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Sascha Hommer

Extraits

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Sciences politiques

Les femmes au secours de la République

Ce texte est né d'une rencontre improbable entre deux femmes de tempérament. L'une se revendique issue de la banlieue, l'autre assume parfaitement son éducation dans un milieu aisé. Ce qui les réunit ? Leur amour et leur engagement fidèle pour l'égalité et la justice pour toutes et tous ! Après un balayage historique du rôle des femmes dans la société, grâce auquel on peut constater l'étendue des dégâts et le retard pris en matière de droits et de privilèges dans notre société ancestralement patriarcale, les auteures font un état des lieux social et sociétal du monde qui nous entoure : précarisation, paupérisation, difficultés d'intégration, chomâge. Autant de problématiques, traitées sans parti pris mais sans concession, qui touchent malheureusement plus les minorités et... les femmes. Le constat est clair, le XXe siècle a été celui d'une formidable avancée en matière d'égalité homme/femme, le XXIe est celui de la stagnation, voire de la régression. Les solutions ? Il y'en a ! Et une bonne partie d'entre elles sont entre les mains des femmes ! Le salut passe par la réaffirmation d'une laïcité forte ; la laïcité implique l'égalité et permet la création d'un espace de vivre ensemble ou hommes et femmes sont égaux. Faire des femmes des actrices majeures d'un nouveau pacte républicain parce qu'il ne peut y avoir de projet politique clair, cohérent et viable s'il n'est pas porté par des hommes et des femmes qui incarnent la diversité. Par ailleurs, les hommes ont à leur passif un double échec : ils n'ont jamais su infléchir les inégalités et n'ont jamais mis au coeur de leur combat l'universalisme et l'humanisme. Il faut refonder l'État sur l'égalité et sur le principe d'émancipation de chaque citoyen et cela ne pourra pas se faire sans les femmes ! Un texte incisif, clair, concret, intelligent et truffé d'anecdotes personnelles, à la fois réjouissant et instructif !

02/2015

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Développement durable-Ecologie

Ces forêts qu'on assassine

" Je m'installai dans l'hélicoptère et m'apprêtai à vivre la magie de la forêt tropicale d'un autre point de vue. La canopée, véritable toit du monde végétal, se dévoila à mesure que nous nous élevions dans le ciel bleuté. Ici et là émergeaient, comme des sentinelles isolées, des arbres majestueux, sur les branches desquels je pouvais apercevoir, en plissant un peu les yeux, un calao faisant une courte escale dans sa traversée de l'océan végétal. Mais soudain, une fracture, une plaie béante, couleur sang, de terre mise à nu. Le royaume d'émeraude avait fait place à une singulière étendue géométrique, à un immense damier ocre et vert. Plus d'exubérance ni de fantaisie, mais ce même dessin, désolant, austère et monotone sur des kilomètres et des kilomètres. Le responsable : la culture extensive du palmier à huile. " Quand elle survole cette forêt agonisante de Bornéo, Emmanuelle Grundmann sait que la moitié des forêts tropicales ont déjà été rasées par l'homme. Et que chaque année, sur l'ensemble du globe, ce sont environ treize millions d'hectares de forêts qui disparaissent, victimes des haches, tronçonneuses, bulldozers et feux non accidentels. Hier le caoutchouc, aujourd'hui l'huile de palme. Ici les crevettes, là la pâte à papier. Depuis toujours, les ressources de la forêt excitent la convoitise des hommes, qui la pillent, la détruisent, la polluent, en exterminent les espèces animales et en chassent les communautés autochtones, pour le plus grand profit de quelques-uns. Ces forêts qu'on assassine est un livre de combat qui dénonce les conséquences catastrophiques de cette déforestation galopante. Les responsables de ce carnage (entreprises, hommes politiques, institutions internationales) y sont rudement interpellés. Les forêts sont les poumons de la planète. Aujourd'hui, elles sont rongées par un cancer mortel dont nous, les hommes, portons l'entière responsabilité. Espérons que ce livre contribuera à nous ouvrir les yeux et à stopper le massacre avant qu'il ne soit trop tard.

02/2007

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Psychologie, psychanalyse

LA PART DU PERE. Edition 1998 revue et augmentée

Les pères ont été beaucoup parlés, peu écoutés. L'homme - particulièrement le père - ne serait-il pas aujourd'hui ce " continent noir " qu'était pour Freud la féminité ? Qu'est-ce, en effet, qu'un père ? La réponse est loin d'être évidente. Est-ce du géniteur, de l'éducateur, du compagnon de la mère qu'il s'agit ? Dans certaines sociétés, le mari n'a qu'un rôle social et économique, tandis que c'est l'oncle (paternel ou maternel) qui s'occupe de l'éducation, pendant que l'amant (ou les amants) se chargent de la procréation. Chez les Davenda d'Afrique du Sud, cela peut même aller jusqu'à accorder le statut de père à une femme ! Dans notre culture, la réalité paternelle est également multiple. Aussi l'auteur de ce livre, après une enquête ethnologique et psychanalytique, a-t-elle choisi de dialoguer avec des hommes, cas courants ou moins courants de paternité : entretiens cliniques avec des " primipères ", des " multipères ", des hommes stériles qui ont un enfant par l'insémination artificielle de leur compagne, des donneurs de sperme, enfin des hommes qui ne veulent plus être pères (demandeurs de vasectomie). Au terme du parcours, il s'avère que la paternité, comme la maternité, ne sont pas tant liées à la réalité physiologique qu'à l'usage qu'en fait telle ou telle société, à tel moment de l'histoire et de l'idéologie. Chez nous, on a limité la part du père à sa fonction de géniteur et de détenteur de la loi, la mère, elle, se caractérisant par sa grossesse et son accouchement. Or, une redéfinition de la parentalité peut se faire selon d'autres vecteurs : le sperme, qui n'est pas seulement celui du coït fécondant ; le lait, qui constitue peut-être à lui seul la spécificité maternelle. Et un enfant ne se fait-il pas avant tout dans deux têtes ?

04/1998

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Sociologie

On ne naît pas mec

Pourquoi parler encore des mecs ? Quand tout se passe comme si les humains étaient hommes par défaut et femmes par exception, il semble qu'on n'en parle déjà que trop. A y regarder de plus près, cependant, on parle beaucoup d'hommes mais plus rarement des hommes. On parle d'individus en particulier, bien peu de la classe des hommes dans son ensemble. On parle des Grands Hommes, moins de tous ceux qui envoient des photos de leur pénis sur Internet. On parle plus des ministres que des violeurs (sauf quand il s'agit du même type). Alors, si nous retournons le regard féministe vers les hommes, que voyons-nous ? Soudain, on comprend comment les hommes sont construits et les histoires qu'on se raconte sur la " nature masculine " se révèlent mensongères. On voit que l'amour des hommes pour les femmes n'est pas un cadeau. On voit qu'en un sens les hommes préfèrent de toute façon les hommes, ce qui ne les empêche pas d'être homophobes. Je suis une femme blanche, trans et lesbienne et mon point de vue n'est pas moins neutre qu'un autre. Je vais recourir à des statistiques, des théories, des histoires, des dessins et des punchlines pour vous faire poser un nouveau regard sur vos pères, vos frères, vos compagnons, vos ex - et peut-être sur vous-même.

