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Philosophie

La dignité ou la mort. Ethique et politique de la race

L'objet de ce livre est de monter que la dignité présente un autre visage lorsqu'elle émerge d'une histoire de la déshumanisation. A travers une analyse critique de la tradition philosophique européenne, Norman Ajari élabore une conception radicalement nouvelle de la dignité, entendue ici comme la capacité à se tenir debout entre la mort et la vie. Etre africain ou afrodescendant, c'est provenir d'un peuple dont l'humanité fut contestée sur les plans juridique, scientifique, philosophique, théologique, économique, psychiatrique. On n'en continue pas moins à exiger des Afrodescendants qu'ils cessent de " ressasser ", de " ruminer " l'histoire coloniale, répétant ainsi une vieille injonction esclavagiste à l'oubli des ancêtres et à la méconnaissance de la communauté d'origine. Pourquoi prendre la question sous l'angle de la dignité ? La dignité est ce que le Blanc essaie d'abolir lorsqu'il exerce sa violence sur le Noir. Mais c'est aussi ce dont le Blanc se prive lui-même lorsqu'il exerce sa violence sur le Noir. Enfin, c'est ce que le Noir réaffirme collectivement lorsqu'il s'engage contre la domination blanche. Lorsque la dignité d'un jeune Noir est prise d'assaut, lorsqu'il est violé ou assassiné par les représentants de l'Etat, c'est une longue histoire de luttes, de conquêtes et d'affirmation d'une humanité africaine qui vacille et tremble sur ses bases. La Dignité ou la Mort propose une implacable analyse critique de la tradition philosophique européenne. Mais c'est pour mieux renouer avec l'histoire méconnue de la pensée radicale des mondes noirs. Les révoltes d'esclaves, la négritude, les usages révolutionnaires du christianisme en Amérique du Nord et en Afrique du Sud, l'ontologie politique seront autant d'étapes d'un véritable parcours de libération. La dignité est la capacité de l'opprimé à tenir debout entre la vie et la mort.

02/2019

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Matières enseignées

L'avenir d'une désillusion. Faut-il encore enseigner la philosophie au lycée ?

Une remise en cause étayée de l'enseignement de la philosophie et de son système archaïque ; une réflexion sur la posture du professeur de philosophie. En France, le cours de philosophie au lycée est sacralisé depuis deux siècles. A la fois initiation et couronnement, il est censé ouvrir aux élèves les portes de la " réflexion ", du jugement et de l'" esprit critique ". Comment s'étonner dès lors qu'au moindre changement de programme, les professeurs de philosophie nous disent que c'est la civilisation qu'on assassine ? Que toute réduction des heures de philo au lycée mène inéluctablement au règne de la bêtise et de la barbarie ? Lors du premier cours de philosophie, dans la torpeur finissante de l'été, le professeur explique à ses élèves de terminale que désormais on va enfin vraiment " réfléchir " et qu'on pourra poser toutes les questions possibles : rien n'est jamais acquis, rien ne doit être tenu pour évident, tout peut être remis en doute, interrogé, questionné, " problématisé ". Mais si les professeurs de philosophie, qui se prennent parfois pour de véritables philosophes, veulent bien tout interroger et tout remettre en question, ils deviennent très sourcilleux et pour le moins susceptibles quand on commence à " problématiser " leur propre discipline et à analyser la représentation qu'ils se font de son importance réelle ou supposée. C'est ce qu'Henri de Monvallier a voulu faire ici : poser aux professionnels du questionnement des questions qu'ils ne se posent pas et qu'ils ne veulent pas (se) poser pour des raisons à la fois de bienséance corporatiste et d'idéologie professionnelle. Après une dizaine d'années d'enseignement en lycée, d'expérience sur le terrain et autant de réflexion sur le cours de philosophie, l'auteur en vient à s'interroger sur la nécessité du cours de philosophie, au lycée et particulièrement en terminale. Quels sont ses effets réels sur les élèves ? Remplit-elle encore aujourd'hui sa fonction d'éveil ?

09/2022

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Policiers

Le mage du Rumorvan

On aurait dit que la Lune était rousse et que le soleil venait à peine de rejoindre l'autre hémisphère, quand tous les chiens du quartier se mirent à hurler à la mort. Un bien triste concert qui interrompit la nuit hivernale des habitants du petit village, mais des grognements et des gémissements exprimant un irrépressible effroi, avaient fait converger tous les regards dans le moindre recoin sombre. Ils sortaient tous de chez eux, jeunes et vieux se regroupant au cœur du bourg, les yeux rivés sur les nuages illuminés par un feu intense. Ils venaient de comprendre l'origine de ces cris inhumains qui donnaient cette impression unique d'apercevoir une esquisse de l'enfer. Lorsque cet événement exceptionnel arriva à l'Aber-Ildut, petit bourg aux confins de la Bretagne, les esprits des villageois façonnés par de vieilles légendes, surent que de terribles maux allaient les accabler bientôt. Le mage était mort. Assassiné. La rumeur circulera dès le lendemain, des murmures apeurés. Les langues se délieront bientôt, chaque villageois, convaincu de ce qu'il sait ou imagine. Et rien que du mauvais pour tous. L'inspecteur Lavigne va devoir comprendre leur personnalité, savoir ce qu'ils savent réellement. Qui avait intérêt à tuer le mage tant craint et respecté ? Quel en était le mobile ? Qui en voulait à ce point au rebouteux ? Solitaire et taciturne, l'inspecteur poursuivra auprès d'une population qui a toujours été effrayée par la personnalité de la victime, son côté sombre, une force obscure qu'il tirait du pouvoir de l'ombre. Qui ? Sa femme ? Sa maîtresse. Le contenu de ses livres, aussi anciens que secrets ? Lavigne va livrer une bataille muette, tenter de comprendre le contexte dans lequel vit ce bourg figé dans des croyances d'un passé qu'il croyait révolues. Et il ira de surprise en surprise, jusqu'à avoir peur de son ombre.

09/2009

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Ouvrages généraux

Journal (1912-1939)

Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. De 1912 à sa mort, il a consigné les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur. Il vient de prêter serment quand il commence ce journal, loin d'imaginer qu'il va devenir monumental. Il s'agit, dit-il, de "simples notes" au fil de la plume, jamais retouchées. Petites scènes, portraits, encore un peu scolaires. Et bien vite, il trouve son style, celui d'un exceptionnel observateur. Les premiers temps sont rudes, bouleversés par la Grande Guerre. Réformé, il souffre d'être considéré comme un planqué mais, devant les conseils de guerre, il apprend le métier. Et quand il ne travaille pas, il décrit l'atmosphère qui s'alourdit. Jusqu'à l'armistice qu'il "couvre" comme un reporter. Il en a l'oeil et se débrouille pour être partout où il se passe quelque chose, comme plus tard, au Bourget, à l'arrivée de Charles Lindbergh. Familier des estaminets du Quartier latin, il rencontre des artistes, des auteurs qu'il se fera une spécialité de défendre. Et les clients affluent, l'obligeant parfois à négliger son journal. Entre plaidoiries de routine et intérêts de Coco Chanel, il parvient à courir les premières et, plus inattendu, à satisfaire sa curiosité pour le paranormal. Les scandales des années 1930 lui donnent matière à réflexion, penché sur un dossier proche de l'affaire Stavisky. Son mépris de la corruption des confrères députés, présidents du Conseil passés et futurs, s'épanche, sans parler de ses colères à l'encontre des magistrats. Maurice Garçon mord mais n'est pas lui-même à l'abri des préjugés racistes et antisémites. Il ouvre les yeux à Berlin, peu après la Nuit de Cristal, alors qu'il va représenter la famille du diplomate assassiné par Herschel Grynszpan. La guerre, à nouveau, sera bientôt là.

