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Fractalencrypt, Dhruv Bansal

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Histoire de la population

Propriété défendue. La société française à l’épreuve du vol. XIXe-XXe siècles

"Gare aux voleurs", "Ne tentez pas les pickpockets", "Protégez votre foyer", "Ne soyez pas cambriolable"... Ces slogans alarmistes qui saturent notre paysage sonore et visuel depuis plusieurs décennies témoignent d'une sensibilité aiguë au vol dont ce livre veut comprendre les fondements et les recompositions du XIXe siècle à nos jours. Il s'ouvre au lendemain de la révolution de 1830, dans une France qui célèbre la propriété, quand s'impose une morale dure aux voleurs, appuyée par une justice impitoyable. La protection des biens inspire des politiques de sécurité publique et des pratiques de surveillance privée (les serrures se renforcent, les chiens aboient, les voisins épient). Solidement enraciné, ce consensus propriétaire résiste au défi des contestations politiques, des crises et des guerres du XXe siècle, mais il cède sous la pression des mutations sociales et culturelles qui s'accélèrent avec les années 1960-1970. Au temps des assurances et de la consommation de masse, le vol n'est plus la menace prioritaire ; plus banal, il n'en reste pas moins le principal facteur de l'insécurité moderne. Fondé sur de foisonnantes sources originales, ce livre explore deux siècles d'histoire de France dans ses aspects les plus méconnus ; sous les auspices d'Arsène Lupin et de Jean Valjean, il s'intéresse autant aux exploits criminels des bandes organisées qu'aux menus larcins des voleurs de poules (ou même de livres) ; il questionne aussi bien le statut disputé des objets trouvés que le drame des pillages par temps de guerre. Essai érudit et enlevé, il éclaire notre rapport complexe à la propriété et au vol pour expliquer les enjeux contemporains de la sécurité.

01/2021

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Littérature française

La terre de Baptiste

" Il regarde les collines. Superbes. Entre deux mamelons, la brume, plus épaisse, plus blanche, semble une coulée de neige dans un couloir d'avalanche... Il a su, dès sa plus tendre enfance, que, lorsque, tôt le matin, elles ont couleur de figue mûre saupoudrée d'un léger brouillard, il va faire très chaud. Si, au contraire, la végétation, d'un vert sombre, en est parfaitement visible, si elles semblent avoir avancé dans la nuit, il pleuvra avant le soin ". Ce n'est pas un personnage banal que le vieux Baptiste. Planté ferme dans cette terre de Béarn qu'il n'a jamais quittée, sauf il y a longtemps, en 14, pour faire la guerre, il y coule maintenant, le béret sur la tête et toujours aux lèvres des airs d'opéra, une vieillesse sereine, active et solitaire. Pas si solitaire, pourtant : Julienne, la chienne au cœur tendre, Coco le coq rescapé et les successifs Adolphe - tous ses cochons se nomment ainsi - partagent sa vie, car Baptiste entretient avec les animaux des rapports amicaux, emplis de la même tendresse attentive et bourrue, jusqu'au crapaud qui a droit aussi à sa bienveillance. Les jours s'égrènent sans surprise, entre les mais et les arbres fruitiers, au rythme des saisons et des travaux, jusqu'à ce qu'un Monsieur de la ville franchisse, un matin, la clôture du champ de Baptiste... Un roman du réel, qui, avec autant de simplicité que de sincérité, donne vie à un personnage original et peu conformiste que vous n'oublierez pas, un chant discret mais profond à la nature, où passe souvent un sourire ou un rire, même si le drame n'est pas loin.

04/2000

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Critique littéraire

Correspondance 1926-1968

Paulhan se juge "tout à fait banal" , se range dans "le parti des gens qui s'intéressent, qui sont à chaque instant épatés" . Guéhenno a la conviction d'appartenir à "une espèce commune de l'humanité" , celle de "ces hommes de série" , que désemparent les événements. Coquetteries d'intellectuels et d'écrivains qui savent trop bien qu'on ne les prendra pas au mot, que leurs oeuvres disent tout le contraire ?Leurs lettres incitent à ne pas répondre trop vite. A côté de la Grande Guerre, du Front Populaire ou de l'Occupation, il y est beaucoup question de divers petits événements, que l'on appelle trop vite "fait divers" . L'un, "esprit insaisissable" , se méfie des professeurs, auxquels il reproche "d'avoir leur siège fait, leur système" . L'autre en veut aux "joueurs" et a parfois soupçonné son ami "d'aimer les idées, pour le plaisir, à tous risques, et dût le monde s'écrouler" . Pourquoi, dans ces conditions, leur amitié n'a-t-elle jamais connu de ces "vacances" qui séparent des esprits pourtant mieux faits pour se comprendre et s'estimer ? Parce qu'ils partagent une conviction : "Nous ne sommes pas le centre du monde, nous ne valons, nous ne sommes dans la vérité qu'à condition de nous négliger nous-mêmes pour autre chose" . Cette autre chose peut être la politique, la métaphysique ou la résistance à l'oppression. Dans tous les cas, elle passe par cet amour de la littérature qui, seule, peut expliquer le monde et donner un sens aux faits divers dont il est question dans cet entretien de quarante ans.

11/2002

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Littérature étrangère

Cataclysme

Ce recueil rassemble trois nouvelles. Dans Nouvel An à la mine, nous sommes à la veille du Nouvel An. Une femme et sa fillette attendent le mari, le père, et se préparent pour les festivités. Mais l’homme, mineur au loin, ne viendra pas. Il doit aller au charbon, pas question de refuser, car la concurrence est âpre, nombreux sont les paysans qui attendent et préfèrent ces conditions pénibles à une vie de labeur agricole, moins lucrative. La nouvelle titrée, Cataclysme, se passe en Chine centrale dans les années 1950. Un déluge s’abat sur la grande plaine, broyant tout : les barrages craquent, les eaux montent. Un petit village menacé doit être évacué, mais trois villageois resteront. Une jeune mère et deux volontaires, chargés de veiller sur les tours greniers qui renferment les fruits du labeur collectif. Dans Automnale, un soir, après avoir bien bu et mangé avec d’obscurs compagnons, un homme, dragueur et bon à rien, disparait. Sa femme s’inquiète et une enquête est menée. Les six jours de recherche seront l’occasion d’approcher la vie rurale des gens de peu. Ces trois récits, dignes de Dickens, décrivent un quotidien triste et souvent sordide, d’un quelque part perdu dans les régions pauvres du centre de la Chine. Des histoires sombres comme la réalité de la vie rurale où tout est banal, ordinaire. Il faut vivre coûte que coûte. Ces textes émouvants font vivre ceux dont on parle peu. Derrière ces textes-prétextes, c’est toute la Chine des bourgs, des petits boulots, de l’âpreté au gain, des mesquineries qui défile.