05/2022

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Poésie

Poésie de l'Art faber. Quand les poètes racontent et façonnent les mondes économiques

L'Art faber réunit les oeuvres ayant pour thèmes le travail, l'entreprise et, plus largement, les mondes économiques. Il forme un corpus en grande partie méconnu, "trop beau et trop puissant pour rester si peu célébré", regrettait Umberto Eco, soutien pionnier de la promotion de l'Art faber. La poésie de l'Art faber n'échappe pas à ce constat. Pis, d'aucuns pensent que les poètes ne se sont jamais inspirés de ces univers d'Homo faber, ce porteur des mondes économiques. De façon inédite, cet ouvrage illustre combien, au contraire, poètes et poétesses ont souvent convoqué ces univers dans leurs oeuvres, â travers des thèmes tels que le paysage agricole ou industriel, l'acteur économique et ses activités, ou encore les produits qu'il fabrique. Parmi les poètes cités : Guillaume Apollinaire - Charles Baudelaire - Bertolt Brecht - Blaise Cendrars - René Char - James Dickey - Rita Dove - Ralph Waldo Emerson - Hans Magnus Enzensberger - Theodor Fontane - Michel Houellebecq - Victor Hugo - Philippe Jaccottet - Mascha Kaléko - Erich Kästner - Günter Kunert - Jean de la Fontaine - Filippo Tommaso Marinetti - Norge - Simon Ortiz - Georges Perec - Francis Ponge - Ezra Pound - Jacques Prévert - Arthur Rimbaud - Theodore Roethke - Eugen Roth - Carl Sandburg - Alfred Tennyson - Paul Valéry - Emile Verhaeren - Paul Verlaine - Boris Vian - Renée Vivien - Walt Whitman - Paul Zech... Poésie de l'Art faber permet de porter un regard nouveau, au prisme de l'Art faber, sur les créations anciennes et contemporaines de poètes célèbres. Il offre aussi l'occasion d'introduire des oeuvres moins connues, voire oubliées, dont l'apport à l'Art faber comme à l'histoire de la poésie n'en est pas moins important. Mais les poètes ne se contentent pas de raconter les mondes d'Homo faber : ils les façonnent aussi, influençant leur évolution, comme en témoignent de nombreux exemples présentés dans ce spicilège. Cet ouvrage présente par ailleurs un recueil de poèmes d'Emile Verhaeren, dont l'apport au patrimoine de l'Art faber est incontournable, et que Stefan Zweig, admiratif, considérait comme"le plus grand de nos lyriques d'Europe", ajoutant que "Toutes les manifestations de l'activité moderne se reflètent dans l'oeuvre de Verhaeren et s'y transmuent en poésie". Pour de plus amples informations : www. artfaber. org

06/2024

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Littérature étrangère

La maison de l'Arbre joueur

Japon, 1857. Depuis des siècles, le Japon vit replié sur lui-même. Mais il sera contraint de s'ouvrir aux influences étrangères. Les Occidentaux forcent les portes de l'ancien monde. La révolution couve. L'époque des samouraïs est désormais révolue, le pays est à l'aube d'une ère nouvelle. La maison de l'Arbre joueur, dans le domaine du Chôshû, où habitent Tsuru et sa famille, n'est pas épargnée par le vent du changement. La jeune femme rêve de suivre les traces de son père, médecin, qu'elle assiste depuis son plus jeune âge. Quand celui-ci l'autorise à épouser l'homme qu'elle aime, lui aussi médecin, elle s'imagine que ses vœux sont exaucés : un mariage heureux, la possibilité d'exercer son métier à l'égal des hommes. Bientôt, la situation politique s'aggrave et le pays est au bord de la guerre. Le mari de Tsuru refuse cependant qu'elle l'accompagne pour soigner les soldats. Trop brillante pour être reléguée au second plan, la jeune femme décide de s'affranchir du poids des traditions ancestrales et de vivre librement sa destinée. Elle se trouve alors entraînée dans un monde de subversions, d'intrigues politiques et d'amours interdites. Autour d'elle agissent de jeunes hommes passionnés qui aspirent à écrire une nouvelle page de l'histoire du Japon. Hostiles au gouvernement féodal du shôgun, ils refusent que leur pays soit colonisé par l'Occident. Leur slogan est : " Sonnô jôi : vénérez l'empereur, expulsez les étrangers. " Leur méthode est la violence. A travers l'inoubliable destin de Tsuru, symbole de l'émancipation de son pays, Lian Hearn raconte une grande histoire d'amour et de guerre, d'hommes et de femmes, dans un Japon fascinant. Lian Hearn a effectué de fréquents séjours au Japon et a étudié la langue japonaise. Alors qu'elle constituait sa documentation pour l'écriture de sa saga best-seller Le clan des Otori , elle passa plusieurs mois dans la préfecture de Yamaguchi, l'ancien domaine féodal du Chôshû - point de départ de ce roman -, où elle s'intéressa à l'histoire de ces jeunes hommes ayant pris part à la restauration de Meiji. Mêlant habilement personnages fictifs et figures historiques, elle compose un roman plein d'atmosphère, aussi passionnant qu'envoûtant.

01/2013

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Littérature française

Une mère de glace

"Le conte [... ] peut permettre à certains hommes [... ] d'acquérir une "boîte à outils" qui leur permettra, je pense, de dépasser leurs souffrances. Ils pourront alors s'autoriser à clarifier leurs relations et leurs liens avec leur mère biologique et encore plus avec ce que leur refuse notre commune "mère de glace", la société. Il nous propose pour ce faire des façons d'ouvrir nos âmes et nos coeurs masculins à une de leurs composante majeure, qui est ici représentée, bien entendu, car il s'agit d'un conte de fées, par une princesse". L'auteur propose une voie qui peut permettre aux hommes d'aujourd'hui de rencontrer, de libérer et enfin de faire alliance avec la part féminine créative de leur psyché, encore emprisonnée par une société qui se révèle être une mauvaise mère, une mère de glace. Il s'appuie pour cela sur une proposition d'interprétation d'un conte populaire (Le Tambour, recueilli et publié par les frères Grimm) dont nous accompagnons pas à pas les protagonistes dans un parcours semé d'embûches. Cet essai se présente comme une version francophone et européenne de l'ouvrage de l'Américain Robert Bly, L'homme sauvage et l'enfant, l'avenir du genre masculin. Après dix ans de travail, la réflexion a évolué sous trois axes principaux : l'idée de la constellation familiale (et les traumatismes liés à la Grande Guerre), celle de l'engagement soixante-huitard et de la contestation contemporaine (la société comme une mauvaise mère) et enfin le soutien pour la lutte féministe (souffrance multimillénaire de la femme, privée de l'expression de ses émotions). Découvrez un écrit passionnant et original sur la nécessité pour les hommes de se réconcilier avec leur part féminine, sous le spectre de l'analyse (et de la psychologie des profondeurs) d'un conte traditionnel, donc toujours universel et intemporel... Médecin, thérapeute relationnel, animateur de groupes de paroles d'hommes, marié et père de quatre garçons, Jean-Yves Laurent organise depuis des années des séminaires d'interprétation des contes populaires. Dans sa pratique, il privilégie la pensée complexe (d'Edgar Morin) et est attaché aux mots clés de la bienveillance, la confiance, la conscience (des difficultés) et la modestie (au lieu d'être dans la position du sachant, il est toujours accompagnant).

