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Policiers

Le mage du Rumorvan

On aurait dit que la Lune était rousse et que le soleil venait à peine de rejoindre l'autre hémisphère, quand tous les chiens du quartier se mirent à hurler à la mort. Un bien triste concert qui interrompit la nuit hivernale des habitants du petit village, mais des grognements et des gémissements exprimant un irrépressible effroi, avaient fait converger tous les regards dans le moindre recoin sombre. Ils sortaient tous de chez eux, jeunes et vieux se regroupant au cœur du bourg, les yeux rivés sur les nuages illuminés par un feu intense. Ils venaient de comprendre l'origine de ces cris inhumains qui donnaient cette impression unique d'apercevoir une esquisse de l'enfer. Lorsque cet événement exceptionnel arriva à l'Aber-Ildut, petit bourg aux confins de la Bretagne, les esprits des villageois façonnés par de vieilles légendes, surent que de terribles maux allaient les accabler bientôt. Le mage était mort. Assassiné. La rumeur circulera dès le lendemain, des murmures apeurés. Les langues se délieront bientôt, chaque villageois, convaincu de ce qu'il sait ou imagine. Et rien que du mauvais pour tous. L'inspecteur Lavigne va devoir comprendre leur personnalité, savoir ce qu'ils savent réellement. Qui avait intérêt à tuer le mage tant craint et respecté ? Quel en était le mobile ? Qui en voulait à ce point au rebouteux ? Solitaire et taciturne, l'inspecteur poursuivra auprès d'une population qui a toujours été effrayée par la personnalité de la victime, son côté sombre, une force obscure qu'il tirait du pouvoir de l'ombre. Qui ? Sa femme ? Sa maîtresse. Le contenu de ses livres, aussi anciens que secrets ? Lavigne va livrer une bataille muette, tenter de comprendre le contexte dans lequel vit ce bourg figé dans des croyances d'un passé qu'il croyait révolues. Et il ira de surprise en surprise, jusqu'à avoir peur de son ombre.

09/2009

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Dessin

Le livre de la nature

Le livre de la nature est le premier ouvrage d'histoire naturelle imprimé en langue allemande et doit être, à ce titre, considéré comme une étape essentielle dans la longue histoire des velléités encyclopédiques. Son auteur, un certain Konrad von Megenberg (1309-1374) le rédige aux alentours des années 1350. Comme dans tout projet de cet ordre, il s'agit d'organiser un système de rapports, une totalité. Et puisqu'il s'agit là du livre, d'un livre de la nature, force est d'admettre que cette nature, en sa totalité, se présente comme un livre qui pourrait être ouvert, parcouru page à page, afin d'en découvrir et connaître l'ensemble du contenu ? Et ce jeu de miroir entre livre et nature n'est pas sans signifier que la composition d'un livre de la nature exige la mise en oeuvre et la constitution d'ensembles qui puissent prendre formes, à la façon de ces dessins illustrant cette nature qui semble ainsi nous faire quelque peu part de la grammaire et de la clef de ses secrets, dont notre tâche serait dès lors d'en effectuer le déchiffrage. S'agirait-il aussi d'apprendre à lire combien cette nature, en son livre, peut présenter de formes, de caractères, de variations, de variétés, d'inventivités, de tableaux où viennent s'unir le proche et le lointain, le familier et l'exotique, comme si l'action de création de cette nature était puissance d'agir, autrement dit une âme. Voilà sans doute qui donne au livre de cette nature des horizons insoupçonnés, dont les lectures que nous pouvons en faire ne cessent de s'enrichir, en s'affranchissant de leurs étroitesses, de leurs maladresses, de leurs convictions, comme s'il était enfin possible d'envisager que les contenus des livres ouverts (celui de la nature comme celui de Konrad von Megenberg) que le lisible et le visible de ces deux livres ouverts, ne devaient leurs apparitions, leurs matérialités, qu'à l'illisible et l'invisible, dont ils seraient les ornements, ou les murmures.

04/2023

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Revues

Le 1 N° 337, mercredi 10 mars 2021 : Jeunesse, à quand les jours heureux ?

Pour courir l'aventure, on ne peut plus partir en Afrique. Et toute relation nouvelle se construit aujourd'hui contre l'Etat. Aux étudiants les plus indélicats reste le dérèglement des sens. Que leur arrivera-t-il une fois que l'idée du Déluge se sera rassise ? Le 1er mars à Burtton, dans le nord-ouest de l'Angleterre, un étudiant de 18 ans a été violement heurté per pas voiture. Atteint d'une lésion cérébrale, Joseph Flavill est tombé dans le coma. Trois semaine plus tard, le Royaume-Uni se confinait pour cause de Covid. Le jeune homme s'est finalement réveillé en janvier dernier, au bout de dix mois. Craignant de le traumatiser, on s'est bien gardé de lui révéler de but en blanc que le monde avait changé. Joseph Flavill a découvert peu à peu que bises et poignées de main sont interdites, que ses camarades été plongés dans une espèce de coma artificiel qui les empêche de se rendre en cours et de faire la fête. "Sur les bancs de l'université, disait ce farceur de Pierre Dac, il faut bien que jeunesse se tasse." Mais qui a envie de plaisanter aujourd'hui ? La détresse de certains étudiants est illustré par un exercice inventé en Corée du Sud, le gongbang. Il faut bien l'orthographier pour ne pas tomber sur des travaux pratiques relevant de la pornographie. Cela consiste à se filmer chez soi en train de réviser ses cours pendant des heures, en les diffusant sur un réseau social. Voir les autres étudier dans un silence à peine interrompu par le bruissement de pages tournées ou les murmures d'un clavier, rappelle l'ambiance feutrée des bibliothèques universitaire. Cette manière de rompre l'isolement est, parait-il, très motivante. Ce n'est malgré tout qu'un pis-aller. A quand le gong qui marquera le retour au "présentiel" ? Là, il faut se souvenir de l'enseignement du professeur Dac : "Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir".