03/2011

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Faits de société

Défense de soigner pendant les expulsions

Que se passe-t-il vraiment à la ZAPI 3, la prison-hôtel de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle où transitent chaque année des milliers d'étrangers interpellés à leur descente d'avion, pour la plupart munis de faux papiers ? Comment s'occupe-t-on de la santé de ces non-admis, comme on les appelle ? Plutôt mal, si l'on en croit le témoignage du Dr Philippe Taugourdeau qui a travaillé dans l'unité médicale instaurée en 2003 par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkory. Les consignes de la hiérarchie médicale sont claires: " On ne doit adresser à l'hôpital que les urgences, et sur place, ne traiter que les bobos avec les moyens du bord ! " Pour les autres maladies, un banal comprimé doit suffire, et toute demande d'examen et de consultation spécialisée est mal vue ou impossible. Pourquoi ? Parce que, coûte que coûte, les actions médicales ne doivent pas retarder les expulsions. Mais au moindre doute, la police exige d'être couverte par un certificat affirmant que les non-admis sont en état de reprendre l'avion, même avec une otite aiguë ! " S'ils ont pu arriver jusqu'ici, ils peuvent bien repartir ! " Déplorant cet état d'esprit, des irrégularités et des techniques d'escorte inacceptables, le Dr Taugourdeau a rué dans les brancards. Mal lui en a pris de vouloir exercer ses fonctions dans le respect de son serment d'Hippocrate et du code de déontologie. " Tu emmerdes la police ! " fut la raison finalement avancée pour l'expulser de son poste. Mais pourquoi ? Qu'avait-il osé mettre à jour ?

01/2007

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Policiers

Allers sans retour

Allers sans retour est inspiré par deux faits divers. À Caudebec, près de Rouen, Roger Verdière, 18 ans, tue une sexagénaire pour la voler, afin de pouvoir aller au cinéma. Descendu à Paris, il passe le plus clair de son temps dans les salles obscures. Escapade de la durée d'un bal, dans les rues glacées de la butte Montmartre. Arrêté à la lisière de la jungle montmartroise, presque devant un de ces cinémas où il avait l'habitude d'aller, il est condamné à mort en 1939, à la veille de l'entrée en scène de l'armée allemande. Le lendemain du vendredi saint, à l'aube, Andrée Denis, une Parisienne de 17 ans, est retrouvée debout dans la Marne, tête émergeant de l'eau. Quelques heures avant, elle serait allée au cinéma, à Meaux, où elle ne connaissait personne. C'est ce que conclut une enquête rapide, à l'aide d'un billet de cinéma, au numéro irréaliste, optant, au bout de deux jours, pour un suicide dépourvu de tout mobile, et bien que personne ne vît la jeune fille au Majestic, et personne ne saura ce qu'elle était allée faire à Meaux. L'affaire n'aura pas de suite judiciaire. Une histoire survenue en 1936, à l'aube du Front populaire. Noyade qui pourrait rappeler celle de Mary Rogers, autre banal fait divers, qui avait inspiré à Edgar Poe Le Mystère de Marie Roget, jamais clairement éclairci. Différence de taille avec la mort de Marie Roget, personne n'a vu Andrée Denis, vivante, à Meaux. Deux allers sans retour... sur fond de cinéma.

10/2009

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Philosophie

Au lieu d'être. Vers une métaphysique de l'ici

La surprise du lieu, telle que nous l'entendons, n'a pas le statut de la rupture avec le familier : que je voie ce gravier à cet endroit de ce bord de ce chemin ne rompt guère mes habitudes et ne perturbe qu'à peine la banalité de ma vie. En ce cas, la surprise n'est en rien liée à un imprévu qui se concrétiserait, un impossible qui prendrait effet. Pas de surprise qui déboucherait sur un désarroi éphémère. Ce n'est pas qu'il y ait un gravier au bord de ce chemin qui est bouleversant (quoi de plus banal en effet) mais cette trivialité pour ce gravier de se trouver ici : ce qui me trouble durablement n'est pas un quelque chose qui m'arriverait mais seulement la présence passive d'une pauvre chose. Suite à ce premier temps de la surprise, je prends un second temps pour m'émerveiller de trouver cette chose (la plus modeste, peu importe) ici et non ailleurs. Je ne suis pas ému parce qu'il y aurait un affect lié à la chose ou à l'endroit qu'elle occupe : je ne regarde pas ce gravier comme je regarderai une photographie d'un être cher. Ce gravier et ce bord de chemin, je ne les rencontrerai sans doute plus jamais et ils ne m'émeuvent en rien parce qu'ils me rappelleraient un souvenir. Je ne partage avec eux ni passé ni avenir, et pourtant c'est par eux-mêmes ou plutôt par leur conjonction que je suis affecté : non par le charme de leur passéité ou la promesse de leur futur mais bien par le vertige de leur actualité.

11/2017

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Littérature française

Daisy Gazelle, héroïne colorature

Je n'ai jamais été un bon musicien. Je possède mes gammes, je lis ma partition. Je ne le fais pas trop mal, mais je ne suis qu'un banal exécutant que la pratique a rendu habile sans lui donner le véritable souffle. Mais elle me suit des yeux, mieux que ça, elle ne me lâche pas. Je tente de lui échapper, je ferme les miens. Faire à l'ordinaire, suivre ma routine, me concentrer sur mes fantasmes, mettre en branle mes déclencheurs éjaculatoires, être prêt au premier râle. Mais ce qui se passe est ailleurs, entre les yeux. Un plaisir autre, le sien, dans lequel je me vautre et me baigne. Son plaisir de gorge, qui m'envahit et m'inonde. Daisy, c'est ton vrai nom ? Elle ne dit rien. Je me sens con. Quelle importance, au fond qu'elle s'appelle Charlotte ou Nadine ou Daisy ? Pourquoi tailler dans le silence, pourquoi mettre des mots, ça bétonne. Parfois il suffit de se tromper, de ne pas choisir les bons et tout s'écroule. Se tromper de ton est pire que de dire des âneries ou des banalités. Souvent, je sais qu'un lien peut se dénouer à cause de cette façon fausse dont on a posé la première phrase. Avec elle, je n'ai pas eu besoin de parler. La danse a suffi. Je ne m'y attendais pas, puisque je suis sensuel comme une chaise. Alors je ne sais pas. Pourquoi est-elle venue ? Et pourquoi était-ce si fort ? J'avais cherché souvent dans mon existence, l'expérience de l'inconnu baisant l'inconnu.

