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Marianne André-Kérébel

Extraits

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Critique littéraire

Comme un adieu dans une langue oubliée

Guy Dupré est né sous la Troisième République, de mère française et de grand-mère nippone. Rien ne rassasie cet affamé perpétuel que torturent encore la faim née de la guerre et la honte issue de la défaite. Il mêle ici les visages des amantes couchées sur le papier et les figures, connues ou non, d'une Histoire encore vivante qui coule dans ses veines. Les morts se dressent, sous l'œil de cet éveilleur. Voici Jean Cocteau, " tout en mains, fanons et tendons ". Voici Bernanos en auteur nécessiteux, la femme-enfant Lise Deharme, André Breton à l'âme expatriée, Gracq en sédentaire, Julien Green en chrétien longtemps torturé par la chair, Marcel Proust piaffant à l'arrière de la Première Guerre mondiale, le Maréchal Pétain au régime sec, Arletty à la jambe longue. Les déserteurs et les braves, les tondues et les nantis. La tragédie, aussi, qui pèse comme un couvercle : celle d'Hiroshima, par exemple. Sens du portrait. Mémoire infaillible. Jubilation de l'histoire, que charrie un style somptueux, délié, incandescent. Les personnages de Guy Dupré vivent au présent perpétuel : de l'Indochine à Verdun, des salons aux charniers, d'un journal populaire à une officine d'édition, comme si la mémoire les avait gardés farouchement intacts. Seraient-ce donc là les archives du siècle ? Le mentir-vrai de Guy Dupré ? Un livre inclassable, en tout cas, écrit selon la formule de René de Obaldia, dans " un français chauffé à blanc " : comme une offrande dans une langue oubliée.

02/2001

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Sciences historiques

Bordeaux, port d'Amérique, port d'amours

Port d'Amérique, port d'amours est un document rare et troublant, qui nous plonge dans l'univers chamarré, bagarreur, illicite et dangereux du Bordeaux de l'entre-deux-guerres. A l'instar d'autres grands ports maritimes, tels que Brest, Marseille ou Toulon, Bordeaux, porte ouverte sur l'Atlantique, les Amériques et l'Afrique, a eu ses bas-fonds et ses mystères. Sur les quais de Paludate et à Bacalan, dans le "quartier réservé" de la prostitution qu'était Mériadeck, "bordeluches" et "aristos" se fréquentaient sans baragouiner, de même que dans les lieux plus sélects du centre-ville, du Chapon Fin au Jardin public, en passant par le Grand-Théâtre et les allées de Tourny. Un trafic incessant innervait toute la ville. C'est un Bordeaux sombre et sans tabous que révèle, pour Paris-Soir, le reporter Jean Rollot, un Bordeaux fêtard régi parla loi du "milieu", aussi bien que par celle des bonnes moeurs, lesquelles parfois se rejoignent... Dans la lignée du grand journalisme d'investigation qui fit florès durant l'entre-deux-guerres, Rollot se laisse entraîner dans ses pérégrinations, le plus souvent nocturnes, par des cicérones haut en couleur et auxquels on s'attache : Georges le Marin, André, Philippe, Géo le Matelot, une pseudo Raquel Melles, un genre Harry Pikes... Il ne juge pas mais rend compte de situations, de parcours, d'existences, de modes de vie et de déviances qui composent une fresque à visage humain, brossant la peinture dans laquelle s'inscrira le fait divers plus ou moins retentissant, pathétique ou affriolant.

02/2019

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Pléiades

Les Mille et Une Nuits. Tome2, Nuits 327 à 719

Un roi, trompé par son épouse, décide de tuer chaque matin la compagne, toujours renouvelée, de sa nuit. Le royaume est en émoi. Une jeune fille, Shahrâzâd, tente le tout pour le tout. Elle raconte au roi de passionnantes histoires, et elle s'arrange pour que l'apparition de l'aube ne coïncide jamais avec la fin d'un récit. Ainsi, la curiosité du roi est tenue en haleine. Au bout de mille et une nuits, Shahrâzâd se voit reconnaître comme épouse légitime, mère et reine. Sur la naissance du recueil plane le plus épais mystère. Le premier témoignage connu date du Xe siècle de notre ère. Une chose est sûre : pour les Arabes, le livre est étranger. L'Inde a eu sa part dans l'affaire, et l'Iran semble avoir joué le rôle décisif. Le recueil est anonyme : les Nuits sont une ouvre de compilation. Leur histoire est donc celle d'une acclimatation assez réussie pour que ces contes puissent figurer dans la panoplie culturelle de l'honnête homme. Au début du XVIIIe siècle, Antoine Galland découvre le conte de Sindbâd de la Mer. Il apprend qu'il appartient à un ensemble plus vaste et finit par recevoir de Syrie un manuscrit qu'il va traduire à partir de 1704. C'est le texte fondateur de la carrière universelle des Nuits. Le succès est immédiat, considérable, constant. Trois cent et un ans après Galland, Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel proposent une traduction nouvelle, intégrale, appelée à faire date. Elle compte trois volumes.

10/2006

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Décoration

Graphisme Typographie Histoire

Roxane Jubert est historienne de l'art, diplômée de l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs de Paris où elle enseigne depuis 1997, et Maître de conférences à l'université Rennes II. Cette recherche a été couronnée par l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, prix André Ferran 2005. Cet ouvrage présente un panorama historique du graphisme et de la typographie en Occident, situés dans leur contexte artistique, technique, sociopolitique et économique. Graphisme et typographie sont ici étudiés de façon conjointe, déclinant affiches, logotypes, alphabets, créations de lettres, mises en pages, design éditorial, signalétique... Le parcours proposé s'étend de l'Antiquité à l'ère informatique et s'attache à chaque période selon ses caractéristiques et ses spécificités : formes archaïques du graphisme et de l'écriture, artisanat du Moyen Age et de l'âge classique, mutations des révolutions industrielles, bouleversements des avant-gardes, ruptures du XXe siècle et innovations contemporaines du numérique. Ce livre conjugue des études générales (invention de l'imprimerie, relations entre graphisme et propagande, grandes tendances, etc.), ainsi que des jalons et des analyses précises (descriptions d'affiches et de caractères typographiques). Il s'appuye sur un riche corpus d'images -plus de huit cent cinquante reproductions- qui en font un ouvrage scientifique, didactique et attrayant - pionnier parmi les publications françaises en ce domaine. Somme encyclopédique et vaste ensemble iconographique, ce livre offre de formidables outils et moyens pour comprendre notre environnement visuel quotidien, où graphisme et typographie prennent une place grandissante.

