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Sports

La fabuleuse histoire des lions indomptables. De Samuel Mbappé Léppé à Samuel Eto'o

Créée en 1960, l'équipe nationale de football du Cameroun, les Lions indomptables dès son premier match officiel, fît sensation en battant la Somalie par 9 buts à 0. Ce fut le début d'une longue histoire, riche en émotions diverses, qui apportera de la joie, du plaisir, de l'extase, du brio technique et de la plénitude, mais aussi de la tristesse, de la déception, et le sentiment d'impuissance et de gâchis. Ce qui fait des Lions indomptables du Cameroun, l'une des équipes nationales les plus connues dans le monde. Après plus de cinquante ans d'histoire, c'est aujourd'hui six participations à la Coupe du Monde avec un quart de finale en Italie en 1990, 16 participations à la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations dont quatre victoires sur six finales, une victoire en Coupe Afro-asiatique, une finale de Coupe des Confédérations FIFA et une médaille d'or aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Pourtant, indomptable, le ministre Félix Tonye Mbock qui a entrepris de rebaptiser ainsi la sélection en 1973 ne s'imaginait certainement pas qu'elle le deviendrait un jour. Que ce soit la première génération, des Samuel Mbappé Léppé, Eugène Njo Léa suivi par la génération des années 1970 des Jean-Pierre Tokoto, Michel Kaham, Jean Manga Onguéné, que ce soit la génération des années 1980 des Roger Milla, Joseph Antoine Bell, Thomas Nkono, celle des années 1990, avec les Stephen Tataw, Thomas Libih, Kana Biyik, Omam Biyik, ou la génération des années 2000 des Rigobert Song, Gérémi Njitap, Marc-Vivien Foé, Patrick Mboma, Samuel Eto'o, ces cinq générations successives auront contribué à la reconnaissance mondiale du Cameroun comme grande nation de football et à la perpétuation du rituel de l'identité collective au Cameroun. Pour l'auteur, il était important de rendre hommage à tous les acteurs qui ont écrit cette histoire, mais aussi de reconstruire un parcours permettant aux plus jeunes et aux générations futures de comprendre pourquoi les Lions indomptables représentent tant pour l'identité collective du Cameroun. Il lui a fallu plusieurs années de fouille dans les archives et les documents épars sur l'histoire des Lions indomptables. Au final, c'est un ouvrage inédit qui retrace l'histoire des Lions indomptables, en un seul document, illustrée par près de 200 images, aussi rares les unes que les autres, ainsi que des annexes comportant les feuilles de matchs depuis 1960, les noms des joueurs ayant revêtu le maillot à la tête du lion, les résultats des matchs, même amicaux, les listes des entraîneurs, des présidents de la fédération camerounaise de football et des ministres des sports.

05/2014

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Sports

Les très sales gosses. Ces champions au-dessus des lois

Quinze jours à peine après les attentats du 13 novembre, dans une France en pleine sidération, entre le deuil, l'état d'urgence, les débats sur la Constitution et les déclarations du procureur François Molins, une actualité a priori aux antipodes des thèmes du moment fait la une des médias : l'affaire de la sextape du footballeur Mathieu Valbuena, qui met en cause son coéquipier chez les Bleus, Karim Benzema. A première vue, le nouveau scandale apporte un peu de légèreté à des Français à cran. Or, très vite, on assiste à ce qui ressemble au combat entre deux France. Valbuena est plaint, mais aussi moqué de s'être tourné vers la justice pour régler son problème. Mis en examen, Benzema agace, une nouvelle fois, et les critiques pleuvent sur sa tête. Au point d'obliger le président de la FFF, Noël Le Graët, à annoncer, contre son gré, celui de son sélectionneur Didier Deschamps et à six mois de l'Euro, que le n°9 ne sera plus appelé en équipe de France tant que son sort judiciaire ne sera pas réglé. Benzema n'est pas le seul, pourtant, parmi les sportifs tricolores de classe internationale, à bafouer la loi, à piétiner la charte d'exemplarité signée avec leur Fédération. Les frères Karabatic en hand, l'athlète Tamgho, les exemples sont nombreux. Parfois, ces champions sont issus de milieux compliqués, souvent originaires d'Afrique, du Maghreb... Mêmes origines, donc, que les auteurs des attentats de janvier et novembre 2015. Il y a alors un risque terrible de raccourcis, d'amalgames, de délits de sale gueule : Karim Benzema n'est pas le seul à avoir fauté mais aucun autre n'a eu droit à ce traitement - PV d'instruction publiés, intervention publique du Premier ministre, en " off " du président de la République, déchaînement d'une rare violence de l'opinion publique avant même d'être jugé... presque une affaire d'Etat ! Pourquoi ? En cette période de crispations identitaires, reproche-t-on au joueur de ne pas être "assez" Français ? A l'opposé de ses détracteurs, quelques mois plus tôt, le rappeur Booba, idole des jeunes qui fustige la République et ses valeurs dans la moindre de ses rimes, déclarait au sujet des attentats de Charlie : "Quand on joue avec le feu, on se brûle". Benzema et Booba sont différents, mais leurs fans sont les mêmes : ils se reconnaissent dans ces idoles au regard pour le moins mitigé sur l'Hexagone. Pourtant, ce pays tant décrié est le leur. Au-delà de "l'affaire Benzema", une enquête dérangeante sur ces "idoles des jeunes" et les repères (faussés ?) qu'ils incarnent dans une société en plein doute.

06/2016

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Sciences historiques

Combats pour l'enfance. Itinéraire d'un faiseur d'opinion, Alexis Danan (1890-1979)

Pascale Quincy-Lefebvre Combats pour l'enfance Itinéraire d'un faiseur d'opinion, Alexis Danan (1890-1979) "Il ne suffit plus que l'opinion publique larmoie, ou vitupère en vase clos. Si son émoi est sincère, elle doit agir, affirmer clairement sa résolution d'avoir le dernier mot... Retroussons nos manches, et, s'il vous plaît, à la pioche" . En date du 31 mai 1936, l'appel a pour sujet "? l'enfance malheureuse ? ", "? l'enfance qui souffre ? ", "? l'enfance tout court ? ". Son auteur, Alexis Danan (1890-1979), est un professionnel de la grande presse française. Né en Algérie peu avant l'affaire Dreyfus, monté à Paris au lendemain de la Grande Guerre, il fait carrière dans le reportage social et la chronique, d'abord à Paris ? -? Soir, puis dans des journaux issus de la Résistance. Maniant "? l'épée du scandale ? " contre l'Administration pénitentiaire, l'Assistance publique ou les mauvais parents contre les "? bagnes d'enfants ? ", pour les droits de l'enfant ou la cause de l'adoption, le journaliste partage son indignation avec ses lecteurs pour que l'enfance soit placée "? sous la protection du public ? ", "? comme il en est des jardins et monuments des villes ? ". Interpellant les autorités, il initie un réseau national de Comités de vigilance et d'action pour la protection de l'enfance malheureuse. Jusqu'aujourd'hui, des hommes et des femmes se regroupent pour répondre à cet appel. Que dit cette vie d'un homme de presse et dirigeant associatif sur la façon de porter la "? cause de l'enfance ? " au xxe siècle ? Ses choix, ses échecs, sa capacité à coller à une époque ou la difficulté à la rattraper sont autant de voies d'entrée dans les recompositions de l'action pour l'enfance en danger dans l'espace public. Acteur et révélateur d'une histoire sensible, sociale et politique autour d'un enfant devenu précieux, Alexis Danan, homme de carrefour, côtoie les grandes consciences morales du temps. Témoin des restructurations des politiques de l'enfance et de la famille, il a défendu une certaine image de la démocratie et des corps intermédiaires à l'ère des masses. Dix ans après sa mort, les parlementaires votent la loi du 10 juillet 1989 relative à la prévention des mauvais traitements à l'égard des mineurs et à la protection de l'enfance. Parce que association pionnière, la Fédération des Comités Alexis-Danan dite "? Enfance Majuscule ? " fait toujours partie du groupement d'intérêt public administrant le service communément appelé "? Allô Enfance en Danger ? ". Pascale Quincy-Lefebvre, historienne à l'Université d'Angers (Pres UNAM), est rattachée au Centre de recherche historique de l'Ouest (UMR CERHIO). Elle travaille sur les politiques sociales et s'est spécialisée dans l'étude de l'histoire de l'enfance et de la famille. Elle fait partie du comité de rédaction de RHEI (Revue d'histoire de l'enfance irrégulière), fruit d'une col

