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Actualité médiatique internati

Covidisme et messianisme. Tyrannie sanitaire, crise religieuse et sacrifice

Le Covid-19 a brutalement fait entrer le monde dans une ère apocalyptique. Dans l'ère du covidisme, la nouvelle et éphémère religion imposée à l'humanité. En 2020, les gouvernements, notamment occidentaux et chinois, ont provoqué une panique planétaire jamais vécue et ont instauré un état d'exception permanent imposant des mesures disproportionnées et tyranniques, sous prétexte d'une lutte menée contre un virus dont le taux de létalité est inférieur à 1 %. Une tyrannie sanitaire justifiée par une idéologie totalitaire, une religion, le covidisme, qui a ses dévots télévisuels et ses prélats, qui portent le titre de docteur, stipendiés par les laboratoires pharmaceutiques. Le covidisme a aussi ses oracles annonçant les nouvelles vagues épidémiques et les catastrophes sanitaires. Ces oracles des temps modernes ne consultent pas Apollon, comme le faisait la Pythie pour prédire le futur, mais le voient dans des modélisations mathématiques. Dans cet ouvrage, Youssef Hindi, en chercheur infatigable et en historien reconnu de l'eschatologie messianique, fait apparaître les liens intimes qui existent entre cette pandémie de Covid-19 et le messianisme actif... Sionisme agissant, mondialisme forcé, dictature vaccinale et projet de dépopulation volontaire sont, tour à tour, passés au peigne fin par l'auteur, qui n'hésite pas à citer nommément aussi bien leurs concepteurs que leurs promoteurs, latents ou patents... Selon Hindi, la crise sanitaire est un accélérateur historique au service du messianisme actif qui vise l'établissement de l'utopique gouvernement mondial. Pour étayer sa thèse, il a dû remonter jusqu'aux origines antiques et bibliques du messianisme, juif en particulier, et contextualiser, historiquement et politiquement, la genèse des projets messianiques, avant d'exposer leur structure et leur évolution de l'Antiquité jusqu'à notre époque en passant par le Moyen Age. Il nous fait également découvrir l'archaïsme de la modernité, revenue aux pratiques sacrificielles des temps anciens, qui prennent aujourd'hui la forme de la consumation économique, de l'avortement à échelle industrielle et de la vaccination de masse parfois associée à la stérilisation. Autant de moyens d'aboutir à la dépopulation si chère aux écologistes et aux oligarques occidentaux qui veulent "sauver la planète" . Cet ouvrage fera sans doute date, car il s'attaque, preuves à l'appui, au mal à la racine et met à nu les visées chtoniennes d'une oligarchie, pour la plupart encline au transhumanisme, plus que jamais déterminée à détruire, consumer et sacrifier cette masse humaine d' "inutiles" pour asseoir, dans "le monde d'après" revendiqué, leur Eden terrestre...

11/2021

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Photographie

Mousson

Le spectacle de la mousson immortalisé à travers les reportages sans précédents d'un couple de photographes amoureux du sous-continent indien. Le livre testament de deux des plus grands photographes contemporains. La mousson est l'un des phénomènes climatiques les plus fascinants. Chaque année au mois de juin, elle est attendue avec impatience dans une ambiance étouffante, mais aussi redoutée. Elle est à la fois source de vie, de renaissance, mais également de dangers. Rivières en crue, inondations, inquiétante présence de cobras, épidémies et humidité constante, la mousson a tendance à faire fuir les Occidentaux. Pourtant, ce phénomène climatique majeur est une clé indispensable pour comprendre le Sud-Est asiatique, et plus particulièrement le sous-continent indien. Au cours de voyages répétés en Inde, Roland et Sabrina Michaud ont sillonné le pays du sud au nord durant cette mythique saison des pluies qui rythme la vie depuis plus de trois millénaires. Ils ont vécu sept saisons des pluies. Auprès des Indiens, ils ont attendu, en pleine sécheresse, l'arrivée de la mousson par la mer, sur la côte où jadis débarquaient les boutres d'Arabie en même temps que les nuages en formation. Ils se sont enfoncés à l'intérieur des terres, ont pénétré la jungle épaisse emplie d'animaux mythiques (éléphants, tigres, singes, paons) et d'ascètes en retraite. Ils ont assisté à des festivals célébrant la pluie, où aucun Occidental ne s'était encore aventuré au long cours. Enfin, ils ont photographié la course de chars à boeufs et ses projections de pigments multicolores qui clôture les mois de mousson et permet d'augurer de bonnes récoltes. Ils offrent un témoignage en images de ce phénomène, accompagnées d'une sélection de miniatures et de peintures magnifiques, mais aussi de citations de grands textes sacrés, d'épopées mythiques et d'extraits de textes indiens ou étrangers contemporains.

11/2020

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Animaux, nature

Dictionnaire des chiens illustres à l'usage des maîtres cultivés. Tome 2, Chiens de fiction et portés en fiction

Au Dictionnaire des chiens illustres, réels, fait suite ici le dictionnaire des chiens façonnés par l’imagination des hommes dans le cadre des religions, de la littérature, de la bande dessinée ou du cinéma. Ainsi, du côté de la mythologie, souvenons-nous du féroce Cerbère, chien aux trois têtes, impitoyable gardien des Enfers pendant que pour les parsis de l’Inde, deux chiens gardent le pont Chinvat, passage obligé de l’âme vers le Paradis. Saint Christophe figurait un géant à tête de chien dans la légende orientale et saint Antoine appelait ses "frères", les animaux. Du côté de la littérature, avant de désigner nos fidèles compagnons, qui étaient Médor, Mirza ? Un preux chevalier et une grande amoureuse. De qui ? d’Azor. Qui ne connaît pas Croc Blanc et Buck, héros canins de Jack London ? Avec Jules Verne viennent Dingo, Satellite, Tiger Top, etc. Sans oublier, pour Colette, Toby le chien, ou encore Aïcha, pour Céline. Qui sont Rab, Patrasche, Beautiful Joe, Mou Mou, Mademoiselle Cocotte, Douchka, Boomerang ? La bande dessinée a de son côté immortalisé Milou, Pif, Kador, le chien des Bidochon, Rantanplan aux côtés de Lucky Luke, Idéfix le chien d’Obélix. Et Snoopy. Impossible de les oublier, parmi tant d’autres ici présentés. Le plus célèbre chien du cinéma RinTinTin a été trouvé en France, à Toul, pendant la Première Guerre mondiale. Sait-on qu’il sauva la compagnie Warner de la faillite, participa à un des tout premiers spots télévisés, et qu’il est enterré en France à Asnières ? Enfin, personne n’a oublié Uggie le désopilant Jack Russell partenaire de Jean Dujardin dans The Artist, en 2011. Ainsi, au-delà des 101 dalmatiens, ce sont mille et un chiens de fiction prêts à nous faire rêver dont on dévoile ici la grande et la petite histoire. Un grand dictionnaire de référence s’imposait !

10/2013

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Sciences politiques

Eurasie, au coeur de la sécurité mondiale

L'Eurasie, cette idée née en Russie après la chute des Empires, opère depuis quelques années un retour sur la scène mondiale, à travers notamment la coopération entre la Russie et la Turquie. Ces deux puissances sont considérées comme les poids lourds de cet espace sociohistorique sans unité politique, ni stratégique, mais immortalisé par les projets multilatéraux de la route de la soie. A cheval sur l'Europe et l'Asie, l'Eurasie se trouve au coeur de la sécurité mondiale. Renfermant une mosaïque de conflits, du terrorisme islamiste aux trafics de drogue, des guerres aux conflits gelés, des coups d'Etat aux crises de régime, des stratégies énergétiques divergentes aux tensions sociales, l'Eurasie reste un espace dangereux. Et pourtant, si l'enjeu eurasien se trouve à nouveau à l'agenda, il n'existe pas en France de base de données sur l'évolution des thématiques eurasiennes. Cet ouvrage vient donc combler un vide. Quel est l'état réel de l'Eurasie ? Le mot est sur toutes les lèvres, mais l'enveloppe reste assez vide. L'actualité a donc guidé la démarche : à partir des événements qui ont secoué, durant l'année 2010, la zone dans son ensemble, il est possible de reconstituer le film eurasien et de proposer un état des lieux analytique. Pour cela, il était nécessaire de s'entourer de ce que la communauté des chercheurs mais aussi des journalistes et des experts économiques compte de plus pertinent sur la région. Issus des principaux think tanks et écoles de recherche francophones sur l'international, ces spécialistes relèvent le défi eurasien et invitent le lecteur à parcourir ce voyage le long de la route de la soie.