11/2005

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Littérature française

Les trois lacs

A proprement parler, elle demeure une énigme. Si la date de sa mort ne souffre aucun doute : 1950, à Paris, celle de sa naissance demeure un mystère, entre 1875 et 1880, mais où ? Et pour chacune de ses activités artistiques, elle n'a cessé de s'affubler de masques en signant ses oeuvres de noms masculins : Léonard Pieux pour la poésie, François Angiboult pour la peinture, et Roch Grey pour la prose. Elle était, autrement dit, la baronne Hélène d'Ottingen, originaire d'Ukraine et venue s'installer à Paris, à l'aube du XXe siècle, où elle tiendra boulevard Raspail un salon où se retrouveront Cendrars, Apollinaire et Max Jacob, dans un appartement sur les murs duquel se trouveront accrochées des toiles de Braque, Henri Rousseau, Modigliani ou Picasso... Egalement se fera-t-elle mécène en soutenant, par exemple, la revue d'Apollinaire et d'André Billy : Les Soirées de Paris. La personnalité fantasque du personnage ne doit pas cependant occulter son importante activité créatrice, notamment son oeuvre romanesque, dans laquelle figure Les trois lacs, ce texte si singulier, si déroutant à première vue, où le narrateur adopte tout à tour un point de vue masculin ou féminin ; texte inclassable, sorte de journal de voyage se développant par traits et par saccades, par croquis constitués d'éléments prélevés parmi la prodigieuse profusion du monde. Un texte, quoi qu'il en soit, qui doit nous faire envisager que ce Roch Grey ou cette Hélène d'Ottingen peuvent compter dans l'histoire de la littérature moderniste.

10/2022

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Pléiades

Les Mille et Une Nuits : Coffret en 3 volumes : Tome 1, Nuits 1 à 327 ; Tome 2, Nuits 327 à 719 ; Tome 3, Nuits 719 à 1001

Un roi, trompé par son épouse, décide de tuer chaque matin la compagne, toujours renouvelée, de sa nuit. Le royaume est en émoi. Une jeune fille, Shahrâzâd, tente le tout pour le tout. Elle raconte au roi de passionnantes histoires, et elle s'arrange pour que l'apparition de l'aube ne coïncide jamais avec la fin d'un récit. Ainsi, la curiosité du roi est tenue en haleine. Au bout de mille et une nuits, Shahrâzâd se voit reconnaître comme épouse légitime, mère et reine. Sur la naissance du recueil plane le plus épais mystère. Le premier témoignage connu date du Xe siècle de notre ère. Une chose est sûre : pour les Arabes, le livre est étranger. L'Inde a eu sa part dans l'affaire, et l'Iran semble avoir joué le rôle décisif. Le recueil est anonyme : les Nuits sont une oeuvre de compilation. Leur histoire est donc celle d'une acclimatation assez réussie pour que ces contes puissent figurer dans la panoplie culturelle de l'honnête homme. Au début du XVIIIe siècle, Antoine Galland découvre le conte de Sindbâd de la Mer. Il apprend qu'il appartient à un ensemble plus vaste et finit par recevoir de Syrie un manuscrit qu'il va traduire à partir de 1704. C'est le texte fondateur de la carrière universelle des Nuits. Le succès est immédiat, considérable, constant. Trois cent et un ans après Galland, Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel proposent une traduction nouvelle, intégrale, appelée à faire date. Elle compte trois volumes.

10/2006

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Critique littéraire

Régine Deforges. La femme liberté

Paris, mars 1968. Régine Deforges est condamnée pour outrage aux bonnes moeurs et temporairement privée de ses droits civiques après avoir publié Le Con d'Irène, un récit érotique d'Aragon. Ce n'est qu'un début : l'édition des Trois Filles de leur mère de Pierre Louÿs et celle de Lourdes, lentes d'André Hardellet l'entraîneront à leur tour dans la moins érotique des chambres : la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris.Telle était Régine Deforges, éditrice, qui prit toutes les libertés et donc la défense de la liberté. Un tempérament de frondeuse qui trouve sûrement ses origines dans un épisode humiliant de l'enfance, où, déjà, il avait été question d'écrits : la jeune Régine Deforges fut exclue de l'institut religieux pour avoir confié à son journal intime tout le désir que lui inspirait une fille de son âge. Femme passionnée, elle s'est affranchie de la tyrannie discrète de la morale et conçut un érotisme qui n'était ni militant ni politique. Auteure d'une quarantaine de livres (jeunesse, fictions, anthologies, essais), elle connut un incroyable succès avec sa saga La Bicyclette bleue, entamée en 1981 : plus de dix millions d'exemplaires vendus qui ne la changèrent pas. Frédéric Andrau, en ami de la romancière, livre une biographie personnelle et sensible de cette figure nationale. Sans omettre les grands événements qui ont ponctué la vie de la femme engagée, il confie un témoignage intime et décalé sur l'une des dernières icônes de Saint-Germain-des-Prés.

