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Policiers

L'assassin éthique

Lorsqu’il se découvre un talent pour la vente en porte-à-porte, Lem Altick est le premier surpris. Il déteste cet univers de VRP prédateurs, mais veut à tout prix gagner de l’argent pour payer son inscription à l’université. Lors d’une tournée de prospection, dans un sordide parc de mobile homes perdu au fin fond de la Floride, les choses vont prendre une tournure cauchemardesque : le couple auquel il vient d’exposer son argumentaire pendant plusieurs heures se fait descendre sous ses yeux, et le jeune homme se retrouve plongé malgré lui dans une sombre intrigue où Melford Kean, l’assassin soi-disant éthique, n’avait pas prévu qu’il aurait un témoin. Il conclut donc un accord avec Lem : pas un mot de l’affaire, ou bien il s’arrangera pour lui faire porter le chapeau devant la police. Malgré l’horrible meurtre auquel il vient d’assister, Lem se sent attiré par cet intellectuel postmarxiste, et lie avec lui une amitié aussi improbable que dangereuse. Melford Kean est-il un éco-guerrier, un gardien de la justice sociale ou un fou ? Pour percer le mystère et sauver sa peau, Lem pénètre dans un monde étrange dont il ne soupçonnait pas l’existence, un monde peuplé d’êtres effrayants et capables du pire. Sortira-t-il vivant de cette aventure ? Avec ce nouveau roman, David Liss brosse une galerie de personnages excentriques et nous entraîne dans une intrigue labyrinthique aux revirements aussi soudains qu’inattendus. Comédie brillante à l’humour décapant, L’Assassin éthique est un thriller qui tiendra les lecteurs en haleine jusqu’à la dernière page. Traduit de l’anglais par Nicolas Thiberville

01/2012

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Littérature française

Tant qu'il y aura des vaches

Quand du jour au lendemain son grand amour la quitte, une jeune femme, sans savoir pourquoi se passionne pour l'étude des vaches. Des études les plus pointues sur l'élevage aux ouvrages techniques de gestion du troupeau, elle collecte tout ce qui a trait à sa nouvelle passion jusqu'à se couper radicalement du monde.
Pourquoi cette obsession soudaine ? Pourquoi surtout le monde qui l'entoure lui apparaît-il d'un seul coup si étranger qu'elle ne semble plus pouvoir se résoudre à y vivre ? D'ailleurs, ce monde, n'a-t-il pas pris l'aspect d'un troupeau de bovins mélancoliques ?

D'évidence, c'est son inconscient qui mène le jeu et il ne lui laisse pas le choix. La voilà donc embarquée bien malgré elle, dans une improbable quête, avec à ses trousses, le fantôme d'un amour perdu qui la hante et en ligne de mire, la figure énigmatique d'une vache. Et qu'importe les incompréhensions, elle garde cette certitude en tête : elle trouvera ses réponses en suivant la figure de cette vache qui l'obsède.

Dans ce second roman, Patricia Martel s'intéresse au sentiment de dissonance que l'on peut éprouver vis-à-vis du monde qui nous entoure. À travers le prisme d'un personnage « dérangé », qui d'un point de vue psychiatrique souffre d'une forme de déréalisation, c'est à dire d'une mise à distance du réel qui n'apparaîtrait plus que comme un troupeau sur une peinture romantique, l'auteure nous offre une forme de caricature du réel. C'est alors l'absurde qui saute aux yeux. Absurdité d'un monde à laquelle l'absurdité de la quête de l'héroïne vient faire écho. Mais une question subsiste : comment dès lors s'inscrire dans ce monde ?

10/2021

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Actualité politique internatio

Le meilleur des mondes possibles

Paul Valéry, esprit fin, cultivé, profond et subtil à la fois, avait raison : notre civilisation, nous le constatons à présent de manière on en peut plus tangible avec cette dramatique crise du coronavirus, est, clic aussi, mortelle ! A cette énorme différence près qu'elle s'avère aujourd'hui doublement mortelle : mortelle au sens passif, elle se meurt, inexorablement, et par notre propre faute mais aussi au sens actif elle est en train, littéralement, de nous tuer, en une soudaine accélération exponentielle, et toujours par notre propre faute, ce mixte inconsidéré d'inconscience, d'imprévision et d'égoïsme, de piètres calculs toujours à trop courts termes, sans visions d'ensemble, aiguillonnée par le seul intérêt particulier au détriment de l'intérêt général. Oui, le monde contemporain a les idées courbes plus encore que courtes : voilà pourquoi, désormais, il ne tourne plus rond qu'en apparence. Pis : il se veut tellement réglé, formaté, normatif, telle une parfaite machine à fabriquer un totalitarisme qui s'ignore, un fascisme qui ne dit pas son nom, qu'il a fini, au comble d'un paradoxe aussi vertigineux que compréhensible, par se dérégler, sans plus de limites pour le contenir dans la sphère de la raison, du simple bon sens. Nous en payons aujourd'hui, précisément, le lourd et tragique tribut ! Le système, en ces temps aux rumeurs d'apocalypse, est, manifestement, à bout de souffle : un minuscule mais surpuissant virus peut anéantir, ou presque, sinon une civilisation entière, du moins l'arrogance des hommes ! La technologie, fût-elle la plus sophistiquée, n'y peut rien : la nature, à défaut du coeur, a ses raisons que la raison ne connaît pas ! Allez, courage, hommes et femmes de bonne volonté : malgré l'immense souffrance de ce monde aujourd'hui endeuillé, et par-delà même ce douloureux avertissement qui nous étreint quotidiennement, ta guerre n'est pas perdue !

06/2021

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Histoire de France

Quand la Grande Guerre s'invite à Brive, 1914-1917. Histoire de deux hôpitaux de l'arrière

Brive, dimanche 30 août 1914 : la population attend, fébrile, l'arrivée de "ses" premiers blessés de guerre. "Un spectacle à la fois pénible et grandiose" l'attend. Brive entrevoit les premiers indices du drame qui se joue déjà sur le front. Les hôpitaux corréziens accueillent des soldats martyrisés par l'armement moderne de cette première guerre de masse industrielle. Très vite on s'organise pour porter assistance à ces hôtes exceptionnels nimbés de prestige. Une vague de générosité les enveloppe. Elle ne sera pas de trop pour pallier aux insuffisances initiales d'un service de santé qui entame le conflit avec une doctrine de prise en charge erronée. A l'orée de la guerre, un dépôt de blessés s'installe dans la caserne Brune. Rapidement prise de court, la structure ne doit son salut qu'au soutien de la population civile. Au début de l'année 1915, un nouvel hôpital est aménagé dans le collège Cabanis. Son installation n'est pas exempte de rebondissements malgré l'élan de solidarité locale dont elle fait l'objet. Bien desservie, Brive fait partie intégrante du vaste dispositif d'hospitalisation militaire de l'intérieur qui se construit et évolue au fil de la guerre. L'intrusion soudaine des blessés et des hôpitaux affecte la vie quotidienne de la population civile. La générosité spontanée des premiers temps se trouve peu à peu confrontée au prolongement imprévu de la guerre. La situation s'éternise, l'endurance charitable locale s'étiole... Les archives du fonds 1914-1918 du Service des Archives Médicales et Hospitalières des Armées, du centre de documentation du musée du service de santé ainsi que la presse locale corrézienne ont permis de reconstituer l'histoire des hôpitaux militaires temporaires qui ont fonctionné à Brive et dans ses environs pendant la Grande Guerre.

