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Sports

Besoin de vélo

Enfourcher son premier vélo, c'est entrer dans une langue que l'on mettra sa vie à assimiler, c'est transformer chaque geste en un secret pour le piéton. Prêt à mouliner, prêt à gicler, à coincer, à bâcher, à sucer les roues, à pointer le nez à la fenêtre, prêt à avaler des bornes et des bornes pour entrer dans le clan édénique des moelleux... Enfourcher un vélo, c'est entrer dans une histoire et une légende que l'on découvrira dans mille et mille numéros de L'Equipe. La divine solitude du cycliste est peuplée d'ombres que le soleil étire sur le grain des routes. Assis sur ma première selle, j'apprenais à sentir le souffle du grand peloton des cyclistes du temps et du monde. Enfourcher un vélo, ce n'est pas monter sur une machine pour l'oublier, c'est, au contraire, entamer un débat permanent avec elle. Au moment où je coince dans une bosse, je lance un regard inquiet sur le pédalier du salaud qui me double : j'en étais sûr, il est ovale et il a des manivelles de 175 ! Enfourcher un vélo, c'est prendre possession du paysage. D'abord celui de ma roue avant, ensuite celui des jambes de mon père (qui sont les jambes que je connais le mieux au monde), enfin le vaste paysage quand l'équilibre et la forme sont là.

05/2001

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Sorcellerie

La magie de la nature. Découvrez comment pratiquer votre propre magie en lien avec la nature

Grâce à des conseils et des astuces éprouvés, tirés du grimoire personnel de The Witch of the Forest, découvrez tout ce que vous devez savoir pour bien débuter votre voyage... Vous trouverez dans ce Livre : - Comment percevoir l'abondance de magie au coeur de la nature et libérer votre pouvoir. Apprenez à l'exploiter pour changer votre vie et empruntez le chemin des sorcières modernes ? ! - Une multitude de sorts, conseils, astuces et rituels faciles d'accès, mais aussi des outils et ingrédients simples que vous trouverez aisément chez vous ou en cueillant des plantes courantes. - Un grimoire éthique, pratique et simplissime pour vivre en harmonie avec soi-même et la nature. Le matériel ? Votre intention et quelques ingrédients que vous pouvez trouver partout ! Les plus de ce Livre La jaquette peut être retirée, elle devient alors une planche de radiesthésie pour apprendre l'utilisation du pendule ! Ce grimoire de la magie naturelle reprendra les bases et vous apprendra tout ce que vous avez à savoir pour : - S'initier à la sorcellerie - Exploiter la sorcellerie pour prendre soin de soi et de son bien-être - La Roue de l'année de la sorcière - Jeter des sorts - La magie des couleurs et des bougies - Les herbes - La divination, le tarot et la radiesthésie au pendule - La création de vos propres sigils - La relation d'une sorcière avec la Lune et la nature - Pratiquer la magie en toute discrétion ou avec un budget limité ... et bien plus encore ? !

03/2022

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Littérature francophone

Visage

Après Je change et j'avance sous le marteau du temps (2021), également paru dans la collection Métaphores, Jacques Roman explore le visage humain, avec l'acuité et l'intensité poétique qu'on lui connaît. Un texte court mais puissant : "Il est des visages où apparaissent singulières les rides creusées par les larmes. Elles disent du monde le visage du monde. Une écriture qu'on ne peut réellement déchiffrer. Mais dont la lecture longtemps ne cesse de nous poursuivre. Si nous pouvions lire ces rides comme on lit à livre ouvert nous entendrions de l'humanité grincer la roue de toutes les souffrances. Mais pourquoi donc le livre du visage nous est livre si obscur ? Et cette question même à qui la poser ? Et qui pourrait répondre ? Le poème ne serait-il qu'en quelques traits (mots au travail) le désir de dévoiler un visage vraiment humain et toujours en quelque sorte une effraction laissant son auteur essoufflé et pantelant sur un seuil infranchissable ? Et toujours, toujours puiser en une nostalgie active la force nécessaire à relancer le pari, ni sous un ciel gris, ni sous un ciel bleu, mais au blanc pur du mystère qu'est toute page blanche où réfuter la damnation ? Ce visage, cette face humaine plus éloignée encore que ne l'est la face de l'animal à deux pattes, de la face des grands singes, ce visage ne surgira d'aucune tombe, d'aucun miroir."

03/2023

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Géopolitique

"Le libanais". Itinéraire d'un Juif de Beyrouth à Jérusalem

"Le Libanais" ! C'est ainsi que feu le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin surnommait Jacques Neriah, son fidèle conseiller politique et diplomatique. Rabin avait compris qu'il avait chez lui un atout arabisant que son rival et ministre des Affaires étrangères n'avait pas. Ce livre retrace son enfance passée dans une famille juive arrivée au Liban, de l'ile de Rhodes et de Simferopol en Ukraine jusqu'à son départ ultime pour Jérusalem par suite de la pression constante des autorités libanaises qui ne voulaient plus de la présence de la communauté juive sur son sol. C'est toute l'histoire d'une époque où le Liban bascule d'une démocratie éclairée, héritée du mandat français, vers un nationalisme aveugle qui le fait chavirer dans une attitude hostile à sa communauté juive. Dans cet enfer qui resserre son étau sur cette famille juive atypique (ashkénaze-sépharade), le salut, avant l'exil, viendra pour la famille de l'auteur du pensionnat catholique des Lazaristes. Puis, Jacques Neriah partit pour Israël où il devint officier des services de renseignement militaires. Il avait juré de se venger pour toutes les humiliations subies durant les années passées au Liban. C'est ainsi que la première guerre du Liban en 1982 fut l'occasion d'un retour et rappela à ceux qui avaient participé à la politique d'humiliation que la roue tourne, et parfois contre ceux qui pensaient être hors d'atteinte...

