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Georges Bayard

Extraits

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Histoire de France

L'Affaire Touvier. Quand les archives s'ouvrent...

Paul Touvier incarne toutes les vicissitudes de l'histoire de Vichy. Né pendant la Grande Guerre dans un milieu très catholique, affecté plus qu'il ne le dira jamais par la mort de sa mère, de nature instable, Paul Touvier se trouve une carrière dans la Milice dont il devient un serviteur zélé. Craignant pour lui-même toute violence, il est, selon le mot du grand reporter de l'Express Jacques Derogy qui le débusque en 1972, un "fasciste" moyen dénué de tout scrupule. Telle est l'impression qui peut s'en dégager de prime abord... Mais le crime de trop, la fuite, les condamnations à mort ont fait de ce délinquant presque ordinaire un fugitif plein de ressources : l'Eglise lui apporte son soutien durant sa vie clandestine et ses tentatives de réhabilitation... De rebondissements en scandales, Bénédicte Vergez-Chaignon raconte l'histoire de ce manipulateur hors pair, durant et après la guerre, si habile qu'il parvient à convaincre un président de la République, Georges Pompidou, de le gracier, malgré des faits accablants. L'affaire Touvier naît de la révélation des complaisances dont il a bénéficié pendant trente ans. Le parcours de l'ancien chef du service de renseignement de la Milice jusqu'à son procès où il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de crime contre l'humanité, a donné lieu à des débats passionnés qui, souvent, dépassèrent la seule personne de Touvier. Les archives ouvertes – tout spécialement pour ce livre – éclairent ainsi l'affaire, dont le dénouement est dû pour l'essentiel à une poignée d'hommes et de femmes épris de justice et de vérité.

04/2016

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Histoire internationale

Les manuscrits de Tombouctou

Au cour de l'Afrique subsaharienne des XVe et XVIe siècles, Tombouctou est une cité florissante qui attire enseignants et étudiants, protégés par l'empereur du Songhaï. C'est là que se partage et se propage le savoir. L'enseignement et le livre prospèrent et tous les métiers en profitent : copistes, libraires, répétiteurs, relieurs, traducteurs, enlumineurs. On vient d'Égypte, d'Andalousie, du Maroc ou de l'empire du Ghana pour suivre des cours à l'université de Sankoré. Ainsi, en pleine gloire, la ville accueillait au XVe siècle plus de 25 000 étudiants. Sur des parchemins, sur des papiers d'Orient, sur des omoplates de chameau ou des peaux de mouton, tout est noté, commenté, référé : le cours du sel et des épices, les actes de justice, les ventes, les précis de pharmacopée (dont un traité sur les méfaits du tabac), des conseils sur les relations sexuelles, des précis de grammaire ou de mathématiques. Après l'effondrement de l'empire Songhaï au XVIIe siècle, ces manuscrits ont été oubliés, conservés dans des cantines rouillées et des caves poussiéreuses, mangés par le sel et le sable. Mais les choses changent : les héritiers des grandes familles ouvrent des bibliothèques privées, l'institut Ahmed Baba est crée, l'Unesco et les chercheurs du monde entier s'y intéressent. Le professeur Georges Bohas estime que seulement 1% des textes sont traduits et 10% catalogués. Dans ce livre, qui mêle l'histoire de Tombouctou, les images de ces textes précieux et les contributions de cinq des plus grands africanistes, Jean-Michel Djian s'interroge : pourquoi un tel oubli ? Que cachent ces manuscrits ? Que peuvent-ils nous apprendre ?

10/2012

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Critique littéraire

Sur Arthur Rimbaud. Correspondance posthume (1901-1911)