10/2014

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Poches Littérature internation

Les lieux et la poussière. Sur la beauté de l'imperfection

Les Lieux et la poussière est un essai en douze chapitres sur la beauté et la fragilité. La beauté de notre monde périssable, la fragilité des choses et des vies, la nostalgie qui habite les objets et les lieux. Roberto Peregalli voit les façades des maisons comme des visages. Il regarde le blanc, le verre, ou la lumière des temples, des cathédrales, de la pyramide du Louvre. Il dénonce l'effroi provoqué par le gigantisme et l'inadaptation de l'architecture moderne, la violence de la technologie. Il s'attarde sur le langage et la splendeur des ruines, de la patine et et de la pénombre. Il dénonce l'incurie de l'homme quant à son destin. Roberto Peregalli nous renvoie à notre condition de mortel. Il nous rappelle combien tout est fragile dans notre être et notre façon d'être. Combien tout est poussière. Combien nous oublions de prendre soin de nous dans notre rapport aux choses et au monde. Son texte a la force soudaine de ces objets qu'on retrouve un jour au fond d'un tiroir et qui disent de façon déchirante et immédiate tout ce que nous sommes, et que nous avons perdu. A la façon de Tanizaki, dans Eloge de l'ombre, il dévoile avec sensibilité et intelligence l'effondrement de valeurs qui sont les nôtres et qui méritent d'être en permanence repensées et préservées. Roberto Peregalli est né à Milan en 1961. Après des études de philosophie, il étudie l'architecture avec Renzo Mongiardino puis ouvre une agence d'architecture et de décoration à la fin des années 1980 avec Laura Sartori Rimini. Il a écrit pour le cinéma et l'opéra lyrique. Il vit entre Milan et Tanger.

02/2017

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Actualité et médias

Rompre. Le cri des "indignés"

Pour s'engager dans l'action, il faut d'abord prendre conscience. Le fonctionnement du monde se nourrit de notre consentement. Tout comme nous nous habituons insensiblement à l'inacceptable…Jusqu'à l'irruption soudaine des formes diverses de l'indignation. Ne serait-il pas temps de retirer notre consentement et d'agir dès maintenant pour construire cet "autre monde possible" ? Voilà ce à quoi tente de répondre Dominique Boisvert dans ce livre. Comment en vient-on à prendre conscience que la rupture devient plus que nécessaire avec l'état du monde dans lequel nous vivons ? Quelles sont les causes de notre soumission et de notre consentement ? Quelles sont les sources du pouvoir et comment s'articule notre adhésion (in)volontaire au discours dominant ? Prendre conscience, puis décider de rompre. Voilà l'amorce. A partir de là, comment opérer concrètement cette rupture ? Pour nous aider à y voir plus clair, Dominique Boisvert passe en revue une série de thèmes et d'institutions à travers lesquels il est possible d'appréhender de nouveaux rapports au monde : argent, vitesse, propriété, guerre, individualisme, compétition, (sur)consommation, travail, technologie…Ne craignant pas d'en appeler à l'utopie, l'auteur n'en demeure pas moins lucide en relevant les écueils qui ne manqueront pas de se présenter. Mais espérant par-dessus tout, il montre que plusieurs expériences d'hier et d'aujourd'hui permettent de dessiner les contours de la voie à suivre et constituent les fondations sur lesquelles bâtir. Que faire pour ne pas désespérer ? A cette question existentielle, Dominique Boisvert insuffle une bonne dose d'optimisme et de détermination. Il donne ainsi corps au cri que tentent de faire entendre les "indignés". Parce que la rupture est aussi le premier pas nécessaire vers une ouverture.

03/2013

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Littérature française

Touareg des Neiges

On était tous assis dans la salle à manger. A la télé, la météo endormait tout le monde. Je réglais la sonnerie de mon portable et ma mère parlait de mariage à mon frère. Elle lui disait que le fils Zirouani s'était fiancé et que cela devrait donner des idées à certains. Elle aime bien faire ça, ma mère... D'ailleurs elle aimerait bien me coller la fille Babouss qu'elle adore. Mais elle oublie que c'est moi, et pas elle, qui portera l'alliance et les courses de Carrefour... Pendant qu'elle continue à me vendre Fadila, on entend un bruit de ferraille, régulier, sournois... Tous les regards se sont tournés en même temps vers la cage des hamsters. Et là, c'était l'orgie. Partie de pattes en l'air en Prime Time décodé, Kama-Sutra de cochons d'Inde... Copulation soudaine en plein jour ! Alors qu'on hésitait entre la syncope et l'éclat de rire, mon père qui ne recule devant rien, se lève comme un grand chef indien. Il agrippe une serviette de table et s'en va recouvrir la cage de tous les vices ! On avait l'air fin, faisant comme si de rien n'était alors qu'on entendait que ça se bousculait grave derrière les grilles de l'enfer ! Le tic-tac du péché ponctuait les négociations maritales entre ma mère et mon frère Mehdi, alors qu'il n'osait pas la regarder en face !! Oh putain, la "dah'ka". Le Touareg des Neiges, c'est Nassim : son enfance dans une cité de Haute-Savoie, son périple jusqu'en Mauritanie, ses amours décalés,... Cette progression vers l'âge adulte est prétexte à une réflexion sur des sujets parfois graves, mais traités avec humour.

10/2004

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Histoire et Philosophiesophie

Un univers différent

" Nous vivons la fin du réductionnisme. La fausse idéologie qui promettait à l'humanité la maîtrise de toute chose grâce au microscopique est balayée par les événements et par la raison. Non que la loi microscopique soit fausse ou vaine. Elle est seulement rendue "non pertinente" dans de nombreux cas par ses filles, et les filles de ses filles, à plus haut niveau : les lois organisationnelles de l'univers. " Telle est la passionnante conclusion de Robert Laughlin, qui donne à travers cet ouvrage une vision globale et donc réenchantée du monde physique et de l'univers. Partant du principe " more is di ferent " - l'accumulation quantitative devient changement qualitatif -, il estime que les réalités physiques qui nous entourent sont d'abord régies par de puissants principes d'organisation et non réduites à ce qui se passe au niveau du tout petit. L'apparition de ces lois physiques ne résulte pas d'une évolution logique et prévisible des règles microscopiques, mais d'une rupture qui les met hors jeu, l'émergence soudaine d'" autre chose" : les grands systèmes ont des propriétés collectives qui disparaissent complètement dès que l'échantillon est trop réduit. Ce point de vue éclaire utilement les rapports complexes entre mécanique quantique et physique newtonienne. Laughlin souligne ainsi le rôle des réalités émergentes dans l'expérimentation sur le monde quantique, conteste l'intérêt d'une " informatique quantique ", puisque les ordinateurs doivent leur fiabilité aux lois newtoniennes, et ironise sur les " nanobabioles ". L'émergence implique qu'on ne trouvera pas la clef de l'univers par une démarche " réductionniste " - en descendant toujours plus loin dans l'infiniment petit -, et qu'on ne le comprendra pas non plus par la pure logique mathématique. La loi physique ne peut être découverte que par l'expérience. On est donc loin de la " fin de la science ".

