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Critique littéraire

Histoire de la guerre du Péloponnèse

Thucydide est le premier historien moderne. Né entre 470 et 460 av. J.C., à l'époque où la fin des guerres médiques consacre la victoire des Grecs sur l'Empire perse, il fut le témoin de l'extraordinaire aventure de la démocratie athénienne et de la naissance de la civilisation classique. Contemporain de Socrate, de Sophocle et d'Euripide, il assista au triomphe de la pensée et de l'art grecs. Triomphe qui ne dura qu'une génération puisque, à l'instigation de Sparte, les cités grecques entrèrent en révolte contre l'hégémonie d'Athènes. Cette guerre du Péloponnèse, qui commença en 431 pour s'achever en 404 par la Victoire de Sparte, Thucydide la raconte, saison par saison, en s'appuyant sur une documentation étonnammment exacte. Son récit, dense et sobre, exclut tout merveilleux : les raisons des guerres sont toutes humaines et le monde n'est pas guidé par le destin, mais par la volonté de puissance. Si Thucydide célèbre la grandeur d'Athènes sous Périclès en évoquant la perfection de ses institutions et les plus étonnantes réussites dans le domaine de la pensée et de l'art, il n'échappe pas à l'amer constat éphémère qui ne survit pas aux passions égoïstes et à la ruée des appétits qu'il suscite. Sa leçon n'a cessé d'être méditée, de Xénophon à Tacite, de Machiavel à Nietzsche. Cette édition ajoute à notre traduction, revue à la lumière des derniers acquis de la science, un Dictionnaire de la guerre du Péloponnèse et les réflexions qu'inspira le texte de Thucydide au grand critique Albert Thibaudet qui, au sortir de la Première Guerre mondiale, rédigea sa Campagne avec Thucydide.

03/1995

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Littérature française

Le Faiseur d'étoiles

" La retraite ? Je n'y serai jamais. J'ai quatre-vingt-dix-huit ans. Quatre-vingt-dix-huit ans et toutes mes dents ! Les praticiens disent que c'est le fait d'avoir "travaillé en mâchoire" qui les a rendues si solides. Travailler en mâchoire c'est lorsque nous nous portons, nous-même ou notre partenaire, à la force de la mâchoire. Mon frère et mon oncle, qui avaient cette même spécialité, ont gardé une belle denture toute leur vie, eux aussi. Nous étions trapézistes et l'histoire que je vais vous raconter est la mienne, mais aussi un peu la leur. " A travers des mots vibrant de passion et une mémoire étonnante des détails, Pierre Bergam nous relate avec émotion son extraordinaire parcours, ainsi que celui de son frère, pour entrer dans le cercle circassien sans être des " enfants de la balle ", c'est-à-dire nés de parents artistes. Le travail, les innombrables heures de répétition et le soutien de leur oncle leur permettront, à force d'acharnement, d'aller au bout de ce qu'ils voulaient devenir, de vivre leur amour pour la scène et le spectacle, malgré les difficultés ainsi que les risques du métier. Continuant à transmettre sa passion dévorante en l'enseignant à merveille, Pierre Bergam nous fait partager d'authentiques anecdotes familiales et professionnelles, riches de galas, de rencontres avec des célébrités, mais aussi de récits tragiques, comme les accidents de pistes. Un ouvrage qui nous fait découvrir les coulisses d'un monde de strass et de paillettes, et nous démontre que la persévérance et la ténacité permettent de réaliser les rêves les plus inaccessibles et, aussi, de concrétiser ceux des autres dans une belle aventure humaine.

07/2019

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Histoire internationale

L'agenda du génocide. Le témoignage de Richard Mugenzi, ex-espion rwandais

Analyses et controverses se succèdent sur le génocide des Tutsi et le massacre des Hutu démocrates au Rwanda en 1994, mais souvent loin des réalités du terrain. Cet ouvrage est au contraire le résultat d'une enquête qui nous livre un document de première importance sur l'agenda de ces crimes de masse. Avec le témoignage de Richard Mugenzi, recruté dès le mois d'octobre 1990 comme espion par les Forces armées rwandaises, nous sommes au coeur de la machine politico-militaire préparant le génocide, par lequel des groupes extrémistes espéraient conserver et même renforcer leur emprise, jusque-là sans partage, sur le Rwanda. Les explications de cet ancien agent de renseignement de ce qu'on pourrait appeler le Deuxième Bureau de l'armée rwandaise rappellent que les massacres ont suivi une logique militaire et politique, et que les machettes des miliciens s'appuyaient aussi sur des armes modernes et sur un pouvoir sophistiqué. Ce livre ne se présente pas comme un catalogue de " révélations " proférées par un témoin sorti de nulle part, mais comme le fruit d'un dialogue serré mené par Jean-François Dupaquier, qui connaît lui-même très bien le Rwanda. Les propos de Richard Mugenzi sont resitués dans le contexte de l'époque. Sa biographie extraordinaire ne reste pas dans l'ombre. Il est heureux que ce témoin, interrogé de manière étonnamment négligente par les enquêteurs du Tribunal pénal international d'Arusha, puis par les services du juge Bruguière, puisse s'exprimer sans détour. Ce livre aide à comprendre la logique profonde et l'efficacité redoutable de la machine montée, avec l'appui de militaires français, par les services de renseignement de l'armée rwandaise, acteurs de premier plan de la désinformation et de la propagande raciste déployée à la même époque par les médias extrémistes rwandais.

09/2010

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Histoire internationale

Le nouveau dictionnaire de la civilisation indienne. 2 volumes, Edition revue et augmentée

Ouvrage de référence depuis sa première édition en 1987, le Dictionnaire de la civilisation indienne embrasse les principaux thèmes, concepts, événements, figures historiques et culturelles essentiels à la connaissance d'une nation aussi vaste que complexe. Depuis cette date, l'Inde a connu de tels bouleversements que le regard porté sur le pays par le monde extérieur et par ses habitants eux-mêmes a dû se redéfinir. La patrie de Nehru et d'Indira Gandhi a vu l'arrivée au pouvoir des nationalistes hindous du BJP, et les réformes économiques entreprises dans les années 1990 l'ont transformée en profondeur, y compris dans son tissu social et sa façon d'envisager l'avenir. L'Inde a changé. Et l'Inde est restée la même. La révolution numérique, la mondialisation, le déferlement des téléphones portables et des chaînes de télévision privées n'ont pas entamé la force des traditions et l'attachement à une culture qui plonge ses racines dans une histoire plurimillénaire. Réactualisé par Dave Dewnarain, le dictionnaire de Louis Frédéric donne toute leur place à un grand nombre de figures politiques, de peintres, de musiciens, du Nord comme du Sud, dont l'influence et l'aura à l'intérieur du pays sont à la hauteur de l'ignorance dans laquelle les a longtemps tenus le monde occidental. Il témoigne aussi de l'extraordinaire diversité linguistique de l'Inde (des centaines de langues, dont vingt-deux considérées comme "officielles") et de l'existence d'une littérature parfois ancienne qui s'impose plus que jamais dans la création contemporaine. Ainsi le lecteur pourra se faire une idée plus complète de la richesse et du génie de l'un des plus grands peuples du monde.