09/2018

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Littérature française

Maladésir

Voici donc à découvert une semaine de mon ami Nathan. Une longue semaine, un quotidien infra-ordinaires, en écho au concept de Georges Pérec."C'est-à-dire ce qui se passe et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l'évident, le commun, l'ordinaire, le bruit de fond, l'habituel... Et toutes ces"choses communes", traquées, débusquées, arrachées à la gangue dans laquelle elles restent normalement engluées. Afin de leur donner un sens, une langue : qu'elles parlent enfin de ce qui est, de ce que nous sommes. Histoire de fonder enfin notre propre anthropologie : celle qui parlera de nous, qui ira chercher en nous ce que nous avons si longtemps pillé chez les autres. Non plus l'exotique, mais l'endotique." Chaque jour ici, ou presque, est donc construit sur une ou deux anecdotes. Autour desquelles la vibration dramatique unilatérale de l'existence de Nathan fait entendre la peur, la torpeur, l'atonie, le vide et l'ennui. Comme une apnée, proche du grand sommeil. Et pourtant bientôt... ? Ce récit d'autofiction très intime vous conte les angoisses et obsessions, en particulier amoureuses et sensuelles, d'un gay psychotique hanté par son amour de jeunesse, et dont le mal insidieux envahit tout, l'espace et le temps, qui s'égrène au fil d'heures creuses, équivoques et sans fin. Illustrant l'extra- ordinaire complexité d'une vie à la marge, quand (presque) plus rien ni plus personne ne vous attend. C'est aussi le récit d'un chemin de guérison possible pour échapper aux affres et à l'étau sordides d'une schizophrénie peu banale...

08/2018

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Histoire internationale

Mauthausen. Camp de concentration national-socialiste en Autriche rattachée (1938-1945)

Plus de cinquante ans après la chute du régime national-socialiste, les camps de concentration, référence incontournable et obsessionnelle de notre débat intellectuel et politique, continuent de hanter l'esprit de nos contemporains. Mais il est aussi devenu banal de souligner, pour le déplorer immédiatement, le contraste entre l'omniprésence du thème dans le débat politique ou médiatique et la faiblesse de la production historiographique française la plus récente à ce sujet. C'est pourquoi cet ouvrage, version légèrement condensée et remaniée d'une thèse de doctorat d'Etat, rédigée par un jeune universitaire français né plus de dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, vient à son heure pour combler un retard et une lacune. Ouvert dans le courant de l'été 1938, au lendemain de l'Anschluss, à proximité de carrières de granit réputées, dont les SS voulaient relancer l'exploitation à leur profit, Mauthausen appartient à la deuxième génération des KL, entre les " modèles " de Dachau et d'Auschwitz : la dureté de la répression politico-idéologique n'y fut pas exclusive d'une mobilisation permanente de la main-d'œuvre concentrationnaire, intensifiée à partir de 1943 sous le poids des contraintes de l'économie de guerre du Reich, dans le cadre du système polycratique national-socialiste. A travers une étude du développement et des mutations des fonctions du KL de Mauthausen, ce travail pionnier et objectif, nourri des avancées les plus récentes de la recherche internationale, fournira à l'honnête homme comme au spécialiste des analyses statistiques, économiques, sociologiques ou politiques renouvelées, pour tenter de cerner et de mieux comprendre la réalité et la complexité du système concentrationnaire nazi.

12/1999

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BD tout public

Oleg

"Bon, la dégaine du personnage, on verra plus tard... Pour l'instant je l'imagine vaguement avec ma tête, c'est plus facile... " Oleg est dessinateur de bande dessinée. Son quotidien, depuis plus de vingt ans, tourne autour de ça : dessiner, raconter. Et tout ceci coule naturellement, jusqu'à maintenant, jusqu'à ces jours récents, où la création semble patiner, où les projets se succèdent mais la conviction n'est plus vraiment là - comme si quelque part, "l'influx était perdu" . Alors Oleg creuse, cherche et réfléchit. Autour d'Oleg, il y le grand et vaste monde, rapide, changeant, moderne, déstabilisant, inexorable. Ermite assumé mais observateur attentif, Oleg est le témoin malgré lui de ce monde en perpétuelles mutations, un monde qui amène son lot d'événements et de surprises, bonnes comme mauvaises. Et puis surtout il y son petit monde à lui : la femme dont il partage la vie depuis deux décennies, et leur fille, en pleine adolescence. Tout juste vingt ans après Pilules bleues, Frederik Peeters se raconte à nouveau mais troque le "je" pour le "il" , et, en utilisant cet avatar qu'est Oleg, brouille les pistes et esquive le piège de la trivialité. A travers ces chroniques, tour à tour drôles, incisives, touchantes, voire surprenantes, il lève ainsi (partiellement) le voile sur son métier et son quotidien de dessinateur, et se faisant, pointe nombre de contradictions qui hantent notre époque : ultra-modernité technologique et pensée réactionnaire, culte de la superficialité et quête d'authenticité, surabondance et désarroi. Mais on pourra aussi, tout simplement, lire Oleg comme une belle déclaration d'amour que fait l'auteur à celles qui lui sont le plus proches - et comme un rappel, dépourvu de mièvrerie, que c'est cette force-là qui nous permet de sublimer le banal, et de tenir face à l'adversité.

01/2021

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Policiers

Anesthésie générale

Qui a envie de se retrouver à San Quentin, la pire prison de Californie ? L’ex-flic ex-drogué d’A poil en civil (Rivages/Noir nº 647) Manny Rupert, désormais séparé de sa dangereuse épouse Tina, n’a pas vraiment le choix : pour espérer ne pas se faire expulser de son taudis, il doit gagner la confiance d’un allemand de quatre-vingt-dix-sept ans, détenu, apparemment gâteux et qui prétend être Joseph Mengele, ou « l’Ange de la Mort », le médecin sadique qui conduisait des expériences sur les Juifs à Auschwitz, et qui ne serait donc pas décédé en 1979 au Brésil.Le vieil homme, incarcéré suite à un banal accident de voiture, n’est pas discret : il proclame partout qu’il est un grand scientifique et que l’Amérique corrompue et décadente ferait mieux non seulement de reconnaître ses mérites, mais même de s’inspirer de son travail. Cerise sur le gâteau : le bon docteur semblerait ne pas avoir complètement renoncé à ses pratiques. Mais qui écoute les délires de prisonniers, surtout lorsqu’ils ont atteint un âge aussi vénérable ? Harry Zell, le mystérieux employeur de Manny, qui veut vérifier l’identité du nonagénaire afin sans doute de déchaîner sur lui une juste vengeance ? Les membres des groupuscules d’extrême droite qui pullulent en prison, emmenés par un juif culturiste pour le moins déroutant ? Les autorités pénitentiaires, voire des agents du renseignement ? Affublé d’une couverture désastreuse – animer un atelier de parole sur les dangers de la toxicomanie auprès de prisonniers descendus particulièrement bas - Manny s’engloutit à son corps défendant dans l’ineffable univers carcéral californien, puits insondable de cynisme trash, d’humour sordide et de déchéance morale, sur fond de conspiration eugéniste et d’abus de narcotiques.