10/2005

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Développement durable-Ecologie

Le CO2 est bon pour la planète. Climat, la grande manipulation

Novembre 2018. Aussi soudaine qu'inédite, la révolte des Gilets jaunes secoue la France. La raison de la colère ? La hausse incessante du prix des carburants. Au nom de la lutte contre les émissions excessives de CO et d'une hypothétique transition écologique, le gouvernement d'Emmanuel Macron, suivant les recommandations des Nations Unies et du GIEC, persiste à faire du gaz carbonique la cause du réchauffement planétaire pouvant justifier n'importe quel durcissement de la fiscalité. L'ouvrage de Christian Gerondeau montre pourtant que nos émissions nationales ne pèsent rien en regard de la masse de CO présente dans l'atmosphère. Et si tous les pays développés supprimaient entièrement leurs émissions d'ici le milieu du siècle, l'impact sur la concentration de CO dans l'atmosphère ne dépasserait pas 2 à 3 %. Les Gilets jaunes avaient donc raison : la transition écologique ne peut être qu'un prétexte tant ses fondements ne résistent pas à l'examen. Peut-on dès lors considérer les besoins croissants de l'humanité en pétrole, gaz, et charbon, comme une catastrophe pour le climat ? Les derniers relevés des satellites ne vont pas dans ce sens. Certes, en 2015 et au début de 2016, une hausse des températures a entraîné des records, mais elle a peu duré. Les relevés officiels que reproduit ce livre sont unanimes : les choses sont revenues à la normale au milieu de 2016. Par ailleurs, de nombreux scientifiques de premier plan, en France et ailleurs, vont jusqu'à affirmer qu'il n'y a non seulement pas lieu de craindre les émissions de CO mais qu'il faut au contraire s'en réjouir ! Il est donc temps d'oser la question taboue : le CO, catastrophe ou bienfait ?

02/2019

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Littérature étrangère

Août, octobre / Mort d'un cheval

Ce livre réunit deux courts textes d'Andrés Barba. Dans Août, octobre, la tension de l'adolescence de Tomás atteint son paroxysme lorsqu'il retourne, avec sa famille, dans le petit village où il a l'habitude de passer l'été. Là, les évènements s'enchaînent avec une force irrépressible à la suite de sa découverte soudaine de la sexualité et de la violence, de la mort et de la transgression. Lorsqu'il se regarde dans le miroir, Tomás voit quelqu'un dont les pensées ont toujours un temps de retard sur les actions, particulièrement quand une situation inconfortable l'oblige à faire des choses qu'il ne se pardonnera jamais. C'est le moment où il réalise qu'il doit affronter la seule personne en mesure de le juger, et lui pardonner. Août, octobre est l'un de ces rares romans qui ont le courage et la capacité de comprendre cet âge violent, ambigu et vulnérable qu'on appelle " l'adolescence ". Andrés Barba résout l'histoire grâce à une maîtrise psychologique qui a fait de lui l'un des plus grands auteurs de sa génération. Un mélange explosif qui allie Le Bel Eté de Cesare Pavese et le personnage d'Elephant de Gus Van Sant. Dans Mort d'un cheval, un professeur et son étudiante, qui entretiennent une relation ambiguë, se rendent chez des amis à la campagne pour le weekend. Alors qu'ils sont sur le point d'arriver, ils se retrouvent sur les lieux d'un accident de la route dans lequel un cheval a été mortellement blessé. Les deux amants tentent d'apporter leur aide, ce qui mènera à leurs premiers désaccords mais également à leur premier vrai moment de tendresse. Grâce à l'analyse des douces tensions qui définissent les rencontres amoureuses, Andrés Barba décrit l'atmosphère fragile entre deux personnes.

03/2018

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Littérature française

Romance

Après la naissance de son fils Simon, Jeanne comprend peu à peu que son mari s'éloigne, ne l'aime plus tout à fait. Ils décident ensemble d'une vie amicale. La géographie de ce pacte est à la lisière de la comédie : un seul palier, deux appartements, une vie amoureuse libre, faste pour Pierre, que la narratrice surveille et jalouse. Une façon d'être ensemble, longtemps, jusqu'à ce que Simon grandisse. Comme il s'apprête à quitter la maison, la narratrice voit son monde chamboulé. Jeanne parvient à s'arracher à cette promiscuité toxique en louant un appartement meublé dans une vieille bâtisse au charme mystérieux, située dans un quartier étrangement familier, où l'accueille une petite fille, Romance. C'est là que vont lui revenir les souvenirs de sa propre enfance cassée : la mort brusque, soudaine et insupportable de son père, la terrible maladie qui la cloue à l'hôpital à l'âge de 10 ans avec une armée d'enfants menacés mais surtout la passion dévorante et chimérique qu'elle projette sur le médecin qui la soigne. La voici incarcérée durant plus de sept ans dans un amour obsessionnel et inavouable pour un homme quatre fois plus âgé qu'elle, le poids du secret alourdissant son corps de toutes les larmes qu'elle ne verse pas... A l'âge où les sentiments se mêlent, dans la pureté et parfois la confusion, Romance se blesse, aime, découvre. Où donc sont passés Pierre et leur fils ? Et cette maison ancienne, faut-il vraiment y vivre, ou simplement la traverser ? Entre Marcel Aymé et Henry James, Anne Goscinny, dont les mots parfois crépitent, nous font rire, hésiter, ou pleurer, nous livre ici son roman le plus accompli.

05/2022

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Terreur

L'hacienda

A mi-chemin entre Mexican Gothic et Rebecca, un premier roman mêlant suspense et surnaturel avec pour toile de fond le Mexique après la guerre d'indépendance. Une maison isolée, des phénomènes paranormaux inquiétants et une femme prise dans leurs griffes... Lors du renversement du gouvernement mexicain, le père de Beatriz est exécuté et sa maison saccagée. Quand le beau Don Rodolfo Solórzano la demande en mariage, Beatriz ne tient pas compte des rumeurs qui entourent la mort soudaine de sa première épouse et pense trouver la sécurité dans sa propriété à la campagne. Elle fera de ce lieu son nouveau foyer, quoi qu'il en coûte. Mais l'hacienda San Isidro n'est pas le sanctuaire qu'elle imaginait... Rodolfo se voit bientôt contraint de retourner à la capitale. Très vite, le sommeil de Beatriz est peuplé de voix et de visions. Des yeux invisibles l'épient en permanence. Sa belle-soeur Juana raille ses peurs. Alors pourquoi celle-ci refuse-t-elle d'entrer dans la maison la nuit venue ? Pourquoi la gouvernante a-t-elle dessiné ces étranges symboles à l'entrée de la cuisine et fait-elle brûler du copal sur le seuil ? Qu'est-il réellement arrivé à la première Dona Solórzano ? Beatriz n'a que deux certitudes : le mal habite cette hacienda et aucun de ses occupants ne la sauvera. " Le roman gothique dont je rêvais : superbe, effrayant, envoûtant. " Rachel Hawkins, autrice de La Femme à l'étage " Un roman ensorcelant, qui frôle le rêve éveillé... ou le cauchemar. " Book Reporter " Une contribution brillante au gothique post-colonial. A ne pas manquer ! " Publishers Weekly " Un premier roman exceptionnel, qui réunit avec brio ce que l'horreur a de mieux pour créer un récit unique et envoûtant. Une lecture incontournable, et une autrice à surveiller. " Cemetery Dance