Ce volume fait suite à deux précédents : le premier a été l’édition de la Correspondance d’Arthur Rimbaud (2007), le deuxième a été l’édition de sa correspondance "posthume" (2010), qui regroupait les lettres échangées à son sujet au cours des dix années qui ont suivi sa disparition, en même temps que les articles ou ouvrages qui lui étaient consacrés. Ce nouveau tome couvre la période 1901-1911, au cours de laquelle le nom de Rimbaud est encore loin d’avoir la célébrité mondiale qui sera la sienne quelques décennies plus tard, mais la connaissance de son œuvre dépasse désormais, et de beaucoup, les milieux littéraires d’avant-garde. Le poète reçoit même, dans sa Charleville natale, l’hommage officiel d’un buste, œuvre de son beau-frère Paterne Berrichon. C’est l’époque où des écrivains qui vont compter dans le siècle — Jacques Rivière, Paul Claudel, Alain-Fournier, André Gide, Victor Segalen — mentionnent Rimbaud dans leur correspondance. Paul Valéry écrit ainsi à Gide: "Vraiment ce bougre-là a deviné et créé la littérature qui reste toujours au-dessus du lecteur." Tandis que le sonnet des Voyelles poursuit son bonhomme de chemin, des inédits du poète sont retrouvés et publiés avec ferveur. Paterne Berrichon et Georges Izambard, le beau-frère et l’ancien professeur de rhétorique, s’invectivent dans le Mercure de France sur leur vision du poète. Et le mythe va bon train, se solidifiant d’année en année : l’adolescent de génie, le déserteur de la poésie, l’explorateur de l’Abyssinie, autant de figures de Rimbaud que le public d’avant la Première Guerre mondiale apprend à connaître et à admirer.

10/2011

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Cyclisme, VTT

Etapes. L'Alpe d'Huez, étendard du cyclisme en Isère

Vivre et faire vivre la culture du cyclisme en Isère auprès des passionnés de tout âge, amateurs de belles histoires et de belles routes, de culture et de patrimoine. Les 21 lacets de l'Alpe d'Huez sont devenus un mythe du sport, comme peuvent l'être le Maracanã pour le football, le circuit de Monza pour la Formule 1 ou la Streif à Kitzbühel pour le ski. Cette route est devenue le stade du cyclisme, là où le public communie plus qu'ailleurs autour de la passion du cyclisme et de la course. Proche de grands bassins de population (Grenoble, Chambéry, Lyon), cette large route (merci les Jeux olympiques de 1968 ! ), attire jusqu'à un million de spectateurs lors des passages du Tour de France, un chaudron en fusion au propre comme au figuré. Mais le supplément d'âme de cette montée vient de l'idée géniale de Georges Rajon en 1964 : numéroter les virages dans l'ordre décroissant depuis le Bourg-d'Oisans ! Comme un chemin de croix dont les saints seraient Coppi, Hinault ou Zoetemelk... Ces 14 kilomètres de bitume s'escaladent à la manière d'une procession au coeur de l'histoire du cyclisme, un lieu de culte cyclistique comme nulle part ailleurs. Ce troisième tome d'Etapes rend hommage à ce monument isérois qui retrouve cette année ses fidèles, un certain 14 juillet ! Il n'y a pas de hasard... En couverture : Fausto Coppi, premier vainqueur à l'Alpe d'Huez. On est en 1952 et c'est la première fois que le Tour de France empreinte les 21 virages. Coppi gagne aussi le Tour cette année-là...

06/2022

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Essais

Maisons des bords de mer. Modernité et régionalisme en Charente-Maritime (1945-1980)

Objet de rêve, la villa balnéaire formalise une invitation au voyage où, depuis la fin du XVIIIe, architectes et entrepreneurs rivalisent d'invention et multiplient les solutions d'articulation entre l'intérieur et l'extérieur où se déroule une grande part de la vie estivale. Entre 1945 et 1980, la villégiature devient tourisme de masse et les maîtres d'oeuvre doivent s'adapter à ce changement d'échelle. Le marché de la maison individuelle et celui de la maison balnéaire dont elle n'est qu'un aspect en sont bouleversés. La créativité foisonnante qui prévaut encore dans le contexte de la Reconstruction s'essouffle devant les réalités économiques et sociologiques d'une aspiration légitime du plus grand nombre à jouir d'une petite place au soleil en bord de mer. S'appuyant sur le corpus des 12000 maisons individuelles construites entre 1945 et 1980 sur le littoral de Charente-Maritime, à Saint-Georges-de-Didonne, Royan, Ronce-les-Bains, Fouras, Châtelaillon-Plage, La Rochelle, mais aussi dans les iles d'Aix, d'Oléron ou de Ré, l'ouvrage propose, pour la première fois à l'échelle d'un département, un panorama complet de la production des maisons du littoral, des villas modernes les plus inventives à la production de maisons ordinaires qui dessinent le paysage côtier contemporain. L'ouvrage questionne les façons d'être modernes et la place qu'y occupent les architectes et les entrepreneurs concepteurs, la notion de régionalisme au moment de son abandon et de sa renaissance à l'aube des années 1980 sous la forme d'un post-modernisme vernaculaire inventif.