05/2023

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Histoire et Philosophiesophie

Faut-il sentir bon pour séduire ? 120 clés pour comprendre les odeurs

Imaginez-vous dans la nuit noire, avec les oreilles bouchées... Comment faire pour vous orienter, pour déceler des présences ? Utilisez donc votre nez ! L'homme accorde volontiers aux animaux des pouvoirs olfactifs surprenants : détecter le passage d'un animal, sentir une proie à distance, dialoguer chimiquement avec ses congénères, attirer l'âme soeur grâce à de mystérieuses phéromones. Mais notre odorat n'est pas si sous-développé : il fonctionne bien avant la naissance, le nouveau-né reconnaît sa mère à son odeur et les souvenirs olfactifs peuvent rester gravés dans notre esprit durant toute une vie. Cet ouvrage vous propose de suivre le devenir du message olfactif, depuis le nez jusqu'au cerveau : que se passe-t-il dans la cavité nasale ? Comment le message olfactif voyage-t-il dans le cerveau ? Quels comportements l'odorat influence-t-il ? L'homme s'intéresse aux odeurs depuis la plus Haute Antiquité et certains passionnés placent même l'olfaction au coeur de leur métier. Parfumeur ou oenologue, ces artistes témoignent des capacités olfactives et créatrices de l'espèce humaine : comment conçoit-on un parfum ? Quel fut le premier parfum moderne ? Qu'est-ce que la roue des vins ? Nous voyagerons aussi à travers différentes cultures olfactives, du kôdô japonais à la jungle colombienne, pour apprendre enfin que l'odorat intervient aussi dans le diagnostic médical, trouve sa place dans les arts ou influence notre sexualité. Alors... fermez les yeux, ouvrez votre nez, le voyage commence !

03/2019

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Religion

André Charlier, le prix d'une oeuvre

"Je remercie Dieu de ce qu'Il m'ait fait comprendre que je ne devais pas être un compositeur ni un écrivain. Mon mode d'expression était certainement la musique, mais il est non moins certain que je ne devais pas en user". Cette confidence d'André Charlier à ses trois filles lève le voile sur la vie d'un converti, baptisé à l'âge de dix-huit ans, qui désira dès l'adolescence "accomplir une oeuvre inspirée de Dieu... faire quelque chose de beau pour Dieu". Après avoir été blessé et fait prisonnier en Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, André Charlier se tourna finalement vers l'enseignement. Devenu Directeur de l'Ecole des Roches de Maslacq, transférée ensuite à Clères, sa grande oeuvre sera la formation de la jeunesse. Son ami Paul Claudel voit en Charlier, beaucoup plus qu'un éducateur, un maître spirituel : "le maître idéal suivant l'Esprit de Dieu et le coeur chrétien". Et Monseigneur Henri Brincard résume ainsi cette oeuvre de formation de la jeunesse : "un élan de toute l'âme vers "la Lumière"". John Keith, un jeune américain venu étudier pendant quelques mois à Clères, confiait y avoir trouvé "une Ecole simple et non pas prétentieuse", où l'on se "trouve face-à-face avec Dieu". L'instrument de cette rencontre avec Dieu était André Charlier lui-même, comme Antoine de Lévis-Mirepoix l'explique dans la Préface. Mais cette oeuvre exigea d'André Charlier qu'il renonce, après la mort de sa première femme en 1940, à redonner un véritable foyer à ses propres filles, sacrifice douloureux à son coeur de père et sur lequel il revient souvent dans le Journal qu'il écrivit à leur intention : "Vous avez eu [à Maslacq] une vie fort agréable en somme, et je pense qu'elle restera pour vous comme un beau souvenir. Pas un vrai foyer sans doute, mais qu'y puis-je ? J'ai dû sacrifier cela à l'Ecole, et ce n'est pas moi qui ai voulu assumer cette charge". Par ces sacrifices librement consentis, André Charlier fut un "témoin de l'Eternel", comme il se définit lui-même. Son ami Gustave Thibon l'avait compris, qui lui écrivait : "Je pense souvent, très souvent à vous comme à l'un des derniers témoins des choses qui demeurent." C'est ce témoignage de toute une vie que nous livre cette première biographie d'André Charlier.

09/2019

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Littérature étrangère

Le vaisseau fantôme

Oublié - peut-être pour avoir osé publier des romans pour la jeunesse et, pire, avoir connu un franc succès grâce à eux -, Marryat est avant tout un conteur-né qui suscitera l'engouement de personnalités aussi diverses que Woolf, Coleridge, Conrad, Ruskin, Thackeray ou Daudet. Même s'il n'est pas le premier - Smollett l'a précédé - " Captain " Marryat fait entrer par la grande porte l'aventure maritime dans la littérature. Si Marryat est peu intéressé par l'aspect métaphysique de la mer - comme le seront Melville et Conrad -, il en fait - alliée ou ennemie, salvatrice ou destructrice - un personnage à part entière, tout comme les grandes forces élémentaires : le vent, le soleil, les éclairs. La mer est un théâtre, le voyage un rite de passage de l'adolescence à l'âge adulte lors duquel réel et imaginaire tiennent tour à tour la barre. La mer est aussi cette ultime ordalie devant laquelle personne ne peut mentir - les croyances, la loyauté, la moralité y sont rudement mises à l'épreuve. Le charme du Vaisseau fantôme est intact, telle une eau de jouvence pour des esprits imprégnés de freudisme et de doute qui, peu enclins à croire aux héros, restent néanmoins avides de péripéties endiablées, d'humour et de vigueur. Le Vaisseau fantôme n'est pas un roman psychologique : pas de diable qui révèle l'ange, pas de héros qui masque un pleutre. Toutefois, à la faveur d'une description nette et ciselée de tous ces personnages au caractère univoque qui le hantent : Philippe, le vrai héros en quête, Amine, son grand amour - figure de légende à elle seule -, Schriften, son adversaire pugnace au rire surnaturel, Krantz, son ami valeureux au destin tragique et toute la cohorte de capitaines obsédés, de pères avares ou de prêtres fourbes, c'est une véritable comédie humaine qui se joue sous les yeux du contemporain, captive par ce sens du récit dont la littérature populaire du XIXe siècle a détenu le secret. Si le lecteur a dans l'oreille les quelques phrases musicales de la version que donne Wagner du Hollandais volant, ou dans l'œil l'apparition mythique d'Ava Gardner devant James Mason dans Pandora, nul doute que cette traduction antérieure du mythe tiendra, dans sa mémoire, la comparaison.