09/2022

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Historique

Il était une fois en Jamaïque

L'histoire de la Jamaïque et du reggae racontée à travers le One Love Peace concert ! Ce concert donné à Kingston le 22 avril 1978 a marqué l'histoire. Il marque le retour de Bob Marley après deux ans d'exil, grâce à deux chefs de gangs décidés à mettre fin à la guerre civile qui déchire la Jamaïque. Une enquête, près de 50 ans plus tard : Loulou Dedola est allé à la rencontre des derniers témoins pour raconter les coulisses de ce concert mythique de Bob Marley en Jamaïque, certainement le plus important événement de l'histoire du reggae. C'est toute l'histoire de la Jamaïque et du reggae qui prend vie sous la plume de Luca Ferrara. Que s'est-il passé réellement avant pendant et après ce mythique concert reggae du 22 avril 1978 au stade de Kingston en Jamaïque ? Deux partis politiques se livrent une lutte sans merci pour le pouvoir. L'électorat du ghetto est crucial pour départager le très conservateur JLP (Jamaica Labour Party) du socialiste et non-aligné PNP (People's national Party). Les deux partis ont recours aux gangs pour prendre le contrôle électoral des "slums" (taudis) et des "shanty towns" (bidonville) de Trenchtown, Tivoli Garden, Kingstown Twelve... La guerre civile fait rage. On assassine, on pille, on viole sous toutes les bannières. Pourtant, de deux camps opposés, deux hommes vont tenter d'inverser le cours des événements : Claudius Massop et Bucky Marshall. Ils appartiennent à des gangs rivaux mais leurs routes vont se croiser au fond d'une cellule de la prison de Kingston. Ces hommes forts des gangs de Tivoli Garden et Trenchtown savent que le reggae est le ciment du peuple jamaïcain. L'idée d'un concert pour la paix germe dans leurs esprits. Pour cela ils ont besoin d'un homme, le roi du reggae, leur ami d'enfance, parti en exil deux ans auparavant après un attentat manqué contre lui : Bob Marley !

04/2023

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Empire

Caligula

Peut-on présenter la vie de Caligula en tenant la légende noire à distance ? L'image du troisième empereur romain, qui régna après Auguste et Tibère, est déterminée par le sombre portrait de tyran psychopathe et fantasque qu'en fit Suétone, au siècle suivant. Mais à se faire uniquement l'écho des écrivains antiques, le risque est de répéter une construction intellectuelle en partie indépendante des faits. Nicolas Tran mène une enquête politique vivante et documentée sur ce personnage fascinant de l'histoire romaine. Le jeune Caligula fut modelé par son appartenance à la Maison d'Auguste, une famille érigée en structure de gouvernement et traversée par de violentes intrigues. S'il s'acquitta de son rôle d'empereur avec application, il imposa aussi un style qui foulait aux pieds les intérêts de l'aristocratie. Or le prince n'était légitime que s'il exerçait le pouvoir avec mesure et en respectant les traditions. Les officiers qui l'assassinèrent se représentaient comme le bras armé des citoyens. Caligula fut le troisième empereur romain, à la suite d'Auguste et de Tibère, et régna de 37 à 41. Une présentation objective du personnage est difficile, en raison du rejet politique qui mena à son assassinat, puis du portrait à charge que les écrivains romains livrèrent à la postérité. Fils d'une petite-fille d'Auguste et d'un général promis à devenir empereur, le jeune Caligula subit une série de drames familiaux : la mort soudaine de son père, puis la disgrâce et l'élimination de sa mère et de ses frères aînés. A la mort de Tibère, il accède pourtant au pouvoir suprême, à l'âge de 25 ans. Après quelques mois de bon gouvernement, Caligula aurait basculé dans la folie et imposé aux Romains une tyrannie violente. En réalité, il entendit assumer totalement son rôle de monarque, sans la modération cultivée par Auguste. Il rompit de ce fait avec l'aristocratie romaine avant d'être assassiné par des officiers de la garde impériale.

02/2021

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Histoire internationale

Des racines dans la pierre

Ravagé par un génocide, convoité par des voisins puissants et prédateurs, mis en coupe réglée par une nomenklatura corrompue, asphyxié par un régime néoféodal, le Cambodge est un pays martyr. Nul ne le sait mieux que Sam Rainsy. Né dans une famille patricienne de Phnom Penh proche du roi Norodom Sihanouk, le jeune Rainsy connaît l'opulence, puis la déchéance lorsque son père, un homme politique de premier plan, est brutalement limogé et doit passer dans la clandestinité avant de finir assassiné. Réfugiés à Paris, les Sam vont se résigner à une vie d'immigrés pauvres. Mais jamais ils ne perdront l'espoir ni la dignité. Élève surdoué, Rainsy fera des études brillantes qui lui permettront de devenir un financier de haut vol, spécialiste des fusions-acquisitions dans l'industrie du luxe... Mais comment se contenter de gagner de l'argent et d'en faire gagner quand son pays s'enfonce dans la barbarie aux mains d'un régime qui pratique le meurtre de masse? De l'action humanitaire à Paris en faveur des victimes des Khmers rouges aux campagnes électorales sur le terrain après la chute du régime communiste, Rainsy et sa femme Saumura se lancent dans l'action politique, reprenant ainsi le flambeau de leurs pères respectifs, cosignataires des accords de Genève sur l'Indochine en 1954. Pour ce couple de Cambodgiens occidentalisés, le retour au pays est rude. Ministre de l'Économie du premier gouvernement de l'après-guerre, Sam Rainsy met de l'ordre dans les finances de l'État, combat la corruption, ce qui lui vaut un soutien populaire mais aussi de solides inimitiés. Il passe alors dans l'opposition et crée un parti démocrate et libéral, le PSR, une provocation que ne lui pardonnent pas ses adversaires. Il est la cible de plusieurs attentats qui tuent nombre de ses partisans. Aux agressions, Rainsy oppose un pacifisme d'essence bouddhique et maintient le cap, impavide et inébranlable, à l'image de ces arbres qui poussent dans la pierre des temples d'Angkor.

