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Histoire internationale

Qui écrira notre histoire ? Les archives secrètes du ghetto de Varsovie

En octobre 1939, Emmanuel Ringelblum, historien de formation, avait entrepris de rassembler systématiquement les documents touchant le sort des Juifs de Pologne et consitua autour de lui un groupe de bénévoles pour qui l'injonction à sa souvenir (Zokhar) était une forme élémentaire de résistance et qui se donna pour nom de code "Oyneg Shabes" : "Joie du sabbat", en hébreu.Si Ringelblum et sa famille périrent en mars 1944, comme la majorité des quelque soixante membres de ce réseau — historiens, sociologues, économistes, éducateurs, écrivains, poètes, en sorte qu'aucun domaine de la vie ne soit ignoré —, le groupe réussit à travailler d'arrache-pied jusqu'au printemps 1943, pour écrire la chronique de la disparition de la communauté yiddish. Sentant l'imminence d'une fin proche, les archivistes réussirent à cacher des milliers de documents dans des bidons de lait ou des boîtes en fer-blanc avant de les enterrer.Servi par un talent de conteur qui n'est pas sans rappeler celui des Disparus, cet ouvrage est sans conteste un des livres les plus importants sur la Shoah à côté de ceux de Hilberg et de Friedländer. Car au-delà de l'histoire magistrale d'une famille, d'un historien et d'un groupe, au-delà d'un tableau de la culture yiddish et de son inscription dans la culture polonaise et russe de l'époque, c'est véritablement l'histoire de l'Holocauste vécue par ses victimes contemporaines qu'offre ce livre.

09/2011

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Littérature française

Contes de l'amour ordinaire

Ne pas aimer la routine suppose aussi accepter de connaître la solitude entre deux histoires... des creux de vie comme seules sont capables d'en créer les vagues. Cette solitude est un choix. Elle se nourrit de ce que la vie donne, et vit les plus fabuleux coups d'aventure et coups d'amour possibles. Infinies et profonde, la quête confronte chaque jour les êtres intéressés par l'éphémère et par l'éternel...Comme dans un conte de fées...C'est la fin de l'été. La Vendée, fin août, vous offre de belles vagues mousseuses, comme un excellent champagne. Quelques surfers du coin profitent des lames du large avant la grande marée d'équinoxe... Laurent est là depuis quelques semaines pour aider Mathieu, le propriétaire de la cabane de location de surfs, située sur cette grande plage peu connue du grand public. Entre deux séances de vagues, il s'occupe des quelques clients qui veulent louer ne combinaison...rentre et sort les planches...et surtout profite de la beauté du paysage, lui qui vit à Paris le reste de l'année !... Sybille connaît bien Sauveterre. C'est sa plage préférée... de belles images du souvenir de ses garçons quand ils etaient encore tout petits. Aujourd'hui, elle est seule et quand ses enfants - grands, à présent - ne sont pas là, elle s'éclipse volontiers en Vendée. Chaque saison lui plait, tout y est si différent !...

03/2009

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Science-fiction

Une fêlure au flanc du monde

L'instrument du magicien, c'est le monde entier. Le monde a sa propre musique, mais on peut en influencer la mélodie, et c'est là que la sensibilité est essentielle. N'importe qui peut recopier un carré magique en espérant que ça marche, mais pour réussir un sort, il faut être sensible aux nuances du monde qui nous entoure, et ce, avant, pendant et après l'exécution d'un rituel. Ainsi parle Malick, voyant et magicien auto-proclamé que des ennuis ont amené à se terrer à Saint-Nicaise, petite ville d'Abitibi où il a passé une partie de son adolescence. Il y trouve une ancienne flamme, un fantôme, une bande de cinéastes amateurs... et les échos d'une menace qu'il croyait avoir écartée à Montréal. Hubert, père divorcé comme tant d'autres, cherche un sens à sa vie. Il se joint à un groupe qui lui propose la vérité, rien de moins. Il y trouve un maître à penser qui le fascine et l'inquiète - on dit qu'il détient le secret d'un redoutable pouvoir. Ce groupe, Malick l'a affronté auparavant avec des résultats catastrophiques. Il devra faire mieux cette fois-ci, même si ses certitudes se fissurent, car l'orage approche et la magie n'est pas aussi fiable qu'il aimerait le croire. Pour lui comme pour Hubert, il devient de plus en plus difficile... d'effectuer les bons choix !

04/2009

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Littérature étrangère

Récit d'une époque étrange

Le dissident Léonide Borodine, né en 1938, condamné à six années de camp à régime sévère pour son activité au sein d'organisations clandestines, écrit après sa libération sa première oeuvre de fiction, Récit d'une époque étrange, publiée en 1978 seulement, en russe, mais à l'Ouest. Epoque étrange, voilà un bien étrange euphémisme pour désigner une époque qui vit la dislocation des familles, des êtres, presque toujours le démembrement des innocents. Mais "étrange" est le mot qui s'imposait pour un auteur qui donne à ses récits, très divers, la couleur du bizarre, quand ce n'est pas celle du mystique. Les cinq nouvelles qu'il nous propose ont pour point commun (sauf la dernière) un "moment" où la justice d'un homme aidé par le sort punit le vieux forfait d'un garde-chiourme nazi, celui d'un agent du K.G.B. , etc. Plus que le sujet, c'est l'esprit des récits qui compte : conception tolstoïenne du bien et du mal, mais aussi nimbe surnaturel qui ajoute au "suspense" très bien mené de chaque histoire, un "suspense" supérieur générateur de curiosité et d'une sorte d'angoisse, débouchant dans la dernière nouvelle sur une parabole : un jeune homme doué de lévitation, mais totalement incroyant, use de son don jusqu'à ce qu'une nuit il s'élève trop haut et perde le contact avec la terre, sur laquelle il se fracassera au petit matin.

