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Chicot Eboué

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Critique littéraire

Le pavillon des fantômes

Tour à tour journaliste, éditeur littéraire, éditeur musical, organisateur de concerts et impresario, Gabriel Astruc (1864-1938) fut aussi fondateur du Racing-Club de France et le maître-d'œuvre des saisons des Ballets Russes de Diaghilew. Mais, surtout, il prit l'initiative de faire construire, avenue Montaigne à Paris, le Théâtre des Champs-Elysées, dont il fut le premier directeur. C'est sous son règne qu'eut lieu la création du ballet d'Igor Stravinski, Le Sacre du printemps, en mai 1913. Ruiné, mis en faillite six mois à peine après l'ouverture de ce " Temple " dédié à la musique et à la danse, traîné dans la boue par tous les antisémites de l'époque, c'est Marcel Proust qui lui apporta le réconfort de son admiration et de son amitié, allant jusqu'à lui proposer de l'aider à rédiger ces souvenirs, publiés en 1929, quelques mois avant la disparition de Serge de Diaghilew. Cette nouvelle édition du Pavillon des fantômes, augmentée de documents rares et inédits, remet enfin Gabriel Astruc à sa juste place : une place centrale dans la vie artistique de la première partie du XXe siècle. Personnalité forte, inclassable, prodigue, d'une grande sûreté de goût et de jugement, Gabriel Astruc a " tout vu, tout compris, tout retenu de son temps ", jugera son ami et collaborateur de toujours, le critique musical Robert Brussel. En ce sens, il ne fut pas seulement un observateur de son époque mais un acteur essentiel de la vie culturelle et un créateur irremplaçable qui contribua à faire du Paris de la Belle-Epoque la capitale artistique du monde. Olivier Corpet.

07/2003

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Littérature française

L'eau et le feu

Une famille bourgeoise parisienne rencontre, au milieu de ses propres turpitudes, des évènements historiques majeurs de ce début du 20eme siècle : Louise Caut traverse le Paris de 1910 sous les eaux pour tenter de sauver de la démence Angélique, la petite boiteuse, qu’elle a autrefois sacrifiée. D’autres personnages de ce petit univers vont vivre aussi des évènements tragiques et des conflits familiaux, autour d’une Louise dominatrice : Achille et Edmée Caut les vieux parents rentiers républicains, Louis le robuste mari officier d’octroi, sa soeur Antoinette l’ancienne première main d’une grande maison de couture de la capitale, son fils Jean Marc le fragile adolescent, demi- frère de Louise, Agnès, la fille d’Angélique, la petite couturière amoureuse, Hector, le frère de Louis, le sémillant dandy des salons de la haute société du boulevard Saint Germain qui veut atteindre la richesse dans la spéculation boursière par la conquête de l’or africain... Vient l’été 14 et la guerre est là avec la montée de la pénurie et des périls dans Paris bombardé. Jean Marc est mobilisé. Le petit soldat entre dans la fournaise et la boue des tranchées sous le charme barbare du capitaine Hercule : Verdun, la Somme, le Chemin des Dames ! Porté disparu dans un assaut, Louise part résolument à sa recherche dans une interminable odyssée depuis les bureaux de commandement de l’armée française jusqu’aux bases arrières et aux hôpitaux de campagne aux portes du front. La paix revenue Louise s’interroge sur le sens de sa vie et tente de découvrir les messages révélés des deux visages opposés de Janus tournés vers le passé et l’avenir.

12/2014

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Faits de société

Les Petites Annonces de Libé. 1973-1981

Emblème de "l'esprit Libé" des années 1970, les petites annonces ont connu un succès foudroyant auprès des lecteurs du journal et acquis une réputation sulfureuse. Gratuite et totalement libre, cette rubrique a su donner la parole à ceux qui voulaient "changer la vie" et refléter les désirs d'une époque impertinente. Les fantasmes les plus inattendus y côtoient les rêves de vie en communauté, et les appels à la solidarité se mêlent aux anathèmes contre la société. Déclarations de militants, de libertaires, de libertins ou d'amoureux cachés, ces textes revendicatifs et sarcastiques, coquins et comiques, ressuscitent avec légèreté les aspirations profondes de la génération post-soixante-huitarde. - "J. H. camerounais aimerait trouv. J. F. non raciste pour sortir ens. Ecr. à David Yomb 51 r. Panoyaux 75020 Paris" - "Ouv. Homosexuel 26 ans culpabilisé très malheureux ch. Contact av. homosexuels ou bisexuels Claude Guichard 3 rue du Capitaine Ferber 75020 Paris" . (1ere annonce homo parue dans un journal) - "Immigré cherche femme pour simuler mariage. Ecrire Libération (Z. D. 27 rue de Lorraine Paris 19°)" - "Ch. Compagne n'ayant pas peur de merder dans la boue, pour vivre en village communautaire. Frayt Christian 17 Route de 40 sous Poissy 78". - "Rech. Camarades guevaristes, castristes pour éch. Nos idées, correspondre. ELINEAU Roland 251 cité Jean Yole. La Roche S/Yon". - "Ch. Local dans 13° pr centre contracept inf. sexuelle avortements. Ecr. M. Claude Rousse, 19 r. Vergniaud Paris 13°". - "Urg. ch. Local même très petit pour comité de base soutien aux luttes révol. Peuple chilien. Pas trop cher et même gratuit. Marc FORESTIER 11. r. Edouard Manet 75013 Paris. "

05/2007

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 2

Après les Trois Glorieuses, auxquelles il assiste avec joie, Stendhal est nommé consul à Civitavecchia, poste subalterne s'il en est. Des "parchemins poudreux" de la bibliothèque de la duchesse de Sermoneta il tire des "chroniques italiennes" (mais ne publiera jamais aucun recueil de ce titre). Et, entre 1834 et 1836, il radiographie à distance la France du "plus fripon des Kings", Louis-Philippe I ?? . Il révèle les rouages intimes de sa machine sans âme, peint son personnel corrompu, ses opposants dérisoires. Roman de la boue contemporaine et de la médiocratie désormais aux affaires, Lucien Leuwen - qui est aussi l'histoire d'un jeune homme de qualité en quête de sens et de valeur, c'est-à-dire d'amour - restera dans les tiroirs de M. le consul ; le livre était évidemment impubliable sous la monarchie de Juillet. Treize ans après la mort de Stendhal paraît une version retouchée et limitée aux dix-huit premiers chapitres, Le Chasseur vert. Par la suite, on prendra l'habitude de compléter le texte de cette publication partielle par celui du manuscrit autographe. La présente édition est à la première à revenir systématiquement à la source de l'écriture. Elle propose l'intégralité du texte autographe et permet de prendre connaissance, en bas de page, des remarques portées dans la marge par l'écrivain. Ces "marginales", parfois intimes (emploi du temps, humeur, état de santé du consul), renseignent surtout sur la méthode de travail du romancier. A la suite du manuscrit, on trouvera la version "historique" du Chasseur vert, ainsi que des appendices regroupant ébauches, plans, "pilotis", épisodes supprimés, etc.