03/2018

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Philosophie

Introduction à la philosophie des sciences d'Emile Meyerson (1859-1933). L'irrétionnalité du réél selon Emile Meyerson

Emile Meyerson (1859-1933) est un philosophe des sciences dont les positions furent aussi incontournables pour la génération d'avant-guerre que devaient l'être celles de Gaston Bachelard pour la génération d'après-guerre. Leurs systèmes sont fondamentalement antagonistes. Meyerson fut correspondant de l'institut de France, de la Société Française de Philosophie fondée par André Lalande, de Albert Einstein et de bien d'autres encore. Il estimait remplir un programme tracé mais non réalisé par Auguste Comte. Les maîtres revendiqués de Meyerson sont Emile Boutroux, Henri Bergson, Henri Poincaré, Pierre Duhem. Sous ce quadruple patronage situé au confluent de l'histoire des sciences et de l'histoire de la philosophie depuis les Présocratiques à 1900, de la philosophie des sciences et de la métaphysique, Meyerson publie en 1908 son oeuvre fondamentale, Identité et réalité. Je me suis particulièrement attaché ici à montrer dans quelle mesure elle demeure la matrice des oeuvres postérieures de Meyerson ? : De l'explication dans les sciences (1921), La Déduction relativiste (1925), Du Cheminement de la pensée (1931) et les Essais (ces derniers posthumes, édités en 1936) qui en tirent les conséquences non seulement épistémologiques et philosophiques mais encore authentiquement métaphysiques. Cette étude inédite avait été appréciée, sous sa première forme, par le regretté Henri Gouhier (1898-1994) qui avait personnellement connu Meyerson. L'auteur présente ici une version entièrement revue, corrigée et augmentée tenant compte, notamment, de la publication en 2009, sous les auspices du CNRS, d'un volume de correspondance de Meyerson.

03/2018

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Littérature française

Autopsie d'un complexe

" J'étais bien dans ma peau, même s'il fallait jongler en permanence avec les paradoxes. Je n'aspirais qu'à être un Français normal. Mon prénom arabe n'était pas une contradiction rédhibitoire. Il fallait surtout chasser les petits complexes endogènes. Après tout, Ali valait aussi bien qu'Alain ou André. Mon héritage marocain n'était pas plus encombrant qu'un autocollant. Les sentiments sont la seule couleur qui compte vraiment. D'où que l'on vienne, et en dépit de toutes les épreuves et les douleurs que subissent les peuples, les hommes auront toujours une terre pour vivre et y être enterrés. Et quand bien même serait-on étranger dans un pays, le caractère sacré et universel de la vie octroie à chacun une citoyenneté d'âme qu'aucun autochtone ne saurait lui refuser. C'est encore plus simple quand on vit dans ce pays, pensai-je ! Et pourtant. " Autopsie d'un complexe, c'est l'histoire du jeune Ali, devenu policier pour prouver que l'on pouvait être arabe et du bon côté de la société. C'est surtout le roman de la désillusion d'une génération, que les attentats du 11 septembre ont stigmatisée davantage. Mais l'espoir est au bout de la quête, qui mènera Ali et son ami Siki de la Gascogne à Roubaix, de Paris à New York, de la France au Sénégal. " Quand l'animal est blessé, il n'est pas nécessaire de refermer la cage. Dans la souffrance, on perd avant tout le goût de la liberté pour se contenter de survivre. "

03/2007

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Violence

Réflexions sur la violence

Les Réflexions sur la violence sont le plus connu et le plus méconnu des livres de Georges Sorel, penseur politique inconformiste et intempestif dont l'influence n'a cessé de s'exercer au cours du XXe siècle dans les milieux les plus divers, des traditionalistes contre-révolutionnaires aux révolutionnaires anarchistes ou communistes, en passant par les nationalistes de droite ou de gauche et les révolutionnaires-conservateurs. Philosophe de la violence, Sorel a tenté de penser l'impensable même : une violence créatrice et régénératrice, source de moralité, exercice de liberté. C'est pourquoi sa pensée, perçue comme scandaleuse et provocatrice, est restée une énigme et un objet de fascination, particulièrement à une époque où un pacifisme humanitariste et sentimental tient lieu à la fois de morale et de religion. Reconnaître une positivité à la violence en voyant en elle l'indispensable source d'énergie pour lutter contre la décadence, tel est le coeur de la philosophie politique sorélienne. Aux yeux de tous ceux qui furent à la recherche de "dépassements" du clivage droite-gauche, la pensée de Sorel a paru esquisser une troisième voie, pensée et repensée par chaque génération. Si, pour les contemporains de Sorel, sa pensée politique était associée à l'autonomie ouvrière et au syndicalisme révolutionnaire ou d'action directe, l'un de ses héritages contemporains pourrait être trouvé chez certains théoriciens de la démocratie directe. Esprit libre étranger à toutes les orthodoxies, Georges Sorel aura été l'un des plus influents penseurs politiques français depuis la fin du XIXe siècle. Pierre-André Taguieff

06/2023

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Littérature russe

Guerre et paix Tome 3

Guerre et Paix de Léon Tolstoï C'est une oeuvre mythique de la littérature russe, une vaste fresque historique et familiale, modèle de ce que seront les grandes sagas du 20ème siècle. Publié sous forme de feuilleton dans le journal Le messager russe, le roman relate l'histoire du peuple russe au moment de l'invasion de la Russie par les troupes de Napoléon en 1812. Mettant en scène de très nombreux personnages, Tolstoï brosse le portrait historique et réaliste de toutes les classes sociales du pays durant cette époque critique de la vie nationale du pays. Empreint de nombreuses réflexions personnelles et philosophiques de l'auteur, l'ouvrage interroge sur la place de l'homme dans l'histoire et la violence dans la vie humaine, mais évoque également de nombreux sujets comme la question du servage et de la guerre. Dès sa parution, le roman soulève l'enthousiasme du public comme des critiques. Considéré comme un roman majeur de la littérature russe tant pour la richesse et le réalisme de ses détails que par les descriptions psychologiques de ses personnages, Guerre et Paix qui connaît un succès fulgurant consacre dès lors définitivement la gloire de Léon Tolstoï. TOME 3 La guerre de 1812 commence et Napoléon est en route pour la Russie. André doit retourner à l'armée. Koutousov, commandant en chef de l'armée russe, lui offre un poste qu'il refuse. De nouveau sérieusement blessé, il est transféré à l'hôpital, et se retrouve à côté d'Anatole qui a perdu une jambe... Bonne lecture.