03/2021

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Littérature française

Ce que murmurent les collines. Nouvelles rwandaises

""La Maritza, c'est ma rivière" a chanté Sylvie Vartan. Moi qui n'oserai pas chanter, je me contenterai de murmurer : "La Rukarara, c'est ma rivière" Oui, je suis bien née au bord de la Rukarara, mais je n'en ai aucun souvenir, les souvenirs que j'en ai sont ceux de ma mère et de son inconsolable nostalgie." Ainsi commence cette suite de nouvelles rwandaises, belles et poignantes, où coulent les tourments et les espoirs de tout un peuple. Se souvenir de tout, et de la mère avant tout, qui, dans sa nostalgie d'exilée, pare la rivière Rukarara de toutes les merveilles de la légende. Et se souvenir des histoires que murmurent les collines : pourquoi Viviane, même nue, porte-t-elle autour de la taille une cordelette où s'accroche un minuscule morceau de bois ? Et puis, entre la Bible et les aventures de Titicarabi, y a-t-il d'autres livres ? La narratrice ne le croit pas... Et le règne d'un roi peut-il nous être conté par une vache ? Et si l'on chasse de la colline celle sur qui s'accumulent les malheurs, chassera-t-on grâce à ce bouc émissaire le Malheur inhérent à la condition humaine ? Mais Cyprien le Pygmée, rejeté de presque tous, aura, lui, un fier destin. Ces histoires s'enchâssent avec maestria comme les tesselles d'une mosaïque. Les mots de Scholastique Mukasonga coulent, cristallins, de mémoire en mémoire, jusqu'à nous montrer, même quand passe le malheur, toute la beauté de la vie.

03/2014

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Cosmétiques, coiffure

Le relooking intuitif by David Jeanmotte. Devenez la femme que vous avez toujours voulu être !

Qui n'a jamais rêvé de rencontrer un magicien ? Connu et reconnu pour sa bonhommie, sa bienveillance, sa gentillesse, son accent montois et son sourire extra-large, David Jeanmotte est l'homme auquel toutes les femmes aimeraient murmurer leurs secrets, leurs doutes, leurs peurs ou encore leurs complexes... Pourquoi ? Parce qu'il est le seul à pouvoir les transcender. Pour lui qui a appris au fil des années à cultiver une forme d'intuition, se mettre au service des femmes à travers le relooking était une évidence. En effet, il existe autant d'histoires qu'il existe de corps et, si l'on admet ce postulat alors les obstacles n'existent plus. Dans ce livre vous ne trouverez pas de "relooking spectacle" , David l'a en horreur. Lui, ce qu'il veut et aime, c'est se mettre, avec son équipe, au service des femmes, leur redonner confiance dans leurs capacités à plaire aux autres, mais avant tout à elles-mêmes. David leur prodigue à toutes des conseils ciblés et des astuces qui font mouche à chaque coup ! Qu'elles aient 25 ou 65 ans, un parcours accidenté ou sans heurt, qu'elles soient petites ou grandes, minces ou fortes, bien portantes ou avec des pathologies diverses, c'est une journée hors du temps qui commence à partir du moment où l'oeil de David se pose sur ces femmes. Au terme de celle-ci, l'émotion est toujours présente, les larmes jamais loin et le souvenir toujours impérissable !

11/2022

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Littérature classique

La Chair

"La Chair" raconte un monde où tout est paramétré pour l'efficace. Sans marge. Au rythme des cours de la bourse. Un monde où il n'y a pas de nom propre. De la servitude volontaire a surgi une mécanique de l'aliénation absolue, aveugle, bétail. Un monde d'hommes. Déversoir, la "femme" n'est plus qu'un buste, sexe et seins entretenus avec la plus rigoureuse hygiène en laboratoire et préparés selon le goût de son titulaire. De quoi procurer ce plaisir violent de l'oubli. Un buste de chair "chaude et odorante" . Une réminiscence d'un très lointain passé... "S'oublier, seulement s'oublier" , triompher de "l'angoisse permanente" de sa propre existence, mais avec tout de même l'obligation de perpétuer l'espèce. Surgit le grain de sable dans ces rouages si bien huilés. Il n'y a plus de naissance. Le système s'écroule, l'espèce est condamnée. Déshumanisé de n'être plus que fonctionnel le monde est confronté à la plus parfaite impuissance. Le vide. Qui-quoi donc trace à la peur la page de nos existences ? C'est alors que quelque chose comme une âme commence à murmurer... Car "La Chair" est, de toute évidence, une histoire d'amour. A cette dystopie répond l'oeuvre picturale d'Elizabeth Prouvost, qui démantibule le corps humain, insinue le chaos dans les rouages de la machine morphologique et, de l'intérieur, la dysmorphise. Pour enfin, peut-être, mais alors seulement, du fin fond de ses entrailles, la sublimer.

12/2023

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Littérature française

A la dérive dans Buenos Aires

Elle marchait en équilibre sur la corniche du patio, à trente mètres du sol. Tout le monde en bas retenait son souffle, de peur qu'un simple courant d'air ne la fasse chuter. Un avion est passé lentement dans le ciel et son haleine muette et laiteuse a tracé derrière elle, dans le bleu craquelé de froid de ce matin d'automne, un joli feston de fibres cotonneuses. Elle sembla s'y appuyer un court instant, puis se remit à cheminer sur le bord du monde, de son pas gracile de danseuse ivre. La ville avait plongé d'un seul coup dans un silence vibrant, que seules les corneilles mantelées déchiraient de leurs craillements charbonneux. J'ai fendu la foule tétanisée des futurs laissés-pour-compte, et avant que j'aie pu dire quoi que ce soit, elle s'est jetée dans le vide. Son corps a flotté dans les airs, c'était beau et suave, elle souriait, et j'ai cru l'entendre me murmurer, en tombant, des mots d'amour et de désespoir. Le choc mat et sourd que son enveloppe corporelle a fait en touchant le sol s'est fiché dans mon coeur, comme un coin de métal vif et brûlant. Pour toujours. Elle s'appelait Pamplemousse, elle était belle, elle était argentine, c'était mon amoureuse, et je l'aimais à la folie. Je me suis enfui. De ma vie, de mon bonheur, vide désormais, de Genève. J'ai pris, en aller simple, le premier vol pour Buenos Aires.