10/2007

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Histoire internationale

La faucille et la vodka. Journal de la perestroïka URSS 1984-1987

Printemps 1985 : Mikhaïl Gorbatchev devient secrétaire général du parti communiste d'URSS. Eté 1985 : grande campagne contre l'alcool de celui qu'on appellera alors le secrétaire minéral. Automne 1985 : début des réformes qui tentent de sauver structurellement le régime. Puis c'est la publication du Docteur Jivago, Tchernobyl, le retour de Sakharov, le réveil des nationalismes... Jean-Noël Benoit, lecteur à l'université, entre 1984 à 1987, a été d'abord à Krasnodar dans le Kouban, ensuite à Moscou même. Au cours de ces années, il a partagé avec les Russes un quotidien où le plus grand nombre vit dans la pénurie, tandis que les élites ont droit à des privilèges. Un monde de grisaille et d'ennui rythmé par la débrouillardise, les fêtes entre amis, les espoirs souvent déçus, le désenchantement. Dans cette période où l'on continue à exalter la grande guerre patriotique, où plane l'ombre de l'Afghanistan, le communisme tente en vain de ranimer la flamme collectiviste, mais la perestroïka semble ne rien changer à l'indifférence générale et à un individualisme sans perspective qui noie parfois son impuissance dans l'alcool. Ponctué par des relations amoureuses sans lendemain, des rencontres insolites avec des membres du KGB, des peintres, des artistes conceptuels, une famille d'ouvriers, des nostalgiques de l'ancienne Russie, par des périples dans des paysages immenses et dans des villes où l'or des coupoles contraste avec les palais abandonnés et les riches musées avec la boue des rues, le récit de l'auteur nous offre un éclairage de l'intérieur sur l'URSS en train de vivre ses dernières années.

05/2015

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Histoire urbaine

Histoire de la rue. De l'Antiquité à nos jours

La rue est à ce point familière qu'on n'y prête plus guère attention. Mais à quoi ressemblait-elle hier ? Avant l'automobile ? Avant l'électricité ? Avant les gratte-ciel ? Et aujourd'hui, comment le street-art s'inscrit-il dans le paysage urbain ? Dès l'Antiquité, les rues découpent l'espace en lignes droites, trottoirs et portiques apparaissent, l'eau circule sous les voies. Puis commence le long Moyen Age de la rue. C'est l'époque du clair-obscur, de la boue et du feu, des charrettes, des cris : la rue devient un théâtre. C'est aussi le lieu des processions royales, des exécutions, des châtiments publics et des carnavals. Côté sombre, c'est la prostitution, la mendicité, les crimes. Ensuite, surgit le temps des transformations : les percées, les alignements et les destructions, l'éclairage, la numérotation des maisons, l'invention de la poubelle. Dans la rue depuis toujours prompte à se soulever, on passe de la révolte à la manif', quand s'élèvent les barricades, tandis que se succèdent les événements, des plus tragiques telles "les matines sanglantes" de la Saint-Barthélemy, aux plus glorieux comme les bals de la Libération de Paris. La révolution automobile et l'urbanisme sur dalle, la rue piétonne, la rue des exclus, la rue franchisée sont autant de bouleversements dont nous sommes les témoins. Catherine Saliou, Claude Gauvard, Joël Cornette, Emmanuel Fureix et Danielle Tartakowsky nous offrent une histoire inédite de la rue politique, culturelle, artistique et sociale. Eclairé par une centaine de photographies, de cartes et de plans, ce livre invite chacun et chacune à s'approprier ce lieu de mémoire et de vie.

10/2022

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Littérature Allemande

L'empereur partit, les généraux restèrent

Parmi les documents surgis du passé à l'occasion du Centenaire de la Grande Guerre, voici une publication qui nourrira la réflexion à propos d'une révolution manquée. L'Empereur partit, les généraux restèrent n'est pas qu'un simple roman. C'est, comme son titre l'indique, tout un programme que l'auteur décline en forme d'avertissement : celui d'une caste militaire décidée, quel qu'en soit le prix, à s'accrocher au pouvoir malgré son écrasante responsabilité dans la barbarie montante de ce jeune XXe siècle. L'action de ce "roman-documentaire"„ s'étend du 16 octobre au soir du 9 novembre 1918, c'est-à-dire de l'effondrement du front à la proclamation de la Ire République allemande. Le récit commence dans la boue d'une tranchée, s'attache à la révolte des matelots de la marine impériale, il s'achève sur le pacte secret scellé entre le social-démocrate Ebert et le chef de l'armée, Groener. Il trouve son unité et son esthétique narrative dans la brutale accélération des événements révolutionnaires au cours des dernières semaines de la guerre. On comparera bien sûr L'Empereur partit, les généraux restèrent aux ouvrage d'Alfred Döblin à la même époque. On pensera au roman d'Adam Scharrer Les Sans-patrie, mais aussi bien sûr au roman de Remarque A l'Ouest rien de nouveau. On évoquera certainement L'Espoir de Malraux, dans leur perspective émancipatrice commune. Mais en refermant les pages de son ouvrage, il ne restera plus qu'à méditer les mots de Plievier lui-même : "Ceci n'est pas un roman, mais un document ! "

03/2021

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Ecrits sur l'art

Art absolument n°103 : Christian Jaccard : l'oeuvre du feu - Oct-Nov-Déc 2022

- Chroniques : Carnets de route. Issoudun, passage d'art obligé // L'état des choses. Chillida / Serra : les Trônes de fer basques - Actualités : Peinture flamande et art contemporain à Peyrassol / L'Ecole de Paris en villégiature à Céret / Hyperréalisme au musée Maillol / Vieira da Silva à Marseille / François Dilasser, ronde des formes à Eymoutiers / Parentalité en oeuvres à Dreux / Les déchirure - Découvrir : Füssli. Moraliste tourmenté. Musée Jacquemart-André, Paris Edvard Munch sur le rivage. Musée d'Orsay, Paris / Galerie Poggi, Paris Gérard Garouste violent contre lui-même. Centre Pompidou, Paris Betye Saar, un art de la traversée. Frac Lorraine, Metz Biennale de Lyon. La fin du monde entre deux eaux. MACLyon / Musée Guimet / Usines Fagor / Lugdunum / Musée de Gadagne, Lyon Christian Jaccard en feux et noeuds, en rouge et noir. Espace Art Absolument, Paris Art Orienté Objet, vivre l'animal en soi. Domaine de Chamarande Mathieu Cherkit, peindre à portée des yeux. Galerie Xippas, Paris Anne-Sylvie Hubert. Peinture plurielle. Entretien - Collectionner : Moderne Art Fair. Esprit moderne St-Art, une édition du renouveau Foires. Salon d'Automne, MacParis, Art Karlsruhe - Collectionner / En galeries : Khaled Takreti, de Paris à Beyrouth / Dubuffet chez Lelong et Jeanne Jaeger Bucher / Mohamed Lekleti à la galerie Valérie Delaunay - Débattre : Mécenat. La Bourse Révélations Emerige fait preuve d'amour Muséographie. Grotte Cosquer, sauvée des eaux à Marseille ? - Débattre / Livres : Visages atomisés de Karl Beaudelere / Penser la perception avec Jean Daive / Ayman Baalbaki, l'or dans la boue / Enquête sur Goya dans la revue Techné - Chroniques : Continent-média. Guerre en Ukraine : qu'en est-il du boycott de la culture russe ? // Pages d'art. Musées : étudier, montrer... et restituer ?