09/2023

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Littérature étrangère

L'amour a le goût des fraises

L'annonce de la mort brutale, dans la force de l'âge, du peintre Ivor Woodall sème la consternation parmi ceux qui fréquentaient son cours de dessin. Françoise, une jeune Rwandaise réfugiée au Cap, était modèle pour arrondir ses fins de mois. Elle découvre avec inquiétude la nécrologie — accompagnée d'une invitation à une exposition posthume où figure son propre portrait par Ivor — dans un bus la ramenant de Lubumbashi. Elle y était partie en catastrophe sur les traces de sa jeune soeur, la plantureuse et imprévisible Doudou, dix-sept ans, qui tentait de vendre au Congo la voiture volée quelques mois auparavant... à Ivor Woodall. La sage Françoise, l'aînée, essaie tant bien que mal de préserver le fragile équilibre que les deux jeunes filles ont retrouvé en arrivant en Afrique du Sud, après des mois d'errance. De mère tutsie, elles avaient fui le Rwanda au moment du génocide, après le remariage de leur père avec une Hutue. Stella, elle, était élève du cours de dessin depuis peu de temps. La perte d'Ivor la plonge pourtant dans un profond désarroi, elle qui était tombée par hasard sur l'atelier du peintre parce que s'en échappaient les paroles d'une chanson de Miriam Makeba. L'amour a le goût des fraises, elle ne cessait de l'écouter avec sa mère, dont elle ne parvient pas à surmonter la mort récente. Rosamund Haden, explorant le passé de ses deux protagonistes et de leur entourage — la jeunesse du Cap —, livre de magnifiques portraits de femmes, mais tient aussi son lecteur en haleine. Semant les indices au fil d'une narration diaboliquement construite, elle le conduit à un dénouement qui lève le voile de manière plutôt inattendue sur une bien soudaine disparition.

05/2016

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Littérature française

Les échos de l'abîme. Septième mouvement des métamorphoses de l'oiseau schizophone

Les échos de l'abîme est le septième et avant-dernier volume des Métamorphoses de l'oiseau schizophone : avec Et la voyance explose, le huitième volume, il vient clôre cette oeuvre monumentale et essentielle écrite dans un seul souffle gigantesque, en moins de deux ans. "L'esthétique spiraliste m'a conduit progressivement à l'élaboration de l'écriture quantique. Que de mondes avortés pour un seul grain de vie, aux turbulences des nœuds de l'oeil raturé de violences, au sida de la langue saturée amèrement de ne pouvoir se taire ! Au vertige de ma terre soûlée de catastrophes, au naufrage de mon île suspendue sans réchappe au balancier de la mort, je chevauche ma chute, mes abîmes insondables. Inachevablement, j'allume des paradoxes aux brûlures de mes mots, propulsant tous mes rêves aux nageoires de ma voix. Chrysanthème de cris en fleurs à travers les morpholunes de l'art et les gravures de l'âme. Elle croît ma crise en t'aime aux glauques récits du vice. Elle croise mon île en rut ma chienne récidiviste. Rienne rive hors de saison, de pure raison, la mort active la dérision que rien ne meurt quand tout arrive en paradoxe. Et d'y naître par mes lèvres, à l'étreinte de mes reins, au si crime de mes rimes, au réflexe de mon sexe en déroute, la queue au feu du risque. Aux coups d'éclats du coeur, le texte à mienne violence qui me dévore tout nu. Et flamme soudaine dans ma douleur n'eût été quoi par ma blessure vers le sang vif des échos longs à rayures bleues de pierres fortuites. J'écoute encore les ratures de ma voix qui vire et chavire jusqu'au pourpre de l'ivresse aveugle. Je crise en thèmes !".

10/2013

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Littérature française

La jouissance ordinaire

Quelques mots de La Jouissance ordinaire, tels des germes de chapitres possibles qui pousseraient dans le terreau du récit : La Panne / L'attente / L'odeur du neuf / Le tramway de Rio / La trace chaude / Genius loci / Silence et obscurité / Le café au soleil / L'éclipse / L'oiseau du matin / Le pinceau et le rouleau / La guérite verte / La ligne de partage des eaux / La mandragore / Le cri de joie / L'air de l'ombre / Les mains de l'épicière / L'eau vive / Le chemin buissonnier/ L'homme patient / Les montures mécaniques / La balise de pierre / L'empire des sens / Les caresses douloureuses / Le cliquetis des ciseaux / Le peuple des absents / Le milieu et l'équilibre / La solitude peuplée / L'épaisseur de l'ombre / Le recoin du silence / L'alignement des chaises / Penser avec ses mains / L'image dans la vitrine / Bäti sur des ruines / La tache blanche / Une soudaine jalousie / Le bureau sentimental / Le chemin vers le siphon / L'arbre électrique / L'affolement du poisson / Le parquet mouillé / Le manège de chevaux de fer/ La sensation visqueuse / La sueur des arbres / L'odeur du travail / Les stimulations sauvages / Ce qui est fini est infini / L'enclave raisonnable / La précision, c'est de l'imprécision qui se réforme / Le chapeau qui s'envole / La crainte facette du désir / La maison immobile / La grasse matinée inutile / La plaisante vacuité / L'extraction du point noir/ Le premier reniflement/ L'ombre des portes cochères / La sensualité du propre et du sale / L'élastique autour de la liasse / Le respect du boucher / L'omniprésence du sang / Pousser les murs / La revanche / D'un pays à l'autre / Le klaxon dans le tunnel / La promesse du jambon / Quand les chiens se taisent / La lumière verte du congélateur / C'est pour demain / Les insectes triomphants / Le cadeau de l'épuisement / Le fil d'Ariane / Sur le point de partir.

05/2020

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Littérature française

L'averse

« L’attraction, les femmes l’attrapent au creux de leurs flancs dès qu’elles passent à ma hauteur. Je balance, droite, gauche. Je suis un prince, je fais plier les villes et les femmes. Chaque foulée me rapproche de mon instinct d’origine, chaque pas m’éloigne de mon être de surface. L’appel du corps, un appel d’intérieur à intérieur, des chiens qui se sentent. Elles aussi, les petites, elles bichent. Le côté voyou dont je ne réussis pas à me défaire les aimante. J’ai tout fait pour paraître français, le plus français possible. J’ai failli réussir ». Toute sa vie Tahar a aimé ce qui coule, les grands fleuves, les pluies d’été, les femmes… Quand vient sa dernière heure, montent en lui les visions de l’Algérie, le pays où il est né et qu’il a quitté. L’enfance dans l’incandescence du djebel, lumière coupante comme un crime en plein midi. Mais aussi la guerre, la pire de toutes, celle qui ne dit pas son nom mais taraude le fond des gorges et des ventres. En foulant le sol de France, Tahar fait table rase du passé. L’exil a ses douleurs, mais aussi ses vertiges, suivre les femmes dans la rue, lors de longues marches hallucinées. Aujourd’hui à son chevet, que des Français. Quatre personnes dont les pensées le traversent, bruissantes. Un ex-soldat, une femme aimante, un beau-père qui lui fourgue tout bas des prières chrétiennes et un fils muré dans son silence. C’est autour de la blessure muette de Tahar que se cristallise la tension du roman. Une seule voix à la fin parviendra à la dénouer et à la déborder. Celle qu’on attendait le moins. Et qui monte en même temps qu’une averse d’été, soudaine, éphémère, toute-puissante, vers laquelle courent toute la sensualité et l’énergie de ce livre.