10/2018

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Littérature française

A bientôt. Essai

« À l'aube de ma vie, j'ai grandi à l'ombre du racisme et de l'antisémitisme. Mes parents et mon frère sont morts à Auschwitz en 1943. J'avais sept ans lorsque nous nous sommes quittés en 1939. L'OSE, l'œuvre de secours aux enfants, m'avait accueilli dans l'une de ses maisons d'enfants, le Masgelier, dans la Creuse, qui regroupait déjà de futurs orphelins. Des "Justes" juifs et non juifs m'ont sauvé de la barbarie nazie. Je me suis rendu à Auschwitz en 2009, le plus grand cimetière du monde, sans tombes, que des cendres. Là, je me suis surpris, tout le long de ma visite funèbre, à murmurer des paroles qui s'adressaient à ma famille. J'avais envie de lui raconter mon histoire, la suite de la leur ; et surtout qu'elle me réponde. Je savais que c'était impossible... Pourtant ce ne fut pas le cas. Ce livre, presque joyeux, fait revivre une seconde fois par l'écriture mon père, ma mère et mon frère. J'y apprends qu'ils connaissent tout de ma vie que je retrace en quelques épisodes. Je constate également qu'ils observent la Terre de là-haut, la France en particulier, son histoire et son devenir qui continuent de se dérouler sous leurs yeux. Ce dialogue "fictionnel", je le situe à Auschwitz qui, après avoir été ce que l'Humanité a connu de plus sombre, pourrait servir de tremplin pour son renouveau. En voici le récit. »

01/2015

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Littérature française

Sainte-Croix-les-Vaches Tome 3 : La fin des haricots

ET SAINTE-CROIX REFLEURIRA ! Et si, pour une fois, un président de la République choisissait pour conseiller agricole, un homme connaissant VRAIMENT la terre ? Un paysan avec les deux pieds bien ancrés dans le réel ? Et si, par une facétie de l'histoire, le plus apte à mener à bien cette mission n'était autre que... Thomas Sorlut, NOTRE fameux maire mafieux de Sainte-Croix-les-Vaches ? Si ! Souvenez-vous ! Celui qui fait vivre son village coupé du monde en cultivant de la beuh bio ! C'est lui que le jeune président - que l'on dit trop coupé de la France profonde -, vient de désigner pour lui murmurer à l'oreille. Et contre toute attente, Thomas, que Sheila, la députée si parisienne venue conquérir son département, regardait de haut, se métamorphose en homme d'Etat. A peine nommé, le voilà confronté à l'épreuve du feu : il doit faire face à une révolte paysanne d'une rare violence. Dévorée d'amour, de peur - et de jalousie -, Sheila accompagne Thomas dans sa conquête du pouvoir. Une conquête dont elle ne cesse pourtant de ressasser qu'elle aurait dû être la sienne. Le duo tangue. Et tous, nous retenons notre souffle : jusqu'à quand cette miraculeuse ascension peut-elle durer ? Un mafieux peut-il vraiment devenir l'un des hommes politiques les plus en vue ? Ou est-il appelé à sombrer, inéluctablement rattrapé par son terrible passé ? Vous le saurez en lisant ce nouvel épisode désopilant de notre saga nationale et rurale : Sainte-Croix-les-Vaches !

02/2020

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Littérature française

Vivre heureux à la campagne

Ce petit livre s'adresse en priorité à tous ceux qui aiment la campagne. Certains l'ont connue tout enfant, d'autres l'aiment par goût parce qu'ils vont volontiers s'y détendre lors de longues promenades afin de se ressourcer et de savourer un peu de paix. "Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime" affirme le poète Lamartine. Nous avons fui la ville tentaculaire et ses nuisances pour jeter l'ancre dans un havre de paix : une modeste fermette située au revers d'un coteau ensoleillé à l'orée d'un grand bois. Là, nous savourons le calme des champs agrémenté par la mélodie de nos amis les oiseaux. Nous observons les métamorphoses de la nature au fil des saisons. Nous nous réchauffons en famille autour d'un bon feu de cheminée l'hiver lorsque les rafales glacées du vent du nord font grelotter le paysage transi et la petite faune mystérieuse qui le peuple. Nous renouons alors avec la vie simple d'autrefois. Nul besoin d'un luxueux confort. Il ne faut accorder aux biens matériels dont nous ne sommes que les dépositaires, que l'importance qu'ils méritent. Là où nous vivons, j'apprécie avant tout la douceur du bocage et en particulier les haies, les arbres miraculeusement épargnés. Chers arbres qui nous restituez l'oxygène indispensable à la vie et que parfois l'on tronçonne inconsidérément ! Nul besoin de luxe, nul besoin de courir le monde pour être heureux : "Ne cours pas après le bonheur, tu le portes en toi" murmure le poète.

10/2017

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Littérature étrangère

Les loups d'Aguila et autres nouvelles

Les loups d'Aguila réunit un choix des meilleures nouvelles écrites par l'auteur du Léopard des neiges. Dans la nouvelle qui donne son titre à l'ouvrage, peut-être la plus mystérieuse de toutes, un Indien traque à contrecoeur deux loups gris qui causent des ravages près de la frontière du Mexique. En plein désert, une étrange rencontre l'entraîne vers le terme de son parcours terrestre. Dans Le voyageur, c'est aussi vers une sorte de rendez-vous final avec la terre que fuit Traver, le prisonnier noir évadé qui se murmure à lui-même des bribes de blues pour bercer sa peur. Dans Le cinquième jour, la crainte de la mort sous-tend encore, indirectement cette fois, le dialogue entre un jeune bourgeois et un vieux marin réunis sur la même barque pour rechercher le corps d'un noyé. Et peut-être est-ce, dans Fin de saison, la peur de la vie qui dresse l'un contre l'autre mari et femme, ou victime et bourreau, face à la tortue gigantesque découverte au bord d'une route. Peter Matthiessen porte un regard attentif sur les lieux et les plantes, sur les animaux et les hommes. Le regard d'un naturaliste doué d'une faculté d'analyse aiguë et sensuelle, d'un explorateur inquiet pour sa belle planète et pour l'espèce humaine qui l'habite, menacées toutes deux par diverses déraisons. Mais, en maître-conteur qu'il est, il ne se laisse jamais dévier du droit fil de son histoire, si étrange soit-elle.