04/2011

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Photographie

Dans l'objectif d'Albert Perronne. Porrentruy et l'Ajoie en photographies, 1920-1970

En 1981, Albert Perronne (1891-1982) léguait au Musée de l'Hôtel-Dieu de Porrentruy (MHDP) l'intégralité de son oeuvre photographique, soit près de 30 000 clichés consacrés en majorité à la ville de Porrentruy et à son district, réalisés entre 1922 et 1974. Le lecteur découvrira au fil des pages toute la valeur de ces images qui représentent un témoignage historique unique de la vie ajoulote. Pendant plus de quarante ans, le photographe a en effet immortalisé les événements et personnalités de la vie sociale, religieuse ou économique. Au travers de très beaux clichés, parmi lesquels de nombreux portraits, il nous fait revivre des moments comme la foire de Porrentruy, la fête des narcisses à Damvant, les premières autos tamponneuses, le carnaval, mais également des sujets plus graves comme la guerre. Guidé par une préoccupation quasi scientifique. Albert Perronne n'a pas non plus cessé de s'intéresser aux changements dans l'urbanisme bruntrutain, nous permettant de retrouver les étapes qui ont conduit la ville sur la route de la " modernisation " : apparition de nouveaux quartiers, adaptation des rues au trafic automobile, pavage de la vieille ville, installation du téléphone, mais aussi électrification des chemins de fer ou construction des viaducs. Pionnier de la photographie aérienne dans le Jura, Albert Perronne offre les premières vues du ciel des localités ajoulotes. Enfin, il nous emmène aux temps "héroïques" des débuts de la spéléologie jurassienne, en proposant des photographies des fouilles réalisées au Mont Terri, de ses explorations dans le trou du Creugenat ou de sa découverte de la rivière l'Ajoulote. Les photographies présentées dans cet ouvrage, accompagnées d'un texte d'introduction, constituent une occasion rare de (re)découvrir en images l'histoire régionale, avec des événements, des personnes, des lieux chargés de souvenirs et d'émotions.

02/2014

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Histoire internationale

Chefferie traditionnelle à Anyronkopé. Entre mensonge et sincérité historique

Tout d'abord, que le contenu de cet ouvrage soit compris comme une contribution au règlement pacifique du problème de la chefferie dans le village d'Anyronkopé. Il n'aura de sens que s'il génère des pistes de solutions définitives ; même si en certains lieux, il est obligé d'exhumer les aïeux. Quand le présent fait mal, on est obligé d'implorer le passé. Tout homme est fier quand on parle de la bravoure de ses aïeux. De même, il devient agaçant lorsqu'on pourfend la mémoire de ses ancêtres. Nul ne peut admettre d'être dépossédé éternellement de son honneur et de sa digité, autant qu'il ne peut continuer de subir iniquement le déni de son histoire contre des farces bien certaines. Le problème de la chefferie traditionnelle qui s'immortalise à Anyronkopé fut initié par la colonisation française entre les années 1946 et 1949, puis renforcé à partir de 1956 et 1958 par les luttes pour l'indépendance. Il s'est manifestement empiré en 1964 par l'avidité humaine. Sauf, certains sages, bon nombre des natifs présents connaissent peu la vérité sur la chefferie du village. Au moment où les discours des familles adverses ne se concilient pas et créent des ressentiments et des violences indicibles, seule l'humilité des uns et des autres pour la compréhension des faits apportera une solution médiatrice. L'insensibilité des natifs et la rétention d'informations ne sont pas de nature à générer un apaisement. Il est indispensable que les familles communiquent et informent les natifs sur leurs connaissances de l'histoire du village, de la régence Dravie Kougbéadjo et celle de la chefferie Dravie-Anyron III. Cet essai présente, à tous les natifs et à tous ceux qui le désirent, l'état des connaissances sur le contentieux en vue d'éveiller des diverses contributions au discernement de la situation.

04/2017

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Romans historiques

Aliénor d'Aquitaine Tome 2 : Reine de France !

Le duc d'Aquitaine est mort devant Saint-Jacques-de-Compostelle, laissant deux orphelines : Aliénor et Pétronille. Par testament, il les a confiées au roi de France. L'abbé Suger, négocie le mariage du siècle. Le duché d'Aquitaine est alors plus puissant que le royaume des Francs et s'étend du Poitou aux Pyrénées et de l'Atlantique à l'Auvergne. Le 25 juillet 1137, à Bordeaux, l'héritière du plus beau duché de France épouse Louis VII. Au premier regard, Louis tombe éperdument amoureux d'Aliénor. Elle est ravissante, élégante, raffinée, lettrée et sportive. Or Louis a été élevé dans un cloître à l'ombre des moines. Il est hanté par la peur de l'Enfer. Or, Aliénor introduit à Paris un art de vivre immortalisé par la poésie courtoise. Les Aquitains à Paris, qu'ils soient troubadours, chevaliers ou dames de la reine, créent le scandale par leur liberté et leur frivolité. Fêtes, concours de poésie, chasses se succèdent. Aliénor dépense : tapisseries, bijoux, soieries... rien n'est assez beau. La reine mère Adélaïde de Maurienne, austère et rigoriste, se heurte à sa belle-fille. Louis VII est partagé. Aliénor n'est pas la jeune femme sage et docile que l'on attendait. Elle a du tempérament et se passionne pour la politique. Louis VII est subjugué par sa reine qui défait la nuit ce que le conseil décide le jour. Pour lui plaire, il part en guerre et brave les autorités ecclésiastiques. Le royaume est divisé. Les années passent. Aliénor n'est toujours pas enceinte. Donnera-t-elle un héritier à la couronne ? Louis, prisonnier de son éducation, saura-t-il aimer sa reine comme il se doit ? Saura-t-il la combler ?

03/2018

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Histoire de France

Objectifs Grande Guerre. Sur la ligne de front telle que photographiée de 1914 à 1918

Auteur de L'Affaire oubliée de Charleroi, Philippe Wille, collectionneur et historien autodidacte devenu, au fil des années et des documents accumulés, un spécialiste de l'armée allemande durant la première guerre mondiale, nous revient avec un ouvrage surprenant, mettant en valeur le travail des photographes qui, avec les moyens techniques de l'époque, ont immortalisé sur la pellicule la vie dans les tranchées, tant chez les Alliés que dans les rangs allemands. A côté des portraits des belligérants, posant fièrement, avant leur départ pour le front, avec leurs uniformes neufs et pimpants, dans les décors figés des studios photographiques, nous découvrons aussi des prises de vue instantanées, où les héros sont sales et fatigués et où rôde en permanence la mort. Des photos qui nous racontent le vécu quotidien et la souffrance de ces hommes, toutes nationalités confondues, (sur)vivant quatre ans durant dans les tranchées, la boue, la vermine et la crasse. Philippe Wille commente chaque cliché, en extirpe les moindres informations et nous aide à les déchiffrer. Travail de longue haleine au coeur des archives, qu'il convient de saluer. Quand on lui demande pourquoi cet ouvrage, il répond par une citation de l'écrivain allemand Ernst Jünger : "Donner sens à ce qui, pour ceux qui regardent les choses d'en bas, n'est qu'absurdité et expression de l'imperfection humaine, c'est un devoir sacré envers les morts comme envers les nouvelles générations qui doivent continuer à travailler à un ouvrage dont il leur faudra percevoir la croissance organique et l'unité interne, si elles veulent y participer avec une véritable conviction. Car un jour viendra leur tour de parfaire ce que nous n'avons pu parfaire. Elles pourront entrer avec fierté en possession de leur héritage..." (Préface de l'édition originale, Le Boqueteau 125, 1924)

