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Littérature française

Origines

" Je suis d'une tribu qui nomadise depuis toujours dans un désert aux dimensions du monde. Nos pays sont des oasis que nous quittons quand la source s'assèche, nos maisons sont des tentes en costume de pierre, nos nationalités sont affaire de dates ou de bateaux. Seul nous relie les uns aux autres, par-delà les générations, par-delà les mers, par-delà le Babel des langues, le bruissement d'un nom... " ... et tel est bien, dans cette odyssée, le projet d'Amin Maalouf : brasser l'histoire des siens, revisiter leur mémoire, et ressusciter le destin de cette " tribu " Maalouf qui, à partir du Liban, essaimera de par le monde - jusqu'aux Amériques, jusqu'à Cuba... Dans cette aventure qui court sur plus d'un siècle, le romancier du Rocher de Tanios et de Léon l'Africain convoque les morts, les vivants, les ancêtres, les fantômes ; il explore leur légende ; il les suit à travers les convulsions de l'Empire ottoman ; il observe cette diaspora de mystiques, de francs-maçons, de professeurs, de commerçants, de rêveurs polyglottes et cosmopolites. Il sait que leur sang fiévreux bat dans ses veines. Et il sait que son propre parcours serait vain s'il n'était lui même, par l'écriture et le cœur, fidèle à cette généalogie tumultueuse. Roman vrai ? Fresque taillée à même l'histoire ? Secrets de famille ? Ces Origines sont, de fait, une majestueuse reconnaissance de dettes. C'est aussi une longue et noble prière. Un chant d'amour à l'endroit d'une famille qui reste l'unique patrie de cet écrivain de l'exil.

03/2004

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Littérature française

Don Creux est mort

En 1965, Randall Webb apprit la bonne nouvelle à ceux qu'il appelait ses phrères : l'Amérique se dotait enfin de son corps électrique, c'est-à-dire d'une musique à son image, enfantée par de jeunes hommes pubères dans les garages de banlieues pavillonnaires, et qui, transcendée en une éthique et en une vision, reçoit le nom de Psycho-Batave. Dès 1968 toutefois, affaibli par le pressentiment des difficultés à venir, le Psycho-Batave entrait dans son crépuscule... Avant que les ténèbres ne débutent leur règne en 1971, année de l'exil européen de Randall Webb, dont nul parmi les phrères lancés à sa poursuite ne put retrouver la trace. En 1980, Don Creux, considéré comme " la clef de voûte " du Psycho-Batave, décède dans sa Floride natale. C'est le moment choisi par Randall Webb pour revenir d'entre les morts. Escorté du sage Sred Sweign et de la pupille de celui-ci, l'adolescent Jeremiah, Randall Webb accomplit un périple jusqu'au Désert des Mojaves, où seront dispersées les cendres de Don Creux. Ce long voyage émaillé de rencontres, de fugues, de faux-semblants et de missions, est à la fois le requiem d'une époque enfuie et le récit de la découverte d'une nouvelle Amérique. Pourra-t-on faire reverdir la terre désolée, y semer à nouveau les graines du Psycho-Batave ? Car Randall Webb sait bien qu'on ne meurt que pour mieux ressusciter. C'est pourquoi l'adolescent Jeremiah sera initié aux arcanes du Psycho-Batave, afin qu'une deuxième fois, en dépit de l'universelle surdité, la bonne nouvelle soit répandue.

09/2020

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Critique

Arsène Lupin. Une biographie

Qui est vraiment le gentleman cambrioleur préféré des Français ? D'où vient sa légende ? Comment a-t-il été crée et comment a-t-il évolué sous la plume de Maurice Leblanc et depuis la mort de son géniteur ? Thierry Dehayes nous dévoile les ressorts de la construction du personnage, depuis son modèle vivant, Alexandre Jacob, bandit anarchiste de génie, allergique au sang, adepte des stratagèmes et déguisements les plus improbables et qui choisissait de préférence ses victimes chez les ripoux en épargnant les artistes. L'auteur nous éclaire sur les transformations du héros, véritable miroir des préoccupations des Français de chaque époque, profondément anglophobe à sa création en 1905, puissamment germanophobe jusqu'en 1920, adepte de l'ordre pendant les Années folles, bon génie qui démasque les profiteurs pendant la Grande Dépression. Maurice Leblanc a créé un véritable thermomètre de l'humeur des Français, un caméléon aussi versatile que le peuple gaulois. A tel point que chaque nation qui nous l'a emprunté et chaque époque qui l'a réinvesti depuis 1939, date de la parution dans la presse des derniers épisodes d'Arsène Lupin, ont remodelé le héros en fonction de leurs propres obsessions. Profondément ancré dans la culture populaire, le mythe d'Arsène Lupin se réinvente en permanence, signe de sa formidable plasticité et de son génie. La créature a échappé à son créateur, si bien que Leblanc l'a fait mourir à plusieurs reprises. Prisonnier de son succès, il a été à chaque fois contraint de le ressusciter mais ce libre-penseur ne cessait d'affirmer : "Arsène Lupin, ce n'est pas moi."

06/2023

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Musique, danse

Claude François. Cloclo toujours là !

De son enfance au soleil à la brûlure de l’exil. De sa carrière fulgurante à ses éclairs de génie, du marketing et des affaires. De ses coups de foudre médiatiques à l’électrocution qui lui coûta la vie : Claude François s’est brûlé les ailes comme Icare, mais a laissé une trace de feu qui brûle encore le cœur de ceux qui l’ont adulé. Cloclo était son propre Pygmalion, à la fois le créateur et la créature, il a transcendé son image et s’est hissé au niveau des plus grands. Il ne voulait pas vieillir et il aurait aimé sa sortie, affirme Claude François Junior, son fils aîné, qui a repris en main les rênes de la carrière posthume de son père. Des dettes pharaoniques laissées par un Cloclo aussi talentueux que mégalo, ses héritiers tentent de faire une mine d’or et d’en exploiter le filon. Mais peut-on réellement à coup de livres, de spectacles, de rééditions, d’émissions de sosies et de films ressusciter la légende ? Que vaut l’oeuvre de Claude François sans sa présence électrique, sans son fabuleux sens du spectacle ? Pour ses nombreux fans, dont certains ne l’ont jamais vu “en live” mais ont hérité de la passion de leurs aînés, Claude François est toujours vivant. Certains même disent communiquer avec lui dans cet au-delà, où leur idole continuerait à chanter et enchanter les anges du paradis. Le parfum de la nostalgie est tenace, et le film qui relate la vie de Cloclo va certainement encore accroître le nombre de ses fidèles. Le Phénix renaîtra-t-il de ses cendres ?