09/2011

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Beaux arts

CHARDIN SUIVI DU CATALOGUE DES OEUVRES

Chardin a peint des natures mortes qui comptent, avec celles de Cézanne, parmi les plus belles de toute l'histoire de la peinture française ; ses scènes de genre allient l'élégance et le raffinement du XVIIIe siècle à une rare profondeur de sentiment, et dans ses quelques portraits au pastel, la perfection technique est mise au service d'une acuité psychologique sans concession. Maître de la vie silencieuse, il contribua au triomphe de la nature morte, qu'il affranchit de la dictature académique de la hiérarchie des genres. Préférant l'atmosphère à l'anecdote, le naturalisme à l'illusion, il abandonne l'opulence des buffets flamands pour la rusticité de l'office. Chardin fut aussi le peintre des scènes de la vie familiale dans lesquelles il sut s'écarter ostensiblement des lois du genre. Ses tableaux à figures ont pour modèles de prédilection les femmes, les adolescents et les enfants. Choisissant dans le monde qui l'entoure ce qui paraît le plus banal, retenant ce qui le résume et le caractérise, il réduit à l'essentiel ce qu'il voit. Sans jamais oublier de laisser percer sa compréhension, sa compassion, sa tendresse pour ce monde de l'enfance dont il aura été un des plus grands poètes. Sa grandeur est d'avoir su, avec ce répertoire volontairement limité d'objets et de figures, éviter la monotonie. Le présent ouvrage se propose de donner au lecteur les instruments nécessaires à la compréhension de créations à la fois ancrées dans leur contexte historique et porteuses d'interrogations toujours actuelles. De très nombreuses illustrations, une monographie détaillée et un catalogue raisonné entièrement mis à jour, que complète un riche appareil critique, font de ce livre la synthèse des connaissances sur l'artiste.

09/1999

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BD tout public

Les intrus

Temps présent et adversité sont les angles immuables des histoires d'Adrian Tomine, qui laissent le sentiment que rien ne changera jamais. Depuis ses débuts, cet Américain d'origine japonaise décline dans sa série Optic Nerve des parenthèses de vie contemporaine, traversées par des hommes et des femmes harassés par leur quotidien. La manière soudaine et presque arbitraire dont s'ouvrent et s'interrompent ces chroniques laisse le plus souvent abasourdi, et concourt à identifier son style si particulier. Car si Tomine décrit des personnages dont la vie se sclérose peu à peu autour d'un quotidien banal, il ne cesse de réinventer son style, faisant évoluer sa grammaire à l'aide d'expériences formelles, comme pour conjurer par l'art un destin qu'il semble redouter pour lui-même. Ce nouveau recueil confirme ainsi son intérêt récent pour la couleur, accompagnant une forme de nostalgie pour la bande dessinée classique et un goût pour les constructions graphiques. Le lecteur passe ainsi d'un récit introspectif à la première personne, illustré par des cartes postales dépeuplées, à un gaufrier extrêmement dense de cinq bandes dans lequel la répétition devient rythmique. Avec l'âge, le cynisme des débuts a cédé la place à une forme d'empathie empreinte d'ironie. Adrian Tomine rejoint ici son influence majeure, Yoshihiro Tatsumi, ce maître de la bande dessinée japonaise qui lui a permis de conjuguer ses deux cultures, le Japon et L'Amérique, le Gekiga et le Comics underground, pour se forger un langage à son image. Un langage qui, loin des effets faciles, déploit les moyens de la bande dessinée pour se consacrer à la peinture la plus juste possible de la condition humaine moderne.

10/2015

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Histoire de France

Les princes de Condé. Rebelles, courstisans et mécènes dans la France du grand siècle

Les princes de Condé, cousins des rois Bourbons, appartenaient à une lignée de gentilshommes malcontents, où se perpétuaient l'insubordination et le devoir de résistance au souverain. Coutumiers des prises d'armes spectaculaires, ils s'inclinèrent pourtant, après la Fronde, devant la toute-puissance de Louis XIV. Aussi leur conversion en courtisans parut-elle emblématique du sort d'une haute noblesse tombée tout entière "de révolte en servitude". Au-delà de cette image des grands fauves "domestiqués", Katia Béguin révèle les motifs de la lente conversion des Condé à l'obéissance, entre le ministériat de Richelieu et le crépuscule du Roi-Soleil. A la lumière d'archives inédites, elle réexamine les fondements de la suprématie de cette famille illustre, en un temps où l'affermissement de l'autorité du roi paraît anéantir toute forme d'influence et de prestige rivale de la sienne. Ce livre démonte les ressorts politiques de l'Etat absolu à partir du comportement de ses victimes présumées. Il explique l'énigmatique fronde du Grand Condé, survenue après deux décennies de coopération intéressée des siens avec la monarchie. Il explore les liens de pouvoir et de fidélité qui fédèrent le monde clos des clientèles princières, d'un pôle à l'autre du siècle. Leur stabilité impressionnante, à l'heure où l'emprise du souverain s'étend aux mécanismes de récompense et de promotion, dévoile la raison d'être d'un patronage aristocratique efficace et d'un mécénat dont l'éclatante vitalité, à Chantilly, semble un défi à l'hégémonie de Versailles. La mutation des rebelles en courtisans n'est pas un banal épisode de l'histoire des vaincus ; le destin singulier des princes de Condé au Grand Siècle découvre aussi les coulisses du règne solennel et autoritaire de Louis XIV.