10/2022

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Littérature française

La femme de trente ans. La comedie humaine

" Au commencement du mois d'avril 1813, il y eut un dimanche dont la matinée promettait un de ces beaux jours où les Parisiens voient pour la première fois de l'année leurs pavés sans boue et leur ciel sans nuages. Avant midi un cabriolet à pompe attelé de deux chevaux fringants déboucha dans la rue de Rivoli par la rue Castiglione, et s'arrêta derrière plusieurs équipages stationnés à la grille nouvelle- ment ouverte au milieu de la terrasse des Feuillants. Cette leste voiture était conduite par un homme en apparence soucieux et maladif ; des cheveux grisonnants couvraient à peine son crâne jaune et le faisaient vieux avant le temps ; il jeta les rênes au laquais à cheval qui suivait sa voiture, et descendit pour prendre dans ses bras une jeune fille dont la beauté mignonne attira l'attention des oisifs en promenade sur la terrasse. La petite personne se laissa complaisamment saisir par la taille quand elle fut debout sur le bord de la voiture, et passa ses bras autour du cou de son guide, qui la posa sur le trottoir, sans avoir chiffonné la garniture de sa robe en reps vert. Un amant n'aurait pas eu tant de soin. L'inconnu devait être le père de cette enfant qui, sans le remercier, lui prit familièrement le bras et l'entraîna brusquement dans le jardin. Le vieux père remarqua les regards émerveillés de quelques jeunes gens, et la tristesse empreinte sur son visage s'effaça pour un moment. Quoiqu'il fût arrivé depuis long-temps à l'âge où les hommes doivent se contenter des trompeuses jouissances que donne la vanité, il se mit à sourire... ".

02/2023

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Science-fiction

Les Maitres de l'orage - Tome 2. Le Vertige du Rhombus

70 ans séparent les faits décrits dans ce deuxième tome des Maitres de l'orage. Les récentes découvertes pourraient éclairer les zones d'ombres qui entourent les aventures de Marwen sur l'Ile Verte... Mars 1942. Anne et James de Tréharec quittent Paris sous les bombardements pour se réfugier sur l'Ile Verte, siège ancestral de leur famille. Mais l'île est occupée par les Allemands, et d'étranges disparitions alimentent les pires interprétations. Pour retrouver les disparus, Anne, James et Marwen devront affronter l'abominable Rhombus. En 2012, Arnaud de Tréharec, en vacances dans le château familial de l'Ile Verte, fait la rencontre d'un jeune Allemand, Sieg, avec qui il se lie immédiatement d'amitié. Alors que de terrifiants phénomènes naturels se déchaînent sur l'île, la découverte d'un vieux cahier et de lettres jamais postées vont propulser les deux garçons au centre d'événements dramatiques, fruits de ceux qu'ont vécus Anne et Marwen cinquante ans plus tôt... Entre passé et présent, découvez sans plus attendre le deuxième volet de la saga Les maitres de l'orage dans lequel la jeune génération va devoir faire face aux événements dramatiques du passé. EXTRAIT ¿ Mais c'est quoi ce truc ? s'exclama Arnaud. Il venait d'extirper d'une gangue de boue la chose sur laquelle il avait trébuché. Il la faisait passer d'une main à l'autre en l'observant sous toutes les coutures. On aurait dit un morceau de bois terni qui avait vaguement la forme d'une petite toupie pour enfants. Arnaud avait marché sur l'extrémité pointue et, bien que son pied ne soit pas blessé, une douleur extrême l'avait terrassé. Il avança son doigt vers l'extrémité en pointe et à peine l'eût-il touchée qu'une décharge électrique lui fit lâcher l'objet et pousser un cri de douleur. ¿ C'est du délire ce truc ? Depuis quand le bois est-il devenu conducteur d'électricité ? Les sourcils froncés, il entreprit de gratter l'objet avec une pierre. Y avait-il du métal là-dessous ? Malgré ses efforts renouvelés le bois était étonnamment résistant et la pierre ne l'entamait pas. Pourtant, malgré sa solidité, on voyait bien qu'il avait été endommagé et que sa base à l'origine était attachée à autre chose. Arnaud fouilla la poche de son short et en sortit un mouchoir. Il le secoua pour l'ouvrir et y déposa l'objet étrange avec soin. En faisant attention à ne pas toucher son bout pointu, il l'enveloppa du mieux qu'il put puis le fourra dans sa poche, la pointe "électrique" orientée vers l'ouverture. Il se releva, les genoux et les coudes maculés de boue. Il ne sentait ni les bleus ni les égratignures. Il ne remarquait ni le vent qui se levait, ni les grondements de l'orage tout proche. Les pieds nus dans l'herbe mouillée, les cheveux balayés par le vent, il souriait. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Entre l'Histoire, l'aventure, la science et les légendes, sans oublier le tumulte des émotions, je vous conseille vivement cette lecture pour découvrir le vertige du Rhombus... - Dubruit dans les oreilles A PROPOS DE L'AUTEUR Véronique David-Martin est d'origine bretonne mais vit en Grande-Bretagne depuis une trentaine d'années. Docteure en littérature comparée, lectrice vorace depuis sa plus tendre enfance, elle se nourrit d'histoires, de mythes universels et de légendes celtiques, ainsi que de récits de famille sur la Seconde Guerre mondiale, intérêts qui l'ont évidemment inspirée dans l'écriture des Maîtres de l'orage.

05/2019

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Critique littéraire

Memoranda

Les Lettres à Trebutien, assurément l'une des plus belles corresondances du XIXe siècle, avaient été très tôt envisagées par Barbey lui-même comme devant faire l'objet d'une publication. Il n'était pas loin d'y voir son chef-d'oeuvre. Outre l'information incomparable qu'elles nous offrent sur le travail au jour le jour du critique et du romancier, ses fréquentations, ses opinions, goûts et dégoûts, ses luttes pour s'imposer, ses ambitions et ses doutes, sa vie sentimentale, ses projets, elles nous régalent d'une fête de style d'autant plus opulente que, toutes censures levées et dans le déshabillé de l'intime, l'épistolier s'ébroue en parfaite liberté. Ton, geste, Barbey à chaque phrase surgit intégral, de pied en cap, et nous "fait présence" intensément, comme disait sa chère Eugénie de Guérin. A quoi s'ajoute un fascinant document psychologique sur une amitié flamboyante, mais très complexe et vite déséquilibrée : un exilé solaire (ou se voulant tel) et conquérant se répand en protestations d'affection hyperboliques cachant mal qu'il exploite un partenaire taillable et corvéable à merci, voué à contempler de loin, avec des sentiments mêlés d'admiration sincère et d'inavouable jalousie, la trajectoire astrale à laquelle il a beaucoup contribué, tout en sachant qu'il n'existera que par les rayons qu'elle aura fait tomber sur lui. Et la postérité a confirmé ces craintes : Trebutien, dont les réponses sont perdues, n'est plus pour nous aujourd'hui que le destinataire muet des lettres de Barbey. C'est injuste assurément, car cet orientaliste et médiéviste érudit, sans parler de ses exceptionnelles qualités de dévouement, méritait d'exister par lui-même, mais tel était son destin : être le clair de lune de plus brillant que lui. Ces nouvelles lettres où sont abordés de nombreux sujets importants comme la pulbication de Madame Bovary et des Fleurs du Mal, les morts de Béranger et de Custine, ne sont pas moins intenses que celles déjà connues, mais permettent d'approfondir cette relation complexe.