02/2023

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Beaux arts

Reynold Arnould. Une poétique de l'industrie

Tubulures de l'industrie chimique et grands pylônes électriques, pales de turbines et torchères pétrolières... La grande industrie moderne respire une beauté particulière, inquiétante et fascinante. Peu de peintres pourtant s'en sont saisis. Aucun, en tous cas, autant que Reynold Arnould (1919-1980), qui a transfiguré cette industrie dans des toiles d'apparence abstraite à l'occasion d'une grande exposition au musée des Arts décoratifs en 1959. Artiste typique de la génération d'après-guerre, Reynold Arnould a dirigé les musées du Havre de 1952 à 1965 et inauguré en 1961 dans cette ville le premier musée de conception moderne en France. André Malraux l'appela en 1965 à la direction des Galeries nationales du Grand-Palais. Mais cette brillante carrière de conservateur ne doit pas occulter son oeuvre picturale, inlassablement poursuivie pendant cinquante ans, dont les toiles industrielles sont une composante majeure. La première partie de cet ouvrage décline le thème de l'industrie chez Reynold Arnould, depuis ses portraits d'automobiles de 1955 jusqu'à ses oeuvres murales des années 1960-1970. La seconde partie éclaire cette peinture par le récit de la jeunesse de cet artiste, de sa rencontre avec le peintre et écrivain mondain Jacques-Emile Blanche en 1934 à sa nomination au Havre en 1952. A travers ce cas singulier : jeune prodige, premier Prix de Rome à vingt ans, professeur de beauxarts dans une université du Texas de 1949 à 1952, c'est aussi un pan d'histoire sociale de la peinture du XXe siècle qui est ainsi mis à jour.

11/2019

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Histoire automobile

L'aventure automobile en France

Depuis son invention il y a plus d'un siècle, l'automobile a révolutionné notre mode de vie. Symbole de voyage et de liberté, elle n'a eu de cesse d'évoluer et de proposer toujours plus d'innovations technologiques pour répondre au désir de chacun : se déplacer toujours plus vite, toujours plus loin et sans contraintes. Des premières machines à vapeur aux tout derniers concept-cars, revivez la fabuleuse aventure de l'automobile en France et retrouvez les modèles emblématiques qui ont marqué son histoire et bien des générations, tels que la mythique De Dion Bouton, la célèbre "4 pattes" , l'élégante Dauphine, la flamboyante DS, l'éternelle 2 CV, les petites Renault 5 et Peugeot 205, ou encore l'originale CX... Découvrez le parcours d'inventeurs de génie (Louis Renault, les frères Peugeot, André Citroën, Ettore Bugatti...), pionniers hors du commun aux destins exceptionnels, et qui ont consacré leur vie à réaliser leurs rêves ! Retrouvez également l'ambiance amusante des premiers Salons de l'Automobile, l'excitation des courses légendaires, et vibrez aux exploits incroyables des pilotes les plus audacieux. Avec plus de 300 illustrations, des documents inédits et des fac-similés parmi lesquels un diplôme délivré par l'Automobile Club de France, des affiches du Rallye Monte-Carlo et des 24 Heures du Mans, des croquis de voitures anciennes, la documentation technique de la 4 CV et de la Supercinq, la une de la presse consacrée au tragique accident de Daniel Balavoine et Thierry Sabine sur le Paris-Dakar, etc.

09/2023

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Littérature française

Carnets de nuit

"La nuit, peuplée d'étoiles et de reflets lunaires. La nuit aux amples rumeurs, aux frémissements secrets des arbres, aux froufrous aériens des chouettes. La nuit sous la seule clarté d'une voûte bariolée d'étoiles avec, à l'horizon, les mouchetures clairsemées des villages comme de lointaines giclées d'écume phosphorescentes. Tous mes sens sont tendus vers l'infini. Infinie variation de l'onde lumineuse qui me raconte les subtilités de l'Univers. Infinie pulsation de l'air dont les bulles tièdes roulent les unes sur les autres et froissent les feuilles des oliviers voisins. Infinies senteurs de la garrigue qui m'enserre et m'inonde de ses essences délicates de thym, de romarin et de lavande. Frère des buses et des milans qui glissent langoureusement dans le vent, je survole au hasard de vastes champs stellaires, l'oeil avide de tout, sensible aux regroupements comme aux absences, aux alignements fortuits, aux corridors improbables que parfois les étoiles s'amusent à faire naître dans l'élan de leur perspective. Un astre rouge et sombre, comme une braise embusquée sous sa couche de cendres, piège mon regard l'espace d'un instant. . ". Retrouvez les plus belles randonnées célestes rédigées par Guillaume Cannat au gré de ses observations du ciel et de la nature. Instants d'émotions, joie de la découverte du monde, récits mythologiques, réflexions sur l'Univers, ces textes brefs et poétiques ont été publiés à l'origine dans Le Guide du Ciel. Une eau-forte d'André Meyer est reproduite en frontispice de cet ouvrage.

05/2010

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Beaux arts

Suspended spaces. Tome 5, Fordlândia

1928. Henry Ford envoie des hommes et du matériel pour construire Fordlândia au bord du Rio Tapajós, au coeur de l'Amazonie brésilienne. Company Town et plantation intensive d'hévéas, la ville devait fournir le caoutchouc nécessaire à l'équipement des pneus des véhicules fabriqués dans les usines Ford du Michigan. Fordlândia était aussi un projet de "civilisation" , qui regroupait usines, habitats, hôpital, écoles, construits sur un modèle américain. Mais ce fût une succession d'échecs et d'erreurs. L'eau, la terre, les champignons, les révoltes ont eu raison du fantasme fordien. 2018. Le collectif Suspended spaces organise une résidence sur un bateau qui navigue depuis Santarém jusqu'à Fordlândia. En collaboration avec Fotoativa, collectif brésilien de Belém, la résidence rassemble vingt artistes et chercheur. e. s qui séjournent sur place et travaillent avec les restes des usines, des machines et des maisons, des mémoires et des récits, des fantasmes et peut être quelques fantômes. Fordlândia interroge la rencontre du fordisme, exemple emblématique du projet moderne occidental et colonial, et un territoire amazonien qui, hier comme aujourd'hui, porte et supporte des projections multiples, économiques et environnementales, anthropologiques et artistiques, touristiques et scientifiques. Que signifie Fordlândia aujourd'hui, dans un Brésil en état de crise politique et économique, sur une planète à l'équilibre écologique vacillant ? Contributions artistiques de Alessia de Biase, Susana de Sousa Dias, Marcel Dinahet, Camila Fialho, Débora Flor, Maïder Fortuné, Fotoativa, Véronique Isabelle, Valérie Jouve, Jan Kopp, Bertrand Lamarche, Daniel Lê, Andre Parente, Françoise Parfait, Mireille Pic, Alexandre Sequeira, Stéphane Thidet, Eric Valette, Camille Varenne, José Viana.