09/1998

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Psychologie, psychanalyse

Amour, identité et changement

Nos histoires d'amour sont la partie la plus obscure de nous-mêmes. Tomber amoureux, c'est un peu comme tomber malade : c'est subir les affres de ses propres passions. Troublé par l'expérience de l'autre qu'on porte déjà en soi et qui peut devenir hostile, on se demande si ce qu'on éprouve relève encore de l'amour ou pas plutôt de la maladie psychique. L'amour possède sa propre logique. Dans cette perspective, l'amour ressemble au symptôme psychique : tous les deux donnent vie à une histoire ancienne. Puis, ils contiennent aussi tous les deux une part de résistance, tout comme un potentiel de changement. Enfin, tous les deux expriment la vérité du sujet et sa quête d'identité. Pour autant que l'amour réveille en nous la part inconsciente, l'inconscient de nos choix amoureux reste un objet obscur pouvant motiver d'entreprendre une psychanalyse. Non seulement il existe une psychopathologie de la vie amoureuse, mais encore celle-ci est la contribution la plus importante dans la constitution de soi. Quand les patients parlent d'eux au psychanalyste, ils parlent de leurs amours. Au psychanalyste, reste le travail d'entendre l'intime qui cherche à se communiquer. Le patient évalue la satisfaction qu'il peut attendre de l'autre, en découvrant que celle-ci dépend étroitement de ses propres attentes. Bien que tout le monde possède ses propres expériences dans le domaine de l'amour, le doute ne manque pas de survenir quant à la fiabilité de ses propres observations. L'amour étant purement subjectif, l'amoureux se trouve devant les mêmes problèmes d'observation que les premiers psychiatres à la naissance de l'observation clinique. S'il est vrai de dire qu'il y a de la folie dans la revendication amoureuse, il est aussi vrai qu'il existe des revendications amoureuses dans les différentes maladies psychiques. Toute relation comporte des révélations inattendues, peut-être même provoquées par soi-même ! Toute personne qui aime peut, de manière soudaine, se voir confrontée à l'étendue des souffrances de l'âme sans comprendre ce qui lui arrive. Le trouble est alors d'ordre identitaire. L'auteur établit ici le lien entre la clinique psychanalytique, le transfert dans l'amour et les histoires d'amour, les nôtres, telles qu'elles se racontent.

07/2005

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Littérature française

Contes de la nuit grecque

E E Cummings a lui-même défini la poésie comme ce qui ne peut être traduit. Entendons : le poème est la parole absolument singulière qui, d’un même mouvement, dynamite, et dynamise aussi, la langue pour inventer la sienne dans le refus de tout ce qui est commun, ou qui relève, disait avant lui Mallarmé, de l’universel reportage. Comme une lettre d’amour, le poème n’a pas de public, il n’a pour destinataire, si nombreux qu’ils puissent être, que des lecteurs singuliers, visés chacun dans ce qui le différencie, dans son être unique, dans ce qui, de lui, demeure farouchement et irréductiblement rebelle à toute négation et dissolution de soi dans une pseudo-identité sociale ou collective, mortifère par essence, si l’on ose dire ; mortifère dans le refus de la condition de mortel qui la sous-tend. En chaque lecteur le poème s’adresse au poète et au vivant mortel qu’il est aussi, à l’amoureux, au fou, à l’enfant, à l’idiot qu’il demeure. Et par là, par un paradoxe qui n’est qu’apparent, la singularité du poème rejoint une authentique universalité humaine, quand tous les "-ismes" n’offrent que des leurres. Même si Cummings a poussé son allergie à tous les communautarismes jusqu’à un aveuglement consternant, et que rien ne saurait justifier, il faut arrêter de penser ce qui distingue comme ce qui sépare et l’hermétisme comme une clôture : il n’y a pour penser de la sorte que les totalitaires, partisans d’un nivellement par le bas, à leur profit ; et si la poésie de Cummings a pu paraître en son temps d’avantgarde, elle ne résiste au temps que parce qu’elle est fermement ancrée, sans nul traditionalisme, dans cette tradition qui remonte à la plus haute antiquité, celle d’Orphée, éveillant tous les sens et animant toute la création par la vertu de son chant. Je me suis donc, après d’autres, confronté à l’intraduisible, y compris sans doute en anglo-américain, du poème-et-de-la-langue-Cummings ; entreprise dont tous s’accordent à juger qu’elle est folle (et désespérée), mais précisément en ceci qu’elle pousse à l’extrême le paradoxe de l’essence même de la traduction, qui est que seul ce qui ne peut être traduit mérite finalement de l’être. Tout autre tentative de justification serait inutile, pour ne pas dire indécente.