02/1992

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Développement personnel

Cheval, raconte-nous la liberté. Un cheminement vers l'écologie intérieure

Grâce à sa rencontre avec le cheval, il y a cinq mille ans, l'humanité a pu accélérer son développement et se moderniser. Pourtant, à chaque regard, le cheval semble nous rappeler ce que nous avons oublié en route : la liberté vient de notre unité avec la nature et donne du sens à la vie. Parce qu'il n'a pas perdu le contact avec l'intelligence naturelle du vivant, le peuple cheval nous ouvre à l'art de vivre auquel l'évolution nous avait naturellement préparés et nous aide à reprendre le chemin des lois naturelles de ce monde que nous partageons. A l'heure où l'on parle de crises existentielles autant que de crises environnementales, il se pourrait bien que le cheval nous permette à nouveau de faire basculer notre destin, à condition d'entendre ce qu'il nous murmure à l'oreille : il est temps de rééquilibrer nos vies en retrouvant cette connexion organique au vivant et de nous appuyer sur des valeurs d'intégrité, de responsabilité, de solidarité et d'authenticité pour devenir des humains conscients, créateurs et libres. Révéler sa raison d'être, retrouver sa vraie nature, aller vers l'autre, cultiver le vide fertile et redonner sa place au non-agir sont autant de chemins de liberté, là où tout commence, que ce grand sage à crinière, qu'il soit tout près ou blotti dans notre imaginaire, nous invite à emprunter pour participer à l'équilibre du monde. Un éloge de soi, du respect et du vivant...

10/2019

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Critique littéraire

Exercices de lecture. De Rabelais à Paul Valéry

Les exercices de lecture que j'ai réunis dans ce volume ont été écrits, et parfois réécrits, au cours de longues années. Les œuvres, ou les groupes d'œuvres, auxquels ces exercices s'appliquent, essais de tous ordres, mémoires, récits de voyage, tragédies, poésies, romans, s'étendent du XVIe au XIXe siècle. Certaines de ces œuvres figurent parmi les classiques de la littérature française. D'autres, le plus grand nombre, voisinent plus ou moins étroitement avec ces " sommets " aperçus de tous et contribuent à les éclairer. S'il fallait trouver après coup un fil conducteur à ces exercices, dont chacun a été conçu pour lui-même et peut être lu à part, ce serait la fonction de la littérature en France comme lien de civilisation entre individus jaloux (le leur individualité, fonction qui l'a mise en concurrence avec sa mère et rivale, l'Eglise et la religion chrétienne. D'exercice en exercice, absorbé et éveillé chaque fois autrement, je ne me suis jamais proposé d'échafauder une théorie de la littérature, ni une méthode de critique littéraire, mais de découvrir dans chaque cas la juste distance de regard et d'écoute qui replace en leur lieu, en leur heure, en leur humeur propre, l'œuvre ou le groupe d'œuvres qui m'ont retenu, afin d'en recueillir le murmure intime ou les intentions communes. C'était prendre le risque de l'extrême diversité, voire de l'éclatement, mais c'était aussi aller au-devant (le la chance de ressaisir des fidélités insistantes et fécondes, rajeunies pendant de nombreuses générations. M. F.

03/2006

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Littérature française

La riposte

"Tu sais, Jonas, je ne vais pas passer mon existence à baiser tandis que le monde tombe en morceaux. Il est temps d'arrêter le carnage et de riposter". Dans un Paris désagrégé par la crise écologique, la misère a définitivement pris ses quartiers. Au rationnement alimentaire s'ajoutent la violence de l'appareil d'Etat, la canicule et la maladie. Un mystérieux mouvement, Absolum, placarde ses affiches dans toute la ville et gagne du terrain. Son slogan : "Révolution pour la Terre". Dans ce chaos, Jonas est infirmier à domicile. Quand il ne s'occupe pas de ses patients, il se réfugie dans les bras de la jeune Khadija, déterminée à sauver le monde. A 37 ans, Jonas est au contraire désabusé et s'apprête à fuir comme tant d'autres vers le Nord, en quête d'une vie meilleure. Mais peut-il partir si facilement sans se retourner ? Qu'est devenue sa soeur Natalia, sa seule famille, dans la campagne aride privée d'électricité ? Et s'il parvenait à convaincre Khadija de le suivre ? Perdu entre deux âges, incapable de s'engager comme de rester loyal à un système dont il a su pourtant profiter, Jonas va devoir faire face au murmure d'une grande révolte. Alors qu'il a oublié la dignité de mourir, au coeur de son serment, d'autres, par leurs combats, vont lui réapprendre celle de vivre. La Riposte nous plonge dans ce qui pourrait ressembler à 2030 avec une grande inventivité et une lucidité féroce.

08/2021

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Policiers

Le deuxième gant

Un matin, alors que Marie-Aile Paradis attend l’arrivée de la rame de métro, une femme élégante lui demande son nom avant de se fondre dans la foule. Quelques jours plus tard, la même personne à la sensualité troublante l’accoste de nouveau et, tout en lui offrant un de ses gants, lui murmure à l’oreille : « L’amour naît parfois dans la cruauté. »Intriguée par ces rencontres fortuites, envoûtée par le parfum qui se dégage du gant et encouragée par Yasmine, sa meilleure amie, Marie-Aile se lance à la recherche de la mystérieuse inconnue. Les seuls indices qu’elle possède : la marque du gant et l’inscription qui s’y trouve, K5566. Or, cette improbable quête va bouleverser la vie de Marie-Aile en obligeant la jeune femme à prendre conscience, à l’approche de son trentième anniversaire, que son existence, depuis une décennie, se résume à être la victime soumise d’un conjoint obsédé sexuel et l’esclave consentante d’un travail routinier.De façon inattendue, Marie-Aile obtient un nouvel emploi qui lui plaît. Toutefois, une série de lettres reçue de façon anonyme la plonge au cœur d’un nouveau mystère dont l’origine semble remonter à la Seconde Guerre mondiale. Alors même qu’elle tente de reprendre sa vie en main – son quotidien ressemble de plus en plus à un enfer –, Marie-Aile réalise qu’elle ne cesse d’être manipulée par les uns et les autres, et que son destin ne lui appartient peut-être plus...