09/2020

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Littérature française

Chafouine

" La Souche ", - ainsi prit-il l'habitude de l'appeler - lui apparut dans la lumière déclinante de l'après-midi. Elle se tenait immobile sur le pontage-avant de la vieille barque. C'était un tableau étrange. Le grand vide de l'étang. Un envers du décor que l'eau, en se retirant, avait révélé. La barque plate, prise dans la vase à marée basse, tirant mollement sur sa chaîne. La souche s'y était campée, statique comme une figure de proue. La première, depuis son promontoire, elle l'avait aperçu marchant le long des peupliers. Elle s'était tendue. Aux aguets. Bref et imperceptible sursaut qui avait suffi à trahir sa présence auprès de l'homme. Car, dans ce mouvement furtif, il l'avait reconnue. Elle avait cette façon de se tenir ramassée sur elle-même que l'on n'oubliait pas, de se confondre au bois de la barque comme, l'autre matin, souche parmi les souches, elle s'était confondue aux arbres noyés qui émergeaient de la vase. A La Tremblaie, tous – Delhot, Mélie, le facteur...- affirment avoir aperçu un chat à tête de chouette. Serait-il le fruit d'un accouplement contre nature, un survivant de la faune ancienne ou l'une de ces " bêtes ignorées " dont nous parlent les cryptozoologistes ? Infatigable coureur des bois, André Delhot, tout au long du récit-journal qu'il consacre à l'affaire, s'efforce-t-il vraiment de la tirer au clair ? Ou, au contraire, s'attache-t-il à brouiller les pistes ? Mais alors, à quelle fin ?

01/2018

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Histoire du cinéma

OSS 117. Le dico, d'Alerte rouge en Afrique noire à Walther PKK

Un dictionnaire illustré pour tout savoir sur OSS 117 et son univers Dans les jardins secrets d'Hubert Bonisseur de la Bath, l'espion français au charme surannée En plus de 200 entrées, cet ouvrage propose de plonger dans le monde d'OSS 117 : ses espions, ses belles héroïnes, les armes et gadgets en tous genres, les différentes adaptations, les anecdotes, les lieux et secrets de tournages... Le saviez-vous ? OSS 117 a été créé avant James Bond par un écrivain français Jean Bruce. La série a démarré en 1949, elle compte au total 265 volumes et s'est vendue à plus de 75 millions d'exemplaires à travers le monde. Cette série est l'une des premières du genre en France, elle a su profiter, en pleine guerre froide, du goût du public pour les affaires d'espionnage. Un tel succès ne pouvait pas échapper au cinéma. Une première tentative qui ne connut pas le succès attendu : OSS 117 n'était pas mort de Jean Sacha est sorti en 1957 devançant - encore - James Bond contre Docteur No (1962). André Hunebelle dans les années 60 a adapté 4 romans dont Banco à Bangkok pour OSS 117 qui a fait 3 millions d'entrées, un des meilleurs scores de l'année 1964. Michel Hazanavicius dans les années 2000 dépoussière le genre et Jean Dujardin s'empare du rôle titre avec aisance et humour à 2 reprises : Caire nid d'espions (2006) et Rio ne répond plus (2009). Un 3e opus de la saga, Alerte rouge en Afrique noire, sortira en salles en février 2021.

07/2021

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Essais

Le Corbusier fasciste ?. Dénigrement et mésusage de l'histoire

L'heure est au déboulonnage des statues et à la destitution des grandes figures qui ont marqué l'histoire. Habités par le " mémorialement correct " , les entrepreneurs de morale révisent, condamnent, dépatrimonialisent l'histoire. Le Corbusier n'a pas échappé à la mode de ce populisme de la mémoire hypermédiatisé qui s'affranchit du lent travail des historiens. A l'occasion du 50e anniversaire de sa mort en 2015, un tir groupé d'ouvrages ont transformé l'architecte le plus connu au monde en " fasciste " , " collaborateur " de Vichy, voire " nazi " . Une limite civilisationnelle a été franchie : celle qui sépare l'opinion de la connaissance, le dénigrement de la critique, le jugement de l'analyse. Cette campagne s'inscrit dans une longue tradition de haine qui a poursuivi Le Corbusier, comme le remarquait André Malraux dans l'oraison funèbre à son " vieux maître " , le 3 septembre 1965 : " Aucun n'a été si longtemps, si patiemment insulté. La gloire trouve dans l'outrage son suprême éclat, et cette gloire-là s'adresse à une oeuvre plus qu'à une personne, qui s'y prêtait peu. " Face au danger de la " dé-con-naissance " , en tant qu'historien des idées spécialiste de la France sous Vichy attaché à un certain ethos, l'auteur cherche non pas à " défendre " Le Corbusier, mais à reconstituer les logiques d'une campagne de dénigrement, à dévoiler les biais cognitifs et méthodologiques qui traversent le discours des détracteurs, à identifier les déficits de connaissance et les manipulations qui témoignent d'une volonté de nuire plutôt que de savoir.

11/2021

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Policiers historiques

Couperet sur le doute

L'affaire Ranucci : enquête sur une loterie judiciaire. Christian Ranucci fut guillotiné le 28 juillet 1976 dans la cour de la prison des Baumettes à Marseille, pour l'enlèvement puis le meurtre d'une mineure de moins de 15 ans. Pour beaucoup, il est le symbole de l'erreur judiciaire. Pourtant, les réquisitions du magistrat du Ministère Public, l'instruction et le procès sont autant d'éléments prévus par la loi, qui permettent d'éviter à un innocent de se faire guillotiner. Alors, comment expliquer qu'hier comme aujourd'hui, il soit question de réviser son procès ? Pourquoi certains s'accordent à parler d'un gâchis judiciaire ? A force d'investigations, d'analyses du dossier et d'entretiens avec professionnels et témoins clés, cette contre-enquête replonge en 1974 et y entrevoit le rôle clé de l'aléa dans une affaire criminelle. Et si l'élément nouveau, inconnu des premiers juges et essentiel à la révision du procès de Christian Ranucci, résidait dans ce hasard, ce fatum selon les mots d'André Fraticelli, avocat de Ranucci, qui anéantit tout doute ? Cet ouvrage s'attache à mettre en lumière la perméabilité de la justice à ce qui n'est pas la loi mais l'opinion, les médias et les libertés procédurales... Ces menaces et risques, que d'aucuns nomment malchance, ont participé à précipiter Christian Ranucci sur l'échafaud. Ranucci, coupable ou innocent ? Une seule certitude : un innocent, au même titre qu'un coupable, aurait pu mourir à 4h13 ce 28 juillet, parce que le doute avait été décimé par la loterie judiciaire.