12/2013

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Littérature étrangère

Quand je sortirai d'ici

Prisonnier de son lit d’hôpital, Eulalio Montenegro d’Assumpçao se confronte à la vie passée. La présence d’une infirmière, de sa fille ou de sa mère, entretient en lui le besoin d’explorer des souvenirs qui s’entrechoquent. Son grand-père était une figure politique centrale du Brésil. Son père importait du matériel militaire de France, pays fantasmé où le jeune Eulalio avait pu découvrir les plaisirs de la chair. Mais cette vision de l’héritage familial se nuance au fil de la mémoire qui évolue, laissant place au doute : est-ce un mari trompé ou bien des opposants politiques qui ont froidement abattu son père ? A la mort de ce dernier, il rencontre sa future épouse, Mathilde. C’est sa propre légitimité publique qu’il doit alors affirmer. Il tente de multiplier les rencontres mondaines pour trouver une place dans la dynastie Assumpçao. La confiance en ses proches s’épuise au fil de ses échecs, et c’est bientôt la jalousie qui le gagne, une jalousie excessive, presque démente: Mathilde semble plus à l’aise que son mari au contact d’hommes qui ont parcouru le monde entier, et qu’elle fréquente maintenant sans lui. Les crises se multipliant, elle finit par disparaître. Eulalio n’apprendra sa mort que des années plus tard. Il élève donc seul sa fille qui se marie finalement avec un Italien fortuné. Empêtré dans de périlleuses affaires, il finit par dilapider tout son argent et abandonne femme et enfant. Le petit-fils du narrateur grandit ainsi dans ce Brésil de « nouveaux riches » et s’enfonce progressivement dans la criminalité. Eulalio est dépassé, il essaie de s’accrocher au réel, mais il n’y a que la mémoire de sa famille qui le maintient dans le flux continu de ses paroles. D’une plume rythmée et colorée, Chico Buarque nous plonge dans les méandres d’un esprit hanté par les fantômes familiaux. Au seuil de la mort, les figures se confondent en une ronde angoissée et nous conduisent à interroger le mouvement de l’histoire. Le présent se dissout face à l’usure du temps. L’hérédité, au centre du roman, s’exprime dans toute son ambiguïté. Ce texte intense examine la mémoire d’un homme compressé par la généalogie et celle de toute la nation brésilienne. Traduit du portugais (Brésil) par Geneviève Leibrich.

01/2012

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Musique, danse

Précis de salsa cubaine. Danse de couple et de bal, Rueda de casino

Marc DINET a vécu une bonne période de sa vie en Guyane Française, en Amérique du Sud et en Caraïbes où il s'est imprégné, à son insu, de toute la culture afro-caribéene ambiante. De retour à Paris en 1996, il se lie d'amitié avec le milieu caribéen de la capitale et tout naturellement trouve dans la salsa l'ambiance qui lui fait défaut. Les Cubains viennent d'arriver en France. Sortis de Cuba après la période spéciale, ils enseignent leur salsa pour survivre à leur exil. Ils dansent à leur manière, cela surprend, ce n'est pas goûté par tous les danseurs latinos de cette époque (on a relaté des rixes à la sortie du Monte Cristo). La manière de danser la salsa "à la cubaine", différente, se répand assez vite dans la capitale puis en province ; elle est plus simple, moins conventionnelle, et peut se danser partout sans complexes. Auparavant, on dansait la salsa, certes, mais soit en style colombien ou dans le style américain du Nord. New York ou Los Angeles. Le style cubain, par sa simplicité, sa convivialité, sa richesse chorégraphique, prend le dessus et se répand. Aujourd'hui, le phénomène est devenu planétaire. Après plusieurs années où il apprend et se perfectionne comme danseur, Marc DINET se lance dans l'enseignement dans la Sarthe, où il réside. Mais son cours reprend une logique repensée à la mesure des échecs et des incompréhensions qu'il a vécues. Englobant les facteurs psychologiques et l'étude logique des gestes humains, il redécouvre la danse de couple et repense son enseignement de façon toute personnelle. Ce n'est pas non plus du goût de tout le monde et cela dérange bien des routines. Son observation reflète les endroits où il a pu danser, tous les lieux de France et d'Europe, les Antilles et la Guyane, Cuba bien entendu où il compte de nombreux amis grâce à des séjours fréquents. Retour de chose inattendu, cela lui arrive souvent d'enseigner ou de donner des conseils à Cuba même, de par la demande spontanée des Cubains et des Cubaines. Cet essai se place dans une pédagogie de réflexion qui veut sortir des sentiers battus et rabâchés, en allant au vrai but et à la réalité du potentiel social de cette danse de couple et de bal. Un enseignement de la salsa revisité et pris par le bon bout, pour une fois.

05/2014

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Littérature française

Le nageur de Bizerte

Nous sommes à Bizerte, en Tunisie, janvier 1921, sous le protectorat français. La vie serait presque douce pour le jeune docker du port de Bizerte, Tarik Aït Mokhtari, nageur longiligne et musculeux, s'il ne s'était heurté un matin, dans sa ligne de nage, à un obstacle infranchissable : il ne le sait pas encore, mais il s'agit d'un croiseur de bataille, survivant de la flotte impériale russe qui fuit l'irréversible et sanglante poussée des "rouges" et transporte à son bord toute une population d'exilés, de "blancs" aristocrates désormais appauvris, bousculés par le vent de l'histoire. Mais il ignore la guerre qui divise la Russie. Il vit à Bizerte, il est beau et pauvre, il a une soeur désirable, une mère veuve. Ce destroyer est-il " maskoun " ? Hanté, habité par un djinn, infréquentable pour le docker aux longs cils ? D'où vient le navire fantôme couleur d'âme grise ? Quel est son nom ? Que cherche-t-il à fuir ? Quelles horribles scènes de pogroms, de fermes incendiées quand les soviets lancent "le coq rouge" , pillent, tranchent au sabre et fusillent, quelles images hantent à jamais les passagers du Georguii Pobiedonossetz ? Depuis le 18 décembre 1920, les Russes sont confinés à bord des bateaux de guerre en rade de Bizerte. Des prisonniers flottants. Tarik aurait été avisé d'en rester là. Mais, comme le chant d'une sirène, le docker entend soudain la voix d'une jeune femme, une voix de théâtre, et il aperçoit, chatoyante, sa robe de mousseline blanche, gonfler sur le pont du navire. A l'instant il en est captif. Yelena Maksimovna Mannenkhova, fille unique d'un riche baron, personnage qu'on dirait issue de La Cerisaie, a la beauté fragile d'une porcelaine qui va se briser. Chaperonnée par sa tante Sofia, elle fuit la même horreur que toute une classe sociale gisant sans pouvoir s'en libérer dans les coursives d'un navire qui sera leur prison, et peut-être leur destin. Tarik parviendra-t-il à la rencontrer ? Avant que le cosaque Bissenko ne tranche la blanche gorge de notre héroïne ? Avant que la soeur du docker ne se marie ? Avant que le monde ne referme les rideaux d'un théâtre pourpre sang sur ces deux innocents ? Vivront-ils ?