01/2013

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Coloriages adultes

Jardins fleuris coloriage chromathérapie. Livre de coloriage adulte anti-stress

Découvrez un sanctuaire de verdure et de couleurs où les jardins fleuris prennent vie, page après page. Ici, des allées sinueuses vous guident à travers des parterres luxuriants, des arches fleuries et des étangs miroitants, chaque coin et recoin dissimulant un trésor botanique. Ce livre de coloriage vous convie à une promenade paisible parmi des roses romantiques, des lilas parfumés et des marguerites joyeuses, toutes nichées dans l'harmonie d'un jardin conçu avec amour. Laissez-vous inspirer par les détails minutieux, des pergolas enroulées de clématites aux ponts de pierre enjambant des ruisseaux chatoyants, offrant une toile riche pour votre créativité. Sur le papier de qualité supérieure de 120g/m, les textures des sentiers gravillonnés, des écorces rugueuses et des pétales délicats se mêlent en une expérience tactile unique. Chaque trait évoque l'essence même du jardinage : la patience, la passion et la promesse de renouveau. Au fil des pages, vous serez invité à jouer avec les ombrages et les dégradés, éclairant les massifs de fleurs, accentuant les reflets des bassins et ajoutant de la profondeur aux bosquets ombragés. En coloriant, ressentez le doux parfum des fleurs, le gazouillis des oiseaux et le murmure des feuilles dans la brise. Plongez au plus profond de ces oasis fleurissantes et laissez libre cours à votre imagination, cultivant votre paix intérieure à mesure que vous apportez des nuances vibrantes à ces vastes paysages floraux. Embrassez le pouvoir thérapeutique des jardins et recréez leur enchantement à chaque teinte que vous appliquez.

09/2023

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Littérature française

Le Deuxième Gant

Un matin, alors que Marie-Aile Paradis attend l'arrivée de la rame de métro, une femme élégante lui demande son nom avant de se fondre dans la foule. Quelques jours plus tard, la même personne à la sensualité troublante l'accoste de nouveau et, tout en lui offrant un de ses gants, lui murmure à l'oreille : "L'amour naît parfois dans la cruauté". Intriguée par ces rencontres fortuites, envoûtée par le parfum qui se dégage du gant et encouragée par Yasmine, sa meilleure amie, Marie-Aile se lance à la recherche de la mystérieuse inconnue. Les seuls indices qu'elle possède : la marque du gant et l'inscription qui s'y trouve, K5566. Or, cette improbable quête va bouleverser la vie de Marie-Aile en obligeant la jeune femme à prendre conscience, à l'approche de son trentième anniversaire, que son existence, depuis une décennie, se résume à être la victime soumise d'un conjoint obsédé sexuel et l'esclave consentante d'un travail routinier. De façon inattendue, Marie-Aile obtient un nouvel emploi qui lui plaît. Mais une série de lettres anonymes la plonge au coeur d'un nouveau mystère dont l'origine semble remonter à la Seconde Guerre mondiale. Alors même qu'elle tente de reprendre sa vie en main - son quotidien ressemble de plus en plus à un enfer -, Marie-Aile réalise qu'elle ne cesse d'être manipulée par les uns et les autres, et que son destin ne lui appartient peut-être plus...

11/2011

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Critique littéraire

Ecrits intimes. 1912-1939

Quelle femme et quel écrivain furent plus mal jugés qu'Elsa Triolet ? Froide calculatrice prenant dans ses rêts le trop fragile Aragon... ambitieuse assoiffée de notoriété... tête politique manipulant le poète surréaliste... médiocre romancière dont la réputation surfaite tenait à sa situation d'épouse et d'égérie... n'a-t-on pas murmuré qu'Aragon avait mis la main à la pâte pour que soient publiables ses écrits ? ses écrits intimes inédits viennent faire litière de tous ces partis pris. Des passions de la jeune fille choyée vivant les dernières années du régime tsariste à la cruelle lucidité de 1939, ils dévoilent l'intimité douloureuse d'une femme peu sûre d'elle-même, habitée par la solitude et le sentiment d'une vie qui se perd. On peut y suivre l'évolution de la jeune Elsa Kagan - dont la correspondance fragmentaire avec Maïakovski, éditée pour la première fois en français, manifeste toute la fragilité - devenant Elsa Triolet, une russe exilée. Elle reste " l'étrangère " au coeur du Montparnasse des années 30 avant de rencontrer Aragon et de choisir, dans la douleur plus que dans le bonheur, la vie à ses côtés. Emerge alors, comme le montrent les dernières pages datant de 1938-1939, l'image d'une femme qui s'intègre peu à peu à son pays d'adoption, d'un écrivain russe qui réussit à se transformer en une romancière de langue française de premier plan. Les fragments d'autobiographies, eux aussi inédits, dont Elsa triolet remplissait des petits cahiers d'écoliers viennent compléter la figure de cette femme complexe.

10/1998

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Musique, danse

A contretemps

La musique peut sauver une vie, nous affranchir du conflit, du chaos, du désastre de notre intériorité. Elle guérit les blessures de l'âme, nous arrache de l'élan nuisible de pulsions destructrices, dissout le déclin progressif du soi, préserve le souffle et le murmure de la vie intime et spirituelle, nous délivre de la rupture avec le monde périphérique. Lorsque l'âme est atteinte, en souffrance et meurtrie, les membres se bloquent, l'esprit se fige, le coeur se glace. Si la musique nous parle, écoutons-la. C'est à travers divers souvenirs et anecdotes que j'ai voulu témoigner de manière romancée, mon amour de la musique, des arts, ma foi en l'homme malgré ses faiblesses, mon étonnement sans cesse bouleversé et la joie que nous apporte la beauté du monde. Le destin me valait de rendre hommage à ceux qui m'ont tant inspirée et accompagnée, à ceux qui m'ont tant soutenue et appris, à ceux qui, par trop de maladresse, m'ont apporté un enseignement et imposé de surmonter les épreuves. Etre la petite-fille de personnages hors du commun, illustre aventurier pour l'un et célèbre décorateur pour l'autre, me donnait un argument majeur pour évoquer la chronique de mes événements passés, faite de rencontres exceptionnelles et privilégiées. Mon admiration pour certains, qu'ils soient humanistes, philosophes, écrivains, compositeurs ou interprètes, disparus toujours trop tôt, imposait que ce texte puisse, modestement, les faire valoir afin qu'ils ne soient pas oubliés.