04/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

Danton

Georges-Jacques Danton, né le 26?octobre 1759 à Arcis-sur-Aube, guillotiné le le 5?avril 1794 (16 germinal an?II) place de la Révolution à Paris. Il est impossible de parler de Danton sans parler de parler de Robespierre tellement leurs destins sont liés. Ils ont sensiblement le même âge, Robespierre est né le 6?mai 1758 à Arras. Tout comme Dantin, Robespierre est mort guillotiné place de la Révolution à Paris, le 28?juillet 1794. Tous deux sont les figures emblématiques les plus marquantes de la Révolution française et plus particulièrement de la Terreur (1793-1794). Tous deux viennent de province, tous deux sont avocats, tous deux font de la politique, tous deux sont maître dans l'art de manipuler les esprits pour arriver à leurs fins... Mais les similitudes s'arrêtent là, car tous les oppose à tel point qu'ils vont devenir ennemis mortels. Danton, physiquement, c'est un colosse. Il a une voix de stentor qui fait de lui un redoutable tribun qui sait mobiliser les esprits lorsque la patrie, la Révolution ou la Liberté sont en danger. Danton c'est le Verbe ! Danton c'est la flamboyance. C'est un jouisseur et un sentimental qui aime la vie sous tous ses aspects. A contrario, Robespierre est un être de l'ombre. Il est froid, réservé et distant. S'il ne brille pas par ses talents d'orateur, il est, par contre, un fin stratège en politique qui sait être patient et attendre "?son heure?". Pour conclure sur une similitude, tous deux sont morts jeunes, victimes du système qu'ils avaient oeuvrés à mettre en place.

10/2022

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Architectes

L’architecte fantôme. A la recherche d'Octave Van Rysselber

A la fois enquête, biographie et inventaire architectural, L'Architecte fantôme retrace la vie et l'oeuvre d'Octave Van Rysselberghe, un des créateurs les plus insaisissables et les plus secrets de la période Art nouveau. Peu soucieux d'une réputation post-mortem, ce pionnier de l'architecture n'a laissé aucune archive, aucun écrit, sous le prétexte que seuls les bâtiments comptaient. Françoise Levie a réalisé une extraordinaire enquête, traquant chaque indice, chaque détail, allant de découverte en déconvenue, pour finir par dépister des plans dans un container enneigé. Chacun de ces projets renferme une histoire fascinante où se côtoient l'astronome François Folie, le franc-maçon Eugène Goblet d'Alviella, le tribun socialiste Emile Vandervelde, l'utopiste Paul Otlet, le designer Henry Van de Velde, l'architecte Victor Horta, la féministe Florence de Brouckère, l'écrivain André Gide, le poète Emile Verhaeren, le géographe anarchiste Elisée Reclus, l'industriel Georges Nagelmackers, les peintres Paul Signac et Henri-Edmond Cross, le mécène Raoul Warocqué, et surtout son frère, le peintre Théo Van Rysselberghe. Biographe et réalisatrice de documentaires, Françoise Levie aime rendre vie à des femmes et des hommes oubliés ou méconnus, susceptibles de peupler notre imaginaire d'histoires fortes et denses qu'elle dévoile sous un jour inédit. Que ce soit le fantasmagore Etienne-Gaspard Robertson, le nationaliste congolais Panda Farnana, la peintre pop Evelyne Axell, l'utopiste Paul Otlet ou encore Anna Boch, la première acheteuse d'une toile de Van Gogh. Aux Impressions Nouvelles, elle a publié L'Homme qui voulait classer le monde, Paul Otlet et le Mundaneum (Grand Prix du Parlement de la Communauté française).