02/2023

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Techniques artistiques

Sacs, pochettes et accessoires pour hommes. 20 projets à créer à la machine à coudre : du sac à dos en passant par la trousse de toilette, les chaussons, le portefeuille…

De plus en plus d'hommes prennent soin d'eux et font attention à leur image. Quoi de mieux pour affirmer son style de s'amuser à accessoiriser ses tenues ? Voici 20 modèles de sacs ou accessoires pour hommes, chics et élégants. Des créations dans une ambiance un brin vintage mais résolument tendances ! Tous les modèles ont été pensés pour leur côté pratique, et en fin d'ouvrage, retrouvez une pochette avec les patrons des créations pour ne pas se tromper. Au programme : sac à dos, sac de week-end, trousse de toilette, cartable, étui à lunettes, portefeuille, porte-carte, housse de tablette, noeud papillon, cravate, chèche... Un livre très riche avec plus des photos de pas à pas et des niveaux de difficulté pour envisager sereinement chaque création !

01/2021

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Généralités médicales

Mémoires sur divers sujets de médecine. Le cerveau, principe de la génération. Ebullition. des plantes. Abus des huileux. La pierre. La rage. Le pouls. La conservation des hommes bien faits

Mémoires sur divers sujets de médecine . 1. et 2. sur le cerveau, principe de la génération ; 3. contre l'ébullition des plantes ; 4. sur l'abus des huileux ; 5. sur la pierre ; 6. sur la rage ; 7. sur le pouls ; 8. sur la conservation des hommes bien faits, par M. Le Camus,... Date de l'édition originale : 1760 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

10/2020

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Littérature française

Moze

" Faut-il rendre justice à Moze ? Que peut-on lui rendre ? Que lui a-t-on pris ? Sa vie, sa liberté, ses biens, son honneur ? Peut-on les lui rendre ? Que lui a-t-on fait ? On l'a désarmé, abandonné ? On lui a menti ? On l'a utilisé, exploité, méprisé ? On ne peut rien lui rendre. Et que peut-on me rendre ? Il va falloir trouver. Me donner ce qu'on ne peut me rendre ! Moze était mon père, un père que je n'ai pas eu. Un père qui ne l'était pas. Maintenant qu'il est mort, serait-il devenu un martyr ? Moze avait honte de ce pays où il vivait. Il avait honte pour ce pays. Encore plus que pour lui. " Z.R. En Algérie, Moze a échappé au massacre des harkis. En 1962, il est arrêté et emprisonné. En 1967, il s'évade et arrive en France avec sa famille. Le matin du 11 novembre 1991, après avoir salué le monument aux morts, Moze se suicide en se noyant dans l'étang communal. Plus de dix ans après sa mort, sa fille tente de rendre compte de ce geste, celui d'un homme qui n'a été ni soldat, ni exilé, ni apatride, ni paria, mais banni. Un homme sans peuple et sans pays. Sans légitimité aucune. Si la littérature ne fera pas le compte de la guerre d'Algérie, ce livre dit pourtant la fabrique de cet homme-là : le colonialisme et ses excès, l'ignorance et le mépris, l'absurdité tragique d'une situation et en toute fin la bêtise des hommes. Par-delà le témoignage, par-delà l'évocation d'une famille marquée par une existence solitaire, l'écriture de Zahia Rahmani, magistralement tendue, concise et pudique, convoque une déchirure, un doute, une plainte, d'une vérité bouleversante. Moze nous parle de tous les laissés-pour-compte de l'histoire et de la douloureuse difficulté d'en assumer la filiation. De l'impossibilité d'échapper à ses pères.

03/2003

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Beaux arts

Correspondance 1946-1964

Grâce aux quatre-cent-quarante-huit lettres qui composent la correspondance échangée par Gaston Chaissac et Jean Dubuffet entre 1946 et 1964, on est à même aujourd'hui de prendre la mesure de cette relation sur laquelle on a beaucoup écrit, beaucoup glosé, souvent dans l'ignorance de ce qu'elle avait été réellement. Comment aurait-il pu en être autrement en l'absence de ce corpus, encore incomplet, mais suffisamment riche pour cerner la personnalité de ces deux hommes, en apparence, si dissemblables ? Dubuffet, qui se passionne depuis 1945 pour l'art des fous et des autodidactes, est - au moment où il découvre Chaissac - en pleine élaboration de son concept d'art brut dont il publiera le "manifeste" en 1949. Il se montre aussitôt ébranlé par l'originalité de cet inconnu, rencontré grâce à son ami Jean Paulhan, croyant avoir trouvé en lui un spécimen de l'homme du commun. Chaissac, qui, de sa Vendée conservatrice, lui envoie des lettres et des oeuvres dans lesquelles abondent la trouvaille formelle, le rapprochement imprévu des formes et des mots, l'audace et la spontanéité, a de son côté écrit et publié en 1946 une page sur "La peinture rustique moderne", proche des préoccupations de celui qui va devenir son ami. Dubuffet continuera cependant d'associer Chaissac à l'art brut, lequel se jouera de cette étiquette aussi souvent qu'il s'en agacera, comme le montrent certaines lettres publiées ici. Stratège fin et ombrageux, s'interrogeant sans cesse sur le bien-fondé de ses entreprises, Chaissac est tout sauf un autodidacte et un naïf. Si cette correspondance, véritable dialogue d'homme à homme, de créateur à créateur, souligne les différences d'origine, de formation, de manière de vivre des deux artistes, elle laisse à voir également tout ce qui les réunit. Un même goût pour la transgression, qu'elle soit d'ordre verbal ou pictural, un même rejet de la banalité et du tout-prêt, un même esprit inventif et expérimentateur qui ne trouve à s'épanouir que dans la création.