03/2019

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12 ans et +

La série Florentine. Tome 1, Raven

Raven Wood passe ses journées à la Galerie des Offices de Florence où elle restaure des oeuvres d'art de la Renaissance, mais une innocente promenade lors de son retour à la maison après une soirée entre amis change sa vie pour toujours. Alors qu'elle s'interpose dans l'assaut insensé d'un sans-abri, les assaillants s'en prennent à elle et l'entraînent dans une ruelle. Raven n'est plus qu'à demi consciente lorsque leur attaque est interrompue par une cacophonie de grondements suivie par les cris de ses assaillants. Fort heureusement, elle sombre ensuite dans l'inconscience, mais pas avant d'apercevoir une silhouette indistincte qui lui murmure à l'oreille... Cassitus vulneratus. A son réveil, Raven est inexplicablement transformée. Personne ne la reconnaît à son retour à la Galerie des Offices. Plus troublant encore, elle se rend compte qu'elle a été absente pendant une semaine entière. Ne possédant aucun souvenir de cette absence, Raven apprend qu'elle coïncide avec un des plus grands vols d'oeuvres d'art de l'histoire de la Galerie des Offices, celui d'un inestimable ensemble d'illustrations de Botticelli. La police l'identifie ensuite comme étant leur principale suspecte et Raven veut à tout prix blanchir sa réputation. Elle se lance donc à la recherche d'un des plus riches et insaisissables hommes de Florence afin de découvrir la vérité. Leur rencontre mène Raven dans de sombres bas fonds dont les habitants n'hésitent pas à tuer pour protéger leurs secrets...

04/2019

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Développement personnel

S'ouvrir à son coeur d'enfant. Pour naître à soi

" Devenir un adulte qui s'ouvre à son cœur d'enfant est la véritable marque de la maturité. Toutes ces notions se trouvent dans cet ouvrage magnifique, et je vous laisse apprécier la richesse des mots des auteurs. Ce livre est un véritable cadeau, qui vous apportera du bonheur et qui pourrait même changer votre vie ! " Pour mieux vivre, être plus heureux et laisser derrière nous les manques et les souffrances, s'ouvrir à notre cœur d'enfant est la clef. Le cœur d'enfant, source intérieure de richesses incomparables, alliance entre nos multiples facettes, relie l'enfant triste qui est blessé, l'enfant créatif qui nous murmure que le monde nous appartient et enfin l'adulte toujours à la recherche du bonheur. Pour reprendre contact avec notre cœur d'enfant, les auteurs nous convient à : reconnaître nos faiblesses pour libérer notre force ; accepter notre passé pour mieux vivre notre présent et aller de l'avant en créant de nouvelles expériences positives ; créer des relations authentiques et épanouissantes avec les autres ; éveiller nos dons innés pour l'émerveillement et la créativité. En abordant la connaissance de soi, le rôle de la famille et la place de l'amour dans notre vie, cet ouvrage nous invite à un merveilleux voyage à la recherche de ce qu'il y a de plus aimant et de plus créatif en nous, notre cœur d'enfant. Pour naître à soi avec davantage de joie de vivre, d'amour et de liberté au quotidien...

02/2005

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Littérature française

Rions noir

Daeninckx et Alex Jordan s'unissent dans ce livre : textes et dessins tels des fenêtres grincantes sur la société contemporaine. Si l'expression-titre Rions noir de cet ouvrage fonctionne comme une sorte d'oxymore comme dans celle, voisine, du " rire jaune ", elle n'en constitue pas moins, par le jeu du déplacement des lettres, une anagramme pour peu qu'on ajoute un s à noir. En tout cas " ça grince " pas mal dans les rouages de cette petite machine graphique et littéraire. Et en même temps tout tourne avec une force tranquille. Le livre réunit " sous vide " 16 textes inédits de Daeninckx auxquels ne répondent pas directement mais de manière subtile les séquences de dessins inédits de Jordan (une centaine au total). Les textes sont des courts tableaux de scène de la vie quotidienne en divers endroits à la ville et à la campagne, des récits à caractère documentaire, des fenêtres sur l'histoire directement contemporaine des sociétés. Les dessins ne sont pas au contact direct des textes mais, sans correspondance ostentatoire, ils conservent leur valeur d'équivalence (dessins d'humour piquants) et leur unité de style (l'encre de Chine se traduit en imprimerie dans une symphonie de noirs profonds). Le livre est dominé par une triple dimension artistique, littéraire et politique. Il est tantôt cri tantôt murmure, il se caractérise par une forme qui est aussi un engagement graphique et une conception éditoriale qui rend hommage à deux auteurs habitués à mener des combats de longue date.

07/2022

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Littérature française

La canne de Virginia

Ils sont deux personnages, principalement, à raconter leurs deniers jours auprès de Virginia, romancière de son état, artiste reconnue mais hélas découragée de vivre. Deux témoins qui la voient s'engloutir tandis que les bombes allemandes s'abattent sans relâche et que la pluie tombe obstinément sur cette campagne anglaise, en mars 1941. Leonard, le mari, qui n'en peut plus de survivre, a brûlé les pages de sa Bible, et il remonte obsessionnellement le fil de sa mémoire, pour contempler l'instant où s'est présentée à lui, au bord de la rivière, la canne de Virginia plantée dans la boue. Louise, la domestique, fait cuire la soupe au jour le jour, s'alarme du délabrement de " Madame ", rumine son propre veuvage et confie ses peines à une bouteille de cognac. Et puis, çà et là, d'autres voix se mêlent à leurs vains soliloques : fragments du journal de Virginia, comptes-rendus de visites du médecin. Plus lointain, plus irréel encore : le murmure de l'Ouse... Impressionniste et fiévreux, ce roman est écrit dans la langue de l'émotion, face à l'insoutenable désespoir, à l'incompréhensible silence de Dieu dans l'apocalypse... Portée par la polyphonie des témoignages, mais troublée par la dissonance des perceptions, la vérité poétique de ces journées sombres est avant tout de nature subjective, c'est-à-dire au-delà de toute démarche documentaire. C'est bien pourquoi presque tout ici est de pure fiction, si ce n'est quelques bribes de journal, des lieux et dates, des prénoms... Et bien sûr : la canne.