05/2008

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Histoire de France

Xavier Vallat (1891-1972). Du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'Etat

Commissaire général aux questions juives sous Vichy, Xavier Vallat (1891-1972) est avec Edouard Drumont la figure emblématique de l'antisémitisme français. Pourtant, son itinéraire politique et sa contribution à la persécution des juifs pendant l'Occupation n'avaient jamais été précisément étudiés. La découverte du fonds Vallat et de ses archives inédites a permis à Laurent Joly de combler cette lacune. Infatigable militant catholique, champion des milieux " anciens combattants " durant l'entre-deux-guerres, Xavier Vallat s'impose comme l'un des chefs de file de la droite républicaine à la Chambre des députés. Le 6 juin 1936, s'adressant à Léon Blum du haut de la tribune parlementaire, il lance : " Pour la première fois ce vieux pays gallo-romain va être dirigé par un juif. " Après la défaite, il se rallie avec enthousiasme au maréchal Pétain, et prend, en mars 1941, la tête du tout nouveau Commissariat général aux questions juives. Pendant un an, il s'acquitte de sa " mission " avec une ferveur fanatique. Législateur méticuleux, il contribue à doter la France d'une législation antisémite qu'il veut la plus élaborée et la plus sévère d'Europe. En juin 1944, il remplace Philippe Henriot - assassiné par la Résistance au micro de la radiodiffusion nationale pour continuer d'y prêcher, désespérément, la fidélité à l'Etat français. En 1947, son procès en Haute Cour fait sensation : Xavier Vallat assume pleinement son action sous l'Occupation comme stratégie de défense, et sauve sa tête, de justesse. En prison, il devient le compagnon de cellule et le disciple de Charles Maurras. Rapidement libéré, puis amnistié, il termine sa longue carrière politique comme éditorialiste vedette de la presse d'extrême droite. A travers cette biographie intellectuelle, Laurent Joly ressuscite, sans indulgence ni préjugé, toute une tradition politique : " Par-delà ce qu'il eut inévitablement de personnel, l'itinéraire de Vallat fait resurgir, au bout du compte, la question de la contribution de la culture catholique à l'antisémitisme et au nationalisme français au XXe siècle " (Philippe Burrin).

03/2001

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Romans policiers

La maison du sang et des larmes. Le retour du commandant Clément Chevalier

Cette histoire est inspirée, en partie, de faits réels. Un homme est découvert assassiné par balles, A sans raisons apparentes, dans son pavillon de la banlieue parisienne. Le commerçant d'objets exotiques était pourtant un citoyen qualifié de modèle par son entourage. Trop peut-être. Qui est la jeune femme aperçue quittant les lieux peu avant le drame ? Est ce laA même que l'on retrouve abattue trois jours plus tard à Barbés ? Qui est l'homme avec lequel la victime avait rendez vous le jour de sa mort et qu'il semblait craindre ? Y a t-il un rapport entre ces deux meurtres et celui, par la suite, d'un petit caïdA de cités retrouvé mort sur un parking ? Et surtout que viennent faire des francs-maçons dans cette histoire ? Dans cette nouvelle enquête menée par le commandantA Clément Chevalier, lui même franc-maçon à la Grande Loge de France, et son groupe, les policiers vont avoir affaire au monde interlope de la prostitution et à celui du banditisme, dans une affaire hors du commun, truffée de fausses pistes et de rebondissements jusqu'au dénouement final totalementA inattendu. Points fortsA : Meurtres mystérieux. Enquête de la Brigade Criminelle. Réseaux de prostitution. Banditisme. Caïds de cités. Prostitution - Drogue - Fausses pistes étranges - Franc-Maçonnerie. A Communication de l'éditeurA : Jean-Paul Copetti mûrit à travers ses polars aux accents de vécu. Qui sait la part de vérité et de fiction ? Qui sait s'il est ou pas le commandant Clément Chevalier, franc-maçon ? Ce qui est certain, c'est la qualité de ces enquêtes qui plongent le lecteur dans les milieux glauques, étranges, inquiétants, mais néanmoins réels de la société dans laquelle nous vivons. C'est là toute l'ambition de l'auteur : ouvrir une fenêtre, certes romancés, sur la réalité que l'on côtoie. Il s'agit de son 4e ouvrage du genre.

04/2024

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Littérature japonaise

Hideyoshi, Seigneur Singe

Japon, milieu du XVIe siècle. Le pays est déchiré depuis plus de cent ans par des guerres civiles incessantes. Nobunaga, nouveau chef du clan Oda, entreprend à son tour de conquérir les provinces qui entourent son fief. A cette époque, Hideyoshi n'est encore qu'un enfant pauvre de la campagne, confié aux soins d'un monastère par sa mère remariée. Mais le jeune garçon a beaucoup trop d'ambition et d'imagination pour rester cloîtré. Il s'enfuit avec des marchands ambulants et commence son apprentissage de la vie. Quelques années plus tard, il parvient à se faire engager comme pied-léger au service du grand Nobunaga. Le petit serviteur au faciès simiesque (d'où son surnom de "Singe") s'empare alors de la moindre occasion pour se faire remarquer par son seigneur. Dans une société où la culture guerrière est à son apogée, régie par la stricte observance du rang social, il gravit pourtant un à un les échelons du pouvoir en usant de tous les moyens : flatteries, manipulations, mariages, espionnage... Ses talents de diplomate et de tacticien ne tardent pas à porter leurs fruits. Promu samouraï puis général, Hideyoshi se révèle un stratège de génie. Devenu un des favoris de Nobunaga, il se retrouve en position de force lorsque ce dernier est assassiné. Mais Hideyoshi doit encore éliminer ses rivaux pour réaliser son rêve : devenir le "Grand Pacificateur" , le maître incontesté du Japon réunifié... Tout en dépeignant avec authenticité une période cruciale de l'histoire du Japon, Shiba Ryôtarô retrace la fascinante saga d'un homme du peuple devenu l'un des plus grands guerriers japonais. Shiba Ryôtarô (1923-1996) est considéré au Japon comme le maître du roman historique d'après-guerre. Révélé par Fukurô no shiro ("Le château des hiboux" , prix Naoki 1959), il renouvelle le genre en l'enrichissant d'une véritable dimension érudite. Auteur prolifique, il est l'un des écrivains japonais les plus populaires de la seconde moitié du XXe siècle.

11/2023

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Critique littéraire

Benjamin Fondane entre philosophie et littérature

Né à Jassy en 1898, Benjamin Fondane vécut à Paris de 1924 à 1944, et fut assassiné à Auschwitz . A la fois poète, philosophe, essayiste, dramaturge et cinéaste, il est l'auteur d'une oeuvre considérable, marquée par trois cultures : roumaine, juive et française. Résolument moderne, Fondane s'est tenu à distance des systèmes littéraires et philosophiques, tout en se passionnant pour les aspects novateurs de la pensée et de l'art de son époque. Une figure attachante, peu connue du grand public, qui nous plonge dans un monde d'entre deux guerres où se cherchait l'Europe. Monique Jutrin, professeur de littérature à l'Université de Paris, puis à celle de Tel-Aviv, éditrice et fondatrice de la société d'études Benjamin Fondane, directrice des Cahiers Benjamin Fondane, a rassemblé ici un certain nombre de textes de l'auteur envisageait de regrouper en livre. Selon une note destinée à sa femme et à sa soeur, probablement rédigée en automne 1942, au moment où il espérait pouvoir quitter la France pour l'Argentine, Fondane avait lui-même songé à réunir ses articles en volume sous le titre : Chroniques de la nuit obscure . Fin mai 1944, dans son testament littéraire de Drancy, Fondane prévoyait un volume comprenant ses articles de philosophie. Il précise qu'ils sont rassemblés dans un carton portant le titre : Essais épars, avec en sous-titre : Chroniques de la philosophie vivante. C'est ainsi que, en rassemblant aujourd'hui ces articles épars, j'ai la sensation de réaliser un voeu de l'auteur. J'y ai joint des inédits. Si ces écrits des années vingt et trente peuvent intéresser le lecteur d'aujourd'hui, c'est que Fondane y a pris position dans les grands débats de son époque, tant littéraires et philosophiques qu'idéologiques : à propos de Dada et du surréalisme, du marxisme, de la psychanalyse, des liens entre poésie et métaphysique, de la lecture de Rimbaud ou de Lautréamont...

