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Beaux arts

Pour des villes à échelle humaine

Aller au travail à pied ou en vélo sans risquer de se faire écraser par un véhicule, marcher le long d'une rue bordée d'arbres et de façades attrayantes, s'arrêter sur une place publique pour lire et y croiser des amis par hasard, voilà à quoi pourrait ressembler une ville à échelle humaine. Malheureusement, l'architecture et l'urbanisme, dominés par l'idéologie moderniste depuis les années 1960, accordent encore trop souvent la priorité à la circulation automobile et à la construction de gratte-ciel isolés de leur environnement. Ils négligent par le fait même la fonction de l'espace urbain comme lieu de rencontre et, a fortiori, espace de conversation démocratique. Pour faire face aux défis démographiques et écologiques du XXIe siècle, Jan Gehl propose de renverser cette perspective et de remettre l'humain au centre des préoccupations de l'urbanisme. Dans ce livre visionnaire, jalonné de nombreuses illustrations et photos du monde entier, il présente des pistes d'action concrètes pour développer des villes animées, sûres, durables et saines. Son travail d'aménagement mise sur les déplacements à pied et en vélo ainsi que le renforcement de la vie urbaine. Cette entreprise fait non seulement appel aux décideurs, elle exige aussi la participation active de la société civile et ne nécessite pas d'investissements majeurs. C'est un projet à la portée de toutes les villes, celles du Nord comme du Sud, visant simplement à créer du bien-être collectif. Comme l'écrit Jayne Engle-Warnick, du Centre d'écologie urbaine de Montréal, "des espaces urbains de qualité contribuent à l'avènement d'une société durable, ouverte et démocratique". Pour des villes à échelle humaine est le fruit de 5o années d'expérience en planification urbaine réalisée aux quatre coins du monde par cet important penseur et praticien de l'urbanisme. Un livre révolutionnaire appelé à devenir un outil indispensable pour construire les "écocités" de demain.

02/2013

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Littérature étrangère

Les larmes rouges du bout du monde

Les larmes rouges du bout du monde : ce sont six nouvelles publiées dans la presse chinoise du début de ce siècle par un personnage singulier, lettré et bonze libre penseur : Su Manshu. Le rouge, quand il s'agit de poussière et de larmes, c'est la condition humaine, dans la Chine de la chute de l'Empire, de la République de Sun Yat-sen et de la tentative de Restauration de Yuan Shi-kaî. Ici se mêlent indissociablement les pérégrinations de l'auteur et les vagabondages de sa plume. Le réalisme le plus noir (L'épée brûlée côtoie le fantastique (Le foulard pourpre, la satire sociale (La solitude de l'oie sauvage va de pair avec l'utopie (Les larmes rouges...) ; sont également pures l'aspiration à la sérénité et les passions qui l'entravent. " N'est-il pas compréhensible - demande Su Manshu à son lecteur - que les hommes, tourmentés par les affres d'une époque convulsive, cherchent refuge dans la méditation, au milieu des fleuves et des montagnes ? " Mais la phrase musicale et rythmée de l'auteur s'attache à peindre, surtout, les convulsions de l'époque et des êtres. L'auteur est, en lui-même, un personnage. Bonze, il a participé à des sociétés secrètes qui projetaient des attentats et des émeutes contre le régime impérial. Passionné de bouddhisme et de sanskrit, il avait, avant ses vingt ans, rédigé une encyclopédie bouddhique en huit volumes. Peintre et poète, son égérie et modèle fut une prostituée japonaise de Shanghai. Lettré, il considérait appartenir à une lignée de poètes insoucieux de la matérielle, jaloux de leur indépendance et de celle des peuples, exigeants quant à leur art (Li Baï et Byron, Du Fu, Shelley, Li Ho). S'il fallait, d'un mot, qualifier Su Manshu, ce serait : original. De quoi rebuter les esprits étroits et les colleurs d'étiquettes. Et attirer tous les autres.

02/1989

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Religion

Débaptisez-moi, pour l'amour de Dieu !

Ni exégète, ni théologien, ni philologue, ni psychanalyste, Paul C. Bruno est simplement un libre penseur, un être humain à la recherche d'une spiritualité vivante, vivifiante et enrichissante. Un homme qui revendique le droit absolu de penser, de croire et de croître librement. L'auteur a beaucoup cherché ce Dieu d'amour censé être présent dans textes et les enseignements de l'Église catholique, mais en vain.... Il nous présente cette religion comme une pure invention humaine, basée sur des mythes et légendes antérieures à la venue de Jésus, et qui s'établit sur des rites, paroles et dogmes conçus plusieurs siècles après son passage sur Terre. Les quatre fameux évangiles canoniques sont truffés de contradictions et de falsifications du message initial, sans compter les incohérences historiques et les ajouts littéraires plusieurs siècles après l'écriture originale, tels le mystère de la Trinité, la mariologie et bien d'autres. Si on reconnaît l'arbre à ses fruits, cette religion nous adonné pendant vingt derniers siècles des guerres interminables, des inquisitions, des meurtres, des croisades, des crimes de tous genres contre l'humanité même récemment ! Faut-il être fou, téméraire ou tout simplement lucide pour oser dénoncer 2000 ans de mensonges, de tricheries, de duperies et pour demander que soient effacées les traces de son propre baptême au registre de l'Église? L'année 2005 a donné un nouveau chef à la religion catholique. La foi chrétienne va-t-elle grandir ? Les brebis disséminées reviendront-elles a bercail ? Regardez comment l'Église respecte l'être humain, comment elle traite la femme, comment elle évite d'admettre les torts causés au victimes d'abus sexuels de ses propres messagers ! Elle refusera encore longtemps la réalité de l'homosexualité, la nécessité du mariage des prêtres et l'utilisation du condom. finis la foi aveugle et les comportements dictés ! Finie l'adhésion à cette Église qui s'arroge le contrôle de la conscience, le contrôle de la vie, et même le contrôle de l'éternité... Hors de l'Église, le salut est-il possible ? Pourquoi pas !

09/2006

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Droit

Parlez, écrivez, agissez. Articles et discours 1950-1999

" Parlez, écrivez, agissez " sont les derniers mots de La Société de confiance, un de ces ouvrages dans lesquels Alain Peyrefitte ne se contente pas d'exposer une réflexion personnelle, mais où il s'efforce de la faire partager au plus grand nombre. Cette triple injonction, il se l'adressait à lui-même. Pour y répondre, les livres ne suffisaient pas. Un bref article dans un quotidien, une étude dans une revue, un discours, une intervention dans un colloque : autant de façons d'aller à la rencontre d'un public nouveau, de relever le défi de s'adresser à des lecteurs ou à des auditeurs pas forcément acquis d'avance. Autant d'exercices pour s'obliger à centrer sur l'essentiel, à chercher formules, images et exemples les plus efficaces, à éprouver son style et l'adapter aux circonstances. Les engagements d'Alain Peyrefitte ont multiplié les occasions d'écrire dans la presse ou de parler du haut d'une tribune. Ses responsabilités ministérielles successives l'ont amené, aux moments-clé de l'Histoire de France, à proposer et exposer analyses et réformes, de la justice à l'Education nationale. Enfin ont cheminé côte à côte au Figaro, à partir de 1983 et pendant les seize dernières années de sa vie, l'homme politique, l'écrivain et le journaliste, au plus près des événements. Auprès des grandes œuvres qui font d'Alain Peyrefitte un des acteurs principaux de la scène intellectuelle française du XXe siècle, ce recueil, parce qu'il réunit des textes que la dispersion condamnait à l'oubli, a toute sa place. On y retrouve la grande curiosité et la diversité des combats d'Alain Peyrefitte, en même temps que l'unité et les axes fondateurs de sa pensée. Ce recueil illustre une dimension capitale de sa personnalité et de son influence : celle d'un homme d'Etat, penseur et écrivain.