04/1982

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Santé, diététique, beauté

Ma princesse. Témoignage d'amour d'une mère pour sa fille atteinte de leucodystrophie

Maèly est une petite fille de six ans, maintenant dans le coma. Elle est atteinte de leucodystrophie (syndrome de CACH). Cette maladie neurologique évolutive entraîne une défaillance du système nerveux central. Celui-ci, ne commandant plus les muscles, ils cessent progressivement de fonctionner. Ce que j'ai cependant voulu mettre en avant dans ce livre, c'est la joie de vivre de cette famille. Ils ne pleurent pas sur leur sort ! Quand je leur rends visite, il n'est pas rare que des amis, des voisins entrent, parfois même sans sonner et viennent simplement dire bonjour. Maély participe à cette vie. Bien que maintenant dans le coma, elle est rarement dans sa chambre ! Et quand elle est dans son lit, c'est sa petite sœur Mélyssa qui y grimpe pour regarder la télévision avec elle. Ils mènent une vie la plus " normale " possible : ils partent en vacances, sortent. Maëly, comme beaucoup de petites filles de son âge passe le mercredi après-midi chez sa grand-mère. J'ai aussi voulu témoigner de l'évolution de cette maladie qui rend évidemment difficile la vie de cette famille. La science avance. Mes droits d'auteur seront reversés à l'Association Maély et permettront aux familles d'acheter des fauteuils roulants et d'autres équipement: très coûteux. J'espère que, modestement, ce livre permettra de faire connaître cette maladie au grand public. Je regrette cependant que nos impôts financent davantage l'Armée que la Recherche...

07/2007

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Romans historiques

La porte aux oiseaux

Constantinople, 1599. Une délégation de marchands anglais s’apprête à remettre au sultan une extraordinaire horloge mécanique, présent de la reine Elizabeth. Parmi eux, Paul Pindar, secrétaire de l’ambassadeur, porte depuis deux ans le deuil de sa fiancée Celia Lamprey, perdue en mer. Un jour, il apprend la présence, derrière les murs interdits du harem, d’une jeune femme ressemblant en tous points à son amour perdu. Se pourrait-il que Celia soit encore en vie ? Au sérail, une impitoyable lutte pour le pouvoir oppose la mère du sultan et sa favorite. Le chef des eunuques noirs a été emprisonné. Celia, devenue Kaya, tente de survivre au milieu des intrigues, ne sachant à qui se fier dans cet univers clos dont la beauté et la sensualité dissimulent des pièges mortels. La situation devient encore plus dangereuse lorsqu’elle apprend que Paul se trouve lui aussi à Constantinople. Des siècles plus tard, Elizabeth Staveley, qui fait des recherches pour sa thèse de doctorat, découvre dans une bibliothèque d’Oxford un fragment de manuscrit concernant Celia. Tout de suite, elle se passionne pour le sort de cette jeune captive anglaise, comme si un lien mystérieux les unissait. Sa quête la mènera jusqu’à Istanbul, vers les labyrinthes secrets du harem de Topkapi où une histoire tombée dans l’oubli depuis quatre cents ans attend d’être enfin racontée.Traduit de l’anglais par Annick Perrot-Cornu

02/2011

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Pléiades

Oeuvres. Tome 1

Andersen fut le premier surpris du succès de ses contes. Il se croyait avant tout poète, auteur dramatique, biographe de lui-même, romancier et « reporter ». S'il n'y a pas lieu de tirer sa poésie et son théâtre de l'oubli où ils ont sombré, le reste de son ouvre mérite un autre sort. Mais révèle-t-elle un autre Andersen ? Entre les contes et, d'autre part, l'autobiographie, les récits de voyage et les romans, thèmes et situations circulent. Un même principe partout : la ferveur, une même loi : dire et se dire. Andersen est une voix qui nous parle et expose (une histoire qui voulait être contée » (S. Lagerlöf). Pour lui, la vie (notamment la sienne, celle d'un ramoneur qui n'a pas eu de bergère mais qui croit en son étoile) est un eventyr, un conte. C'est fort de cette certitude qu'il décide (dans sa vingt-huitième année !) de raconter sa propre histoire, qu'il voit comme un destin. C'est sans souci de délivrer un message esthétique ou moral qu'il écrit des romans imprégnés de romantisme ou qu'il compose, le guide Baedeker à la main et l'oil aux aguets, les récits de voyage dans lesquels il croque sur le vif les spectacles curieux de l'Europe. Plutôt que les ouvres d'un autre Andersen, les textes présentés ici sont les continuations du Conte par d'autres moyens.

05/2005

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Histoire de France

La république xénophobe. 1917-1939, de la machine d'Etat au " crime de bureau " : les révélations des archives