08/2015

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Récits de voyage

Les mots sont des pierres. Voyages en Sicile

L'oeuvre de Carlo Levi occupe une place centrale dans la littérature italienne du XXe siècle. Curieusement, elle est très peu traduite en français. Les lecteurs ne connaissent guère que le magnifique Le Christ s'est arrêté à Eboli ; or, plusieurs de ses livres manifestent une force d'écriture aussi grande que celui-ci. Les mots sont des pierres, qui a reçu le prestigieux Prix Viareggio, est particulièrement important dans son oeuvre. Publié pour la première fois en 1955 chez Einaudi, il était jusqu'ici inédit en français. Il s'agit d'un témoignage passionnant sur la Sicile, ses lieux et sa géographie, mais plus encore sur la vie du peuple, ses luttes, sa culture. Il contient, écrit Vincenzo Consolo, "une sorte de rythme urgent, une tension et presque une fièvre du regard et de l'intelligence dans la façon de cueillir voracement la réalité et de la restituer aussitôt, dans sa pureté et dans sa signification la plus vraie". Les mots sont des pierres est, dit Carlo Levi, "le récit de trois voyages en Sicile et des choses de là-bas, telles qu'elles peuvent tomber sous l'oeil averti d'un voyageur dépourvu de préjugés." Ces récits sont de tonalités très diverses. Il y a l'histoire de ce fils de cordonnier sicilien devenu maire de New York et qui revient, presque comme une divinité, le temps d'une courte visite, dans son village natal. Levi découvre ensuite le vieux monde sicilien des soufrières et la première grève de ses travailleurs. Puis c'est Palerme, Palerme faste et misérable aux rues grouillantes d'humanité, aux souterrains des couvents remplis de cadavres embaumés, Catane, noire de lave, et enfin le désespoir des paysans de Bronte, le désespoir de toute cette Sicile qui pleure ses morts et souffre des injustices, l'histoire de Francesca Serio, mère d'un syndicaliste assassiné par la mafia, sa ferme détermination : "les larmes ne sont plus des larmes mais des mots, et les mots sont des pierres".

04/2024

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Mer

Le cours des Glénans. 8e édition

Quelles voiles porter, comment les régler, comment les réduire au besoin ? Comment accoster ou quitter le quai sans heurts ni sueurs froides ? Comment passer une nuit à l'ancre en toute sérénité ? Quels sont les signes permettant d'anticiper l'évolution du temps, et quelles influences locales le vent subit-il ? Comment choisir et suivre la route la plus sûre, mais aussi la plus rapide, ou la plus confortable ? Comment parer aux situations d'urgence ? Quel équipement pour son bateau, quelles procédures de maintenance pour la coque, le gréement, le moteur ? Comment vivre sa passion sur l'eau sans dénaturer l'univers marin ? Ce sont quelques-unes des questions, parmi de nombreuses autres, auxquelles le lecteur trouvera au fil de cet ouvrage des réponses précises et argumentées. Cette huitième édition du Cours des Glénans, qui depuis 1961 s'est imposé comme une référence pour les plaisanciers, est une refonte en profondeur et une mise à jour prenant en compte les récentes évolutions techniques, qu'il s'agisse des nouvelles ancres aussi bien que des développements de la cartographie électronique ou de l'accès à des données météo toujours plus fouillées. Rédigé dans une langue simple et accessible, abondamment illustré, le Cours sera un excellent outil d'apprentissage et de perfectionnement pour le débutant. Le marin averti y verra une véritable encyclopédie nautique, indispensable à sa pratique éclairée et à sa sécurité. Ce manuel aborde différents types de pratique, de la voile légère à la croisière hauturière, sans omettre les spécificités propres aux multicoques. On pourra non seulement le lire et le relire mais aussi, grâce à son plan très clair et à un index détaillé, le consulter à tout moment en quête de savoirs ou d'éclaircissements sur un point particulier. Fondée en 1947, l'association " Les Glénans " est la plus importante école de voile et de croisière d'Europe.

10/2017

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Littérature française

OEUVRES COMPLETES. Tome 18

La plupart des cahiers recueillis dans ce tome XVIII sont contemporains de Lettres de Rodez. Aussi y sent-on la présence de celle qu'Antonin Artaud a appelée "Madame Morte" ou encore "madame utérine fécale", la poésie noire dont l'âcre beauté traverse les ballades de François Villon ou les poèmes de Charles Baudelaire, comme une sorte de "transe abdominale du coeur et du sexe". Elle a la noirceur de la peste ou de la mort, et éclaire de ses sombres lueurs les textes de cette période où une sexualité violente et désespérée alterne avec une infinie tendresse pour ces ombres de femmes devenues filles d'élection. Est-il exemple plus probant de poésie à l'état pur que ces manières de litanies dédiées à Catherine ou à Cécile : "Cécile la morte couchée après mes coups, et de la gorge fluidique" ? Paul Valéry disait que certains vers souvent étaient des dons. On pourrait croire que tous les mots de ces étranges et bouleversants poèmes ont été comme donnés à Antonin Artaud si l'on ne soupçonnait qu'il les a plutôt arrachés de lui, dans ce "ténesme d'un infini montant". Arrachement qui ne contrarie pas le jaillissement mais au contraire le produit. Dans cet automne 1945, Antonin Artaud préparait deux livres : Le Surréalisme et la fin de l'ère chrétienne, titre-écho de celui qu'il avait choisi, vingt années auparavant, pour le numéro de La Révolution surréaliste dont il avait eu l'entière responsabilité, et Mesure sans mesure, titre aux résonances shakespeariennes. On trouvera dans ce tome des pages écrites pour ces deux ouvrages projetés. Par leur ton, leur forme surtout, elles diffèrent quelque peu des notes quotidiennes des cahiers. Elles ont cette scansion profonde qui, de plus en plus, rythmera les derniers textes d'Antonin Artaud et dont la cadence impressionne si fort l'oreille intérieure du lecteur.