03/2012

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Religion

La communication prophétique. Tome 1, Le Dieu caché et sa révélation

Si notre fin de siècle est marquée par le "retour" du religieux, de nouvelles guerres de religion vont-elles prendre le relais des confrontations entre idéologies politiques antagonistes ? Les "prophètes" vont-ils prendre la place et la parole laissées vacantes par les gouvernants ? Les philosophes et les politologues sont-ils appelés à une rapide reconversion à la théologie ? Mais comment s'autorise-t-on du titre de prophète en s'autorisant à parler au nom de Dieu ? Et d'ailleurs Dieu n'est-il pas mort ? Pourquoi en ressusciter le fantôme guerrier ? Raphael Draï confronte ces interrogations aux sources où elles sont apparues : les écrits de la tradition juive exposés à l'examen des sciences sociales modernes. Le nabi hébreu ne se veut pas prédicteur de l'avenir qu'il compromet par sa prédiction même. Moins que prédire, il doit dire de près la parole de ce Dieu qui cache sa face lorsqu'elle découvre une société où son Alliance est bafouée parce qu'y sévissent l'injustice et la domination de l'homme sur l'homme. Mais le Dieu caché, le Dieu d'opposition, n'est pas mort et se retrouve dans l'intérieur de sa parole transcrite. Conduire à ce lieu est l'un des buts de ce livre. La communication prophétique engage alors à une plus nette compréhension de ce qu'est le comportement d'opposition prophétique aux pouvoirs sans scrupules. Et la responsabilité de l'opposant : après avoir déraciné et aboli le savoir, comme le nabi Jérémie, planter et bâtir. Car Dieu n'est pas visible où le peuple est absent.

05/1990

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Sociologie

Communications N° 84 : Figures de la preuve

Figures de la preuve Valider, certifier, démontrer : de la logique mathématique aux procès criminels, de l'écriture de l'histoire à la délivrance des autorisations administratives pour la mise en circulation de produits pharmaceutiques, du principe de précaution aux enquêtes sociologiques, prouver est une exigence, implicite ou explicite, de la connaissance. C'est souvent aussi une condition de l'action. De la science au sens commun, faire preuve revient à apporter des certitudes - quant à la légitimité, voire la nécessité des décisions à prendre, quant à la recevabilité des discours et des pratiques. Faire preuve et faire sens ont partie liée. Ce numéro de Communications se propose d'investir la question de la preuve, en l'abordant sous deux angles complémentaires et mutuellement éclairants : interroger, d'une part, l'acte de prouver, les démarches diverses qui l'informent, ses modes d'existence. D'autre part, interroger les sciences humaines et sociales, le droit, les mathématiques - leurs démarches, leurs modes d'existence - avec la preuve et sa centralité cognitive pour entrée. Présentation Rafael Mandressi Sur le paradoxe de la preuve en rhétorique Emmanuelle Danblon La preuve judiciaire et la liberté du juge Jean-Louis Halpérin Démontrer en logique : une science expérimentale ? Claude Rosental Le cannibale et son témoin Mondher Kilani La preuve mathématique en tant qu'elle est épreuve de mémoire Jean Dhombres La démonstration comme élément de pratique mathématique Karine Chemla Preuve, expérience et témoignage dans les " sciences du corps " Rafael Mandressi La rumeur, ou la preuve ordinaire Bernard Paillard Observer, raconter ou ressusciter les rêves ? Jacqueline Carroy La reproduction à l'épreuve Christine Jungen L'effet Pressac Nicole Lapierre

05/2009

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Sciences historiques

Des couleurs pour les Lumières. Antoine Janot, teinturier occitan (1700-1778)

Les couleurs, pour Antoine Janot, c'est son métier. Encore enfant, avec son père, il a appris à sentir l'odeur de la cuve de pastel, tâter le goût du bain avant d'y plonger le tissu pour le bleuir. Plus tard, il s'est musclé les bras à tourner les lourdes pièces de lainage dans les chaudrons bouillants des rougies de cochenille. Il est un de ces maîtres-teinturiers dont les couleurs éclatantes assurent l'engouement pour les draps du Languedoc aux Echelles du Levant. Alors, quand le nouvel inspecteur des manufactures nommé à Saint-Chinian vient lui confisquer une pièce d'écarlate sous prétexte que son rouge est affamé, Antoine Janot décide de ne pas se laisser faire. Il rédige un mémoire garni d'échantillons pour expliquer comment il obtient toutes ces couleurs, et il l'envoie à Montpellier, à l'Intendant du Roi en Languedoc, avec une lettre dénonçant les abus de pouvoir de l'inspecteur. Pavé dans la mare. Les remous provoqués vont faire repérer Janot jusqu'à Versailles comme un " aventurier sujet à caution, aussi inquiet, aussi haut et aussi dangereux qu'il est bon teinturier ". Le mémoire, enterré dans les archives, est ici édité, avec deux autres d'Antoine Janot : c'est le plus ancien ensemble connu de recettes de teinture des draps de laine, illustrées d'échantillons, organisées systématiquement dans l'ordre des opérations techniques permettant d'obtenir toutes les gammes de coloris grand teint avec les colorants naturels. Leur étude technologique et colorimétrique, proposée par Dominique Cardon, veut inspirer les passionnées et passionnés de couleur et ouvrir de nouvelles voies pour ressusciter les couleurs de l'ère des Lumières.

04/2019

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Empire

Les maréchaux d'Empire. Les paladins de Napoléon

Si les maréchaux de Napoléon ont veillé au salut de l'Empire, beaucoup d'entre eux se sont accommodés de sa chute. Issus d'écoles d'officiers d'Ancien Régime pour certains, enfants de la Révolution pour la plupart, ils sont parvenus jusqu'à la fonction la plus prestigieuse du monde militaire par leur courage ou leur habileté. Amis de longue date, ralliés avec ou sans réserve à Napoléon, ces hommes dont le nom figure sur les piliers de l'Arc de triomphe illustrent la conduite de la guerre à cette époque sans pareille, qui permet à un simple fils d'aubergiste de s'asseoir sur le trône de Naples. Les compagnons d'armes de Napoléon incarnent ainsi une promesse méritocratique et la transformation des élites sous l'Empire. Walter Bruyère-Ostells, d'une plume passionnée, dresse un portrait collectif, vivant et complet de ces "paladins", choisissant de retracer tout d'abord leur parcours de vie en les regroupant en cinq catégories (vieux héros, guerriers flamboyants, profiteurs ambitieux, hommes de sang-froid, maréchaux relégués, oubliés et maudits). Le lecteur est ensuite plongé dans les moments clés de l'histoire militaire de la période, quand les maréchaux entrent en action sur les champs de bataille d'Austerlitz, Wagram, Waterloo, ou sur d'autres théâtres considérés à tort comme secondaires. Enfin, l'auteur éclaire les différentes facettes administratives ou curiales de leur carrière, avant de ressusciter leur vie familiale et "patrimoniale". L'on voit ainsi les vingt-six maréchaux aux côtés de Napoléon, en action, en fonctions et dans leur intimité : une approche originale qui rompt avec le traditionnel canevas biographique pour le plus grand bonheur du lecteur.