08/2013

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Traduction

Edgar Allan Poe traduit par Charles Baudelaire. Une fraternité littéraire

"(...) Aucun homme, je le répète, n'a raconté avec plus de magie les exceptions de la vie humaine et de la nature ; les ardeurs de curiosité de la convalescence ; les fins de saisons chargées de splendeurs énervantes, les temps chauds, humides et brumeux, où le vent du sud amollit et détend les nerfs comme les cordes d'un instrument, où les yeux se remplissent de larmes qui ne viennent pas du coeur ; l'hallucination laissant d'abord place au doute, bientôt convaincue et raisonneuse comme un livre ; l'absurde s'installant dans l'intelligence et la gouvernant avec une épouvantable logique ; l'hystérie usurpant la place de la volonté, la contradiction établie entre les nerfs et l'esprit, et l'homme désaccordé au point d'exprimer la douleur par le rire. Il analyse ce qu'il y a de plus fugitif, il soupèse l'impondérable et décrit, avec cette manière minutieuse et scientifique dont les effets sont terribles, tout cet imaginaire qui flotte autour de l'homme nerveux et le conduit à mal. (...)" Charles Baudelaire, Edgar Poe, sa vie et ses oeuvres (texte introductif du recueil Histoires extraordinaires) Charles Baudelaire est l'un des traducteurs d'Edgar Allan Poe. ? Sans doute celui qui en fut le plus proche par son univers au point que beaucoup de critiques de l'époque trouvèrent entre eux une véritable fraternité littéraire. Pour la première fois, nous réunissons dans un seul volume l'ensemble des oeuvres de Poe qui furent traduites par Baudelaire, soit : - trois recueils de contes (Histoires extraordinaires, Nouvelles histoires extraordinaires, Histoires grotesques et sérieuses) - un roman (Aventures d'Arthur Gordon Pym) - un essai (Eurêka) ... et une thèse introductive d'Arthur-S. ? Patterson en rapport direct avec le sujet : L'influence d'Edgar Poe sur Charles Baudelaire. L'ensemble étant préfacé par le texte d'Alice Seelow, spécialiste de cette symbiose entre les deux hommes.

02/2021

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Généralités

Les grandes batailles navales. 2 500 ans d'histoire

Une plongée au coeur des plus grandes batailles navales de l'histoire, de l'Antiquité à la guerre des Malouines Bien avant de domestiquer le cheval ou encore d'inventer la roue, l'homme va se lancer sur les eaux. Et même si les premières embarcations étaient sommaires, elles vont être l'un des facteurs qui va permettre aux civilisations de grandir et de se répandre. Des vallées du Nil, de la Mésopotamie ou de l'Indus, grâce aux fleuves qui serpentent à travers les terres avant de plonger dans les mers, les hommes vont échanger des idées, des biens, des techniques et développer le commerce. Viendra aussi le temps des découvertes. Le navire se fortifiant avec les siècles, l'homme va affronter avec plus de témérité la déferlante du grand large pour aller au-delà de l'horizon. Malheureusement, l'histoire de l'humanité n'a jamais pu se défaire des instincts belliqueux. Par jalousie, par envie, au nom d'un dieu, pour une terre plus fertile, pour la grandeur d'une nation, pour le caprice d'un monarque, les motifs sont innombrables, l'homme va faire du navire une arme. Les océans et les mers seront dès lors secoués par les tumultes de la tempête, non pas des éléments naturels, mais de celui des champs de bataille. Ainsi, les noms de Trafalgar, Jutland ou Lépante résonnent comme autant d'affrontements entrés dans la légende. Pour autant, aussi désastreuses que furent les batailles, elles vont aussi contribuer à la grandeur de l'humanité. Car si les conflits apportent inévitablement le malheur, ils ont aussi été, paradoxalement, la source du progrès. Les historiens ont dénombré plus d'un demi-millier de batailles navales qui ont joué un rôle dans l'histoire du monde. Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la Marine et expert en histoire maritime, en a sélectionné vingt parmi les plus significatives. Ce choix permet d'offrir un regard large sur plus de 2 500 ans d'histoire. Alors, embarquez pour un voyage dans le temps !

11/2021

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Beaux arts

La symbolique animale dans les églises romanes

L'art roman est surtout célèbre par ses innombrables représentations de personnages et d'animaux de toute sorte, réels ou imaginaires. On reste en effet confondu devant l'incroyable foisonnement de ces dernières, animaux ou personnages hybrides, qui défient et devant lesquels les plus grands spécialistes restent souvent très perplexes. Si bien que nul ne conteste aujourd'hui que les constructeurs et autres "maçons" aient pu rester en contact direct avec des traditions parallèles au christianisme et qu'il en est résulté une sorte de syncrétisme religieux et culturel. Comme dans les sociétés antiques, la magie et le merveilleux sont toujours très liés à la nature. Les animaux appartiennent à cet univers sauvage qui échappe à la raison des hommes et qui est encore dirigé par des forces mystérieuses. A ce titre, eux-aussi possèdent une forme de magie, eux-aussi peuvent être un lien entre le monde des humains et le monde féerique. Depuis l'art pariétal du paléolithique supérieur, l'homme, a toujours eu besoin, à travers l'animal, "d'exorciser ses peurs, de transférer dans les créatures ses qualités et ses défauts, ses forces et ses carences, sa volonté aussi de dominer. L'animal, au delà de son rôle nourricier, est devenu un grand miroir allégorique de la race humaine". De sorte que l'on peut dire que "le symbolisme animal reflète non pas les animaux, mais l'idée que s'en fait l'homme et, peut-être en définitive, l'idée qu'il se fait de lui-même." Et c'est justement de cette pédagogie que va s'emparer l'art roman en utilisant non seulement le message biblique de la création mais encore tout l'apport antique et contemporain qu'il a modelé pour nous donner son message d'évolution spirituelle. Jamais un art n'aura illustré autant que l'art roman ces "correspondances", au sens baudelairien, entre l'homme et l'animal.

10/2020

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Histoire des idées politiques

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Les droits de la femme et de la citoyenne

Livre conforme au programme du baccalauréat de la classe de première de la voie générale (année scolaire 2021-2022) La "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" est publiée le 5 septembre 1791 dans la brochure "Les droits de la femme et de la citoyenne". Il s'agit du premier texte à réclamer l'égalité civile et politique des femmes par rapport aux hommes. Olympe de Gouges pastiche dans celui-ci la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" du 26 août 1789 proclamant que "la femme naît libre et demeure égale en droits à l'homme" . Ce texte s'inscrit dans la tradition de la philosophie des Lumières en élargissant aux femmes la notion de Droits humains posés dans le "Bill of rights" de 1689 (Grande-Bretagne), la "Déclaration d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique" de 1776 et la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" de 1789. Cette édition de qualité est la fidèle retranscription de l'intégralité de la brochure originale de 1791 déposée à la Bibliothèque nationale de France et contenant le préambule, la "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" et le postambule. La présente édition a par ailleurs été enrichie de notes additionnelles de l'éditeur, d'une mise en perspective du texte et d'une présentation biographique de l'auteure ainsi que de ses oeuvres. Enfin, le livre s'achève sur la "Préface pour les Dames, ou le Portrait des Femmes", texte précurseur d'Olympe de Gouges, publié en 1788. Olympe de Gouges, femme politique et de lettres, est une pionnière du féminisme et une abolitionniste convaincue. Née en 1748, elle a été exécutée sous le régime de la Convention le 2 novembre 1793. Elle est un symbole de l'égalité des droit civils et politiques pour les défenseur. e. s des droits des femmes. L'intégralité des droits issus de la vente de ce livre sera reversée au fonds de soutien des femmes-auteures.