01/2016

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Histoire de France

La guerre en photos vue des deux côtés. 1914-1918

La guerre de 1914-1918, dont on célèbre le centenaire, a mis aux prises 60 millions de soldats dans le monde, dont 9 millions sont morts et 20 millions blessés. A la Triple Entente, qui comprenait la France, le Royaume-Uni et la Russie (sans compter leurs puissances coloniales et les dominions, et sans parler de la Belgique et de la Serbie, envahies), vinrent s'ajouter, au long des combats, le Japon, l'Italie, le Portugal, la Roumanie, enfin les Etats-Unis d'Amérique. Pour leur part, les Empires Centraux étaient faits de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie, puis de l'Empire ottoman et de la Bulgarie. Le fil conducteur de notre ouvrage, plus que la chronologie (dont il est néanmoins fait mention), c'est, au jour le jour et du matin au soir, la vie du soldat. Une existence qui, après quelques mois de combats au corps à corps hérités d'une autre guerre, se passe sous terre, dans la tranchée, dans la boue et avec la vermine. C'est surtout, en dehors de quelques assauts qui durent peu mais font nombre de victimes, l'inaction, qu'on tue en jouant aux cartes, en se racontant des histoires ou en fabriquant des objets avec ce qu'on a sous la main, bois ou métal. Réalisé à partir d'une documentation iconographique riche de 20 000 photos, dont plus de 6 000 sont de source allemande ce qui est rare, cet ouvrage, avec plus de 400 illustrations, installe, en vis-à-vis, les camps adverses. C'est la guerre vue des deux côtés : dans les pages paires, le camp des Alliés ; dans les pages impaires, les Prussiens et les Austro-Hongrois. Libre de tout parti-pris, ce livre propose une façon nouvelle et originale de raconter une guerre qui s'est inscrite dans la mémoire collective des peuples.

04/2014

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Histoire et Philosophiesophie

Botaniste

C'est un bâtiment austère, à l'arrière du Jardin des Plantes de Paris, qui recèle secrets et merveilles : huit millions de plantes séchées, trois cent cinquante ans de cueillette et pressage, fruits d'une course folle nourrie par l'appétit des explorateurs et conquérants lancés à corps perdus, dans le défrichage d'une nature vaste, alors riche et méconnue. Bienvenue dans le plus grand herbier du monde - où tout bruisse, vit, témoigne... Où l'on apprendra que les plantes prennent leur temps et exigent attention. Marc Jeanson le sait, qui dans l'enfance se passionnait pour les animaux, jusqu'à ce qu'une bouture, oubliée sur un coin de fenêtre, ne germe à son insu... Quelques années plus tard, un voyage au Sénégal où il découvre la splendeur des palmiers, vient conforter sa vocation. Etre botaniste, c'est aimer le terrain, la boue, les nuages. Et l'inconnu : ceux qui ont donné leur nom aux plantes, les ont découvertes et classifiées, et ont élevé au rang de science le plaisir du vagabondage... au péril de leur vie, parfois. C'est à ces inventeurs de plantes, que Marc Jeanson, aujourd'hui responsable de l'Herbier, rend ici hommage : Tournefort, Adanson, Lamarck, Pierre Poivre, Monsieur Aymonin, Léon Mercurin, dans ce beau roman de la Botanique qui nous révèle aussi le quotidien d'un métier, et la réalité d'expéditions dans des territoires pour certains sacrifiés, dont les rares palmiers rescapés se découvrent aux hasard des parkings d'hôtel ... Les plantes ne sont pas dans les livres ou sous-verre, elles sont notre monde, notre histoire climatique, notre paysage, notre avenir. Mêlant portraits, récits, histoires oubliées, pensées scientifiques, Marc Jeanson nous offre un livre inclassable et luxuriant.

04/2019

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Histoire internationale

Le fils oublié de Trotsky

Trotsky eut deux fils. Les biographes connaissent tous l'histoire tragique de l'aîné, Léon Sedov, militant actif de la IVe Internationale, qui suivit son père dès le début de son exil, en 1929. Il fut assassiné par le NKVD en 1938 dans une clinique parisienne. Mais on ignorait tout du destin de Serge Sedov, le cadet, resté en URSS malgré le départ forcé de son père et la traque lancée contre lui et ses soutiens à travers le globe. Du reste, à Mexico, où il se réfugia finalement avant de mourir assassiné à son tour, le vieux Trostsky pensait que " s'il y avait chez Serioja (Serge) un intérêt politique actif, un esprit de fraction, toutes ces pénibles épreuves se justifieraient. Mais ce ressort intérieur lui manque totalement. Ce qui arrive lui est d'autant plus pénible. "Comme le révèle ce livre, cet " apolitisme " supposé de Serge Sedov a permis de masquer longtemps la vérité. Car Serge Sedov, qui préférait le football aux arcanes du parti bolchevique, fut bel et bien victime d'une machination de la police politique de Staline. Accusé d'avoir " empoisonné des ouvriers " et organisé des sabotages, Serge refusera d'endosser ces charges extravagantes et d'avouer la moindre culpabilité. Il échappera donc au procès public, au cours duquel les staliniens souhaitaient voir son nom traîné dans la boue, mais pas au jugement ni à la sentence : il sera fusillé le 29 octobre 1937. Il priva ainsi Staline d'une part de sa vengeance, mais Trotsky, lui, n'en sut jamais rien. Ce livre reconstitue pour la première fois les derniers mois d'une victime de la guerre que se livraient les deux héritiers de Lénine, une victime tombée dans l'oubli des grandes purges de la fin des années 1930.