09/2012

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Littérature française

Joe Hartfield, l'homme qui voulait tuer Donald Trump

Toute cette histoire n'aurait jamais vu le jour si Jean Duchêne, le jour de ses 77 ans, n'avait eu une inspiration aussi soudaine qu'inattendue. Il allait écrire un roman. Le héros serait Joe Hartfield, un ami noir rencontré à Omaha (Nébraska) en 1960 et, à la fin du livre, en 2020, Joe essayerait de tuer Donald Trump. Le découpage de l'histoire se fait par grappes de personnages et par tranches de vie. On remonte ainsi au voyage de Jean aux Etats-Unis puis on suit, pas à pas, les parcours de vie des quatre personnages principaux, Joe, Jean, Marlene et Marcus et de leurs proches, des personnages ordinaires à qui il arrive des choses extraordinaires. On suit leurs itinéraires, parallèles mais variés. Ils surmontent les épreuves et les coups durs de la vie grâce à leur courage et à leur créativité. Ils se remettent en question, se renouvellent et se réinventent sans cesse. Deux fils rouges dans ce premier roman. Le premier est l'amitié inébranlable qui lie les personnages principaux : leurs rencontres, leurs retrouvailles et leurs déboires. Le second, l'évolution lente de Joe de 'jeune photographe nonchalant et inconnu' jusqu'à 'vieux sage déconnecté mais débordant de vie' en passant par 'activiste radical et meurtrier en puissance'. Au terme de péripéties multiples, marquées du début à la fin par l'humour de Jean et des autres protagonistes, les clins d'yeux et les surprises, les personnages s'expriment sur les éléments purs et toxiques de l'amour, sur l'art, sur le racisme et les injustices, sur la futilité de la quête d'argent, sur les vraies valeurs, partagées, transmises ou menacées. Le jazz, Derek Hartfield (l'écrivain stérile), Hugh Hefner (le patron de Playboy), la Négresse Blonde, les cités jardins et les bouquettes liégeoises (dégustées au Montana ! ) sont omniprésents et apportent des espaces de respiration bienvenus dans un récit riche étalé sur plus de soixante ans.

12/2020

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Poésie

La Descente de l'Escaut. Suivi de Tragique

Sarcastique, désespéré, violent, fragile et froid, Franck Venaille fait entendre depuis son premier recueil des années 60, une voix singulière, solitaire jusque dans l'expression de la fraternité. D'abord poète du "vivre-révolté", du cri en forme d'exorcisme, Venaille devient ensuite un écrivain en conscience. Le spontané, l'éruptif, passent derrière plusieurs écrans et l'écriture accède au labyrinthe, restitue le processus intérieur qui creuse, dénude et tout à la fois obscurcit. Chaque poème, chaque récit se voient investis de hantises scrupuleuses, de phrases brutalement timbrées, et qui mettent le sens à vif et les sens en alarme. Mais, chez Venaille, le ressassement tragique se défie des parures de la tragédie ; il s'oriente plutôt vers l'ironie sauvage, soudaine comme un coup de couteau, et les bouffonneries teintées de sperme et de sang. Surtout, l'agencement des phrases, la scansion des vers, le métier d'écrivain qu'il ritualise presque, lui permettent de choisir ses territoires et d'inventer son langage. Avec La Descente de l'Escaut, Franck Venaille se tient au plus près des terres, des rives, du pays dont il fait son emblème. Il marche, entre France et Belgique, se rêvant, se voulant, se révélant "Flamand". De la source à l'embouchure, il suit le fleuve, il suit son fleuve, son poème. Littéralement et pas à pas, il compose un "poème-fleuve" qui garde toujours à l'oreille cet écho de Maurice Maeterlinck : "Il se peut que les maladies, le sommeil et la mort soient des fêtes profondes, mystérieuses et incomprises de la chair". La voix de Venaille, pressante, coupante, par saccades, remous ou lentes dérives, change insensiblement une expérience douloureuse, une destinée meurtrie, en un vaste chant maîtrisé. Polyphonie qui accueille tous les rythmes pour mener la plus digne et la plus implacable quête, La Descente de l'Escaut s'impose comme une oeuvre majeure. Il y a là, creusant l'effroi au plus intime, une parole toute de noblesse qui, d'un seul cri, sait créer défi et tendresse.

05/2010

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Romans historiques

Soledad : force obscure de la lande. Tome 3 : Terre sans eau dans le Poitou au XIIe siècle

1180. En ce bout du monde à l'arrière de la Pointe du Payré, Soledad organise sa survie après avoir été éjectée de l'embarcation paternelle par une lame de fond cataclysmique qui la sépara des siens. La jeune fille avoue à son ami le Grand Balafré que la poutre sculptée échouée doit être celle transportée par l'équipage de son père Pablo. Silan, leur commanditaire de Brem, furette autour du projet d'implantation d'une abbaye. Lors d'une réunion informelle dans la lande sans eau des autorités civiles et religieuses impliquées, Soledad découvre leurs curieuses tractations interrompues par la saignée sauvage de Trofime frappé d'une soudaine crise d'apoplexie. Soledad s'assure que le site pourrait être transformé en une île. D'où sa compréhension de la recrudescence des querelles d'intérêt résultant des avantages que la papauté accorde à une abbaye bâtie comme à Maillezais. Lors d'une expédition de capture d'aspics, l'Espion lui fait découvrir des traces gigantesques sous le goémon. Sont évoqués : les druides, Bélesbat la ville disparue, une chasse à l'ourse, le minerai de fer dans la falaise, la thériaque, les plantes médicinales. La recherche de l'eau se poursuit alors que Maoc, maître puisatier, exprime des doutes que confirme un effroyable accident. Soledad aide à sauver Céran le carrier bloqué dans le puits comme elle le fit pour le Mioche tombé du ponton au port de La Guittière. Accompagnée d'Euchaire le moine architecte, Soledad propose un mode de récupération de la poutre sculptée que Silan soumet à donation par devant notaire. L'arrivée des hommes préparant une grande chasse pour Richard Le Plantagenêt est source de tension avec l'équipe du puisatier. Soledad préfère les échanges entre Euchaire et Aignan de Villox, les moines bâtisseurs du Poitou. La jeune fille se fait attaquer par Giraie, le conducteur de mule qui la laisse pour morte après l'avoir violenté. Comment Soledad va-t-elle pouvoir survivre à ce nouveau drame ?