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Sciences politiques

Le KGB à l'assaut du tiers-monde. Agression-corruption-subversion (1945-1991)

Il serait bien naïf de croire que jadis les combats idéologiques ou de puissance se déroulaient sans que chaque protagoniste se renseigne sur l'ennemi et même qu'il cherche à jeter chez lui la discorde... Pourtant la Tchéka et ses successeurs jusqu'au KGB inclusivement (dissous en 1991) ont battu tous les records de férocité - contrôle social, goulag, etc. - et d'efficacité froide à l'encontre des " adversaires " capitalistes (saur peut-être durant l'agonie du régime) en matière d'espionnage politique, militaire ou technologique. Après la Seconde Guerre mondiale et durant toute la guerre froide, l'un de ses terrains (l'action privilégiés furent les pays du tiers-monde que les puissances coloniales durent, de gré ou de force, laisser vivre leur destin. De l'Inde émancipée en 1947 à la Chine soumise aux communistes en 1949, de l'Egypte évacuée par les Anglais à la Guinée où Sékou Touré rejeta toute association avec la France, de l'Ethiopie du Négus et de l'Angola des Portugais à l'Afrique du Sud de l'apartheid, les " mesures actives " du KGB firent ou faillirent faire basculer ces rials dans le camp soviétique. Assassinats de leaders politiques locaux, corruption de ministres ou de hauts fonctionnaires, chantage, désinformation, tout fut bon pour couper les ex-colonies de leurs anciennes métropoles. Quant à l'" arrière-cour " des Etats-Unis, l'Amérique latine, indépendante depuis plus longtemps, elle était déjà un continent particulièrement mal disposé à l'encontre des gringos. Le triomphe des guérilleros à Cuba ou l'élection de Salvador Allende au Chili auraient-ils été possibles sans le coup de pouce tout à fait décisif de Moscou (entraînant par ricochet, il est vrai, de non moins réelles turpitudes de la part de la CIA) ? Comme le premier volume consacré à l'action du KGIR dans les pays occidentaux, cet ouvrage, qui s'appuie sur une documentation totalement inédite et bien sûr jamais mise à la disposition des chercheurs, trouve sa source dans les dizaines de milliers de pages d'archives top secrètes recopiées clandestinement par Vassili Mitrokhine, officier du KGB réfugié à l'Ouest et révolté par ces pratiques, qui désirait que cette histoire on ne peut plus opaque fût connue de tous. Sans aucun doute, ce livre invite l'historien, le chercheur ou le curieux à interpréter à nouveaux frais l'histoire du monde depuis 1945.

06/2008

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Correspondance

Lettres à Elsa Triolet

Une découverte merveilleuse et attendrissante : les lettres d'amour envoyées par Victor Chklovski à Elsa Triolet, issues du fonds Aragon/Triolet. L'existence de ces Lettres était connue et trois avaient fait l'objet d'une traduction, mais les 64 lettres manuscrites en russe n'avaient jamais été déchiffrées dans leur intégralité et encore moins publiées. Ils s'étaient rencontrés lorsque, en exil comme tant d'autres après la révolution en Russie, ils avaient trouvé refuge à Berlin, devenue pour un temps "la 3e capitale russe". Leur brève liaison n'eut pas de suite pour Elsa, mais laissa le pauvre Victor profondément amoureux d'elle, ne cessant de la poursuivre de ses assiduités et de l'assurer de son amour. Chklovski, déjà écrivain reconnu, écrit à Elsa des lettres passionnées auxquelles celle-ci ne donne pas suite mais qu'elle conserva toute sa vie et qu'Aragon lui-même joignit à ses archives léguées au CNRS et maintenant entreposées à la BNF. Les lettres d'Elsa Triolet à Chklovski n'ont quant à elles jamais été retrouvées, sans doute détruites par la veuve de Chklovski à la mort de celui-ci. Ce sont les lettres d'un écrivain amoureux d'un amour non réciproque, mais qui ne perd pas son sens de l'humour et sa malice , qui allaient devenir sa marque de fabrique. Ce sont aussi les lettres d'un homme auquel celle qu'il aime a enjoint de cesser de lui parler de son amour : "Cesse de m'écrire combien, combien, combien tu m'aimes, parce qu'au troisième "combien" je commence à penser à autre chose." Chklovski se plie à l'injonction, et il tirera rapidement de ses lettres un chef-d'oeuvre : Zoo ou Lettres qui ne parlent pas d'amour (réédité en parallèle dans la collection semi-poche "Petite Bibliothèque Slave".) On assiste alors à la fois à la genèse d'un chef-d'oeuvre, Zoo, et au déroulement d'un amour qui dura toute une vie. "Cher ami", écrit-il à Aragon en 1970, à la mort d'Elsa. "C'est seulement maintenant que je me décide à t'écrire. La mort d'Elsa Triolet m'a bouleversé. Tu sais combien j'ai été amoureux d'Elsa. [...] Si elle m'avait aimé, je serais devenu un génie."