10/2023

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Littérature française

Changer le foot pour changer le monde. Quand la philo joue sur le terrain du foot

Tout comme le football a déjà changé le monde, pourquoi ne pourrait-il pas le changer à nouveau, mais cette fois, en changeant lui-même. Encore faudrait-il que le monde dût être changé, me direz-vous. Et le cas échéant, pourquoi changer un sport, et pas autre chose ? Mais surtout, pourquoi le foot, et pas un autre sport ? Autant de questions qui méritent d'être posées, mais surtout, que des réponses leur soient apportées. " Nous l'allons montrer tout à l'heure ", comme le disait Jean de La Fontaine en vieux françois, dans " Le loup et l'agneau ". Mais le fabuliste avait commencé sa fable par ces mots : " La raison du plus fort est toujours la meilleure. " Nous allons le montrer tout à l'heure, et nous verrons qu'il pourrait bien se faire que dans la vraie vie, le Foot puisse être le loup, et que le Monde puisse être l'agneau. Postulat de l'auteur : pour paraphraser Georges Clémenceau qui disait " La guerre, c'est trop grave pour être confiée à des militaires ", je dirai que " Le Football, c'est trop grave pour être confié aux seuls acteurs actuels de la planète Foot... " Si cet essai traite du football, ce sport ayant occupé une grande place dans la vie de Daniel Tourret, c'est que le regard distancié et singulier qu'il lui porte aujourd'hui l'a amené à prendre conscience de l'impact qu'il a eu sur sa vie d'homme, de technicien, de formateur, de voyageur, de musicien, de sportif, d'écrivain ... mais aussi et surtout, sur le Monde...

09/2023

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Romans historiques

Annette, une épopée

Il y aurait donc encore des héroïnes, des vraies ? Et on peut les croiser dans la rue, leur parler, les connaître ? Près de Dieulefit, dans la Drôme, vit Anne Beaumanoir, dite Annette, un petit bout de femme presque centenaire, aux yeux lumineux et à la parole vive. Entrée dans la Résistance communiste à dix-neuf ans, elle en enfreint les règles en prenant l'initiative de sauver deux adolescents juifs. Elle lutte à Rennes, à Paris, à Lyon ; elle participe à la libération de Marseille. Puis, après un bref intermède de vie bourgeoise - études de médecine, mariage, enfants -, elle s'engage pour l'indépendance de l'Algérie, ce qui lui vaut une condamnation à dix ans de prison. Une évasion rocambolesque lui permet de gagner la Tunisie, puis l'Algérie où elle participe au premier gouvernement indépendant sous Ben Bella, avant d'être obligée de fuir à nouveau, au moment du coup d'Etat de Boumédiène. Voilà sa vie, en quelques lignes. Mais les méandres d'une existence héroïque, ses hauts faits et ses doutes, comment les raconter ? Ne faudrait-il pas les chanter, plutôt ? La vie d'Annette, c'est une épopée ! Anne Weber, née en Allemagne en 1964, vivant à Paris, est l'auteur d'une oeuvre inventive et diverse qui va du " roman mythologique " Vallée des merveilles à Vaterland, exploration de ses origines et récit d'un voyage dans le temps. Elle écrit toujours deux versions - française et allemande - de ses livres. Par ailleurs traductrice, elle a notamment traduit, en français, le romancier Wilhelm Genazino et, en allemand, Pierre Michon et Georges Perros.

03/2020

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Histoire de France

Ces excellents français. Une famille juive sous l'Occupation

A l'origine, une boîte. Retrouvée dans un tiroir familial, elle contient une centaine de cartes postales enfantines datées de la Seconde Guerre mondiale, d'apparence guillerettes, mais qui laissent entrevoir les déménagements, les séparations, la nourriture qui fait défaut, la peur, le bruit des armes. Puis une envie, un besoin irrépressible de remonter le temps pour recomposer la vie du petit Jean-Paul, de ses parents Lise et Poldi, de cette famille juive d'origine étrangère qui s'imaginait faire partie de ces "excellents Français" que chantait Maurice Chevalier en 1939. Avocate comme son père et son grand-père, héros de cette histoire, Anne Wachsmann mène durant plusieurs années une enquête minutieuse pour comprendre comment sa famille a réussi à survivre, comme tant d'autres familles juives françaises, aux persécutions du régime de Vichy et des nazis. Cette recherche, semée d'embûches et de fausses pistes, la porte de Strasbourg à Agen, de la Suisse à l'Allier, en passant par Auschwitz, Marseille ou Grenoble. Elle convoque les écrits de nombreux historiens et les témoignages d'écrivains sur la vie des Juifs sous l'Occupation (Georges Perec, Patrick Modiano, Anne Sinclair...), compulse les archives, enquête dans sa famille élargie. Avec une écriture précise, fluide et documentée, elle fait revivre le quotidien de cette famille qui a résisté aux lois antisémites avec l'aide de héros anonymes, grâce à une capacité d'adaptation insoupçonnée, à des choix de chaque instant, à une grande part de chance et, surtout, grâce a l'amour sans faille qui transparaît dans des cartes postales toujours légères et colorées échangées entre un père et son petit garçon durant ces années noires.