04/2021

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Latin - Littérature

Lemaire, Panckoucke, Nisard : trois collections d'auteurs latins sous la Restauration et la monarchie de Juillet

Le présent ouvrage est consacré aux trois principales collections d'auteurs latins parues en France sous la Seconde Restauration et sous la monarchie de Juillet : la "Bibliotheca classica Latina", dirigée par le latiniste et doyen de la Sorbonne Nicolas-Eloi Lemaire ; la "Bibliothèque latine-française", parue chez l'entreprenant libraire Charles-Louis-Fleury Panckoucke (le fils du maître d'oeuvre de l'Encyclopédie méthodique) ; la "Collection des auteurs latins" dont le maître d'oeuvre est le critique littéraire et professeur Désiré Nisard, farouche défenseur du classicisme et pourfendeur du romantisme. Publiée entre 1818 et 1832, la "Bibliotheca classica Latina", massivement soutenue par des fonds publics, tente de ressusciter la pratique des éditions variorum ; la "Bibliothèque latine-française" ; qui comprend deux séries (1825-1838 puis 1842-1848), introduit une traduction française en face du texte latin dans d'élégants volumes in-octavo destinés à orner les bibliothèques bourgeoises ; la "Collection des auteurs latins" (1837-1850) adopte elle aussi une traduction française mais vise prioritairement le public moins fortuné des professeurs et de leurs étudiants, ce qui se reflète dans le format et la typographie économiques qui sont choisis. Jusqu'à présent aucune de ces trois collections n'avait donné lieu à une étude d'ensemble, ni même à un bref article, alors même que leur influence s'est exercée pendant des décennies en France, où elles ont longtemps formé une sorte de vulgate. L'examen comparatif des trois collections dans le choix des auteurs, dans l'établissement du texte, dans l'élaboration de la traduction et du commentaire permet de comprendre les particularités de chacune, qui naissaient parfois de la volonté de se démarquer des deux autres.

12/2021

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Autres langues

Mémoire du yiddish. Transmettre une langue assassinée

Rachel Ertel a consacré sa vie à faire connaître et reconnaître la littérature yiddish aux lecteurs francophones. Par ses essais, ses traductions et son enseignement, elle a oeuvré pour la sauvegarde et la transmission de ce riche espace culturel. Son parcours personnel est bouleversant : c'est celui d'une petite fille aux parents écrivains rescapés de la Shoah, qui fut déportée en URSS pendant la guerre avant de trouver refuge en France et de voyager aux Etats-Unis ; c'est aussi celui d'une femme de conviction, déracinée mais passionnée, amie des artistes, des poètes et des grands auteurs yiddish du XXe siècle. Au fil des souvenirs convoqués émergent les grandes problématiques au coeur de la création littéraire, et en particulier les enjeux de toute traduction : Comment transmettre une mémoire perdue, ressusciter un monde aboli ? Comment transposer une langue mourante, liée à un vécu et à une destruction hors parole, en une langue vivante ? Comment concilier le deuil de la langue et la jouissance esthétique de la translation, de la transposition, de l'écriture ? A travers la voix forte d'une grande passeuse de la mémoire du monde yiddish, nous entendons la langue des assassinés. Rachel Ertel nous rappelle que l'Anéantissement est au-delà des pleurs, du temps, comme une entaille dans l'histoire de l'humanité, dont seule l'écriture peut porter témoignage, afin qu'il ne soit jamais oublié. Rachel Ertel a enseigné la littérature américaine à Paris 7 où elle a fondé le Centre d'études judéo-américaines. Elle est également présidente d'honneur de la maison de la culture yiddish. Stéphane Bou est journaliste.

05/2019

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Policiers

Les Nouvelles Enquêtes de Harry Dickson : Le Diable de Pimlico

Harry Dickson et Tom Wills sont de retour, plus déterminés que jamais, prêts à fondre sur les créatures des Ténèbres. Et les voilà à nouveau lancés dans des enquêtes prodigieuses qui vont les conduire des bords fangeux de la Tamise, d'où s'élève en permanence un brouillard délétère, à une proche banlieue, désolée et pleine d'embûches ; puis, des ruelles torves des quartiers interlopes, ils passeront prestement aux landes arides des Highlands, et s'en iront même, mandatés par le War Office, jusqu'à une lointaine île de l'océan Indien. Le maître détective et son élève se sortiront de justesse des pièges mortels tendus par un faux diable manipulant une vraie momie ressuscitée, ou par cette curieuse Madame Verre-Pilé qui, dans sa taverne dédiée aux monstres de foire, défend expressément de danser en sabots. Un prétendu Sherlock Holmes se propose de les aider à capturer le Professeur Flax de sinistre mémoire, et dans Limehouse, d'audacieux criminels font un brin de conduite à leurs victimes pantelantes, étouffées sous un masque de cire. Il leur faudra aussi se porter au secours des célèbres Francis Drake et Philip Bordimer de l'Intelligence Service, mis en difficulté par un petit vieillard se prenant pour Dracula. On entre dans les Harry Dickson de Gérard Dôle, comme dans un cabinet de curiosités où l'amateur s'en vient chercher l'émotion rare d'un rêve insensé.