12/2015

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Sciences historiques

Histoire de la barbarie. Requiem pour l'Humanité

Jean Chaline tente de faire le bilan sociologique des exactions réalisées contre l'humanité depuis la préhistoire. Elles résultent des quatre moteurs des sociétés et ceux qui furent inventés exclusivement par les hommes, la cupidité et les croyances. Il dresse un bilan sans concession des pratiques barbares humaines qui ne s'expliquent que dans leur contexte historique. Il retrace les pratiques du cannibalisme, des sacrifices humains, des guerres et des génocides, mais également l'esclavage, les colonialismes, les violences du judaïsme dans l'Ancien Testament, comme dans l'Eglise chrétienne, ainsi que les dérives terroristes dans l'islam, expliquant les exactions islamiques actuelles de Daech, ainsi que celles liées aux religions extrême-orientales. Il analyse le statut difficile des femmes dans le monde patriarcal des religions, celui des veuves aux Indes ainsi que la signification du voile des femmes depuis sa création à Sumer. Mais, à l'opposé de ces abominations, il montre également que la reconnaissance des Droits de l'homme, l'abolition de la peine de mort et de la torture, la laïcité et la création de l'ONU représentent des avancées majeures de l'humanité, même si ces valeurs ne sont pas encore partagées par tous. S'y ajoutent les dévouements de tous ceux qui, connus ou inconnus, jour et nuit, se mettent au service des plus démunis de l'humanité. Enfin l'auteur évoque, à partir du passé, les grands défis du XXIe siècle qui risquent de produire de nouveaux requiem. Le défi démographique annonce deux milliards d'individus supplémentaires. Les défis pour la liberté avec celui du terrorisme religieux, ceux de la "cyber-civilisation Big Brother" et des inégalités vont entraîner des réactions. A ces défis s'ajoutera la menace transhumaniste nous promettant un homme de 1000 ans qui, dans son évolution post-humaniste, deviendrait un biomécanoïde robotisé. Tous ces défis se superposent, à l'échelle de la planète, à un réchauffement climatique et à l'épuisement rapide de nos ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, phénomènes qui risquent de modifier notre vie sur Terre, où l'espace pourrait également nous réserver quelques surprises. Aux grands défis, les grandes innovations ! Jean Chaline tire ici les conclusions de l'ensemble de ses recherches sur la saga de l'humanité dans ce qu'elle a de plus barbare qu'il faut connaître pour réagir et l'éradiquer, afin de laisser à nos enfants un monde plus vivable.

03/2018

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Critique littéraire

La conjuration de Catilina ; La guerre de Jugurtha. Fragments des histoires

Issu d'une famille libre mais d'origine plébéienne, C Sallustius Crispus est né à Amiternum, en Sabine, en 86 avant J.-C. Brillant, voluptueux et lettré, il ne tarde pas à embrasser la carrière politique. L'amitié inconditionnée que lui porte César lui vaut une ascension, puis une chute, rapides. Dès 52, il devient tribun de la plèbe et mène une campagne virulente contre Cicéron et Milon. En 50, cette "engeance de crapule", comme le nommait son adversaire, est exclue du Sénat pour immoralité et ne doit son retour qu'à l'influence de son prestigieux protecteur. Ce que César avait fait, les Ides de mars le défirent : désormais privé de tout appui, Salluste se retire dans sa propriété de Princius et entame sa deuxième carrière, vouée à l'écriture. Outre leurs indéniables qualités littéraires, les oeuvres de Salluste mettent en avant une réflexion sur l'histoire et la politique, et font de Salluste une des premières figures de l'écrivain engagé. Notre édition rassemble en un volume La Conjuration de Catilina, La Guerre de Jugurtha ainsi que les Fragments des histoires. La préface dresse un portrait rapide, mais saisissant, de l'éternel rival de Cicéron, et fournit toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension d'une période historique trouble, tumultueuse et complexe. Chaque texte est éclairé d'une documentation précise, notamment quant à la révolte de Spartacus ou à la rivalité entre Marius et Metellus. Le style, de même que la fortune de l'oeuvre, sont analysés en détail. La tradition manuscrite est étudiée de manière synthétique, et assortie d'une bibliographie sélective. Des notes accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi des Discours et lettres tirés des Histoires ainsi que d'un Index Nominum.

01/1999

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Poches Littérature internation

Le Portrait de Dorian Gray non censuré

Tout le monde connaît le chef-d'oeuvre d'Oscar Wilde tel qu'il a été publié en volume en 1891. Cette version diffère considérablement du manuscrit qu'il avait soumis quelques mois plus tôt au Lippincott's Magazine où le roman devait paraître en prépublication. Le directeur, par pruderie, l'avait sérieusement raboté, ce qui ne l'a pas empêché de provoquer un premier soulèvement d'indignation. Par la suite, Wilde a augmenté et remanié son roman, estompant ses passages les plus audacieux. La critique instruisait déjà son procès en immoralité. Il a fallu attendre 2011 pour que, en Angleterre, des universitaires rendent disponible le texte initial, avant les censures successives. C'est cette version que les Cahiers rouges publient pour la première fois en France. La trame reste inchangée. Dans le Londres fin de siècle, le peintre Basil Hallward tombe en adoration devant son modèle, le beau Dorian Gray. Leur chaste idylle commence, troublée par l'intervention d'un vieux camarade de Hallward, Lord Henry. Dandy hédoniste amoureux des bons mots, affichant avec insolence son homosexualité, il convainc Dorian de l'importance capitale de sa beauté. Un jour viendra où la vieillesse l'aura défiguré et plus personne ne le regardera. Horrifié, Dorian conclut un pacte faustien avec le portrait que Hallward a peint de lui : ce n'est plus lui que le temps abîmera, mais l'image du tableau. Le Portrait de Dorian Gray non censuré est encore plus délicieusement décadent et surtout plus ouvertement homosexuel. Le pouvoir érotique de Dorian est exacerbé, nombre de phrases rendent indubitable et intense la nature des sentiments de Hallward pour lui. On retrouvera bien sûr les saillies du spirituel Lord Henry, notamment le fameux : "De nos jours on sait le prix de tout, mais on ne connaît la valeur de rien".

09/2016

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Littérature française

Mado Dondedieu. Tome 1

Publié dans les années 1970 par Régine Deforges, Mado Dondedieu étonne par la légèreté de son ton, son immoralité et la hardiesse de ses mœurs pour un texte écrit au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Connu de rares collectionneurs qui en parlaient avec fougue, ce roman méritait d'être porté à la connaissance d'un plus large public afin qu'il devienne un véritable classique du genre. L'intérêt de ce texte, outre sa franche et candide impudeur, réside dans le destin de ses protagonistes que nous suivons du mariage de Mado jusqu'à l'apaisement de ses sens. Mais, plus encore, il couvre une large période qui commence dans les années trente pour s'achever dans une France de l'Après-guerre en pleine reconstruction. Profitant de la naïveté et de la faiblesse d'un mari amoureux qu'elle sait mener à sa guise, Mado Dondedieu pour qui les strictes conventions du mariage ne sont pas faites va se construire un monde dédié à son plaisir et à l'assouvissement de ses sens. D'une plume allègre, ce roman est un régal pour les amateurs de textes érotiques et les curieux qui vont revivre une France lointaine où les Panhard emportent de jolies jeunes femmes en vichy rose et bas couture. On sait peu de chose sur Henriette d'Épernay, si ce n'est le souvenir qu'en a Régine Deforges : " je me souviens d'un vieux monsieur très élégant au regard polisson. " Publié en 2 tomes en raison de l'importance du texte, le premier couvre les fiançailles de Mado jusqu'aux prémisses de la guerre. Le deuxième tome nous emmène des années noires de la guerre à la Libération, seconde partie plus grave, mais où les sens et le désir restent toujours en éveil comme s'ils étaient un rappel permanence à la force de la vie.