07/2023

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Littérature coréenne

Impossibles adieux

Comme un long songe d'hiver, ce nouveau roman de Han Kang nous fait voyager entre la Corée du Sud contemporaine et sa douloureuse histoire. Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci lui annonce qu'elle est hospitalisée à Séoul et lui demande de la rejoindre sans attendre. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis plus d'un an, lorsqu'elles avaient passé quelques jours ensemble sur l'île de Jeju. C'est là que réside Inseon et que, l'avant-veille de ces retrouvailles, elle s'est sectionné deux doigts en coupant du bois. Une voisine et son fils l'ont trouvée évanouie chez elle, ils ont organisé son rapatriement sur le continent pour qu'elle puisse être opérée de toute urgence. L'intervention s'est bien passée, son index et son majeur ont pu être recousus, mais l'oiseau d'Inseon n'a pas fait le voyage avec elle et risque de mourir si personne ne le nourrit d'ici la fin de journée. Alitée, elle demande donc à Gyeongha de lui rendre un immense service en prenant le premier avion à destination de Jeju afin de sauver l'animal. Malheureusement, une tempête de neige s'abat sur l'île à l'arrivée de Gyeongha. Elle doit à tout prix rejoindre la maison de son amie mais le vent glacé et les bourrasques de neige la ralentissent au moment où la nuit se met à tomber. Elle se demande si elle arrivera à temps pour sauver l'oiseau d'Inseon, si elle parviendra même à survivre au froid terrible qui l'enveloppe un peu plus à chacun de ses pas. Elle ne se doute pas encore qu'un cauchemar bien pire l'attend chez son amie. Compilée de manière minutieuse, l'histoire de la famille d'Inseon a envahi la bâtisse qu'elle tente de rejoindre, des archives réunies par centaines pour documenter l'un des pires massacres que la Corée ait connus - 30 000 civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949, parce que communistes. Impossibles adieux est un hymne à l'amitié, un éloge à l'imaginaire, et surtout un puissant réquisitoire contre l'oubli. Ces pages de toute beauté forment bien plus qu'un roman, elles font éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies. Traduit du coréen (Corée du Sud) par Kyungran Choi et Pierre Bisiou

08/2023

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Histoire de France

LA GRANDE HISTOIRE DES FRANCAIS SOUS L'OCCUPATION. Tome 6, L'impitoyable guerre civile, décembre 1942-décembre 1943

Les Français se sont beaucoup entretués au cours de l'année 1943. Entretués pour des idées. Entretués pour de l'argent. Entretués pour voler quelques milliers de tickets de pain, parce que ces tickets étaient indispensables au maquis, certes, mais aussi parce que leur revente au marché noir permettait à des gangs de s'enrichir encore. L'impitoyable guerre civile comporte bien des zones d'ombre, mais Henri Amouroux n'est pas de ceux qui se voilent la face et utilisent des mots paravents. Attaché depuis un quart de siècle maintenant à décrire ce que fut la vie quotidienne des Français sous l'occupation, il le fait avec cette précision passionnée qui donne à toute son œuvre sa valeur auprès du grand public et son poids auprès des historiens. L'année 1943, année du Service du Travail Obligatoire, sera donc également, et surtout, l'année de la naissance des maquis qui recrutent parmi les réfractaires, l'année de la Milice qui, à partir d'octobre et de novembre, réplique à la terreur par la terreur et, alors que les alliés anglais, américains et russes, partout, poussent en avant leurs armées, engage un combat perdu d'avance contre la quasi-totalité des Français hostiles à l'occupant. Sixième tome de La grande histoire des Français sous l'occupation, L'impitoyable guerre civile sera suivi de L'hiver du grand espoir et d'un volume intitulé Joies et douleurs du peuple libéré qui clôturera, en 1987 sans doute, une série dont la publication a commencé en 1976. Ainsi sera achevée une œuvre puissante et originale qui, immédiatement, a conquis des centaines de milliers de lecteurs qui se sont passionnés soit en retrouvant les souvenirs d'une époque intensément vécue, soit en apprenant à mieux connaître le déroulement complexe d'années dramatiques qui pèsent toujours sur le destin de la France et sur celui des Français. Car, entre septembre 1939 et mai 1945, bien peu d'hommes et de femmes, et bien peu de familles ont échappé aux conséquences politiques, sociales, sentimentales et morales de ces grandes batailles qui, en Russie, en Afrique, puis en Italie changeaient déjà la face du monde. Ces drames humains, comme ces drames collectifs, Henri Amouroux les restitue aujourd'hui dans toute leur complexe et mouvante vérité.

11/1983

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Littérature française

Un aussi long voyage

"Il pensa au sable brûlant d'Egypte, à ces coffres funéraires qu'il avait laissés à Marseille sous la garde d'un ami à moitié malhonnête, mais enfin, il fallait se fier aux hommes de temps à autre et celui-ci avait peut-être assez d'honneur dans la filouterie? ; et puis, n'avaient-ils pas partagé tout dans le désert... De ces coffres peints Liam de Wick et cet ami espéraient, sinon la fortune, quelque aisance. Liam avait en outre dans ses poches des bijoux d'or, aussi étranges que beaux et, dans un sac de cuir à la selle de son cheval, un fort rouleau de papyrus qui, si l'on avait voulu le dérouler, aurait demandé le parquet d'une galerie dans toute sa longueur. Certes, pas une Parisienne ne songerait à se parer de ces bijoux étranges, alors qu'ils plairaient à coup sûr à quelque savant riche, qui sait, plus intéressé encore par le rouleau que Liam n'était jamais parvenu à dérouler tout à fait et qui, de toute façon, était promis? ; mais il envisageait aussi de produire aux yeux des amateurs de petites effigies de faïence fort étranges, une statuette de bois fruitier de neuf pouces représentant un homme nu, le sexe circoncis, en position de marche, raide, la tête haute, coiffé au bol de cheveux noirs, saisissant de vérité? : le serviteur d'un dieu sans doute, remonté du fond des âges. Cette statuette se trouvait dans cette même sacoche avec le rouleau et des châles brodés, de petites boîtes à onguent, bien curieuses, parfois sexuées elles aussi, avec précision. Liam de Wick comptait sur la lubricité des hommes. Il avait appris cela au Caire, entre autres choses, mais il était demeuré le jeune homme au beau visage, aussi pauvre que libre, riche d'avenir seulement, qui chevauchait, il y avait quatre ans à peine, sur la falaise de ce pays de Wick qui l'avait vu naître noble et sans fortune, un garçon de seize ans assez aventureux pour franchir des montagnes, traverser des mers, des déserts et faire amitié, au jour anniversaire de ses vingt ans, autour d'un feu bohémien sans crainte aucune. C'est qu'en quatre années il en avait tant vu qu'il craignait moins celui qui n'a rien que celui qui a déjà beaucoup et en veut davantage encore."