08/1998

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Littérature française

La Plage de Trouville

En 1999, trois ans après la mort de ma mère, je reçois un coup de fil d'un inconnu. L'homme travaille au musée Beaubourg et s'occupe de la gestion des collections. Il m'apprend l'existence d'un tableau volé par les nazis à mes grands-parents et m'annonce qu'il est question de me le restituer. J'ai tout de suite la chair de poule. C'est, me dit-il, un tableau de Jacques Mauny, La Plage de Trouville. Je possède deux autres Mauny, ai-je alors murmuré. Je comprends que l'Histoire m'a rattrapée et en même temps je ne comprends rien de ce qui m'arrive. Cet homme me suggère de fouiller dans les papiers familiaux pour trouver des traces de cette oeuvre. Je n'ai pas le droit de me dérober, mais ça tombe très mal. Ce passé me pèse. Je lui en veux. J'ai profité du décès de ma mère pour lui tourner le dos. Nous prenons rendez-vous et échangeons nos informations. La Plage de Trouville a été repéré chez mon grand-père en 1930. Les Allemands l'ont pris en 1912. Et c'est à moi, me dit l'homme, d'apporter la preuve de l'appartenance de ce tableau à ma famille jusqu'à la seconde date. Je reste sans voix. Tous les témoins sont morts. Aucune photo. Tout a disparu de cette époque. La situation vient de se renverser. Je suis devenue une requérante qui va harceler l'Etat français pour récupérer ce bien.

02/2008

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Littérature française

Bivouac

Raphaëlle et Anouk ont passé l'hiver dans leur yourte en Gaspésie, hors du temps et du monde. A l'approche du printemps, Raphaëlle convainc sa compagne de rejoindre la communauté de la Ferme Orléane pour explorer la possibilité d'une agriculture et d'un vivre-ensemble révolutionnaires... ainsi que la promesse de suffisamment de conserves pour traverser les saisons froides, au chaud dans leur tanière. Rapidement la vie en collectivité pèse à Anouk et les premières frictions entre elle et Raphaëlle se font sentir. La jeune femme décide d'aller se ressourcer dans sa cabane au Kamouraska, entre les pins millénaires et le murmure de la rivière. Elle ne tarde pas à y recroiser Riopelle-Robin, un farouche militant écologique, avec qui elle a eu une liaison aussi brève que passionnée. Aux côtés d' "éco-warriors" chevronnés, ce dernier prépare une nouvelle mission : l'opération Bivouac. Son objectif : empêcher un projet d'oléoduc qui doit traverser les terres du Bas-Saint-Laurent et menace de raser une forêt publique, véritable bijou de biodiversité. Anouk, bientôt rejointe par Raphaëlle et ses alliées de la Ferme Océane, se lance à corps perdu dans la défense du territoire. La lutte s'annonce féroce, car là où certains voient une Nature à protéger, d'autres voient une ressource à exploiter, peu importe le coût. Gabrielle Filteau-Chiba renoue avec ses personnages de marginaux sensibles et libres et signe un grand roman d'amour et d'aventure sur la défense de l'environnement.

02/2023

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Thrillers

Glen Affric. Edition collector

L'édition collector de Glen Affric, le nouveau roman de la reine du polar français. - ; Des fois, tu sais... Des fois j'ai envie de mourir, murmure soudain Léonard. - ; A cause de ce qui arrive à Mona ? - ; Oui, à cause de ça. Et aussi parce que je suis un débile et que tout le monde se moque de moi... - ; Tu n'es pas débile et de toute façon tu ne peux pas mourir. - ; Et pourquoi ? - ; Parce que tu n'as pas vu Glen Affric. On ne peut pas mourir sans avoir vu Glen Affric... Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n'ai pas de cervelle. Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu'il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien. Léo le triso. Léonard le bâtard. Léonard n'est pas comme les autres et il a compris que le monde n'aime pas ceux qui sont différents. Alors il rêve parfois de disparaître. Etre ailleurs. Loin d'ici. A Glen Affric. Mais les rêves de certains sont voués à finir en cauchemars... Avec plus de deux millions de livres vendus à travers le monde, Karine Giebel s'est forgée une place à part dans le paysage littéraire français. Glen Affric, son douzième roman, est un thriller psychologique bouleversant sur la différence et l'amitié, où le plus beau côtoie le pire. Karine Giebel, indétrônable créatrice d'émotions fortes et authentiques, nous plonge comme elle seule sait le faire au plus profond de l'âme humaine...

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Littérature française

Bleu

" Sous leurs pieds, les vagues se brisent avec douceur et harmonie. On dirait qu'elles exécutent une danse rituelle, une danse d'amour et de fécondité. Le temps s'arrête et le bleu du ciel devient plus éclatant, débridé et sulfureux !... Dans sa chevelure, il murmure : " j'aime le songe où nous sommes !... ". Elle lui répond : " J'ai un rêve plus beau encore que notre songe : si nous mourons ensemble, j'aimerais qu'on nous creuse une ultime demeure au fond de cette mer et que nous restions ensemble, unis par l'amour et la mort, jusqu'à l'éternité !.... J'aimerais que cette immensité bleue nous appartienne toujours !... ". La marée montante vient soudain l'inonder. Il se réveille et la voit en train de nager plus loin, emportée par des vagues houleuses et inquiétantes. Elle crie de joie ou de peur, lui fait des signes, tantôt se noie dans les eaux moutonnantes et profondes, tantôt émerge, plus désirable encore. Est-ce une femme ou une sirène ? Une vérité ou une hallucination, un conte fabuleux qu'il aime à se raconter à lui-même pour échapper aux spectres dévastateurs de la nuit imprévisible ?... ". C'est surtout dans le spectacle de la mer que Ridha Bourkhis recueille quelques vérités fuyantes et métonymiques, sur l'essence des êtres, sur l'infinie grandeur de la création, sur les heures du passé blotties dans une étendue bleue, apaisée ou vociférante, sur les vertus prophylactiques du dialogue intérieur permanent que noue un être humain, selon le rituel des retrouvailles fusionnelles, avec une mer hospitalière...Hédi Khélil.