09/2002

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Philosophie

Entre naturalisme et religion. Les défis de la démocratie

Penseur de l'espace public comme de l'écart dans l'Etat de droit démocratique entre les normes et les faits, analyste aigu de la science comme idéologie et des menaces que les développements de la neurobiologie et des biotechnologies font peser sur l'avenir de la nature humaine, mais aussi inventeur de la citoyenneté cosmopolitique dans l'égalité des cultures et philosophe des limites du libéralisme postmoderne, Jürgen Habermas repère d'emblée les défis que la démocratie doit sans cesse relever. Dans le monde d'aujourd'hui, face à la résurgence de la religion, quelle sont les tâches nouvelles de la pensée sécularisée ? Le fondamentalisme est souvent présenté comme la conséquence à long terme des violences de la colonisation et des faillites de la décolonisation. Une modernisation capitaliste imposée de l'extérieur dans des circonstances défavorable génère l'insécurité sociale et le rejet culturel. Mais comment expliquer alors la revitalisation politique de la religion aux Etats-Unis, dans un contexte où le dynamisme de modernisation a connu ses plus grands succès ? Les pays européens ont aboli la peine de mort, ils libéralisent l'avortement, reconnaissent l'égalité de droit à toutes les orientations sexuelles, donnent un statut aux unions homosexuelles, rejettent inconditionnellement la torture et, d'une manière générale, privilégient les droits sur les biens collectifs. En d'autres termes, ils placent l'homme dans son monde et non plus sous une transcendance religieuse. Ils paraissent désormais avancer seuls sur la voie que, depuis les révolutions constitutionnelles de la fin du XVIII ? siècle, ils avaient tracée et parcourue main dans la main avec les Etats-Unis. L'importance politique des religions n'ayant cessé de croître et de s'imposer entre-temps, l'Europe, rivée à la séparation posée par Kant entre le savoir et la foi, semble se couper aujourd'hui du reste du monde. En termes d'histoire universelle, le "rationalisme occidental" de Max Weber devrait-il être dorénavant tenu pour une voie d'exception ?

11/2008

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Sociologie

PPDA

Qu'on le veuille ou non, PPDA fait partie des journalistes surdoués de sa génération. Une carrière exceptionnelle qui, depuis trente ans, ne doit rien au hasard, même si elle a parfois un lointain rapport avec l'histoire officielle que l'intéressé s'est plu à imposer au travers d'entretiens - souvent contradictoires - accordés à la presse écrite ou audiovisuelle. Ainsi qu'à travers une œuvre littéraire abondante, vingtaine d'ouvrages qui ressemblent souvent à des autobiographies déguisées. Mais pour quelles raisons ce personnage complexe, fidèle à son image ambivalente, se plaît-il ainsi à brouiller les pistes ? C'est ce que Bernard Violet a cherché à savoir afin de mieux appréhender le " phénomène " PPDA. Après avoir archivé des milliers de pages de documents, interviewé plusieurs dizaines de témoins privilégiés qui, à un titre ou à un autre, ont joué un rôle dans l'existence et/ou la carrière du journaliste-écrivain, il brosse de lui un portrait tout en nuances et surprises. Brillant, talentueux, Patrick Poivre d'Arvor ne fait pourtant pas l'unanimité. La moindre erreur professionnelle déchaîne même contre lui tous les censeurs plus ou moins bien intentionnés de l'Hexagone. Certaines d'entre elles ont fait grand bruit : la vraie-fausse interview de Castro, l'affaire Botton, le paparazzo mis à mal sur une île grecque, ou, dans un tout autre genre, le face à face avec Saddam Hussein en pleine guerre du Golfe, l'enfant ramené clandestinement d'Irak, ses démêlés avec la presse people... Dans ces péripéties professionnelles et personnelles, que s'est-il véritablement passé ? Pourquoi ses détracteurs persistent-ils à ignorer son talent d'interviewer politique, son opiniâtreté d'amoureux des livres, ses réussites multiples qui font sa force et son audience depuis des décennies ? Ce sont ces secrets, et bien d'autres encore, que l'auteur révèle dans cette biographie tout à la fois irrévérencieuse et bienveillante...

09/2005

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 2, Volume 3, Ecrits philosophiques et politiques Vers la guerre (1937-1940), 2e édition

En 1937, Simone Weil lutte de toutes ses forces pour que les Européens "ne recommencent pas la guerre de Troie". Pourtant, la guerre est là en 1940 et, devant l'irréparable, elle se fonde sur l'Iliade pour analyser le mécanisme de la force meurtrière. Entre ces deux dates, une série d'articles, parus dans diverses revues, nous permet de suivre l'évolution de la philosophe qui la mène du pacifisme presque inconditionnel à l'acceptation d'un inévitable conflit. Et celle qui, en 1937, préfère la défaite à la guerre, reconnaît en 1940 que la France a le droit de combattre pour sa propre existence, justifiant ainsi l'accusation qu'elle se portera à elle-même de négligence criminelle à l'égard de sa patrie pour son soutien des milieux pacifistes d'avant 1939. Une telle évolution, si déchirante pour Simone Weil, s'accompagne naturellement de la profonde méditation qu'elle poursuit sur les problèmes coloniaux : ceux-ci l'obligent à contester, plus nettement encore en ce temps de guerre, le droit moral de la France à se réclamer des grands principes. L'affligeante constatation des bouleversements en cours pousse aussi Simone Weil à la recherche des origines de l'hitlérisme qu'elle rattache à l'Empire romain. La lucidité et le discernement de Simone Weil, penseur politique, sont tels que beaucoup des textes ici rassemblés frappent par leur actualité. Simone Fraisse en sa préface s'attache à préciser leur genèse et se plaît à souligner que, si l'on ne peut toujours prendre "à la lettre" les conclusions de Simone Weil, "on peut au moins prendre au sérieux l'intention qui l'a guidée : une attitude de soupçon à l'égard de l'histoire officielle et des idées reçues, une quête de la vérité cachée sous les images d'Épinal transmises par la tradition scolaire, et finalement une leçon d'histoire. Une leçon d'humanité aussi".

11/1989

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Philosophie

Chantier Faustus. Thomas Mann et le roman de l'époque

La culture est-elle devenue folle et la musique est-elle coupable ? Dans Le Docteur Faustus, ce roman rédigé pendant l'exil en Californie entre 1943 et 1947, Thomas Mann rapporte la biographie d'un compositeur imaginaire, Adrian Leverkühn, qui, pour se doter du pouvoir de la création et opérer une percée supérieure dans le domaine de l'art, accepte un Pacte avec le Diable. A la vérité, ce Pacte fut déjà réellement conclu par la culture (la Kultur) et la musique allemandes depuis l'origine et il aboutit à la catastrophe nazie. Face à cette folie et à cette contradiction de la culture qui se manifeste comme barbarie, c'est alors toute la civilisation européenne qui est ébranlée. Il fallait donc étudier l'Allemagne et les Allemands pour dégager l'identité ambiguë de la musique ; il fallait reconsidérer la figure de Nietzsche, un des modèles pour le personnage d'Adrian, afin d'évaluer la responsabilité de la pensée dans la catastrophe ; il fallait, en somme, avec Thomas Mann qui devient dans ce roman, à une hauteur insoupçonnée, philosophe, penseur et, avec l'aide et le conseil d'Adorno, musicologue, faire d'une part l'état des lieux en matière de culture et de civilisation, de génie et de création, et d'autre part ouvrir le "Chantier Faustus", ce programme de pensée qui est encore et plus que jamais le nôtre. Si ce Chantier n'a pas vraiment évolué depuis la parution du roman, c'est qu'il nous met en demeure de trouver, grâce à la lucidité de Thomas Mann, à celle de quelques autres aussi qui sont convoqués ici (dont Valéry qui écrit au même moment un Mon Faust), une solution aux apories si paradoxales et à vif de l'Histoire avec l'espoir d'entrevoir, peut-être, dans le son qui s'éloigne d'un violoncelle, une "clarté dans la nuit".