05/1983

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Littérature française

J'étais un jeune homme étranger…

En 1984, Ugo Ferraris-Pesci, mon père, alors dans sa soixante-quinzième année, entreprend d'écrire son histoire de jeune immigré italien. Il tient à laisser le témoignage de ce qu'ont été les vicissitudes de sa vie et les combats qu'il lui a fallu mener. Pour survivre d'abord. Car il a traversé deux guerres mondiales, et a été très pauvre, à l'époque où la protection sociale n'existait pas. Il a eu faim, il a eu froid, et il a été humilié. Et puis pour parvenir à se hisser, à force de courage et de persévérance, de sa condition d'enfant de treize ans brusquement arraché à son sol natal, à l'école, et propulsé dans le monde du travail en pays étranger, sans aucune formation, sans même parler français, jusqu'à son statut d'ingénieur, polyglotte et très cultivé, tant d'arts et lettres que de sciences. Il a été aidé par quelques bonnes rencontres, des tuteurs de résilience, comme le dit Boris Cyrulnik, mais surtout par le Conservatoire National des Arts et Métiers, dont il a suivi avec assiduité les cours du soir pendant les années de guerre, parfois dans les pires conditions. Son témoignage montre l'ampleur des progrès accomplis, entre sa jeunesse et celles d'aujourd'hui, tant par le développement des sciences et des techniques que par celui de ce qu'il est convenu d'appeler l'Etat-providence. Mais il met aussi en relief tout ce qui manque encore à notre société, "? restée très inégalitaire ? ", disait-il, pour que chacun de ses enfants, natif ou d'adoption, puisse exprimer, comme il l'a fait lui-même, les talents dont il est porteur.

08/2021

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Religion

Précurseur dans le combat pour la famille. Pierre Lemaire

Dès 1945, Pie XII lance un appel solennel aux pères de famille réunis à Montmartre : « Pères de familles chrétiennes, l'honneur et la vitalité de la France, il vous appartient et vous avez le devoir d'agir et de parler au nom de vos familles, au nom de la France. » Ces paroles embrasent le cœur d'un jeune ingénieur et capitaine de réserve, Pierre Lemaire (1903-1995), revenu depuis peu de captivité. Il crée alors un rassemblement de pères de famille. Il dénoncera avec énergie les dérives de la catéchèse et interviendra souvent en faveur de la responsabilisation des parents dans l'éducation. Yves Chiron restitue, à travers la précision des événements, la couleur du catholicisme français d'après-guerre. Il trace ici un portrait extrêmement documenté et passionnant de ce « porte-voix » de la pensée des papes. C'est en effet auprès « du Saint-Père et de ses collaborateurs que Pierre Lemaire recevait les conseils les plus sûrs et les orientations les plus précieuses pour inspirer ses initiatives et ses actions offensives » (Préface de Gérard Leclerc). Il assistera, avec enthousiasme, à toutes les sessions du Concile Vatican II dont il combattra, avec vigueur, certaines interprétations déviantes. Pierre Lemaire prendra la direction des éditions Téqui durant plus de vingt-cinq ans. Avec le père Fillère, le père Caffarel, l'abbé Richard, Jean Ousset, etc., tous deviennent les artisans des premières lueurs de la « nouvelle évangélisation ». Cet ouvrage ne manquera pas d'offrir aux « sentinelles » d'aujourd'hui le témoignage d'un chrétien d'une grande audace, qui a porté tout « son amour pour l'Église et pour le successeur de Pierre » (cardinal Joseph Ratzinger, 1995). Préface de Gérard Leclerc - Postface du père Yannik Bonnet

09/2015

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Ménopause

Ménopause, tout peut changer

La ménopause concerne 35 millions de personnes en France, et pourtant, on n'en parle presque jamais. Souvent redoutée, elle fait l'objet de nombreuses rumeurs, hypothèses contradictoires et autres légendes urbaines. Voilà plusieurs décennies que le docteur Michel Mouly, gynécologue et cancérologue de renom, spécialiste en la matière, accompagne des patientes proches de la ménopause, qui n'ont en général pas conscience du fait que leurs symptômes plus ou moins handicapants ne sont pas anodins. En effet, ces différents troubles peuvent donner naissance à des maladies bien plus sérieuses. Or, il existe une solution, capable à la fois de les débarrasser des effets indésirables de la ménopause, mais surtout de les empêcher de dégénérer vers quelque chose de plus dangereux. Ce remède tient en trois lettres : THM, pour traitement hormonal de la ménopause. Victime d'une mauvaise réputation complètement infondée depuis une étude américaine parue il y a vingt ans et maintes fois démentie depuis, le THM est la solution pour l'immense majorité des femmes ménopausées. Bouffées de chaleur, insomnies, douleurs articulaires, libido en berne, problèmes urinaires, sueurs nocturnes, symptômes dépressifs : aucune de ces affections n'échappe à l'action du THM, que le docteur Michel Mouly prescrit depuis des années à ses patientes, avec des résultats tels qu'ils lui permettent d'affirmer sans hésitation aujourd'hui que toute femme devrait, à l'approche de la ménopause, considérer d'opter pour ce traitement... Prendre un THM dès le début de sa préménopause est bien moins contraignant que de devoir subir un traitement plus lourd une fois les symptômes aggravés, et la plupart des femmes ne sont pas bien renseignées à ce sujet. A condition d'être prescrit le plus tôt possible après l'apparition des symptômes et de façon personnalisée, le THM est donc l'allié numéro 1 des femmes ménopausées, et ce livre en est la démonstration.

10/2023

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Littérature française

Réveil Meurtrier

Sur les belles Iles Lewis et Harris la vie s'écoule paisiblement jusqu'au jour où Gaby disparaît. Quelque temps plus tard le corps de son mari est retrouvé pendu dans la cave de la demeure familiale, laissant un mot sur lequel était écrit qu'il regrettait. Malgré une fouille minutieuse du manoir et des alentours, la police ne trouve aucune trace de Gaby ; il semble qu'elle se soit volatilisée et la seule personne qui aurait pu dire où elle se trouvait était morte. Le corps du défunt rendu à la famille, les proches se retrouvent au manoir pour organiser les funérailles. Le violent orage qui éclate sur les îles, isole le manoir du reste du monde. S'installe alors un huit clos improvisé à l'atmosphère étouffante. La lecture du testament va déchaîner les passions et révéler les véritables intentions de chacun. Au centre de cette tourmente, d'innocentes victimes, les enfants du couple que la soeur de Gaby veut soustraire à ses tuteurs désignés par leur père quelques mois plus tôt. Pourquoi avait-il, plusieurs mois auparavant, décidé que son frère et ta femme de ce dernier s'occuperaient de ses enfants au cas où il viendrait lui-même à disparaître ainsi que sa femme ? Pourquoi avait-il mis cotuteur Timothée, son ami d'enfance ? Comment avait-il pu supposer que Gaby ne serait plus là après sa mort ? Autant de questions troublantes que seule la soeur de Gaby semble se poser ! La tension est à son comble lorsque Janis, la femme du frère du défunt disparaît à son tour. Que cache cette vielle demeure ? Et qu'elle est cette légende terrifiante qui plane au-dessus du manoir ? Commence alors le déchaînement de l'horreur avec au centre une seule inquiétude : qu'a bien pu devenir Gaby ?