Archives confidentielles des Affaires étrangères, des Finances, du Travail, dossiers secrets des préfectures à Paris comme en province, et surtout Grand Fichier de l'Intérieur, longtemps considéré disparu, enfin revenu de Moscou : c'est toute la part d'ombre de la IIIe République que dévoile, à l'aide de documents inédits, cette investigation sans précédent. De 1917 à 1939, au nom de l'héritage révolutionnaire et jacobin, la France républicaine a fiché, sélectionné, surveillé, interné, purgé et déporté les étrangers. Contre eux, elle a bâti un appareil systématique d'exploitation légale et économique. Contre eux, elle a recouru à la carte d'identité, à l'encadrement de l'emploi, aux camps de concentration et aux wagons de rapatriement. Contre eux, par delà les discours humanitaires, elle a aiguisé son idéologie nationaliste. Quel fut le sort exact des Italiens, des Polonais pressés par la misère, des Espagnols chassés par la Guerre civile, des Juifs allemands fuyant Hitler ? Pourquoi, droite ou gauche, Chambre bleu horizon ou Front populaire, une politique toujours plus répressive et utilitariste s'imposa-t-elle ? Que voulaient dire Edouard Daladier ou Marx Dormoy par leur commune défense de la " race française " ? Comment le Grand Fichier, organisé par le jeune René Bousquet, servit-il l'occupant nazi ? En quoi xénophobie d'Etat, régime policier, technocratie administrative et mentalité de délation préparèrent-ils Vichy ? Un livre qui, sans amalgame et sans concession, nous interroge sur hier et sur aujourd'hui.

09/2001

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Histoire internationale

Raspoutine et le crépuscule de la monarchie en Russie

L'"affaire Raspoutine" a joué un rôle déterminant dans la chute de la monarchie en Russie. Non seulement en accentuant l'antagonisme entre l'opinion publique et le pouvoir, mais surtout en creusant un abîme entre le trône et ses supports naturels dans le pays. Une sorte de paralysie des volontés en résulta au moment où se décidait le sort de l'Empire, ce qui précipita sa disparition. Quels ont été, sur le plan des faits véritables, les dons de guérisseur et de voyant qui furent à l'origine de l'influence de Raspoutine ? Comment a-t-il pu accaparer la confiance de la tsarine, princesse d'éducation anglaise ayant toujours conservé une très haute conception de la morale ? Quel a été son rôle politique exact auprès des souverains russes ? Jusqu'à quel point ces derniers suivaient-ils ses conseils ? Comment a-t-il profité de ses interventions ? A-t-il vraiment servi l'espionnage allemand ? Le recours à une documentation inexploitée ou partiellement utilisée jusque-là permet à l'auteur de répondre à ces questions et de renouveler presque entièrement l'appréciation du rôle joué par Raspoutine. A cette étude de la personnalité du "staretz" est joint un tableau de la décomposition progressive du régime qui s'appuie sur les travaux d'historiens soviétiques et d'historiens russes émigrés dont les oeuvres n'ont pas été traduites et qui donnent sur de nombreux points un éclairage nouveau aux événements.

06/1991

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Littérature française

Une enfance en morceaux

Depuis le divorce des parents, l'univers de Nat a volé en éclats. Après le départ du père, il y a eu la saisie qui leur a tout pris, le déménagement en banlieue dans la modeste boutique de couture, l'attente des clientes trop rares. Même la belle entente avec le petit frère s'est effritée. Mais le plus lourd à porter, c'est de penser que sans sa naissance rien de tout cela ne serait arrivé. Josie n'aurait pas gâché sa vie. Aussi, quand Bob Wiesman entre dans leur existence un jour de printemps 1961, l'espoir renaît. Comme sa mère, Nat se prend à imaginer que les doigts de fée de Simone, capables de confectionner des robes de rêve dans de simples chutes de tissu, pourraient tout réparer. Ecrivain de l'émotion, Alain Le Blanc, à travers trois générations de femmes, restitue ici avec une force peu commune l'explosion des valeurs familiales et sociales de l'après-guerre dans un monde en mutation, l'avènement des trusts et la ruine du petit commerce, le divorce vécu comme une tare, la femme partagée entre la soumission à son sort et sa lutte pour son indépendance. Du sacrifice de Simone, la grand-mère, à la quête éperdue de Josie, au déchirement de Nat et aux regrets d'Arnaud, ce n'est qu'une chaîne de douleurs et d'amours contrariées, la poursuite d'un improbable bonheur.

04/2005

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Cinéma

Le cinéma comment ça va . Lettre à Fassbinder suivie de onze autres

Pendant un an Alain Bergala a écrit dans les Cahiers du cinéma tous les mois une lettre, singulière autant qu'universelle, à une personne, réelle et imaginaire à la fois. La forme lettre induit un échange plus personnel avec le lecteur, et permet aussi d'affirmer des opinions n'engageant que celui qui écrit et de colorer discrètement ses idées d'affects plus personnels. Parmi les destinataires, on peut citer " Arnaud D. qui sort son film dans une seule salle ", " François F. qui arrive à la tête du ministère de l'éducation ", " Francis B. qui continue de résister à Sarajevo ", " Nicolas P. documentariste qui a connu le meilleur et le pire ". La ressortie des films de Fassbinder en 2005, et le rôle phare de ses films pour comprendre où on en est aujourd'hui avec la création cinématographique en a fait le destinataire idéal de la lettre inédite qui ouvre ce livre. " Ecrire ces lettres a été évidemment l'occasion pour moi de faire le point sur le cinéma actuel, sur la situation qui est faite aujourd'hui à ceux qui le font ou qui rêvent d'en faire, d'accompagner ceux qui ont le goût d'en transmettre l'amour et la culture, et d'approcher toutes ces questions fraternellement, sans froide extériorité mais avec le sentiment chaleureux d'être dans la même barque, voguant sur les mêmes flots tourmentés, que ceux à qui ces lettres étaient adressées. " Alain Bergala