02/2005

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Littérature française

La mémoire de l'âme

En rencontrant Laure, la femme de sa vie, le médium Volgam voit qu'un être maléfique va parvenir à la tuer. Lorsqu'on est devin, résoudre une enquête est-il plus facile ? Ou bien, en connaissant parfaitement les drames qui vont se jouer, est-on condamné à vivre le cauchemar que l'on a prédit ? On dit parfois que le hasard des rencontres est provoqué par le frémissement des ailes irisées du dieu Amour. En effet, le souffle léger ainsi provoqué suffit à dévier de leur trajectoire initiale les flèches que l'enfant éternel nous décoche sans compter, transformant nos destinées pour quelques secondes ou à jamais. C'est ainsi que Roux se retrouve à cheminer verticalement avec Combaluzier, que Roméo file à l'anglaise avec Iseult... Ne parlons pas de ce salaud de Creutzfeldt associé à jamais à l'infâme Jacob. Ma rencontre avec Launier n'a pas encore été marquée de ce vernis d'immortalité que confère l'histoire. Mais qui s'en soucie puisqu'elle conserve le souvenir du frémissement de l'aile, du décochement de la flèche et du rire léger du dieu-enfant ? M. La première fois que j'ai rencontré Moebius, j'avais onze ans. C'était à l'occasion d'un concours de dessin réservé aux jeunes. Il présidait le jury et, lorsqu'on m'annonça que j'avais gagné, c'est lui qui me remit le prix. Je collectionnais déjà tous ses albums. Quand il me félicita, en m'encourageant à persévérer, mon âme d'enfant se mit à rêver... J'orientai mes études vers le dessin et la création. Trente ans plus tard, après avoir suivi le parcours qu'il m'avait suggéré d'entreprendre, je croisai Moebius, comme par hasard, pour la deuxième fois. J'osai lui faire lire le projet qui me tenait à cœur : La Mémoire de l'âme, un conte sur l'amour absolu, et le destin que chacun se forge avec les rêves dont il s'est nourri... Enthousiaste, il décida de l'illustrer, bouclant ainsi la boucle en consacrant le rêve né de l'étincelle qu'il avait fait naître dans l'âme d'un enfant !

11/2001

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Philosophie

L'Ame des Lumières. Le débat sur l'être humain entre religion et science : Angleterre-France (1690-1760)

Immortalité de l'âme, intelligence, distinction des substances, vie éternelle: ces questions, qui sont au coeur de la réflexion sur la nature de l'être humain, ont passionné les philosophes et les lettrés du Grand Siècle et du Siècle des Lumières. Un débat animé, polémique, s'est noué dans toute l'Europe savante et, notamment, de part et d'autre de la Manche. Avec pour fil conducteur l'émergence d'une conception laïque et matérielle de l'être humain, Ann Thomson nous fait partager l'effervescence féconde de ces échanges et de ces débats. Elle nous initie aux polémiques théologico-politiques qui ont nourri la "crise de la conscience européenne" et ses prolongements, jusqu'au milieu du XVIIIesiècle. Consacrée à l'Angleterre après la Glorieuse Révolution de 1688, la première partie analyse les luttes idéologiques et religieuses de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, replacées dans leur contexte historique, philosophique et scientifique, avant d'étudier la controverse sur Dieu, sur l'âme et sur la nature humaine. La deuxième partie, centrée sur les "premières Lumières" françaises, suit le cheminement des échos de ces controverses anglaises transmis par les passeurs huguenots et les voies clandestines de la circulation philosophique, puis analyse la spéculation scientifique et philosophique dans la première moitié du XVIIIe siècle. Ces vifs débats ont fait naître de multiples courants qui ont permis l'éclosion et l'épanouissement d'une pensée matérialiste qui s'affirma à partir des années 1760, dans le cadre, notamment, dune réflexion sur la génération. En soulignant le rôle joué par les polémiques théologiques protestantes mais également par la recherche médicale, cet essai d'histoire intellectuelle, transnationale, nous transporte au coeur de la philosophie des Lumières, et des "Lumières radicales". En même temps, il s'inscrit clans une histoire de longue durée, car les questions soulevées par ce livre continuent aujourd'hui d'interpeller les théologiens, les philosophes, les anthropologues, les neurobiologistes. Les penseurs des Lumières furent aux avant-postes d'une vertigineuse interrogation sur l'identité et la nature de l'homme. Pour la première fois, ce livre nous permet d'en explorer toutes les dimensions.

10/2013

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Esotérisme

Les Loges maçonniques lyonnaises et le Second Empire. 1850-1970

L'ouvrage traite de l'histoire détaillée des Loges Maçonniques lyonnaises. ce volume est le tome 3. La période 1850-1870 poursuit la métamorphose commencée à l'époque précédente. Soumise à la surveillance policière d'un régime autoritaire sous la 1ère partie de l'Empire, régime qui va même jusqu'à lui imposer un Grand Maître despotique, la Franc-Maçonnerie française continue de se structurer et discrètement de se renforcer autour des valeurs républicaines. Sous la seconde partie de l'Empire, dite Libérale, les Francs-Maçons profitent de cette relative liberté pour investir le champ politique, principalement républicain, et le champ social d'une manière encore plus affirmée qu'auparavant. En particulier, les Maçons s'investissent dans la solidarité envers les démunis de la société.Dans cette période commencent à naître les conflits internes entre spiritualistes, qui veulent conserver l'obligation de la croyance en Dieu et en l'immortalité de l'âme, et les rationalistes, athées et libres penseurs qui souhaitent s'en affranchir. Ce débat vigoureux ne trouvera sa conclusion que quelques années après l'Empire. A Lyon, si l'engagement politique des Frères se doit toujours d'être prudent, leurs pratiques maçonniques laissent elles aussi peu de traces, hormis celles qui révèlent leurs difficultés : recrutements importants couvrant à peine les démissions, faible culture maçonnique, locaux inadaptées, et querelles interminables entre les Frères de Lyon et le Grand orient parisien, et entre Frères lyonnais. Mais cette image décevante issue des documents se doit d'être redressée par la participation importante de nombreux Frères à la vie de la Cité, participation qui montre bien, indirectement, que la vie des Loges devait être bien plus riche intellectuellement qu'elle n'en a laissé traces. Et c'est sur cette période encore largement souterraine que va se construire la vie maçonnique sous la 3ème République.Comme dans les deux tomes précédents, ce livre repose sur quinze années d'un passionné travail de dépouillement d'archives originales, qui permet de suivre, d'une façon vivante, l'évolution des Loges maçonniques lyonnaises de manière détaillée, et de découvrir quelques-uns des maçons lyonnais qui ont marqué leur époque.

05/2019

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Fantasy

Le Choeur des dragons Tome 3 : La Mémoire des âmes

Tant qu'il sera en vie... le danger ne cessera de croître. Les desseins du magicien Relos Var révélés, les démons libérés saccagent l'Empire. Les prophéties semblent sur le point de se réaliser ; et avec elles, la fin du monde. S'il veut accorder un sursis à l'humanité, Kihrin doit convaincre le souverain des vané manols de procéder à un rituel qui privera son peuple de son immortalité. Mais certains vané sont prêts à tout pour l'éviter... et même à assassiner les messagers. Plus grave encore : les liens unissant Kihrin au roi des démons semblent se renforcer de jour en jour... Kihrin peut-il encore sauver le monde, ou doit-il se résigner à devenir son plus redoutable ennemi ? " Lyons réinvente avec brio les notions de prophétie et de lignée, récurrentes en Fantasy épique. Elle sait explorer en profondeur chaque facette de ses personnages et orchestrer des batailles d'envergure. " Booklist " Lyons tisse une tapisserie complexe, riche de suspense et d'enjeux. Ce nouveau volet est un palpitant roman, culminant en une fin surprenante qui laisse pantois. " Library Journal Sur la série : " On ne peut qu'être impressionné par l'ambition de cette oeuvre. Un récit haut en couleur où se croisent voleurs, magiciens, rois et assassins, et où l'on prend plaisir à se plonger. " The New York Times " Jenn Lyons entraîne ses lecteurs dans un voyage qui se déplie comme un magnifique origami. " The Wall Street Journal " Une histoire trépidante et pleine de surprises, entre trahisons, ambitions et intrigues de haut niveau. Jenn Lyons joue de tout cela avec virtuosité pour faire naître une véritable magie des mots. Les fans de Fantasy épique, ceux qui cherchent un livre qu'ils auront le plus grand mal à reposer, seront servis. " Kirkus Reviews " Avec une envergure narrative et une atmosphère rappelant Patrick Rothfuss, et des scènes d'action soigneusement chorégraphiées à la Brandon Sanderson, Jenn Lyons s'élance vers les hautes sphères de la Fantasy épique. " Booklist " Une intrigue sophistiquée. Après avoir découvert son univers et ses personnages inoubliables, on a bien du mal à attendre la suite de cette histoire. " Publishers Weekly

