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« COMME DANS UN RÊVE ». JEAN COCTEAU À METZ EN 1962

Extraits

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Biographies

Portrait d'Umberto Eco en jeune homme (1932-1962). Essai de biographie prospective

Cette biographie est conçue comme un va-et-vient entre les trente premières années de la vie d'Umberto Eco, et ce qu'ensuite il deviendra. C'est l'histoire suivie de sa formation, depuis 1932 sous le fascisme, jusqu'en 1962, année de sa première notoriété dans l'Italie de l'après-guerre. Mais cette histoire continue est périodiquement interrompue par des "perspectives" , des anticipations méthodiques qui éclairent le présent par le futur et inversement. Elle s'efforce de saisir un devenir. Ce devenir est celui d'un essayiste et d'un écrivain et, si c'est bien par l'oeuvre qu'une entreprise biographique se justifie, celle-ci articulera sa vie (quand il sera étudiant puis jeune éditeur) à ses premiers essais et à ses premiers livres, avec pour constant horizon l'activité et les romans à venir en particulier Le Nom de la rose. Resserrée sur les années de jeunesse, cette biographie voudrait être à la fois l'histoire des années d'apprentissage de l'intellectuel le plus important de son époque, et une introduction à l'oeuvre d'un auteur pluriel qui a porté avec lui presque un siècle d'Italie. Dans l'idéal, elle tend à illustrer deux idées de poètes : la première est que "l'enfant est le père de l'homme" , la seconde est que "le monde - celui d'U. Eco au moins - existe pour aboutir à un livre" .

07/2024

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Historiens

L'arrivée. De Constantine à Paris 1962-1972

"Dans l'avion, au moment du décollage, j'observe les passagers. Certains pleurent. Les visages sont tristes, fatigués. Très vite, un grand silence s'installe. L'inquiétude, la violence de la situation écrasent tout désir de conversation. Plus personne n'ose parler. Puis, derrière les hublots, la nuit apparaît. Si soudainement que nous n'avons pu voir la terre algérienne s'éloigner. Cette terre déjà absente. Ainsi, je n'ai pas conservé dans ma mémoire la "dernière image" d'un pays disparu. Il fait nuit, encore, lorsque nous arrivons à Orly. Mon oncle Robert nous y attend. En guise d'accueil, une hôtesse de la Croix-Rouge offre à chacun de nous un bonbon. Nous étions en France et, à défaut de Ville Lumière, installé sur la banquette arrière, à travers la vitre de la voiture, je contemplais la noirceur du périphérique jusqu'à notre destination, Montreuil, en banlieue parisienne... " En une dizaine d'années, le jeune Benjamin Stora passe de l'enfance à l'âge adulte, de Constantine en guerre au Paris de Mai 68. Il raconte sa propre histoire, celle d'un exil et de l'apprentissage d'un homme qui va embrasser une nouvelle vie.

09/2023

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Histoire internationale

Houari Boumedienne. Un homme, une revolution (1954 -1962)

Houari Boumediene a toujours suscité à la fois admiration et médisance. D'un point de vue purement politique, les uns l'ont dénigré, en le cantonnant dans le rôle d'un simple colonel, tandis que d'autres l'ont vénéré, au point de le considérer comme un grand révolutionnaire et bâtisseur d'un Etat. La transmission de la mémoire de Boumediene a été victime de cette vision. La guerre de Libération a été soumise à la mémoire et non à l'histoire. Une histoire sujette aux luttes et aux enjeux politiques, communautaires et identitaires qui sévissaient dans la société. Loin de toute subjectivité et influence politique, et à travers divers témoignages recueillis, Hamid Abdelkader lève le voile sur cette personnalité révolutionnaire, tout en retraçant son parcours et définissant son rôle pendant la révolution algérienne.

12/2012

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Histoire de la chimie et de la

Jean Perrin (1870-1942). Une oeuvre, un héritage

Le premier fascicule est consacré à Jean Perrin, une personnalité scientifique flamboyante de la première moitié du XXe siècle qui reçut le prix Nobel de physique en 1926 pour avoir prouvé expérimentalement l'existence des atomes. Outre ses oeuvres scientifiques, Jean Perrin laisse en héritage une vision de l'organisation de la recherche et de l'engagement des scientifiques dans la société, un élan et un enthousiasme qui nous touchent encore aujourd'hui.

12/2021

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Littérature française

Basta. 1912-1964

Petit- ls d'immigrés libanais, originaires de l'arrondissement de Basta, à Beyrouth Ouest, et installés au Canada durant la guerre civile, Labib est très proche de ses grands-parents avec lesquels il discute souvent. Au coeur de leurs conversations revient, tel un leitmotiv, la question de l'adaptation du nouvel arrivant dans son pays d'accueil. Quelles traditions conserver et quelles autres laisser derrière soi ? Première et troisième génération ont chacune leur mot à dire.