11/2006

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Policiers historiques

Les Lionnes de Chauvet

La naissance d'un clan de femmes, le premier double meurtre de l'humanité - 35 000 ans, Ardèche. Les derniers Néandertal côtoient les homos sapiens installés dans la région. Et pour la première fois, des humains peignent sur les parois des grottes. C'est à l'entrée de l'une d'entre elles, face à un exceptionnel pont rocheux entre les falaises, que les peintres Tizia et Naëlisse fondent le clan des Lionnes : une communauté de femmes et d'enfants qui vivent en harmonie. Un soir de tempête de neige, les deux femmes disparaissent. Yoalna, la fille qu'elles ont élevée, découvre leurs corps dans un ravin, le couteau de l'une planté dans la gorge de l'autre. Bien que tout semble indiquer qu'elles se sont entretuées, Yoalna refuse d'y croire. Son enquête dévoilera les secrets de leur incroyable destin. PRESSE " De la préhistoire, la perspective sur notre histoire, mais avant tout : du suspense, des destins, même de l'amour, il y a tout dans Le Choc de Carnac ! " France Bleu (Le Choc de Carnac) " Avec son littoral rongé par la mer, ses équilibres précaires entre les hommes de différents peuples, mais également, déjà, entre les humains et la nature, cette Bretagne de l'époque néolithique ressuscitée avec talent et verve par Sophie Marvaud prouve que le polar préhistorique a de la ressource. " Isabelle Mity, Historia " On suit avec beaucoup d'intérêt [... ] ce bon roman policier " Archéologia (La Chamane de Lascaux)

03/2023

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Littérature étrangère

L'obole et autres recueils

Le roman présuppose l'existence d'une tradition liée à la grande tradition romanesque européenne et je crois que les conditions et l'environnement en Grèce ne s'y prêtent pas", avance Ilìas Papadimitrakòpoulos, l'un des plus grands nouvellistes de sa génération, celui que lecteurs et pairs nomment le maître de la petite forme, même si son oeuvre se résume à six minces recueils que le Miel des anges — qui tend à devenir l'activiste de la nouvelle, genre florissant chez les Grecs — publie aujourd'hui intégralement avec ce second volume, profondément apparenté au premier. Là encore, l'auteur raconte sa vie par fragments — l'enfance provinciale à Pyrgos dans le Péloponnèse, l'Occupation, l'armée et les années où il exerçait en tant que médecin militaire, les amis et les amitiés littéraires, mais aussi la Grèce traditionnelle, les superstitions, les humbles et les animaux (auxquels il consacre une longue nouvelle constituée de récits indépendants). Pourtant, dans ce deuxième recueil, les épisodes passés sont plus dramatiques, peut-être parce que l'enfant y est moins présent. L'âge mûr, la mort et les rêves y occupent une place accrue – récits de rêves, mais aussi récits de visions, de scènes insolites, le rêve et la réalité déteignant l'un sur l'autre. Mais le rêve n'est-il pas un moyen de faire revivre les morts ? La mère de l'auteur, le poète Tàkis Sinòpoulos et sa femme, provisoirement ressuscités, hantent ces pages.

10/2020

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Littérature française

Huit minutes de ma vie

Laure Manaudou, Marie-Josée Pérec, Anna Kournikova… oubliez. Dans quelques minutes, Alizée quittera la chambre d’appel, montera sur le plot de départ, se lancera au signal… et pendant huit minutes terrifiantes, va jouer sa vie. Alizée n’existe plus et ne ressuscitera que si elle gagne cette course mythique. Le 800 mètres nage libre aux Jeux olympiques : des Jeux auxquels elle n’aurait probablement pas dû participer. Peut-être parce qu’elle ne les méritait pas, ou peut-être parce qu’elle n’en voulait pas. Un état de grâce, aux yeux du monde extérieur, mais qu’Alizée ne ressent pas. Ce qu’elle ressent, elle, c’est le poids d’un entraînement de fer, qui lui a donné les clés d’une existence dorée mais sous le signe de la souffrance. Les boyaux qui se tordent, la combinaison qu’il faut enfiler sans la déchirer, les dernières recommandations de son entraîneur en tête, les souvenirs qui affluent, douloureux et dangereux. La solitude surtout, extrême, forcée, dans laquelle il faut se couler sous peine de crever là, sur le carrelage, avant même d’avoir plongé, avant d’avoir gagné ou perdu. C’est sa dernière course, ou sa vie qui recommence. Véritable parabole de la mort, orchestré par une impitoyable walkyrie, un récit suspendu qui vous entraîne pour la première fois dans la violence extrême du monde olympique. Une violence sous-jacente, mais qui est la première marche vers le sublime.

05/2012

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Histoire de France

Lauzun. Ou l'insolente séduction

La vie de ce célèbre courtisan de Louis XIV est "un roman auquel il ne manque que le vraisemblable", a dit de lui La Bruyère. Antonin Nompar de Caumont, comte puis duc de Lauzun, a connu une existence foisonnante, étourdissante d'aventures. Impertinent et flamboyant don Juan, il est célèbre pour ses fiançailles avec la Grande Mademoiselle, petite-fille d'Henri IV et cousine du Roi-Soleil, qu'il faillit épouser à la stupeur générale. Colonel des dragons, capitaine des gardes du corps, commandant d'armée, gouverneur du Berry, il est un moment le favori de Louis XIV avant de payer un excès d'audace par une terrible captivité de dix ans à Pignerol. Tout autre aurait péri d'une telle disgrâce: lui revient, se couvre de gloire en sauvant au péril de sa vie la reine d'Angleterre, la touchante Marie-Béatrice qui fuit son pays en révolution, part vaillamment à la rescousse du malheureux Jacques II Stuart détrôné par le prince d'Orange... Quel est donc le secret de ce diable d'homme, qui recherche le panache et court les bonnes fortunes? Le fracas de ses aventures, ses caprices, ses passions ont rempli tout un siècle - le Grand Siècle - dont Lauzun incarne à merveille la finesse et les grandeurs comme les bassesses. Utilisant une documentation en partie inédite, Jean-Christian Petitfils livre un portrait vivant de ce personnage hors série. Par lui, c'est toute la cour du Roi-Soleil qui est ainsi ressuscitée.

10/2008

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Littérature étrangère

La mort en habits de fête

Quelques mois avant d'être foudroyé par l'orage, un garçon de douze ans est initié par un mystérieux étranger à la magie macédonienne des coïncidences, des illuminations, des parentés imprévues et du triomphe mystique des toupies. Le cimetière est son école et sa mère, qui y repose, lui enseigne les secrets des ténèbres. Anastàsis est ce voyageur énigmatique, de retour au pays natal après bien des années d'absence. Son enfance fut peuplée d'étranges présages. Anastàsis aux yeux gris, aux cheveux fauves sculpte dans le bois toupies et baguettes. Le récit se déploie en spirale autour de sa figure solaire, ressuscitée à l'ombre de la forge paternelle. Redonne-t-il vie à la folie des mères, au vol des oies sauvages, à la conjuration des esprits ? A profusion se nouent récits et croyances paysannes locales. L'histoire est peuplée d'enfants, pas encore nés ou déjà morts, ou vivants ; de tous âges, douze-treize ans surtout, l'âge où l'enfance est près de mourir. Les animaux sont très présents aussi. Brumes, pluies diluviennes, tempêtes, orages, raz de marée, les éléments se déchaînent sans cesse - et ils tuent. Car l'homme ici est peu de chose, jouet des phénomènes naturels, faible flamme vite soufflée par la mort. Le titre nous l'annonce : c'est elle, la Mort, le héros du livre. Superbe en ses habits triomphaux, traînant ses innombrables victimes.