01/2018

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Religion

Vérités et mensonges historiques. Croisades, Cathares, Inquisition, Espagne royale et catholique, conquistadors, protestantisme, guerre d'Espagne 1936-1939

Toute notre Histoire reste à réécrire. Défigurée par deux siècles d'historiographie partisane et d'idéologie dominante foncièrement antichrétienne, dénigrée par des médias incultes, qui ne voient qu'obscurantisme et fanatisme dans la Civilisation Chrétienne, cette Histoire revue et corrigée par la Pensée Unique était devenue l'Empire du Mensonge. Car tout est bon pour nos champions du dénigrement : amnésie entretenue des masses quant à leur propre culture, conspiration du silence sur les atrocités commises par les ennemis de l'Eglise, haine masochiste de nos propres racines, exécration suicidaire du passé, autoflagellation permanente à base d'interminables repentances, voire mensonges éhontés. Dans cet ouvrage richement documenté, l'auteur a voulu mettre un terme à un tel déluge de propagande et d'idées reçues. Réfutant méthodiquement les légendes noires les plus tenaces sur l'Histoire de l'Eglise et des Monarchies, il montre que les Croisades, loin d'avoir constitué une injuste agression, furent un réflexe de survie et d'autodéfense face à un Islam fanatique et conquérant ; que les hérétiques cathares ne furent pas de tendres brebis innocentes ; que l'Inquisition, loin d'avoir été conduite par des moines obscurantistes sadiques, fut un modèle précurseur de procédure judiciaire, et prononça un nombre très réduit de peines capitales ; que les Rois d'Espagne s'érigèrent en constants protecteurs de Juifs, de Maures et d'Indiens, que la Conquête et l'évangélisation de l'Amérique hispanique, aux antipodes d'une barbare entreprise d'intolérance et d'oppression, furent un extraordinaire travail missionnaire au service des Indiens, et met en lumière, pour finir, le fanatisme sanguinaire des Réformés Protestants aux XVIe-XVIIe siècles, ainsi que les atrocités massives des Républicains espagnols lors de la Guerre-Civile de 1936-1939.

03/2018

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Beaux arts

La géométrie de l'amour. Espace, temps, mystère et sens à propos d'une petite église ordinaire

Dans cette nouvelle étude menée avec brio, l'auteure maintes fois primée Margaret Visser entraîne le lecteur dans l'exploration fascinante d'une petite et banale église, SantAgnese fuori le mura, à Rome, pour en révéler toute la signification et redonner du coup ses lettres de noblesse à un tourisme plus attentif et passionné. Pour expliquer l'édifice, Visser ratisse large, faisant appel à l'histoire, à la théologie, à l'anthropologie, à l'histoire de l'art et à ses techniques, à l'iconographie, à l'hagiographie et au folklore. L'ouvrage se termine là où il a commencé : au tombeau d'Agnès, jeune fille de douze ans assassinée il y a mille sept cents ans et dont les restes reposent sous l'église. C'est en raison de ce tombeau qu'on a édifié l'église, qui en retour a préservé la mémoire de la mort d'Agnès. L,e désir de trouver des réponses à ses questions, comme voyageuse, mais aussi en tant que croyante et anthropologue du quotidien, a poussé Visser à se lancer dans l'écriture de cet ouvrage singulier et lumineux. Avec son talent extraordinaire pour donner vie et sens aux objets en apparence ordinaire, Visser révèle les richesses spirituelles, culturelles et historiques qui sont celles de toute église. Le symbolisme de l'agneau, la fascination chrétienne pour les vierges, la signification du martyre, les catacombes, l'histoire des reliques — voilà autant de sujets que Visser explore suivant une approche originale qui conjugue sagesse, intelligence et savoir. Plus encore que dans la plupart des édifices profanes, toutes les composantes d'une église sont chargées de sens et traduisent une intention. Visser part ici à la découverte de ce qui cherche à s'exprimer, à travers les détails et les nuances infimes comme dans les grands déploiements.

04/2015

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Romans historiques

Il faut tuer Chateaubriand ! suivi de Itinéraire de Paris à Jérusalem (voyage d'Egypte) par François-René de Chateaubriand

En quelques lignes, dans son Itinéraire de Paris a Jérusalem, Chateaubriand raconte un étrange épisode : il essuie une salve de coups de feu alors qu'il descend le Nil en felouque. A-t-on cherché à tuer Chateaubriand, et pourquoi ? A partir de cette mention fugace, Dominique Baudis échafaude un extraordinaire roman d'aventures autour des soldats perdus de l'Expédition d'Egypte. L'histoire épouse le destin chaotique de Déodat Durau, enfant trouvé, élevé par un cordonnier de Toulouse et persécuté par son faux frère jusqu'à ce que le citoyen colonel Dupuy, jeune héros de la Révolution, le prenne sous sa protection. Devenu officier d'ordonnance de Dupuy, il le suit aveuglément. Ce sera d'abord Toulon et l'embarquement avec le général Bonaparte qui seul connaît la destination de cette expédition ; la prise de Malte où Déodat perdra son pucelage... avec une nonne vierge ; Alexandrie où ils débarquent avec 35 000 hommes ; puis le triomphe de Bonaparte aux Pyramides, la révolte du Caire, la mort de Dupuy, la peste à Jaffa, les savants, les belles esclaves achetées par les officiers... Bonaparte part en abandonnant son armée en 1799. Déodat réduit en esclavage sera revendu d'une ville à l'autre : Damas, Alep, Bakou. On le traîne enchaîné à travers le Caucase entre mer Noire et mer Caspienne... jusqu'à ce que le Pacha Méhémet-Ali, qui vient de monter sur le trône d'Egypte, l'achète. Il le rebaptise " Abdallah de Toulouse " et le charge de trouver d'autres Français perdus pour les réunir sous son commandement. Ibrahim de Tarascon, Selim d'Avignon, Youssouf de Picardie, Gamal de Rodez, Anouar de Carcassonne, deviennent ainsi les " Français du Pacha ". Ce sont leurs aventures, leurs amours et leurs intrigues qui pèseront cinq ans plus tard sur le destin de François René de Chateaubriand...