11/2012

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Littérature étrangère

Une île

Une île est un espace particulier, où les apparences peuvent être trompeuses et le meurtre d'une femme ne pas relever du banal fait divers. Le voyage de Nikki Black vers l'île d'Aysaar n'a rien d'un classique retour aux sources et aux racines familiales. II en est au contraire une version antithétique, dans le registre de l'humour noir et du tragi-comique, voire du tragique puisque ce qui aurait pu être une simple quête des racines est motivé par l'idée fixe de Nikki : tuer sa mère, qui l'a abandonnée à sa naissance 29 ans plus tôt. La rencontre d'un demi-frère, Calum, dont elle ignorait l'existence, va tout changer, et l'aventure insulaire revêtir dès lors la forme d'un roman d'initiation tandis que l'inclusion dans le récit des histoires et légendes racontées par Calum relie Une île à toute une tradition de contes et de mythes, celtiques et autres, et lui donne ainsi une dimension qui transcende l'anecdotique malgré un ancrage très visiblement contemporain. De même que certaines références précises au contexte social et historique de la fin du XXe siècle, la langue du roman, en particulier dans les dialogues, l'inscrit en effet ostensiblement dans l'époque actuelle. La traduction est accompagnée de notes car un contexte contemporain peut, tout autant que le passé, nécessiter des éclaircissements pour un lecteur étranger auquel ce contexte n'est pas toujours familier. Cette traduction est suivie de quelques réflexions sur le roman de Jane Rogers, esquisse d'analyse d'un texte dont la très grande richesse ne tient pas uniquement, loin s'en faut, au fait que l'on y puisse lire, par un paradoxe qui n'est qu'apparent, un hommage appuyé à La Tempête et, au-delà, à l'écriture dramaturgique de Shakespeare.

02/2011

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Policiers

L'affaire Céline. Ou cendres au Crique-à-la-Roche

Une intrigue passionnante, qui se dessine autour du sulfureux Louis-Ferdinand Céline ! Deux jours après un passage remarqué à l'émission Tout le monde en parle, René Kahn, professeur à la Sorbonne et spécialiste de l'oeuvre du célèbre auteur Louis-Ferdinand Céline, a trouvé la mort au Crique-à-la-Roche, à une quinzaine de kilomètres de Ripon, dans l'Outaouais. De fait, c'est dans les restes calcinés d'une voiture volée au village que le cadavre de celui qui cherchait des preuves de l'accointance de Céline avec l'extrême droite québécoise pendant la Seconde Guerre mondiale a été formellement identifié. Que s'est-il donc passé pour que le professeur Kahn périsse de manière aussi tragique ? C'est Aglaé Boisjoli, docteure en psychologie et capitaine aux Projets spéciaux de la Sûreté du Québec, qui a été chargée de l'enquête. Mais ce qu'elle croyait être un banal - quoique sordide - meurtre se transforme rapidement en une troublante affaire ayant des ramifications politiques, et dont la moindre des révélations n'est pas l'identité du mystérieux personnage aperçu près de la voiture incendiée. Or, si Aglaé a été surprise par ses découvertes, c'est l'indignation qui l'a submergée quand ses supérieurs lui ont mis des bâtons dans les roues afin d'étouffer l'affaire. C'est pourquoi elle leur a transmis une lettre de démission... qui a été refusée ! Choquée par ce refus, Aglaé a rédigé un rapport afin de justifier sa décision. Ce rapport, qui relate l'enquête point par point et avec preuves à l'appui, vous le tenez en main, et sachez que personne n'y est épargné, surtout pas les supérieurs d'Aglaé Boisjoli !

09/2019

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Littérature française

Le tapis du salon

Quoi de commun entre un kidnappeur apprivoisé par sa victime, un garçon ne lâchant jamais la main d'un frère imaginaire, une mère sans scrupules volant son fiancé à sa propre fille, un frère follement amoureux de sa sœur handicapée, un poète en herbe mort d'avoir plongé d'une falaise à marée basse ? Tous ces personnages anonymes, paumés, décalés, silencieux, peuplant un univers en apparence banal à crever, ont une histoire extraordinaire à raconter. Mais seul un détail peut nous y faire accéder. Une promesse de jeunesse non tenue, un coucher de soleil, la mort d'un poisson rouge, l'envoi d'une lettre anonyme ou une simple tache sur un tapis, tout est prétexte à Annie Saumont pour creuser les failles d'une humanité à la dérive, qui pourtant s'acharne à résister. Véritable orfèvre de l'écriture, Annie Saumont scrute notre quotidien, s'attache aux situations qui dérapent, aux manifestations de trouble, jusque dans le langage, miroir de tous les dérèglements affectifs et sociaux. Partant d'un fait divers ou d'une anecdote, elle croque ses antihéros au moment où leur vie bascule. Chacune de ses nouvelles est comme un détail d'un même tableau, formant une peinture de société sombre, implacable et poignante. Du très grand art ! Avec déjà plus de trois cents nouvelles et trente recueils couronnées par les prix les plus prestigieux, Annie Saumont est un cas unique dans les lettres françaises. Souvent comparée à Raymond Carver, elle a entièrement consacré son oeuvre à la nouvelle. Et comme en témoigne la critique littéraire - qui ne cesse de l'encenser, année après année, et de voir en elle la plus talentueuse des nouvellistes de langue française -, Annie Saumont est toujours aussi moderne.

01/2012

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

Des Caravelles et des batailles

Un lieu a priori banal peut-il devenir le plus bel endroit du monde ? Quelque part en Europe, aujourd'hui. Un nouveau venu rejoint une communauté qui évolue librement dans un lieu à l'écart de l'agitation du monde. Ce lieu " hors monde ", complice de la convention théâtrale (il se fonde dès qu'il est nommé et se métamorphose aussi vite), se dévoile progressivement à travers les yeux de ce nouveau personnage, et agit comme une énigme. Dans un même mouvement, on découvre la sensibilité des résidents, l'étonnante joie de leurs activités et le vertige de leurs préoccupations. Un nouveau rapport au temps ainsi qu'une délicatesse de rapports humains s'établissent, et le plateau révèle gaiement l'improbable d'une communauté à l'abri du délire dans lequel nous sommes pris tous les jours. C'est à cet endroit, pourtant, que le Monde se rappelle sans cesse à eux et que différentes époques, récits et rêveries singulières sont convoqués, surgissent, se répondent. En même temps qu'une légèreté, une tension s'ouvre - bienveillance et menace communiquent. Peu à peu, une série d'événements bouleverse les attentes et les désirs de ceux qui, venus jusqu'ici, s'étonnent du dialogue que l'imaginaire entretient avec le réel. A moins qu'il ne s'agisse de faire mine de s'éloigner du réel pour le rencontrer autrement. Entre autres inspirés par l'univers de La montagne magique de Thomas Mann, Des Caravelles et des batailles propose une fiction à l'humour irrésistible où l'on peut lire en filigrane la nécessité de protéger des espaces "sortis de l'embrouillamini des affaires" . Formidable expérience de théâtre, tout en sensibilité, qui ouvre un espace pour l'imaginaire et autorise l'utopie.