01/2007

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Critique littéraire

Gérard de Nerval devant le destin. Études nervaliennes

Cet ouvrage rassemble l'ensemble des études consacrées à Gérard de Nerval par François Constans, et publiées dans diverses revues de 1934 à 1967. Ces textes, essentiels à la compréhension profonde de l'oeuvre nervalienne, furent avant tout écrits avec le coeur. Sans, naturellement, les négliger tout à fait, François Constans s'attache moins aux approches formelles (du structuralisme linguistique par exemple), aux repérage des sources et des influences, qu'à une lecture "de sympathie", tant avec la personne de Nerval qu'avec le monde dans lequel il évoluait. "L'oeuvre de Nerval, note le préfacier, baigne dans les courants politiques, sociaux, philosophiques de son temps, et il lui est arrivé de les transposer dans sa mythologie personnelle. M. Constans voit même dans les prodromes de la guerre de Crimée l'événement contingent qui, de façon indirecte, a incité Nerval à rassembler et publier les célèbres sonnets". Mais, on le sait, les textes du poète sont énigmatiques. L'empathie doit donc s'armer de sagesse et de prudence, d'autant que les études de François Constans s'efforcent constamment de percer les brumes de l'ésotérisme nervalien. Rentrer ainsi dans le "rêve de Nerval", c'est oser perdre ses repères au milieu de vastes pelouses où des sylphides diaphanes forment une ronde éternelle, où l'on voit des âmes migrer ou des morts ressusciter. Ce monde étrange, fait de néo-platonisme, d'orphisme et de symboles mystiques, n'est pas le produit de l'imagination de Nerval : c'est le monde même de l'écrivain, qui l'a mené à la folie, lorsque la distinction du rêve et du réel ne fut plus possible. Ce monde, c'était le mental et le coeur du poète, autrement dit avec François Constans : son Destin.

01/1979

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Critique littéraire

Lectures en stock

Ne pas manquer de bons livres à lire et pas seulement sur une île déserte, c'est le pari de Lectures en stock afin de plonger avec délectation dans les romans français parus au XXe siècle. Ce guide subjectif de cinquante-deux ouvrages souhaite tout d'abord piquer la curiosité. Ensuite, faire découvrir des romans d'auteurs ensablés. Enfin, donner à lire un texte qui n'a rien perdu de sa capacité de séduction, loin des sentiers battus. Les livres non lus sont bien morts, mais en retrouvant un lecteur, ils peuvent ressusciter. Un auteur délaissé n'est pas forcément un ensablé, et son oubli tout à fait justifié. Mais parfois, l'écrivain oublié a publié une véritable oeuvre dont la qualité reste reconnue par les spécialistes et souvent primée. Seulement, le public ne la lit plus, ou pas assez, ou par hasard. La faute à une mort prématurée, une existence provinciale ou aux modes littéraires bouleversées par la Seconde Guerre mondiale... La littérature, la bonne, n'a pas d'âge. Les articles de cet ouvrage visent à redonner vie à des romans afin de goûter un style, une narration, une histoire hors du temps. Quels merveilleux moments procurés par une lecture qui abolit et le lieu et l'époque lors d'un après-midi pluvieux ou dans une chaise longue au soleil... Avec ces Lectures en stock, le blogue des Ensablés opère une incursion sur papier avec des textes revus et choisis par les contributeurs selon leurs inclinations. Chaque chronique présente en quelques lignes la vie de l'écrivain pour se concentrer ensuite sur le contenu du roman. Une façon de se cultiver, de découvrir un rayon inexploré de la littérature, tout en se démarquant de l'air du temps. Sous les signes imprimés, une seconde vie pour tous...

03/2018

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Littérature française

Histoire de la souffrance Tome 1 : Ames

"- J'ai peur de la croix. Il paraît que ce n'est pas très long, mais c'est le dernier moment, il faut le passer, et ça fait mal. J'ai peur d'avoir encore mal. Je n'ai pas le courage, et... S'il y avait quelque chose d'agréable après, mais il n'y a rien... J'ai peur que ça dure, j'ai peur d'avoir la respiration coupée, de sentir une enclume contre mes poumons. J'aimerais être mort. Je ne veux pas attendre. Je ne veux plus vivre maintenant, je voudrais que ça finisse tout de suite, sans avoir à y penser. - Tu vis. Tu ne mourras jamais". A travers les siècles, depuis la toute première étincelle de douleur au sein d'un organisme, quatre âmes se croisent, se battent, se ratent et se retrouvent. Successivement animales et humaines, elles voyagent au néolithique, en Mésopotamie, à travers la Méditerranée à l'âge de bronze, dans la Chine ancienne des Wu, sous l'Empire romain, dans le royaume indien de Samudragupta ou au beau milieu du désert australien. Elles meurent, elles reviennent. Chacune de leurs existences est l'occasion d'un récit, petite partie d'une fresque dont le sens se dévoilera peu à peu : l'épopée des oubliés, le chant des perdants, le grand livre des êtres morts dans l'ombre. Des femmes, des esclaves, des lépreux, des enfants ou des bêtes en sont les héros. Ames est un projet ambitieux et désespéré de ressusciter tout ce qui a vécu, petit ou grand, rare ou nombreux, misérable ou glorieux. C'est aussi un foisonnant roman d'aventures pour notre époque, un roman multiple, décentré de l'Occident et attentif à tous les êtres. C'est enfin la Légende dorée de notre monde, adressée aux temps futurs.