06/2021

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Sports

Maurice Noguès, le rêve d'Orient

Peu d'hommes réalisent un rêve d'envergure. Le Breton Maurice Noguès, l'un des cent premiers aviateurs brevetés au monde, est de ceux-là. Après avoir été le précurseur du bombardement de nuit pendant la Grande Guerre, durant laquelle il commanda aussi la fameuse escadrille des Cigognes, il devient l'un des pionniers de l'aviation civile, effectuant, dès 1923, les premiers vols réguliers commerciaux nocturnes, au retentissement mondial. Cet homme simple mais volontaire et tenace veut pourtant davantage : créer une ligne aérienne entre Paris et Saigon, une ligne dont le défrichage, escale après escale, l'entraîne dans mille aventures parfois périlleuses où il manque laisser la vie à plusieurs reprises. Quand la mer, la montagne, le désert, le vent de sable ou le soleil, la neige ou un froid intense ne constituent pas de redoutables obstacles, quand la mécanique ne le lâche pas, il se heurte au pire des adversaires : l'homme ! Chaque fois, il triomphe ! Les compagnies aériennes naissantes s'adaptent à son ambition. C'est d'abord la Franco-Roumaine, puis Air Orient, à laquelle il donne ses lettres de noblesse. Mais surtout, après des années d'efforts, parfois de sacrifice, il offre à la France l'une de ses plus belles lignes, appelée à être le fleuron de la future compagnie Air France, dont il sera d'emblée l'un des di-recteurs emblématiques. Là le rejoint Mermoz, héros de l'Aéropostale, qui souhaitait depuis longtemps voler à ses côtés. Là aurait bien voulu le rejoindre un certain Saint Exupéry. Le rêve de Maurice Noguès ne s'arrêtait pas à Saigon. Il devait le mener plus loin encore, au Japon et sans doute au-delà. Mais le 15 janvier 1934, un accident d'avion abat cet homme par trop discret. Pas son rêve ! Il nous fallait retrouver ce héros modeste et faire vivre son épopée : car ici le devoir de mémoire s'impose.

01/2015

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Littérature française

Les indociles

Olympe est une galeriste aussi ambitieuse que talentueuse dont l'existence se partage entre Paris et New York. Sa vie sentimentale consiste à séduire indifféremment hommes et femmes, pour se lasser aussi vite, sans se soucier des ravages qu'elle provoque. Lorsqu'elle rencontre Paul, un scientifique pointu, père et mari fidèle, au coeur pur, elle tente dans un premier temps de ne pas chercher à inscrire cette nouvelle proie à son tableau de chasse. Elle l'incite plutôt généreusement à acheter une toile d'un artiste inconnu pour lequel elle s'est prise de passion. Ce peintre ignoré, vieil homme nommé Solal, vit tel un ours à Perpignan, dans le quartier gitan, rétif à la moindre compromission et forcément allergique au jeu des mondanités parisiennes. Convaincue qu'il s'agit d'un génie, Olympe se lance comme défi, aidée par sa jeune stagiaire Khalia, de le faire connaître de tous. Et pour convaincre un homme aussi intègre et hors des modes que Solal, il lui faudra déployer toute son énergie. Tout comme pour attirer Paul dans ses filets, car son désir et son instinct de prédatrice se sont remis en marche. Mais rien n'arrête Olympe, surtout quand l'enjeu paraît inaccessible. Dans ce roman d'une grande finesse psychologique, au style nerveux, presque musical, Murielle Magellan dresse le portrait plus vrai que nature d'un Dom Juan au féminin, créature irrésistible et vénéneuse, toute en contradictions, capable à la fois de mettre à la lumière, contre l'avis de tous, un artiste ignoré et méprisé, et de se consumer d'amour pour un homme en quelques semaines. En cela, elle est une indocile, un être qui ne se range finalement dans aucune case, comme le sont aussi, à leur façon, Paul, Khalia et Solal. Les Indociles, qui nous livre au passage une réflexion sur la création, décrit surtout le jeu subtil entre légèreté, engagement et liberté, et n'est pas sans rappeler Les Liaisons dangereuses. Bien que, dans ce cas précis, Valmont soit une femme.

01/2016

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Religion

Sexualite, amour et mariage

Sexualité, Amour et Mariage, voilà trois réalités humaines aussi vieilles que le monde et qui cependant demeurent toujours à l'avant-scène de l'actualité, toutefois avec un sort différent. En effet, si le mariage est de nos jours souvent contesté comme une institution vieillie et plus ou moins opposée à la sexualité et à l'amour, il en va par contre différemment de ceux-ci. Rejetant tous les tabous, la sexualité tend à tout envahir et à devenir la principale valeur d'un monde dominé par l'érotisme. Quant à l'amour, il demeure le grand sentiment qui anime l'homme, mais avec combien d'ambiguïté et d'illusions. Dans une collection destinée à résumer la doctrine chrétienne pour les hommes d'aujourd'hui, face à leurs préoccupations, il fallait aborder ces problèmes et, par delà incompréhensions et fausse pudeur, porter sur eux le regard de la foi en rappelant l'enseignement chrétien sur ces grandes réalités humaines : la sexualité comme structure fondamentale de l'être humain, mais devant trouver son sens profond dans sa mise au sel-vice d'un amour véritable, celui de la personne humaine créée à l'image de Dieu, et le mariage devant être le lieu normal de la réalisation de cet amour investissant la sexualité. Jean-Marie AUBERT est professeur de morale à la Faculté de théologie catholique de l'Université de Strasbourg. Il est connu principalement par de nombreux ouvrages de théologie morale, écrits dans le souci de montrer que, dans tous les secteurs de la vie humaine - de l'amour à l'ordre économique - la morale, telle que l'Eglise l'enseigne, veut tracer les voies de l'accomplissement de l'homme, appelé à devenir toujours plus homme et par là à réaliser la volonté de Dieu sur lui l'invitant à devenir son fils, dans un cheminement, souvent difficile certes, mais dont la joie reste le signe privilégié.