04/2003

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Jardinage

André Le Nôtre. Biographie

André Le Nôtre ? Un nom connu de tous, associé à un siècle, le XVIIe, à un roi, Louis XIV, à un art, celui des jardins. Même si la légende est belle, ce petit-fils de jardinier du roi et fils de dessinateur des jardins de Sa Majesté n'a jamais été cet homme que l'on dit parti de rien, bêche et chapeau à la main. Héritier de deux charges royales et d'une clientèle prestigieuse, Le Nôtre développe ses talents en se frottant aux esprits cultivés de son temps avant de devenir contrôleur général des Bâtiments, Arts et Manufactures de Louis XIV. Protégé des Guise et des Orléans-Longueville, proche des milieux précieux et scientifiques, formé par Vouet, influencé par ses rencontres avec Poussin et le Bernin, Le Nôtre sert soixante-cinq années durant plusieurs générations de monarques et de particuliers. Gaston d'Orléans, les Condé, Guillaume III d'Orange mais aussi Fouquet ou l'ensemble du clan Colbert : rebelles au pouvoir royal, ennemis de Louis XIV ministres et courtisans, tous font appel à lui. Son intelligence hors du commun, sa force de travail surprenante et son équipe de praticiens, liée à sa famille depuis des décennies, lui permettent de conquérir le plus exigeant : Louis XIV. Sa passion pour la grandeur et son obsession pour le naturel marquèrent profondément l'ensemble de ses réalisations, renouvelant de manière féconde l'art des jardins. Connaisseur de l'antique et collectionneur acharné de modernes, il a enrichi notre patrimoine national en léguant au roi les chefs-d'oeuvre de sa collection. Le Nôtre, qui cultivait les paradoxes, réussit le tour de force d'acquérir "de la gloire et de l'honneur" tout en demeurant simple et libre. Dans cette biographie richement documentée, Patricia Bouchenot-Déchin nous retrace avec brio l'extraordinaire histoire d'un homme qui inspira le monde entier.

08/2013

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Histoire de France

Journal d'un interné. Compiègne, Drancy, Pithiviers 12 décembre 1941 - 23 septembre 1942

Benjamin Schatzman est arrêté le 12 décembre 1941, au cours de la rafle dite des " notables " juifs. Alors âgé de près de soixante-cinq ans, il est interné successivement dans les camps de Compiègne, Drancy et Pithiviers, avant d'être déporté à l'Est via Drancy. " Benjamin Schatzman est un des rares internés à tenter de surmonter cette tragédie par une stratégie double : pour conserver un état de santé acceptable et pour ne pas se laisser aller, il se fixe une hygiène personnelle de vie. Pour transcender la situation et en quelque sorte la maîtriser, il décide, après quelques semaines d'apathie où il n'a pas encore accepté la permanence de la condition dans laquelle il est impliqué, de tenir un journal scrupuleux sur son état physique et moral et sur les événements de ce camp où, jour après jour, les gens s'affaiblissent, s'amaigrissent et souffrent sous la torture de la faim, du froid et du manque de médicaments que nécessitent l'âge et la santé de la plupart des notables arrêtés. Il s'agit d'un texte tout à fait extraordinaire. Le seul de son espèce à rassembler des spécificités à nulles autres comparables un homme d'une haute élévation intellectuelle et morale, un scientifique éclectique, doté d'une grande culture générale qui se voit supplicié et qui décrit minutieusement les étapes de son supplice, ballotté entre le désespoir et l'espoir, tout en contraignant son esprit à réfléchir intensément, à analyser avec lucidité les raisons des persécutions que subissent les internés de Compiègne l'antisémitisme, la désorganisation de l'Europe. Cet immense texte impose le respect pour cet homme, dont nous savons que quelques mois plus tard il trouvera la mort soit dans le convoi à destination d'Auschwitz soit dans une chambre à gaz.

05/2006

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Récits de voyage

Le ciel sera mon toit

Enfant, on rêve de traverser de vastes forêts, de remonter des rivières mystérieuses, de franchir des cols au-dessus des nuages, de se perdre dans l'immensité des montagnes; on rêve d'y rencontrer des chasseurs, des caravaniers, et pourquoi pas de belles inconnues ; on rêve d'apprendre leur langage, de partager leur vie, de forger avec eux des amitiés aventureuses. Ces rêves, Eric Valli, bercé par les récits des grands voyageurs, les a réalisés dès son adolescence. Tout au long de ses périples himalayens, il n'a jamais cessé de rédiger des carnets de route, qui forment la matière première de ce livre. Le ciel sera mon toit perpétue avec chaleur et intrépidité la tradition des Bruce Chatwyn, des Nicolas Bouvier, et nous fait découvrir des peuples ignorés parfois même de leurs voisins. Valli n'hésite pas à partager, des mois voire des années durant, les habitudes de vie souvent très rudes des gens qu'il a décidé de rencontrer. ll participe ainsi à la transhumance des yacks porteurs du sel des grands lacs tibétains vers les basses vallées du Népal, il court les forêts avec les chasseurs de musc ou de miel : des mois de voyage dans le froid extrême, au cours desquels le danger et la précarité scelleront des attachements profonds. On reste frappé par l'extraordinaire obstination dont Eric Valli fait preuve, ne se laissant jamais abattre par un refus, un échec, un accident de parcours. Il semble animé d'une force qui le dépasse et le pousse sans cesse en avant. Voyageur avant d'être photographe, il ne cherche pas le cliché spectaculaire, mais le partage authentique. Cette générosité donne à ses textes un souffle, une fraîcheur, un charme incomparables.

05/2006

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Poésie

Les Soliloques du pauvre. Suivi de Le Coeur populaire

Gabriel Randon, dit Jehan Rictus, né en 1867 et mort en 1933, connaît une enfance difficile et conflictuelle, il quitte l'école vers quatorze ans, vit de petits métiers divers et commence à fréquenter le milieu des artistes et anarchistes de Montmartre. Menant une vie précaire, sans-logis pendant un temps, il fréquente à vingt-deux ans le monde des clochards et des vagabonds, expérience cruciale qui lui inspirera le meilleur de son oeuvre littéraire. Il a vingt-huit ans quand il entreprend en effet de donner la parole au petit peuple des rues et des déclassés dans des poèmes entièrement écrits dans sa langue, l'argot parisien. Ce sera Les Soliloques du pauvre qu'il fait connaître en les disant lui-même dans les cabarets montmartrois, au Chat noir notamment. Livre inclassable, sans équivalent dans l'histoire de la poésie, ce recueil qui connaît un succès immédiat en raison de sa force lyrique, de sa puissance oratoire et de sa maîtrise prosodique est sans doute, après Villon et avant Prévert ou Queneau, un des rares exemples d'une poésie qui use de la langue populaire et il préfigure d'une certaine façon le rap contemporain. Nous y avons adjoint le recueil Le Coeur populaire, écrit dans la même veine. C'est Nathalie Vincent-Munnia, universitaire spécialiste de la littérature populaire du XIXe siècle, qui a établi l'édition de ces deux recueils et le glossaire qui permettra au lecteur d'aujourd'hui de se familiariser avec l'argot truculent de Rictus. On trouvera à la fin du volume un lien vers l'enregistrement que fit Rictus de ses poèmes chez Polydor en 1931, extraordinaire document sonore disponible sur le site de la BNF.