11/2021

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Histoire ancienne

Massinissa. Le Grand Africain

Massinissa (238-148 av. J.-C.), l’un des premiers rois de la Berbérie antique, était le fils d’une prophétesse et de Gaïa, qui régnait sur un modeste royaume, coincé entre le territoire de Carthage à l’est et les États du puissant Syphax, à l’ouest. Animé d’une immense ambition, doué de qualités exceptionnelles, le prince parvint à agrandir le royaume ancestral aux dimensions du Maghreb. Le contexte politique et militaire de l’époque favorisa cette ascension. Carthage, grande puissance maritime et commerciale, dominait le bassin occidental de la Méditerranée ; elle se heurta à l’impérialisme naissant de Rome, au cours de trois guerres dites puniques. Le fils de Gaïa participa à la seconde (218-201 av. J.-C.) déclenchée par Hannibal, génie militaire qui voulait rendre à sa patrie, Carthage, son honneur et sa suprématie. Au terme d’une guerre-éclair, Hannibal remporta quatre brillantes victoires qui mirent Rome à deux doigts de la capitulation. Massinissa se battit d’abord dans les rangs carthaginois en Espagne. Puis, sentant le vent tourner, il rejoignit l’armée romaine commandée par Publius Scipion, le futur Africain. Dès lors, il devint le favori de la Fortune, qui lui accorda pouvoir, gloire et la faveur des Romains. Comblé par la Fortune de son vivant, il accéda à l’immortalité dès sa mort : ses sujets le divinisèrent et lui élevèrent des temples pour lui rendre un culte. Plus de deux siècles plus tard, il revivra dans l’épopée de Silius Italicus, La Guerre punique, sous les traits d’un guerrier valeureux et énergique, et d’un entraîneur d’hommes aux éminentes qualités morales. À notre époque, Massinissa, le conquérant et le bâtisseur de la grande Numidie, demeure une figure emblématique de l’Histoire du Maghreb. Universitaire algérienne, H. Kadra-Hadjadji est l’auteure de plusieurs livres, notamment d’un premier essai sur Jugurtha (Jugurtha, un Berbère contre Rome, Paris éd. Arléa, Alger, éd. Barzakh) ; d’une méthode d’arabe moderne (4e édition, Paris éd. Bachari) en collaboration avec Hamdane Hadjadji. Avec Massinissa, le Grand Africain, elle signe la première biographie de cet illustre Berbère

05/2013

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Philosophie

Le désir d'une vie illimitée. Anthropologie et biopolitique

Il est toujours plus évident que le progrès scientifique nous rendra bientôt capables de modifier à notre gré la nature humaine. La perspective de rendre enfin réel le rêve d'une jeunesse éternelle débarrassée du poids des maladies et de la mort gagne les dernières résistances. La possibilité bientôt avérée d'altérer la nature humaine est rendue plus acceptable par l'incapacité tant de justifier la valeur de l'homme que de définir ses traits spécifiques et donc sa place dans la nature. Les raisons de l'enthousiasme qui entoure cette perspective sont nombreuses. On nous promet l'immortalité, depuis toujours rêve de l'humanité, mais aussi la survie de l'espèce dans des milieux très différents du nôtre. De plus, nous attendons de ce prométhéisme biotechnologique la libération définitive des contraintes qui nous oppriment et nous assujettissent. Les êtres humains seront libres de choisir l'identité et la forme qu'ils voudront, ils deviendront enfin totalement autonomes et responsables de la forme de leur existence, de leur bios, et donc de leurs choix. Le post-humanisme, dans ses nombreuses déclinaisons est en passe de dessiner tous les possibles scenarii d'un monde habité par des mutants, des cyborgs, des êtres hybrides finalement capables de contrôler tous les aspects de l'existence et de vivre en pleine liberté. Le but de ce travail est de pointer les présupposés idéologiques implicites, les points de fuite, les ombres d'un tableau si agréable dans lequel, nous dit-on, le mariage de l'esthétique et de l'éthique engendrera un espace de liberté absolue. L'idéologie de la manipulation de l'homme se développe (et ne peut se développer que) à l'intérieur de la configuration politique de la modernité en tant que biopolitique telle que Foucault l'a définie. Dans ce sens, il nous est apparu que le post-humanisme n'est que le résultat et la construction théorique de la biopolitique qui le fonde, le justifie et le promeut. Alors peut-être une forme de résistance se trouve dans un processus de réappropriation de la mort.

01/2012

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BD tout public

Sambre Tome 8 : Celle que mes yeux ne voient pas

L'apothéose d'une série culte. Le chef-d'oeuvre romantique d'Yslaire. Série culte du 9e Art, Sambre est un monde hors du temps, dont chaque pierre a été taillée minutieusement, au rythme artisanal de huit albums en trente ans. C'est aussi l'oeuvre d'une vie, celle d'un artiste romantique, Bernard Yslaire, dont le talent avait déjà bouleversé l'école belge de la bande dessinée avec Bidouille et Violette, les premiers héros amoureux du Journal de Spirou. Sambre marque une rupture décisive au plan de l'écriture comme de l'esthétique de la série franco-belge. Dans les cases, Bernard Yslaire gomme les frontières de l'audace créatrice. L'émotion habite le dessin et porte le récit. L'auteur touche le lecteur au coeur, lui fait partager ses passions, ses doutes, ses écorchures. La tragédie des Sambre interroge le regard, la perception même que nous pouvons avoir du sens de l'histoire. Pour la première fois, des personnages prennent une dimension métaphysique, à l'image du titre fondateur de la saga, Plus ne m'est rien, publié en 1986 par Jacques Glénat. Ce premier tome, scénarisé avec la complicité de Yann, alias Balac, s'imposera d'emblée parmi les best-sellers de la bande dessinée contemporaine. Il s'en vendra plus de 250 000 exemplaires. Le triomphe de la série ne s'est jamais démenti depuis. A la différence des héros classiques, les Sambre ont une âme. Ils imposent leur propre rythme au destin. Bernard Yslaire est un créateur d'exception, en quête de l'essence des êtres. C'est un maître du temps long, celui de l'immortalité des chefs-d'oeuvre. Série hors-norme, Sambre dégage une forme de perfection dans le cheminement graphique et narratif d'un auteur dont chaque trait vise au dépassement de soi. Le nouvel épisode de Sambre, Celle que mes yeux ne voient pas... s'annonce comme le huitième et avant-dernier tome de la saga dont les héros émancipés auront été, à leur insu, les jouets révolutionnaires de l'utopie sociale à la française