01/2012

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Guides étrangers

Israël. Jérusalem-Cisjordanie

Ce guide répond à trois objectifs : informer, illustrer et guider. Plus de vingt auteurs, photographes, journalistes ou grands voyageurs ont collaboré à ce volume pour vous offrir le guide le plus exhaustif, un récit vivant où anecdotes historiques, tableaux pittoresques et renseignements pratiques se succèdent et se complètent. Histoire et société Terre peuplée par les toutes premières communautés de l'Histoire ; bâtie par les Cananéens, les Philistins et les Phéniciens ; affermie par les Hébreux ; convoitée par les Assyriens et les Perses ; envahie par les Grecs et les Romains ; contrôlée par les Croisés et les Britanniques ; et de tout temps écartelée entre la guerre et la paix... cette terre à la croisée des civilisations, berceau des trois religions monothéistes - judaïsme, christianisme et islam¿-, héberge aujourd'hui un peuple plein d'énergie, résolu à vous dévoiler les beautés de son pays. Itinéraires De la Vieille Ville de Jérusalem, nimbée d'une atmosphère sacrée, à Tel Aviv la "blanche" , résolument ancrée dans le présent ; de la citadelle Saint-Jean à Akko (Acre), important carrefour commercial sous les Croisés, aux bénéfiques bains de boue de la mer Morte, point le plus bas de la planète ; des ruines romaines de Beit She'an, ancienne cité de la Décapole antique, aux époustouflants panoramas du Mount Carmel National Park, la plus vaste réserve forestière du pays ; de l'impressionnante forteresse de Massada, vestige du glorieux passé d'Hérode le Grand, aux eaux cristallines d'Eilat, royaume d'une riche et chamarrée faune corallienne... les charmes colorés d'Israël ne pourront que vous émerveiller. Carnet pratique Trente-quatre pages pour tout savoir sur les formalités, les transports, le logement, la restauration, la culture, les sports et les loisirs...

10/2019

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Poésie

La Haine des oiseaux

La Haine des oiseaux est le neuvième ouvrage écrit par Quentin Mouron, qui poursuit, avec cet ouvrage lyrique, politique et très contemporain, son aventure d'écrivain de grande qualité. Ce recueil de poèmes, est le deuxième volet d'une trilogie poétique, commencée avec Pourquoi je suis communiste. Si le premier recueil explorait les différents états amoureux en les plongeant dans la réalité brute de la lutte et du travail, faisant ainsi dialoguer ces trois dimensions fondamentales de l'existence humaine, La Haine des oiseaux se propose d'utiliser le médium poétique à rebours de sa fonction traditionnelle, en le frottant à l'actualité la plus crue – pour ne pas dire la plus cruelle. Mouron poursuit son exploration aux limites du genre et s'impose comme l'un des poètes les plus intriguant et les plus excitants du moment. Comme l'écrit l'auteur lui-même : " Il n'y a de poésie véritable que lorsque l'on a accepté la souillure des hommes et la souillure du temps. " Ou encore : " La poésie s'écrit toujours avec un p minuscule. La majuscule est l'autre nom du mensonge. " Il y est question de la guerre qui hante actuellement l'Europe, mais aussi de l'inflation, de la hausse du prix de l'essence, de la propagande russe, des réseaux sociaux, de l'aliénation sous toutes ses formes, du harcèlement de rue, des influenceuses et des influenceurs, de tout ce qui tisse la trame de notre monde. Mouron, à travers ces nouveaux poèmes à la structure audacieuse, à la fois libres et construits, propose une lecture engagée de notre modernité – une lecture qui, loin de placer le poète dans une tour d'ivoire, le convoque au contraire dans la boue sanglante où ses semblables se débattent. "

09/2022

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Développement durable-Ecologie

Ces mains qui réparent la terre. Récits d'une aventure collective

Ce livre est le récit d'aventures entre ONG, grandes entreprises et villages " A la question sur ce qui les a le plus marqué au cours des dernières années dans leur village et dont ils sont particulièrement fiers, presque tous répondent : la plantation de la mangrove, " leur " mangrove. Fierté d'avoir réussi collectivement quelque chose que tous croyaient impossible, planter dans la boue, pas à pas, des millions de palétuviers. En prendre soin, la défendre parce qu'on en a compris la valeur inestimable. En écoutant les auteurs de ce rapport, je me dis que si la bataille est loin d'être gagnée, elle est ici plutôt bien engagée. " Voici le récit vivant, charnel, sans langue de bois, d'une aventure singulière, celle des fonds d'investissement Livelihoods et de leurs partenaires. Et d'une ambition : réparer les écosystèmes abimés, réinventer une agriculture équilibrée. Aux quatre coins du monde - de Sumatra au Sénégal, de Madagascar à la vallée du Gange -, des communautés rurales dont la vie dépend très directement des climats, du sol, de l'eau, de la diversité végétale et animale, montrent qu'il est possible de reconstruire les fondations de la maison. Et de desserrer l'étau de la pauvreté. L'expérience, les expérimentations, réussies ou ratées de Livelihoods, prouvent que l'alliance des contraires est possible ! Quoi de commun entre de grandes entreprises internationales et des villages isolés d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique latine ? Entre le monde des ONG animées par un idéal et celui du business ? Entre le secteur dit " privé " et l'intérêt général ? Tout semble cloisonné et pourtant tout est ouvert, les frontières peuvent tomber, des alliances se nouer. La preuve ! L'aventure continue...

10/2020

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Littérature française (poches)

Miss Harriet. [nouvelles

Miss Harriett, dont le prénom coiffe ce recueil de 1884, est une anglaise sèche, exaltée, amoureuse en secret d'un peintre, héroïne tragique sous la plume de Maupassant, tout comme la mère Sauvage, dont le fils a été envoyé au front, et qui se voit contrainte d'héberger dans sa chaumière quatre soldats prussiens. Après le Second Empire et l'écrasement de la Commune est née une petite bourgeoisie avare, qui limite ses rêves "au gueuleton et au jupon". Maupassant traduit le désespoir né de cette soudaine finitude du monde, où l'ambition se borne à l'espoir d'avancer d'un cran dans la hiérarchie bureaucratique, à l'impatience de l'ouverture d'un testament (L'Héritage), à l'attente du retour d'un parent fortuné (Mon oncle Jules). Un habitué de brasserie, meurtri à jamais par un souvenir d'enfance, vide chaque jour verre sur verre (Garçon, un bock ! ). Les parties de canotage remplacent les expéditions sur les mers lointaines, et l'amour, parfois seulement rêvé, se partage entre mariage et adultère (Regret). Des plaintes semblent monter des berges de la Seine dont une embarcation mystérieuse suit le cours (L'Ane) ; un bout de ficelle, ramassé innocemment dans la boue, mettra en émoi tout un village (La Ficelle). Une âme noire sommeille parfois chez le serviteur le plus fidèle (Denis) tandis qu'un prêtre, ayant porté un enfant au-dessus des fonts baptismaux, se voit saisi d'une étrange émotion (Le Baptême). Et, comme en un monde intermédiaire, les wagons de chemin de fer se muent en chars antiques, où pulsions érotiques et sentiments maternels se confondent (L'Idylle, Le Voyage), dans l'antre utérin d'un tunnel.