11/2020

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Décoration

Cartier. Styles et stylos

Les instruments d'écriture, qui naquirent en Mésopotamie il y a cinq mille ans, connaissent aujourd'hui la plus radicale des révolutions technologiques. De l'antique pointe de roseau au clavier de l'ordinateur, ces outils pour compter, commercer, enseigner, transmettre et aimer, reflètent les civilisations comme aucun autre objet. Il y a mille façons de raconter leur histoire. Invité par Cartier - créateur d'objets d'écriture depuis 1868 - à évoquer cette légende, François Chaille s'est d'abord plongé dans les archives de la maison à Paris, Londres et New York. Dans ces vénérables registres où sont notés les noms de clients illustres et conservés dessins et photos, il a trouvé de quoi retracer toute l'histoire des objets d'écriture, depuis l'origine. Et les archives recèlent bien d'autres trésors, qui permettent d'évoquer aussi bien la nostalgie du porte-plume que la sensualité des matières précieuses de certains stylos ou la noblesse d'un papier à lettres. De ces archives ressurgit l'air du temps des années folles, à des princes tels l'Aga Khan, des hommes d'affaires tels John Pierpont Morgan, des femmes du grand monde telles Mona Bismarck, et surtout des écrivains, tels Guitry ou Kipling. En même temps se révèle l'extraordinaire savoir-faire de Cartier, qui sut répondre aux exigences de ces acheteurs de stylos avec la même créativité que la maison accordait aux somptueux joyaux. Enfin, pour décrire les temps présents, de la naissance des stylos Must au succès des Diabolo de Cartier d'aujourd'hui, François Chaille a quitté les archives pour rencontrer des créateurs bien vivants, dans les ateliers de la maison. C'est la passion de grands professionnels qui se lit ici, pour comprendre comment se conçoivent les plus beaux stylos du siècle nouveau.

11/2000

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Poésie

Infecté pat l'amour

Il y a chez Ionut Caragea du Julien Green, à la fois dans son sentiment religieux et sa "raison" d'amour. Le poète dans "une prière sans voix / transformée en larmes" ne cesse néanmoins de dire dans "une grande vague de mots" , et ce pour décortiquer sa vie, ses souvenirs et son futur à travers sa descendance : "pardonne-moi, mon enfant / de t'avoir enlevé du ciel / et ramené / dans ce monde malade / et mauvais" . Surgit la vie, malgré tout, dans un monde que l'auteur a fui un temps avant de le retrouver. Emergent l'hérédité immédiate et surtout immémoriale, l'histoire de ses ascendants et de ses héritiers. Mais aussi les nuits de l'homme et la peur du noir et son océan où plongerait le monde s'il n'existait pour un tel poète sa foi. Grâce à elle, et au delà des traces mortifères, existe un unique paradis sur terre : l'amour. Pour l'Autre. (Jean-Paul Gavard-Perret) Assister à la relecture des poèmes d'"Infecté par l'amour" fut une expérience extraordinaire, car il s'agissait d'assister à la renaissance linguistique d'un chef d'oeuvre. Un chef d'oeuvre qui s'est dévoilé peu à peu sous mes yeux, avec ses nombreuses facettes mais surtout sa grande cohérence, de poème à poème... Je dirais que ce recueil évoque un prisme ; l'oeil du poète nous l'a offert, par le don notamment de sa douleur, une souffrance profondément mystique, qui ferait aisément penser à la crucifixion magistrale du poète afin que nous puissions trouver par chaque côté cristallin d'où nous contemplons, ressentons et comprenons un même fil d'or censé mener vers l'évolution de l'humanité. (Marine Rose)

09/2020

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Littérature française (poches)

Le Bavard

Publié en 1946, remanié lors d'une nouvelle édition en 1963, Le Bavard, pure contamination des mots les uns avec les autres, étend cette contagion avec une rage qui offre peu d'exemples à l'ensemble des protagonistes du drame, gagne à sa cause délétère les figures mêmes de l'auteur et du lecteur, provoquant de la sorte un rare et extraordinaire malaise. Il ramasse de la façon la plus éprouvante et la plus sarcastique la destruction, le saccage, le désir de silence autant que l'envie de perdre et de mourir. Il rappelle à la mémoire les interminables et prodigieux jeux vains, obligatoirement perdants, du désaveu, auxquels la langue dans laquelle il s'enferme oblige parfois, en le terrorisant, un enfant qui fait vœu de se taire. Enfin il révèle un désir plus général et plus obscur : désir d'une médiation pour elle-même, dénuée de toute fin. Véhicule qui ne véhicule plus rien, que rien ne subordonne que lui-même, qui se consomme totalement en soi autant qu'il consume avec intensité les forces qui le sous-tendent. Telle une offrande. Le caractère exemplaire, presque " catégorique ", qu'un tel écrit présente est renforcé par la violence, qu'on peut dire désastreuse, qui le porte. Au sein de ce récit qui reproduit et détruit en effet intensément des textes célèbres de H. von Kleist et de F. Dostoïevski, c'est la langue même qui se résout en retournant ses armes contre elle-même, qui se porte en avant et s'expose dans le dessein insensé de perdre définitivement la bataille. Qui s'escrime à défaire, à détruire les fonctions dont les sociétés et les cultures la prétendent porteuses. Défi et carnage.

06/2006

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Littérature française

Les Ours et le collier de la princesse. Histoire d'une famille de montagnards au pays du Mont-Blanc (1920-1960)

Une histoire extraordinaire nous conduit du 19e au 21e siècle, en suivant les pas d'une famille de montagnards du Pays du Mont-Blanc. C'est la vie rude de l'alpage, au sommet de tout, sur les hauteurs de Megève, sans route, ni électricité, ni téléphone durant les trois mois d'été avec les troupeaux et les enfants en bas âge. Ces générations de paysans, heureux d'accomplir leur tâche, aimaient la terre et leur vie de liberté. La nature faisait vivre la famille. Dans les fermes, la fenaison, la moisson, la batteuse, rythmaient les saisons. Les longues processions des rogations sollicitaient le Ciel pour donner des récoltes abondantes. L'hiver venant, les enfants en galoches foulaient la neige pour rejoindre l'école du village, en bandes joyeuses. Puis la guerre arriva, les conscrits furent enrôlés, le STO devint obligatoire...alors les montagnards refusèrent et devinrent réfractaires. Prisonniers, ils s'évadèrent. Les enfants des villes trouvèrent refuge et nourriture dans les fermes. Au village des juifs furent dénoncés et raflés, des règlements de compte aboutirent à des drames. Puis la vie reprit son cours et tout changea. De riches banquiers impulsèrent une dynamique touristique de haut standing au Mont d'Arbois. Les princesses et artistes se montraient sur les pistes. L'argent des riches villégiateurs apporta une manne nouvelle. Les rapports entre citadins fortunés et paysans vivant en partie en autarcie, créèrent un choc de civilisation déclenchant un bouleversement de la vie locale. Le cheval de labour transporta les skieurs en traîneaux, le paysan devint moniteur de ski, le commerçant construisit un hôtel... Tout au long de ce récit, le lecteur pourra vivre avec intensité ces histoires qui ont marqué la vie des montagnards.