05/2010

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Revues

La Nouvelle Revue Française N° 657, printemps 2024 : A quel temps s'écrivent les guerres ?

Les voix du roman : Salman Rushdie, Il était une fois... (Entretien) Le temps des guerres : Olivia Gesbert, Quoi de neuf sur la guerre ? (Editorial) Albert Thibaudet, Romans pendant la guerre Eric Vuillard, Une simple phrase Annette Becker, Les temps de la guerre Arturo Pérez-Reverte, Des kleenex et un champ de maïs Volodymyr Yermolenko - Tetyana Ogarkova, La littérature face à l'abîme Velibor Colic, Le carnet noir Scholastique Mukasonga, Sauver la mémoire Valérie Zenatti, La nuit, la nuit de la guerre Gracia Bejjani, Vous n'en parlez jamais Mohamed Fellag, Mon chien David Lescot, Théâtres de guerre Sarah Chiche, (Ne) cachez (pas) ce mal que je (ne) saurais voir Le cahier critique : Lydie Salvayre, Triste Tigre de Neige Sinno (P. O. L.) Dominique Barbéris, Le murmure de Christian Bobin (Gallimard) Benjamin Hoffmann, Le Ciel ouvert de Nicolas Mathieu (Actes Sud) Xabi Molia, Jusqu'à ce que mort s'ensuive d'Olivier Rolin (Gallimard) Yannick Haenel, Sans valeur de Gaëlle Obiégly (Bayard) Victor Pouchet, Kim Philby et moi d'Emmanuel Villin (Stock) Monica Sabolo, Mon sous-marin jaune de Jón Kalman Stefánsson (Bourgois) Catherine Cusset, American Mother de Colum McCann (Belfond) Héliogabale, la pièce retrouvée : Olivia Gesbert, Un printemps avec Jean Genet (Avant-propos) Francois Rouget, Héliogabale, histoire d'un inédit Jonathan Littell, Rêve et réalité Ouvertures : Paul B. Preciado, Lettre à Virginia Woolf. Orlando, le script Eric Rochant, Adapter en série des romans qu'on a aimés Tristan Garcia, Vue en coupe d'un flux de fiction Hervé Le Tellier, Le dialogue, de l'écrit à l'écran

03/2024

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Littérature étrangère

La société des abeilles

Au bout d'un long moment - le poêle me réchauffait le dos, mes yeux se fermaient puis se rouvraient brusquement, il y avait de la circulation en ville, la chouette prenait de la hauteur, un nageur plongeait dans l'océan -, elle ajouta qu'elle venait de lire un livre, une drôle d'histoire qui se compliquait au fur et à mesure, il y était question de pensées sur les abeilles disant qu'il fallait toujours prévenir les abeilles en cas d'événement important, en cas de décès au sein de la famille le plus jeune membre de la famille doit se rendre aux ruches, secouer une chaînette à laquelle sont accrochées de petites clés, toquer à la ruche et murmurer trois fois : Petites abeilles, petites abeilles, quelqu'un est mort, puis attendre un instant en silence, et lorsque les abeilles se remettent à bourdonner, c'est qu'elles acceptent, elles, de continuer à vivre. Migrations, réfugiés, frontières. Dorothee Elmiger se saisit de ces mots qui marquent notre actualité pour en interroger la teneur. La société des abeilles est un roman qui entremêle les voix singulières de personnages indénombrables, tels qu'"A. L. Erika", "le logisticien", "la traductrice", "l'écrivaine", "l'étudiant" et "Fortunat". Dans un espace neutre, ces voix témoignent de leur expérience des limites, géographiques, sociétales, physiques. Il est question de lieux et de voyages, contraints ou souhaités, d'idéaux, d'appartenance et de justice, de musique, du sommeil et de la mort. Cette narration éclatée fait ainsi écho à la multiplicité des motifs explorés dans une écriture polyphonique d'une grande finesse.

10/2016

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Littérature française

Qui j'aime ? Problème… - Courtes nouvelles

... Trois semaines après, quand elle reçut un mail de lui : "Je passe la semaine prochaine à Paris. On peut se voir ? " , cela faisait déjà plus de trois jours qu'elle n'avait plus pensé un seul instant à lui. Elle ne répondit pas... . Je ne l'ai pas vue entrer, mais elle est là, essoufflée, le châle un peu de travers, remis à la hâte. Elle ne me voit pas, bien sûr. Pourquoi me verrait-elle ? Elle ne voit qu'un banc. Elle est debout, souriante. Il se lève. Il lui sourit aussi. Elle lui tend la main. Il la regarde, étonné, tend précipitamment la sienne, honteux de son hésitation. Elle s'assied à côté de lui, sa main toujours emprisonnée dans les grosses paluches de l'autre... ... Qu'est ce que je fais ? Qu'est-ce que je peux faire ? Le prendre dans mes bras, le serrer, le cajoler, le consoler, lui murmurer que je sais, que je comprends, que moi c'est pareil, que tout ça, c'est pas grave, qu'il n'est pas tout seul... ... Alors elle lâcha prise, elle aussi. Elle retrouva la mère. Elles étaient folles, disait-on d'elles, à l'extérieur, mais l'extérieur, qu'est-ce qu'elles en avaient bien à foutre tant qu'elles avaient des prospectus à lire ? ... Et Papa pleurera sur lui, sur moi... Il s'effondrera, et il faudra l'emmener dans sa chambre... Maman souffrira en silence... Hélène, dans sa chambre, se griffera les paumes des mains et moi, d'où je suis, je les aimerai quand même, je les bénirai tous... Tous, tant qu'ils sont !

08/2017