09/2017

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Empire colonial

Pennequin, le "sorcier de la pacification". Madagascar-Indochine (1849-1916)

Pennequin : ce nom ne résonne plus guère aujourd'hui si ce n'est pour les quelques spécialistes de l'Indochine et de Madagascar ou d'histoire militaire. Comment cet officier, qui opéra sa vie durant entre ces théâtres d'opération, comptabilisant plus de trente-six annuités de campagne outre-mer, ce qui fit de lui un des plus "coloniaux" de son arme, a-t-il disparu des livres d'Histoire ? Il est pourtant l'égal de ses contemporains, Gallieni, Archinard, Dodds ou de Lyautey qui, dans une lettre écrite en 1896, affirmait qu'il connaissait dans la région le colonel Pennequin "un sorcier qui nettoie les rives du fleuve Rouge de tous ses miasmes". Penseur de la "pacification" au Tonkin comme à Madagascar, Théophile Pennequin fut aussi un des premiers grands coloniaux "indigénophiles" à prendre la mesure des contradictions internes à une gestion coloniale bien peu respectueuse des dominés, à douter de la politique qu'il contribuait à faire appliquer en Indochine comme à Madagascar et, surtout, à pressentir son obsolescence, tout au moins dans la forme qu'elle prenait. C'est cette tension qui intéresse Jean-François Klein, et les multiples enjeux qui se cristallisent autour de cette figure oubliée du moment colonial. Le pari de l'auteur : passer de la perception que l'on a d'une vie d'homme à travers des traces archivistiques — privées comme publiques — et des quelques récits laissés par ses contemporains à une interprétation historique, afin de le réinsérer au coeur de son temps, de façon à ce que ses idées et ses positions prennent sens pour le lecteur amené à découvrir ces pages. Et ouvrir une fenêtre temporelle et spatiale sur ces officiers coloniaux dont Pennequin fut une des figures, leur emploi et les tensions qui en résultèrent sur les théâtres d'opérations impériaux, avec les colonisés mais aussi bien souvent entre coloniaux eux-mêmes.

03/2021

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Géopolitique

Placards & Libelles N° 10, 24 mars 2022 : La guerre qui revient. Tout empire renaîtra

La guerre en Ukraine n'est qu'un début. Dans le chaos de l'invasion russe, c'est la renaissance violente des empires qui s'annonce. Convoquant les grands auteurs et la nouvelle doctrine militaire française, prenant l'histoire à témoin, Alain Bauer et Olivier Entraygues l'affirment : le monde a basculé. Experts en leur domaine, ils proposent dans ce texte, avec calme et lucidité, une réponse stratégique aux nouveaux enjeux mondiaux. Les prochains conflits sont annoncés publiquement et adviendront, tôt ou tard. Il nous appartient d'y faire face. Alain Bauer est professeur de criminologie au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), au John Jay College of Criminal Justice à New York et à l'Université Fudan de Shanghaï. Il dirige les formations du Pôle Sécurité Défense Renseignement Criminologie Cybermenaces et Crises (PSDR3C) et du laboratoire ESDR3C du CNAM. Il est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages. Olivier Entraygues est lieutenant-colonel, officier d'infanterie et breveté de l'Ecole de guerre. Titulaire d'un doctorat et d'un PhD du King's College, il est actuellement chef de l'Observatoire des nouveaux conflits du Centre de la Doctrine et de l'Enseignement du Commandement de l'Armée de Terre. Il est l'auteur d'une quinzaine de livres. Retour à la presse de Gutenberg. Une grande feuille, pliée en quatre, à déplier à deux mains, à lire, à poster, à partager. Retour au placard des Guerres de religions, au libelle de la Révolution, à l'affiche de la Résistance, au samizdat russe, au dazibao chinois. Un débat crucial, une parole originale, incisive et décisive, un penseur, un écrivain, un savant éclairant autrement l'actualité. Retour à La Vie intellectuelle, la revue fondatrice du Cerf en 1928. Une collection périodique afin de renouer avec l'imprimé comme instrument de liberté et de débat. Tous les quinze jours en librairie.

03/2022

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Science-fiction

Le Mur Tome 3 : Homo Homini Spes

L'effondrement. A la naissance de Jen, ses jambes ne fonctionnent pas. Son père, grand penseur du projet Eden, parvient des années après le lancement de sa cité emmurée à trouver un moyen de sauver sa fille : un orbe à la technologie révolutionnaire qu'il faut placer au niveau du coeur. L'appareil a notamment la faculté d'aspirer de manière autonome les ressources nécessaires à la survie de son porteur. Mais quand Jen et son frère Janus se le font implanter, l'outil est mal réglé. Si mal, qu'il pousse ses hôtes à se nourrir de la vie des êtres alentours. Une fois l'énergie de ces êtres consommée, ces derniers ne meurent pas tout à fait. L'orbe a fusionné en eux, ils en deviennent les esclaves insatiables et cherchent à leur tour une source d'énergie afin de contenter son appétit. C'est ainsi, en se démultipliant, que l'orbe a contaminé Eden, transformant ce lieu de privilèges en cimetière latent. Mais les choses sont sur le point de changer. Le gardien des lieux, l'impitoyable drone Cerberus vient de passer en mode automatique. Tout objet mouvant est dorénavant une cible et seul le courage, l'inconscience et le sacrifice sauront annihiler cette machine à la force de frappe destructrice. Solal, Eva, Jen, Janus, le groupe B. A. S. T. A. R. D. S et Chandra, ils auront tous un rôle à jouer dans le baroud d'honneur de cet ancien paradis devenu enfer. Dernier tome frénétique et étourdissant pour Le Mur qui, entre la radicalité de Mad Max et le nihilisme de The Walking Dead, parvient une nouvelle fois à nous plonger dans un maelstrom de poussière, de rouille et de sang. Une prouesse graphique pour un road movie sauvage et post-apocalyptique qui, dans la plus pure tradition du genre, nous interroge sur le devenir de l'humanité et les conséquences de nos actes.

03/2021

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Philosophie

Sur la lecture, les livres et les écrivains. L'opinion d'autrui. Suivi d'une biographie de Schopenhauer

Si Le Monde comme volonté et comme représentation est resté pour la postérité l'oeuvre philosophique majeure d'Arthur Schopenhauer, ce sont les Parerga et Paralipomena, publiés en 1851, qui lui apporteront la gloire auprès de ses contemporains. Les quatre textes présentés ici, à l'image de ce volumineux ouvrage dont ils sont extraits, témoignent tout autant de la puissance d'un esprit à l'érudition prodigieuse que du foisonnement d'une pensée n'hésitant pas à s'emparer des sujets les plus variés sans être strictement philosophiques. On y retrouve le Schopenhauer à l'ironie mordante et à la plume acérée, volontiers provocateur et s'adonnant à une critique radicale des milieux intellectuels de son temps, tout particulièrement des hégeliens, "les plus impudents de tous les mortels". Dans ses réflexions sur la lecture et les livres, il fustige tour à tour auteurs, éditeurs et critiques, véritable "gredinerie littéraire" qui "accapare le temps, l'argent et l'attention d'un public" avide de nouveauté en publiant "le récent gribouillage de cerveaux plus qu'ordinaires n'écrivant que pour l'argent". Au-delà de cette diatribe, il distille quelques conseils d'écriture, les premières qualités de l'auteur devant être à ses yeux la clarté et la concision, car "rien n'est plus facile que d'écrire de façon à n'être compris de personne". Dans le dernier texte retenu ici, Schopenhauer démontre que notre attachement à l'opinion d'autrui, engendré par "une faiblesse particulière de notre nature", ne nous permet nullement d'accéder au bonheur. Là encore, avec la totale liberté de ton qui le caractérise, il nous offre une leçon d'indépendance intellectuelle, et un véritable bonheur de lecture. Ces textes sont suivis d'une biographie de Schopenhauer par Foucher de Careil, qui a rencontré le philosophe à Francfort en 1859 et a rapporté un brillant portrait de ce "profond penseur".