04/1997

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Religion

Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise

" Transformer la réalité sociale par la force de l'Evangile, témoignée par des femmes et des hommes fidèles à Jésus-Christ, a toujours été un défi et le demeure aujourd'hui encore, au début du troisième millénaire de l'ère chrétienne. L'annonce de Jésus-Christ, "bonne nouvelle de salut, d'amour, de justice et de paix, ne trouve pas facilement accueil dans le monde d'aujourd'hui, encore dévasté par les guerres, la misère et les injustices. C'est précisément pour cela que l'homme de notre temps a plus besoin que jamais de l'Evangile : de la foi qui sauve, de l'espérance qui éclaire et de la charité qui aime. L'Eglise, experte en humanité, dans l'attente à la fois confiante et agissante, continue de regarder vers les "cieux nouveaux et la "terre nouvelle" [2 P 3, 13] et de les indiquer à chaque homme, pour l'aider à vivre sa vie dans la dimension du sens authentique. "Gloria Dei virens homo" : l'homme qui vit en plénitude sa dignité rend gloire à Dieu, qui la lui a donnée. La lecture de ces pages est avant tout proposée pour soutenir et inciter l'action des chrétiens dans le domaine social, en particulier des fidèles laïcs, dont c'est le lieu spécifique ; toute leur vie doit être une œuvre féconde d'évangélisation. Tout croyant doit apprendre avant tout à obéir au Seigneur avec la force de la foi, à l'exemple de saint Pierre : "Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais lâcher les filets" [Lc 5, 5]. Tout lecteur de "bonne volonté" pourra connaître les motifs qui poussent l'Eglise à intervenir avec une doctrine dans le domaine social qui, à première vue, ne semble pas relever de sa compétence, ainsi que les raisons d'une rencontre, d'un dialogue, d'une collaboration, pour servir le bien commun. " Renato Raffaele Card. Martino.

12/2005

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Sciences de la terre et de la

Cosmos. Une histoire du ciel

Tout commença la nuit où un homme regarda le ciel et y trouva... une ourse. L'oeil humain s'empara des étoiles, créa les constellations, peupla le firmament de taureaux mugissants, de chasseurs orgueilleux, de dieux teigneux, de rois, d'empereurs et de héros légendaires. Paysans et marins les utilisèrent pour rythmer le temps et l'espace, et les devins de Mésopotamie découvrirent, il y a 3 000 ans, que les dieux y avaient aussi inscrit leur destin. Tandis qu'à Babylone, mathématiques et astrologie s'alliaient pour forger le zodiaque, ailleurs, en Grèce, des hommes du nom de Pythagore, Anaximandre, Platon tiraient le ciel à eux et le pliaient aux exigences de leur raison géométrique. L'Univers prit corps et forme, et devint un cosmos. Un Grand Tout fini et sphérique, ordonné et harmonieux. Les astronomes y fixèrent l'anneau du zodiaque, où les astrologues nouèrent des liens qu'ils crurent indissolubles entre l'homme et le monde qu'il avait inventé. L'ordre régna enfin dans le ciel. Puis, une nuit, un homme regarda le ciel et n'y vit plus d'ourse. Son oeil l'avait trompé : ce cosmos né du regard n'était qu'une merveilleuse illusion. Entre être et paraître, réalité et imaginaire, les différentes facettes du cosmos, depuis son émergence des sables obscurs du temps jusqu'à nos jours, sont restituées ici dans leur contexte, à travers une iconographie riche et originale. Des images spectaculaires montrent le ciel, les étoiles, la Voie lactée, les constellations tels qu'ils furent observés et interprétés il y a 200 ou 500 ans, par des peuples aussi divers que les Navajos, les Égyptiens, ou les Chinois. Les visions cosmiques de philosophes et de savants tels qu'Anaximandre, Platon, Aristote, Kepler, Copernic, y sont présentées, accompagnées de dessins astronomiques originaux démontant la complexe machinerie céleste engendrée par l'esprit grec. Sans oublier les somptueuses reproductions de zodiaques venus du monde entier et les reconstitutions d'époque qui sous-tendent la longue histoire du ciel, de son " invention" antique à sa renaissance moderne.

10/2009

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Sociologie

Un éternel Treblinka

La souffrance des animaux, leur sensibilité d'êtres vivants, est un des plus vieux tabous de l'homme. Dans ce livre iconoclaste - que certains considéreront même comme scandaleux -, mais courageux et novateur, l'historien américain Charles Patterson s'intéresse au douloureux rapport entre l'homme et l'animal depuis la création du monde. Il soutient la thèse selon laquelle l'oppression des animaux sert de modèle à toute forme d'oppression et la "bestialisation" de l'opprimé obligée sur le chemin de son anéantissement. Après avoir décrit l'adoption du travail à la chaîne dans les abattoirs de Chicago, il note que Henry Ford s'en inspira pour la fabrication de ses automobiles. Ce dernier, antisémite virulent et gros contributeur au parti nazi dans les années 30, fut même remercié par Hitler dans Mein Kampf. Quelques années plus tard, on devait retrouver cette organisation du "travail" dans les camps d'extermination nazis, où des méthodes étrangement similaires furent mises en œuvre pour tétaniser les victimes, leur faire perdre leurs repères et découper en tâches simples et répétitives le meurtre de masse de façon à banaliser le geste des assassins. Un tel rapprochement est lui-même tabou, étant entendu une fois pour toutes que la Shoah est unique. Pourtant, l'auteur yiddish et prix Nobel de littérature Isaac Bashevis Singer (qui a écrit, dans une nouvelle dont le titre de ce livre est tiré, "pour ces créatures, tous les humains sont des nazis") fut le premier à oser la comparaison entre le sort réservé aux animaux d'élevage et celui que les hommes ont fait subir à leurs semblables pendant la Shoah. S'inspirant de son combat, Patterson dénonce la façon dont l'homme s'est imposé comme "l'espèce des seigneurs", s'arrogeant le droit d'exterminer ou de réduire à l'esclavage les autres espèces, et conclut son essai par un hommage aux défenseurs de la cause animale, dont Isaac Bashevis Singer lui-même.