03/2020

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Critique littéraire

Correspondance (1912-1942)

Cette correspondance nous révèle l'attitude de deux hommes face à la crise de civilisation qu'entraîne la première guerre mondiale, et face au communisme qui se développe les années suivantes. Elle souligne la différence de l'idée qu'ils se font de l'humanisme.

11/2014

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Ethnologie

Correspondance (1942-1982)

La correspondance publiée ici, pour la première fois, s'ouvre par des contrepèteries et se referme sur la couleur des voyelles. Elle entrecroise sur presque un demi-siècle le fil de deux vies dans la trame d'une amitié savante qui ne s'interrompra qu'avec la mort. Il y est question de poésie et de mathématiques, de champignons et d'épopées médiévales, autant que de langues et de mythes. Car, loin de l'image dont on les a parfois affublés, le linguiste Roman Jakobson (1896-1982) et l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009), ces deux grands sphinx des sciences sociales du xxe siècle, furent, plus que d'autres, des médiateurs entre l'abstraction de la science et l'expérience sensible. La théorie et la volupté se conjoignent dans leurs oeuvres respectives autant que dans leur rencontre. Dans l'éloge qu'il fera de Lévi-Strauss, Jakobson insistera sur un point : il faut concilier le sens de la variation et la recherche des invariants, ne pas opposer la passion pour le singulier, le différent, l'unique, et le souci des formes universelles – bref la science et l'expérience, le concept et la sensation, la vérité et la vie. Il attribue à son ami la solution : faire de ces fameuses structures invariantes rien d'autre que des matrices de variation. Nous n'avons rien en commun sinon ce qui nous fait différer les uns des autres ! Et cela, non seulement au sein de l'humanité, mais jusque dans l'immense concert de la diversité biologique et cosmique. Saisir sa place dans ce jeu de variations, c'est se comprendre soi-même – et telle est la tâche la plus haute des sciences humaines, pour laquelle témoigne cette correspondance inédite.

05/2018

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Sciences politiques

Journal. 1952-1964

Maurice Thorez fut le principal dirigeant du Parti communiste français alors que celui-ci occupait une place centrale dans l'échiquier politique. Tombé malade en 1950, il est soigné en URSS et revient en France en 1953. Au cours de cette période, afin de rééduquer son bras droit un temps paralysé, il tient un journal quotidien qu'il poursuit jusqu'à sa mort. Le secrétaire général y évoque autant les rapports de forces internationaux que ses relations personnelles et familiales, le quotidien du petit peuple comme les soubresauts de la vie politique, notamment les débuts de la Ve République et la guerre d'Algérie. Il rend compte de ses nombreuses lectures, apprend le latin, entretient sa maîtrise du russe. Dans ce document de premier ordre pour comprendre la France des années 1950-1960, on croise aussi bien Aragon, Eluard, Mauriac que Khrouchtchev, le général de Gaulle ou Pierre Mendès France. Entre fidélité au grand frère soviétique et passion pour la culture et la langue française, ce journal, édité pour la première fois, éclaire une page essentielle de l'histoire politique tout en offrant un regard singulier sur les évolutions de la société française. Journal édité sous la direction de Jean-Numa Ducange et Jean Vigreux En partenariat avec le journal l'Humanité

08/2020

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Critique littéraire

Correspondance 1926-1968

Paulhan se juge "tout à fait banal" , se range dans "le parti des gens qui s'intéressent, qui sont à chaque instant épatés" . Guéhenno a la conviction d'appartenir à "une espèce commune de l'humanité" , celle de "ces hommes de série" , que désemparent les événements. Coquetteries d'intellectuels et d'écrivains qui savent trop bien qu'on ne les prendra pas au mot, que leurs oeuvres disent tout le contraire ?Leurs lettres incitent à ne pas répondre trop vite. A côté de la Grande Guerre, du Front Populaire ou de l'Occupation, il y est beaucoup question de divers petits événements, que l'on appelle trop vite "fait divers" . L'un, "esprit insaisissable" , se méfie des professeurs, auxquels il reproche "d'avoir leur siège fait, leur système" . L'autre en veut aux "joueurs" et a parfois soupçonné son ami "d'aimer les idées, pour le plaisir, à tous risques, et dût le monde s'écrouler" . Pourquoi, dans ces conditions, leur amitié n'a-t-elle jamais connu de ces "vacances" qui séparent des esprits pourtant mieux faits pour se comprendre et s'estimer ? Parce qu'ils partagent une conviction : "Nous ne sommes pas le centre du monde, nous ne valons, nous ne sommes dans la vérité qu'à condition de nous négliger nous-mêmes pour autre chose" . Cette autre chose peut être la politique, la métaphysique ou la résistance à l'oppression. Dans tous les cas, elle passe par cet amour de la littérature qui, seule, peut expliquer le monde et donner un sens aux faits divers dont il est question dans cet entretien de quarante ans.