07/2019

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Autres philosophes

Hégémonie, populisme, émancipation. Perspectives sur la philosophie d'Ernesto Laclau (1935-2014)

Ernesto Laclau, disparu en 2014, est reconnu aujourd'hui comme l'un des noms les plus importants de la philosophie politique de la fin du XXe et du début du XXIe siècle. Ce livre, hommage au penseur et à son oeuvre dans le cadre de la Semaine de l'Amérique Latine et des Caraïbes en France, poursuit des débats qui étaient déjà en cours au moment de sa disparition, et réunit quelques-uns de ses principaux interlocuteurs en France (Etienne Balibar, Toni Negri, Jacques Rancière), aux Etats-Unis (Judith Butler, Nancy Fraser) et en Argentine (Horacio González, Leonor Arfuch, Emilio de Ipola, Senda Sfereo) et de ceux qui se font l'écho au présent de son oeuvre. Ernesto Laclau a écrit des ouvrages devenus des références obligées sur l'hégémonie, le populisme et l'émancipation, trois points nodaux de sa réflexion, qui travaille aussi la définition de nombreux autres concepts, tels que ceux de chaînes d'équivalence, signifiant vide, rhétorique, identité, nation. Longtemps ignorées par la philosophie institutionnelle française et méconnues du grand public, ses thèses, originales et souvent provocatrices, sont venues perturber la scène où s'affrontent les logiques contemporaines de la pensée politique (avec ses interlocuteurs ici présents, mais aussi d'autres, comme Simon Critchley et Slavoj Ziiek). Il convient d'y ajouter l'implication citoyenne de Laclau dam les controverses politiques en cours, notamment en Argentine, son pays natal qu'il a quitté au début des années 1970 pour poursuivre ses études avec Eric Hobsbawm à Oxford. L'activité qu'il a développée sur place, et de façon plus large dans toute l'Amérique latine, a fait de lui un intellectuel familier du public de langue espagnole. Ce que disent ici les penseurs argentins éclaire d'un jour nouveau la contribution des épistémologies du Sud aux débats politiques qui se déroulent en France, en Europe, dam le "Sud global" et au-delà, portant sur la question, destinée à demeurer question, d'un populisme de gauche, que Laclau appelait de ses voeux et qu'il nous laisse en héritage.

05/2021

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Troisième République

Souvenirs et solitude

En 1936, à 32 ans, Jean Zay se voit confier par Léon Blum le ministère de l'Education nationale et des Beaux-Arts. Il démocratise et modernise le système scolaire français. Il crée le CNRS, le Musée de l'Homme, le Festival de Cannes, le Musée d'Art Moderne, l'ENA. Il favorise la création artistique. Il défend les droits de l'écrivain. Il est sans relâche violemment attaqué par l'extrême-droite française comme ministre du Front Populaire, antimunichois, juif et franc-maçon. En 1940, hostile à l'armistice, il est l'une des premières cibles du régime de Vichy. Après un simulacre de procès, il est emprisonné à Riom, jusqu'à son assassinat par la milice, le 20 juin 1944. Il n'a pas 40 ans. Dans la cellule de la prison où l'avait enfermé le régime de Vichy, Jean Zay a tenu au jour le jour pendent trois ans le journal de sa captivité. Au-delà de cette chronique de la vie quotidienne d'un prisonnier, Souvenirs et solitude est un regard aigu porté sur la vie politique du moment, une réflexion hautement lucide de l'auteur sur son action passée et sur la situation de la France. Ce livre, tout à la fois méditation intime et témoignage historique, nous laisse le portrait d'une personnalité exceptionnelle : homme politique, résistant, écrivain et penseur d'une immense culture. Jean Zay (1904-1944), jeune ministre de l'Education nationale et des Beaux arts du Front populaire, fut constamment attaqué par l'extrême droite comme républicain, juif, protestant, franc-maçon et désigné comme l'homme à abattre. En octobre 1940 il est condamné à la déportation par le tribunal de Clermont-Ferrand aux ordres de Vichy, emprisonné à Riom, jusqu'au jour où - le 20 juin 1944 - des miliciens le font sortir de prison pour aller le massacrer dans un bois.

03/2024

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Sociologie

Vingt ans et après. Suivi de Letzlove, l'anagramme d'une rencontre

En 1978 paraît aux éditions Grasset, dans la collection " Enjeux " de Claude Mauriac, Vingt ans et après, un livre d'entretiens - enregistrés sur cassettes et retranscrits par Mireille Davidovici - entre un parfait inconnu d'un peu plus de vingt ans, Thierry Voeltzel, et un grand philosophe qui avait alors tenu à garder l'anonymat : Michel Foucault - passer son nom sous silence était alors un geste éditorial audacieux. Le dialogue, organisé de façon thématique, est une conversation informée et vivante. Il révèle la richesse de paroles et de vie des années 70, dix ans après Mai 68, moment intense de mutation de la jeunesse, notamment concernant la sexualité, les drogues, la famille, le travail, la religion, la musique, les lectures... et la révolution. On en apprendra beaucoup sur les débuts du FHAR (Front homosexuel d'action révolutionnaire), puis du groupe Antinorm-Sexpol, ainsi que sur l'investissement des maoïstes dans les entreprises (ici à l'hôpital) et en général sur l'existence de ce Thierry que Foucault appelait volontiers " le Garçon de Vingt ans ". Si nous rééditons ce document à l'identique, c'est qu'il constitue aujourd'hui un témoignage extrêmement original sur cette époque. Mais c'est dans la postface inédite d'une douzaine de pages que nous apprendrons les circonstances de la rencontre de l'auto-stoppeur Thierry Voeltzel avec Michel Foucault l'été 1975. Leur intense amitié les conduira à concevoir ce livre (1978), à faire deux voyages d'études et enquêtes dans l'Iran révolutionnaire (septembre et novembre 1978) et à participer ensemble aux débuts du magazine Gai Pied (avril 1979). Pour célébrer d'une façon originale les quarante ans de la disparition du philosophe, il nous a semblé judicieux de remettre en circulation cette face cachée de l'oeuvre foucaldienne, souvent citée par Mathieu Lindon ou Didier Eribon. L'intérêt de ce livre devenu introuvable réside tout autant dans le vécu hors norme du jeune Thierry Voeltzel que dans le portrait en creux d'un grand penseur en plein exercice de sa passion savante.

10/2014

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Actualité médiatique internati

Il y avait la vérité. Chroniques du nihilisme. Tome 3

Penseur visionnaire, George Orwell écrivit dans 1984 : "Il y avait la vérité, il y avait le mensonge, et si l'on s'accrochait à la vérité, même contre le monde entier, on n'était pas fou." A l'ère du concept de "post-vérité", la vérité appartient bel et bien au passé. Elle a été trucidée sur l'autel du relativisme absolu pour lequel tout est subjectif. Dans un tel monde où deux fois deux ne donne plus quatre, où la vérité n'existe plus, les meilleurs manipulateurs des mots règnent en maîtres. Ainsi, nos sophistes contemporains arrivent à nous persuader qu'un homme n'est pas un homme, qu'un sein n'est pas un sein, ou encore qu'un Noir n'est pas un Noir, ou bien qu'un remède est un poison. Jadis, Platon dissertait sur la notion d'Homme pour parvenir à cette définition : "L'homme est un bipède sans plumes." Diogène lui jeta alors un poulet déplumé dans les pieds, en criant : "Voilà l'homme ! " Il fournissait de cette manière un parfait exemple de la définition qu'Einstein donnait de la vérité : "La vérité est ce qui résiste à l'examen de l'expérience." Par ce troisième tome de mes chroniques du nihilisme, plus que jamais sous le signe de l'empirisme subversif de Diogène, il s'agira de se prémunir des fumisteries platoniciennes, antiques comme modernes, en se fiant aux apparences, enjoignant à faire peu de cas d'un certain dicton qui ne fait qu'inciter à détourner les yeux du réel, donc de la vérité qui ne cesse d'être travestie par l'habillement idéologique. Or, la vérité est comme une jolie fille, elle n'est jamais aussi belle que toute nue. Mais l'humain possède toutes les peines du monde à soutenir du regard la nudité, a fortiori celle de la vérité. Car le plus grand tabou de l'humanité n'est point le sexe ou l'argent. Non. Son plus grand ? Le plus tabou de tous les tabous ? La vérité !