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Histoire de France

Shoah

"Il n'est pas facile de parler de Shoah. Il y a de la magie dans ce film, et la magie ne peut pas s'expliquer. Nous avons lu, après la guerre, des quantités de témoignages sur les ghettos, sur les camps d'extermination ; nous étions bouleversés. Mais, en voyant aujourd'hui l'extraordinaire film de Claude Lanzmann, nous nous apercevons que nous n'avons rien su. Malgré toutes nos connaissances, l'affreuse expérience restait à distance de nous. Pour la première fois, nous la vivons dans notre tête, notre coeur, notre chair. Elle devient la nôtre. Ni fiction, ni documentaire, Shoah réussit cette re-création du passé avec une étonnante économie de moyens : des lieux, des voix, des visages. Le grand art de Claude Lanzmann est de faire parler les lieux, de les ressusciter à travers les voix, et, par-delà les mots, d'exprimer l'indicible par des visages. C'est une composition musicale qu'évoque la subtile construction de Shoah avec ses moments où culmine l'horreur, ses paisibles paysages, ses lamentos, ses plages neutres. Et l'ensemble est rythmé par le fracas presque insoutenable des trains qui roulent vers les camps. La construction de Claude Lanzmann n'obéit pas à un ordre chronologique, je dirais — si on peut employer ce mot à propos d'un tel sujet — que c'est une construction poétique. Jamais je n'aurais imaginé une pareille alliance de l'horreur et de la beauté. Certes, l'une ne sert pas à masquer l'autre, il ne s'agit pas d'esthétisme : au contraire, elle la met en lumière avec tant d'invention et de rigueur que nous avons conscience de contempler une grande oeuvre. Un pur chef-d'oeuvre." SIMONE DE BEAUVOIR

06/1985

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Cinéma

Hier, aujourd'hui et demain

C'est la découverte d'une boîte remplie de lettres et de photographies qui inspire à Sophia Loren ce livre plein de vie, où se déploie le destin d'une gamine peu sûre d'elle mais d'une beauté à faire ressusciter les morts d'une jeune Napolitaine qui, en l'espace de quelques années, conquit le monde. Derrière la star, on découvre le sourire d'une femme timide mais déterminée, qui dès l'enfance a enduré bien des épreuves, a travaillé toute sa vie avec acharnement et a su aimer d'une passion authentique. Sophia Loren nous guide ainsi en personne dans sa ville natale de Pozzuoli dévastée par la guerre, dans la Cinecittà des premiers grands péplums américains, dans le Naples en noir et blanc de Vittorio De Sica. Elle nous fait marcher sur les pas de Cary Grant, Marcello Mastroianni ou Audrey Hepburn, nous emmène avec elle sur les tapis rouges de Hollywood, Cannes et Berlin en compagnie de Charlie Chaplin, Ettore Scola et tous les plus grands. Mais elle nous conduit aussi dans les coulisses, là où bat son coeur d'épouse, de mère et de grand-mère, au sein d'une famille qu'elle considère depuis toujours comme son meilleur film. Au-delà du voyage passionnant dans l'histoire du cinéma, c'est aussi un conte de fées qui, un jour, est devenu réalité. Sophia Loren compte parmi les actrices les plus célèbres au monde. Au cours de son extraordinaire carrière, elle a joué dans plus de cent films et remporté de multiples récompenses, parmi lesquelles le Lion d'or du festival de Venise, cinq Golden Globes, un prix d'interprétation féminine à Cannes, l'Oscar de la meilleure actrice, en 1962, pour La Ciociara, et, en 1991, un Oscar pour l'ensemble de sa carrière.

09/2014

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Romans noirs

88

Une découverte qui pourrait changer le cours de l'histoire. 1992. Dans les archives souterraines du KGB, l'agent Alexei Soloviev découvre, par hasard, un testament secret d'Adolf Hitler saisi dans son bunker par l'Armée rouge après son suicide. Vingt-huit ans plus tard, des troubles inhabituels dans les milieux islamistes en relation avec des organisations néo-nazies conduisent la jeune analyste des services de Renseignement, Melany Carson, à infiltrer un groupe de suprémacistes en Pennsylvanie. Une découverte aussi terrifiante qu'inattendue va l'entraîner dans une dangereuse aventure avec son nouveau compagnon, Jeff Cartright. Des nazis plonges dans les sociétés secrètes et l'occultisme Les expéditions nazies au Tibet dans les années 30 auraient-elles permis à Himmler de retrouver le texte original du Karma de Kalachakra, une oeuvre ésotérique attribuée au Bouddha lui-même, qui permet aux émules du Dalaï-Lama de trouver la réincarnation de leur leader ? Des néo-nazis, dont le signe de ralliement est le nombre "88", un 8 pour chaque "H" de "Heil Hitler" auraient-ils réussi à prendre le contrôle de plusieurs organisations terroristes, avec pour projet commun de bouleverser l'ordre mondial et, peut-être, ressusciter le Troisième Reich ? Une traque haletante sur fond d'actualite et de faits historiques. Tandis que Melany et Jeffrey tentent de retrouver Alexei Soloviev, seul à connaître les dernières volontés d'Hitler, un nouveau "printemps islamiste" secoue l'Indonésie et ses deux cents millions d'habitants. Mais qui est vraiment Habib Saragih, mystérieux leader du mouvement révolutionnaire dont les moyens financiers paraissent illimités ? De Washington à la Pennsylvanie, de Boston à Moscou, de l'Allemagne de l'Est à Banda Aceh et la jungle étouffante de Sumatra, 88 entraîne le lecteur dans une aventure haletante dans laquelle la réalité dépasse souvent la fiction.

02/2021

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Histoire ancienne

La reine mystérieuse. Hatshepsout

Ressusciter une reine aussi énigmatique et si injustement diffamée que l'a été Hatshepsout, sans renoncer à la plus implacable rigueur historique, seule une Egyptologue audacieuse telle Christiane Desroches Noblecourt pouvait le tenter. L'existence secrète, semble-t-il, de cette reine, morte il y a plus de 3450 ans, et les mystères qui paraissent entourer son règne, comme la destruction de ses monuments, n'ont cessé d'intriguer les chercheurs. Ils trouveront, ici, une réponse très inattendue. En s'appuyant sur les travaux les plus récents et, naturellement, sur les grands tableaux officiels connus (la bouleversante Théogamie, la glorieuse et fantastique Expédition au Pays de Pount...), en rassemblant des matériaux jusque-là éparpillés, parfois inédits, en soulevant chaque pierre, Christiane Desroches Noblecourt réussit l'exploit de reconstituer, pour la première fois, la mosaïque disloquée. Déjouant les fausses pistes, elle tourne résolument le dos aux idées reçues et propose surtout une nouvelle et passionnante interprétation de certains faits historiques et religieux majeurs restés jusqu'à présent inexpliqués ou ignorés. Aussi bien pénètre-t-elle dans la secrète pensée de cette théologienne novatrice qu'était Hatshepsout, et dans le domaine, jusque-là inconnu, de sa vie privée. De sa minutieuse et patiente enquête policière émerge l'émouvante et remarquable personnalité de la souveraine que son intelligence subtile, son esprit créateur, son courage et son indomptable volonté, mais aussi l'action de Senemnout, l'omniprésent, et la grâce d'Amon-le-Caché maintinrent sur le trône pendant plus de vingt années. Rayée de l'Histoire, mais non pas immédiatement après sa mort, et pour des raisons qui ont complètement échappé à ses commentateurs, elle devient ici l'héroïne lumineuse d'un roman unique au monde et reconquiert, définitivement, une place de premier rang parmi les plus grands souverains de l'Egypte pharaonique.