06/2014

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Essais

Oeuvres complètes. Tome 6 (1986-1990)

La période entre 1986 et 1990 est particulièrement féconde car elle définit les bases permettant aux psychanalystes d'envisager une collaboration avec d'autres disciplines ainsi que d'autres orientations méthodologiques. Les textes ici regroupés sont le résultat de nombreux colloques et collaborations sur les plans national et international, d'où la reproduction d'articles de presse en portugais, justifiée par les nombreux séjours de Pierre Fédida au Brésil et en particulier à São Paulo. En effet, préparant la création du laboratoire de psychopathologie fondamentale au sein de l'Université Paris 7, inauguré en 1989, P. Fédida a développé une sorte de "filiale" de ce laboratoire à l'université de Campinas. Les textes de présentation, de la postface et de l'éditorial témoignent de l'inauguration d'une fédération de l'activité éditoriale des travaux scientifiques dont l'apothéose a été la création de la Revue Internationale de Psychopathologie, co-dirigée par lui et Daniel Widlöcher. Cette revue a modernisé la psychopathologie de l'époque et est devenue l'organe de publication fruit d'une collaboration intense entre les nombreux membres prestigieux du comité scientifique et du comité éditorial international. Par cette revue passait les travaux de recherche dans le domaine de la psychopathologie et chacun d'eux était discuté et examiné par un comité qui se réunissait avant chaque publication. Cette exigence dans la dynamique entre recherche scientifique et collaboration éditoriale est devenue exemplaire à partir des années 1990 et a été prise comme modèle de norme dans les évaluations du CNU, dont les membres du comité faisaient en général partie. Loin de la dérive bibliométrique que l'on observe aujourd'hui, le but était de fixer des conditions précises pour une activité vivante d'un travail scientifique publié dans une revue de recherche. Les travaux devaient donc être discutés et de préférence par un collègue d'une autre orientation, donc non acquis à ces recherches. Ainsi, dans ses publications, P. Fédida insiste sur les bases métapsychologiques de l'activité de recherche du psychanalyste, laquelle passe d'abord par une réflexion sur le cadre et les conditions de la parole recueillie, traitée dans une psychanalyse. Le point nodal par lequel se passe une telle observation est le transfert et le contre-transfert. Cette observation dans le contre-transfert n'est pas indemne de l'affect comme le souligne le texte de P. Fédida traitant de l'angoisse dans le contre-transfert. De plus, cette observation dans la langue, dont la poésie est l'équivalent littéraire, est ce que dont tout psychanalyste doit prendre conscience s'il veut étendre son champ de collaboration scientifique, notamment comme ici, à la chirurgie esthétique naissante ou encore aux techniques dites "du corps" . Loin d'être un pêle-mêle de textes, chacun d'eux contribue à paramétrer une recherche psychopathologique effectuée à partir du référentiel psychanalytique.

05/2021

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Sciences politiques

La nouvelle phase stratégique

Qu'entendons-nous par " nouvelle phase stratégique " ? En 2003, la décision américaine d'intervenir en Irak fut une " guerre par choix ", dans le but d'influer sur la balance de puissance régionale et mondiale. Nul doute que cette " guerre politique " confirmait le cadre stratégique pluri-décennal de la " doctrine Carter " – empêcher tout contrôle hégémonique sur la région – mais en poursuivant deux objectifs distincts. L'objectif immédiat était le changement de régime en Irak. L'objectif stratégique était la Chine. De manière presque explicite, pour la " doctrine Bush ", la réaffirmation du contrôle sur le golfe Persique visait à conditionner la Chine ainsi qu'à prévenir l'influence de Pékin dans la région, une influence destinée à se renforcer du fait de la combinaison de l'ascension industrielle de la Chine et de sa dépendance énergétique croissante à l'égard du Moyen-Orient. Si la balance mondiale entre les puissances réclamait une intervention militaire directe des Etats-Unis, cela signifiait que ces relations entraient dans une phase de définition ; les tensions et les contradictions de la confrontation globale avaient donc franchi un seuil. C'est l'année suivante, en 2004, que nous avons utilisé pour la première fois l'expression nouvelle phase stratégique. La prévision à long terme du développement capitaliste, en particulier en Asie, avait fourni pendant un demi-siècle le cadre scientifique permettant de définir les tâches du parti révolutionnaire, ainsi que les temps et les possibilités d'enracinement dans une métropole avancée. Désormais, précisément en Asie, de nouvelles puissances impérialistes surgissaient, comme la Chine justement, et l'impérialisme européen avait franchi le seuil crucial de la fédération de l'euro ; ce cycle identifié un demi-siècle auparavant arrivait ainsi à son terme. Une "nouvelle phase stratégiquee", justement, commençait. Son caractère inédit était la lutte entre des puissances de dimensions continentales. Les Etats-nations, les dimensions de la puissance souveraine que l'histoire avait sédimentées en Europe, étaient désormais insuffisants à ce niveau de confrontation. La Chine et l'Europe étaient les questions cruciales de la nouvelle phase. Quant aux tâches du parti dans la nouvelle phase stratégique, les crises confirment le cadre général déjà analysé au sujet de la localisation mondiale des forces de classe ; mais elles montrent aussi pour la première fois, de façon pratique, les potentialités de ces forces. Un milliard d'hommes ébranlés par la transformation sociale au cours des dix prochaines années, impliqués dans des processus tumultueux, représenteront une possibilité objective pour la stratégie révolutionnaire. La traduction de cette potentialité en forces subjectives pour le communisme internationaliste représente l'inconnue et le défi inédit de la nouvelle phase. Le chemin qui attend les nouveaux contingents du prolétariat mondial, en Chine, au Brésil, au Moyen- Orient ou en Turquie, est à peine entamé : le déploiement des énergies de classe est une certitude, mais il n'est pas possible d'en prévoir le parcours et les formes. Pour cette raison aussi, l'enracinement bolchevique dans l'impérialisme européen est un point capital pour la stratégie internationaliste de la classe mondiale.

07/2014

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Sciences politiques

Ce feu qui brûle encore. Itinéraire d'un enfant du Pays-Haut lorrain

Retour sur les mille vies de Marc Zamichiei, syndicaliste étudiant, dirigeant communiste, conseiller général, responsable mutualiste... Marc Zamichiei est un enfant du Pays-Haut lorrain, issu d'une famille de l'immigration italienne des années 1920 venue trouver du travail dans le bassin minier ferrifère de Briey (54). Il naît à Mont-Bonvilliers en 1948, trois ans après le retour de déportation de son père. Une histoire dans laquelle il n'entre que timidement, à travers des bribes de conversations d'adultes ou le numéro de matricule bleuté sur son avant-bras. Le lycéen de Longwy grandit dans ce territoire symbole de la sidérurgie lorraine où le vote PCF est largement implanté. Il s'éveille à la vie syndicale et politique, en particulier lors de la grève de 1966 contre la fermeture de la mine de Murville à Mont-Bonvillers où est employé son père. L'explosion de Mai 68, c'est à Nancy qu'il la vit, étudiant en Droit et président de l'association générale des étudiants nancéens (UNEF). Militant communiste, il devient secrétaire permanent du comité de ville de Nancy du PCF. En 1973, élu dans le canton minier d'Audun-le-Roman, il est l'un des plus jeunes conseillers généraux de France. En 1979, le nouveau plan acier laisse la Lorraine abasourdie : sa sidérurgie est démantelée, 14 000 emplois condamnés à disparaître. Marc Zamichiei porte, en concertation avec la CGT, les revendications de la corporation minière et les propositions de sauvegarde de cette richesse nationale. C'est à cette époque qu'il rejoint le comité central du PCF, devenant secrétaire de son secteur propagande et communication. Alors que se poursuit la liquidation du bassin minier et sidérurgique lorrain et qu'un sentiment d'abandon gagne les classes populaires, il est un de ceux qui critiquent la ligne politique de son parti et se retrouve exclu du comité central en 1985. Estimant le PCF imperméable au changement, il le quitte avant de s'engager dans une nouvelle aventure qui va durer plus de trente ans : celle de la mutualité, qui renouvelle profondément sa conception de la transformation sociale et de l'engagement militant. Il exerce de nombreuses responsabilités au sein des fédérations mutualistes, des institutions de Sécurité sociale et des organismes de santé et contribue à renouveler la réflexion sur les politiques de protection sociale et de santé. " J'ai plutôt tendance à croire que l'histoire se fait par le bas, écrit-il. (...). A ceux qui doutent qu'un autre monde se fabrique déjà dans ces utopies concrètes, réelles, il faut rappeler que l'homme ne se réalise pas dans le futur mais dans le présent. "