11/2018

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Littérature française

L'homme deshumanise a la recherche de son coeur perdu

L'homme déshumanisé ou sur le point de l'être, est porté pour quelque temps encore, par la dernière salve d'un humanisme détourné, ses 3 valeurs "liberté égalité fraternité" n'ont plus la force de leur magie originelle unificatrice, pour redevenir unifiante, et donc opérante dans les esprits de nos contemporains. Cet humanisme devenu passéiste, se voit chahuter par une nouvelle doctrine appelée transhumanisme prônant de faire le grand saut de civilisation, alors que peu se sentent prêts à se convertir ou à devoir se sacrifier au vu d'une promesse de grand remplacement. L'homme se déshumanise avec son accord implicite, par son laisser faire ! Sommes-nous à la veille d'un retournement salutaire, ou bien à la veille d'une mutation sociale ? Le tableau brossé est-il si noir, ou seulement là, pour donner crédit à la thèse de la déshumanisation de l'homme, dont on ne peut nier l'évidence. Les jeunes générations refusent aux anciennes de "prendre en charge‘' leur passé, tel qu'elles voudraient le leur transmettre. Il y a là une scission de transmission, préjudiciable à la pérennisation de la condition de vie humaine, telle qu'humanisée jusqu'à présent, sauf à la reformater. L'homme aurait-il oublié qu'il avait un coeur ? L'entrisme de l'IA dans sa vie intime en plus de celle publique, et le transformisme annoncé, le perturbent. Ce post humanisme prépare sa déshumanisation, ne percevant pas qu'il pourrait bientôt être pris pour ‘'une machine biologique'' perdue au sein du maelstrom mondial submergé de lois et d'interdits, lequel ne prend plus le temps de le considérer comme un être vivant, plutôt comme un numéro fiché epsilon (le fameux E grec ! ) qu'il faudra améliorer, en tous cas modifier. Sans la reconquête de son coeur perdu, l'aidant à se rééquilibrer, l'humain court à sa perte, dévoré par ses technosciences lesquelles lui tiennent lieu de finalité. L'humanité lorsqu'elle ne vivra plus que d'expédients scientifiques et technologiques, tandis que submergée de bouches à nourrir et embarrassée par celles qui la dérangent, débouchant sur un vivre sans transcendance, courra inévitablement à déshumaniser ses membres, éliminant les faibles et les difficilement adaptables, amenant le rejet des humanismes vécus. Quels projets annoncés pour les remplacer et conquérir le futur ? Ce sera l'objet de mes Propos Saturniens. Outre l'équivalent d'un déluge ou de tout autre cataclysme, que des technosciences générées par des humains à leur demande, soient capables de tout détruire si l'homo dit sapiens décide d'en user contre son semblable homo sapiens, telle l'arme nucléaire, qu'une telle synchronicité se produise... et tout recommence ! Ressaisissons-nous !

04/2024

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Essais

Lee Miller. Une vie sans filtre

Peu d'artistes auront eu un destin aussi flamboyant que Lee Miller (1907-1977). Originaire d'une petite ville américaine, Lee grandit dans une famille aisée et progressiste, sous le regard aimant mais troublant d'un père, passionné de photographie qui, très tôt, la fit poser nue devant son objectif. Victime d'un viol à l'âge de 7 ans, témoin du suicide de son petit ami à l'adolescence, la jeune femme décide de partir pour Paris à 18 ans, et y découvre le milieu du théâtre. Elle étudie ensuite l'art à New York, tout en posant comme mannequin. Si elle fait d'abord la couverture de Vogue, c'est être photographe qui l'intéresse. De retour à Paris, elle devient l'élève, la muse et l'amante de Man Ray, qui sera son grand amour. A Montparnasse, elle côtoie nombre d'artistes, poètes, peintres, créateurs : Breton, Foujita, Chanel ou Cocteau... Toujours désireuse d'ailleurs, elle vit ensuite quatre années au Caire puis rejoint Londres en 1939. Elle immortalise alors avec son appareil photographique les horreurs du Blitz. Devenue reporter de guerre pour les Etats-Unis, elle découvre Büchenwald et Dachau, un choc qui se traduira par ses photographies, particulièrement crues. Elle se marie enfin avec le collectionneur et artiste anglais Roland Penrose, avec qui elle aura un fils dont elle ne se sentira jamais proche. Sa vie s'organise alors entre les voyages, les visites d'amis tels Eluard ou Picasso, et ses créations culinaires de "haute gastronomie" ... Ce n'est qu'à sa mort, en 1977, que son oeuvre photographique sera véritablement découverte, grâce à soixante mille négatifs retrouvés dans son grenier. Carolyn Burke est biographe, critique d'art et traductrice. C'est à Paris, où elle a vécu pendant plusieurs années, qu'elle a fait la connaissance de Lee Miller, juste avant sa mort. Elle vit à Santa Cruz, en Californie.

06/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le général Lamarque ou la gloire inachevée

Immortalisé par Les Misérables, le général Lamarque est surtout connu pour ses funérailles qui ont dégénérées en juin 1832, en une insurrection républicaine. Ce personnage haut en couleur est paradoxalement plus connu pour sa mort que pour sa carrière. Qui était-il véritablement alors que Napoléon, dans le Mémorial de Sainte-Hélène, le cite comme l'un de ses futurs maréchaux s'il était reste sur le trône ? Ce Gascon intrépide et impétueux appartient à cette génération qui a vingt ans au début de la Révolution française et qui, optant pour la carrière des armes, connaît une rapide ascension sociale. Proche des Bonaparte sans appartenir au premier cercle, il est présent à des moments importants de la vie de Napoléon. Durant toute la période impériale, à Naples et en Espagne, il a constamment cherché la reconnaissance de ses services, quitte a tout sacrifier pour triompher dans son insatiable quête de gloire. C'est lui qui reprend Capri aux Anglais. La chute de l'Empire vient briser tous ses espoirs et s'ensuit alors une lente descente aux enfers. Défenseur jusqu'au-boutiste de la gloire napoléonienne, la suite de sa vie sous la Restauration et la Monarchie de Juillet offre à ce militaire dans l'âme un exemple de reconversion réussie dans la société postimpériale. Son élection à la Chambre des députés lui donne une nouvelle chance de servir la nation et l'opportunité de réussir là où il a échoué précédemment comme militaire : faire partie des personnalités qui comptent de son temps. Resté indéfectiblement un homme de 1789, deux carrières se sont offertes a lui : l'une par le sabre, l'autre par le verbe. Défenseur infatigable des droits du peuple et ami constant de la liberté, Lamarque a été, selon Victor Hugo, "aimé du peuple parce qu'il acceptait les chances de l'avenir, aimé de la foule parce qu'il avait bien servi l'Empereur. ". .

06/2021

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Histoire de France

J'ai voulu voir. Lettres d'Alégrie

Gilles Caron fut l’un des plus grands photographes du XXe siècle, ses photos des émeutes de mai 68 sont aujourd’hui connues de tous (notamment celles des émeutes de mai 68, la geurre des Six-jours, etc.) Il a immortalisé les stars de l’époque (Brigitte Bardot, Jacques Brel ou François Truffaut) avant de disparaître tragiquement au cours d’un reportage à l’âge de trente ans. En juin 1960, il fut envoyé en Algérie, comme parachutiste au sein du 3e régiment d’infanterie de marine. Là-bas, il continua d’entretenir une correspondance fournie, commencée dans son enfance, avec sa mère. Tour à tour drôles et sérieuses, légères et inquiètes, ces lettres (environ 300), retrouvées et retranscrites par la femme de Gilles Caron, Marianne Caron Montely, nous dévoilent, avec une intensité bouleversante, la tendresse sans limites qui lie une mère à son fils. Ce dialogue de toute une vie leur est indispensable, à l’un comme à l’autre, et balaie tous les sujets de conversation : des problèmes dentaires de Gilles au référendum du général de Gaulle ; ils discutent de lectures, cinéma, peinture, mais aussi de la vie quotidienne, la famille ou l’appartement que « Mame » prépare pour le retour de Gilles. Leur sujet principal reste la guerre d’Algérie : les lettres échangées entre 1960 et 1962 apportent un éclairage formidable, précis et vivant sur ce terrible conflit. C’est probablement en Algérie que se sont développés la curiosité de Gilles Caron et son besoin de se trouver au cœur de l’action, qualités déterminantes pour la carrière de photographe qu’il entame à son retour. Gilles veut témoigner pour « se situer dans le monde ». Dès 1960, au cœur de la tourmente, il écrivait à sa mère : « Je n’arrive pas à comprendre comment je ne suis pas planqué dans un service à Alger. Enfin, oui, je sais, j’ai voulu voir… »