03/2002

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Théologie

L'apologétique, avenir de la théologie ?

La théologie vit l'exil. Qui de nos jours s'intéresse à elle, hormis une frange engagée ? Où sont les théologiens dans le débat public, les médias ? Qui lit leurs publications ? Frappé d'insignifiance, le visage de la théologie s'attriste d'une obsolescence funeste. Et si son avenir passait par une apologétique forte et renouvelée ? Telle est la thèse audacieuse soutenue par Jean-François Gosselin qui trouve, dans l'exil même, le motif de soutenir cette proposition. Insensé ! diront certains, qui rappelleront aussitôt la déroute de l'entreprise apologétique au siècle dernier, et ses échecs retentissants. De science et de coeur, cet ouvrage procède d'une conviction raisonnée. Pour Jean-François Gosselin, pas question de ressusciter les gloires déchues, mais bien d'accueillir la mal-aimée comme une part essentielle de nous-mêmes. N'est-il pas dans la nature de la foi que d'être annoncée dans des milieux qui lui sont hostiles, que d'entendre et de confronter la contradiction ? Prestigieuse dans l'Eglise ancienne, la littérature apologétique (Fredouille) fut de toutes ces rencontres. Encore faut-il affronter des décennies d'inimitié, et surmonter le " complexe antiapologétique " ambiant, défi auquel l'auteur se mesure en première partie de l'ouvrage. De cette traversée périlleuse émerge une vision d'avenir où l'apologétique tiendrait sa place comme théologie soucieuse de l'expérience humaine (de Lubac) qui, sans s'oublier elle-même, se décentre et rayonne audelà d'elle-même, au devant et au service de ceux et celles qui cherchent et qui doutent. C'est à l'aune de la pensée d'Adolphe Gesché (1928-2003) que l'auteur cueille les prémices d'une apologétique d'avenir qui renoue avec sa raison d'être au creuset de l'épreuve et au feu de l'objection.

07/2021

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Critique littéraire

Fortunes et infortunes de Théophile de Viau. Histoire de la critique suivie d'une bibliographie

La fortune de Thophile de Viau a subi au fil du temps de nombreuses oscillations. Cet ouvrage en retrace l'histoire, depuis les dbuts du pote jusqu' nos jours ; il permet en mme temps de comprendre les causes de fluctuations hors du commun. Tout jeune, Thophile connat un succs clatant, comparable, quoique dans un registre bien diffrent, celui de Malherbe. Mais il ne faut que quelques annes pour qu'il soit jet en prison, victime d'une perscution sans merci, et condamn au ban perptuel l'issue du premier procs proprement littraire de l'histoire. Avant que le sicle ne s'achve, il est encore la victime de Boileau, qui donne le coup de grce sa renomme et jette sur son uvre un discrdit durable. Gautier reviendra le mrite de quasiment le ressusciter, en s'insurgeant contre l'anathme qu'avait lanc le Lgislateur du Parnasse . Malheureusement, Sainte-Beuve ne s'associera pas cette tentative de rhabilitation, et ses critiques ne seront que trop entendues. Cependant, Thophile a toujours t apprci par des lecteurs de choix, tels que Hugo, Nerval, Mallarm, Swinburne, au XIXe sicle, Gourmont et Apollinaire au dbut du XXe sicle. Mais ce sont surtout ces dernires dcennies qui lui ont t favorables, et d'une manire qui parat, cette fois, irrversible : sympathie pour l'homme, intrt pour ses uvres, qui sont devenues l'objet d'une littrature critique abondante et souvent de qualit. Dsormais, Thophile touche un public de plus en plus vaste sans vraiment occuper encore la place qu'il mrite. propos de Thophile et de sa fortune, c'est--dire d'un cas particulier et bien des gards exceptionnel, l'enqute mene par Guido Saba rend compte largement de l'volution des gots littraires sur prs de quatre sicles.

07/1997

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Littérature française

Ne m'appelle pas Capitaine

Quand Aude, aspirante journaliste, décide de frapper à la porte de Capitaine pour enquêter sur le Morne Dédé — un quartier de Port-au-Prince en déshérence qui connut son heure de gloire à l'époque de la dictature, lorsqu'il abritait les opposants —, elle n'est rien d'autre aux yeux du vieil homme qu'une jeune bourgeoise qui na connu que "des souffrances de contes de fées", l'héritière d'une longue tradition de familles opulentes ayant bâti leur fortune sur le dos des pauvres gens. Mais à cc vieillard acariâtre figé dans son fauteuil, la jeune fille offre également l'occasion de déchirer le silence, provoquant d'abord sa colère, puis parvenant peu à peu à ressusciter le grand maître d'arts martiaux qu'il a autrefois été, du temps où il se battait pour faire vivre son club, un lieu d'apprentissage, du temps où une mystérieuse élève l'avait ensorcelé et enjoint à servir "la cause", une femme dont il était tombé fou amoureux avant de la haïr. Parce qu'elle apprend, malgré elle, à poser un regard critique sur le milieu protégé dont elle est issue, où l'on se marie entre cousins pour perpétuer la couleur de peau des dominants en se frottant le moins possible aux "autres", qu'elle sait, dès lors, voir plus loin que le bout de son portail sécurisé, et peut-être parce que, à travers son grand frère Maxime, atteint de troubles psychiques, elle porte en elle l'altérité depuis sa naissance, Aude commence à faire sa place dans cet ailleurs. En la personne du vieil homme et de quelques jeunes "échoués", elle identifie un autre monde, une nouvelle humanité et, avec elle, le chemin pour faire de la vie une cause commune.