11/2002

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Littérature française

Feuillentons ( 1972-1982 )

Bertrand Poirot-Delpech tient le feuilleton littéraire du journal Le Monde depuis 1972. Il a réuni ici un choix de chroniques qui racontent la décennie et la remettent en perspective : monuments de toujours (de Chateaubriand à Kafka), phares de l'avant-guerre (Gide, Valéry...), grands disparus depuis dix ans (de Montherlant à Perec en passant par Barthes, Caillois, Cohen, Gary, Malraux, Sartre...), regain d'intérêt pour les problèmes de "collaboration", fin du Nouveau Roman comme école, renouveau romanesque, affaissement des idéologies, vent de liberté dans la fiction, l'essai, la critique. Dans une préface et dans les textes qui relient ses chroniques, Bertrand Poirot-Delpech s'interroge, en romancier, en critique, sur la place de cette période dans l'histoire littéraire, l'évolution des genres, l'avenir de l'écriture, de la lecture. Un bilan finalement optimiste. Feuilletons, du verbe feuilleter : c'est aussi une invitation à vivre mieux grâce aux livres, un conseil d'ami.

09/1982

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Littérature française

Correspondance (1932-1960)

Le dialogue commencé, au Grand Lycée d'Alger, au mois d'octobre 1930, entre Albert Camus et Jean Grenier n'a été interrompu, trente ans plus tard, qu'à la mort du plus jeune. L'originalité de cette correspondance tient à la relation des interlocuteurs, d'ancien disciple à maître. D'où, chez l'un, malgré les progrès de l'âge, et dans un échange devenu celui de l'amitié, l'exigence déférente et l'abandon de l'adolescence, et, chez l'autre, l'attention, la vigilance et un soutien sans concession. Une lumière nouvelle est ainsi répandue sur les choix et l'attitude des deux écrivains, leur réaction à l'histoire et, pour Albert Camus, l'élaboration de son oeuvre. Si Jean Grenier reste discret sur ses propres ouvrages, ce que ses lettres révèlent de la légèreté de son écriture, de la profondeur de sa pensée, de sa liberté surtout permet d'entrevoir le secret d'une oeuvre dont la véritable importance peut être dissimulée par la subtile ironie et le refus d'insistance.

02/1981

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Littérature française

Chronique d'une famille française. 1932-1962

"Comme disait Léon Tolstoï, "toutes les familles heureuses se ressemblent". Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, un typographe bavarois épouse une couturière alsacienne et s'installe à Paris. C'est là que naissent son fils et son petit-fils, Raymond Hermann, le père de notre héroïne qui voit le jour en 1932. Peu aimée par sa mère, elle est placée en pension en Normandie. Toutefois, la guerre interrompt ce quotidien empreint de quiétude. Jetée sur les routes de l'exode en juin 1940, la population française cherche à se soustraire aux bombes allemandes... La famille Hermann échoue à Caussade. Les joies et les peines d'une adolescente ont pour fond la disparition de la "zone libre", la progression des Allemands et, enfin, la Libération. La vie peut reprendre en région parisienne, avec son cortège d'histoires de coeur, de deuils familiaux, de rencontres ; un premier travail comme institutrice, un premier chagrin d'amour, les bals et les cinémas, le mariage, la naissance des enfants, sans oublier les relations toujours compliquées avec une mère envahissante... Une histoire à la fois ordinaire et hors du commun, celle d'une famille française mêlée aux bouleversements de son époque". Natalia Griffon de Pleineville, historienne

09/2021

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Sciences politiques

Jean Delebarre. Une homme dans sa ville

Jean Delebarre a tiré sa révérence lors de la dernière élection municipale. Il laisse suffisamment de souvenirs d'une vie riche et aux multiples facettes pour faire l'objet d'un livre. On y retrouve l'homme convivial et chaleureux, le mari, le père de famille. Mais aussi le grand sportif, joueur, entraîneur, dirigeant de haut rang. On y découvre l'animateur infatigable, le chanteur, le metteur en scène. Mais avant toute chose, tout au long de ces pages illustrées de photos inédites, on suit avec précision le récit d'une vie d'élu, d'une carrière au service des concitoyens et d'une ville. Dans le sillage de son père Michel, Jean Delebarre a été à la tête de la ville de Marquette-lez-Lille durant plus d'un quart de siècle. L'histoire retiendra qu'il a su transformer cette cité industrieuse et peu attirante, en une ville agréable, verte et résidentielle. Il a fallu mener des combats, faire preuve de détermination et d'amour pour sa ville natale, sa ville de toujours. Cette biographie se lit comme le roman d'une vie. C'est déjà beaucoup.