01/2022

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Biographies

Le diamant d'Edouard Glissant

Un livre sensible et personnel sur les traces d'un écrivain majeur de notre temps. Qui sait l'importance de la ville du Diamant dans la vie et l'oeuvre du poète penseur du Tout-Monde, Edouard Glissant ? Qu'est-ce qu'une maison, un havre, pour un écrivain nomade qui a parcouru le globe ? Né à Bézaudin en 1928, ayant grandi au Lamentin, Edouard Glissant choisit dans les années quatre-vingt-dix le sud de sa Martinique pour y séjourner plusieurs mois par an. En 1997, il y trouve son amer : une petite maison créole, face au Rocher du Diamant. Disparu en 2011, il repose au cimetière du Diamant. Entrer dans la poétique d'Edouard Glissant en interrogeant ce port d'attache, c'est le voyage auquel nous convient Valérie Marin La Meslée, lectrice et disciple de Glissant, et Anabell Guerrero, photographe, artiste et amie du poète. Ensemble, elles sillonnent le bourg et sa plage ardente au lever du soleil, plongent sous le Rocher volcanique, s'arrêtent sur la tombe de l'écrivain, gravissent le Morne Larcher, sur les pas de Césaire et de Glissant venus rencontrer les gouffres de l'Histoire au Cap 110, mémorial des esclaves naufragés d'un navire négrier, épisode récurrent dans l'oeuvre du romancier. Ce livre, nourri de rencontres, entend restituer des présences, visibles et invisibles, mettre au jour les différentes facettes du Diamant, s'imprégner de son histoire comme de sa nature, faire entendre les Diamantinoises, famille, amis et témoins, si souvent réunis autour de l'écrivain sur la terrasse de sa maison-bateau, foyer de création et d'imaginaires mêlés. Sont ici réunis mots et photographies pour partager avec les lecteurs cette terre magnétique où la pensée du Tout-Monde a rencontré son paysage. Se croisent visions, émotions, songeries, confidences, souvenirs, anecdotes, en laissant toute sa place à la langue poétique d'Edouard Glissant.

01/2024

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Notions

Philosophie critique de la République

Ce livre est une création. Il est formé de textes qui n'avaient jamais été réunis par leur auteur, alors qu'ils composent bel et bien un livre, et un livre d'un intérêt exceptionnel. Il offre l'exemple rare d'une réflexion philosophique menée à l'épreuve de l'actualité. L'auteur, Charles Renouvier, l'un des philosophes français les plus importants du XIX ? siècle, est en effet un philosophe engagé avant la lettre. Grand militant de la cause républicaine, il s'en est fait le défenseur en même temps que le penseur dans un moment fécond de l'histoire de France, la décennie 1870, qui voit l'installation et l'enracinement durable, cette fois, de la République, la III ? du nom. Il a fondé pour ce faire une revue, en 1872, la Critique philosophique, qu'il rédigeait presque à lui seul et qui accompagne, mois après mois, la difficile gestation du nouveau régime. Constatant la confusion et le flottement des idées du personnel républicain dans un contexte particulièrement tendu et troublé, il s'efforce de dégager une doctrine cohérente de la conduite à tenir vis-à-vis des institutions qui se cherchent. Une doctrine qu'il appelle justement "criticisme", en référence à la pensée kantienne. Dans cet esprit, il s'emploie aussi bien à éclaircir les principes fondamentaux engagés dans l'entreprise qu'à définir une méthode d'action politique ou à clarifier les enjeux des luttes politiques du moment, sans oublier de plaider pour les réformes qui s'imposent. Des modes de scrutin aux rapports entre l'Eglise et l'Etat, en passant par la décentralisation ou l'organisation de l'enseignement, ce sont toutes les questions brûlantes auxquelles est confronté le régime naissant qui se trouvent examinées à la lumière de leurs enjeux théoriques. Cet exercice de philosophie appliquée compose ainsi un véritable "traité de la République" qui éclaire de l'intérieur la signification d'un processus trop souvent réduit à un heureux produit des circonstances. Il permet d'y reconnaître un authentique moment philosophique.

04/2022

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Autres philosophes

Elie Halévy philosophe. Tome 1, Le moment Platon - La théorie platonicienne des sciences

Ce cinquième opus des Ouvres complètes d'Elie Halévy comprend l'ensemble des écrits que le penseur consacra, très jeune, à la philosophie platonicienne. Un livre unique traverse ces premières études, La Théorie platonicienne des sciences de 1896, conçu et décidé en toute liberté, véritable prouesse de savoir et d'analyse. Ces écrits philosophiques, assortis de la correspondance en partie inédite qui chemine à leur côté, présentent non seulement la cohérence d'une oeuvre singulière de philosophie grecque, mais aussi une unité de temps puisqu'ils épousent cinq années seulement, 1892-1896, d'une jeunesse philosophique. Elie Halévy ne reviendra plus par la suite à cette recherche sur Platon et sa philosophie bien qu'il ait songé, pour qui "a étudié Platon, d'écrire une histoire du Platonisme" . L'histoire déjà ! vers laquelle il se dirigera quelques années plus tard, au tournant du siècle avec l'affaire Dreyfus, sans rien renier de la philosophie, transformant l'héritage d'un temps singulier en une base critique essentielle à la pensée historique. S'il devint l' "historien philosophe" que l'on connaît avec L'Ere des tyrannies (volume II) et l'Histoire du socialisme européen (volume III), affrontant les béances de l'histoire la plus actuelle, il le doit incontestablement à ce "moment Platon" qu'il s'est offert à l'aube de sa vie d'adulte et à une fidélité maintenue à l'étude comme à la pensée de la philosophie. En témoignent d'autres ensembles d'écrits philosophiques, à paraître dans la série des Ouvres complètes, mais aussi la fondation en 1892 de la Revue de métaphysique et de morale et sa direction jusqu'à sa mort en 1937, de concert avec l'ami de toujours, Xavier Léon. Expérience d'écriture, d'amitié et de bonheur, le "moment Platon" méritait d'ouvrir cette sous-série des Ouvres complètes consacrée à "Elie Halévy philosophe" .

04/2022

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Notions

Le paradoxe du rire. Et si ce n'était pas toujours drôle ?

Peut-on rire de tout sans blesser personne ? Révélée en 2012 avec Je t'aime à la philo, un essai remarqué sur l'amour et la sexualité, la philosophe Olivia Gazalé étudie ses sujets de façon transdisciplinaire, avec des sources aussi variées que la philosophie, la biologie, l'histoire, la sociologie, la théologie, la psychologie et la littérature. En 2017, elle publie Le Mythe de la Virilité, devenu rapidement un ouvrage de référence, tant pour la pertinence de sa thèse novatrice sur les masculinités que pour sa grande clarté. Dans Le Paradoxe du Rire, elle met sa curiosité au service d'un des sujets les plus difficiles de la philosophie. En tant que phénomène émotionnel, le rire demeure encore très mystérieux. Qu'est-ce que le rire ? Comment se déclenche-t-il ? Quelles sont ses vertus ? Sommes-nous la seule espèce à rire ? En tant que fait social, le rire est une construction culturelle qui varie d'une époque et d'une culture à l'autre et dont les significations sont multiples. Il n'y a pas un, mais des rires. Parfois joyeux, parfois haineux, le rire est tantôt une arme de défense et de subversion, tantôt un instrument d'oppression et de domination, tantôt encore un outil commercial. C'est pourquoi la fameuse question " Peut-on rire de tout ? " est si embarrassante. Si l'on y répond oui, au nom de la liberté d'expression, on se montre insensible à la souffrance et à l'humiliation des victimes de la moquerie répétée. Mais si l'on y répond non, au motif que le rire peut blesser et outrager, on est accusé de faire le jeu des censeurs, voire de tuer le rire, qui est, par essence, transgressif, inconvenant et excessif. C'est là le paradoxe de rire, qu'Olivia Gazalé propose de résoudre en distinguant rire et humour. Oui, il faut rire de tout, mais rire de tout est un art : l'art de l'humour.