05/2005

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Livres 3 ans et +

La femme à barbapapa

Voici la troupe Zoorgalo avec Paulo, l'avaleur de sucre d'orge, Sidonie, la dresseuse de saucisse, Michel et Michelle les lanceurs de fourchettes, Jojo le cracheur de cacao et bien sûr Rosa, femme à barbe et à Barbapapa. Mademoiselle Zita a vu dans ses cartes quatre clés qui vont décider du sort de Rosa qui va croiser sur sa route Barbe bleue le garagiste, l'amour, la lassitude et enfin le bonheur. Les magnifiques linogravures de Renaud Perrin nous entraînent dans ce paysage mystérieux du monde forrain, aucune attraction ne fait ici défaut, il suffit de se promener dans les tableaux. Le tour de force est encore dans ce texte volontairement "classique" et plein de candeur qui interroge page à page sur l'itinérance, l'éphémère, l'étrange et l'ailleurs quand ils sont bousculés par l'installation, le durable, la routine et l'arrêt. On peut lire dans cet album la vie dans ses contradictions, mais aussi la vie quand il s'agit de passage et de transmission, la vie quand elle se répète à l'image de cette petite fille à barbichette venue d'on ne sait où qui sera pour la femme à Barbapapa une réplique parfaite. Un magnifique tour de manège avec d'heureux hasards et de la bonne aventure. à retenir. Une ligne de vie qui se lit comme un livre. Une fête foraine et le livre comme un manège.

03/2014

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Musique, danse

L'âme seule

" Ce que j'apprends de Daniel Cordier, c'est qu'un homme libre trouve naturel que tout le monde le soit. La preuve, il est venu me chercher. Jamais je ne retournerai à l'orphelinat. Sur les Champs-Elysées, parfois, je repère deux garçons en cavale, je les identifie à leurs épaules rentrées, à leurs yeux vifs et sournois guettant la tuile, la merde. Alors, je change de trottoir. Toujours ils resteront ce qu'ils sont, à chercher les coups et les caresses, sans rien au fond des yeux. Moi aussi, je resterai comme ça, mais ce sera mon secret. " Matricule 764, Citoyen, Bâtard, l'Ame seule, Petit Frère, tous ces noms ont été ceux d'Hervé Vilard : tel est le sort d'un enfant livré à l'Assistance publique. De placement en placement, il traverse trois France ; celle des paysans, celle des prêtres et celle des résistants. Sa place, bien sûr, il ne la trouve nulle part. Adolescent en cavale, il s'échappe du Berry pour le Pigalle des années soixante, il passe des travaux des champs aux vernissages de Klein, des centres de redressement à l'obscurité des Cinéacs, du Dépôt à un appartement pourri de chic, des bras de Fleur de Pâques aux déjeuners avec Malraux... Un jour, pourtant, il lui faudra surmonter cette vie d'arrachements. Se battre, chanter, avec la peur d'aimer. Et c'est ainsi qu'Hervé Vilard est grand !

01/2006

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Poésie

Aux recensions

Un hommage aux recensions est un hommage à leur drame. Sort un cas particulier. Bertrand Marchal a édité la chronique des avis contemporains sur un " Prince des poètes ", dans Mallarmé, Mémoire de la critique (Presses de (Université de Paris-Sorbonne, 1998). On trouvera ici, presque à chaque fois, le poème qui répond aujourd'hui à l'ancienne critique contemporaine, intéressé au meilleur et au pire actuels des commentaires. La vie contemporaine est le lieu de la violence. Mais, engin de captation, la critique cultive un poème à son insu souvent. Je réplique maintenant à chaque réponse, poème pour poème - le XIXe siècle continuant. Sans remplacer ni protéger l'auteur en question (Mallarmé). Un poème peut être le notaire spécial d'une affaire d'héritage. Il est à chaque coup ici une réponse indépendante ; la consultation des commentaires premiers est facultative. La circonstance a lieu, et s'efface relativement. Il n'empêche que le poème dit ce qu'il a à dire parce qu'il considère le fameux on-dit. Il n'en dépend pas. La seule dépendance est à l'égard de la vérité dans le temps. Et je parie qu'il y a de la " poésie " dans la rumeur publique. Les recenseurs donnaient leur avis sur un contemporain. Ils sont des contemporains. L'ordre de la compilation est l'ordre du livre. En plus, il y a, au milieu, un " Purgatoire moderne ".

01/2002

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Non classé

De la Clef d'amour à l'Ovide De arte amandi. Genèse et fortune d’un recueil au XVIe siècle

Personne ou presque n'a jamais entendu parler de l'Ovide De arte amandi. C'est pourtant ce recueil, imprimé au XVIe siècle, qui a garanti la diffusion tout au long de la Renaissance de l'Ars amatoria en français. S'il atteste de la lecture du texte ovidien à cette époque, il témoigne aussi de sa relecture au fil d'une tradition qui remonte en réalité deux ou trois siècles auparavant : héritière des différentes versions déclinées au Moyen Age sous forme de traductions libres, l'imprimerie a ainsi sélectionné et adapté au contexte éditorial les arts d'aimer en français. dont celui attribué à Jacques d'Amiens et l'anonyme Clef d'amors. Situé entre Moyen Age et Renaissance. Le livre ici examiné a subi le sort d'autres ouvrages publiés en cette période de transition, objets perdus dans un no man's land disciplinaire. Il était donc souhaitable de mener une enquête sur cet ouvrage négligé et par certains aspects mystérieux. Si elle n'a pas résolu toutes ses énigmes, l'étude ici menée et le catalogue dont elle est assortie contribuent à mettre en lumière une tradition complexe jalonnée d'éditions avec fausses adresses, d'éditions sans indications typographiques, ou encore d'éditions "quasi-identiques", et la fortune exceptionnelle d'un recueil méconnu qui représente, en l'état actuel de nos connaissances, le premier ouvrage parisien publié avec une fausse adresse.