11/2012

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Correspondance

Titien, la nymphe et le berger

John Quelques-uns des livres que j'ai écrits portent sur la peinture et les artistes. Ces ouvrages doivent beaucoup à certains philosophes et historiens de l'art - à Wölfflin, Antal, Max Raphael, Klingender, Ortega y Gasset, Hauser, Berenson, Friedländer, Walter Benjamin et d'autres. Or je ne suis pas historien de l'art. Je suis trop impatient pour cela, je vis trop dans le présent. Quand je veux me rapprocher d'oeuvres d'art du passé, j'en fais des croquis. (Comme j'ai fait des croquis à partir des peintures de Titien.) Il s'agit cependant d'une approche gestuelle, non pas historique. En dessinant, on essaie de toucher, ne serait-ce qu'un instant - comme des enfants qui jouent au loup -, la vision du maître. Katya Une rivière peinte par Courbet, pour peu qu'elle contienne quelque chose de mon expérience de l'écoulement ou de l'humidité, vivait plus intensément et plus éternellement que je ne pourrais jamais le faire. Elle me dépassait ; et m'aspirait dans l'universel. Un prélude de Bach, s'il empruntait les mêmes sentiers qu'avait pu suivre l'une de mes rêveries, surpassait celle-ci en solidité et en relief - et lui faisait la grâce de lui prêter ces qualités après coup. [... ] Et je me suis mise à traquer tout autour de moi les promesses de cette consistance magique, à la fois permanente et éphémère, inimitable et universelle, toujours à l'affût de cette solidité soudaine, de cette brutale incarnation qu'on appelle le sens. [... ] Quand je suis allée visiter l'exposition Titien à Venise en 1990, j'ai imaginé le peintre venir en personne à ma rencontre, et je me suis vue étalée avec le pigment sur une portion de toile. J'ai voulu faire dériver de cette rencontre un dialogue avec John : lui qui m'avait soufflé comment la vie accueille l'art, lui qui savait avec moi que tout nous échappe encore.

02/2022

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Développement personnel

Quatre frères, un ami, et la recherche du sens de la vie

Les quatre frères Servan-Schreiber ont toujours été unis et solidaires à travers les joies de l'enfance, les plaisirs de l'adolescence et les ambitions de la jeunesse. Ils restent unis alors que leur frère ainé, David Servan-Schreiber, auteur du best-seller mondial Anticancer, fait face à son plus grand défi. Ils vont l'accompagner dans l'épreuve ultime où toutes les forces sont mobilisées, autant celles de David que des médecins et de tous ceux qui l'aiment. Tant d'énergie, de courage, d'amour mais aussi d'humour laissent croire que la fin n'est pas inéluctable. Pourtant, après une lutte acharnée de près de vingt ans contre le cancer, David s'éteint, apaisé d'avoir pu donner du sens à son combat. Franklin, le troisième frère, se retrouve perdu dans l'incompréhension de cette disparition trop soudaine bien qu'annoncée. En plein questionnement sur le sens de son existence, il rencontre Yves, un vieil ami de David. Cet homme d'une grande sagesse, ancré dans les réalités de la vie, l'aide à transformer sa tristesse en épanouissement. Unis par une profonde amitié, ils partent ensemble à la découverte de leurs intuitions sur le sens de la vie. Ils s'interrogent, entre autres, sur la nature de l'amour, la place de la spiritualité et de la matérialité, l'idée de créer sa réalité. Ce livre vivant, émouvant et sincère, Franklin Servan-Schreiber l'a puisé dans son propre parcours et dans l'expérience du dépassement de la souffrance de son frère aîné. Dans ce récit éclairé par le partage d'expérience d'un vieil ami, et illustré par les études scientifiques récentes autant que de récits de sagesse du fond des âges, il accède à une autre appréciation de la vie, à une autre dimension de la conscience. « Écrire m'a aidé à percevoir le temps infini de l'âme dans lequel doit s'exprimer l'urgent de l'humain. »

09/2016

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Art japonais

Hiroshige et Keisai. Les soixante-neuf stations du Kisokaïdo

Le début des années 1830 a marqué un tournant décisif dans la carrière d'Utagawa Hiroshige (1797-1858), car après avoir pratiqué le genre très populaire des portraits - femmes, acteurs ou guerriers -, il s'oriente vers le paysage. Il accède alors à une notoriété soudaine avec la série d'estampes Cinquante-trois stations sur la route du Tokaïdo (1833-1834), consacrée à l'axe majeur menant d'Edo, capitale du shogunat, à Kyoto, où résidait l'empereur. Le succès exceptionnel obtenu par cet album conduit les éditions Hoeido à projeter une nouvelle série qui serait consacrée, cette fois, à une autre route reliant les deux villes, le Kisokaïdo. C'est d'abord l'artiste Keisai Eisen (1790-1848), alors au sommet de sa gloire, qui reçoit la commande, mais celui-ci s'interrompt après avoir réalisé vingt-trois estampes. Hiroshige est alors sollicité pour compléter l'album des Soixante-neuf stations du Kisokaïdo, dont quarante-sept planches sont de sa main. Le talent des deux artistes s'y déploie pleinement, dans une homogénéité parfaite : on y retrouve la précision élégante de Eisen, tandis que Hiroshige met au point sa manière lyrique de sublimer les paysages par la pluie, la neige, le brouillard ou la nuit. Si la série décline les beautés de la nature, changeantes selon les saisons mais toujours admirables, elle offre aussi de multiples saynètes pleines de vie : des enfants jouant dans l'eau, un daimyo accompagné de sa suite, des voyageurs traversant une rivière ou la halte bienfaisante dans une auberge... Plus long d'une quarantaine de kilomètres, en grande partie montagneux, peu urbanisé, cet itinéraire était beaucoup moins fréquenté que le Tokaïdo et ne jouissait pas de la même notoriété. C'est probablement ce qui explique le succès modeste qu'a connu cette série, publiée entre 1835 et 1842, et la relative rareté de ces estampes. La réédition aujourd'hui de ces Soixante-neuf stations du Kisokaïdo permet donc de découvrir une oeuvre injustement négligée.

10/2021

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Criminalité

Sous haute protection

Dick Marty ne pouvait pas tout raconter avec son premier ouvrage Une certaine idée de la justice. Le 18 décembre 2020, une menace à sa vie a complètement chamboulé son quotidien. Ce danger bien réel a amené une impressionnante surveillance sans précédent. Son récit est fondé sur d'innombrables expériences, et l'auteur n'a pas sa langue dans sa poche. Alors qu'il pensait enfin pouvoir jouir d'une vie calme entouré des siens, un coup de téléphone bouleverse brutalement sa vie quotidienne et celle de sa famille. Une menace grave, imminente et concrète déclenche une opération de protection policière sans précédent en Suisse. Pendant seize mois, son habitation est transformée en une espèce de forteresse et tout déplacement a lieu selon un protocole de haute sécurité. L'auteur fait le récit de ces péripéties, rend hommage à ceux qui le protègent, mais ne cache pas son exaspération, voire sa colère envers la façon dont est conduite l'enquête : celle-ci ne saurait se limiter à la seule mise en sécurité de la cible, sans s'attaquer directement aux auteurs de la menace. D'autres intérêts, d'autres raisons non avouées seraient-ils en jeu ? Pour Dick Marty, coucher sur papier est un peu comme une thérapie. Cette nouvelle épreuve, aussi soudaine que perturbante, ne le pousse ni à la résignation ni à la déprime. Il réagit, notamment avec l'écriture, et partage avec les lecteurs ses intérêts, ses expériences ; il s'indigne, il questionne. De la psychiatrie aux maux qui menacent la démocratie en passant par l'histoire de la guerre d'Algérie, sa passion de jeune adolescent et sa véritable éducation à la politique, on chemine entre les différentes époques de ce personnage solitaire et engagé qui, tout au long de ces pages, sait éveiller l'intérêt. Cet ouvrage fait suite à, et complète en quelque sorte celui publié en 2018, Une certaine idée de la justice, qui a été un best-seller aussi bien dans sa version française qu'italienne et serbo-croate.