03/2019

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Littérature érotique et sentim

L'Interne - Tome 1. Première année

Alors que Julia mène une vie bien rangée avec son fiancé à Los Angeles, une simple rencontre vient semer le doute... Devoir déménager pour accompagner son fiancé, jeune avocat à l'avenir prometteur ? Pas facile. Mais que dire quand, en plus, on apprend que l'on est stérile ? Le cauchemar pour Julia, qui avait déjà imaginé sa vie de famille... Elle décide donc de reprendre ses études et de se lancer à corps perdu dans son internat dans l'un des plus grands hôpitaux de Los Angeles. Le petit bémol ? Ce médecin, Dean, rencontré par hasard quelques jours avant, qui hante ses rêves les plus chauds... Tant que ce ne sont que des rêves, ça va... non ? Julia parviendra-t-elle à étouffer ses fantasmes les plus secrets ? Laissez-vous emporter par cette romance palpitante et plongez dans une histoire d'amour impossible entre un médecin et une interne ! EXTRAIT - Elles sont ravissantes, comme leur mère. La voix roucoulante du nouvel arrivant m'exaspère. Draguer une femme, sûrement épouse, entourée de ses enfants... Certes, cette belle rousse aux cheveux ondulés est l'incarnation de nombreux désirs masculins, mais tout de même. - Merci. Le ton froid de cette dernière me déclenche un petit rire satisfait. L'ascenseur s'arrête une nouvelle fois. La famille sort en trombe et je vérifie l'étage. Deuxième. Encore un. Je ne prête pas attention au dragueur, jusqu'au moment où je me sens observée. La première chose que je constate, c'est qu'il porte une blouse blanche. Ma tension monte. Serait-ce un de mes professeurs de cette année ?? Un de ceux qui pourraient m'apprendre à sauver des... Mes pensées s'arrêtent quand mon regard remonte son torse. Ses dents, blanches et parfaites, me liquéfient. - Une aussi belle compagnie pour un ascenseur... murmure-t-il en scannant mon corps de haut en bas. Je suis pétrifiée. Mes cils clignent plusieurs fois pour être sûrs de bien voir ce que j'ai sous les yeux. - Vous... - Oui ?? me coupe-t-il en se rapprochant de moi. Ses yeux sont bleus... Moi qui n'arrivais pas à me les imaginer depuis plusieurs semaines. Sa barbe est un peu plus courte que lors de notre première rencontre. Son eau de Cologne est identique. Je referme la bouche en me rendant compte que je bave devant lui. - Rien, rien. Son attitude me laisse penser qu'il ne se souvient pas de moi. Sûrement l'alcool. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE L'écriture est fluide, les scènes médicales sont très bien décrites, les scènes de sexes sont subtiles, ce qui change d'autre romances, ce que j'ai beaucoup aimé. - CindyR, Babelio A PROPOS DE L'AUTEURE Agée de 21 ans, Emily Chain écrit depuis toujours et dans des styles assez diversifiés : des récits fantastiques aux thrillers en passant bien sûr par la romance. Elle s'intéresse à des personnages auxquels les lecteurs peuvent s'identifier facilement, comme Julia.

09/2019

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Criminalité

Mémoires d'un poète-assassin

Le 9 janvier 1836 à Paris meurt le "poète-assassin". Escroc et criminel, d'un tempérament instable proche de la psychopathie, Pierre-François Lacenaire a défrayé la chronique jusqu'à sa mort, à l'âge de 32 ans. Dans la France de la Restauration, il se fit connaître tant pour ses crimes que pour son talent littéraire et sa sensibilité romantique. D'origine lyonnaise, enfant mal aimé de ses parents, il est placé très jeune dans un internat de la Croix-Rousse. En 1813, au collège de Saint-Chamond, il se révèle un élève brillant. Mais en 1819, alors au collège de Chambéry, il met un terme à ses études après avoir accusé de pédophilie un prêtre de l'établissement et s'être battu avec lui. Pendant dix ans, il sera tour à tour avoué, banquier, clerc de notaire, fourrier, commis-voyageur. Surtout, il entame en 1824 une carrière littéraire : il publie des articles, écrit des chansons, et parvient à monter un vaudeville. Il s'engage dans l'armée, mais finit par déserter. En avril 1829, à Paris, désormais sans ressources et sans abri, il songe pour la première fois à "frapper l'édifice social" : un mois plus tard, après avoir volé un cabriolet et tué en duel le neveu de Benjamin Constant, il se rend à la police. Enfermé à la Force, il va faire de sa vie derrière les barreaux son "université criminelle". Entre autres prisonniers, il fait la connaissance de ses futurs compagnons dans le crime - Avril, Bâton et Chardon -, et se lie avec le chansonnier Béranger, à qui il adresse une épître versifiée. Il écrit la Pétition d'un voleur à un roi son voisin, qui révèle ses talents poétiques, ainsi qu'un journal, Les prisons et le régime pénitentiaire. Libéré en septembre 1830, il devient écrivain public tout en enchaînant les vols pour se garantir une certaine aisance. Après son retour à la Force en 1834, puis sa sortie quelques mois plus tard, la récidive ne tarde pas : avec Avril, il assassine brutalement, à coups de tire-point et de hache, son ancien codétenu Chardon, et étouffe la mère de ce dernier. Ces meurtres sont rapidement suivis d'un autre, commis sur un jeune homme de 18 ans. Lacenaire est finalement dénoncé par ses complices. Et si pour lui la prison était un salon, il fera de son procès un théâtre. Il sait pertinemment que les autorités jouent sur la publicité autour de sa personne pour faire oublier l'interminable procès des Républicains arrêtés après les émeutes de Paris et de Lyon en 1832. Cela ne manquera pas : au tribunal, les femmes en particulier seront nombreuses à venir observer le distingué assassin transformer le procès de ses crimes en spectacle de sa personne, avant sa condamnation à mort. Publiés peu après son exécution, ses mémoires sont le récit d'une vie tout entière marquée par la violence et la marginalité. Un document unique sur l'histoire criminelle française du XIXe siècle.