03/2020

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Sociologie

Le destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale

Aujourd’hui, sept enfants de cadre sur dix exercent un emploi d’encadrement. À l’inverse, sept enfants d’ouvrier sur dix occupent un emploi d’exécution. Entre le début des années 1980 et la fin des années 2000, la reproduction sociale n’a pas diminué, bien au contraire. Même si la société française s’est considérablement ouverte sur le long terme, le constat reste sans appel : les conditions de la naissance continuent à déterminer le destin des individus. Pour notre société, qui a fait de l’école la principale voie de mobilité sociale, le bilan est sévère. Très élitiste, l’école de la République se préoccupe du succès de quelques individus, surreprésentés parmi les groupes sociaux les plus favorisés, et ignore trop souvent le sort des « vaincus » de la compétition scolaire, promis à la relégation. Pour desserrer l’étau de la reproduction sociale, il faut en terminer avec le mythe d’une école méritocratique et rendre enfin l’école plus démocratique. À l’heure où les carrières s’allongent et où l’exigence de mobilité ne cesse d’être affirmée, il est impensable que le destin des individus soit figé si tôt. Il faut multiplier les occasions d’égalité, notamment en repensant la formation initiale et son articulation avec un dispositif universel de formation tout au long de la vie, garanti par l’État et les partenaires sociaux. Cette révolution culturelle est nécessaire pour lutter efficacement contre la transmission des inégalités.

03/2013

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Actualité et médias

Le Débat N° 183, janvier-février 2015

Henry Laurens, Le Débat, La nouvelle question d'Orient (entretien)Vers la société numérique : Pierre Bellanger, Les données personnelles : une question de souveraineté Alexis Abeille ; Geoffroy Daignes, En route pour une nouvelle aventure. Les MOOCS et la reconfiguration du savoir Denis Mollat, Quel avenir pour la librairie ?Autour de Le livre à l'heure numérique de Françoise Benhamou : Pierre Assouline, Une actualité volatile Alban Cerisier, L'édition au défi Françoise Benhamou, Une politique à réinventer Olivier Alexandre, Le cinéma français peut-il rester une exception ? Sociétés en mouvement : Jean-Paul Mialet, Vers un nouvel ordre sexuel ? Thibault Le Texier, Le management de soi Thierry Blin, Et si on liquidait l'homme ! Sur le bonheur transhumaniste qui nous menace Vincenzo Cicchelli ; Sylvie Octobre, Sur le cosmopolitisme esthétique chez les jeunes Jean de Maillard, Fractures délinquantes Les enfants du mariage homosexuel (suite) : Elisabeth Roudinesco, Puissance de la famille. Odipe, Antigone, Jean Valjean Dany-Robert Dufour, Sur l'état civil des enfants du mariage homosexuel Eric Garnier, Un enrichissement de la parentalité Olivier Vecho ; Benoît Schneider, Homoparentalité et développement de l'enfant. Réponse à Maurice Berger Maurice Berger, Réponse à Olivier Vecho et Benoît Schneider Marcel Gauchet, L'enfant imaginaire Autour de Persécutions et entraides dans la France occupée de Jacques Semelin : Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La complexité du cas français Robert O. Paxton, Comment Vichy aggrava le sort des juifs en FranceHenry Rousso, Une bonne question, de mauvaises réponses Jacques Semelin, Le paradoxe français.

02/2015

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Faits de société

Fresnes, histoires de fous

Ce livre est parti d'un constat : la prison est devenue un asile psychiatrique. Un prisonnier sur cinq souffrirait de troubles mentaux. Catherine Herszberg a donc choisi d'aller enquêter là où échouent ceux qui n'ont plus de place nulle part, ni à l'hôpital ni ailleurs. De décembre 2005 à avril 2006, elle a accompagné l'équipe psychiatrique de la prison de Fresnes. Introduite et guidée par Christiane de Beaurepaire, chef du service, elle a suivi les prisonniers, les malades, les soignants, les surveillants. Elle a circulé partout, écouté, regardé, interrogé les uns et les autres, et a rapporté de ce voyage des histoires. Des histoires de fous. Des fous que les prisons de France se refilent comme des " patates chaudes ". Des fous qui échouent de plus en plus souvent au mitard. Des fous qui, au fond de leur cellule, s'enfoncent chaque jour davantage dans la maladie mentale. Des fous trop fous pour les hôpitaux psychiatriques qui, faute de moyens, ne peuvent plus les accueillir. De ce séjour dans un recoin obscur de notre société, l'auteur revient avec des questions. Criminaliser la maladie mentale, c'est faire un prodigieux bond en arrière. Pourquoi cette régression ? Que penser d'une société qui enferme derrière des murs ses pauvres, ses marginaux, ses malades mentaux ? Si l'on juge de l'état d'une civilisation au sort qu'elle réserve à ses marges, alors la nôtre va mal.

10/2006

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Littérature française

Bibi

Qui est bibi ? Qui le force à être ? A devenir lui-même, c'est-à-dire à se pendre ? Qui pousse bibi à commettre cet acte insensé pour se retrouver à travers ceux qui l'ont poussé à être ? Bibi reste collé à sa naissance, au désespoir d'avoir pu être sans avoir jamais été vraiment. «Quand on me dit de parler, c'est-à-dire d'être, je sens bien à quel point Je me manque. Car personne n'a jamais été si peu bibi que moi-même, pense-t-il. Ce ne sont pas mes souvenirs, ce n'est pas moi qui parle. Qui me parle ? Qui vit autant que moi la double catastrophe de s'être vu tout en n'étant pas lui-même ?» Bibi attend, attend d'être soi. La naissance fut sa première maladie. Mais il n'est pas né à terme, car s'il est au terme de sa maladie, il sait qu'il ne peut plus faire partie des humains. «Je ne suis pas celui que tu crois être, pense bibi, je ne suis pas celui qui colle à la peau de la réalité. Je suis celui qui sort. On m'a sorti de moi-même tel un pendu. Comme un qui naît sans langue. La langue pendue, c'est comme l'histoire de moi, l'histoire de comment vont mes phrases. Comme un qui pend son être en voix, voilà pourquoi seulement j'écris, nous dit bibi.»