02/2024

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Religion

PREDICTIONS DE SOEUR YVONNE-AIMEE DE MALESTROIT. Une vérification exceptionnelle dans l'histoire de ce charisme

Peut-on prédire l'avenir ? Non, disent Bergson, et les théologiens classiques : sauf intervention mystérieuse du Dieu transcendant. En général on ne parle des prophéties qu'après leur réalisation, et le texte peut y avoir été conformé après coup. Ainsi, la plupart des exégètes pensent-ils prudent de ne dater les textes des prophéties bibliques qu'après réalisation. - Connaissez-vous des cas où la prédiction ait été écrite avec certitude antérieurement à la réalisation ? a demandé l'abbé Laurentin aux Bollandistes. - Nous n'en connaissons pas, a répondu le doyen. Les prédictions d'Yvonne-Aimée constituent donc un cas unique : une première. 1. Ses prédictions ont été écrites avant l'événement, par obéissance : La critique historique, la graphologie et les expertises en écriture le prouvent absolument. 2. Il s'agit souvent d'événements imprévisibles : en 1922, Yvonne-Aîmée a vu des hommes en vert envahir la France, tandis que des " cylindres " tombaient sur les villes. L'armée allemande n'avait pas encore adopté l'uniforme vert. Les prédictions précisent la date de la Deuxième Guerre mondiale : 1939. Yvonne a prévu ses 5 décorations de guerre, dont la Légion d'Honneur, que de Gaulle tint à lui remettre personnellement, et le " grand général " qui vint " la saluer " lui aussi, à l'occasion de la sixième. Elle a prédit à ses amis et à ses ennemis (des inconnus), la date de plusieurs morts, etc. 3. Elle l'a prédit sans rien y comprendre. Elle était humiliée d'écrire par obéissance de telles folies. Et cela éclaire la nature même des prophéties, y compris bibliques. 4. Ces prédictions ne sont pas une performance de diseuse de bonne aventure. Elles ont un rôle fonctionnel pour sa vie, pour sa mission, pour la France et pour le monde. La guerre mondiale a été " abrégée " lui dit Jésus et conduite à un dénouement heureux, grâce à l'offrande qu'elle avait faite de sa vie. Ce dossier invite à prendre au sérieux les charismes extraordinaires d'Yvonne-Aimée, que certains avaient déclaré surfaits, illusoires, voire hystériques. Mais surtout, ces prédictions ne sont que le surcroît d'un amour extraordinaire et d'une union hors série avec le Christ. Yvonne-Aimée m'a fait comprendre, disait Mgr Picaud (qui fut désigné, pour être son censeur et son directeur de conscience) jusqu'où Dieu peut aller, dans sa familiarité, pour qui vraiment se donne à Lui. C'est l'ultime leçon de cet incroyable, rigoureux... et passionnant dossier.

10/1995

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Philosophie

Karl Popper : un philosophe heureux

Né en 1902 à Vienne dans une famille bourgeoise de Juifs convertis au protestantisme, francs-maçons de surcroît, et très musiciens, Karl Popper a été le témoin de l'effondrement de l'Empire austro-hongrois à la fin du premier conflit mondial. Avec le cercle des lycéens socialistes, il participa à l'effervescence de la jeune République, puis à la réforme scolaire de Vienne la Rouge. Autant que la découverte des théories d'Einstein et les discussions sur la psychanalyse, ces événements et leur atmosphère furent décisifs pour son itinéraire intellectuel. Communiste pendant quelque temps, il poursuivra pendant une partie de son existence une réflexion sur le marxisme et sa prétention à connaître les lois de l'histoire. Lorsque Popper publia la Logique de la découverte scientifique, en 1934, Einstein salua cette parution en lui écrivant du Connecticut, amorçant ainsi la longue complicité que le philosophe entretint, sa vie durant, avec des savants, physiciens et logiciens puis biologistes. Mais ses origines juives lui interdirent d'embrasser une carrière universitaire en Autriche, et il s'exila en Nouvelle-Zélande. L'Anschluss le persuada d'infléchir les enjeux de son œuvre, qui aboutit à la publication de Misère de l'historicisme et de La Société ouverte et ses ennemis. A la fin de la guerre, Popper fut nommé à la London School of Economics dont il devint l'une des grandes figures. Tandis qu'il poursuivait ses travaux d'épistémologie et de logique - Einstein souligne dès 1950 que les résultats de la Logique font désormais partie du " patri-moine commun " -, il sut acquérir, par un semi-paradoxe, le statut de grand penseur de la société libérale. La reine l'a anobli en 1965. Cet ouvrage est la première biographie de Karl Popper. Ce fait est d'autant plus significatif qu'en France, les obstacles opposés par un certain philocommunisme - pour reprendre le terme de Raymond Aron - ont entraîné une " réception en lignes brisées " de Karl Popper. Mais les temps ont changé. Et, profitant de la chute de certains murs (réels ou intellectuels), l'œuvre de Popper est peut-être en train de retrouver le rang qui lui est dû.

03/2002

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Histoire de France

Marat

Deux siècles après son assassinat par Charlotte Corday, on demeure abasourdi par la violence du verbe de Jean-Paul Marat comme aussi par la haine et la répulsion qu'il a provoquées chez ses contemporains et jusque chez les historiens. Marat se singularise par un tempérament, un caractère, une carrière, un mode d'action sur l'événement qui le mettent à part dans la galerie de portraits des acteurs de la Révolution. Plus âgé que beaucoup d'entre eux - il est de la seconde génération des Lumières -, homme de plume et de parole davantage qu'homme de pouvoir, il est chargé, presque seul, de tous les crimes imputés à la Convention par les hommes de Thermidor. L'opprobre, jeté également (mais c'est normal), par la Contre-Révolution, a pris un tour si excessif qu'il a fabriqué un Marat imaginaire sans rapport ni avec le personnage ni avec son rôle. Les réhabilitations, souvent venues de la gauche, ou même la récupération occasionnelle par l'extrême-droite, ne se sont pas beaucoup plus souciées de véracité. Si le déclenchement de la Révolution constitue dans la vie de Marat une rupture plus nette encore que dans celle de ses amis (peu nombreux) ou ennemis (innombrables), il n'en importe pas moins de cerner minutieusement, dès les années 1750, le parcours intellectuel du médecin, de l'expérimentateur savant et appliqué, du penseur nourri de Montesquieu (plus que de Rousseau), de suivre ses tentatives d'ascension dans la République des lettres et parmi les élites sociales. C'est dans cette perspective que se comprend la radicale dénonciation du " despotisme " à laquelle l'Ami du peuple (ainsi se qualifiait-il lui-même) se consacra avec acharnement dès 89. S'attachant tout autant à décrire les étapes d'un destin qu'à briser la gangue dans laquelle l'historiographie a enfermé Marat - et sans chercher, ce qui serait absurde, à le réhabiliter -, cet ouvrage, qui s'inscrit dans le débat sur la place des individus dans le processus révolutionnaire, entend donner d'un rôle majeur et d'une mort quasi mythique une relation enfin fidèle aux textes et aux archives.