11/2022

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Critique

Lire dans la gueule du loup. Essai sur une zone à défendre, la littérature

Que serait la littérature sans l'apprentissage premier des histoires que les parents lisent aux enfants, avant que ceux-ci ne deviennent capables de lire seuls à leur tour ? La littérature est d'abord une histoire de transmission et de réception qui, tel un objet transitionnel, permet à chacun d'apprendre où passe la frontière entre l'univers intime et le monde réel et extérieur. Parler de la littérature, c'est défendre une zone mise en danger : celle de sa transmission. Au diagnostic, aujourd'hui banal, d'une crise de la littérature dans les sociétés démocratiques, alors qu'elle constituait le coeur de leur culture jusqu'à une époque récente, on ne peut plus répondre par l'aporie de sa définition (si la littérature a vraiment jamais existé dans l'histoire), voire de la discipline dont elle est l'objet (histoire littéraire ? sociologie des institutions littéraires ? théorie critique ? rhétorique ? poétique ? stylistique ? etc.). Nous faisant changer de pied, Hélène Merlin-Kajman s'interroge sur sa transmission, donc son avenir : quel usage , quel partage de la littérature est-il important non seulement de défendre mais de promouvoir, sinon d'inventer dans des sociétés démocratiques, c'est-à-dire fondées sur le respect de l'individu, la valorisation de son autonomie et de sa liberté (de conscience, de sentiment), non moins que sur les valeurs de la solidarité sociale et de la citoyenneté ? Quel rôle la littérature tient-elle dans cette affaire ? Pour quelles valeurs non seulement cognitives, mais aussi esthétiques voire thérapeutiques requises par le citoyens en démocratie faut-il restaurer le partage transitionnel de la littérature - afin que les textes littéraires, aujourd'hui observés par les sciences humaines ou tenus à distance par l'univers des images comme s'ils n'existaient qu'en dehors, tissent à nouveau des liens pour nous ?

01/2016

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Histoire des mentalités

La nuit de noces. Une histoire de l'intimité conjugale

La nuit de noces est un événement à la fois banal et singulier pour les femmes et les hommes de la France du XIXe et du premier XXe siècle : si le rite s'impose alors à presque tous, il constitue une expérience personnelle décisive pour chacun. La norme exige que les jeunes mariés attendent la première nuit suivant la cérémonie pour consommer sexuellement leur union, mais aussi qu'ils n'en retardent pas davantage le moment. Bien que ces quelques heures inaugurales de leur vie conjugale se passent portes closes et que la bienséance commande d'en conserver le secret, de puissants attendus familiaux, religieux et sociaux pèsent sur leur bon déroulement. Pour dévoiler l'imaginaire et les réalités de la nuit de noces, cet ouvrage s'appuie sur des sources étonnantes et des archives exceptionnelles. Des procédures judiciaires engagées par des couples souhaitant se séparer donnent en particulier accès aux témoignages des époux eux-mêmes : le récit des paroles échangées, des gestes effectués, des émotions ressenties offre un éclairage unique sur les pratiques nuptiales, habituellement tues, et sur l'ignorance dans laquelle sont maintenues les jeunes filles jusqu'au soir du mariage. Le " viol légal " que certaines dénoncent apporte une profondeur historique aux réflexions actuelles sur le consentement. Aïcha Limbada montre que la nuit de noces est vécue par les époux comme une véritable épreuve, au cours de laquelle les femmes doivent attester de leur virginité et les hommes de leur virilité, mais qu'elle est aussi appréhendée par les penseurs et les médecins comme un problème sanitaire et social majeur. De sa réussite dépendent le bonheur du couple et la perpétuation de la société, dont l'ordre repose sur une domination masculine que l'initiation féminine participe à instituer.

09/2023

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Littérature française

Du Canul'Art à l'Art'Naque

Quand un écrivain, grand défenseur de la langue française, rencontre un artiste peintre plein de talent qui ne confond pas modernité et contemporanéité, il en résulte une explosion créatrice, chacun appliquant à son domaine une grille de lecture commune des attaques subies au quotidien. Mais cet ouvrage à quatre mains n'est pas un simple pamphlet dirigé contre ce que sont devenus les arts plastiques, emportés dans la bonde de l'urinoir de Marcel Duchamp. La dérive à laquelle nous assistons est beaucoup plus grave. Elle s'inscrit dans une stratégie d'arasement de toutes nos valeurs, la mondialisation économique et les idéologies les plus destructrices se retrouvant à la table de Picsou pour sceller le sort de l'art et de la langue, évidemment, mais encore de l'éducation, de l'Histoire, de la morale sociale. De notre civilisation elle-même. Avec cet ouvrage, nous découvrons comment le Beau et le Vrai sont piétinés et laminés par une médiocrité intellectuelle désormais régnante. Il éclaire les " productions " d'un art dit contemporain devenu un banal placement capitalistique. Ne va-t-on pas jusqu'à exposer en toute impudicité et vendre à prix d'or une " sculpture invisible " ? Nos rues, nos places et, trahison suprême, nos galeries et nos musées sont le lieu d'un Canul'Art sombrant dans une sorte d'Art'Naque où se confondent l'apologie du Laid et les produits financiers. Cet essai amène alors le lecteur à comprendre ce qu'est devenu le quotidien des derniers véritables artistes peintres survivant avec leur art dans leur grotte-atelier, car ils n'ont pas laissé au vestiaire des abus de confiance leurs responsabilités de transmission du génie artistique.

06/2022

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Poésie

Après, depuis

Après, depuis est un livre de deuil. Cette chose tout à fait commune, ce thème en soi banal se voient traités ici sur un mode particulier, qui fait basculer le ton forcément subjectif de l'expérience unique vers un cadre plus général, non pas impersonnel mais susceptible d'être investi par n'importe quel lecteur. En six étapes, de la chambre vide à la maison à vendre, chacune d'elles rédigées et composées dans un style et un rythme différents, ce livre fait le tour de ce qui reste et de ce qui change après la mort d'un être aimé. Le ton du livre rappelle par moments les grands textes lyriques de John Ashbery, mais aussi la fantaisie des listes telle qu'on la trouve chez Borges ou Sei Sh ? nagon. L'essentiel pourtant est le souci de lisibilité, puis la tentative de dépasser le vécu purement individuel. Après, depuis est une élégie dont la grande ambition est d'offrir un écho, certes décalé mais parfaitement reconnaissable, de la vie de ses lecteurs. Auteur francophone de langue maternelle néerlandaise, Jan Baetens est l'auteur de quelque vingt recueils de poésie, dont SLAM, poèmes sur le basketball, Cent ans de bande dessinée (en vers et en poèmes), Vivre sa vie, une novellisation en vers du film de Jean-Luc Godard ou Ici, mais plus maintenant. Les styles et thèmes de ces livres varient considérablement, mais leur point de départ est toujours le même : la vie quotidienne, refaite et repensée par la littérature. Il est également l'auteur de nombreuses études sur les rapports entre textes et images, dont récemment Le roman-photo (en collaboration avec Clémentine Mélois, éd. du Lombard) et Adaptation et bande dessinée (Les Impressions Nouvelles). Aux éditions JBE, il vient de publier le "? remix ? " d'une collection privée de ciné-romans-photos, Une fille comme toi.