06/1978

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Littérature française

Les impostures du réel

Dans ce grand roman écrit entre 1953 et 2012, son dernier, Frédérick Tristan décrit les errances de notre époque à travers les tumultueuses aventures de Paul, son héros. " Les livres de Frédérick Tristan sont d'une puissance inégalée en France, d'une grande générosité d'intrigues, de rebondissements et de thèmes. " Bernard Pivot, Lire. Paul, jeune garc ? on solitaire, ne comprend pas pourquoi sa mère ne l'aime pas et pourquoi elle va jeter de la boue sur une tombe. Son père, toujours absent, garde un lourd secret dans son coeur. Un mystère rôde dans la maison, et l'enfant ne trouve d'évasion que dans le misérable cinéma du village. Les vieux films sont-ils plus réels que la vie ? A Lyon où il fait de précaires études, Paul croit se sauver de son désarroi grâce à l'amour, mais il tombe entre les mains d'une redoutable comédienne qui le viole. Le théâtre deviendra-t-il son nouvel univers, plus trompeur encore que l'autre ? Un professeur, qu'il considère à tort comme son ami, lui conseillera de se plonger dans des livres qui, loin de l'apaiser, le bouleversent. Parviendra-t-il à devenir écrivain ? D'étranges circonstances le conduisent à aimer une jeune étudiante que la drogue a menée à la folie. Pourra-t-il la sauver grâce à un héritage inopiné dont il déteste pourtant la provenance ? Empêtré dans une société qu'il ne comprend pas, Paul se libérera de ses angoisses en apprenant la vérité sur ses véritables origines et en s'engageant dans la résurrection mentale de celle qu'il aime. Le personnage principal de cette grande fresque conc ? ue entre 1953 et 2012 aura traversé plusieurs romans de l'auteur, faisant de ce texte essentiel l'un des fils conducteurs de l'oeuvre de Frédérick Tristan.

02/2023

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Fantasy

La Marche Brume. Tome 1. Le Souffle des choses

Avant, on n'avait pas peur des forêts sombres et des vieilles croyances, des cris de bêtes qui déchirent la nuit et des ombres incertaines qui rôdaient dans les champs. On se moquait bien des trolls cachés sous les ponts, des déesses vengeresses, des géants de nuages ou des diables des crevasses... Alors on brûlait les arbres millénaires pour se chauffer au printemps et on empoisonnait la terre pour la forcer à vomir ses fruits. Et puis un jour, la Brume a tout emporté. Oh, pas la petite brumouille du matin ou la semi-brume des lendemains de pluie, non ! La brouillasse, la vraie. La purée de boue, la bouillie de charbon, noire et épaisse comme de l'encre en suspension. Celle qui engloutit tout pour recracher des monstres qui vous dévorent à leur tour. Celle dont personne ne revient... sauf la petite Tempérance, une ogresse attachante. Sauvée de justesse par Grisette la Semeuse, une sorcière aussi puissante que bourrue, la petite fille est élevée dans la tranquillité d'une sororité de vieilles femmes qui vivent dans les montagnes. Mais dix-huit ans plus tard, la Brume terrifiante finit par frapper durement la communauté, forçant un petit groupe de sorcières à quitter le village pour tenter de percer les mystères du fléau. Il est temps de sortir les grigris et de se rappeler des vieilles incantations et des leçons de kung-fu pour se lancer dans une grande aventure qui changera le destin de la jeune Tempérance à jamais. Un conte écologique moderne, drôle et sombre à la fois, empreint de métaphores servant de belles réflexions et jouant, non sans humour, avec les stéréotypes du monde foisonnant de la sorcellerie.

08/2023

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Généralités

Conduire la guerre. Entretiens sur l'art opératif

Une réflexion à deux voix sur la guerre et la stratégie comme la France n'en a pas connue depuis longtemps. Pourquoi, tout au long des siècles, les généraux ont-ils remporté tant de victoires qui n'amenaient pas la fin du conflit ? Pourquoi le sang versé servait-il si peu les objectifs assignés par le pouvoir à ses armées ? Pourquoi, pour prendre un exemple entre mille, les meilleures armées du monde ont-elles été réduites, entre 1914 et 1918, à un face-à-face aussi désespérant que stérile dans la boue des tranchées ? Conduire la guerre livre les clés de cette impasse et montre qu'un grand penseur soviétique oublié, Alexandre Svetchine, a montré la voie pour en sortir. Jean Lopez amène Benoist Bihan à exposer sa pensée sur ce digne héritier de Clausewitz, sa vie, sa pensée et son oeuvre, réflexion mûrie depuis quinze ans et nourrie d'une formidable érudition. Chemin faisant, les deux complices nous offrent une promenade à travers vingt-cinq siècles de conflits. Ils revisitent les batailles dites décisives et l'action de ceux qu'on a présentés comme de grands capitaines. L'ouvrage ne se contente pas d'être historique et critique. En décortiquant l'oeuvre de Svetchine, il expose la solution - l'art opératif - pour que les combats deviennent pleinement utiles à la stratégie et s'harmonisent avec la tactique. Original dans son approche, puissant par ses arguments, plaisant à lire de par sa forme dialoguée, cet ouvrage est totalement original et devrait marquer la pensée militaire d'une pierre blanche. L'objectif ? Rien moins que le renouvellement de la pensée stratégique, un domaine apprécié du grand public mais qu'il fallait dépoussiérer et mettre à la portée de tous en trouvant le bon équilibre entre théorie et Histoire.

01/2023

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Histoire internationale

La saga du sherman

Bien au-delà de la simple narration, l'ouvrage La saga du Sherman s'articule autour d'un tank mais se décompose en plusieurs facettes. Didactique, informel, historique et pragmatique, il met en avant le rôle et les difficultés des équipages qui ont servi ce char mythique. Les écueils techniques et les solutions trouvées par les concepteurs sont expliquées, les différentes méthodes de combat mises au point par les alliés sont détaillées, qu'il s'agisse d'un débarquement depuis un L. C. T, une progression dans le bocage, une bataille dans la neige ou une panne au fond d'un trou de boue. Construire un char le meilleur soit-il n'est pas un gage de victoire. Encore faut-il que l'équipage qui le serve soit instruit et formé ; c'est là que se trouve le début de la réussite. Il faut ensuite "préparer" cet équipage à vivre des situations de combat, lui inculquer que l'erreur en temps de guerre se paie "cash" , et que l'addition rappelle souvent la Camarde. L'ouvrage, non seulement évoque ces situations, mais liste de façon exhaustive les équipements, les motorisations, les modèles engendrés et les nombreux types de Sherman. Chaque fois que nécessaire, les explications techniques sont claires et précises de sorte que pour le lecteur, la chose devient une évidence. Complet ? Mieux que cela ! Ce livre traite de la réparation et du maintien en condition, tandis que toute la logistique nécessaire au combat est expliquée. Collectionneur, passionné d'histoire militaire, inconditionnel de l'engin blindé ou maquettiste, en lisant cet ouvrage vous aurez le sentiment de faire partie de l'équipage, et le meilleur du "Sherman" est à consommer dans ces pages.