09/1993

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Religion

Yves Hémon. Prêtre de Saint-Sulpice

Yves Hémon, un sulpicien, c'est-à-dire un prêtre voué à la formation des futurs prêtres, un homme plein de l'ardeur de vivre et de faire vivre les autres, un missionnaire volontaire pour remplacer au Grand Séminaire d'Hanoi en 1948 six autres éducateurs de prêtres enlevés trois ans auparavant par le Viet-minh et qui meurt en Indochine des suites d'un acte de charité. Yves HÉMON, c'est seulement quinze ans de vie sacerdotale; il fut treize ans directeur spirituel et professeur de philosophie au Grand Séminaire de Coutances, deux ans et demi directeur au Grand Séminaire d'Hanoi, Son enseignement sur le sens de la vie et de la mort, sur la finalité du monde a marqué tous ceux qui l'ont connu. « Il ne faut pas laisser perdre son message. » Yves Hémon a vécu ce qu'il enseignait, sur la ligne de feu en juin 1940 et pendant les bombardements de Coutances en juin 1944, affrontant avec une sérénité joyeuse la pensée de la mort. Ce fut un homme dépossédé de lui-même laissant retentir en lui et les appels du Seigneur et les souffrances et les espérances de ses frères… de tous les hommes. Yves Hémon nous apprend à vivre notre aventure spirituelle avec hardiesse, humour et sagesse, « Le courage, c'est quand on a vaincu la peur. » « La mort, qu'est-ce que cela peut faire pourvu qu'avant de mourir on ait eu la grâce d'aimer éperdument. » Cet homme cultive la « petite vertu d'espérance » en déchiffrant de la musique. Ce scientifique est un penseur très actuel avec en même temps l'audace d'une vie inaccoutumée. A travers les témoignages de ceux qui croisèrent son chemin nous découvrons en lui un prêtre selon Jésus-Christ, un être d'une énergie exceptionnelle toute tendue vers le bien à faire, avec des paroles prophétiques, par exemple sur le ministère des prêtres, sans jamais désespérer de leur vocation… et sur l'avenir du Vietnam bien avant Dien-BienPhu. « La mort, c'est la fête dont toute la vie n'est que la vigile. »

01/1978

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Histoire des idées politiques

Le culte du moi. sous l'oeil des barbares

" MON CHER AMI, Ce volume , Sous l'oeil des Barbares, mis en vente depuis six semaines, était ignoré du public, et la plupart des professionnels le jugeaient incompréhensible et choquant, quand vous lui apportâtes votre autorité et voire amitié fraternelle. Vous m'en avez continué le bénéfice jusqu'à ce jour. Vous m'avez abrégé de quelques années le temps fort pénible où un écrivain se cherche un public. Peut-être aussi mon travail m'est-il devenu plus agréable à moi-même, grâce à cette courtoise et affectueuse compréhension par où vous négligez les imperfections de ces pages pour y souligner ce qu'elles comportent de tentatives intéressantes. Ah ! les chères journées entre autres que nous avons passées à Hyères ! Comme vous écriviez Un coeur de femme, nous n'avions souci que du viveur Casal, de Poyanne, de la pliante madame de Tillière, puis aussi de la jeune Bérénice et de cet idiot de Charles Martin qui faisaient alors ma complaisance. Ils nous amusaient parfaitement. J'ajoute que vous avez un art incomparable pour organiser la vie dans ses moindres détails, c'est-à-dire donner de l'intelligence aux hôteliers et de la timidité aux importuns ; à ce point que pas une fois, en me mettant à table, dans ce temps-là, il ne me vint à l'esprit une réflexion qui m'attriste en voyage, à savoir qu'étant donné le grand nombre de bêtes qu'on rencontre à travers le monde, il est bien pénible que seuls, ou à peu près, le veau, le boeuf et le mouton soient comestibles. Et c'est ainsi, mon cher Bourget, que vous m'avez procuré le plaisir le plus doux pour un jeune esprit, qui est d'aimer celui qu'il admire. Si j'ajoute que vous êtes le penseur de ce temps ayant la vue la plus nette des méthodes convenables à chaque espèce d'esprit et le goût le plus vif pour en discuter, on s'expliquera surabondamment que je prenne la liberté de vous adresser ce petit travail, ou je me suis proposé d'examiner quelques questions que soulève cette théorie de la culture du Moi développée dans Sous l'oeil des Barbares, Un homme libre et le Jardin de Bérénice".

05/2023

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Philosophie

Entretiens 1926-1944. Emmanuel Mounier

De 1926 à 1936 puis de 1940 à 1942, Emmanuel Mounier a consigné dans des carnets ces "entretiens" qui sont des transcriptions de ses rencontres intellectuelles et personnelles. Il s'agit souvent de comptes rendus, écrits parallèlement à son activité d'étudiant puis de directeur de revue, qui lui permirent, à des moments-clés de son existence, d'éclairer ses choix. Ils constituent en ce sens de véritables dialogues intimes. Ces textes, dont seuls quelques extraits avaient été publiés, sont d'une valeur exceptionnelle pour mieux cerner la personnalité contrastée et l'action de Mounier. Austère étudiant en philosophie ? Mais aussi écrivain talentueux, brossant à la perfection impressions de voyages et portraits de personnages. Penseur politique de la génération du krach boursier de 1929 ? Mais aussi mystique, contemplatif. Fondateur, en 1932, d'une revue ouverte : Esprit ? Mais avec un certain purisme, à ses débuts, qui en effarouchera plus d'un. Tête solide, santé à toute épreuve ? Mais profondément perturbées par de longues fiançailles toujours au bord de la rupture. Catholique fervent ? Mais suspecté d'hétérodoxie par le Vatican qui menace plusieurs fois de mettre Esprit à l'Index. Hésitant sur l'attitude à adopter face à Vichy en 1940 ? Mais pour tenter d'infléchir la collaboration avec les nazis et la législation antisémite. Enfin, patriote jusqu'au-boutiste ? Mais pour insuffler à la France des valeurs spirituelles, qui lui vaudront d'être arrêté en janvier 1942. En prison, il fait une grève de la faim durant laquelle il prend des notes ici reproduites. Exceptionnels, ces documents le sont également pour qui s'intéresse à l'effervescence des années 1920-1940. Soucieux de comprendre son temps, Mounier est allé à la rencontre de toutes sortes de milieux en Espagne, Belgique, Ecosse, Italie, Tunisie, mais surtout en France qu'il parcourt de long en large. Il y croise les intellectuels les plus en vue dans les cercles de Jacques Chevalier, Jacques Maritain, Nicolas Berdiaev, puis ceux qu'il regroupe lui-même autour d'Esprit. Philosophes, écrivains, théologiens, historiens, éditeurs, politiques, ecclésiastiques, ou simples témoins, nombreux, arrachés à l'anonymat : tous sont approchés par Mounier dans un même souci de restituer la vérité de chaque personne.

04/2017

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Levinas

Levinas avant la guerre. Une philosophie de l'évasion

"J'avais alors une abondante chevelure très noire" : Emmanuel Levinas a dépeint ainsi, à plus d'un demi-siècle de distance, le jeune homme qu'il était en ce début des années 1930 où commençait son chemin de pensée. En se penchant sur ses premiers écrits, Joëlle Hansel invite à opérer une conversion du regard que l'on porte habituellement sur l'oeuvre de Levinas. Avant l'éthique si familière, il a élaboré une philosophie de l' "évasion" où il n'est pas encore question d'autrui. La liberté - et non la responsabilité pour autrui - est l' "humanité même de l'homme" : cette conviction traverse l'oeuvre du jeune Levinas, conçue dans un climat marqué par l'approche de la guerre et le "pressentiment de l'horreur nazie" . Se libérer de l'enchaînement à une existence dont les événements tragiques qui marquent l'actualité font ressentir la "brutalité et la pesanteur" ? ; se défaire du lien par lequel l'hitlérisme "rive" l'homme à son corps et le Juif, à sa judéité : les exigences qui s'imposèrent au jeune philosophe servent à J. Hansel de fil d'Ariane. Levinas phénoménologue, mais aussi philosophe français, formé à l'école de Bergson et de Brunschvicg, en débat avec Jean Wahl, Louis Lavelle et Gabriel Marcel ; Levinas abordant Husserl "en philosophe" et initiant dès 1932, une critique de Heidegger à laquelle la "sympathie" hitlérienne de ce dernier ne fut pas étrangère ; Levinas, penseur du moi solitaire en quête d'évasion ; Levinas, exaltant un judaïsme entendu comme religion, et non comme éthique : J. Hansel suit pas à pas le mouvement initial de la pensée lévinassienne, ainsi que les évolutions et les renversements qu'elle a subis en allant "de l'être à l'autre" . Ancienne élève de l'ENS, Joëlle Hansel est directrice de programme au Collège International de Philosophie. Membre fondateur de la Société Internationale de Recherche Emmanuel Levinas et directrice de la collection SIREL/Actualité de Levinas aux éditions Manucius. Spécialiste de l'histoire intellectuelle du judaïsme italien et de la relation entre kabbale et philosophie, ses travaux portent également sur Levinas et Jankélévitch (Jankélévitch. Une philosophie du charme, Manucius, 2012).