10/2020

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Grandes réalisations

Un château moderne. Villa Cavrois, Robert Mallet-Stevens

Dès sa construction, la villa Cavrois fut un objet, un terrain d'exploration pour les photographes. C'est Robert Mallet-Stevens lui-même qui en lança la mode en publiant dès 1932 au sein de la revue L'Architecture d'aujourd'hui les photos d'Albin Salaün. Ce livre propose près d'un siècle de reportages... Dès sa construction, la villa Cavrois fut un objet, un terrain d'exploration pour les photographes. C'est Robert Mallet-Stevens lui-même qui en lança la mode en publiant dès 1932 au sein de la revue L'Architecture d'aujourd'hui les photographies d'Albin Salaün, lesquelles donnèrent lieu deux ans plus tard au livre Une demeure 1934, petit recueil de 28 pages composé de splendides photographies en noir et blanc. Les images de la villa font alors le tour du monde et sont publiées dans de nombreux journaux et magazines. Dans les années 1980, le Centre Georges Pompidou confia à Véra Cardot et Pierre Joly un ultime reportage avant que la famille Cavrois ne disperse le mobilier et ne vende son "château moderne". Suivirent 10 ans d'abandon et de vandalisme au cours desquels maints photographes et artistes se glissèrent derrière les palissades pour rapporter des clichés qui, pour être souvent d'une grande beauté plastique, n'en témoignent pas moins de l'extrême dégradation de la villa. En 2015, la villa enfin restaurée et restituée dans son état de 1932 fut sans doute la construction moderne la plus photographiée et la plus publiée de l'année. Aujourd'hui, cette monographie en images entraîne le lecteur à travers plus de 80 ans d'une aventure architecturale unique.

06/2022

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Littérature française

Longtemps je me suis souvenu de Mai 68

En ce temps-là, Sartre n'était déjà plus très jeune, et Cohn-Bendit débutait. Certains P.-D.G. portaient encore des guêtres. La France s'ennuyait. Soudain, pourtant, tout sembla possible. Le fond de l'air se fit rouge, et plutôt sexy. La vie devint buissonnière. Il n'y eut plus d'automobiles, les villes ne furent plus que silence. Ou clameurs. Au coin de chaque rue, l'aventure. Mouna fait chanter " Frère Jacques ", en canon, à des cordons de CRS devant la Sorbonne, les cocos se mettent à douter, les meneurs changent d'abri chaque soir. Les tracts qui tachent les doigts invitent à des rendez-vous inédits, les graffitis entraînent à des pratiques dangereuses. La dialectique peut enfin casser des pavés. Certains se réjouissent sans entraves, d'autres trouvent qu'il n'y a pas là de quoi rigoler. Ils n'étaient pas d'accord entre eux, ils ne le sont toujours pas. Un tiers de siècle plus tard, le cercle Barbara Salutati a ressorti banderoles et slogans, et réanimé des souvenirs enfouis. Les nôtres. Ceux de gens ordinaires qui, le temps d'un mois de mai, se sont senti personnages de roman, et furent, parfois à leur insu, avec leurs petites histoires, des acteurs historiques. Joe Brainard et Georges Perec ont tracé le chemin pour remonter le temps. Ces " Je me souviens " de manifestants de tous âges, qui défilent à nouveau, pas tous militants, ni érudits, ni informés, ni influents, forment une manière de guirlande en l'honneur d'un printemps mémorable. Barbara Salutati était chanteuse et comédienne. Elle fut le dernier amour de Machiavel, vers 1520. C'était une femme du peuple.