01/2012

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Photographie

Japonais et japonaises. Dans l'atelier de Felice Beato à Yokohama

Japonais et Japonaises. Photographies du Japon de Felice Beato. Italien d'origine, naturalisé anglais, Felice Beato (Venise, 1832 - Florence, 1909) est l'un des premiers photographes occidentaux à avoir travaillé au Japon et est considéré comme l'un des pionniers du photoreportage. Il a grandi à Corfou, à l'époque protectorat de l'Empire anglais, et commence très probablement à travailler en tant que photographe à Malte en 1850. Après avoir immortalisé les routes de Constantinople, Athènes, Malte, du Caire et de la Palestine, il documente, en tant que photographe plus ou moins officiel de l'armée du Royaume-Uni, la guerre de Crimée (1855), la révolte de Cipayes en Inde (1857), la guerre de l'Opium en Chine (1860) et plus tard la guerre du Soudan (1885). La période japonaise, ici proposée, représente une pause presque contemplative dans son activité de photoreporter " engagé ". Entre 1863 et 1877, Felice Beato installe son atelier à Yokohama et réalise, avec des collaborateurs occidentaux et japonais, une importante série de portraits ethnographiques. Il en résulte deux albums, de 50 clichés chacun, reliés sous une épaisse couverture en laque noire ; l'un est consacré aux femmes, l'autre aux hommes. Il photographie, selon des minutieuses mises en scène, les activités quotidiennes, comme la préparation des repas, la toilette, l'heure du thé, les moments de jeu, le repos. D'autres portraits décrivent l'art de la guerre, le rituel des tatouages, le sport du sumo. La plupart des photos, sur papier albuminé, est mise en couleur avec une palette de tons pastel et naturels, de laquelle se détachent des détails de couleur rouge vif. Les deux recueils sont non seulement des témoignages précieux sur les moeurs et coutumes de la classe aisée japonaise de l'époque, ils rappellent aussi que le travail de photographie documentaire relève d'emblée d'une approche artistique. On découvre par ailleurs un véritable " art des genres ", qui peint avec délicatesse les codes esthétiques d'une tradition millénaire.

05/2016

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Littérature française

Le chour des années climatériques

Choeur : (du grec ancien ??? ? ? , choros). Dans les pièces de théâtre de la Grèce antique, le choeur résumait les situations pour aider le public à comprendre l'intrigue. Il commentait la pièce et orientait les réactions du public. Il représentait souvent la population sur la scène. Années climatériques : Les années climatériques de la vie humaine étaient les années multiples des chiffres sept ou neuf. Cela correspondait à de grands changements physiques, comme la puberté, la ménopause, le quatrième âge. On parle maintenant d'âges critiques. Le crime est-il une réponse à l'immoralité ? Avec un choeur-confident et un génie tutélaire implantés dans son cerveau par sa mère adoptive, une ancienne nonne, René Desmaz mène sa vie comme sur une scène de théâtre antique. Passant une enfance difficile sans père à Aix-en-Provence, maltraité par un policier, il se trouve contraint de tuer, d'abord pour se défendre, puis pour débarrasser la société de la souillure, du vice, de la corruption. L'élimination de chacune de ses victimes lui paraît nécessaire pour créer le théâtre parfait dans lequel il veut vivre. Les meurtres s'enchaînent sans qu'il soit soupçonné. A seize ans, la Première Guerre mondiale le conduit à Verdun où, sans l'avoir voulu, il se retrouve dans la peau d'un héros. Pris en affection par une veuve de général qui devient sa maîtresse, il est affecté dans un manoir aménagé en hôpital psychiatrique, où il continue, à sa façon, d'éradiquer la souffrance. La paix étant revenue, il revient à Aix, où après divers événements et quelques nouveaux crimes, il prend le contrôle d'une maison close fréquentée par la bonne bourgeoisie locale. Au cours d'une excursion sur la Montagne Sainte-Victoire, parvenu au sommet du Pic des Mouches, il prend conscience de sa malfaisance, et redescend transfiguré. La perte de son insensibilité et de sa violence le laisse définitivement fragilisé, mais désormais capable d'aimer son prochain. Cela suffit-il pour le rendre heureux ?

02/2015

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Littérature française

La comédie humaine. Volume 1

La Comédie humaine est le titre sous lequel Honoré de Balzac a regroupé un ensemble de plus de quatre-vingt-dix ouvrages - romans, nouvelles, contes et essais - de genres réaliste, romantique, fantastique ou philosophique, et dont l'écriture s'échelonne de 1829 à 1850. Par cette oeuvre, Balzac veut faire une "histoire naturelle de la société" , explorant de façon systématique les groupes sociaux et les rouages de la société, afin de brosser une vaste fresque de son époque susceptible de servir de référence aux générations futures. Il répartit ses récits en trois grands ensembles : Etudes de moeurs, Etudes philosophiques et Etudes analytiques. Le premier est le plus important et se divise lui-même en six sections, explorant divers milieux sociaux et régions de la France. Les ouvrages sont liés entre eux de façon organique par plusieurs centaines de personnages susceptibles de reparaître dans divers romans, à des moments variés de leur existence. Pour assurer l'unité de son oeuvre, Balzac corrige et réécrit inlassablement nombre de ses ouvrages, afin de mieux les fondre dans un plan d'ensemble qui est allé compter jusqu'à cent quarante-cinq titres. Créateur du roman moderne, Balzac veut décrire la totalité du réel et s'intéresse à des réalités jusque-là ignorées en littérature, parce que laides ou vulgaires. Il montre sous ses diverses formes la montée du capitalisme et la toute-puissance de l'argent, menant à la disparition de la noblesse et à la dissolution des liens sociaux. Le titre a été choisi en référence à la Divine Comédie de Dante. Mais au lieu d'une entreprise théologique, l'auteur s'est voulu sociologue et a créé un univers non manichéen, où l'amour et l'amitié tiennent une grande place, et qui met en lumière la complexité des êtres et la profonde immoralité d'une mécanique sociale où les faibles sont écrasés tandis que triomphent le banquier véreux et le politicien vénal.

01/2023

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Littérature française

La comédie humaine. Volume 2

La Comédie humaine est le titre sous lequel Honoré de Balzac a regroupé un ensemble de plus de quatre-vingt-dix ouvrages - romans, nouvelles, contes et essais - de genres réaliste, romantique, fantastique ou philosophique, et dont l'écriture s'échelonne de 1829 à 1850. Par cette oeuvre, Balzac veut faire une "histoire naturelle de la société" , explorant de façon systématique les groupes sociaux et les rouages de la société, afin de brosser une vaste fresque de son époque susceptible de servir de référence aux générations futures. Il répartit ses récits en trois grands ensembles : Etudes de moeurs, Etudes philosophiques et Etudes analytiques. Le premier est le plus important et se divise lui-même en six sections, explorant divers milieux sociaux et régions de la France. Les ouvrages sont liés entre eux de façon organique par plusieurs centaines de personnages susceptibles de reparaître dans divers romans, à des moments variés de leur existence. Pour assurer l'unité de son oeuvre, Balzac corrige et réécrit inlassablement nombre de ses ouvrages, afin de mieux les fondre dans un plan d'ensemble qui est allé compter jusqu'à cent quarante-cinq titres. Créateur du roman moderne, Balzac veut décrire la totalité du réel et s'intéresse à des réalités jusque-là ignorées en littérature, parce que laides ou vulgaires. Il montre sous ses diverses formes la montée du capitalisme et la toute-puissance de l'argent, menant à la disparition de la noblesse et à la dissolution des liens sociaux. Le titre a été choisi en référence à la Divine Comédie de Dante. Mais au lieu d'une entreprise théologique, l'auteur s'est voulu sociologue et a créé un univers non manichéen, où l'amour et l'amitié tiennent une grande place, et qui met en lumière la complexité des êtres et la profonde immoralité d'une mécanique sociale où les faibles sont écrasés tandis que triomphent le banquier véreux et le politicien vénal.