01/2008

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Littérature française

Un menage de garcon

" En 1792, la bourgeoisie d'Issoudun jouissait d'un médecin nommé Rouget, qui passait pour un homme profondément malicieux. Au dire de quelques gens hardis, il rendait sa femme assez malheureuse, quoique ce fût la plus belle femme de la ville. Peut-être cette femme était-elle un peu sotte. Malgré l'inquisition des amis, le commérage des indifférents et les médisances des jaloux, l'intérieur de ce ménage fut peu connu. Le docteur Rouget était un de ces hommes de qui l'on dit familièrement : "Il n'est pas com- mode". Aussi, pendant sa vie, garda-t-on le silence sur lui, et lui fit-on bonne mine. Cette femme, une demoiselle Des- coings, assez malingre déjà quand elle était fille (ce fut, disait-on, une raison pour le médecin de l'épouser), eut d'abord un fils, puis une fille qui, par hasard, vint dix ans après le frère, et à laquelle, disait-on toujours, le docteur ne s'attendait point, quoique médecin. Cette fille, tard venue, se nommait Agathe. Ces petits faits sont si simples, si ordinaires, que rien ne semble justifier un historien de les placer en tête d'un récit ; mais, s'ils n'étaient pas connus, un homme de la trempe du docteur Rouget serait jugé comme un monstre, comme un père dénaturé ; tandis qu'il obéis- sait tout bonnement à de mauvais penchants que beaucoup de gens abritent sous ce terrible axiome : Un homme doit avoir du caractère ! Cette mâle sentence a causé le malheur de bien des femmes. Les Descoings, beau-père et belle-mère du docteur, commissionnaires en laine, se chargeaient également de vendre pour les propriétaires ou d'acheter pour les marchands les toisons d'or du Berry, et tiraient des deux côtés un droit de commission. A ce métier, ils devinrent riches et furent avares : morale de bien des existences. Des- coings le fils, le cadet de madame Rouget, ne se plut pas à Issoudun. Il alla chercher fortune à Paris, et s'y établit épicier dans la rue St-Honoré... ".

02/2023

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Histoire de France

Les aventuriers du pouvoir. De Morny à Macron

Je ne peux me défendre d'une attraction coupable pour les grands hommes de l'Histoire. J'ai toujours noué avec eux des complicités secrètes. C'est ainsi que sont nés les trois essais biographiques réunis ici : Napoléon ou la Destinée, Bernis, le cardinal des plaisirs, Morny, un voluptueux au pouvoir. Je les ai abordés moins en historien qu'en écrivain qui tente de percer leurs motivations et le mystère de leur destinée. J'ai adjoint à ces biographies des " Portraits acides " parfois un peu vifs, certains même acerbes, d'hommes politiques contemporains que j'ai été amené à fréquenter. Je raconte ainsi mes promenades archilittéraires et un peu irréelles avec François Mitterrand dans la Nièvre et à Paris ; le roman de mes relations barbelées avec un Giscard d'Estaing vexé par le discours trop peu flatteur avec lequel je le recevais à l'Académie. Je ne ménage pas non plus mes critiques envers François Hollande, " le Machiavel de Tulle ", " qui a occupé plus de place qu'il ne laissera de vide ". Je brosse aussi les portraits de quelques grands fauves : Chirac " le Paganini de la palinodie ", Sarkozy " l'homme qui en voulait trop ", Villepin " l'archange des bas-fonds ", Fillon " le sourcilleux ", Macron " le président hors-sol " ou Charles Pasqua " le pas blanc-bleu, mais bleu-blanc-rouge ". Que je les aie aimés, admirés ou jugés néfastes, tous les grands acteurs de notre théâtre politique que j'ai passés au crible m'ont passionné comme autant de personnages de notre roman national si riche et si contradictoire. J. -M. R.

11/2019

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Littérature française

Le Dîner des présidents

Ce soir-là de décembre 2018, tandis que les Gilets jaunes font trembler le pouvoir, Emmanuel Macron convie à dîner dans un restaurant grec ses trois prédécesseurs à l'Elysée : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. S'engage alors une conversation aussi secrète que réjouissante, faite de réflexions profondes, de bons mots et de flèches empoisonnées. Une longue et passionnante soirée dont le seul témoin est George, le maître des lieux. Le lendemain, il raconte par le menu à son ami Jean-Christophe Cambadélis cette rencontre aussi savoureuse qu'édifiante sur nos présidents et sur le pouvoir. Ainsi commence cette fable écrite par un homme qui sait tout du monde politique depuis quarante ans. Jugeant à son tour les quatre convives du banquet présidentiel, il livre sans détour ses propres réflexions devant son ami et hôte. La fiction devient alors réaliste et le roman vérité sur l'état de la France, sur les hommes qui la dirigent, sur le macronisme en marche et sur l'état de la gauche. Vertigineuse plongée dans le passé, examen sans concession du présent pour ouvrir les portes de l'avenir et redéfinir la gauche. Le roman offre à l'auteur toutes les armes pour dessiner un nouveau monde afin de faire naître la "société décente" , respectueuse de la planète et des hommes. Jamais un dirigeant politique ne s'était livré à un tel exercice littéraire. En empruntant ce chemin, Jean-Christophe Cambadélis apporte la preuve que la politique est plus que jamais la clé de notre destin.

10/2019

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Policiers

La demeure éternelle

La demeure éternelle met en scène la confrontation entre deux générations, deux sortes d’hommes : Dallas Hardin, le Mal incarné, obsédé par l’argent et complètement insensible à la valeur d’une vie humaine, impose à tous sa volonté par la force et la ruse, protégé par l’impunité que lui confèrent son audace et sa cruauté. Nathan Winer, jeune et forte tête, travaille de ses mains, qu’il a costaudes, pour se nourrir, ainsi que sa mère : son père a disparu un beau matin de 1933 quand le gamin n’avait que 7 ans. Dix ans plus tard, William Tell Oliver, le vieux ramasseur de ginseng qui a vu ce qui s’est réellement passé le jour de la disparition de Winer père et n'a rien dit sur le moment, essaie de se racheter en protégeant le fils. Longtemps le jeune homme ignorera que son père a en réalité été abattu par Hardin, parce qu’il refusait que celui-ci planque sur ses terres l’alcool frelaté dont il faisait commerce. Ce qui oppose Nathan à Hardin, au début, a davantage à voir avec une jeune fille, Amber Rose, qu’il ne parviendra pas à arracher aux griffes du maquignon. La pauvreté alliée à la rudesse du climat et des moeurs dans cette Amérique de 1943, la prolifération du mal grâce à l’argent qui ferme les yeux de la Loi, la soumission des femmes et la lâcheté des hommes, tous les ingrédients du noir sont ici réunis, convergeant vers une issue inéluctable.

09/2012

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Littérature française

Une partie de chasse

Un roman d'éducation: fureur et mystère. Au cours d’une partie de chasse, un homme tombe dans une galerie souterraine. Tristan est désigné pour rester sur les lieux tandis que les autres iront chercher du renfort. Mais les secours n’arrivent pas et la tempête se lève. Une longue attente commence. Tout en essayant de soutenir moralement celui qui s’est blessé en tombant (et dont il se sent si loin), Tristan se remémore la suite des événements. Il revit sa rencontre avec sa femme Emma, l’évolution de leur relation. C’est elle qui l’a convaincu de partir chasser, pour que les autres l’acceptent dans le cercle des hommes. Il repense aussi à sa mère malade dont l’image le hante encore aujourd’hui, au petit garçon docile qu’il était alors à son chevet. Et lui, qui a toujours plié sous la volonté des femmes, interroge enfin la place de son propre désir. Tristan s’abrite de la tempête comme on se terre au fond d’un terrier, dialoguant en cachette avec un animal rescapé de la partie de chasse, quand les voix des humains ne lui parviennent plus. La nature se déchaîne alors dans une colère salutaire. Et peut-être le déluge, qui emporte tout sur son passage, obéit-il au rêve de Tristan de faire table rase. Avec Une partie de chasse, Agnès Desarthe signe un roman violent et énigmatique. Il nous parle d'un monde que les dieux auraient abandonné, laissant la place aux pulsions les plus secrètes qui dorment dans le coeur des hommes.