09/2013

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Histoire ancienne

La septième porte. Les conflits familiaux dans l'Athènes classique

Cette enquête historique sur les conflits familiaux s'appuie sur des sources antiques longtemps envisagées isolément, le théâtre, les plaidoiries judiciaires et les élaborations philosophiques de l'époque classique athénienne. De Médée mère infanticide au tyran platonicien incestueux, de Socrate responsable de l'émancipation des fils athéniens à Démosthène le pupille spolié, du fiston comique dépensier, ruine de son père, à la jeune fille héritière délaissée, le conflit familial est en effet un motif récurrent aux multiples facettes dans la cité démocratique. Conjugalité, fraternité, consanguinité, parentalité, autant de relations qui, interrogées au prisme du conflit, mettent en lumière l'irréductibilité et la fragilité des liens familiaux. Les violences familiales, refoulées et dénoncées, futiles et meurtrières, divines et si humaines, déchirent l'harmonie du foyer athénien mais aussi l'édifice civique. Dans l'Athènes classique, la frontière entre moeurs privées et comportement politique demeure très ténue ; le tyran est ainsi pensé autant comme un fléau pour ses proches parents qu'un désastre pour la communauté citoyenne. Menace pour la parenté, germe redouté de la stasis, cette guerre intestine politique, le conflit familial est encadré par une législation qui tente de protéger avant tout les géniteurs et les mineurs contre l'ingratitude des rejetons et la cupidité des tuteurs. Face à un droit criminel athénien qui, à l'image de l'optimiste Solon, n'a pas souhaité légiférer sur les assassinats intrafamiliaux, seuls les poètes tragiques et Platon ont stigmatisé l'horreur criminelle du meurtre entre soi. Les coupables versant le sang de leurs proches deviennent alors des justiciables exemplaires, ainsi Oreste poursuivi par la fureur des Erynies maternelles ou le tyran fratricide écorché par un buisson d'épineux infernaux. Politique, juridique, psychologique et anthropologique, l'étude des conflits familiaux offre un tableau étonnant du fonctionnement de la parenté grecque.

09/2012

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Littérature française

Femme des ténèbres - Tome 1

"Espèce de bon à rien, vociféra le vieux Cotrocan" , après avoir vainement tenté de rattraper Achoué qu'il poursuivait sous l'empire d'une envie folle de lui administrer une correction, oui une copieuse correction à cet enfant têtu, turbulent, paresseux. Décidément ce fils ne lui donnera jamais la preuve qu'il est ef-fectivement son fils, son vrai sang, disait-il tout haut. Pourquoi son génie protecteur qui le comblait pourtant de tant de bonheur, lui avait-il envoyé un enfant aussi paresseux qui refusait de participer aux travaux champêtres et ménagers ? Lui Cotrocan, à l'âge d'Achoué, il était cité en exemple parmi ses camarades d'âge. Il allait à la source du village puiser l'eau avec une grande cuvette sur la tête plusieurs fois par jour. C'était lui qui faisait les buttes d'ignames et en coupait les tuteurs quand elles poussaient. Et puis, il réussissait à satisfaire à l'un des critères selon les-quels le village attribuait le titre de "garçon" à ceux qui, par leurs actes, pouvaient être considérés comme des hommes : il savait pêcher, grimper au palmier et faire mille autres choses. Hélas ! C'était il y avait déjà des années. Il essaya de savoir combien de temps à peu près en comptant les récoltes annuelles d'ignames, mais très vite il se rendit compte de sa grande ignorance du nombre de récoltes faites depuis sa naissance jusqu'à son âge de raison. Aussi se ravisa-t-il. Je te briserai les membres d'un seul coup de gifle si jamais je te prends, lança-t-il à son fils avant de retourner pour continuer à aiguiser sa machette. extrait du premier chapitre.

11/2014

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Beaux arts

Czapski. Peintre du quotidien

Czapski, le prisonnier des camps de Starobielsk et Griazowietz (1939-1941), l'homme politique qui en 1942 recherche pour le général Anders les 15 700 officiers polonais manquants. Czapski, le découvreur du massacre de Katyn. Enfin Czapski, le peintre : sa seule et véritable passion ! Rare survivant de cette terrible époque, Czapski, son oeuvre picturale totalement détruite, s'établit en 1946, à 50 ans, à Paris. Il se fait alors en peinture le chantre de ce que Murielle Gagnebin appelle "le théâtre du quotidien" et, dans ses dessins, il "croque" les principaux comédiens et les intellectuels de la scène parisienne entre 1955 et 1980. Ce livre aborde uniquement l'oeuvre de l'artiste, un des rares peintres du XXe siècle qui parle de l'être humain avec ses angoisses et ses lueurs d'espoir, ses cris et ses rires ! Depuis le premier livre que Murielle Gagnebin avait consacré en 1974 à cet artiste polonais, où elle s'était précisément interrogée sur le traitement de l'espace avec ces cadrages mystérieux et souvent mutilants, vingt ans se sont écoulés, Czapski étant décédé en 1993. Il était donc grand temps de poursuivre l'analyse de l'oeuvre magistrale de ce peintre étonnant, internationalement connu pour son courage politique qui a, en ces temps de désastre, quelque peu oblitéré l'oeuvre picturale. Introduction et postface tentent ainsi d'ouvrir cette peinture à de nouveaux questionnements d'ordre plastique, mais aussi philosophique et psychanalytique. Le livre a tout de l'essai. L'écriture en est belle et consonne avec les planches en couleur et les dessins offerts au bonheur de l'oeil. La lecture de l'art est entendue ici comme une éthique du regard contemplateur, toujours en mouvement.

01/2019

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Sciences politiques

L'invention du revenu de base. La fabrique d'une utopie démocratique

Tantôt décrié, tantôt encensé, le revenu de base apparaît comme l'une des principales utopies d'un XXIe siècle où la fin de la croissance économique, les mutations du travail et les transformations de la société nous obligent à réviser nos logiciels de pensée. Loin de n'être qu'un phénomène de mode, le revenu de base s'inscrit dans une tradition historique ancienne qui prend sa source dans la Révolution française. Une ligne de force est ainsi repérable sur deux siècles, qui alterne lueurs et éclipses, pour proposer des solutions aux défis de nos sociétés, successivement : la question agraire, la révolution industrielle et la société postindustrielle. Timothée Duverger suit ainsi la piste du droit au revenu et se concentre en particulier sur les trois grandes démocraties libérales, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Il croise tour à tour le radicalisme britannique, le socialisme utopique au XIXe siècle, les propositions de crédit social puis de dividende social dans l'entre-deux-guerres en Grande-Bretagne, le débat sur l'impôt négatif dans les Etats-Unis des années 1970, l'essor d'un mouvement européen autour de l'allocation universelle dans les années 1980, l'émergence contemporaine du débat en France, avant de terminer ce voyage par un tour du monde des expérimentations. A l'issue de cette exploration, une conclusion s'impose : le revenu de base, quels que soient sa forme, le moment ou le lieu où il est conçu, interroge toujours nos sociétés démocratiques et l'autonomie de l'individu dans une reconfiguration permanente des rapports entre l'économie et la société. Le revenu de base se présente bien comme l'une des utopies à expérimenter pour ouvrir une brèche vers le nouveau monde qui tarde à naître.