06/2022

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Islam

La liberté de croyance en Islam

Cette étude met en évidence le gouffre entre les enneigements du Coran et les avis des traditionnistes et des juristes musulmans sur la liberté de croyance et la relation avec les autres religions. Un Islam parallèle, hégémonique et politique s'est développé dès le premier siècle de l'Hégire, se basant sur une falsification de l'histoire et l'invention de hadiths fallacieux qui contredisent le coran et annihilent toute réflexion. L'auteur passe en revue tous les versets coraniques et les paroles du prophète (sws) en faveur de la liberté de croyance et la justice puis nous expose quelques Hadiths douteux utilisés par les traditionnistes et le pouvoir pour annuler toutes les recommandations divines et justifier la contrainte, l'oppression et l'iniquité. Dans le domaine du droit, nous sommes passés du verset "Pas de contrainte en religion" au prétendu hadith érigé en principe : "qui change de religion, tuez-le ! " "Un des plus grands problèmes auxquels font face les musulmans, à notre époque particulièrement, est cet héritage d'avis juridiques (fatwa) fondés sur des hadiths ou des récits des premières générations de musulmans limitant la liberté instaurée par Dieu dans le Noble Coran. La plus notoire étant "la liberté d'embrasser l'islam ou non" . Ainsi, dans le Coran, la liberté religieuse est-elle la norme. Mais chez les traditionnistes, contraindre à adopter la religion, ou à une forme particulière de celle-ci, est devenue la norme. Ce qui a des incidences sur les écoles de pensée, la psychologie des gens, la relation avec les non-musulmans et les droits humains". A Propos de l'Auteur : Hassan Farhan al-Maliki, saoudien né en 1969, est un penseur musulman de l'école sunnite Hanbali, chercheur, historien et essayiste. Auteur d'une vingtaine d'ouvrages mettant en cause l'histoire officielle de l'islam en général et le wahhabisme en particulier, il est célèbre pour ses discussions intellectuelles et religieuses. Arrêté en 2017 pour ses idées hétérodoxes, il croupit depuis dans les geôles saoudiennes où il risque d'être exécuté d'un jour à l'autre.

12/2021

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Beaux arts

Otsu-e - Peintures populaires du Japon. Des imagiers du XVIIe siècle à Miro

Dans le prolongement de l'année "Japonismes 2018", la Maison de la culture du Japon à Paris présente "OTSU-E : peintures populaires du Japon", la première exposition organisée en Europe sur l'imagerie japonaise de l'époque d'Edo. Les Otsu-e ou "images d'Otsu" sont des peintures exécutées au pochoir, qui connurent une grande popularité tout au long de l'époque d'Edo, du début du XVIIe au milieu du XIXe siècle. Elles étaient vendues aux voyageurs et aux pèlerins qui empruntaient la route du Tokaido reliant Kyoto à Edo (aujourd'hui Tokyo), et dont la ville d'Otsu en est le premier relais. Les thèmes de ces peintures - au nombre d'environ cent vingt - furent d'abord religieux, avant d'évoluer vers des contenus satiriques ou moraux. Le répertoire le plus connu est composé d'une dizaine de sujets - comme le démon travesti en moine ou la jeune fille à la glycine - auxquels furent attribuées des vertus protectrices. De nombreux artistes du XIXe siècle, en particulier de l'école ukiyo-e, comme Kuniyoshi ou Kawanabe Kyosai, furent fascinés par cette imagerie et s'en inspirèrent, produisant des versions parodiques qui prolongent leur esprit humoristique. Ce n'est que dans les années 1920, sous l'impulsion du mouvement pour les arts populaires (mingei), que ces images d'Otsu furent redécouvertes, étudiées et miraculeusement préservées par le penseur Yanagi Muneyoshi (1889-1961). Les plus belles pièces de cette collection unique au monde, conservées au Japan Folk Crafts Museum, le musée qu'il fonda à Tokyo en 1936, sont montrées dans l'exposition. Les images d'Otsu sont loin de connaître en Occident la même renommée que les estampes ukiyo-e, qui leur sont contemporaines. Quelques précurseurs s'y intéressèrent néanmoins, comme l'anthropologue André Leroi-Gourhan ou des artistes, tels le sculpteur catalan Eudald Serra, Miro ou Picasso, dont plusieurs oeuvres de leurs collections personnelles sont exposées. La simplification des formes, la liberté graphique, la naïveté et l'esprit humoristique de ces peintures entrèrent en effet en résonance avec certaines formes d'art d'avant-garde au XXe siècle.

04/2019

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Animaux, nature

Bons baisers des bonobos. Les aventures d'une primatologue au Congo

Imaginez un de vos cousins qui, en guise de bonjour, tend le sexe à la place de la main, organise des parties fines avec les voisins et laisse aux femmes la gestion des affaires du monde. Ce cousin n'est pas tout seul, il y en a toute une tribu : celle des bonobos, les primates les plus menacés et les plus affectueux qui soient. Une espèce aussi proche du chimpanzé par les gènes qu'éloignée de lui par les moeurs, et qui partage 98,7% de notre ADN. Mais d'eux on sait fort peu de chose. L'été 2005, Vanessa Woods pose ses bagages dans un Congo dévasté par la guerre. Son fiancé, le primatologue Brian Hare, l'a parachutée dans un sanctuaire de bonobos, persuadé qu'il trouvera chez eux la réponse à la question qui l'obsède : en quoi consiste notre humanité ? Vanessa et Brian vont vivre au milieu de ces primates pas comme les autres, les observer : pourquoi les bonobos sont-ils enclins à coopérer? Pourquoi ont-ils recours au sexe pour atténuer leurs angoisses et régler leurs conflits quand les chimpanzés forment des sociétés dominées par les mâles, où la contrainte sexuelle, l'infanticide et les razzias sont monnaie courante ? Pourquoi un bébé bonobo hurle-t-il de terreur devant un hérisson en plastique rouge quand un bébé chimpanzé se l'approprie dare-dare ? Il se trouve que les bonobos boudent les tests sauf s'ils sont menés par une femme... Et l'on assiste à la naissance d'une vocation : peu à peu, Vanessa la dilettante se mue en chercheuse passionnée. D'une plume espiègle et gouailleuse, elle nous raconte les amours d'Isiro "la danseuse" et de Mikeno "le penseur", les frotti-frotta de deux femelles qu'excite l'odeur de pomme verte, la dinguerie de Kikongo, qui secoue la tête à s'en décrocher le cerveau comme le batteur du Muppet Show, bondit en l'air, pieds joints, comme Gene Kelly, ou encore la mort déchirante du petit Bolombe. Et nous découvrons que, dans ce pays meurtri, l'homme et l'animal ont en commun un courage et une volonté de survivre extraordinaires.

10/2011