08/2012

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Littérature française

En attendant le vote des bêtes sauvages

En attendant le vote des bêtes sauvages, le Président Koyaga est un maître chasseur ... et un dictateur de la pire espèce. Au cours d'une cérémonie purificatoire en six veillées, un griot des chasseurs et son répondeur lui racontent sa propre vie, toute sa vie, sans omettre les parts d'ombre et de sang. Koyaga est né dans la tribu des hommes nus. Il a fait la guerre d'Indochine. Puis il a pris la tête de la République du Golfe en usant de la sorcellerie et de l'assassinat. Accompagné de son âme damnée Méclédio, qui a vu en lui son homme de destin, il a parcouru l'Afrique de la guerre froide, prenant des leçons auprès de ses collègues en despotisme. On n'aura guère de peine à reconnaître au passaage Houphouët-Boigny. Sékou Touré, Bokassa, Mobutu... Pour ne parler que des non-vivants. De retour chez lui, grâce aux pouvoirs merveilleux que lui confèrent la météorite de sa maman et le Coran de son marabout, il triomphe de tous ses ennemis, déjoue tous les complots. Jusqu'au jour de la dernière conjuration où s'étant fait passer pour mort, il perd la trace de la maman et du marabout.. Avec un humour ravageur et une singulière puissance d'évocation, le récit mêle hommes et bêtes sauvages dans une lutte féroce, allie le conte à la chronique historique et renverse nombre d'idées reçues sur les relations étroites qu'entretiennent la magie et la politique mondiale.

08/1998

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Littérature étrangère

Buru quartet Tome 3 : Une empreinte sur la terre

"Enfin la terre de Betawi se déploie sous mes pieds. J'inspire profondément l'air du bord de mer. Adieu, navire, adieu, mer, adieu à tout ce qui fait partie du passé, sans excepter les expériences des jours sombres. Adieu. Je pénètre l'univers de Betawi et j'entre dans le XXe siècle. A toi aussi, XIXe, adieu ! Je suis venu m'affirmer, chercher la grandeur et le succès." Voici Minke en homme nouveau. Laissant derrière lui Surabaya pour la capitale des Indes néerlandaises, il entre à l'école de médecine, la seule école supérieure ouverte aux Indonésiens. Triste reflet du système en place : Minke doit renoncer à ses vêtements européens pour se vêtir à la mode javanaise, et marcher pieds nus. Où que Minke se tourne, même dans les cercles hollandais réformateurs, il se heurte au mur de la domination coloniale, à l'exploitation des terres et des hommes au service de l'industrie sucrière. Mais le sésame est ailleurs, dans cette lettre qu'il doit remettre à Mei, une jeune chinoise militante. Grâce à elle, Minke passe à l'action : il crée un premier syndicat, une association pour l'éducation des masses, un journal indépendant en malais... L'heure de la révolution a sonné ! Après Le Monde des hommes et Enfant de toutes les nations (Zulma, 2017), ce troisième volet du Buru Quartet est publié en français pour la première fois, directement traduit de l'indonésien. Fresque politique, roman d'initiation, d'amour et d'émancipation, le Buru Quartet est une incroyable machine romanesque, géniale, puissante et unique.

03/2018

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Histoire internationale

Fridolin Zehnder l'Africain. Les aventures d'un légionnaire suisse, déserteur et combattant au Maroc (1920-1934)

"Je suis né le 28 août 1897, lors d'un tour en barque sur le Doubs, la rivière qui forme la frontière avec la France, près de La Chaux-de-Fonds. Né entre deux pays, sans terre ferme sous mes pieds. C'est comme un présage." Jusqu'alors inédit en langue française, cet ouvrage raconte les aventures hors du commun de Fridolin Zehnder, jeune ouvrier suisse né à La Chaux-de-Fonds. L'usine, la Légion étrangère, la guerre, les Dardanelles, le bled, la maladie, la tribu, le kif, le Sous et le grand Sud marocain, l'espionnage et le trafic d'armes, la circoncision, la paternité, le baroud et l'exil, la faim et la soif... une vie bien remplie pour un seul homme. Vivant à l'intérieur de la société tribale, en montagne, puis au pré-Sahara, Fridolin Zehnder décrit sans emphase la dure vie des hommes de tribu, leurs joies, leurs peines, leurs violences, leurs ablutions et leurs souffrances, leur sexualité et leurs fêtes, leur foi et leur honneur d'hommes et de guerriers, leurs femmes - surtout la sienne - et leurs armes. La conversion à l'islam, le passage au monde tribal arabo-berbère et le "djihad", font résonance dans le passé, à l'instar de ces Européens qui coupent les amarres comme dans le présent, transposition des jeunes "djihadistes" de Syrie... Cette autobiographie passionnante est aussi un témoignage précieux pour toutes celles et ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'Afrique du Nord et des Berbères.

05/2018

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Religion

Ben Israël

Il est rare de trouver un homme qui soit prêt à dévoiler son âme aux regards du public, exposant non seulement ses actes secrets accomplis derrière des portes fermées, mais confessant ses craintes les plus intimes, ses frustrations, sa convoitise, ses ambitions. Arthur Katz, un fils d'Israël, est un de ces hommes-là. Le réalisme sans pitié de Katz à la recherche de la réalité et de son identité personnelle, l'a conduit du Bar Mitzvah au marxisme idéaliste, puis à l'athéisme existentiel des hommes de notre temps et, en fin de compte, inévitablement, à la faillite et au désespoir. Ce cheminement l'a amené à une confrontation avec l'absolu impitoyable de la Vérité révélée. L'engagement qu'il a pris de servir cette Vérité a provoqué des changements radicaux dans le tréfonds de sa personnalité. Carl Jung, le grand psychiatre suisse a dit : " Ce n'est pas de nos désirs seulement ou des exigences de nos idéaux, mais de la nécessité et de l'angoisse que jaillissent de nouvelles formes de vie... Toute créativité dans le domaine du spirituel et toute avance dans le domaine psychique sont le fruit d'un état de souffrance de l'âme. Arthur Katz, par un cheminement de cet ordre a trouvé un sens à sa vie et nous voyons " cette nouvelle forme de vie " se dessiner peu à peu au cours des pages de cette odyssée qu'il a réellement vécue. Seuls quelques noms ont été changés, les événements sont authentiques.

11/1982