08/2018

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Ecrits sur l'art

Le Songe de Botticelli

La National Gallery de Londres conserve un mystérieux tableau, Vénus et Mars, peint par Sandro Botticelli entre 1475 et 1485. Peu documenté, ce long panneau devrait relever du genre traditionnel de la peinture nuptiale en usage dans le milieu de Botticelli. Mais cette Vénus trop boudeuse, ce Mars vraiment endormi et ce cortège de petits faunes espiègles constituent une énigme picturale qui résiste depuis plus d'un siècle aux historiens d'art. Qui donc est cette froide Vénus ? A quoi rêve ce Mars alangui ? Pourquoi ces satyreaux peinent-ils à l'éveiller ? Finalement, que veulent-ils nous dire en jouant avec les armes du dieu de la guerre ? Pour y répondre, en fin connaisseur de la Renaissance italienne et du milieu florentin, Stéphane Toussaint instruit une enquête fondée sur des textes le plus souvent ignorés, en exhumant des archives la veine populaire et parodique de Botticelli, grand lecteur du Décaméron de Boccace. D'un style alerte, sans sacrifier l'érudition ni dédaigner l'humour, l'auteur mène une recherche palpitante, signe à signe, qui entraîne le lecteur dans la Florence interdite et burlesque du Quattrocento. Relevant un à un les indices cachés dans la peinture, tout en décodant leur équivocité profonde selon les grilles de l'époque, Stéphane Toussaint rappelle que Botticelli confia jadis à Politien, le poète de Laurent le Magnifique, un cauchemar étrange où il s'enfuyait de terreur le jour de ses noces. Mars referait-il le songe de Botticelli ? De fil en aiguille, l'auteur relève le pari de ressusciter au grand jour un Botticelli irrévérencieux et grivois, quand la critique moderne l'avait oublié derrière sa peinture sacralisée à l'excès. Botticelli artiste des Madones ou Sandro peintre des amants de Mars ? Telle est la question fracassante susceptible d'attiser la curiosité et d'accroître la fascination de Botticelli dans un public élargi.

10/2022

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Littérature française

Histoire de la souffrance Tome 1 : Ames

"- J'ai peur de la croix. Il paraît que ce n'est pas très long, mais c'est le dernier moment, il faut le passer, et ça fait mal. J'ai peur d'avoir encore mal. Je n'ai pas le courage, et... S'il y avait quelque chose d'agréable après, mais il n'y a rien... J'ai peur que ça dure, j'ai peur d'avoir la respiration coupée, de sentir une enclume contre mes poumons. J'aimerais être mort. Je ne veux pas attendre. Je ne veux plus vivre maintenant, je voudrais que ça finisse tout de suite, sans avoir à y penser. - Tu vis. Tu ne mourras jamais". A travers les siècles, depuis la toute première étincelle de douleur au sein d'un organisme, quatre âmes se croisent, se battent, se ratent et se retrouvent. Successivement animales et humaines, elles voyagent au néolithique, en Mésopotamie, à travers la Méditerranée à l'âge de bronze, dans la Chine ancienne des Wu, sous l'Empire romain, dans le royaume indien de Samudragupta ou au beau milieu du désert australien. Elles meurent, elles reviennent. Chacune de leurs existences est l'occasion d'un récit, petite partie d'une fresque dont le sens se dévoilera peu à peu : l'épopée des oubliés, le chant des perdants, le grand livre des êtres morts dans l'ombre. Des femmes, des esclaves, des lépreux, des enfants ou des bêtes en sont les héros. Ames est un projet ambitieux et désespéré de ressusciter tout ce qui a vécu, petit ou grand, rare ou nombreux, misérable ou glorieux. C'est aussi un foisonnant roman d'aventures pour notre époque, un roman multiple, décentré de l'Occident et attentif à tous les êtres. C'est enfin la Légende dorée de notre monde, adressée aux temps futurs.

03/2023

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Critique littéraire

La comtesse Greffulhe. A l'ombre des Guermantes

"Je n'ai jamais vu une femme aussi belle", écrit à son propos le jeune Marcel Proust. Véritable légende vivante dans le Paris incandescent de la Belle Epoque, la comtesse Greffulhe, née Elisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952), ensorcela pendant plus d'un demi-siècle le Tout-Paris et le gotha européen avant de s'effacer des mémoires, dévorée par l'ombre des Guermantes qu'elle avait inspirés. Laure Hillerin la ressuscite ici dans sa véritable dimension à travers l'étincelant portrait d'une personnalité d'exception - originale, élégante, mais aussi généreuse, artiste et visionnaire - qui, transgressant nombre d'interdits, eut sur son époque une influence aussi réelle que méconnue. Car Elisabeth Greffulhe joua un rôle de premier plan dans le renouveau de la création musicale au tournant du siècle, lança les Ballets russes, et apporta un soutien décisif à Marie Curie ou Edouard Branly. Courageuse et sans préjugés, la comtesse prit le parti de Dreyfus, tint un salon politique et diplomatique influent, agit pour l'émancipation des femmes. Rien ne laissera jamais percevoir le mystère et la douloureuse solitude d'une épouse otage d'un mari volage et manipulateur, amoureuse écartelée entre la passion et la raison. Cette biographie remarquablement documentée se lit comme un roman, et culmine dans une dernière partie qui enchantera les proustiens : à travers la comtesse Greffulhe, l'auteur apporte un éclairage nouveau sur la genèse de la Recherche, et nous révèle un texte inédit de Proust que l'on croyait disparu.

10/2014

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Littérature étrangère

Pas question d'art

Après le bouleversant diptyque romanesque composé de Harmonia Caelestis et Revu et corrigé, entièrement consacré à la figure du père, Péter Esterházy décline ici le thème de la mère. Se jouant subtilement des frontières entre fiction et réalité, le grand romancier hongrois la ressuscite en prenant plaisir à brouiller les pistes. Si Pas question d'art foisonne d'anecdotes au sujet de la mère, comme sa prétendue passion pour la question du hors-jeu en football, ou sa ressemblance avec la reine d'Angleterre, Esterházy semble surtout suivre librement le ressac de sa pensée, en contournant pour notre plus grand bonheur les règles de la narration classique. Les réflexions de l'auteur sur l'amour, la filiation, Dieu, la maladie et le ballon rond s'enchaînent et nourrissent une narration impossible à circonscrire, tant ses embranchements et ses rebondissements sont multiples. Tout cela est ironique et drôle, même si l'obsession de la mort - le narrateur doit prononcer l'oraison funèbre du coach, mais aussi creuser la tombe de la mère - caresse avec gravité le texte. Pas question d'art fouille et approfondit ainsi les thèmes chers à Esterházy, dans une écriture "thomas-bernhardienne" encore plus libre que celle des précédents ouvrages. Sa mythologie personnelle est constamment modifiée, revue et corrigée, et bon nombre d'épisodes contradictoires s'entrechoquent dans le texte, comme pour nous dire que la vérité n'est jamais là où nous croyions l'avoir trouvée. Insaisissable, en somme.

04/2012