02/2019

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Littérature française

Fraternels

En cette nuit du 18 juin, sur le mont Valérien, l'Ifon 11 du jeune François-Joseph de la Fistinière est fin prêt à filmer son propriétaire dans une position attentatoire à l'honneur de sa famille de militaires. Afin d'enrayer la propagation virale de la vidéo, le patriarche appelle au secours son fils illégitime, patron de la firme Opié, elle-même conceptrice de l'Ifon et numéro un européen de l'énergie. A La Défense, la tour Opié s'éveille : Samia, l'hôtesse d'accueil, prend son poste au rez-de-chaussée ; au trente-sixième étage, le technocadre Kevin Klein convoque toute son habileté informatique pour maquiller la baisse dangereuse des stocks de tantale nécessaires au grand dessein de l'entreprise. A l'autre bout de la planète, en Iamalie, d'étranges aurores boréales plongent dans l'inquiétude une tribu de Kètes. A Cuzco, Pérou, on inaugure l'Horloge du Sud : il s'agit d'en finir avec l'impérialisme occidental et de s'approprier le temps qui, à l'image des saisons, s'égrènera désormais à l'inverse de l'hémisphère nord. Plutôt que de se lamenter sur ce monde qui va à sa perte, sur fond de course effrénée au profit, d'inégalités sociales vertigineuses et de désastres écologiques, le romancier s'invente démiurge. Décidant, lui aussi, d'inverser le processus, il embarque son lecteur éberlué dans une ébouriffante utopie. Les victimes d'hier se réapproprient leur destin : tandis que, dans les Andes, les terres minières reverdissent, deux licenciés d'Opié (dont notre Franjo), ayant rejoint la ZAD de Cadarache, trouvent le moyen de faire imploser la toute-puissance capitaliste ; la vie de Samia, elle, a changé depuis sa rencontre, lors de la Gay Pride, avec Yaqut, dont la défense d'un islam de paix et de lumière l'a convaincue de s'engager à ses côtés dans un djihad... de l'amour ; quant à Tyapsa, la seule survivante de la tribu de Kètes, on la retrouvera, après bien des tribulations, figure centrale d'un final libertaire, burlesque et transgressif. C'est un vibrant éloge au pouvoir de la fiction que cet éblouissant roman-monde, mené tambour battant par un écrivain qui jamais ne doute de la capacité de ses personnages d'aller au bout de leurs désirs.

08/2016

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Ouvrages généraux et thématiqu

Louise Michel

Une biographie intime et politique de la Vierge rouge. Louise Michel est d'abord un nom, celui que portent 190 établissements scolaires de France et bien davantage encore de rues. Un nom idolâtré par la gauche, détesté par la droite, mais dont l'histoire reste méconnue. Avec le talent qu'on lui connaît, Marie-Hélène Baylac est partie sur les traces de l'anarchiste la plus célèbre de France. Née à Vroncourt-la-Côte en 1830, d'une servante abusée par son châtelain, Louise est élevée comme " une demoiselle ", et, devenue institutrice, elle monte à Paris à l'âge de 26 ans. Dès lors, sa vie se confond avec la quête d'une société plus juste. Elle fréquente les milieux républicains, s'investit dans l'éducation populaire et pour l'émancipation des femmes, fait ses premières armes de militante socialiste. La guerre franco-prussienne de 1870 puis la Commune révèlent une combattante intrépide. Elle y perd l'amour de sa vie, Théophile Ferré, mais son courage et sa fierté la transforment en icône. Déportée en Nouvelle-Calédonie, Louise est l'une des premières à s'intéresser à la nature et à la culture kanak. Elle y puise une source d'inspiration qui parcourra toute son oeuvre littéraire. A son retour à Paris, en 1880, les foules se pressent pour entendre la Vierge rouge, désormais convaincue qu'il n'est de solution à la misère et aux injustices que dans l'abolition brutale de l'Etat. Pendant un quart de siècle, oratrice infatigable autant qu'écrivaine prolifique, elle tient la police en haleine, multiplie les séjours en prison, se réfugie à Londres. Son chemin croise les grandes crises de la Troisième République, du boulangisme à l'affaire Dreyfus. Elle côtoie les figures majeures de la pensée révolutionnaire internationale - Blanqui, Kropotkine, Malatesta... - et les ténors de la vie politique : Clemenceau, les Jules - Favre, Simon, Guesde, Ferry, etc. Quand elle meurt à Marseille, début 1905, au retour d'une tournée en Algérie, la presse s'incline devant la dernière des romantiques, reconnaissant qu'elle force le respect de tous, y compris de ceux qui combattent ses idées. Puisant aux écrits abondants de " la grande citoyenne " et aux sources officielles, témoignages, articles de presse, visites de terrain, la plume enlevée et experte de Marie-Hélène Baylac nous entraîne dans le récit de cette vie épique.