06/2021

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Agriculture

Eau et santé animale. Quelle eau donner à boire aux animaux ?

Quelle eau faire boire aux animaux ? L'eau du réseau public est-elle la seule solution ? Sinon comment traiter une eau issue de captages privés ? Que penser des outils de dynamisation ? A quoi servent-ils ? Quel impact sur la santé des animaux ? L'eau concerne tous les domaines de la vie sur terre. Quoi de plus banal que l'eau ! Cette matière d'apparence si simple se révèle être bien complexe. Toute influence extérieure, électrique, électromagnétique ou chimique, peut être de nature à améliorer ou perturber son état, sa structure, l'information qu'elle porte et transmet. Si l'eau est modifiée par des polluants, cela impacte les fonctions physiologiques et donc potentiellement la santé. Concernant l'élevage, plusieurs études ont mis en évidence les désordres physiologiques et les incidences sur les performances techniques provoqués par un abreuvement inapproprié des animaux. Ce livre a vocation à vulgariser des connaissances scientifiques, un peu difficiles à appréhender mais nécessaires pour comprendre le rôle de l'eau sur la santé des animaux. Il aborde aussi des points pratiques pour répondre aux questions des éleveurs et des techniciens : quels types d'analyses sur des captages privés ? Que choisir pour traiter ou dynamiser l'eau ? Quel matériel de récupération et de stockage ? Le réchauffement climatique, la diminution de la ressource en eau, son coût sont autant d'éléments qui incitent les acteurs de l'élevage à se préoccuper des quantités d'eau disponibles et de sa qualité. Nous voulons des animaux en bonne santé qui boivent avec envie. Ce livre contribuera à la vulgarisation des connaissances sur l'eau et apportera des conseils pratiques aux éleveurs et aux techniciens soucieux de santé et de bien-être animal.

10/2021

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Science-fiction

Le pacte des étoiles

"Ajaccio, 20 juillet 2101, grave accident sur le chantier du nouvel aéroport. Suite à la fausse manoeuvre d'un engin de terrassement, un pan entier de colline s'est effondré sur plusieurs ouvriers à 11h11 ce matin. On ignore encore le nombre de victimes." Nul ne soupçonne alors, en lisant cet entrefilet, que ce banal accident prélude à de graves bouleversements planétaires et cosmiques. La colline va en effet dévoiler, jour après jour, le plus gigantesque vestige du monde. A la tête de l'équipe scientifique du musée local de Corse, un jeune préhistorien insulaire va mener des recherches et tenter de comprendre l'intemporalité de cette œuvre anachronique, de facture récente mais édifiée plus de cent mille ans auparavant. Parallèlement à cette découverte qui ébranle la communauté archéologique mondiale, de graves dysfonctionnements solaires, accompagnés d'un profond dérèglement du magnétisme terrestre, défient le savoir des hommes. Soleil, Terre et vestige forment une inquiétante trilogie soupçonnée de mettre la planète en péril. Au fil des semaines, confronté à l'invraisemblance de ses découvertes, le jeune archéologue s'enfonce petit à petit dans son obscur passé et prend conscience des liens intimes qui existent entre le vestige et lui. De vieilles tablettes d'argile vont finalement lui révéler que cette troublante trilogie s'est forgée il y a fort longtemps, dans un lointain pays où régnait un roi mythique qui refusait la mort. Il devra désormais affronter seul son étrange destin. Avec ses deux amants, une astrophysicienne et un chanteur polyphonique, il accomplira alors ce que les dieux et les étoiles ont décidé pour lui depuis la nuit des temps : réaliser, à un jour précis fixé de longue date, le rêve légendaire du roi utopique dans sa quête d'éternité. Le jour même où un lointain cataclysme stellaire, porteur d'immortalité, vient frapper la Corse de plein fouet.

11/2013

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Romans policiers

A la source

Après plusieurs années passées au sein de la direction centrale de la police judiciaire, le commandant divisionnaire Floréal Sassone intègre le commissariat de Bobigny. Il aspire à revenir là où il a grandi, dans cette ville de Seine-Saint-Denis qu'il ne reconnaît plus. Il compte s'installer pour de bon avec Sabine, une jeune capitaine de vingt ans sa cadette. Cultiver son jardin dans son pavillon de banlieue parisienne, prendre des vacances sur la côte atlantique et présenter sa fille à sa nouvelle femme. Voici le projet du reste de sa vie. Mais en ce mois de juillet 2018, dans l'euphorie du sacre mondial de l'équipe de France de football et d'un été sans attentat, un dossier banal, impliquant un voyou devenu son indic, va l'entraîner dans une affaire d'Etat. Doutant de sa hiérarchie, Floréal n'a pas d'autres choix que de faire confiance à son "tonton" imprévisible, calculateur et fuyant. Selim, son nouvel informateur, symbole d'une génération montante de caïds sans foi ni loi, tient d'une main ferme certains des quartiers de Bobigny, avec deux de ses amis. Et s'il y a une chose qu'il déteste au plus haut point, ce sont bien "les condés" . Pourtant, persuadé que la justice le soupçonne de meurtre, il rompt le serment passé dans son enfance avec ses complices : ne jamais collaborer avec la police, quoi qu'il en coûte. Voilà Selim relégué au stade de vulgaire balance, de renégat de la voyoucratie, pris dans l'engrenage infernal du mensonge et poussé à s'allier avec l'ennemi. Entre faux-semblants, trahisons et duplicités, Floréal et Selim vont devoir s'apprivoiser et remonter à la source du mal, pour enfin découvrir qui les manipule.