11/2021

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Beaux arts

Rome, Le centre du pouvoir. L'art romain des origines à la fin du deuxième siècle

" L'Univers des Formes ", collection voulue par André Malraux, est la plus prestigieuse Histoire universelle de l'art. En vingt volumes, cette nouvelle édition présente les grandes civilisations et l'histoire de leurs chefs-d'oeuvre, de la Préhistoire au déclin de la Rome antique. Sur l'art romain ont longtemps pesé des préjugés qui ont retardé la définition de ses caractères spécifiques et la compréhension de son extraordinaire diversité. Si l'art grec a évidemment joué un rôle capital dans la formation de l'art romain, sa réception fut complexe et multiforme ; les formes, les styles et les significations en furent profondément transformés pour s'adapter aux exigences d'une société foncièrement différente. Pour mieux saisir les modalités de cette évolution, l'auteur s'est limité ici à observer l'art romain là où il s'est formé, c'est-à-dire à Rome même. En effet, c'est à partir de ce centre politique que, sous l'impulsion des meilleurs ateliers - en architecture, peinture, sculpture... - se sont développés les modes d'expressions artistiques qui devaient influencer directement la production provinciale. Les formes de l'art romain sont analysées dans ce livre depuis leur naissance jusqu'à la fin du IIe siècle de notre ère. Le texte d'origine de Ranuccio Bianchi Bandinelli, illustré par une documentation photographique largement en couleur, est introduit par une nouvelle présentation et augmenté d'une bibliographie mise à jour dues à Alexandra Dardenay, maître de conférences en art romain, et Emmanuelle Rosso, maître de conférences en archéologie classique.

10/2010

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Résistance

Le réseau

A l'âge de 100 ans, Edgar Morin fait une dernière requête à son biographe : qu'il enquête sur le réseau de résistance Charette, auquel il appartint ains que Mitterrand, Jankélévitch, Clara Malraux et bien d'autres. Un réseau totalement oublié, et pourtant décisif dans l'histoire de la résistance, et follement romanesque. Le réseau Charrette est un réseau de résistance hors-norme, gaullo-communiste, franco-allemand, inventif et rigoureux, éparpillé et uni, fondé dès 1941 par une poignée de prisonniers de guerre dans le stalag XI-B de Follingbostel. A sa tête, Michel Cailliau dit Charette, du nom du héros vendéen, le neveu de Charles de Gaulle, fils de la soeur ainée d'oncle Charles, Marie-Agnès, la plus secrète de cette famille. Le réseau Charrette, plus précisément le Mouvement de Résistance des Prisonniers de Guerre et des Déportés (MRPGD), a été l'une des organisations de résistance les plus substantielles dans ces premiers temps troublés. Dès 1942, le jeune Edgar Nahoum, futur Morin, rejoint le réseau de Michel Cailliau, et de ses autres fondateurs, Philippe Dechartre, André Ulmann, Charles Bonnet et Pierre Le Moign'. Edgar Nahoum ne le sait pas encore mais, à l'épreuve du réseau Charette, il deviendra définitivement Edgar Morin. Si ce réseau de résistance est cité par les historiens, c'est un peu comme on expédie une anecdote ; dans les fais il est très mal connu, si ce n'est négligé, voire totalement oublié. L'auteur est donc parti à la recherche de splendides fantômes dans une nuit profonde.

03/2023

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Philosophie

Le nouveau monde amoureux

Charles Fourier, avec Le Nouveau Monde amoureux (inédit sulfureux, cent cinquante ans sous le boisseau jusqu'à son édition critique par Simone Debout, en 1967) invente une classification systématique des passions, couronnement de son premier ouvrage Théorie des quatre mouvements et des destinées générales, digne du système botanique de Linné et d'une richesse "surprenante". L'individu est envisagé dans ses multiples relations aux autres et à lui-même, comme le lieu et l'enjeu d'une multitude de passions contradictoires. Jamais un tel tableau n'avait été proposé. Il renouvelle la Carte du tendre, dessinée par Honoré d'Urfé dans l'Astrée et dépasse, outrepasse Sade et Restif de la Bretonne. Visionnaire et utopien, Fourier imagine une société "ouverte", festive et ludique, fondée sur des échanges réciproques et l'émulation, où les nouvelles règles ne sont plus des interdits mais des protocoles de jeux sociaux, érotiques, esthétiques, les règles de jeux sont nécessaires et désirées mais jamais obligatoires. Il bouleverse l'économie de la domination et du profit et propose une économie de l'imagination fondée sur une autre éducation orientée par le désir et la motivation. Cette nouvelle société n'adviendra qu'avec l'émancipation de la femme et de l'enfant, délivrés du joug patriarcal et de la domination masculine. André Breton célèbre ce "rêveur absolu" dans son Ode à Fourier. Ce nouveau monde est une rêverie potentielle de l'EDEN terrestre, dont rêva Robert Filliou avec son "économie poétique" de la fiesta (dans 100 000 ans peut-être ? )

10/2013

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Cinéma

Histoire du dessin animé français entre 1936 et 1940. Une politique culturelle d'Etat ?