01/2024

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Littérature française

Crépuscule

Aux marches de l'Empire " à cent têtes et cent corps " , sommeille une province minérale et nue où le froid, le givre, les bourrasques semblent ankyloser les habitants d'une bourgade qui ne signalait jusque-là ni notoriété historique, ni intérêt géographique, si ce n'est d'être placée à la frontière " d'un pays dont la bannière se frappait d'un croissant d'or " , et dont la vitalité contraste avec l'épuisement ranci du village aux passions tristes. Un jour, le curé est découvert mort. La tête fracassée par une pierre. De quelle nature est le crime ? Qui pouvait en vouloir à ce curé d'une terre où les chrétiens et les musulmans vivaient depuis toujours en bonne entente ? Que faire, qui accuser, et qui entraver dans son action si, à partir de ce meurtre, s'ordonne toute une géométrie implacable d'actes criminels et de cruautés entre voisins ? Il y a un heureux : le Policier, Nourio, car " c'était fabuleux pour lui d'avoir une pareille affaire, dans ce lieu abandonné de toute fantaisie, de tout grain de sable, roulé dans l'ordinaire des jours " . Le voilà lancé dans d'inutiles recherches. A quoi sert de s'opposer au cours impétueux des choses ? Dans ce vieux monde de l'Empire qui s'affaisse, " dans un sommeil épais, s'enroulait dans sa léthargie comme un escargot fainéant bâille dans sa coquille " , il y a tous les personnages, en chairs et en vices, qui conviennent au déroulement de la tragédie : chacun joue à merveille sa partition. Nourio, le Policier au teint olivâtre et aux pulsions incontrôlables. Baraj, l'Adjoint dont l'apparence de bête placide et musculeuse dissimule l'âme d'un enfant poète. Lémia, la fillette aux formes adolescentes dont les ombres et les pleins agacent les nerfs du Policier. Tant d'autres, et même les fantômes des temps passés, qui n'ont en commun, dans leur médiocrité âpre et satisfaite, dans le secret de leurs âmes, que d'agir en comparses du grand Effondrement de l'Empire. De suspens en rebondissements, l'intrigue haletante se double d'une grande réflexion sur nos errements contemporains, la volonté de quelques-uns de réécrire l'Histoire, la négation de certains crimes de masse et autres arrangements avec la réalité.

01/2023

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Pédagogie

La revanche des nuls en orthographe

Le coup de gueule d'une ancienne nulle en orthographe contre une institution inadaptée et démissionnaire. Petite, Anne-Marie Gaignard avait la phobie des dictées. A cause de trop nombreuses fautes d'orthographe, elle est vite diagnostiquée dyslexique, mais l'orthophoniste ne peut rien pour elle. Une institutrice lui prédit qu'elle ne saura jamais rien faire d'autre que balayer des couloirs. Avec une naïveté toute enfantine, elle passe ses nuits à apprendre le dictionnaire par coeur dans l'espoir d'être guérie de sa nullité le matin venu. Elle traîne sa mauvaise orthographe pendant toute la première partie de sa vie professionnelle. On lui entoure encore ses fautes en rouge quand elle doit faire valider des courriers. Son ras-le-bol monte jusqu'à ce qu'elle découvre tardivement qu'elle n'est pas dyslexique, mais dysorthographique : elle n'a simplement pas assimilé la méthode d'apprentissage utilisée par ses instituteurs - la méthode globale, en l'occurrence. Et cela se corrige ! Désormais, son moteur sera la rage, dirigée contre une institution humiliant tous ceux qui sortent du moule. Pendant une dizaine d'années, elle épluche, rature, surligne les mots de son dictionnaire, dissèque ses livres de grammaire et crée sa propre méthode, qui sera validée, pour son plus grand bonheur, par les experts du Robert. Avec elle, la grammaire devient une discipline ludique, laissant de côté épithètes, attributs et autres termes barbares. Dans Hugo et les rois, écrit à la manière d'un conte, les verbes "être" et "avoir" se changent en princes de la phrase. Dans La revanche des nuls en orthographe, Anne-Marie Gaignard, désormais coach, raconte ses blessures et son expérience, celles aussi des enfants stigmatisés, des adultes méprisés, autant d'êtres en souffrance auxquels elle propose une approche iconoclaste faisant la part belle à l'empathie. Sans concessions, elle tacle une certaine catégorie d'enseignants, avec une gouaille volontiers provoc. Elle se révolte contre une médicalisation excessive, un recours inapproprié mais quasi-systématique aux orthophonistes et une étiquette "handicap" délivrée tous azimuts pour expliquer les retards de certains élèves. Aujourd'hui, Anne-Marie Gaignard applique avec succès ses trouvailles dans son centre de formation, où elle reçoit notamment des salariés honteux d'avouer suivre des cours d'orthographe, des personnes bloquées dans leur évolution de carrière par des écrits déplorables ou des directeurs paniqués quand des restrictions de budgets suppriment leur assistante.

08/2012

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Critique littéraire

Les mauvaises pensées du "Grand Meaulnes"

Un essai montrant comment Alain-Fournier a élaboré toute une stratégie romanesque visant la déculpabilisation et la sublimation de son propre imaginaire.

06/1992

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Livres 0-3 ans

Bébé Koala : Bébé Koala au restaurant

Aujourd'hui, toute la famille mange au restaurant. Chouette ! Des raviolis et des desserts gourmands ! Bébé Koala et Allistair vont se régaler !

05/2018

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Livres 3 ans et +

Lion & compagnie

Un lion majestueux, un bison bagarreur, un sssserpent, et toute une famille kangourou. Voici de drôles d'animaux en pop-up rétros !

10/2016

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Livres 0-3 ans

Le Noël de Peppa

Toute la famille Pig se prépare pour fêter Noël. Ils choisissent le sapin, décorent la maison et voient arriver un visiteur surprise.

09/2016

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Autres collections (6 à 9 ans)

Les doigts rouges [ADAPTE AUX DYS

Que feriez-vous si vous soupçonniez votre grand frère chéri d'avoir commis un crime horrible ? Ricky est rongé par le doute.

08/2021

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Livres 3 ans et +

Coco et le poisson Ploc. Avec 1 CD audio

Sur une aventure de Coco, Graziane Finzi a inventé une musique toute douce, avec un alto, un piano et même un clavecin.

09/2000

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Livres 3 ans et +

Bébé Jules qui ne voulait pas naître

Toute la famille attend avec joie et impatience la naissance de Bébé Jules... qui se trouve très bien là où il est !

09/2005

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Livres 0-3 ans

Peppa va dormir chez Zoé

Peppa va chez Zoé pour sa toute première soirée pyjama entre copines. Pourvu qu'elles réussissent à rester réveillées pour en profiter !

09/2018

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Livres 3 ans et +

Je ne trouve pas le sommeil

C'est long, toute une nuit pour fouiller la maison à la recherche du sommeil. Où a-t-il pu se cacher ?

05/2009