12/2022

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Romans historiques

Joseph Balsamo ; Le Collier de la reine. Mémoires d'un médecin

Cette fresque historique, l'une des plus réussies d'Alexandre Dumas, va de la fin du règne de Louis XV à la Révolution. La publication en feuilleton puis en volume, commencée en 1846, s'est terminée en 1855. Joseph Balsamo s'ouvre en 1770 sur un prologue ésotérique : sur le mont Tonnerre où sont réunis les chefs de la franc-maçonnerie universelle, un inconnu, Joseph Balsamo, prophétise la Révolution universelle. Nous retrouvons Balsamo au Taverney, en Lorraine, où vivent le vieux baron de Taverney et sa fille, Andrée, chez qui Balsamo découvre la faculté de double vue sous influence magnétique. Marie-Antoinette, venue en France pour épouser le dauphin, fait une halte à Taverney. Au cours d'une scène dramatique, Balsamo, cédant aux supplications incrédules de Marie-Antoinette, lui fait apparaître, dans une carafe d'eau, sa future décapitation. Le Collier de la reine est le plus connu des quatre romans du cycle grâce à de nombreuses adaptations. Il prend appui sur la célèbre affaire du Collier : Louis XVI a promis à la reine un merveilleux collier. Celle-ci, dans un premier moment de vertu, y renonce, se ravise sous l'influence de Jeanne de La Motte, puis décide finalement de le rendre. S'ensuit un imbroglio dont Jeanne de La Motte tire les fils : Rohan croit avoir acheté le collier, la reine croit l'avoir rendu aux bijoutiers, tandis que c'est Jeanne de La Motte qui le garde. Le roi fera en vain juger Rohan et condamner Mme de La Motte : à l'issue du procès, c'est la reine, et avec elle la royauté, qui est perdue ! Avec Ange Pitou, on est au début de juillet 1789. Ange Pitou est un jeune paysan du bourg d'Haramont, inculte mais droit. Gagné aux idées nouvelles, il participe à la prise de la Bastille, tandis qu'une rétrospective historique installe sur la scène du roman l'image noire de la reine : usurpatrice étrangère, vampire suçant le sang de la nation en dilapidant son or. En contrepoint se déroule, sur le mode héroï-comique, le roman d'apprentissage d'Ange Pitou : devenu capitaine de la garde nationale d'Haramont, il est désormais un " personnage ". Avec La Comtesse de Charny, nous retrouvons Balsamo en envoyé de la Providence acharné à la perte de la royauté. Le récit de la fuite à Varennes occupe une grande place dans le roman : c'est de cette fuite manquée que procède, selon l'auteur, la rupture définitive entre le peuple et la royauté. Y figurent également le complot Favras, la compromission de La Fayette et de Mirabeau en faveur de Marie-Antoinette, la fête de la Fédération. Les événements révolutionnaires ont leur écho atténué à Haramont, où Pitou mène une révolution moins sanglante, alors que la figure sinistre de Marat, le chirurgien morbide, l'homme-animal, symbolise l'ultime étape de la Révolution. Dans cette série passionnante, on découvre aussi la fascination exercée par l'hypnose, la vigueur des idées propagées par Mesmer, alors qu'une médecine de plus en plus rationnelle se met en place. Les personnages ne se contentent pas d'être des acteurs (parfois rocambolesques) : ils sont aussi animés par des conflits idéologiques, ils hésitent, s'enflamment puis doutent lorsqu'il leur faut constater les excès auxquels ont conduit leurs convictions. Dans cette perspective, Balsamo incarne aussi l'Histoire qui hypnotise tous ses acteurs.

02/2012

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Toxicomanie

Au Fait : Addicts - sept - oct 2022. De la société de consommation à la société d'addiction

La société d'addiction... Les célèbres Trente glorieuses, parenthèse enchantée où la consommation était innocente, du moins se l'imaginait-on, ont d'abord été remplacées par les Trente piteuses, décennies de crise permanente, puis désormais par les Vingt calamiteuses et plus, une ère mortelle pour la planète. Pourtant, durant cette dégringolade soutenue, la consommation a suivi une hausse exponentielle. Elle est devenue folle, hors de contrôle, et ne se conçoit plus autrement que dans l'excès. Le "gavage", dit l'un de nos intervenants. La société de consommation dénoncée par les soixante-huitards est donc devenue la société de surconsommation, encouragée par les mêmes dans la seconde partie de leur vie. Et cette surconsommation a viré à l'addiction. Rappelons la définitionA : dépendre d'un ou plusieurs produits au point d'en faire dépendre sa vie. L'économie de marché a compris au tournant du millénaire que consommer ne suffisait plus. Il fallait attirer le consommateur sur un autre terrain, le rendre accro à tout ce que lui promettaient la publicité, le marketing et internet. Voilà le secretA : proposer des besoins que le consommateur ne connaissait pas. C'est ainsi que nous sommes devenus addicts à l'image, au sucre, aux algorithmes, aux médicaments, aux nouvelles drogues de synthèse, aux alcools déguisés, aux cigarettes électroniques, à la mode instantanée, aux burgers, aux sodas... La liste est interminable. Deux groupes ont partie liée dans cette affaire : les mafias sur le marché illicite, Darknet ou économie souterraine, les lobbies sur le marché légal. Les unes et les autres veillent à leurs profits. Mais le citoyen-usager-addict n'est guère plus innocent. Il laisse faire quand il pourrait refuser sa dépendance, se révolter contre le gavage et décréter qu'est venu le temps du sevrage. Avec les témoignages de : Amine Benyamina, qui dirige le département de Psychiatrie et d'Addictologie de l'Hôpital Universitaire Paul Brousse à Villejuif. Il est président de la Fédération Française d'Addictologie (FFA). Marcel Rufo, pédopsychiatre et professeur émérite, auteur de dizaines d'ouvrages consacrés à la prime enfance. Il a exercé dans différents hôpitaux de Marseille ainsi qu'à l'hôpital Cochin à Paris. Ketty Deleris, qui a exercé pendant 10 ans le métier de diététicienne. Tabacologue spécialisée dans le sevrage du tabac et du cannabis, elle exerce en parallèle depuis 2020 une activité de prévention des addictions sur les réseaux sociaux. Jean Pouly, qui explore les usages des technologies de l'information depuis 25 ans. Pionnier de la médiation numérique à la fin des années 1990, il enseigne l'économie numérique à l'Université de Lyon et intervient à l'Ecole Centrale de Lyon. François Delorme, maître de conférences en sciences de gestion. Il a soutenu sa thèse de doctorat à l'université de Grenoble où il est chercheur associé. Serge Ahmed, psychopharmacologue et neurobiologiste. Il dirige depuis 2009 une équipe du CNRS à l'Université de Bordeaux qui mène de nombreuses recherches sur les addictions, notamment à la cocaïne, l'héroïne et la nicotine. Thomas Amadieu, normalien titulaire d'un doctorat en sociologie, professeur associé à l'ESSCA Ecole de Management et chercheur associé au Gemass (CNRS/ Sorbonne Université). Catherine Grangeard, psychanalyste et psychosociologue. Elle est engagée depuis l'an 2000 dans la dénonciation de la fabrique de l'obésité par les diktats visant la minceur.

09/2022

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Commerce international

DAVID MICHIGAN, Comment Créer et Vendre Sa Formation en Ligne ?. Le Guide Ultime Pour Vendre en Illimité en Moins de 42 Jours

Un livre utile et pragmatique pour atteindre enfin la liberté financière Véritable Bible pour apprendre à mettre en place une formation en ligne, ce livre permet à chacun. e de créer et de vendre son propre cours. Saisir toutes les opportunités de la nouvelle ère technologique dans laquelle nous vivons est ainsi accessible à tous. En exclusivité, il présente des conseils pragmatiques, pour avancer de manière progressive et structurée, sans prendre de risque. Ses (grands) petits plus : Expliquer, dans un langage clair et compréhensible, comment générer une source de revenus automatique ; Donner la possibilité de se lancer, avec ou sans expérience, pour créer une activité lucrative ; Partager des connaissances adaptées à la réalité du terrain, qui répondent à des questions concrètes : commencer à faire des ventes via le web, les erreurs à ne pas commettre, les objectifs et buts sur lesquels se concentrer, le prix pertinent de la formation, comment atteindre la rentabilité... ; Un contenu structuré pour permettre de progresser régulièrement et de gagner en efficacité ; Une approche en phase avec les enjeux d'aujourd'hui et de demain. Extraits "Cette véritable Bible de la formation en ligne va vous transmettre le protocole qui vous permet d'être libre financièrement. En moins d'un an, cette méthode a permis à des milliers de personnes de construire leur propre source de revenus en ligne, tout en transmettant leur passion, le plus souvent en complément de leur travail actuel. Ces nouveaux formateurs reçoivent tous les jours des témoignages écrits et vidéos sur la qualité et la pertinence de leurs formations, des encouragements qui récompensent le travail fourni, au-delà de l'aspect financier. Les nouveaux formateurs du Web qui ont lu et compris cette méthode inédite, et qui leur ont vraiment permis de s'offrir la vie paisible qu'ils désiraient, avec le plaisir partagé d'avoir pu aider leurs proches... Avant de lire et d'appliquer ce livre, il est presque inévitable de commettre beaucoup d'erreurs avant de pouvoir jouir d'une telle perspective de vie. Cet ouvrage a été décidé avec la ferme conviction de vous livrer tous les secrets. Nous allons voir ensemble dans ce livre extrêmement riche, d'un contenu de haute qualité, de la manière d'augmenter drastiquement vos ventes tout en en faisant bénéficier vos clients et élèves, et ceci, de manière automatisée ! " "Le marché des formations augmente de plus de 80% chaque année. Un formateur gagne environ 200 000 euros par an selon la Fédération Française de formation, mais ils ne savent pas gérer leur visibilité sur internet, car en fait vous le comprendrez bientôt il n'y a pas vraiment de limites. C'est ça la clef qui vous fera passer dans l'indépendance financière. Voyons tout cela ensemble. Il y a un marché énorme avec quasiment aucune concurrence. Il faut que vous vous lanciez dès maintenant, parce que, dans 10 ans, tout le monde aura sa formation à vendre, ses formations. C'est vraiment maintenant qu'il faut s'y mettre. C'est le moment idéal ! Les écoles de commerce font quelque part la même chose : elles n'appliquent pas leurs propres principes et leur propres théories. Leur vrai business est la formation, l'éducation, elles vous vendent à prix d'or une formation sur plusieurs mois. " " Activité n°1. Vous n'avez pas besoin d'être une personne extravertie pour commercialiser vos conseils et vos formations. Il s'agit au départ de vous concentrer à trouver un positionnement, sur un segment particulier du marché. Au début en tout cas, après, vous pourrez toujours horizontaliser votre marché, mais au départ vous serez plus pertinent à vous adresser à une niche mieux identifiée. Il ne s'agit pas non plus d'être le meilleur dans votre domaine, simplement d'être vous (ou le paysage que vous décidez). Statistiquement, nous sommes tellement sur terre qu'un nombre incalculable de personnes vont vous apprécier. C'est la loi des grands nombres. Il convient de vous former sur un domaine et de vous améliorer progressivement. Définissez votre domaine d'activité préféré. Définissez votre niveau actuel et le niveau que vous voulez enseigner. Continuez votre formation avec un expert au-dessus de vous dans la pyramide de la connaissance. "