11/2018

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Littérature française

Histoire des gens dans les montagnes du Centre. Des âges perdus aux temps modernes

Henri Pourrat osait dire que trop souvent l'Histoire est pareille à cette "Femme jaune" qui revient, dans le château de Villeneuve, "pour faire frissonner les vivants en les touchant de ses mains sèches" . "Et l'on voudrait pourtant savoir ce que les humains ont fait sur terre... Sans même que nous l'ayons toujours bien formulé, ne serait-ce pas cela, le centre de nos pensées : à quoi va cette peine des hommes, cette suite d'événements, cette figure donnée au monde ? Si l'on évoquait donc une autre histoire ? Conjecturant, sans doute, mais surtout suggérant ; plus particulière, plus totale. Celle de ceux dont on a peu parlé : de ceux qui sont pareils à l'herbe, l'herbe verte, humble et petite, et plus forte que tout parce qu'elle a en elle l'espérance... Ainsi de la vie. Malgré massacres et saccages, peu à peu, elle a apporté le blé et la maison, la vigne aux terrasses et son vin et la danse ; et les arts, et les sciences, et les pouvoirs de l'homme. Il y a une montée dans la Création... C'est donc qu'il y a un espoir dans la vie". Voici donc, faite de trouvailles inédites et de poésie légendaire, de scènes vives et de larges vues, l'Histoire des gens dans les montagnes du Centre. Histoire d'Auvergne ? Mais comme d'un pays fort en nature, qui eut tout naturellement la suprématie aux premiers âges et qui, peut-être plus qu'un autre, a fait la France. Au vrai, histoire de France, à la fois épique et familière, proche des choses et haute en couleur, en lueurs. Non plus l'aventure d'un garçon - comme dans Gaspard des montagnes -, mais celle de tout un peuple : un grand conte, étonnamment neuf, de démarche sûre et dont le geste est d'immense portée.

06/2017

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Critique littéraire

Zola. Tome 2, L'homme de Germinal (1871-1893)

Ce second tome de la biographie d'Emile Zola couvre la période au cours de laquelle l'auteur de L'Assommoir a publié les vingt volumes des Rougon-Macquart : 1871-1893. On y voit d'abord Zola aux prises avec le régime conservateur de l'" Ordre moral " : c'est l'époque de La Curée, du Ventre de Paris, de La Faute de l'abbé Mouret et des campagnes de presse. La seconde partie du volume, " L'Odeur du peuple ", l'accompagne dans ses deux triomphes consécutifs : L'Assommoir et Nana. Le voici désormais en marche vers la fortune et vers la notoriété qui égalera celle de Balzac et de Flaubert, tandis que la critique bien-pensante le couvre d'insultes. Le mouvement s'amplifie au cours des troisième et quatrième époques " Son Excellence Emile Zola ", avec Pot-Bouille et Au Bonheur des Dames, " La Mine et la Terre ", avec Germinal et La Terre, indépassables témoignages sur les rudes travailleurs du XIXe siècle. Les adversaires s'acharnent. Mais Zola ne cesse d'impressionner le public par l'étendue de ses enquêtes sociales et la démesure de son imaginaire ; et sa frappe de polémiste inquiète plus d'une fois les pouvoirs. La cinquième et dernière partie, " Les Démons de midi ", le montre se jetant dans une aventure personnelle qui fournira aux Rougon-Macquart, avec Le Docteur Pascal, leur conclusion, pathétique et sereine, après les lueurs de sang de La Bête humaine et de La Débâcle. Ce livre monumental, illustré de 140 documents iconographiques, perce les secrets d'un personnage d'exception et brasse un trésor de péripéties, de figures, d'anecdotes, de tableaux et d'événements où se réfléchit toute l'histoire de la France à la " Belle Epoque ".

10/2001

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Fantasy

Liera, la Reine des Cieux Tome 1 : La Voie Interstellaire

Au coeur d'un monde enchanteur, bien au-delà des frontières familières de la réalité, se déploie un royaume mystérieux, où les lueurs scintillantes de la magie et la fulgurances des pouvoirs éveillés créent un ballet envoûtant. C'est dans cet univers énigmatique que l'histoire prodigieuse de Liera, une âme qui s'est réincarnée en une orpheline de dix-huit ans, s'épanouit avec une force singulière. Les voiles se lèvent sur l'université des éveillés, une institution mythique aux contours légendaires. C'est au sein de cet établissement empreint de mysticisme que les talents magiques de Liera s'épanouiront sous la bienveillance des maîtres érudits. Dans cette épopée magistrale, sa détermination, telle une flamme étincelante, sera éprouvée et mise à l'épreuve. Cependant, avant de s'aventurer sur les pavés sacrés de ce lieu sacré, Liera devra se parer de courage et de sagesse pour surmonter les épreuves qui l'attendent, entamant un voyage initiatique qui dévoilera la profondeur insoupçonnée de ses capacités et de son héritage enfoui. Les lignes de ce livre captivant offrent une immersion totale dans un monde empli de mystères, où la magie côtoie la réalité et où les affrontements épiques scintillent comme des joyaux rares. Dans cette quête palpitante, chaque coup de pied et chaque coup de poing, dignes des plus grands maîtres de l'art martial, éclaboussent les pages de ce récit ensorcelant. Soyez prévenus, le périple de Liera est une valse exaltante, une symphonie vibrante de péripéties et de rencontres inoubliables. A travers ce voyage initiatique, Liera s'ouvrira aux révélations stupéfiantes qui éclaireront le dédale sinueux de son destin. Les secrets et les mystères de cet univers mystique s'entrelacent pour révéler la toile époustouflante de cette destinée unique.

11/2023

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Littérature française

Les enfants de Boches. Tome X, Cycle littéraire "Les BONNABEL"

Les Bonnabel est le titre d'un cycle littéraire composé d'une suite de douze ouvrages. L'odyssée débute pendant la Grande Guerre pour s'achever un siècle plus tard. L'ensemble du récit décrit la vie d'une famille huguenote originaire de la Drôme ; ses membres sont cruellement éprouvés par les conséquences guerrières, et la folie meurtrière des hommes. A partir d'archives nationales, la collection Les Bonnabel évoque avec réalisme des évènements, et des grandes figures historiques du pays, conférant à la totalité de l'oeuvre une cohérence et une véracité d'une parfaite justesse sur la dimension militaire, politique, religieuse et de science humaine et sociale. Les épisodes de la dodécalogie Les Bonnabel se composent comme suit : Tome I : Les veuves blanches. Tome II : Les sacrifiés de l'Argonne. Tome III : Les oubliés de Monastir. Tome IV : Les galopins sanglants. Tome V : Les fanatiques de l'Oustacha. Tome VI : Les enfants de Mussolini. Tome VII : Les enragés de la défaite. Tome VIII : Les triangles roses. Tome IX : Les oubliés du Vercors. Tome X : Les enfants de Boches. Tome XI : Les amants de Bouillante. Tome XII : Les justiciers. Note préliminaire de l'auteur : La paix fait son retour en Europe, mais cette Europe ne ressemble en rien à celle d'avant-guerre. Toujours soumise aux restrictions matérielles d'une occupation qui l'a engloutie en quasi-totalité, elle a été déstructurée, redécoupée. Elle est à présent déchirée entre deux tuteurs qui n'attendent que l'occasion pour en découdre. Les deux puissances coloniales (Angleterre et France) gèrent comme elles le peuvent l'absolue nécessité de rendre leur indépendance à leurs anciennes colonies. Chacun selon son tempérament, Dieudonnée et Slobodan Bonnabel ont su sauver l'héritage inégalable des Bonnabel, laissant à d'autres le temps et les aléas de la vengeance.