03/2018

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Policiers

Nous sommes un orage sous le crâne d'un sourd

Dijon, Kern Crevel, lieutenant à la Brigade des Homicides, est en train de lâcher la rampe d'une vie professionnelle et privée à la dérive. Comme beaucoup de ses collègues de la police nationale, il est en pleine interrogation sur le sens de son métier, et de son engagement. Quelqu'un envoie sur son mail la vidéo d'un combat à mort entre un homme et un pitbull. Menant son enquête, le policier découvre un charnier contenant les restes de plusieurs victimes. Et voilà Crevel avec son binôme. Frédéric Bouchard, embarqués dans une affaire qui défie l'entendement : des victimes seraient kidnappés et données en pâture à des molosses lors de combats d'un nouveau genre. Cette vidéo est-elle authentique ? Est ce que ces combats existent réellement ? Sont-ils le fruit d'une légende urbaine alimentée par la petite délinquance de la réputée paisible ville bourguignonne comme le pense la hiérarchie du policier et lui même le voudrait ? Entre bavures, indics et secrets honteux. Kern Crevel fait le job à sa manière, sans se préoccuper du prix à payer, jonglant entre des amitiés complexes. ses propres pulsions violentes ainsi que ce sentiment qui, depuis toujours, l'éperonne : la résignation. Cette compagne, atavique presque, s'accompagne, chez lui, d'un jusqu'au-boutisme profondément chevillé à son être. La vision du métier, selon Crevel, suppose de se salir pour progresser, de se plonger dans la boue pour forcer les bonnes portes. Cette fange, comme il aime à décrire la matière constituant son travail, s'avère bien plus profonde. L'arrivée d'un gang de Géorgiens, va définitivement faire basculer le policier dans ces bas-fonds qui le révulsent et l'attirent, jusqu'où ? Jusqu'au bout.

10/2013

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Histoire de France

Le poilu tel qu'il se parle. Dictionnaire des termes populaires récents et neufs employés aux armées en 1914-1918, étudiés dans leur étymologie, leur développement et leur usage

C'est un dictionnaire trop méconnu. Le poilu tel qu'il se parle est sans doute l'un des ouvrages les plus originaux pour comprendre la vie quotidienne dans les tranchées de 14-18. Cette guerre capitale et capitaliste, qui fit basculer l'Europe dans le XXe siècle et le monde urbain, a généré un nombre de titres presque aussi impressionnant que le nombre de soldats français morts au champ d'honneur. L'intérêt du Poilu tel qu'il se parle est d'avoir pour source le terrain. C'est de l'histoire immédiate, brûlante et pas reconstituée a posteriori. Gaston Esnault (1874-1971), c'est un peu les grandes oreilles dans les tranchées. Il y a passé plus de trois ans, attrapant dans son filet les expressions utilisées par ses frères d'arme. Il agit comme un chasseur de papillons, mais ne se conduit pas en amateur. Car Gaston Esnault a travaillé avec la méthode et la précision de l'agrégé de grammaire passionné d'argot (on lui doit l'indispensable Dictionnaire historique des argots français, Larousse, 1965). Ses sources, ce sont les régiments. D'une compagnie à l'autre, le vocabulaire peut changer. La lecture est souvent drôle et imagée : "se caler les dominos" signifie manger, "un étui à puces" un pantalon, un gorgeronet est un petit coup de vin, "un gueulard" un canon, "un gros légumier" une limousine pour hauts personnages. Tout le décor, matériel et hommes, armes et acteurs du paysage de guerre, tombe dans le filet de l'argot. Les définitions de Gaston Esnault restituent immédiatement l'atmosphère de l'attente, de la boue, du combat. "Je ne suis que le secrétaire des vivacités de langage d'un vaste bureau d'esprit", affirmait-il. Il faut donc voir dans ce dictionnaire du langage des tranchées le combat pour la survie d'une humanité.

11/2014

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Littérature française

Passionnément... Je t'aime

" Toute petite déjà, je menais une double vie. La vraie vie, je ne la supportais pas. Je la voyais comme une mare de boue dans laquelle on se débat, avec des gens tout autour qui vous tendent la main. Mais ils sont toujours trop loin, même en semblant tout près, même quand ils vous effleurent des doigts. C'est affreux de se noyer quand même, avec quelqu'un qui vous touche et, pire encore peut-être qui vous aime. Bien terrorisée par les faits d'ici-bas, en particulier par l'amour, j'aurais pas survécu si j'avais pas mené une existence parallèle, dans un genre d'au-delà où tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. " Ce livre est l'histoire d'une orpheline qui grandit hantée par la peur de perdre. Entre son frère Hector à qui elle porte une tendresse quasi incestueuse et sa grand-mère, Mamou, qui entretient la légende familiale, elle vit tournée vers le ciel où ses parents disparus incarnent la figure du Grand Amour, celui où l'on meurt main dans la main. C'est décidé : elle n'en vivra pas d'autres. L'héroïne mène une existence d'apparence normale, mais se réfugie dans les livres où elle continue de puiser son dédain pour les petites histoires sentimentales de la réalité. Jusqu'au jour où l'improbable rencontre d'un homme l'arrache à son indifférence et les entraîne tous deux dans une passion au bord de la folie et de la violence. Passionnément... Je t'aime est le roman d'un enfermement, aussi bien psychologique et volontaire que carcéral et subi. Il décrit une existence " hors la vie ", en marge de notre monde. C'est aussi un formidable texte sur le pouvoir à la fois créateur et dévastateur du sentiment amoureux.

06/2000

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Histoire internationale

Algérie mon amour. Journal épistolaire d'un appelé en Algérie (1960-1962)

1960-1962 : 2 ans, 24 mois, 730 jours. 730 lettres écrites avec une régularité de métronome, non par défi ou serment, mais par besoin et nécessité. Besoin de tout dire d'événements qui appartiendraient un jour à l'histoire, de ne rien cacher, même si l'inquiétude de la destinataire est à la clef. Journal épistolaire que cette chronique au jour le jour de la vie d'un appelé, comme les 1 400 000 jeunes Français du contingent qui firent leur service militaire en Algérie de 1954 à 1962, mais qui ne connurent pas tous la même expérience de ce "maintien de l'ordre" : la guerre n'exista que longtemps après sa fin. Le destin militaire plaça l'auteur dans un secteur dangereux, celui de la frontière tunisienne, mais à un poste qui l'était moins, celui de responsable chiffre du bataillon, au coeur des informations les plus secrètes, dans une unité en charge du poste de Sakiet sur la frontière même. Là il fit la découverte de la guerre, telle qu'il ne pouvait l'imaginer : quadrillage, ratissage et accrochages, mais aussi intervention de l'aviation, de l'artillerie, des blindés, déplacement des populations, ramassage des suspects et leur fouille, torture suivie de la "corvée de bois", embuscades qui tuent les copains, garde nocturne avec la peur au ventre, mesquinerie de la vie militaire, chaleur et manque d'eau mais aussi froid et boue. Par-dessus tout, ce fut la découverte d'un pays magnifique et d'une misère insondable, d'un peuple déchiré et accueillant, avec toute la révolte et l'indignation d'un jeune homme plein de l'idéal humaniste, mais stoppé dans son élan et ses projets d'avenir.