01/2022

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Gestion de patrimoine

Epargner en vue du bien commun. L'investissement éthique

Epargner, investir, c'est ce que tout le monde fait ou presque, parfois sans le savoir. Mais peu d'entre nous ont intégré le fait que, ce faisant, ils influençaient le devenir de l'économie, et par là de la société. Peu à leur seul niveau, beaucoup avec les autres : les petits ruisseaux font les grandes rivières. Car le fait de mettre de l'argent ici plutôt que là a deux effets : cela envoie des moyens à certains plutôt qu'à d'autres, et cela envoie un message. Or l'épargne, c'est la matière première de l'investissement, et l'investissement, au niveau collectif, c'est ce qui façonne l'avenir. Epargner éthiquement, investir éthiquement, c'est donc tout simplement s'efforcer à son niveau d'influer sur la vie économique pour l'orienter dans le sens du bien commun. Voyons comment on peut s'y mettre. Epargner et investir , pourquoi faire ? Que faire de son argent ? On peut le consommer, le donner, ou l'épargner. Les trois sont indispensables, et en même temps les trois méritent réflexion. Que consommer et combien ? Que donner et à qui ? Et bien sûr, ce qui est notre propos ici, comment épargner ? La place de l'épargne tombe sous le sens à partir du moment où on a le souci de l'avenir : l'épargne, ce sont des ressources qui seront à notre disposition à l'avenir, quand le besoin pourra s'en faire sentir. Mais qui dit épargne dit investissement. Car il n'est pas question de garder de l'argent accumulé en billets, pas même sous forme de compte bancaire. Déjà, si on épargne en vue de l'avenir, c'est dans l'espoir que cette épargne fructifie, ou au moins pour en préserver la valeur. Et encore plus simplement, pour qu'elle soit sûre, toujours là et disponible ; si possible rapidement (ce qu'en finance on appelle la liquidité). Cela ne se fait pas tout seul, cela demande de l'effort et de l'attention. Même si comme on faisait autrefois et comme certains le font encore si vous stockez de l'or : qui le gardera ? qui le portera ? qui l'achètera en cas de besoin ? La question ne se poserait pas dans un monde irréel où les besoins seraient en permanence assurés par le système social. Mais en supposant même qu'il soit réalisable, ce qui est douteux, ce monde serait cauchemardesque : un monde sans liberté ni responsabilité, sans choix ni créativité, sans entreprise ni autonomie. Par contraste, il y a épargne parce que nous sommes dans un économie décentralisée, où chacune gère avec liberté les moyens qui sont à sa disposition ; cela vaut pour la consommation mais aussi pour l'épargne. Or en consommant plutôt un produit ou un service qu'un autre, non seulement nous faisons un choix pour nous-mêmes, mais nous envoyons un message au système commercial et par là à l'appareil de production. Il en est de même pour l'épargne. Comme notre épargne est ce qui, à travers le système financier, financera en partie appréciable l'investissement, c'est-à-dire ce qui permet de fabriquer l'appareil de production de demain, la destination de notre épargne contribue à orienter l'économie de demain - à son niveau, à sa façon, et avec d'autres facteurs. Il y aura donc en permanence une double dimension à notre épargne : vu de notre côté, ce sera un souci de fructification et de disponibilité en temps utile, notamment avec la recherche d'une certaine sécurité ; vu du côté de la société, ce sera une mise à disposition de moyens financiers qui nourriront l'investissement. Pierre de Lauzun a été directeur général délégué de la Fédération bancaire française et délégué général de l'Association française des marchés financiers (AMAFI). En parallèle, il a une activité d'essayiste, primé au niveau international (en 2015, prix de la Fondation vaticane Centesimus annus pour Finance, un regard chrétien). Il est l'auteur de nombreux autres ouvrages dont récemment Pour un grand retournement politique (Editions du Bien Commun, 2019), L'argent, maître ou serviteur ? (Mame, 2019), Dieu, le mal et l'histoire (Téqui, 2022).