01/2002

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Littérature française

Andia

Deux familles, deux destins parallèles... Eléonore Toirant, cadette d'une famille d'aristocrates parisiens, grandit dans l'ombre d'un frère brillant, médecin, nobélisé, l'homme que les femmes adulent, alors qu'elle, l'enfant qu'on n'attendait pas, moins talentueuse, moins jolie, attend toujours l'amour et peine à trouver sa place. Loin de là, au Caire, les Saba, victimes d'une arnaque, ont perdu tous leurs biens et se sont réfugiés à Alep où ils élèvent leurs deux filles. Andia, l'aînée sauvée des flammes à la naissance, part étudier les beaux-arts dans la Ville Lumière, espérant déjouer la fatalité qui s'est abattue sur sa famille... La bataille de tous les possibles entre les aspirations de chacun et le diktat d'un destin tantôt clément, taquin et joueur, tantôt capricieux, buté et sombre, projette chacun devant son sort... Andia est le premier roman de Mathie Mattab, auteure iranienne, venue d'une famille de poètes, qui écrit depuis longtemps. Andia est une histoire d'amour inédite et bouleversante qui émeut et marque. Le lecteur est tenu en haleine à travers moult péripéties, face à divers personnages, entre Le Caire et Paris. Ecrit dans un langage poétique, imagé et savoureux, avec des mots réinventés (soeuraternelle, figitude, apaisance, plaisantine), élargissant la palette des nuances, Andia rejoint à un moment l'actualité et met l'accent sur la politique occidentale dans certaines parties de la planète...

08/2019

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Littérature française

Calypso

Dans l'Odyssée d'Homère, la nymphe Calypso disparaît du récit avec le départ d'Ulysse, qu'elle a échoué à retenir. C'est à cet instant précis que s'ouvre le roman d'Anne Luthaud : Calypso quitte sa maison, son village, sa vie – à quoi bon rester puisqu'Ulysse est parti ? Commence alors l'errance de celle qui refuse désormais les attaches, les lieux qui rassurent et enferment à la fois. Elle marche, se laisse envahir par les images, se souvient aussi de sa vie avec Ulysse. Les images de Calypso sont le contrepoint de celles de l'autre personnage central, Simon. Le jeune homme, lui, vit entouré d'écrans, à peine sort-il de sa chambre pour s'aventurer dans un Paris bien terne en comparaison des possibles démultipliés que lui offre son univers numérique. Il y rencontre des figures virtuelles, d'autres bien réelles, il suit, traque les gens, les mouvements de la vie. Les trajectoires de Calypso et de Simon finissent par se confondre, les images de l'une, bien réelles, se retrouvant dans les écrans de l'autre. Les deux figures se croisent alors, sans le savoir, au cours de leurs odyssées respectives. Jusqu'à s'effleurer en vrai, qui sait ? Anne Luthaud nous livre une belle fable sur notre monde enseveli sous les images, celles que l'on récolte, que l'on recherche, et celles que l'on subit aussi à chaque seconde.

01/2018

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Littérature française

Les mots sont des vêtements endormis

Parue en 1983, l'édition courante de Les mots sont des vêtements endormis comprenait 299 exemplaires, ce tirage fut épuisé en quelques semaines. Impossible depuis lors de se procurer ce texte, véritable cri tombé au fond de soi, enveloppé dans le silence, il touche à cette peur commune qui circule entre les êtres. A cette violence muette. La difficulté de s'ajuster au monde est le coeur battant du livre. Jamais Jean-Louis Giovannoni n'aura autant écrit depuis l'intérieur. Son texte porte en lui ce vêtement de mélancolie dont on ne peut se défaire, ce vêtement de mots, qui dans la tourmente et l'impossibilité du monde, vous colle à la peau. Lire Les mots sont des vêtement endormis, écrit par celui qui a su voir son visage, qui a su tenir face à son propre visage, lire ce livre c'est comprendre, malgré tout, que l'on ne pourra plus se débarrasser de soi. Comme l'écrivait Pierre Drachline dans le journal Le Monde lors de la parution du livre "On ne sort pas indemne d'une pareille lecture, où chaque sentence résonne comme une paire de claques". Nous republions ici le texte original de 1983, accompagné de 41 fragments inédits qui n'avaient pas été retenus à l'époque - faute de place. Une postface de l'auteur retrace le parcours de cet ouvrage qui occupe une place si particulière dans l'écriture de Jean-Louis Giovannoni, dont il fut un tournant.