05/2023

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Policiers

La Descente de Pégase

Dave Robicheaux se trouve confronté à l’une des situations les plus douloureuses et dangereuses de sa carrière. Une jeune femme énigmatique débarque un jour à New Iberia, en Louisiane, sa ville natale. C’est la fille unique de Dallas Klein, ami de Dave assassiné sous ses yeux vingt ans auparavant lors du casse d’une banque en Floride. Une tragédie qu’il n’a jamais pu oublier.La jeune femme, Trish Klein, joue dans les casinos avec des billets de cent dollars marqués à l’encre rouge. Qui est-elle exactement ? Une fille bien qui a mal tourné ? L’enfant d’une victime qui cherche à venger son père ? Ou une beauté aux mœurs légères qui utilise son pouvoir de séduction pour briser le cœur de Clete Purcel dont les réactions imprévisibles inquiètent son vieil ami Robicheaux ?Et quels sont les liens entre le suicide apparent d’une autre jeune fille « bien » appelée Yvonne Darbonne, brillante étudiante qui aurait participé à une orgie avant sa mort, et la découverte d’un mystérieux cadavre dans un fossé ?Débordé par une succession de meurtres dont les dossiers s’empilent sur son bureau, Dave cherche à comprendre quel rôle y joue un mafieux installé à proximité de la ville.Une fois encore, James Lee Burke tient son lecteur en haleine de bout en bout : en explorant la psyché de ses personnages, il finit par mettre au jour leurs secrets, leurs frustrations, leurs haines et leurs poignantes contradictions. Comme les autres, ce roman baigne dans une atmosphère richement colorée, choquante lors de moments de violence soudaine, mais aussi pleine de mystère et de poésie.Depuis l’adaptation cinématographique de Dans la brume électrique avec les morts confédérés avec l’inoubliable Tommy Lee Jones, la réputation de James Lee Burke a encore grandi, et il compte des milliers d’inconditionnels aux Etats-Unis comme en France.

05/2010

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Allemand apprentissage

Modernité du mythe et violence de l'altérité. La Toison d'or de Franz Grillparzer

L'ambition de cet ouvrage consacré à La Toison d'or de Franz Grillparzer est de remettre au goût du jour en France un auteur dramatique de première importance pour le monde de langue allemande, mais dont cette oeuvre en particulier a été plutôt ignorée jusqu'à la dernière décennie. Ce sont en effet des questions politiques extérieures à l'Europe - crises de régime au Moyen-Orient et en Afrique par exemple - qui font l'actualité soudaine de cette trilogie en soulevant des questions d'ordre culturel, éthique et tout simplement humain : quel statut accorder par exemple aux réfugiés ? Comment aborder leur culture différente, mais qui ne l'est peut-être finalement pas autant qu'on le croirait ? Au-delà de ce problème strictement conjoncturel, la trilogie de Grillparzer soulève également d'autres interrogations quant à la pérennité du modèle théâtral antique par exemple, qui pendant plusieurs siècles a servi de référence aux cultures européennes : La Toison d'or est-elle une simple reprise d'un modèle désormais dépassé ou Grillparzer utilise-t-il l'archétype de la trilogie pour engager un dialogue avec cet étalon culturel ? S'agit-il, au-delà, d'une réflexion, d'un miroir tendu à ses contemporains sur l'avenir de l'Etat habsbourgeois à un moment de profonds bouleversements en Europe, après la Révolution française et les guerres napoléoniennes et le début des revendications nationales qui déboucheront sur le "printemps des peuples" ? En quoi traiter le mythe de Médée, dont la fortune théâtrale n'est plus à rappeler, mais qui gagne en actualité dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, peut-il poser la question qui hante alors les lettres allemandes : le classicisme weimarien peut-il être dépassé ou bien n'y a-t-il plus de place que pour des épigones ? Ce sont là les questionnements les plus notables de l'oeuvre que met en lumière ce recueil en offrant une présentation à la fois contextuelle et analytique de la trilogie.

10/2016

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Empire

Caligula

Peut-on présenter la vie de Caligula en tenant la légende noire à distance ? L'image du troisième empereur romain, qui régna après Auguste et Tibère, est déterminée par le sombre portrait de tyran psychopathe et fantasque qu'en fit Suétone, au siècle suivant. Mais à se faire uniquement l'écho des écrivains antiques, le risque est de répéter une construction intellectuelle en partie indépendante des faits. Nicolas Tran mène une enquête politique vivante et documentée sur ce personnage fascinant de l'histoire romaine. Le jeune Caligula fut modelé par son appartenance à la Maison d'Auguste, une famille érigée en structure de gouvernement et traversée par de violentes intrigues. S'il s'acquitta de son rôle d'empereur avec application, il imposa aussi un style qui foulait aux pieds les intérêts de l'aristocratie. Or le prince n'était légitime que s'il exerçait le pouvoir avec mesure et en respectant les traditions. Les officiers qui l'assassinèrent se représentaient comme le bras armé des citoyens. Caligula fut le troisième empereur romain, à la suite d'Auguste et de Tibère, et régna de 37 à 41. Une présentation objective du personnage est difficile, en raison du rejet politique qui mena à son assassinat, puis du portrait à charge que les écrivains romains livrèrent à la postérité. Fils d'une petite-fille d'Auguste et d'un général promis à devenir empereur, le jeune Caligula subit une série de drames familiaux : la mort soudaine de son père, puis la disgrâce et l'élimination de sa mère et de ses frères aînés. A la mort de Tibère, il accède pourtant au pouvoir suprême, à l'âge de 25 ans. Après quelques mois de bon gouvernement, Caligula aurait basculé dans la folie et imposé aux Romains une tyrannie violente. En réalité, il entendit assumer totalement son rôle de monarque, sans la modération cultivée par Auguste. Il rompit de ce fait avec l'aristocratie romaine avant d'être assassiné par des officiers de la garde impériale.

02/2021

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Littérature étrangère

Le septième jour

Inspiré du mythe biblique de la création, ce roman est divisé en sept chapitres. Sept jours pendant lesquels dérivera la mémoire avant de trouver le repos des réponses espérées. Yang Fei, le narrateur de ce livre, vient de trouver la mort dans une explosion. Seul au monde depuis la disparition de son vieux père, sans un sou, Yang Fei arrive sur l'autre rive sans avoir pu bénéficier d'une sépulture. Comme beaucoup d'autres, il est donc condamné à errer dans cet au-delà paisible où certains espèrent encore la soudaine fortune des leurs, quand d'autres savent depuis toujours que la misère ou la solitude les consignent à jamais dans cet entre-deux. En ces lieux clairs, où les squelettes des plus anciens "résidents" côtoient les silhouettes encore humaines des derniers arrivés, Yan Fei reconnaît des êtres aimés depuis longtemps perdus. Il parvient ainsi à revoir sa plus belle histoire d'amour, à donner quelques réponses à certains, et à revisiter peu à peu toutes les étapes de sa courte vie. Mon corps est comme un arbre au repos tandis que ma mémoire court lentement comme un marathonien dans ce monde disparu. Ceci fait, et avant de poursuivre son infini chemin dans un calme inconnu, il retrouve son père et lui fait ses adieux. J'ai l'impression d'être un arbre revenu à la forêt, une goutte d'eau revenue à la rivière, un grain de poussière retourné à la terre. Yu Hua fait preuve ici d'autant d'aisance narrative, d'humour et d'émotion que dans ses précédents ouvrages mais, en situant ses personnages dans un monde de douceur alors que leurs souvenirs nous renvoient souvent à la brutalité de la société chinoise d'aujourd'hui, il atteint avec ce livre une dimension poétique jusqu'alors inexprimée dans son oeuvre. Car le regard de ces morts déambulant dans une nature peuplée d'arbres et d'oiseaux est d'une poésie telle qu'il transporte le lecteur dans un univers d'une beauté prégnante.