11/2020

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Musique, danse

György Ligeti

Au-delà des chapelles, des clans, des écoles et du cercle toujours étroit des musiciens contemporains, la musique de György Ligeti (1923-2006) a su trouver une large audience. Les textures inouïes, sidérales, des grandes oeuvres pour orchestre : Apparitions (1958-1959), Atmosphères (1961), Lontano (1967), Melodien (1971), le sens dramatique profond révélé dans une multitude de prismes, allant de la dérision ostentatoire (Aventures, 1962) jusqu'à la plus pure suggestion intérieure (Etudes pour piano, 1985-2001) en passant par la geste opératique tragique (Requiem, 1963-1965) ou bouffonne (Le Grand Macabre, 1974-1977), prisme fondé sur une poétique des rythmes qui en avive la perception en profondeur (Continuum, 1968 ; Clocks and Clouds, 1972-1973 ; Concerto pour piano, 1980-1988), ainsi qu'un rapport unique aux timbres, à leur plasticité, à leur sensualité (Concerto de chambre, 1969-1970 ; Concerto pour violon, 1989-1993 ; Síppal, Dobbal, Nádiheged vel, 2000) lui ont permis de capter un vaste public, grâce d'autant plus puissante que rare. Avec une empathie de compositeur, Karol Beffa met ici en perspective les périodes créatrices de György Ligeti, de ses débuts, dominés par l'admiration de Bartók, confrontés aux tragédies du XXe siècle, à l'accomplissement atteint en Europe de l'Ouest. Les différents foyers dans lesquels il put s'épanouir (Cologne et son Studio de musique électronique, l'avant-gardiste Darmstadt, la dadaïste Düsseldorf, Hambourg où il enseigna la composition) sont évoqués ici comme les jalons façonnant une personnalité radicalement indépendante, dont les modèles pour la création étaient aussi bien littéraires et picturaux que musicaux.

05/2016

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Algérie

Autogestion en Algérie. Une autre révolution? (1963-1965)

On l'ignore souvent, mais dès la fin de la guerre d'indépendance, un million d'hectares et 500 entreprises sont délaissés par leurs propriétaires coloniaux. Spontanément, paysans et travailleurs occupent ces biens sans maîtres. Reconnaissant officiellement cette situation, le gouvernement Ben Bella promulgue, le 23 ? mars 1963, un décret ? : la gestion des biens déclarés vacants - ainsi que celle des biens "? anormalement exploités ? " - sera assurée par les travailleurs. Le 30 ? mars, un nouveau décret fait explicitement référence à "l'organisation et la gestion des entreprises en autogestion" . Autogestion ? : le mot est lancé, officialisé, avec de nouvelles structures ? : assemblée générale des travailleurs, conseil des travailleurs, comité de gestion, directeur, conseil communal d'animation de l'autogestion. Le Bureau national des biens vacants devient Bureau national d'animation du secteur socialiste sous la responsabilité de Mohammed Harbi, qui mobilise militants et chercheurs, algériens et français. Les résistances sont fortes : l'armée accapare une bonne partie du secteur agricole mis hors autogestion ? ; dans beaucoup d'entreprises et de terres le pouvoir des travailleurs est confisqué par une nouvelle bourgeoisie qui entend accaparer la révolution à son profit. Après le coup d'Etat de Houari Boumedienne en 1965, seule demeurera le vocabulaire socialiste sans réalité pratique. Dans ce recueil qu'il introduit, présente et annote, Mohammed Harbi a sélectionné une série de ses propres écrits, de textes et de documents, pour beaucoup inédits, et des enquêtes de terrain qu'il a dirigées dans les fermes et usines autogérées. Alors que l'on commémore, en mars ? 2022, les 60 ans des accords d'Evian et de l'indépendance de l'Algérie, alors que le Hirak réclame une nouvelle révolution, ce livre vient rappeler l'histoire de l'autogestion algérienne, mise sous le boisseau par les autorités.

04/2022

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Histoire internationale

Algérie mon amour. Journal épistolaire d'un appelé en Algérie (1960-1962)

1960-1962 : 2 ans, 24 mois, 730 jours. 730 lettres écrites avec une régularité de métronome, non par défi ou serment, mais par besoin et nécessité. Besoin de tout dire d'événements qui appartiendraient un jour à l'histoire, de ne rien cacher, même si l'inquiétude de la destinataire est à la clef. Journal épistolaire que cette chronique au jour le jour de la vie d'un appelé, comme les 1 400 000 jeunes Français du contingent qui firent leur service militaire en Algérie de 1954 à 1962, mais qui ne connurent pas tous la même expérience de ce "maintien de l'ordre" : la guerre n'exista que longtemps après sa fin. Le destin militaire plaça l'auteur dans un secteur dangereux, celui de la frontière tunisienne, mais à un poste qui l'était moins, celui de responsable chiffre du bataillon, au coeur des informations les plus secrètes, dans une unité en charge du poste de Sakiet sur la frontière même. Là il fit la découverte de la guerre, telle qu'il ne pouvait l'imaginer : quadrillage, ratissage et accrochages, mais aussi intervention de l'aviation, de l'artillerie, des blindés, déplacement des populations, ramassage des suspects et leur fouille, torture suivie de la "corvée de bois", embuscades qui tuent les copains, garde nocturne avec la peur au ventre, mesquinerie de la vie militaire, chaleur et manque d'eau mais aussi froid et boue. Par-dessus tout, ce fut la découverte d'un pays magnifique et d'une misère insondable, d'un peuple déchiré et accueillant, avec toute la révolte et l'indignation d'un jeune homme plein de l'idéal humaniste, mais stoppé dans son élan et ses projets d'avenir.