Ce volume s'intéresse à la mise en place des premiers jalons de la mise en oeuvre d'une industrie culturelle encore balbutiante en France, à savoir le cinéma d'animation. Sur un continent totalement dominé par la production américaine des cartoons et en particulier des films de Walt Disney dont le premier long métrage, Blanche-Neige et les sept nains, sort à Paris en mai 1938, des artistes français tentent un pari fou : créer en France des dessins animés. Face à ce monopole économique et à l'américanisation du dessin animé français, le studio Les Gémeaux créé par André Sarrut et Paul Grimault en 1936 fait figure d'exception. Le temps est-il venu qu'advienne un dessin animé français ? Est-ce enfin, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l'émergence d'une école française du dessin animé après vingt années d'errements ? La mise en place d'une logique industrielle et la rationalisation des moyens de production est un moyen d'atteindre ce rêve disneyen. Basée sur une documentation totalement inédite, l'Histoire du dessin animé français entre 1936-1940 marque une date importante dans l'historiographie du cinéma d'animation comme en histoire du cinéma. Pour Hervé Joubert-Laurencin, cette saga "est du début à la fin une narration foisonnante et vraie, qu'on lit avec le rare plaisir de découvrir neuf ce qu'on croyait déjà connaître". Ce travail a été récompensé du prestigieux prix Aguirre-Basualdo 2013 décerné par la Chancellerie des universités de Paris.

01/2014

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Sciences historiques

Chroniques d'autrefois en Dauphiné

Quel point commun pourrait-il exister entre la nostalgie du vieil ambassadeur dauphinois du roi Louis XII, guettant la lente progression d'un rayon de soleil dans l'obscurité de l'une des chambres de l'Aile des Hôtes du Palais des papes d'Avignon ce lundi 27 juillet 1500 et l'émerveillement d'un modeste notaire protestant chevauchant sa mule sur les chemins ensoleillés du Val de Lans le dimanche 20 avril 1636 ? Quel lien saurait-il pareillement unir les pensées du riche marchand drapier du Pont-en-Royans comptant ses écus en son cabinet le 1er juillet 1607 et celles de l'humble paysan abjurant sa foi réformée dans la chapelle du château de Saint-André-en-Royans le 25 avril 1649 ? Qui oserait encore rapprocher les sentiments de Marguerite née des amours illégitimes de son noble père et ceux de Jeanne assistant au mariage de son frère ? Quelle affinité pourrait-elle enfin s'établir entre le destin de faïence du Bossu peint sur une assiette de La Tronche et le destin de bronze de la Cloche à la Sauge battant de toute la force de ses volées pour éloigner le fléau funeste de la Peste ? C'est en vérité, qu'au-delà de la diversité des personnages, des époques et des lieux, chacune de ces treize aventures puisées au coeur du patrimoine écrit de notre belle province, est bel et bien une histoire vraie. C'est à cet étrange et merveilleux voyage derrière le miroir du Temps, que nous invitent maintenant les "Chroniques d'Autrefois en Dauphiné".

10/2013

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Histoire de France

Jeanne d'Arc

Un siècle a passé depuis la canonisation de Jeanne d'Arc par l'Eglise. Un siècle durant lequel fleurirent en France comme à l'étranger nombre d'ouvrages sur cette grande figure féminine, plus ou moins fantaisistes. Et pourtant il restait à offrir un nouvel éclairage historique de Jeanne d'Arc, tant de fois convoquée par des écrivains, des juristes ou des essayistes — tour à tour catholiques, républicains, socialistes ou monarchistes. Une véritable biographie qui, faisant fi des légendes, replace Jeanne dans son contexte, en partant des sources. Un travail d'autant plus nécessaire que, contrairement à une idée reçue, nous ne savions pas tout d'elle. Car de sa famille, de ses proches et des hommes de guerre qui l'ont accompagnée, tout n'a pas été dit, loin de là. Médiéviste de grande renommée, Valérie Toureille convoque au tribunal de l'Histoire ceux qui l'ont connue, femmes et hommes, amis ou ennemis, plus de cent cinquante témoins. Elle leur donne la parole, détaille les faits, éclaire l'action comme l'extraordinaire parcours de la "bergère" de Domrémy par les circonstances du moment et livre ici un ouvrage de référence qui renouvelle l'historiographie de la "Pucelle". Condamnée à être brûlée vive en 1431, innocentée et réhabilitée en 1456, proclamée par le pape Pie XI patronne secondaire de la France en 1922 — et par André Malraux "patronne du temps où les hommes ont vécu selon leurs rêves et selon leur coeur" —, Jeanne n'en a assurément pas fini de nous surprendre et de nous émerveiller.

09/2020

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Littérature française

Le papillon. Journal d'un romantique

Christian Beck est né à Verviers (Belgique) en 1879. Homme à facettes multiples, s'affranchissant de toutes contraintes et de tous compromis, il crée l'une des meilleures revues que la Belgique ait connues : Antée. Elle servira de modèle à la NRF. Fervent défenseur de la langue française, il est l'un des précurseurs de ce qui deviendra la francophonie. Mystique et agnostique, naïf et cynique, romantique et visionnaire, Christian Beck occupe une place à part dans le milieu littéraire de ce début du XXe siècle. Écrivain vagabond à l'instar de Gorki, il parcourt une bonne partie de l'Europe à pied. L'action du Papillon, paru en 1910, se situe en grande partie en Italie. Sous les traits de Voldemar, son double littéraire, Christian Beck témoigne d'une époque et de ce qui comptait pour cet homme curieux et attachant : les femmes, les voyages, la table, le vin, le jeu, la philosophie et la littérature. Il s'est éteint en 1916, à trente-sept ans, emporté par la tuberculose. Apprenant sa mort, André Gide écrit : "C'était un esprit foisonnant qui promettait d'avoir beaucoup à dire, et je ne croyais pas possible qu'il nous quittât avant d'avoir parlé". Sa fille, Béatrix Beck, obtiendra le prix Goncourt en 1952 pour Léon Morin prêtre. Le lecteur trouvera au début de la présente édition une double présentation de l'ouvrage et de son auteur, l'une par Raphaël Sorin, l'autre par Béatrice Szapiro, arrière-petite-fille de Christian Beck.