06/2014

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Histoire de France

La Petite Cour. Services et serviteurs à la Cour de Versailles au XVIIIe siècle

Le château de Versailles est un monde à lui seul : à côté du roi et de sa famille, du personnel politique et de la Cour, il est une immense population dont on ne savait rien jusqu'à présent : les services. Des valets de chambre aux cuisiniers, des blanchisseuses aux jardiniers, ils sont plusieurs milliers. Comment fonctionnent le service de la Bouche ou les garde-robes ? Dans quels bâtiments sont-ils installés, où les serviteurs habitent-ils ? Comment et par qui le château est-il entretenu, chauffé, ravitaillé ? Qui a une " maison " et qui doit se contenter d'une domesticité réduite ? Comment se nourrir ? Cette masse de personnel subordonné forme une part aussi importante de la population curiale que les nobles. Avec une incroyable minutie, William R. Newton, comme pour le premier volume de son étude, " L'Espace du roi ", a examiné des centaines de cartons d'archives pour nous raconter cet envers de Versailles. Ce livre essentiel, étonnant, bâti selon un principe très original de présentation de nombreuses sources imprimées et pièces d'archives, constitue un apport fondamental à l'histoire de la vie de Cour et à l'histoire de l'architecture. Les chapitres conclusifs livrent une analyse sociologique - comment ce groupe fut affecté par les réformes de 1780 et 1787-1788, qui tentèrent de réduire les dépenses de la Cour -, ainsi qu'une réflexion sur les effets de ces réformes et le sort des membres de la " Petite Cour ".

11/2006

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Psychologie, psychanalyse

Le vrai "drame de l'enfant doué". La tragédie d'Alice Miller, l'effet des traumatismes de guerre dans la famille

Dans cet ouvrage contenant trois lettres que lui a adressées sa mère, Martin Miller éclaire un pan jusqu'ici totalement inconnu de l'auteur du Drame de l'enfant doué (Puf, "Quadrige"). Les travaux d'Alice Miller ont été primordiaux dans la vie de ses lecteurs - dont elle était d'ailleurs très proche - en allant chercher dans l'enfance l'explication du sentiment d'isolement d'adultes ayant réussi leur vie, apparemment contradictoire avec un parcours sans faute. Pourtant, la psychanalyste semble n'avoir jamais réussi à appliquer ses nombreux conseils à ses propres enfants : son fils Martin est placé en nourrice à la naissance, puis transporté de maison d'enfant en foyer ; le schéma se répète avec sa sœur, trisomique, rapidement placée dans un institut ; son mari, violent, ne sort de sa vie qu'après 27 années d'un mariage malheureux. De tout cela, elle a conscience et s'en excuse dans ses courriers à son fils. Martin Miller ne cherche pas ici à régler de comptes avec une mère avec qui les liens n'ont jamais été rompus, mais n'ont jamais réellement existé non plus. Devenu thérapeute à son tour, il a mené l'enquête dans le passé de sa mère qui avait, disait-elle, "effacé [sa] biographie". En ressort un livre passionnant, sur fond de passé douloureux mais totalement éclairant, sans pathos, jargon, ni voyeurisme. Quatre ans après sa mort, l'intrigante Alice Miller semble ici enfin s'allonger sur le divan.

03/2014

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Sociologie

Un chercheur dans tous ses états

Toute recherche est une aventure, c'est ainsi que Daniel Friedmann, chercheur en sociologie au CNRS, met en perspective l'itinéraire de recherches entamées dans les années 1978 qui s'achèvera en 1994. A la manière d'un Woody Allen, l'auteur fait ressortir le burlesque des situations et montre de façon paradoxale comment l'objet de la recherche, les découvertes et les acteurs forment à la fin un tout dont le chercheur ne sort jamais indemne. Il rencontre Carl Rogers et la constellation parapsychanalytique, participe à des marathons de bioénergie, écoute l'odyssée désopilante d'" Anna la perdue " dans les communautés utopiques d'alors, en même temps que lui-même fréquente assidûment son psychanalyste... Il s'interroge entre Esalen Institute et l'auto-anéantissement symbolique d'Althusser tuant sa femme pour être renvoyé du PCF, sur l'effet des psychothérapies de masse dans les changements individuels. A la fin, il s'engage dans une recherche magistrale sur le monde des Falachas et leur installation en Israël qui donnera Les Enfants de la Reine de Saba : Les juifs d'Ethiopie, histoire, exode, intégration. L'aventure de Daniel Friedmann est celle de la première génération de chercheurs psycho-Rock'n roll qui a laissé la personne faire irruption dans le champ de la science et a su s'arranger de cette autodérision soixante-huitarde qui, un temps, a rendu les sciences humaines vraiment humaines.

09/1999

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Critique littéraire

L'explication de textes latins

Cet ouvrage est conçu pour les candidats aux concours qui comportent une EPREUVE D'EXPLICATION DE TEXTES LATINS, qu'elle soit obligatoire, tirée au sort ou optionnelle, préparée ou " improvisée ". Naturellement, c'est en priorité l'épreuve sans programme ou hors programme qui est ici visée ; mais les candidats aux concours comportant une épreuve sur programme y trouveront néanmoins d'utiles conseils et indications. - L'ouvrage, dans la Première Partie, propose aux candidats une série d'outils aussi " performants " que possible : orientations bibliographiques, conseils de méthode, définition des règles de l'explication de textes latins spécifiques à chacun des concours. Les conseils qui y sont donnés se fondent, non seulement sur le contenir des textes officiels et sur l'examen des rapports de jury, mais aussi sur des enquêtes menées auprès de membres du jury de ces concours, d'enseignants préparant à ces concours et de candidats aux dits concours, ainsi que sur une expérience personnelle de certains d'entre eux. - Dans la Deuxième Partie, sont proposés des exemples d'explications de textes, tirées des auteurs qui " sortent " le plus souvent dans la plupart des concours. Il n'était évidemment pas question de couvrir la totalité ni des auteurs, ni des oeuvres " possibles " ; mais nous avons proposé un échantillonnage varié de tous les genres littéraires, afin d'" armer " le candidat pour les différents types de textes qu'il pourrait rencontrer. En un mot, nous avons cherché à fournir un instrument pratique et concret.