03/2012

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Sociologie

Une fille en correction. Lettres à son assistante sociale (1952-1965)

Dans le sous-sol d'une association chargée de l'enfance à Avignon, sur des étagères en acier des années 1950, se succèdent trois cents mètres de dossiers noircis par le temps. "C'est un débarras", me lance Chantal, la cheffe du service, "vous ne trouverez que du vieux papier !". Des fouilles surgissent 160 lettres entre Micheline - enceinte à 20 ans - et Odile, assistante sociale auprès du tribunal pour enfants. L'histoire commence ainsi. Une grossesse hors mariage et en situation de pauvreté, c'est une vie scellée dans un foyer maternel. Tandis qu'un cercle de femmes "sages" s'occupe de Micheline, celle-ci se révolte et s'enfuit. On la recherche dans tout le Roussillon. Odile la rattrape. Micheline aime sortir au bal ? L'assistante sociale l'en dissuade et la menace. Et pourtant, elle l'aime bien, cette échevelée ! C'est "ma fille", écrira-t-elle un jour. C'est dans l'entrelacs de cette correspondance, sur le fil des relations entre Micheline et Odile, que se tisse le récit de Jean-François Laé autour des plaintes, de la soumission et de la révolte de ces jeunes femmes si tôt assignées. Filles célibataires, indisciplinées ou frondeuses, souvent en bisbille avec leurs familles, elles sont les oubliées de notre histoire. A travers la révolte de Micheline, Jean-François Laé poursuit inlassablement son exploration des vies "faibles", fragiles, celles "d'anormaux" qui lancent un défi à l'ordre social.

08/2018

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Policiers

Romans policiers

Ce volume contient : "Compartiment tueurs" (1962), "Piège pour Cendrillon" (1963), "La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil" (1966), "Adieu l'ami" (1968), "Le Passager de la pluie" (1969), "La Course du lièvre à travers les champs" (1972), "L'Eté meurtrier" (1977). "J'aime beaucoup qu'il y ait un mécanisme policier. Je ne suis pas du tout humble en cela. Je crois que cela demande beaucoup de courage, beaucoup d'astuce. On peut être très fier. Ce n'est pas un genre mineur. Sûrement pas. Vous connaissez la phrase de Chesterton ? Elle est un peu exagérée mais révèle quelque chose de vrai comme toutes les choses exagérées : "L'essence du roman policier consiste en la présence de phénomènes visibles dont l'explication est cachée." Et c'est là, si l'on y réfléchit, l'essence de toutes les philosophies." Sébastien Japrisot, Ellery Queen Mystère Magazine, janvier 1972

04/2011

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Littérature française

Un homme de rêve

Qu'a donc fait Oly de si extraordinaire pour que l'anniversaire d'un certain jour de printemps soit décrété par toutes les nations jour de fête universelle ? Oly, un enfant trop rêveur qui, en grandissant, ne s'est pas résigné à ce que la planète tourne en rond... Entouré de son étrange tribu, il partira en croisade contre la faim dans le monde. Devenu un héros planétaire malgré lui, dépassé par son destin, il sera appelé à mener d'autres combats car, en allant au bout de ses rêves, Oly a donné des ailes aux rêves des hommes. Brossant le portrait d'un homme inoubliable, séducteur et tendre, ce livre magique s'inscrit dans la lignée du Monde selon Garp.

02/2005

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Policiers

Quand un homme rêve

A Auschwitz, pendant la guerre, un homme rêve éveillé. La nuit venue, pour échapper à la réalité terrifiante du camp, Shomer imagine un autre monde. Un monde crépusculaire dans lequel Wolf, un chef nazi, a été obligé de fuir à Londres. Pour survivre dans les rues crasseuses de la capitale, Wolf est devenu détective privé. Un jour, dans son bureau misérable, il reçoit une femme juive qui lui demande de retrouver sa soeur. Wolf hait les Juifs : ils sont responsables de son exil, ils hantent son présent et ses souvenirs. Mais l'ex-chantre du nazisme a désespérément besoin d'argent. Il accepte donc cette mission, qui le conduit d'humiliations en humiliations. Entre le rêveur et son personnage d'étranges liens se tissent. Et dans sa déchéance, Wolf finit aussi par devenir plus humain... Quand Histoire et imaginaire s'entrecroisent. Un roman magistral.