04/2024

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TRAVAUX SUR LA MEMOIRE

Les absents. Robert Créange, partisan de la mémoire

Le 16 août 1942, deux enfants cachés sur le bord de la route voient disparaitre leurs parents dans une voiture allemande. Robert et Françoise, alors âgés respectivement de 11 et 13 ans, attendront en vain leur retour. La sociologue Claire Lévy-Vroelant recueille le récit de vie de Robert Créange, grande figure d'un engagement politique et pour la mémoire de la déportation. Le 16 août 1942, non loin de la ligne de démarcation, deux enfants cachés sur le bord de la route voient disparaitre leurs parents dans une voiture allemande. Robert et Françoise Créange, alors âgés respectivement de 11 et 13 ans, attendront en vain leur retour. Comment survivre à des questions qui n'obtiendront jamais de réponse ? Comment mener sa vie quand elle est précocement chargée d'un tel héritage ? Comment dire, comment raconter ? Et pourquoi, pour qui le faire ? Françoise Créange a déposé son témoignage au Mémorial de la Shoah en 1997, elle a accompagné son frère aux commémorations et aux cérémonies où il officiait, elle a relu ses discours sans pour autant développer son goût pour le souvenir. Robert, lui, en a fait sa raison de vivre. Il a fini par accepter, trois quarts de siècle plus tard, de raconter sa vie à une sociologue obstinée. La sociologue se trouve être une lointaine parente de la famille Créange-Salomon. Cousine éloignée, d'une génération plus jeune mais nourrie des mêmes images, mêmes clichés, mêmes plaisanteries et mêmes silences face à un passé indicible. Une première intrigue se noue ici, dans la construction progressive, entre les deux protagonistes, d'un espace de paroles singulier. Parole courtisée, livrée dans le trouble et dans les pleurs, déclamée ou murmurée, qui se cherche sans toujours se trouver, parole traçante, glaçante, hilare, pudique, mutine, suivant le fil des souvenirs perdus et retrouvés et reconstitués. Car la mémoire n'en finit pas de travailler et, si comme Robert Créange, nous acceptons ses ruses et ses revirements, ses tyrannies et ses délices, c'est que nous continuons d'être vivants. Né en 1931 et décédé en décembre 2021, Robert Créange s'est décidé à entreprendre ce travail de mémoire avec Claire Lévy-Vroelant seulement en 2015, après un long temps d'hésitation. Pour parler de l'enfant meurtri, de l'adolescent délinquant, du soldat révolté d'être envoyé en Allemagne pour son service militaire peu après la guerre, de l'instituteur anticolonialiste qui choisit le Niger, du jeune militant dévoué corps et âme au parti communiste, du cadre du comité d'entreprise de Renault-Billancourt, du secrétaire général de la fédération nationale des déportés internés résistants et patriotes (FNDIRP), de l'initiateur, avec quelques autres, de la Fondation des amis de la mémoire de la déportation, du pédagogue infatigable sur les lieux des crimes, l'histoire de sa vie pourrait suivre le cours d'un long fleuve sinon tranquille du moins apaisé. Mais le récit parfois s'emballe, ou bute sur une énigme et les questions douloureuses resurgissent. Pourquoi le passeur a-t-il vendu les parents et pas les enfants ? Malgré les recherches après la guerre, il ne sera jamais retrouvé. Le souvenir du passage de la ligne de démarcation en août 1942 se brouille au point qu'une nouvelle version se fait jour. Nouveaux souvenirs, nouvelle intrigue. Pourquoi le grand-père, arrêté et interné à Drancy, n'a-t-il pas été déporté ? Le récit élude ou trébuche sur des dates, des noms, des scènes mais la liste des élèves de la classe de sixième du lycée Claude-Bernard, à la rentrée de septembre 1941, est restée gravée, indélébile. Une enfance bourgeoise, protégée, une pratique religieuse fort modeste qui n'exclut ni l'engagement socialiste et franc-maçon du père, ni son " sionisme pour les autres ", la montée des persécutions, la décision de quitter Paris... L'homme public qui aime jouer avec un humour de potache, qui maîtrise parfaitement la présentation de soi et l'art oratoire en privé comme en public, est pris de court lorsqu'il se trouve en situation de tête à tête. En allant au plus profond des choses, son récit tangue. Comment dire, raconter avec une extrême précision quand les souvenirs les plus lointains se transforment au fur et à mesure de leur mise en mots. L'épreuve est alors d'accepter que la mémoire puisse divaguer hors des sentiers battus et des images convenues : le témoignage change le témoin et celui qui l'écoute, silences compris. Le récit se déroule selon un ordre chronologique mais chaque " chapitre " peut aussi se lire comme un fragment insulaire, intelligible en soi et pourtant relié aux autres. Récit en archipel d'une vie singulière, bouleversée comme tant d'autres, s'attachant aux traces, aux indices, aux petits signes. Le récit de la vie de Robert Créange est constellé d'anecdotes, relatées non sans saveur et sans humour mais il énonce dans un même élan une édification et une déconstruction de soi. Le maître mot de cette histoire, c'est la fidélité sans faille à un engagement tôt contracté. Ce récit peut aussi se lire comme une invitation à questionner sa propre histoire, ce qui lui donne sens et consistance

02/2023

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Sports de balle

Nadal, Federer, Djokovic. 21 matches pour entrer dans la tête de ces champions et booster votre mental

Soyez coaché par le seul psychiatre qui a disputé Roland-Garros ! Christophe Bernelle, 59 ans, est le seul psychiatre qui a disputé Roland-Garros ! En 1983, l'année du sacre de Yannick Noah, il s'incline au deuxième tour contre Mats Wilander, le futur finaliste. Il a 20 ans, il est 9e français et 170e joueur mondial mais il n'était pas préparé psychologiquement. Dans la foulée des qualifications pour Wimbledon, le feu sacré perdu, il rompt avec le tennis. Il entame des études de médecine, se spécialise dans la santé mentale. Le docteur Bernelle devient thérapeute. La passion du tennis revenue (il continue de le pratiquer à un bon niveau), il exerce dans divers cabinets en particulier auprès du jeune public. Il a aussi été responsable de la cellule mentale à la DTN au sein de la Fédération française de tennis. Il est, comme tout le monde, fasciné par ceux qu'il appelle les trois monstres : Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal, 61 titres du Grand Chelem à eux trois depuis 2003 quand, chez les hommes, aucun Français n'en a gagné un depuis Noah en 1983. Avant de remporter l'Open d'Australie en 2020, Djokovic a eu cette phrase, à laquelle il souscrit : " Maintenant, pour gagner un Grand Chelem et être constant au plus haut niveau pendant de nombreuses années, il faut acquérir une maturité mentale et émotionnelle, une expérience pour comprendre ses forces et combattre ses faiblesses. Rafa, Roger et moi, tout au long de ces dix, quinze ans, on a su ce qu'il fallait faire mentalement dans certaines situations particulières. Cela nous donne probablement un petit avantage". Dans cet ouvrage ludique, pratique et pédagogique, Christophe Bernelle, après avoir raconté son parcours de tennisman à psychiatre, va décortiquer ce qui constitue la force du merveilleux trio, notamment au niveau mental. Il va analyser leurs ressorts, les mécanismes qui les habitent et constituent comme des vade-mecum à déployer pour le tennisman amateur comme pour tout un chacun. Il va entrer dans leur psychisme et disséquer une quarantaine de matches mettant aux prises Federer, Nadal ou bien Djokovic pour en dresser des archétypes. Exemple : Anticiper la situation Dimanche 14 juillet 2019. Finale de Wimbledon. Djokovic bat Federer 7-6, 1-6, 7-6, 4-6, 13-12. 4h57 de jeu. L'analyse : " Dans cette finale d'anthologie, la plus longue de l'histoire du tournoi, le Serbe a obtenu son 16e titre du Grand Chelem, malgré la ferveur du public pour le Suisse. Trois quart d'heure plus tôt, Federer mène 8 jeux à 7 au 5e set et 40-15, s'offrant deux balles de match. Federer sert une superbe première balle sur le coup droit de Djokovic, qui sort un retour gagnant croisé. Djoko a senti le coup, a anticipé, comme lors d'une séance de tir au but. Tout était programmé dans sa tête. La balle est arrivée exactement où il le pensait et boum... Si tu attends ce que l'autre va faire, tu réagis au lieu d'agir... Les très grands anticipent toujours, ils visualisent avant. Il a contre-attaqué et gagné son pari. Il n'est pas anodin non plus qu'il ait remporté les trois tie-breaks du match (le dernier à 12 jeux partout, pour la première fois de l'histoire) alors que, objectivement, sur ce match, il est moins fort que Federer ; il n'est d'ailleurs qu'à voir la " facilité " avec laquelle le Suisse a remporté ses deux sets. Djokovic n'a pas été intimidé par le public qui encourageait Federer, il a même joué de cet amour du public pour son adversaire en s'imaginant qu'il criait " Djoko Djoko " plutôt que " Come on Rodger ! " Il s'est conditionné, a réussi à prendre cette énergie qui la galvaniser. Il était heureux d'être là, sur le court, se préparant à battre la légende. Il ne s'est pas crispé au moment de conclure, grâce à tout le travail entrepris sur lui-même depuis des années. Comme pour un entretien d'embauche, il est entré positivement sur le terrain, sans se préparer au pire, pour mieux diminuer la pression et se concentrer sur son jeu et uniquement sur son jeu. Cette victoire à Wimbledon est d'abord une victoire mentale. " Autres exemples de thématiques qui seront illustrées par des matches, de la victoire de Nadal à Wimbledon en 2008 à l'élimination du même Nadal en 8e de finale du tournoi en cinq sets contre l'obscur Gilles Muller, du triomphe de Daniil Medvedev au dernier US Open contre Djokovic à la défaite d'un Federer diminué en trois sets contre Gaël Monfils en finale de la Coupe Davis 2014 avant de balayer Richard Gasquet deux jours plus tard pour offrir la premier sceptre en Coupe Davis à la Suisse : Vivre l'instant présent, L'esprit plus fort que le corps, Mieux penser pour mieux jouer, Apprendre à perdre, Le plaisir et l'amour du jeu, Savoir accepter la défaite, etc. En fin d'ouvrage, Christophe Bernelle expliquera pourquoi les Français, malgré de bons joueurs et un million de licenciés, ne parviennent pas à s'inspirer de ces modèles. " L'état d'esprit et donc le mental ont une part importante dans cet état de fait. Chez nous, quand les joueurs arrivent à un bon classement, souvent ils explosent en vol ... ", déplore-t-il. Il donnera des pistes pour progresser à ce niveau.