04/2024

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Littérature française

La comédie humaine. Maître Cornélius

" En 1479, le jour de la Toussaint, au moment où cette histoire commença, les vêpres finissaient à la cathédrale de Tours. L'archevêque Hélie de Bourdeilles se levait de son siége pour donner lui-même la bénédiction aux fidèles. Le sermon avait duré longtemps, la nuit était venue pendant l'office, et l'obscurité la plus profonde régnait dans certaines parties de cette belle église dont les deux tours n'étaient pas encore achevées. Cependant bon nombre de cierges brûlaient en l'honneur des saints sur les porte-cires triangulaires destinés à recevoir ces pieuses offrandes dont le mérite ou la signification n'ont jamais été suffisamment expliqués. Les luminaires de chaque autel et tous les candélabres du choeur étaient allumés. Inégalement semées à travers la forêt de piliers et d'arcades qui soutient les trois nefs de la cathédrale, ces masses de lumière éclairaient à peine l'immense vaisseau, car en projetant les fortes ombres des colonnes à travers les galeries de l'édifice, elles y produisaient mille fantaisies que rehaussaient encore les ténèbres dans lesquelles étaient ensevelis les cintres, les voussures et les chapelles latérales, déjà si sombres en plein jour. La foule offrait des effets non moins pittoresques. Certaines figures se dessinaient si vaguement dans le clair-obscur, qu'on pouvait les prendre pour des fantômes ; tandis que plusieurs autres, frappées par des lueurs éparses, attiraient l'attention comme les têtes principales d'un tableau. Les statues semblaient animées, et les hommes paraissaient pétrifiés. Cà et là, des yeux brillaient dans le creux des piliers, la pierre jetait des regards, les marbres parlaient, les voûtes répétaient des soupirs, l'édifice entier était doué de vie. L'existence des peuples n'a pas de scènes plus solennelles ni de moments plus majestueux... ".

02/2023

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Sports

Pierre Dospital : vie d'un pilier basque

Parce qu'il appartient à la race ou à la confrérie un peu secrète des piliers basques et qu'il fut, au début des années 1980, un des meilleurs piliers du monde, la carrière sportive de Pierre Dospital valait bien un livre. Lorsque, sous le pilier, il y a un Basque (un Basque considérable), lorsque, sous le Basque, il y a un homme (un monument d'humanité), c'est toute la vie qu'il faut raconter. Après avoir raccroché les crampons, le travailleur manuel, le pilier Pierre Dospital a eu des fréquentations qui attestent qu'il est un homme d'exception, un homme d'esprit. II fut l'ami d'Antoine Blondin et de Jean Castel, il est l'ami de Carlos, de Pierre Richard, de Pierre Barouh. Ces gens-là, il les a reçus pour la plupart dans son village, de même qu'Ilda Guevara, la fille du Che. Pour partir à la recherche d'un tel personnage, il faut faire un peu d'ethnologie, voir toutes sortes de gens (des instituteurs, un curé, un adjudant de gendarmerie, un cardinal, un quartier-maître, un médecin, un boulanger, un charcutier, des internationaux, un tueur des abattoirs, un milliardaire argentin, etc.), il faut faire parler les individus et les événements. C'est ainsi qu'avec Doxpi, colosse au grand cœur, les héros de cette histoire, ce sont des hommes divers, mais c'est aussi Espelette, une perle de village basque - un véritable enchantement, certains dimanches matin de fête, quand un air d'accordéon escorte, sous les platanes, l'odeur du pain frais et des croissants chauds.

05/2004

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Littérature française

La nuit de San Remo

Janvier 1967, Festival de San Remo. Ce pourrait être une simple idylle entre Dalida, déjà une star, et ce ténébreux à la voix troublante quand il chante « Ciao, amore, ciao ». Sauf qu’on trouve Luigi Tenco mort d'une balle dans la tête, dans sa chambre de l'Hôtel Savoy. Un suicide d'après les enquê-teurs. Mais on n'a jamais retrouvé trace du projectile. Pour-quoi avoir ramené la dépouille de Tenco de la morgue au Savoy où les policiers l'avaient redéposé dans sa chambre et dans son propre sang "comme ils l'avaient trouvé », sur le dos, au pied de son lit ? Dalida a-t-elle assisté à la scène macabre ? Etaient-ils vraiment amants ? Ou les acteurs con-sentants d'une « picture story » orchestrée par la presse ? Pourquoi Dalida quitte-t-elle San Remo dans la nuit, au terme d'un interrogatoire sommaire ? Que craignait-elle ? Comment expliquer son absence aux obsèques de Tenco dont elle avait porté le deuil en France? Et que faisait sur les lieux son ancien mari et impresario, Lucien Morisse qui se suicidera trois ans plus tard, à Paris, avec un Walther PPK, une arme identique à celle de Tenco ? Fallait-il y voir un signe ?Des années plus tard, le narrateur interroge les lieux et les rares témoins de cette tragédie qui le renvoie à l'Italie puritaine des années soixante. Mais surtout à ses propres fan-tômes ? « Qu’est-ce que la gloire ? Sinon l’autre face de la persécution ? »Un roman-vrai. Des destins qui s'entrecroisent. Et Dalida, à contre-jour de sa légende.

02/2012

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Policiers

La vie de nos morts

La vie de nos morts est un recueil de six nouvelles écrites entre 1990 et 2008.Les trois premiers récits nous plongent dans la Barcelone des années 1940 et la terreur de la guerre civile espagnole. Prisons glauques, tortures quasi systématiques, assassinats en série, dénonciations, chasse aux « rouges »… Nati, Eva et Ana sont trois femmes prises dans la tourmente de l’Histoire, qui tentent désespérément de ne pas perdre l’amour et de sauver leur peau. Trois nouvelles, trois femmes, trois destins. La fragilité et la force réunies sous la plume mélancolique et rageuse du Catalan.Les trois nouvelles suivantes ramènent le lecteur aux années 2000. La douce mademoiselle Cobos est une sombre histoire de tueur obnubilé, de femmes bafouées qui meurent à petit feu derrière les persiennes du Barrio Chino. La colère du père éternel et Le cœur de la mère éternelle sont deux histoires qui se répondent. On y croise l’inspecteur Ricardo Méndez, héros récurrent de González Ledesma, confronté aux meurtres sordides d’enfants. Face à l’insoutenable et au chagrin des familles, le vieux policier se trouve plongé dans une position délicate : doit-il laisser faire la justice de son pays ou celle de la rue ?On retrouve dans La vie de nos morts ce regard touchant et désabusé que porte González Ledesma sur sa Barcelone : les vieux bistros se meurent, les prostituées ne sont plus que des fantômes, les ruelles sont toujours aussi étroites et nauséabondes et les plages deviennent les lieux de rencontres malsaines.Avec son talent habituel de conteur, Ledesma tisse des histoires simples et cruelles, comme autant de tragédies sous le soleil barcelonais.

09/2011