04/2017

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Cinéma

Eclipses N° 66 : Agnès Varda. Le bonheur cinéma

En signant à 27 ans La Pointe-Courte (1955), Agnès VARDA s'impose comme une jeune réalisatrice soucieuse d'innovation esthétique comme d'indépendance économique. Avec ses amis de la Rive gauche (Alain Resnais, Chris. Marker, Jacques Demy) elle impose au cinéma français son tournant moderne, synchrone avec la Nouvelle Vague, quand Georges de Beauregard qui a produit Godard finance Cléo de 5 à 7 (1962). Basée dans la rue Daguerre, vagabondant entre les formes, les genres et les économies, Agnès Varda n'a jamais oublié qu'elle a été photographe du Festival d'Avignon et du TNP de Jean Vilar, tout en amorçant avec le tournant des années 2000, une carrière parallèle d'artiste visuelle. Elle alterne avec aisance courts (Salut les Cubains, 1963 ; Black Panthers, 1968) et longs (Le Bonheur, 1965 ; Sans toit ni loi, 1985), documentaires (Daguerréotypes, 1975 ; Mur Murs, 1982) et fictions (L'Une chante, l'autre pas, 1977 ; Documenteur, 1981), qui témoignent autant de ses engagements que des passi

06/2020

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Ethnologie et anthropologie

Bali, 50 ans de changements. Entretiens avec Jean Couteau

Le seul nom de Bali, destination phare de l’Indonésie, est promesse de beauté et de spiritualité. Et pourtant ! Les bouleversements survenus sur cette petite île depuis une cinquantaine d’années l’ont peut-être façonnée plus encore que dix siècles d’Histoire… Dans ce livre, dialogue après dialogue, du sexe à la religion en passant par la condition féminine, de l’écologie à l’identité, de l’essor économique au rapport à l’altérité, le souffle de Bali passe, modernité dans la tradition et vice-versa. Tout est décortiqué, avec simplicité mais sérieux aussi. Utile au voyageur, fascinant pour l’amateur du temps long, ces entretiens entre Eric Buvelot et Jean Couteau offrent mieux qu’un regard : une exploration du réel en marche ! Le savoir de toute une vie et les analyses de Jean Couteau, grand spécialiste de Bali et de la société indonésienne, sont aussi les sujets de cet ouvrage. En effet, cet intellectuel français, originaire de Clisson, a passé presque 50 années sur place à observer, étudier et chroniquer la vie et la culture locales, en anglais et en indonésien, pour de nombreux titres de presse dont le grand quotidien national Kompas. Conférencier, producteur de beaux livres, il est aussi écrivain, auteur de critiques d’art, de nouvelles courtes et d’essais, dont quelques-uns en français pour Le banian. Membre respecté de l’intelligentsia indonésienne, il peut dire des choses, souvent avec humour et toujours avec précision, qu’un ressortissant de l’Archipel ne pourrait pas évoquer. Il n’écrit toutefois pas de l’extérieur comme le ferait un observateur étranger et, au lieu de se focaliser sur la différence, il cherche toujours de l’universel chez l’Autre, présentant dès lors ses particularités comme autant de codes à percer !

05/2021

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Science-fiction

Un printemps 1962 à Alger

"? Chaque camp avait ses traîtres [...]. Et la mort accomplissait son sale boulot et apprivoisait les survivants, comme si tout ce qu'ils vivaient était normal. Je vivais, moi aussi, comme tous les Algérois, au rythme des explosions et des concerts de casseroles.? " Qu'allons-nous devenir ? Comme le jeune Jacques, l'Algérie est en proie à mille interrogations en ce printemps 1962. Au fil de rencontres inattendues, indigènes contre colons, deux terrorismes s'affrontent. L'inquiétude grandit et l'Histoire avance. L'histoire de Jacques aussi... Jeune enseignant à l'université, pied-noir d'origine espagnole, il se voit sollicité de toutes parts, par ses amis musulmans d'un côté, par ses compatriotes pieds-noirs de l'autre, et au milieu du chaos par son histoire d'amour avec Noura. Et pourquoi accepter la déchirure de ce pays ? Se laisser mener par l'un ou l'autre camp ? Pourquoi chacun de nous n'y aurait-il pas sa place ? Jacques trouvera une accroche à ses rêveries visionnaires : l'avenir aurait bien pu se dessiner autrement. Un roman uchronique passionnant sur la liberté individuelle, la justice l'identité ! Et si tout avait été différent ?