04/2014

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Religion

Islam et Christianisme dans la Prophétie

Le livre "Islam et Christianisme dans la prophétie" dévoile une remarquable prophétie biblique. Le monde va connaître de grands changements ! Serez-vous prêt ? Les grands titres de l'actualité sont sans équivoque. Notre monde est au bord d'un précipice, d'un changement cataclysmique extraordinaire. Le conflit entre les deux grandes religions du monde, l'Islam et le Christianisme, approche rapidement de son point culminant et il ébranlera le monde entier. En effet, la rapide expansion islamique a transformé le visage de l'Europe de l'Ouest ; la crainte du terrorisme et d'une guerre sainte hante les esprits américains, alors que de multiples conflits font rage au Moyen-Orient. Que se passera-t-il ensuite, et quand ? A une époque d'imprévisibilité permanente, comment pouvons-nous vraiment savoir ce que le futur nous réserve ? Après une décennie de recherches approfondies, Tim Roosenberg, orateur international, présente une nouvelle étude stupéfiante des prophéties bibliques et démontre que la parole de Dieu ne passe pas sous silence le rôle de l'Islam dans ces derniers jours. ISLAM ET CHRISTIANISME DANS LA PROPHETIE explore soigneusement le mystérieux livre de Daniel, les chapitres 11 et 12 en particulier, et dévoile un tableau fascinant de la prophétie concernant le Catholicisme, le Protestantisme, l'Islam et les Etats-Unis. Il examine leur rôle passé, présent et futur dans le conflit final qui est à nos portes. Cette édition révisée comprend les nouveaux développements dramatiques qui ont été prédits dans la première édition de ce livre. En cours de route, Tim Roosenberg nous donne les réponses essentielles pour survivre à la guerre sainte à venir, réponses qui vous donneront une confiance complète en la parole de Dieu, et la foi dans les promesses de Jésus-Christ.

08/2018

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Musique, danse

Chantons nos nouvelles régions de France

Chantons nos nouvelles r... de Roland Tèche fait mieux que tenir ses promesses. Mu par la volonté de déjouer les effets de l'actuelle obsolescence programmée des choses et des actes qui embrume nos mémoires, le musicien poète fait surgir du fond de nos mémoires des souvenirs dont il nous fait découvrir à quel point ils nous sont chers. Mieux, en replaçant dans le jus de leur territoire et de leur temps d'origine, ces musiques et chants qu'il fait revenir à nos lèvres, il nous ouvre des horizons qui éclairent notre temps, notre façon de penser, de voir, de vivre aujourd'hui. Par les effets de son patient et considérable travail d'historien et d'ethnologue (voire d'ethnomusicologue) que met en voix le conteur érudit qu'il est, Roland Tèche fait de Chantons nos nouvelles r..., un voyage aussi léger que profond, au pays de la musique, de la poésie, de l'histoire de notre pays. C'est tout naturellement qu'il nous fait savoir comment naquirent les instruments, comment évoluèrent les formes musicales dont les danses développèrent l'espace, comment les musiciens et paroliers façonnèrent notre manière de percevoir et exprimer l'amour, la joie, la tristesse, la vie et la mort, le temps qui passe, l'histoire qui court. En une mise en abîme extraordinaire, Roland Tèche nous fait découvrir : les chants, danses, fêtes et coutumes, les musiciens célèbres, les personnages réels ou légendaires qui font l'âme et le sang d'une région. Mieux encore, d'une partition à l'autre, toujours accompagnées de leur livret, c'est à jouer d'un instrument parfois délaissé depuis l'adolescence qu'il nous invite, pour en faire vivre la musique et en faire partager le chant.

11/2020

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Littérature étrangère

L'étrange mémoire de Rosa Masur

Pour son sept cent cinquantième anniversaire, la petite ville de Gigricht en Allemagne décide de favoriser l'intégration des étrangers : 5 000 marks sont offerts à ceux d'entre eux qui auraient quelque chose d'intéressant à raconter. Rosa Masur, quatre-vingt-douze ans, vieille Juive russe à qui on ne la fait pas et dotée d'un sens de l'humour à toute épreuve, se porte candidate. Elle a une anecdote. L'anecdote du siècle. Ce siècle, justement, elle l'a vécu de bout en bout, avec tous ses coups bas, ses tressaillements, ses révolutions, ses guerres mondiales, ses drames, ses tragédies. Petite Juive dans un village biélorusse où les pogroms ne sont jamais loin, jeune fille émancipée dans la Leningrad des années 1920, ouvrière dans une usine textile par moins 20 degrés (à moins 25 le travail en extérieur est interdit), puis employée comme traductrice de l'allemand, directrice de "colonie de vacances" sous les bombes allemandes de l'été 1941... Pendant l'interminable siège de la ville, mère de deux enfants, elle en est réduite à faire du bouillon avec la colle du papier peint, alors que ses voisins dévorent leur canari, ou pire ; après la guerre elle doit batailler avec les pires bureaucrates pour que son fils puisse étudier, l'antisémitisme étant entre-temps revenu à la mode. Sorcières, apparatchiks, soldats, cannibales, passeurs, commères, tous les personnages du XXe siècle défilent dans une épopée terriblement vivante, menée tambour battant par une femme extraordinaire, drôle, intelligente, et qui n'a pas froid aux yeux. Même face à Staline. Vladimir Vertlib écrit là un grand roman russe, énergique, fascinant, qui vous entraîne à sa suite aussi sûrement que le cours de l'Histoire.