05/1998

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Littérature française

Buffon

"Pur ornement de nos bibliothèques, Buffon n'en sort que de loin en loin, juste le temps de nous remettre sous les yeux le pangolin ou la pie-grièche de ces gravures sur acier du début du siècle dernier, qui gardent dans leur grisaille la couleur des jours d'ennui de notre enfance. Derrière ce Buffon des vieilles images ou des "morceaux choisis", il en est un autre dont Lamarck, Cuvier et Darwin répondent. Mais on n'y va pas voir ; on s'en remet à eux. De telles cautions dispensent de sonder une renommée. On n'éprouve pas davantage le besoin de vérifier le bien-fondé de celle de Buffon écrivain, en qui Chateaubriand, Hugo et Balzac, parmi d'autres, voient un maître du style qu'on doit admirer, sinon imiter. II se peut que cette dualité du personnage ou plutôt son ambiguïté, car, en lui, le savant et l'homme de lettres se confondent, l'ait rendu moins accessible que s'il ne représentait qu'une de ces deux activités de l'esprit. Pourtant, dans cette démarche intellectuelle qui allie la sensibilité, l'amour du beau et la connaissance, c'est tout le XVIII ? siècle qui se définit. Buffon est le personnage le plus momifié de l'histoire de la science et de la littérature française ; honoré, presque sacré, mais hermétiquement enfermé dans sa gloire, il tient pour nous, tout entier, dans son nom. J'ai voulu lui rendre sa présence". Pierre Gascar.

10/1983

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Littérature française

Séducteur en détresse avec photo

Amel Solal, le narrateur, est un jeune employé menant sa terne existence dans une ville pluvieuse au bord d'un fleuve. Mais soudain son sort bascule sans explication. Il est convoqué au commissariat, et l'inspecteur Amaline lui confie la plus singulière des missions. En trente jours, il s'agit de faire la conquête d'une certaine Ida Gone, l'épouse d'un riche négociant en animaux. Solal essaie de se dérober, mais l'ordre est sans appel : il a le choix entre séduire ou mourir. Le jeune homme s'abandonne alors aux méandres obscurs d'une machination policière dont il est, sans savoir pourquoi, l'enjeu sordide. Il suit Ida. Il traque Ida. Il se fait admettre dans l'intimité de sa maison-ménagerie où règnent ses belles domestiques hindoues. Il se promène avec Ida et lui écrit chaque jour. Il rencontre le mari d'Ida. Il revoit aussi l'inspecteur Amaline qui le tient incessamment à l'oeil. Va-t-il enfin posséder Ida la superbe ? Il a peur, il est seul dans la ville hivernale, il va et vient, simultanément saisi par le désespoir, la convoitise érotique et le goût d'un mystère dont il pressent l'horreur finale. Car l'aventure tourne au tragique. L'inspecteur Amaline ne maniait-il pas toutes les cartes de ce jeu de dupes ? Et qui sera le profiteur impuni d'un crime soigneusement prémédité ?

01/1982

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Littérature française

Le passé défini. Tome 2, journal 1953

«Couvert depuis trente ans d'éloges confidentiels et de sarcasmes publics», Jean Cocteau trouve refuge dans le calme du Cap-Ferrat. Il se mêle un peu à la vie niçoise, fréquente Picasso à Vallauris, où il s'étonne des «incroyables trônes où le sort le hausse toujours» (mais c'est l'époque de la rupture avec Françoise Gilot), préside le Festival de Cannes où triomphe Le salaire de la peur, voit Matisse malade... Il fait quelques grands voyages : une tournée de conférences en Italie, un séjour à Munich où l'on crée son ballet La Dame à la licorne, deux visites en Espagne qui lui laissent les plus vives impressions et où il aura été un voyageur inspiré - ainsi que le note Gregorio Maranon. «L'important, c'est d'être flamenco...» Les nouvelles du monde retentissent en lui. Il s'émerveille, en homme de théâtre, du couronnement de la reine d'Angleterre ; il souffre avec la Hollande inondée, avec les îles grecques dévastées par un séisme, avec la France paralysée par les grèves et par l'incurie politique, avec les Rosenberg que l'on exécute. C'est l'année de sa vie intérieure qui voit naître les poèmes de Clair-obscur (désormais la lecture de ce recueil est inséparable de l'éclairage que l'auteur en donne en son journal), ainsi que plusieurs peintures et tapisseries : «Plus l'époque est moche et plus il importe de la contredire avec des ouvres de luxe.»

11/1985

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Littérature française

L'éponge

Tout enfant, François s'est senti singulièrement incertain de lui-même, perméable aux autres, habité par eux au point de s'y dissoudre, maladroit à se glisser dans sa propre peau, à occuper son propre espace, à créer son propre rôle. La vocation de François est née : il sera comédien. S'il est un "autre" par qui il est légitime de se laisser investir, c'est bien le Personnage. N'importe lequel, né de Sophocle ou de Barillet et Grédy. François, à sa confusion, ne fait plus la différence dès qu'il s'agit de s'y creuser un refuge. Cette impuissance à s'identifier à lui-même va faire de lui un grand acteur. Hélas, il est né cinquante ans trop tard : le théâtre a changé de nature. Brecht et les autres ordonnent au comédien de prendre ses distances avec la fiction. François va tenter, lui aussi, de rompre avec la rampe et le rideau rouge. C'est le moment choisi par le sort pour lui infliger une dramatique leçon. L'éponge est une fable sur le spectacle (image de l'ordre et de l'innocence) et sur la vie (image du chaos et de l'insensé). C'est la vie qui résonne de fureur et de bruit, c'est elle qui est dite par un acteur ivre, mais c'est elle qui triomphe toujours de l'ordre et de l'innocence.

01/1981