10/2020

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Lorraine

Un grand week-end à Metz. Pays Messin

Partez à la découverte d'une ville-jardin insoupçonnée, autour de son centre médiéval et piétonnier : - Une nouvelle présentation, claire, moderne et encore plus pratique. Les carnets d'adresses sont placés à la suite de chaque visite, pour les repérer rapidement. - Tout ce qu'il faut voir, quartier par quartier, tous nos conseils pour découvrir les lieux connus des seuls Messins, ainsi que leurs promenades préférées dans les environs proches. - Des expériences uniques, 100 % locales : la fête de la mirabelle en été, le marché de Noël, le tour de la ville à vélo ou sa traversée en kayak, les fontaines dansantes qui illuminent les nuits estivales... - Notre sélection de restos pour tous les goûts, d'adresses sur le pouce pour faire une pause, de bars à vins et de clubs lounge : 100 enseignes pour s'immerger dans l'ambiance d'une ville aux multiples facettes. - Les coups de coeur et les tops de notre autrice, découvreuse passionnée de ce carrefour de l'Europe : les bars les plus sympas pour un apéro, les plus belles adresses de restos au bord de l'eau, un top gourmand sucré comme salé ! - Un plan pour chaque visite, avec toutes les adresses localisées.

07/2022

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Histoire internationale

L'Algérie indépendante. L'ambassade de Jean-Marcel Jeanneney (juillet 1962-janvier 1963)

A près plus de sept ans de guerre, et à la suite des accords d'Evian du 18 mars 1962, la France reconnaît le 3juillet l'indépendance de l'Algérie, constituée jusqu'alors de départements français. La période qui s'ouvre pour les relations entre les deux rives de la Méditerranée est une des plus difficiles qui soient. Transfert de souveraineté, construction d'un nouvel Etat, retour des prisonniers politiques dont Ahmed Ben Bella, entrée sur le territoire des troupes de l'ALN de Tunisie et du Maroc, sort de la minorité européenne à laquelle les exactions du FLN et de l'OAS laissent le choix entre la valise et le cercueil, règlements de comptes entre Algériens dont sont victimes ceux, nombreux qui ont pris parti pour la France : les problèmes sont immenses et souvent insolubles. Pour la représenter dans le nouvel Etat indépendant, le général de Gaulle a fait le choix d'une personnalité depuis longtemps favorable à l'indépendance : l'ancien ministre Jean-Marcel Jeanneney. Avec ses collaborateurs, il est la France en Algérie pendant ces six mois décisifs. L'ouvrage relate cette période, à travers les documents diplomatiques, réunis, introduits et annotés par Anne Liskenne. Il est enrichi aussi d'une préface écrite par Jean-Noël Jeanneney qui, jeune normalien, a la chance de voir naître l'Algérie indépendante. On est par là même confronté à un tournant capital de la France contemporaine désormais réduite presque à l'hexagone mais qui retrouve la paix, et à l'émergence d'un Etat indépendant, dont l'évolution ne peut laisser les Français indifférents, tant sont étroites les relations géographiques, historiques et humaines entre la France et l'Algérie. C'est dire qu'à travers ces documents, on entrevoit le bouillonnement d'une explosion vitale, dont on imagine combien il a été difficile aux hommes de la maîtriser.

09/2015

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Histoire internationale

Ahmed Sékou Touré (1922-1984). Président de la Guinée, Tome 4 (1960-1962)

Le diplomate français André Lewin, qui était au début des années 1970 porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a négocié, comme envoyé spécial des Nations Unies, la normalisation des relations diplomatiques entre la Guinée et la France, intervenue le 14 juillet 1975. Il a ensuite été ambassadeur de France à Conakry jusqu'en 1979, et n'a cessé depuis lors de s'intéresser à ce pays. Il entretenait des relations confiantes et même amicales avec Ahmed Sékou Touré, président de la Guinée de 1958 à 1984. Il lui a consacré une thèse de doctorat d'histoire, soutenue en 2008 à l'Université d'Aix-en-Provence. Le quatrième tome de cette biographie couvre la période qui va des premiers mois de 1960 au début de 1962. On y voit Sékou Touré s'impliquer sur la scène internationale, à l'ONU, en particulier par ses discours à New York et par l'envoi d'un contingent de Casques bleus pour soutenir son ami Patrice Lumumba au Congo ex-belge. Il est également très actif au sein du groupe afro-asiatique, dont il accueille une conférence à Conakry. Les relations avec la France officielle restent fragiles, se dégradent même avec la sortie de la zone franc et le " complot pro-français ", alors que François Mitterrand, Pierre Mendès-France et André Bettencourt visitent la Guinée. Ses rapports avec le Sénégal de Senghor et la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny se détériorent eux aussi, et même ses liens avec l'Union soviétique se distendent.

10/2009

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Football

Metz que un club

Le FC Metz, j'en suis tombé amoureux au soir du 3 octobre 1984, alors que j'ignorais même aimer le football. Ce soir-là, le club de la ville où je suis né, où l'on se rendait parfois le week-end depuis la vallée de l'Orne pour flâner aux Nouvelles Galeries et manger un chausson aux pommes chez Doyotte, ce club dont j'ignorais l'existence, réalisait ce qui semblait être l'exploit du siècle. Battre 4 à 1 et éliminer le Barça chez lui après avoir perdu 4-2 à Metz. J'avais 7 ans. Je découvrais, Tony Kurbos et Jules Bocandé, je découvrais cette drôle d'équipe au maillot grenat siglé - Sollac - par la sidérurgie, je découvrais que ce qu'on dit impossible ne l'est jamais complètement. Je n'ai jamais vu ce match, écouté par hasard à la radio et de toute façon pas télévisé, mais ses images vivent en moi pour toujours. Elles ont nourri la flamme d'une passion instable dont je n'ai jamais pu me défaire.