04/2023

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Généralités

La Méditerranée occidentale : Histoire, enjeux et perspectives

Cet ouvrage consacré au Maghreb et au partenariat avec les pays de l'arc latin de la Méditerranée est publié au plus fort d'une actualité marquée, d'une part, par l'existence d'une crise aiguë du couple algéro-marocain qui était envisagé comme le moteur d'une construction maghrébine, et d'autre part, d'une marginalisation de la Méditerranée occidentale dans la géopolitique mondiale que traduit ce conflit majeur opposant l'Europe et les Etats-Unis à la Russie. Ce paradoxe qui incite au désenchantement, n'est-il pas aussi le moment privilégié pour repenser et agir afin de réaliser un regroupement régional et promouvoir des formes de partenariat et de coopération entre les pays méditerranéens. Autrement dit, la crise géopolitique ne donnerait-elle pas l'opportunité aux pays du Maghreb de repenser leurs alliances, de mieux défendre leurs intérêts communs, et contribuer ainsi à mettre en oeuvre un nouvel ordre politique et économique plus propice au progrès et au développement de leurs peuples. Il s'agira pour eux de se hisser à la hauteur des nouveaux enjeux provoqués par les recompositions géopolitiques en cours et de dépasser des situations jugées aujourd'hui indépassables. Ce livre posthume de Noureddine ABDI qui est l'aboutissement de longues années de travail offre des matériaux précieux dans l'édification de ce projet maghrébin " sans cesse recommencéA " et/ou contrarié, car soumis aux aléas politique, à des conjonctures économiques internes et à des alliances économiques ou politiques contraires à la vocation unitaire du Maghreb. Avant d'entrer dans le coeur d'un sujet -le Maghreb et subsidiairement ses rapports avec la Méditerranée occidentale- qui fut dès les années 1980 au centre de sa réflexion et de ses recherches, un mot pour évoquer une dette personnelle qui nous avons contractée auprès de N. Abdi. Engageant au milieu des années 1970, une carrière de chercheur en économie agricole et rurale, parmi mes premières lectures figuraient en bonne place les articles que N. Abdi avait publié dans des revues (la Revue Algérienne ou d'autres revue étrangères). Il fut pour moi, l'un des premiers chercheur algérien (aux côtés de nos aînés que furent Tami Tidafi, Hamid Aït-Amara ou Claudine Chaulet) qui ont contribué à nourrir nos connaissances, et à nous initier aux questions agraires et paysannes. Celles-ci avaient occupé son activité intellectuelle tout au long de la période qui va du milieu des années 1950 à la fin des années 1970. L'autobiographie qui figure à la fin de l'ouvrage apporte des éclairages intéressants et nouveaux sur les contextes politiques et économiques de cette époque. Elle nous livre un témoignage inédit sur les conditions concrètes d'émergence de l'autogestion agricole en Algérie, les obstacles rencontrés et les luttes d'influence exercées au sein de l'appareil d'Etat, les motifs de son engagement auprès des ouvriers de l'autogestion ou les attributaires d'une réforme agraire qu'il avait appelé de tous ses voeux. Si le récit autobiographique, rédigé avec une modestie qui impressionnait les personnes qui l'ont côtoyé, évoque assez clairement l'engagement politique et syndical de l'auteur dans la lutte de libération nationale, elle témoigne aussi de son attachement émouvant à sa terre - et de ses lieux- d'origine, décrit les premiers pas de l'Etat algérien dès l'indépendance en mettant l'accent sur difficultés dans la construction de ses institutions nationales. Au cours de la période qui va suivre, celle qui commence dans les années 1980, N. Abdi va élargir la perspective en traitant essentiellement de la construction maghrébine, et focalise sa pensée sur " les perspectives d'un avenir régional communA ". Appartenant dorénavant aux deux rives de la Méditerranée (un entre-deux dont il faisait l'expérience), il fonde son engagement personnel à penser également le rapprochement des pays du Maghreb avec les pays méditerranéens de l'arc latin. Les processus de renforcement des unions régionales face à une mondialisation en marche, l'essor d'une coopération adaptée à leur échelle font aussi l'objet de ses préoccupations intellectuelles. Ces formes de coopération et de regroupement régional sont pensées comme " le meilleur moyen de peser dans les relations internationalesA ". Ces nouvelles recherches que l'auteur engage baliseront un parcours personnel et professionnel au sein d'institutions tels l'Institut d'Etudes du Développement Economique et Social (IEDES), le CNRS français, la Maison des Sciences de l'Homme ou de laboratoires de recherche de l'Université Paris VII. Abdi se dépensera avec énergie pour animer des forums, des débats ou des rencontres scientifiques réunissant des dizaines de chercheurs appartenant aux deux rives. Tous les travaux et toutes les contributions que N. Abdi signale dans cet ouvrage, sont les produits intellectuels de ces multiples activités ; elles ont fait l'objet de publications thématiques dans des revues, des compte-rendu de séminaires ou des ouvrages collectifs. Les sources d'inspiration les plus marquantes de ce parcours professionnel sont évoquées. Il y a en premier lieu l'auteur maghrébin par excellence que fut Ibn Khaldoun dont il est fait souvent référence dans ses travaux, mais aussi d'autres auteursA ; le marocain A. Khatibi, et le tunisien A. Meddeb- passeurs et penseurs comme lui de l'altérité- qui partageaient avec lui, une confiance dans la construction de ce " lieu de symbiose " qu'est selon lui le Maghreb. Il n'a cessé d'entretenir un dialogue ininterrompu, et jusqu'à leur disparition prématurée, avec ces deux auteurs qui cultivaient, selon son expression, une " maghrébinité commune ". Cet " entre-deuxA ", position qu'il assumait pleinement, et les liens socioculturels qui le rattachait aux deux rives de la Méditerranée, l'ont naturellement conduit à plaider pour un rapprochementA ; celui-ci qui se nourrissait d'échanges intellectuels avec d'autres auteurs (J. Berque ou P. Vieille) à la sensibilité méditerranéenne tout aussi affirmée que la sienne. Ce n'est, écrit-il " qu'en restituant parmi les autres dimensions du Maghreb, celle qu'il partage avec l'Europe latine, qu'on parviendra à saisir les réalités maghrébines telles qu'elles sont perçues par les Maghrébins eux-mêmes et plus particulièrement la société civile, de façon à que ce Maghreb réel puisse constituer notre véritable horizon de pensée ". Cette vision généreuse d'ouverture vers la méditerranée occidentale l'empêchera d'examiner les distances prises avec la rive sud, l'Europe méridionale préférant de fait coopérer avec les nouveaux pays (ex PECO) admis dans l'Union européenne. Elle est également silencieuse sur les approches nationales que chacun des pays du Maghreb engage avec les pays de l'Union européenne Aucune coordination n'est réalisée dans la mise en oeuvre des rapports politiques et économiques et politiques. A titre d'exemple, les accords d'association sont signés séparément et leurs évaluations -qui font ressortir des tendances à l'accentuation des asymétries économiques défavorables aux 3 pays du Maghreb- n'ont pas permis les rapprochements concertations pourtant nécessaires. L'engagement politique de l'auteur pour " féconder un Maghreb des citoyensA " est un engagement actif résolument orienté vers des processus de création et de production de richesses " au plan intérieurA ", et impulsé " au plan extérieurA " par " un esprit d'ouverture et de partenariatA ". Il s'agit, nous dit-il, " de dégager les perspectives d'un avenir régional commun pour qu'il soit davantage maîtrisé que subi, c'est-à-dire qu'il prenne la forme d'un essor autonome plutôt que celle d'un moindre développement et d'une dépendance accrue ". Empruntant à l'auteur des " AndalousiesA ", la formule de J. Berque, N. Abdi appelle lui également à des " Andalousies toujours recommencées, dont nous portons en nous les décombres amoncelés et l'inlassable espérance ". L'approche généreuse et profondément universaliste que N. Abdi adopte, reprend une idée empreinte d'humanisme, de cet autre penseur de la Méditerranée, Paul Valéry, qui concevait la Méditerranée comme un " dispositif à faire de la civilisationA ". La méditerranéïté, écrit-il, est