10/2014

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Comédie romantique et humorist

Dear You L'intégrale

Bienvenue au Peninsula, un palace de rêve au coeur de la ville qui ne dort jamais. C'est là qu'officie Kathleen Dillon, dont la mission, en tant qu'hôtesse d'accueil, est de satisfaire toutes les demandes de ses prestigieux clients. Pour la plupart d'entre eux, elle est transparente - mais pas pour Andrew Blake. Dès son arrivée à l'hôtel, ce magnat de la presse, secret et extrêmement charismatique, semble s'intéresser de très près à Kat. Depuis qu'elle occupe ce poste, c'est la première fois qu'on la remarque. Si elle se sent d'abord flattée, très vite, cette attention soudaine la déstabilise. Il faut dire que les exigences de son nouveau client sont plutôt troublantes... " Tous les ingrédients sont réunis dans sa première saga conçue comme une série addictive, et qui se déroule en sept " actes " comme autant de saisons. (...) Un must de la romance qui rend irrémédiablement accro. Essayez de résister pour voir ! " Le Journal des Femmes "Amour, mystères et hôtel de luxe pour une comédie riche en rebondissements" Coup de coeur libraire " Emily Blaine est passée maître dans l'art d'observer les errements du coeur " AuFéminin "C'est la star made in France" Livres Hebdo "Emily Blaine est la reine de la romance française moderne" LIRE "C'est la star française" Le Parisien "L'étoile montante du roman français" Maxi " La vedette de la romance française " Voici A propos de l'autrice : Révélée par la série phénomène "Dear You" et confirmée par le succès de chacun de ses nouveaux titres, Emily Blaine est devenue, avec plus de 600 000 exemplaires vendus, la reine incontestée de la romance moderne à la française. Bretonne de coeur et parisienne d'adoption, elle envisage l'écriture comme un plaisir et, malgré son succès impressionnant, met un point d'honneur à rester proche de ses lectrices et à ne pas se prendre trop au sérieux.

05/2021

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Littérature française

Métamorphose d'un crabe

Christo, jeune surveillant, est nommé pour son premier poste. Il se voit comme un ethnologue embusqué, observant personnels et détenus. Mais se perdant dans son propre labyrinthe, il tente plusieurs chemins, avant que son projet ne prenne une tournure particulière. L'histoire de l'humanité prisonnière de l'autre côté des murs. "Des briscards de la délinquance émane une odeur puissante, dont il faut s'écarter, et dans sa malignité elle fissure les murs de détention. Peu importe la réalité, la vie morne des truands. Plus forte qu'elle, toute une imagerie de manade, un monde massif. Ou bien alors une arène avec des coqs de combat. Des cornes, des serres, du pointu. Le rond est féminin". Autant prévenir, avec Métamorphose d'un crabe pas de vue sur la mer, de bar terrasse et d'ensoleillement record : on y vit gris, ça gagne petit, à la rude, sans trop d'air et avec nul sourire. Ce que nous dévoile, au fil de ce monologue fiévreux, de cette confession rêche, Sylvie Dazy, c'est la prison au quotidien, la vie et rien d'autre d'un fonctionnaire de la pénitentiaire. Les plaisirs et les jours d'un maton lambda, mais qui médite l'écriture d'un "grand livre sur la prison". Notre homme s'appelle Christo, un gars du Nord, nanti d'une absurde licence d'anglais, poussé à l'ombre de la prison de Bapaume et qui, loin du café familial, "lève l'ancre pour une exotique nature" à savoir le monde de la tôle. Car là, sans doute avec son goût de l'écoute et de son oeil d'ethnologue, il pense assouvir son goût d'un ailleurs périlleux, d'une aventure en temps réel : "Du danger parfois, du risque, des armes. De la solidarité entre hommes aussi, et de la joie, les surveillants aimaient rire fort. Le matin serait une aventure". Mais si l'aventure est là, elle prend surtout l'allure d'une ronde sans fin, rythmée par le choc des talons et le cliquetis des clés, le grondement des roulantes et les alertes soudaines : suicide, feu, émeute, une vie de déambulations dans un sempiternel corridor ponctué de remontrances, de promotions et de mutations. Ensuite viennent les hommes, surveillants et surveillés, balances et demi-chefs, faux potes et vrais dingues. "La prison est une drôle d'école, on y travaille autant à la louche qu'au pinceau délicat, c'est ce que personne ne veut comprendre".

08/2016

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Littérature française

Nevermore

La narratrice de ce nouveau roman de Cécile Wajsbrot, une femme, traductrice, s'isole à Dresde pour traduire "Le temps passe" , partie centrale de La Promenade au phare, de Virginia Woolf, dans laquelle la romancière anglaise tentait d'écrire le temps pur en évoquant ses effets : la dévastation progressive d'une maison devenue inhabi- tée. Tandis que nous la voyons habiter peu à peu le texte et les lieux, et s'immerger dans les arcanes de la traduction, les fantômes qui peuplent la ville étrangère et ses propres fantômes intérieurs ne tardent pas à resurgir et à se mêler à son travail. Ainsi le thème de la dispari- tion récente d'une amie écrivain dont le souvenir la hante s'entretisse au journal dans lequel elle note au jour le jour - comme on ne l'avait sans doute jamais fait jusqu'ici dans une fiction-, les réflexions qui naissent des tâtonnements, des doutes suscités par la progression de son travail et par la tentative de s'approcher au plus près de la créa- tion d'un écrivain d'une autre époque, dans une langue autre. La lecture-commentaire de ce texte sur la dévastation du temps et la vie de la traductrice dans une ville jadis dévastée de la guerre ne font qu'un, sont intimement liés, retentissent sans cesse l'un sur l'autre. Un peu comme dans Mémorial, où, relatant un voyage en Pologne sur les traces de sa famille, elle parvenait à rendre une voix aux âmes des disparus, Cécile Wajsbrot réussit ici à rendre parfaitement justes, naturelles, les soudaines apparitions de l'amie disparue : on est trou- blé, ému, la grande réussite du roman est qu'à aucun moment cela ne paraisse forcé. Comme souvent, dans cette oeuvre, des thèmes secon- daires viennent s'intercaler en contrepoint ou même au sein du récit principal et en accroître la résonance. Il en va ainsi des pages qui évoquent la High Line, à New York, pour évoquer un autre type de métamorphose engendrée par le passage du temps. Mais il faudrait citer aussi d'autres leitmotive : ainsi la catastrophe de Tchernobyl, qui est comme une accélération à plus grande échelle de la dévastation décrite dans "Le temps passe" ; ou, a contrario, un thème qui tra- verse tout le récit comme l'image même du rôle de l'écrivain, ou de sa traductrice : celui des cloches (et, plus généralement, de la musique) qui avertissent de l'imminence du désastre ou, après que celui-ci a eu lieu, subsistent comme les derniers vestiges d'une vie humaine dans les villes englouties.

02/2021