02/2016

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Beaux arts

LES BRONZES DE RIACE. Le maître d'Olympie et les Sept à Thèbes

Les bronzes de Riace sont deux splendides statues qui furent découvertes par un plongeur au large de la côte de Calabre durant l'été 1972. Originaux grecs de l'époque classique, ils firent l'objet d'une longue restauration au laboratoire d'archéologie de Florence (1975-1980), qui leur a redonné une miraculeuse vitalité. C'est, depuis la découverte du Doryphore de Polyclète, au XVe siècle, le témoignage le plus extraordinaire de la sculpture grecque qui nous soit parvenu. Conservés aujourd'hui au Museo Nazionale de Reggio de Calabre, ces deux inconnus, désignés par les noms énigmatiques de Bronze A et de Bronze B, posaient bien des questions. Si les archéologues tombaient d'accord sur leur âge (entre 470 et 450 av. J.-C. pour le Bronze A et avant pour le Bronze B), il n'y avait d'avis unanime ni sur le sujet ni sur les auteurs ni sur le contexte artistique dans lequel ils avaient été conçus. Paolo Moreno retrace ici l'itinéraire passionnant des découvertes qui ont permis de redonner aux Bronzes A et B un nom et une histoire. S'appuyant à la fois sur les recherches scientifiques des archéologues, les connaissances des historiens de l'art grec et sur la littérature antique, il parvient à des conclusions convaincantes : les deux statues, qui n'auraient pas été réalisées par les mêmes fondeurs, sont l'œuvre de deux immenses artistes de l'âge classique, Alcamène, célèbre pour avoir réalisé les sculptures du fronton du temple de Zeus à Olympie, et Hagéladas, auteur du Bronze A, célèbre sculpteur d'Argos. La découverte scientifique redonne vie au mythe dans cet exposé très riche où le lecteur découvre, à la lumière de grands textes grecs, que les splendides bronzes de Riace représentent les héros du siège de Thèbes.

11/1999

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Religion

De lumière en lumière. Vie de la Bienheureuse Chiara Badano

" Maman ! Les jeunes sont le futur ! Je ne peux plus courir, mais je voudrais leur passer le flambeau comme aux Olympiades. Les jeunes n'ont qu'une vie, et cela vaut la peine de bien la dépenser ". Voilà le message que Chiara Badano (1971-1990) laisse aux jeunes. Sa vie a été brève, mais elle l'a vécue dans une continuelle ascension. Douée, intelligente, belle, sportive, c'était une jeune fille normale, et pourtant extraordinaire dans sa manière de vivre le quotidien. Adhérant très tôt au mouvement des Focolari, Chiara a découvert en Dieu Amour l'Idéal de sa vie. Cette découverte l'a comblée de joie, une joie contagieuse qu'elle rayonnait autour d'elle. Une tendresse innée l'attirait vers les petits, les gens simples, les pauvres. Elle envisageait d'être pédiatre en Afrique. Lorsque la maladie frappa à sa porte, Chiara, abandonnée à la volonté de Dieu, est allée à la rencontre de Jésus avec l'amour d'une épouse : " Si tu le veux, Jésus, je le veux, moi aussi ". Surnommée Chiara " Luce ", elle communiqua sérénité et paix à tous ceux qui l'approchaient, les soutenant et les réconfortant. Béatifiée le 25 septembre 2010, " Chiara Luce, par son exemple d'une vie chrétienne authentique, est une lampe qui ne peut rester cachée sous le boisseau. Dans son humilité, elle n'a jamais voulu se mettre en avant, mais désormais, elle ne peut pas être ignorée. A travers elle, Dieu répand sa lumière, renouvelle la foi. ranime l'amour, ouvre les coeurs à l'espérance et invite à l'imiter ". La jeune Chiara Badano nous offre le témoignage d'un oui inconditionnel à l'amour de Dieu. Un oui qui traverse toute sa vie et qui lui a donné la force de transformer sa maladie en un chemin de lumière vers la vraie Vie.

03/2011

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Sciences politiques

Vies de mafia

« Nous avons voulu raconter la mafia, faire entrer le lecteur dans cet univers surréaliste et incompréhensible pour un étranger, en suivant des morceaux d’existences, en racontant des gens qui vivent, travaillent, tuent, souffrent. Si l’on trouve facilement des ouvrages didactiques sur la mafia, sa mondialisation ou son histoire, on en trouve plus rarement sur la mafia vue de l’intérieur, racontée sous un prisme humain. La mafia, ses soldats, ses vies brisées, ses vies de film, au service du crime ou au service de l’État… C’est l’idée de cet ouvrage, à mi-chemin entre la littérature et le journalisme : plonger le lecteur dans ce monde totalement à part dont la réalité, secrète, ancestrale ou d’une modernité étonnante, lui est étrangère. Raconter les gens qui combattent sur ces terres de l’Italie du Sud, du témoignage exceptionnel d’un tueur repenti de Cosa Nostra, qui confesse plus de cent homicides, aux juges à la vie sacrificielle et blindée… Car c’est une guerre qui se joue au quotidien, là-bas, et qui n’intéresse plus seulement l’Italie mais aussi l’Europe et le monde, où la mafia étend ses tentacules. Tous deux journalistes, nous avons, au fil de nos reportages et de nos rencontres avec des destins d’exception, été si souvent frappés, bouleversés, que nous avons eu envie de les retranscrire dans ce livre documenté, fondé sur des faits et des personnages réels, des documents judiciaires, et assumant parfois une part de fiction. À travers ces histoires conçues comme des nouvelles, ce livre vise aussi à dessiner, en creux, l’esprit des organisations mafieuses et leur extraordinaire ascension, de la mère et mythique Cosa Nostra à la ‘Ndrangheta calabraise, encore très méconnue et devenue pourtant, aujourd’hui, la mafia la plus puissante d’Europe. » Henri Haget et Delphine Saubaber

04/2011

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Manga

Vie de Mizuki Tome 2 : Le survivant

Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie de Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon. La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie. Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable : le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire : celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil. Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.

08/2013

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Musique, danse

Gustav Mahler

Lors de sa publication en 1979, le premier tome du Gustav Mahler d'Henry-Louis de La Grange fit sensation. Le compositeur du Chant de la Terre sortait à peine d'un purgatoire qui, en France, s'apparentait à une ignorance quasi absolue ; deux autres tomes, plus volumineux encore, en 1983 et 1984, achevaient cette révélation d'une œuvre extraordinaire, d'un génie de la musique à la vie captivante et pathétique, dont les immenses symphonies allaient rapidement entrer au répertoire de tous les orchestres symphoniques du monde. Destin étonnant d'un créateur qui souhaitait que son œuvre reflète " la création tout entière " et que lui-même devienne " un instrument dont joue l'univers ". Le succès de cette biographie rendait nécessaire une nouvelle étape. Les trois mille huit cents pages de l'édition originale ne pouvaient convenir à tous les nouveaux adeptes de Mahler et la nécessité se faisait sentir d'une édition plus brève et synthétique, mais nullement schématique, où l'on retrouvera l'essentiel de l'ouvrage. En même temps que le parcours magnifique d'un musicien, issu d'un obscur village de Bohême, qui deviendra le chef de l'Orchestre philharmonique de New York, ce livre retrace une page d'histoire, celle de la musique à l'orée du XXe siècle en Europe centrale et surtout à Vienne. En une décennie de direction à l'Opéra, Mahler suscite enthousiasme et controverses passionnées. Son union avec Alma Schindler et les drames de sa vie familiale contribuent à sa célébrité. Par son œuvre qui s'enracine dans le romantisme finissant, et ouvre les voies d'un langage nouveau, aussi bien que par son rayonnement personnel, il est une figure majeure de Vienne, creuset d'une mutation des sensibilités artistiques et intellectuelles qui nous fascine encore.