03/2012

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Romans historiques

Morts pour la France. Tome 2, Le feu de l'enfer

1916-1917. La Grande Guerre fait rage. John Christopher Finlay, correspondant permanent en Europe du Washington Times, qui a noué depuis son arrivée à Paris en 1913 des amitiés et des amours dans tous les milieux de la vie parisienne, va se trouver plongé dans le feu de l'enfer. Il rencontre Joffre et Pétain qui vient d'être nommé à la tête de toutes les troupes de la région fortifiée de Verdun. Empruntant à plusieurs reprises la " voie sacrée ", Finlay mesure l'impressionnant mouvement de troupes et de matériel roulant vers les lignes de front. Au fil des semaines et des rumeurs, la vérité se fait jour dans sa tête : le projet du haut commandement allemand, qui voulait saigner à blanc l'armée française, a échoué, l'armée ennemie connaît la même hémorragie. En vivant des jours durant aux côtés des " poilus " dans la boue, parmi les rats et les morts, il mesure le gouffre qui sépare les décisions prises dans les états-majors et la réalité de cette guerre. A Paris la vie continue, la fête se déploie encore, mais elle se cache derrière les portes des restaurants des grands boulevards et celles des cabarets. Le Rendez-Vous de Mme Clarisse ne désemplit pas. Ardemment épris de Rosa di Bellagio et de l'actrice Isabelle Saynac, Finlay se passionne pour les destins labyrinthiques de ces jeunes femmes : les unes ne vivent que pour la révolution, les autres font une fulgurante carrière avant de tomber, telle Mata-Hari, victimes de leur séduction. Emporté par l'amour, la révolte, mais aussi la compréhension du patriotisme, Finlay - avec l'entrée en guerre des Etats-Unis en avril 1917- devient à son tour un combattant.

09/2003

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Loisirs et jeux

Graou N° 11 : A la ferme

Ce mois-ci Graou est très fier d'enfiler sa salopette verte et ses bottes. Il n'a qu'une hâte : partir avec ses cousins à la ferme ! Mettre les mains dans la terre du potager pour faire des plantations et découvrir les bébés animaux qui viennent de naître... Le printemps est la belle saison pour rendre visite aux voisins fermiers de Mamino et Papino. Caresser les lapereaux, donner des graines aux poules, courir après les poussins, découvrir d'où vient le lait et pourquoi les cochons se roulent dans la boue, jouer à cache-cache derrière les étables. Quelle chance ! La grande histoire est signée par la talentueuse illustratrice et designer franco-suédoise Elo. Installée depuis quelques années à Rennes à l'atelier collectif Le Vrac, formée aux arts graphiques et à l'illustration à l'ESAG- Penninghem, elle nous raconte une histoire drôle et tendre : Les chaussettes de la petite ferme : "Il était une fois une petite ferme où vivaient un fermier, une vache, une poule et un mouton. La vache faisait le lait, la poule pondait les oeufs, et le mouton fournissait la laine que le fermier lavait avant d'en faire des chaussettes...". Cot-cot-cot, Meeuuh, Hi-han.... Au centre du magazine, il s'agira cette fois d'un jeu de cartes à découper pour jouer avec "Le Cri des animaux". Pour gagner il faut crier fort mais il faut surtout être le plus rapide. Puis, du potager en passant par l'étable jusqu'aux aliments que nous mangeons, ce nouveau "Raconte-moi" signé par Steffie Brocoli nous offre une visite guidée à la ferme : il suffit de poser son doigt sur les pointillés et d'avancer pour faire une découverte à chaque étape.

04/2019

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Photographie

Tina Modotti

La jeune Tina nait en 1896 près de Venise, dans une famille très pauvre, qui se trouve contrainte d'émigrer aux Etats-Unis pour survivre. Tina fascine tôt par sa beauté et sa forte personnalité : engagée à son arrivée comme ouvrière dans le textile, elle devient mannequin puis actrice, mais préfère la vie de bohème de San Francisco où elle rencontre le célèbre photographe Edward Weston. Le couple part s'installer au Mexique : ils parcourent le pays, photographiant les paysans et la vie quotidienne, fréquentent le milieu artistique de Mexico - Diego Rivera, Frida Kahlo. Profondément touchée par la misère du peuple mexicain, Tina s'engage auprès des communistes et fait ainsi la connaissance de Julio Antonio Mella, le fondateur du parti communiste cubain, dont elle tombe follement amoureuse. Mais, seulement quelques mois après, il est assassiné en pleine rue. Trainée dans la boue pour sa vie "dissolue", Tina est bientôt emprisonnée, puis expulsée du pays. Une vie d'errance commence alors, Berlin, puis Moscou. Tina se radicalise. En adhérant à la pensée soviétique, elle entre littéralement en religion : plus d'amis, plus de photos, plus d'art, une vie de clandestinité. A la fin de la guerre, lorsqu'elle souhaite rentrer, les Etats-Unis la refoulent vers le Mexique où elle passera les deux dernières années de sa vie, fuyant tous ses anciens amis. L'ancienne égérie des artistes à l'allure de vieille dame n'a que 48 ans lorsqu'elle meurt d'une crise cardiaque à l'arrière d'un taxi... à moins qu'elle n'ait été assassinée ? Avec l'exactitude de la biographe et le souffle de la romancière, Bernadette Costa-Prades nous entraîne dans le bouillonnant Mexique post révolutionnaire et l'Europe tourmentée des années 30, pour nous faire découvrir une femme libre et fascinante.

10/2015

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Histoire de France

Objectifs Grande Guerre. Sur la ligne de front telle que photographiée de 1914 à 1918

Auteur de L'Affaire oubliée de Charleroi, Philippe Wille, collectionneur et historien autodidacte devenu, au fil des années et des documents accumulés, un spécialiste de l'armée allemande durant la première guerre mondiale, nous revient avec un ouvrage surprenant, mettant en valeur le travail des photographes qui, avec les moyens techniques de l'époque, ont immortalisé sur la pellicule la vie dans les tranchées, tant chez les Alliés que dans les rangs allemands. A côté des portraits des belligérants, posant fièrement, avant leur départ pour le front, avec leurs uniformes neufs et pimpants, dans les décors figés des studios photographiques, nous découvrons aussi des prises de vue instantanées, où les héros sont sales et fatigués et où rôde en permanence la mort. Des photos qui nous racontent le vécu quotidien et la souffrance de ces hommes, toutes nationalités confondues, (sur)vivant quatre ans durant dans les tranchées, la boue, la vermine et la crasse. Philippe Wille commente chaque cliché, en extirpe les moindres informations et nous aide à les déchiffrer. Travail de longue haleine au coeur des archives, qu'il convient de saluer. Quand on lui demande pourquoi cet ouvrage, il répond par une citation de l'écrivain allemand Ernst Jünger : "Donner sens à ce qui, pour ceux qui regardent les choses d'en bas, n'est qu'absurdité et expression de l'imperfection humaine, c'est un devoir sacré envers les morts comme envers les nouvelles générations qui doivent continuer à travailler à un ouvrage dont il leur faudra percevoir la croissance organique et l'unité interne, si elles veulent y participer avec une véritable conviction. Car un jour viendra leur tour de parfaire ce que nous n'avons pu parfaire. Elles pourront entrer avec fierté en possession de leur héritage..." (Préface de l'édition originale, Le Boqueteau 125, 1924)

12/2015