bainville a beaucoup voyagé en Allemagne, il en connaît la culture, en maîtrise la langue : ses analyses s'imposent, on dit à l'époque qu'il " fait le Parlement ". Les deuxième et troisième parties sont plus inattendues : Bainville, tout d'abord, raconte ses périples en Grèce (Les Sept Portes de Thèbes), en Italie (Tyrrhénus), en Europe centrale (Vienne, Budapest, Prague...) et en Russie, où il est envoyé par Aristide Briand en 1916. Fait notable, alors que le " pèlerinage " en Grèce est incontournable pour tout intellectuel qui se respecte, il en revient déçu et n'hésite pas à écrire ses désillusions. Bainville se fait ensuite romancier (auteur notamment d'une Histoire d'amour) et conteur (Jaco et Lori, La Tasse de Saxe). Le conte est en effet un univers dans lequel il évolue avec délectation, idéal, dit-il, pour les " esprits ironiques ". L'histoire et la politique, toutefois, habitent chaque voyage, chaque conte : tout est prétexte à analyse, à élévation. La dernière partie entend situer Jacques Bainville " en son siècle ", celui de l'affaire Dreyfus et de l'Action française, qu'elle a enfantée. Historien monarchiste, proche de Charles Maurras, les lettres échangées avec ce dernier et publiées ici témoignent de cette proximité, Bainville, analyste froid et modéré, pragmatique, est cependant dreyfusard ! Homme de convictions, donc, travailleur insatiable, auteur à succès, il est reconnu par ses pairs et élu à l'Académie française en 1935. Son discours de réception et celui de son successeur sont essentiels pour la compréhension de cet homme pessimiste, emporté par un cancer moins d'un an après son élection, le 9 mars 1936. Quelques années avant sa mort, Jacques Bainville avait commencé à coucher quelques pensées intimes dans un petit cahier d'écolier intitulé " Pour moi une introduction générale, " Le stoïcisme d'un Cassandre ", et quatre autres pour ouvrir chaque partie. Une bibliographie bainvillienne commentée et un index onomastique complètent cet ouvrage.

03/2011

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Histoire de France

L'extrême droite dans la Résistance. Tome 1

Une légende tenace veut que les pionniers et les héros de la Résistance aient été des hommes de gauche qui avaient combattu le fascisme depuis l'arrivée d'Hitler au pouvoir et qui, le jour de la défaite, se seraient dressés contre la barbarie nazie, tandis que " l'extrême droite ", accusée d'avoir préféré Hitler au Front populaire dès 1936, aurait pris sa revanche en soutenant le régime de Vichy et accepté d'emblée la collaboration avec l'Allemagne nazie. On oublie ainsi que le maréchal Pétain fut investi, le 10 juillet 1940, par une Assemblée nationale composée, pour moitié, de la Chambre des députés, celle-là même qui avait porté au pouvoir le Front populaire ; et que la Collaboration fut prônée par des hommes issus pour la plupart de la gauche, comme Pierre Laval, Marcel Déat ou Jacques Doriot. On oublie surtout que les premiers résistants venaient le plus souvent d'une droite nationaliste pour laquelle l'Allemagne, qu'elle fût celle de Bismarck ou de Hitler, était l'Éternelle Ennemie de la France et de la Civilisation. Cette germanophobie, dont on a du mal aujourd'hui à mesurer la virulence, avait trouvé en Maurras son doctrinaire le plus intransigeant, mais débordait largement les cercles d'Action française. Dans cet ouvrage en deux parties, Jean-Claude Valla évoque ces résistants de la première heure, dont l'amour extrême qu'ils portaient à la France s'accompagnait le plus souvent d'un total mépris pour la démocratie et d'une aversion pour les Juifs. II démontre que la plupart d'entre eux, au moment où ils se sont lancés dans la Résistance, professaient des idées au regard desquelles un Jean-Marie Le Pen fait figure aujourd'hui de modéré. Certes, quelques uns d'entre eux ont évolué au cours de la guerre au point de renier parfois les idées qui les avaient poussés à se dresser contre l'occupant. Le ralliement - tardif - du parti communiste et des socialistes à la Résistance, la volonté du général De Gaulle de s'appuyer sur eux pour asseoir sa légitimité, le noyautage des organisations clandestines par l'appareil clandestin du PC et l'indignation suscitée par la déportation des Juifs expliquent cet alignement progressif sur une idéologie qui, au départ, était violemment rejetée. Il n'en reste pas moins vrai que les nationalistes - ceux que l'on qualifierait aujourd'hui de " xénophobes " et " d'extrême droite " - devancèrent dans la Résistance les professionnels de l'antifascisme. Une leçon à méditer.

11/2010