09/2007

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Ethnologie

Riz et civilisation

Manger se dit " manger le riz " en vietnamien, japonais, santali, laotien ou siamois. Plus de quinze cents millions d'hommes doivent au riz leur pitance quotidienne. Du Haut-Laos à Madagascar, de la Basse Casamance à la Chine ou au Japon, la riziculture inondée impose, à l'encontre des autres agricultures céréalières, des paysages visiblement voulus par l'homme. D'aucuns ont parlé de " civilisation du riz ", attribuant au riz et aux contraintes de l'irrigation l'efflorescence de l'esprit d'association, du respect des obligations communes, et, - pourquoi pas -, de pouvoirs centralisateurs aptes à encadrer des multitudes sur de vastes étendues. Mais, rappelle Pierre Gourou avec l'érudition qui est la sienne, de hautes civilisations asiatiques sont nées hors des rizicultures et des peuples aux encadrements sans ambition impériale ont su cultiver de bonnes rizières. La riziculture inondée est une des techniques qui forment une civilisation - elle n'est pas à soi seule une civilisation. Pierre Gourou révèle combien cette technique identique se conjugue selon les civilisations sur le mode de la diversité : diversité des densités humaines, modifications des pratiques culturales, foisonnements des croyances, des rites et des interdits. De ce merveilleux voyage pour l'essentiel dans l'Asie des moussons auquel nous convie la plume belle et sûre de Pierre Gourou, le lecteur revient ébloui par l'extraordinaire richesse des civilisations rizicoles. Mais il est également ramené à plus de modestie : animé du même souci que Pierre Gourou, - qui sait le lui faire partager -, de voir et de comprendre les paysages à partir des techniques de production et d'encadrement des peuples qui les firent, le lecteur découvre que le monde n'est pas un système dont il peut prétendre avoir la clé, mais un foisonnement de questions toujours renouvelées.

05/2000

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Beaux arts

Lamotte. Peintre animalier

Gabriel Chefson, dit Lamotte (1920-2005), a été "un peintre animalier d'exception" selon Martial Trolliet, fondateur des Editions de l'Orée. Formé à l'Ecole Estienne à Paris, il a commencé sa carrière au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Cavalier militaire pendant trois ans, il s'oriente vers la peinture équestre et devient rapidement le "peintre officiel" de l'école de cavalerie de Saumur, son pays d'origine, et du Cadre noir. Chasseur de tradition familiale, il s'appuie sur son sens extraordinaire de l'observation du gibier pour reproduire avec un immense talent les scènes dont il est témoin. Crayonnant sans cesse sur ses carnets de croquis, il en tire des milliers de dessins et d'aquarelles, avec une prédilection pour la bécasse, le gibier d'eau et les chiens. Il illustre aussi de nombreux ouvrages et collabore pendant des décennies à la Revue nationale de la chasse. Superbe album illustré de plus de 650 reproductions en couleurs d'oeuvres, la plupart inédites. Bibliographie des ouvrages qu'il a illustrés, liste de ses estampes, etc. "Cet artiste poète a vécu la chasse rustique, celle au goût de liberté, sous tous ses aspects. L'arme à l'épaule, mais toujours nanti de son carnet de croquis, il recherchait le petit gibier de sa campagne rurale du Saumurois : sur un coteau parmi la vigne, l'envol dans un ronflement d'ailes d'une compagnie de perdrix rouges ; le râle des genêts qui piète dans la luzerne ; son chien fureteur qui lève un lièvre d'un fourré d'épines... autant de scènes que l'on retrouve fidèlement traduites dans ses dessins. " (Extrait de l'introduction de Serge Chevallier). Errata : p. 301, la dernière phrase du quatrième paragraphe doit être remplacée par "Il m'a transmis les clichés d'oeuvres choisies dans sa belle collection d'oeuvres de Lamotte."

09/2019

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Tourisme étranger

Learn&Kiff. Et si on voyageait autrement ?

Alice et Stéphane ont décidé de faire un tour du monde. L'appel de l'aventure, le rêve du voyage au long cours. Mais une question toute simple a véritablement bouleversé leur réflexion : pourquoi voulaient-ils voyager ? Et si on voyageait autrement ? Alice Vitoux et Stéphane Kersulec Ils ont compris qu'il fallait voir plus loin qu'une quête d'aventure et comprendre le véritable sens de leur périple. Ils souhaitaient prendre le temps, voyager hors des sentiers battus, aller à la découverte d'autres cultures... Et surtout, échanger avec les habitants. C'est ainsi qu'est né le Learn&Kiff, l'apprentissage des cultures du monde. Le but était simple : aller à la rencontre des locaux pour leur demander d'apprendre un de leurs savoir-faire et capturer ces moments en vidéo. Pendant dix mois, à travers l'Amérique latine, Hawaï, l'Australie, et l'Asie du Sud-Est, ils ont sillonné les routes, appris, rencontré, échangé, et vécu une aventure extraordinaire. Ils ont dansé la samba à Rio, tissé dans un petit village quechua en Bolivie, pêché sur le lac Titicaca, joué du didgeridoo en Australie... ou découvert comment fabriquer une planche de surf à Hawaï ! Mais ce concept les a surtout poussés à voyager autrement. En cherchant à sortir des sentiers battus, ils se sont plongés dans la vie locale en expérimentant le tourisme communautaire et en réalisant plusieurs volontariats. La rencontre de familles et de communautés au fil du voyage a été pour eux l'occasion de pousser la porte de leur maison, de partager leur quotidien et de nouer des liens incroyables. Au coeur de l'aventure du Learn&Kiff, un voyage de rencontres, de découvertes et de péripéties !