08/2021

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Littérature française

Prenez le temps de lire les étoiles. Lettre à Jean Cocteau

Maïa Brami découvre son oeuvre, s'éprend de lui, et pousse la porte de sa dernière maison, à Milly-La-Forêt, où il a vécu avec Jean Marais jusqu'à sa mort. Sur sa tombe, à la chapelle Saint-Blaise-des-Simples où un chat veille sur lui, une seule inscription : " Je reste avec vous. " Jean Cocteau (1889-1963), génie aux mille visages, romancier, cinéaste, dramaturge, peintre. Et toujours poète. Maïa Brami découvre son oeuvre, s'éprend de lui, et pousse la porte de sa dernière maison, à Milly-La-Forêt, où il a vécu avec Jean Marais jusqu'à sa mort. Tout y semble pétrifié, comme dans les contes, hanté comme dans La Belle et la Bête d'une formidable présence. Si le poète a quitté son " refuge ", il y a laissé des traces : une foule d'objets hétéroclites, grigris et souvenirs qui le racontent : le dé de Picasso, la tapisserie en imprimé léopard, l'exemplaire corné du Fou d'Elsa, les rideaux de velours rouge... et les étoiles, dont il signait toutes ses lettres. Sur sa tombe, à la chapelle Saint-Blaise-des-Simples où un chat veille sur lui, une seule inscription : " Je reste avec vous. "

05/2023

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Critique littéraire

Douze ans de journal posthume. Le Passé défini de Jean Cocteau

Sous le titre Le Passé défini, Cocteau a tenu de 1951 à sa mort en 1963 un journal personnel d'emblée placé dans la perspective du posthume. Commencée en 1983, l'édition en huit volumes de cet énorme opus de quatre mille cinq cents pages imprimées s'est terminée en novembre 2013, pour le cinquantenaire de la mort du poète. En se lançant après 1950 dans l'écriture d'un journal au long cours, Cocteau n'est pas étranger à l'esprit de l'époque : après l'acte médiatique majeur de Gide publiant de son vivant en 1939 une version arrangée de son Journal dans la Pléiade, un Jouhandeau, un Green, un Claude Mauriac, d'autres encore traitent leur journal comme une oeuvre ou le matériau privilégié d'une oeuvre littéraire, portés par une évolution plus générale de la littérature au no" siècle vers les écritures du moi. Cependant Le Passé défini veut aussi contredire la "mode lancée par Gide" "qui consiste à publier son "journal" de son vivant" (22 février 1953). Ecrire pour la postérité, voilà qui donne au poète la liberté d'être lui-même et le courage de tout dire, dans des années où, fatigué de lutter contre l'époque pour s'imposer, il semble résigné à tenter de " gagner en appel " (27 avril 1962).

11/2019

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Littérature française

Niger en transition 1960-1964. Souvenirs et rencontres

Jeune magistrat coopérant détaché au Niger de janvier 1960 à juin 1964, successivement à Zinder, Tahoua, Birni-n Konni, Niamey et surtout Maradi, l'auteur y a vécu la proclamation de l'indépendance (3 août 1960) et la nigérianisation progressive de l'administration territoriale, de la justice et de la gendarmerie, en même temps qu'il y commençait ses travaux de recherche historique à partir de la tradition orale en pays haoussa. Il livre ici ses observations sur les diverses étapes de cette transition à la fois tranquille et routinière, dans un pays immense, encore pauvre en cadres et rarement conscient des faiblesses de son nouveau statut. Dans ce livre volontairement placé à mi-chemin entre de purs mémoires personnels et l'analyse historique de ces quatre années de transition politique décisive, il raconte d'abord l'apprentissage de son métier sur le terrain et ses tâches quotidiennes de juge à la fois sédentaire et itinérant ; reprend une partie de ses notes de voyage et d'exploration à travers des paysages sahéliens qui souvent le fascinent ; évoque l'amitié profonde qui l'a lié, lui et sa famille, à certains Nigériens, modernes ou traditionnels, mais hors du commun ; esquisse, le cas échéant sans complaisance. plusieurs figures, pittoresques ou pénibles, de la colonisation finissante. Enfin, conscient des difficultés qui menacent à terme une indépendance fragile et paresseusement assumée, il évoque le retour en 1964 de convulsions politiques dans un pays dont la France avait, en septembre 1958, fait en sorte qu'il ne vote pas, comme la Guinée, " non " à la Communauté.

02/2007