02/2012

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Littérature française

Le maître des collines

L'existence est particulièrement âpre dans les collines desséchées qui flanquent l'immense vague rocheuse de la Maraysse. Dans le mas des " Pierres Grises ", le vieux Trupheymus n'a plus que deux de ses fils et une bru auprès de lui. Ce qui ne l'empêche pas de mener la vie dure à ceux qui sont restés, surtout à la femme de l'aîné, venue d'Algérie. Le jour où il désigne celui qu'il pense être le mieux à même de lui succéder en tant que maître du domaine des " Collines ", rancœurs, jalousies, animosités se déclarent avec une violence à peine croyable. Lui qui s'est battu pendant des décennies pour conserver intact ce qu'il a reçu en héritage, pourra-t-il éteindre l'incendie qu'il a lui-même allumé ? Réussira-t-il, alors, à faire disparaître la haine que ses deux fils, Émile et André, ont l'un pour l'autre ? Haine qu'il a volontiers attisée au fil du temps. Et quelle sera l'attitude de Marietta qui, aux veux de tous, demeure l'Etrangère de ce pays rugueux à l'étonnant parfum de genêt et de lavande ? L'histoire nous entraîne dans une ambiance provençale insoupçonnée. Avec une intrigue simple, mais agréablement menée. Parvenue devant la grange, Marietta s'immobilisa au milieu du chemin caillouteux, posa sa petite valise marron aux angles écornés, essuya du revers de la main la sueur coulant sur son front. Elle avait quitté la prison de Varces la veille au matin.....

05/2009

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Romans de terroir

L'Ombre rouge

Voici l'histoire d'un Agent secret de la Résistance qui a parcouru l'Allier, le Cantal, la Charente, la Charente-Maritime, la Corrèze, la Creuse, les Deux-Sèvres, la Dordogne, la Gironde, la Haute-Garonne, la Haute-Vienne, le Lot, le Lot et Garonne, le Puy-de-Dôme, le Tarn, la Vienne. Au coeur des Monts d'Ambazac, Camille avait vu le jour dans une famille de petits paysans au lendemain de la Grande Guerre. Au village des Cailloux Blancs elle avait joué avec sa petite soeur Yvonne. Ensemble, par les chemins creux, elles étaient allées à l'école des Bordes. Camille avait eu 20 ans à l'heure où la France subissait l'humiliation de la débâcle et de l'Occupation. Ce fut alors qu'elle devint l'Ombre rouge insufflant la flamme de l'espoir à celles et à ceux qui refusaient la soumission à l'ordre nazi. A l'école de l'Internationale elle avait appris. Les grands chefs de la Résistance lui obéirent. Unis comme les doigts de la main les Colonels Guingouin, Murat, Bernard, Chaumette, et Andre libérèrent le pays à la tête de leurs glorieux maquisards. Une dernière fois Camille les réunit au plus profond de la forêt de la Loubatière. Ils étaient là autour d'elle avec les commandants des prestigieux bataillons de la jeunesse. Ils étaient là mais il manquait à l'appel Yvonne, la petite soeur. Où était-elle donc passée ? L'Ombre rouge allait-elle se changer en Louve ?

04/2010

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Théâtre

Mikhaïl Tchekhov / Michael Chekhov. De Moscou à Hollywood, du théâtre au cinéma

Acteur, metteur en scène, théoricien et pédagogue, Mikhaïl Tchekhov (Saint-Pétersbourg, 1891 - Hollywood, 1955) est l'une des figures clés du théâtre du XXe siècle. Sa virtuosité scénique a fait l'admiration non seulement de son maître Stanislavski ou de Meyerhold, mais aussi de Max Reinhardt en Allemagne, d'André Antoine en France, d'Antony Quinn et Marilyn Monroe aux Etats-Unis. Les exercices qui accompagnent sa méthode de formation continuent d'être pratiqués par les acteurs de théâtre et de cinéma. Sa théorie est enseignée très largement dans le monde. Du fait des aléas de l'histoire (Tchekhov a dû quitter l'Union soviétique en 1928), la reconstitution de son parcours (Russie, Allemagne, France, Lituanie, Lettonie, Pologne, Angleterre, Etats-Unis) n'a pu être pleinement réalisée qu'à la toute fin des années quatre-vingt-dix. Ainsi la méthode Tchekhov, très pratiquée dans les pays anglo-saxons, apparaît-elle souvent comme un mode de formation et de travail déconnecté de l'histoire et privé de racines. Or, elle s'est nourrie d'expériences et d'influences que Tchekhov a accumulées, depuis le Système de Stanislavski auquel il a été initié à Moscou, jusqu'à l'eurythmie selon l'anthroposophe Rudolf Steiner. Pour la première fois, des chercheurs, universitaires, pédagogues et praticiens venus des pays où Tchekhov a joué et enseigné, se sont associés pour apporter leurs pièces au puzzle, et suivre de bout en bout la vie et l'oeuvre de Mikhaïl Tchekhov. C'est autour de trois axes : création artistique, formation de l'acteur et multiculturalisme que s'articule ce recueil.

06/2009

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Religion

Il est temps de penser à Dieu. Dialogue avec Jürgen Hoeren suivi de Lettre à Jean-Paul II et Dieu est plus grand que l'homme

" De l'homme on a assez parlé, il est temps de penser à Dieu. " En citant en exergue cette phrase d'André Siniawski, le cardinal Lehmann, président de la Conférence épiscopale allemande, n'a pas peur de provoquer. Dans un monde en transformation rapide, il invite à une conversion du regard pour nous fixer des repères. Dans une société de consommation qui ne profite pas à tous, il plaide pour redonner sens au dimanche. Il défend au passage la messe télévisée et les grands rassemblements religieux. Il explique la position nuancée de l'épiscopat allemand dans le dossier qui l'a opposé à Rome sur la question de l'aide aux femmes confrontées à l'avortement. Aucune question brûlante n'est esquivée : bioéthique, homosexualité, mariage et célibat, statut des prêtres et nouveaux ministères, l'épineuse question de l'ordination des femmes, la mission propre de l'Église et son financement, l'appel à innover sur le plan social, travailleurs du STO en Allemagne, facultés de théologie dans l'université, les nouvelles attentes œcuméniques. Cet entretien est complété par deux textes substantiels où le cardinal peut s'exprimer plus à fond : une lettre à Jean-Paul II qu'il a rendue publique et une contribution théologique et pastorale neuve sur la question de Dieu aujourd'hui : " Dieu est plus grand que l'homme. " Ces prises de position sont soigneusement argumentées, sans concession à la facilité : elles jettent une vive lumière sur la pertinence et l'actualité du christianisme aujourd'hui.

04/2002