09/2018

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Sciences politiques

L'infiltrée. Une femme au coeur des réseaux terroristes islamistes

L'infiltrée raconte à la première personne le destin d'une femme exceptionnelle. Devenue l'une des meilleures spécialistes de la question du terrorisme islamique, elle garde l'anonymat pour des raisons de sécurité. La narratrice est née dans une famille juive irakienne prospère. Après la guerre des Six Jours (juin 1967), son père, accusé d'espionnage, est arrêté par les autorités, torturé puis pendu. Puis c'est au tour de la grand-mère d'être tuée. Le reste de la famille va fuir vers Israël, via l'Iran. La narratrice raconte alors ses années de formation à l'Université de Tel Aviv, au département des études sur le Moyen-Orient. C'est en apprenant à vivre parmi les ultra-orthodoxes juifs que lui vient ce sens du " camouflage " qui lui sera si précieux plus tard. Elle quitte Israël avec mari et enfants pour s'installer aux Etats-Unis, où elle trouve du travail dans un organisme de recherche à but non lucratif qui recueille de l'information sur le Moyen-Orient. Au péril de sa vie, elle se met à fréquenter les conférences islamiques afin d'y recueillir des témoignages sonores et des enregistrements vidéo, grâce à sa parfaite connaissance de la langue arabe et du monde de l'Islam. Elle pointe du doigt les dysfonctionnements des agences fédérales en montrant combien ni le FBI, ni le Département d'Etat n'ont tenu compte d'informations importantes qui leur ont pourtant été signalées à plusieurs reprises avant le drame du 11 septembre 2001. Enfin, elle infiltre divers groupes terroristes - Al-Qaïda, le Hezbollah et le Hamas - et dévoile plusieurs filières de financement, notamment celles qui mènent à de riches Saoudiens à travers des entreprises ou des organisations caritatives basées aux Etats-Unis. Ce récit poignant d'une vie extraordinaire constitue le réquisitoire le plus accablant contre les services américains.

05/2003

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Economie

De l'or à la monnaie papier : le changement d'Ere 1914-1939. (Et comment cela s'est terminé devant les tribunaux)

En août 1914, la Banque de France avait décidé du jour au lendemain d'abandonner la convertibilité en pièces d'or des billets de banque que possédaient les Français dans leur bas de laine, leur coffre, sous leur matelas ou tout simplement dans leur portefeuille. Ce faisant, l'Etat a surtout violé la garantie juridique donnée aux Français d'échanger à vue leurs billets de banque en papier contre de l'or, sous prétexte de l'entrée en guerre contre l'Allemagne. Mais, une fois la guerre terminée en 1918, l'Etat français se garda bien de revenir aux pièces d'or (standard or direct) et, à partir de ce moment, les problèmes entre citoyens ont commencé et les procès à pleuvoir : les contrats rédigés avec la mention "payable en or" n'étaient pas respectés, et les Français, tout comme les entreprises, ont commencé à se traîner les uns les autres devant les tribunaux. Sans parler des assureurs américains et anglais qui exigeaient d'être payés rubis sur ongle en lingots d'or, suivant les contrats rédigés avant la guerre. Les procès devinrent même internationaux. Un épisode incroyable, inouï, et totalement oublié aujourd'hui, aussi bien par les livres d'Histoire que les cours de finances ou de droit. Ce livre, totalement modernisé, a été écrit par deux éminents professeurs, et il constitue un témoignage unique car il raconte, du point de vue juridique, ce qui se passe devant les tribunaux lorsque un Etat décide de saborder son système monétaire pour voler les citoyens. Mais avant tout cet ouvrage est surtout le témoin extraordinaire, le symbole même d'un passage historique majeur de l'Humanité : celui du passage de l'Ere de l'or à l'Ere de la monnaie papier, imprimable à l'infini pour voler l'épargne des citoyens.

02/2019

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Critique littéraire

L'esprit critique dans l'Antiquité. Volume 1, Critique et licence dans la Grèce antique

L'expérience grecque - notamment démocratique - par la diversité des points de vue et la pratique des débats qu'elle institua et promut, fut un extraordinaire incubateur d'idées, de préceptes et de doctrines en tous genres. Une habitude de l'examen et de la mise à l'épreuve des discours en est issue, un éthos critique, pourrait-on dire, dont nous participons nous-mêmes, qui nous a façonnés et qu'à notre manière nous perpétuons. Premier tome d'une trilogie consacrée à l'essor de L'Esprit critique dans l'Antiquité, Critique et licence dans la Grèce antique examine les différentes expressions de la pensée critique et de la licence dans la Grèce ancienne, de l'époque archaïque à la période hellénistique. Les principales facettes de la vie sociale, culturelle et intellectuelle s'y trouvent abordées, qu'il s'agisse de la religion et des différentes formes de rapport au culte et au sacré (section : Religion et approche critique du religieux) ; de la philosophie et de ses multiples investigations sur la nature et ses principes ordonnateurs, sur les sources possibles de la connaissance et la manière de bien raisonner et de bien argumenter (section : Savoir, paradoxes et scepticisme) ; des modes de vie à pratiquer individuellement, de même que des rapports à cultiver au sein de la Cité en tenant compte du caractère soit naturel, soit conventionnel des pratiques sociales, des institutions et des lois (section : Critique sociale et politique) ; ou qu'il s'agisse enfin de la littérature et du théâtre, et plus largement de la liberté non seulement de créer ou d'user de son franc-parler, mais aussi de penser et de vivre comme on le veut (section : Licence politique et licence artistique).

03/2019

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Photographie

The Map & The Territory (German edition)

Au cours des années 1970 et 1980, Luigi Ghirri a poursuivi son projet extraordinaire, ouvert et mercuriel, empreint d'empathie pour les espaces quotidiens changeants de son époque. Au cours de sa courte carrière, Ghirri produira un vaste corpus de photographies sans parallèle dans l'Europe de son temps et de nombreux écrits qui auront un impact indélébile sur l'histoire de la photographie. Ce livre volumineux, compilé par le célèbre conservateur britannique James Lingwood, accompagne une exposition itinérante dans trois grands musées à travers l'Europe et se concentre sur la première décennie du travail de Ghirri, définie par son exposition de 1979 à Parme. Vera Fotografia a été regroupée en quatorze séquences narratives différentes, chacune étant représentée dans ce volume : Fotografie del periodo iniziale (1970), Kodachrome (1970-78), Colazione sull'erba (1972-74), Catalogo (1970-79) , Km 0, 250 (1973), Diaframma 11, 1/125, luce naturale (1970-79), Atlante, (1973), Italia Ailati (1971-79), Il paese del balocchi (1972-79), Vedute (1970- 79), Infinito (1974), In Scala (1976-79), Still Life (1975-79). Le projet se concentre sur le projet tranquillement contraignant de Ghirri de créer un nouveau type de géographie, situé dans sa fascination pour les représentations du monde, sous la forme de reproductions, d'images, d'affiches, de modèles et de cartes. La médiation de l'expérience à travers des images dans une Italie entre l'ancien et le nouveau a été, pour Ghirri, un terrain inépuisable à explorer - "une grande aventure dans le monde de la pensée et de la recherche, un merveilleux jouet magique qui parvient miraculeusement à combiner notre adulte la conscience et le monde des contes de fées des enfants... un voyage sans fin à travers petits et grands, à travers les variations et le royaume des illusions et des apparences, un lieu spéculaire labyrinthique de multitudes et de simulation. "

05/2018