07/2022

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Gestion

EDF, le marché et l'Europe. L'avenir d'un service public

Les gouvernements d 'Europe ont décidé, dans le cadre du marché unique, d'ouvrir à la concurrence leurs marchés nationaux. EDF, ainsi que l'ensemble des entreprises françaises relevant du secteur public, doivent donc s'adapter à cette réalité. Mais comment faire en sorte que ce mutation ne s'opère pas au nom de l'ultralibéralisme, que les usagers du service public comme les producteurs y trouvent leur compte ? Tel est le propos de cet ouvrage, dont l'objectif est de définir les modalités de l'implication nécessaire de l'Etat et celles d'un nouveau type de gouvernance d'entreprise dans un secteur où les erreurs de régulation peuvent avoir des conséquences dramatiques, comme l'a montré encore récemment la panne d'électricité en Amérique du Nord. Mais qu'on ne s'y trompe pas : il ne s'agit pas pour Jean-Paul Fitoussi de proposer un banal compromis entre la logique du marché et celle du service public. La thèse qu'il défend et illustre ici avec brio est en effet que la double ouverture à laquelle il est nécessaire de procéder (celle des marchés et celle, partielle, du capital de l'entreprise publique) offre de nouvelles opportunités pour faire progresser à la fois le service public et l'entreprise elle-même. Et qu'il dépend de l'intelligence de la réforme et des nouvelles règles du jeu que ces opportunités se révèlent profitables. Autrement dit encore, l'" entreprise du troisième type " (ni d ' Etat, ni privée) que fauteur propose de bâtir à EDF et ailleurs ne se justifie pas principalement par, les contraintes que l'Europe introduit, mais pas le souci de l'intérêt général - la prise en compte de l'aspiration au développement durable, à 1a transparence en matière de gestion, à l'amélioration du service rendu aux clients usagers.

10/2003

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Littérature française

Un étang sous la glace

A l'occasion d'un banal rendez-vous chez le dentiste, Agnès, une femme âgée, se trouve dans un quartier neuf de sa ville où elle est certaine de n'être jamais venue. Pourtant, quelques indices la troublent, de vagues réminiscences. jusqu'au moment où elle voit, encastrée au milieu des immeubles récents, une vieille maison à la façade jaune. C'est alors comme un voile qui se déchire. Cette maison, elle la connaît : elle jouxtait autrefois la propriété de son grand-oncle située là où s'élève aujourd'hui un immeuble bleu et blanc. Agnès reste dans sa voiture, qu'elle a garée de l'autre côté de la rue. Le décor qu'elle a sous les yeux s'efface peu à peu. A sa place, elle voit la villa, le jardin, l'étang, tout ce qui n'existe plus. Elle se souvient des dix jours qu'elle a passés là, il y a très longtemps. Dix jours qui ont pesé lourd, mais qu'elle a essayé d'oublier en les enfermant dans une gangue de glace. Elle a vécu avec le secret des deux drames qui ont eu lieu près de l'étang. 1933. Elle était une adolescente de treize ans sentimentale et ignorante, mais en même temps, sans le savoir, sensuelle et provocante. Attentive aussi à la souffrance de son arrière-grand-mère que la famille avait décidé de placer dans une maison pour personnes âgées. La découverte brutale de la sexualité et la compassion qu'elle éprouvait pour la vieille femme s'étaient trouvées liées de manière inattendue et tragique. Le roman, qui a recours à un je de fiction, raconte la descente d'Agnès jusqu'aux racines de sa mémoire. Derrière l'immeuble bleu et blanc, il n'y a plus d'étang, mais une trace suffit pour abolir le temps.

04/2003

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Poches Littérature internation

La reine des souris

Il fit bouillir notre certificat de mariage dans la bouilloire en disant qu'il ne travaillerait pas dans un cimetière le restant de sa vie uniquement pour nourrir les enfants de Mars et, finalement, il partit pendant que j'étais descendue faire des courses, lui acheter de la salade et du café. Dans un modeste appartement poussiéreux rempli de livres et de babioles vit un couple de latinistes légèrement hors du temps. Quand la femme tombe enceinte de jumeaux, le mari l'abandonne et elle doit élever seule ses deux enfants, dans le plus grand dénuement. Rien que de très banal. Mais ajoutez à cela un mélange de vos cauchemars les plus sombres. Un croque-mort, le cadavre d'une femme naine aux airs de leprechaun, un orgue hanté, des enfants-monstres, une narratrice-louve assoiffée de sang, dévoreuse de pigeons, de rats et de bébés. Les épouvantails disposés à chaque tournant de cette nouvelle ont de quoi donner le frisson. Ce qui frappe encore davantage, c'est le naturel déconcertant avec lequel Camilla Grudova les brandit, à la manière dont on raconterait les épisodes d'un rêve dès le réveil. Un récit, en fin de compte, d'une implacable simplicité : celui d'une femme aliénée par le couple, le travail et la maternité, de celle qui enfant se rêvait Reine des souris et qui, mariée à un "homme idéal" sentant les fleurs pourries et la pierre froide, est devenue mère, autant dire bête féroce aux désirs infanticides, loup-garou qui trouvera son salut, comme de juste, dans l'écriture. On ressort avec un rire nerveux de ce court texte qui transforme le réel en fantastique, l'horrible en drôle, et vice-versa.

10/2020

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Développement durable-Ecologie

Plaisir et conscience alimentaires

"Trois mots. J'utilise le plus souvent trois mots pour parler de mon travail : gastronomie, alimentation, et bouffe. Aliment est trop banal me dit-on, et trop courant je trouve, gastronomie relève de la pédanterie me dit-on encore, du luxe, qui reste et doit rester mot des puissants. Quant à la bouffe, elle serait vulgaire, invitant à se bâfrer sans égard pour ce que l'on ingère. Ceci pour rappeler que les mots portent bien sûr un sens en eux, une ou des définitions et doivent, dans une certaine limite, être utilisés à bon escient. Mais les mots sont aussi ce qu'on leur donne, ce à quoi on les associe. Offrons-nous donc le droit de nous réapproprier les mots pour parler librement des sujets que l'on connaît, par quelque voie que ce soit. Laissons l'humble morfal s'en mettre plein le lampion au nom de la gastronomie ; à ceux qui profitent d'une soirée entre amis pour sortir le grand jeu et offrir aux convives un joyeux gueuleton, donnons-leur le droit de bouffer ensemble, et n'ayons pas peur de la banalité avec l'aliment qui reste ce qui nous nourrit. Quant à ceux qui se nomment gastronomes mais ne savent plus, au-delà de la préciosité et d'un raffinement hors norme et coûteux, que le plaisir existe dans ce qui nous nourrit simplement, invitons-les à apprendre à croûter, becqueter et à se mettre quelque chose dans le cornet." Dans cet ouvrage, Marie Kerouedan vous invite à parcourir le monde de l'alimentaire en quelques sujets sérieux et d'autres plus saugrenus pour vous mener vers une plus grande liberté d'action, d'achat et de plaisir.

08/2012