ainsi intimement liée au processus de construction maghrébine, elle en est l'un des principes fondateurs, tout comme à l'inverse, " la maghrébinité en est tributaire ". Ces affirmations s'appuient sur une réflexion critique qui intègre l'analyse de la longue durée, et où N. Abdi expose avec lucidité le cheminement du projet politique de construction d'un Maghreb " lequel est en permanence fait et défait par les pouvoirs en place ", ce qui témoigne d'un clivage -qu'il subissait lui-même sur le plan politique nous dit-il-, et " qui se creusait entre le Maroc et l'Algérie proches l'un de l'autre ". Sa réflexion sur la vocation unitaire dans le Maghreb s'appuie sur l'examen minutieux desA critères à la fois socio-historiques et politiques, et en particulier la dimension ethno-culturelle de la région. Le Maghreb écrit-il " constitue un sujet historique ", en particulier dans les phases conflictuelles et de résistances. Il rappelle que l'Etoile Nord-Africaine qui fut créée à Paris en 1927, et qui traduira les premiers pas du nationalisme algérien, " vise à construire l'unité du MaghrebA ", " à ressusciter une unité ancienne que l'histoire a enregistrée et dont elle a témoignéA ". Il s'attache avec obstination à retracer le cheminement de l'idée maghrébine dans un passé plus proche de nous, en examinant les faits qui participent au développement de ce " sujet historique " dans les phases conflictuellesA ; ceux des années 1930 (de la création de l'Etoile Nord-Africaine à l'Association des Etudiants Musulmans Nord-Africains (AEMNA), ceux de la deuxième guerre mondiale, avec le mouvement syndical animé par le tunisien F. Hachad). Il traque enfin cette solidarité maghrébine partagée par les mouvements de libération nationale dans les années 1950. Il remarque bien que la proclamation de la construction du Maghreb à Tanger, en août 1959, et sa relance le 17 février 1989, n'empêche pas cet ensemble d'être toujours aussi divisé, notamment par une frontière algéro-marocaine fermée. Ce constat établi, l'incite naturellement à analyser, au-delà de la question du Sahara occidental, les raisons socio-politiques et économiques qui font ce Maghreb " écarteléA ". Ces discordes sont à rechercher, nous dit-il, dans la nature de régimes peu disposés à " concéder la moindre parcelle de leurA pouvoir dansA le cadre d'une unification du MaghrebA ", mais aussi dans l'état de sociétés politiques ou de sociétés civiles peu mobilisées par l'idée maghrébine. Ces questionnements de l'auteur ne le détournent pas de l'exercice de recension des éléments qui peuvent constituer les moyens de dépassement de ces situations de fait. Cette dernière posture illustre assez parfaitement l'optimisme raisonné de N. Abdi dans l'affirmation d'une maghrébinité possible et souhaitable pour l'avenir des peuples de la région. Elle le conduit à analyse avec rigueur les facteurs favorables à une intégration maghrébine, ou de ce que les prospectivistes appelleraient " les signaux faiblesA " favorables à une construction maghrébine. Les facteurs religieux et culturels d'abord, où N. Abdi qui, tout en attirant l'attention sur le recours vain à une " retraditionnalisationA " du fonds culturel et religieux de la région, invite, à mobiliser et/ou revivifier un fonds religieux et culturel maghrébin " avec ses institutions et ses références ancestrales propresA ". Il y a ensuite des facteurs sociaux avec " les passerellesA " que représentent les diasporas du Maghreb. C'est, nous dit-il, au sein de l'immigration que l'on rencontre " cette maghrébinité radicale ". Cette dernière ressource, facteur puissant d'intégration, est représentée par les populations originaires du Maghreb. Ces dernières font la découverte dans les sociétés d'accueil " de leur sentiment d'une appartenance commune ", de cette " identité partagée " et qui prennent " conscience de ce qui les unitA ". Après tout, s'interroge-t-il, " si nous considérons le fait que l'affirmation de l'indépendance du Maghreb a commencé à l'extérieur pendant l'entre-deux-guerres, pourquoi n'en serait-il pas de même du mouvement de reconstruction du MaghrebA "A ? Et Abdi d'explorer enfin les conditions économiques propices à l'intégration. L'existence d'un large marché fort de millions de consommateurs " qui aurait pour effet d'augmenter de 2 points le taux de croissance de la régionA ", le développement des infrastructures de transport (autoroute Trans maghrébine dont l'essentiel des tronçons sont déjà réalisés à l'intérieur de chacun des pays), l'énergie (électricité et gaz), de même que l'irruption dans l'espace économique, souvent appuyée par le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC), de " nouveaux acteurs de l'intégration socio-économique du MaghrebA ", que sont les entrepreneurs et chefs de PME. Les facteurs d'intégration sont à cultiver au sein des communautés universitaires où " l'intelligentsia maghrébine devrait, où qu'elle se trouve, jouer un rôle moteur dans le cadre d'échanges et de collaborationsA "A ; dans les milieux d'affaires ensuite où la promotion d'une intégration peut être entreprise par des agents qui se situent au sommet de l'économie maghrébine. Le futur du Maghreb ne peut être toutefois pensé sans ce couple algéro-marocain qui est appelé à jouer un rôle décisif dans une construction maghrébine fondée sur " une réelle émancipation et un vrai progrès pour toutes ses populationsA ". " Ce qui importe le plus, nous dit-il, c'est avant tout de cultiver et de développer la maghrébinité au travers de relations maghrébines les plus favorables à l'épanouissement de l'homme ". Reprenant l'une desA premières propositions de KHATIBI formulé sur les relations de voisinage, il nous invite " à se regarder en face ", A à " construire un espace vie qui soit communA ", et à " aller vers le risque partagé avec l'autre, les autresA ". Une pensée généreusement humaine, anti bureaucratique par nature, s'appuyant sur une mobilisation citoyenne constitue le fil conducteur de ses analyses du Maghreb. C'est la même pensée que l'on retrouve dans ses travaux de jeunesse portant sur la construction du Maghreb conduites par le syndicaliste tunisien F. Hached, où dans le rôle joué par l'UGTA et la Fédération des travailleurs de la terre dans l'autogestion agricole algérienne. Les " constructions bureaucratiquesA " et les " approches technocratiquesA " seront en permanence vigoureusement dénoncées par N. Abdi. Ces approches dessaisissent, affirme-t-il, les acteurs sociaux, les producteurs ou les créateurs de richesses de leurs pouvoirs et freinent, nous dit-il le mouvement d'émancipation sociale, soit de la paysannerie du temps de l'autogestion agricole, soit les sociétés civiles et politiques dans la construction du Maghreb. Nous le répétons, la vision du Maghreb que propose N. Abdi est inséparable de son itinéraire de vie et de la fidélité à ses engagements politiques et syndicaux qu'il évoque. L'exil qu'il a choisi dès 1973, va le conforter dans un statut de chercheur qu'il n'aura jamais abandonnéA ; ce statut l'autorisait à exercer ses activités avec une liberté d'esprit à laquelle il était profondément attaché. S'il a inauguré un champs d'étude dans les années 1960-70 passionnant pour ma génération (celui des questions agraire et paysannes), il nous offre avec cet ouvrage posthume, un chantier de travail que l'on découvre avec un réel plaisir intellectuel et où l'érudition de l'auteur laisse aussi place à l'émotion suscitée par cette quête absolu d'un idéal de progrès et d'émancipation pour les peuples du Maghreb, cette quête de méditerranéïté faite de paix et de coopération à laquelle il rêvait. La lecture de ce livre nous laisse toutefois un grand regret. Celui de n'avoir pas croisé l'homme, celui de n'avoir pas échangé sur son expérience dans un domaine qui nous est cher à tous les deux, celui de la paysannerie qui fut son premier domaine de recherche ; mais au-delà, de cet intérêt tout personnel, la frustration de n'avoir pas eu l'occasion de dialoguer sur cette passion qu'il entretenait et cette cause qu'il défendait avec déterminationA A : celle du "Maghreb des peuples et des citoyensA ", dont il portait l'idée avec une conviction admirable. Omar Bessaoud, économiste agricole, professeur associé au CIHEAM-Montpellier. Montpellier, le 2 juin 2022.

10/2022