01/2023

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Revues

Revue du crieur N° 24 : Droites radicales. 50 nuances de brun

Le vingt-quatrième numéro de la Revue du Crieur plonge dans les idéologies des extrêmes droites contemporaines en proposant quatre grands portraits de penseurs et relais de ces courants divers mais tous mortifères : Murray Rothbard, le théoricien de l'anarcho-capitalisme et référence du président argentin Javier Milei, qui défend une vision radicale d'une société capitaliste sans Etat ; Mencius Molbug, le gourou de la néoréaction version 2. 0, qui appelle de ses voeux un avenir dans lequel se mêleraient transhumanisme débridé et gouvernements autoritaires sous forme d'Etat-entreprises, tout cela grâce à la colonisation de la haute mer et du cosmos ; Yoram Hazony, l'éminence grise, ou comment un néomaurrassien israélo-étatsunien chante dans le monde entier les louanges de son " conservatisme national " ; Mathieu Bock-Côté, le passeur qui exporte les paniques morales à travers l'Atlantique depuis son Québec natal et martèle un discours hostile au multiculturalisme à longueur de plateaux télé. Cinquante nuances de brun qui se rejoignent autour d'un désir de transgression. Les lecteurs et lectrices retrouveront ensuite les enquêtes culturelles du Crieur. L'une est consacrée à la vague féministe qui secoue actuellement le milieu éditorial, où l'on plonge dans les rouages de la création de maisons d'édition ou de collections et l'ouverture de librairies. On se penche ensuite sur les images : comment filmer les luttes féministes ? Pourquoi avons-nous gardé peu de traces de l'ébullition des années 1970 ? Comment faire pour que les luttes présentes ne soient pas oubliées ? Un autre article se propose de décrypter les innombrables polémiques qui s'agitent autour du sensitivity reading, c'est-à-dire le travail qui consiste à faire relire des ouvrages avant leur publication afin de veiller à ne pas véhiculer de stéréotypes (sexistes, racistes, validistes...). Nombre de commentateurs crient à la censure, à la réécriture de l'histoire et au " politiquement correct ". Mais ces polémiques passent à côté de l'essentiel : la composition très homogène du monde éditorial hexagonal, qui ne saurait voir les oppressions qu'il contribue à reproduire. On s'interroge ailleurs sur la disparition du " sexe " dans les théories et luttes féministes : avec le concept de genre, peut-être n'avons-nous plus besoin du sexe ? Cet article entend au contraire remettre le sexe sur la table du genre, et ne pas l'abandonner aux réactionnaires qui s'attellent à le renaturaliser pour mieux disqualifier celles et ceux qui entendent vivre selon le genre qui leur convient. Un autre papier se penche sur les passages de frontières raciales, c'est-à-dire sur l'expérience qui consiste à passer d'une catégorisation raciale à une autre, volontairement ou non. Mais est-il véritablement possible de " changer de race " ? Et que cela implique-t-il quant à notre compréhension de ce qu'est la race ? Le numéro propose enfin un grand portfolio sur les prisons, traversé par une interrogation centrale : comment photographier à l'intérieur d'un système de surveillance ? Comment cadrer sans enfermer ?

04/2024

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Critique littéraire

L'auteur, l'autre. Proust et son double

En mars 1921, quand les plaisirs et les jours viennent à manquer et qu'il est entré dans la phase finale de la recherche du temps retrouvé, Proust écrit une étrange lettre à un jeune homme, Thiébault Sisson. A lui, un inconnu qu'il aimerait connaître, comme à ses amis, ses proches, ses amants, il ne cesse de se dire mourant. Ça finira par arriver, un an et demi plus tard. Dans cette lettre, il inclut un article d'une dizaine de pages, assez plat mais extrêmement louangeur de La recherche . Croyant sans doute qu'on n'est jamais mieux critiqué que par soi-même, il souhaite le faire publier anonyme ou pseudonyme sous l'intitulé : L'esthétique de Marcel Proust. Proust par Proust, donc, mais sans son nom. L'auteur et l'homme qui vit et meurt sont deux. L'auteur, c'est toujours l'autre, écrivait-il dans le Contre Sainte-Beuve . C'est ce texte qui sert de noyau, avec d'autres lettres inédites, à une sorte de roman essai ou de nouvelle par lettres. Une histoire de pseudonymie, de dédoublements, de feintes, d'immortalité, de nom d'auteur, de critique littéraire. Un étrange ballet d'ombres que ce théâtre où l'on voudrait bien ne pas être celui qu'on est et vivre sur le papier ce qu'on ne vivra jamais, qui s'appelle un roman. Quel est le statut de ce texte de Proust ? Une autocritique ? La recherche contient une critique et une analyse de l'oeuvre autrement plus juste et profonde. Un autoportrait masqué ? Une épitaphe ? Qui vit ? Qui meurt ? Qui écrit ? L'autre, le jeune homme, mourra aussi. La lettre ne sera jamais publiée. Comme dans toutes les histoires de double, l'un est l'autre. Sur quoi mon livre est-il écrit ce que ce que c'est qu'être auteur, auto citation, auto plagiat, autocritique mots volés, prêtés, jamais rendus ; sur les rencontres amoureuses ; sur la vie parmi les autres ou parmi les livres ; sur ce dilemme : vivre sa vie ou l'écrire. L'écriture est-elle vraiment " la vraie vie " comme l'écrit Proust dans Le temps retrouvé ? Sur qui ce " Proust par lui autre ", si j'ose dire, est-il écrit ? Marcel et Proust, Proust et Proust ou bien Proust et moi. Je ne sais. (Michel Schneider)

10/2014

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

"Je pourrais faire un ouvrage qui ne plairait qu'à moi et qui serait reconnu beau en 2000" : Stendhal tiendra promesse, écrira pour lui-même, tout en songeant à la postérité et aux générations futures. Il vient tard au genre romanesque, à quarante-trois ans seulement, avec Armance. Avant, il a exercé sa plume dans différents domaines. Mais ce sont ses romans qui le distinguent aujourd'hui à nos yeux. Il est considéré comme le premier romancier "réaliste", devançant Balzac d'une courte tête. Peindre l'époque sans verser dans la caricature, être réaliste sans tomber dans le vérisme mort-né, décrire des moeurs vouées à devenir caduques en lorgnant sur l'immortalité : les impératifs d'écriture qu'Henri Beyle s'était fixés pouvaient paraître contradictoires. Pourtant, Stendhal a gagné son pari : il a écrit des romans qui, quoique réalistes, sont passés à la postérité. Le Rouge et le Noir incarne l'accord parfait entre une représentation historique, réaliste, satirique, et une intrigue héroïque transcendant la situation politique et sociale de l'heure. La "chronique de 1830" est entrée dans un éternel présent. Les éditions successives des oeuvres de Stendhal reflètent l'importance toujours plus grande qu'il revêt aux yeux de chaque nouvelle génération. Celle dont la Pléiade publie aujourd'hui le premier volume comptera trois tomes et propose une organisation nouvelle, puisque tous les textes narratifs y sont classés dans l'ordre chronologique de leur composition. Enfin, pourrait-on dire : aussi étonnant que cela paraisse, c'est la première fois que cette disposition, souvent adoptée pour d'autres auteurs, est appliquée à Stendhal. L'usage, jusqu'à présent, voulait que l'on procédât à des regroupements qui, quelle que fût leur pertinence, n'avaient pas été voulus par l'écrivain, mais recueillaient plus ou moins fidèlement l'héritage de son premier éditeur. C'est ainsi, par exemple, que différents textes étaient rassemblés sous le titre de Chroniques italiennes - titre célèbre, mais qui recouvre des réalités bien différentes selon les cas : s'il a songé à réunir les histoires qu'il avait tirées de ses "manuscrits romains", Stendhal n'a jamais élaboré le sommaire d'un tel recueil... Dans les Ouvres romanesques complètes que propose la Pléiade ne figurera aucun recueil "factice". Chaque texte y est publié à sa date, de telle sorte que le parcours fictionnel de l'auteur d'Armance soit - enfin, donc - restitué dans sa continuité et dans sa logique.

02/2005