05/2002

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XIXe siècle

Rose de Diarbékir. Une passion arménienne

Rose de Diarbékir, c'est une histoire de femmes, de courage, de résistance, une page de l'histoire du peuple arménien, doublée d'une lettre d'amour pour la France. Une fresque familiale au souffle oriental, tragique et généreuse à la fois. 1893. Dans la belle cité de Diarbékir (sud-est de l'Empire ottoman) vit la famille Hagopian, selon les traditions séculaires de leur culture. Rose, la cadette, fière et déterminée, aspire à une vie choisie, sans mariage arrangé. Elle a vu partir avec envie ses trois frères pour l'Europe. Elle, a la passion de la langue française et du théâtre. Mais de plus en plus des actes de violence visent les chrétiens, et la communauté arménienne en particulier. Ils sont le fait de pillards kurdes, présents dans cette partie orientale d'un empire gouverné par un sultan qui ferme les yeux sur leurs exactions, quand ses troupes n'y participent pas elles-mêmes... Partie pour Constantinople, Rose voit son destin basculer grâce à sa rencontre avec Sarah Bernhardt, en tournée pour la pièce Ruy Blas. Si proche de son rêve de scène mais si douloureusement loin des siens, la jeune fille ne peut que se révolter des violences, pillages, assassinats qui touchent sa communauté. Aussi entre-t-elle en résistance tandis que sa famille s'exile sur la seule terre d'accueil possible alors : la France, Marseille puis Paris. Entremêlant personnages de fiction et figures historiques, ce roman rend hommage aux personnalités (l'ambassadeur Paul Cambon, Jean Jaurès, Georges Clemenceau...) qui, avant le génocide de 1915, se mobilisèrent en faveur du peuple arménien.

09/2023

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Ethnologie

Retour aux sources

Pourquoi dit-on en France que chanter faux fait pleuvoir ou que les filles qui ont leurs règles ne doivent pas se baigner ? On peut répondre dédaigneusement qu'il s'agit là de superstitions surannées, dont on ignore l'origine et qui n'ont, en tout cas, aucun rapport entre elles. Or ce livre traite d'un système de pensée élaboré par une société d'Afrique de l'Ouest, les Samo, l'interroge de l'intérieur et met en évidence des similitudes, non pas tant dans les faits à proprement parler que dans les raisonnements tenus. Cet ensemble conceptuel a une grammaire : l'idée d'une osmose par " sympathie " entre le cosmos, le corps biologique et les actes sociaux, par attraction ou répulsion entre eux d'éléments (personnes, objets, actions, événements...) dotés de qualités semblables ou différentes. Nous en comprenons le fonctionnement, que ce livre dévoile, ne serait-ce que parce qu'il recourt à des composantes qui nous sont familières - tels les quatre éléments fondamentaux de la terre, du feu, de l'air et de l'eau -, qu'il rencontre des besoins que nous partageons et qu'il se fonde sur une exigence commune de l'humanité : donner un sens à des faits inexplicables qui ont été ou sont encore, pour ceux qui l'ont élaboré comme pour nous, des " butoirs pour la pensée ". Nous en tirons des lumières sur notre propre fonctionnement mental car, comme l'écrivait Georges Bataille, saisi par la " modernité " des représentations picturales de la préhistoire, il nous faut, devant l'évidence, postuler " une cohérence relative des mouvements de l'esprit humain ".

10/2010

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Mort

Vivre la mort. Nous pouvons réapprendre à mourir

"Quand j'entrevois, comme aujourd'hui, le simple fond des choses (ce qu'à la condition d'une chance infinie, l'agonie révélera sans réserve), je sais que je devrais me taire : je recule, en parlant, le moment de l'irrémédiable" , écrit Georges Bataille. Nous n'ignorons pas que la fin de vie est un combat contre la mort perdu d'avance. Mais surtout, nous redoutons tous les derniers moments d'une agonie, synonyme d'effroi et de désespoir. Est-on pour autant inéluctablement condamné à subir la tragédie finale ? Serait-il possible d'envisager, à l'heure sombre, le dévoilement d'une dimension autre ? C'est d'abord un itinéraire de lumière que nous propose Blandine Humbert dans un essai audacieux. Partant de notre condition d'homme vivant, de sujet ayant un corps, elle engage une réflexion pour vivre paisiblement, ou du moins réconcilié avec les autres et soi-même, le grand passage. A condition toutefois d'accepter les risques à courir... Les aléas du voyage, passivité et pauvreté, abandon et désespoir peuvent amener à une traversée où surgit de notre incarnation même la surprise de la rencontre de notre moi profond. Sans pour autant ignorer nos failles et nos vulnérabilités, la fin de vie peut être ainsi une occasion de consentir à ce que nous sommes, pleinement et joyeusement. A défaut de choisir de mourir, nous pouvons nous révéler jusqu'au dernier jour. Blandine Humbert est docteur en philosophie. Elle enseigne à l'Institut catholique de Paris ainsi qu'au Collège des Bernardins. Après un passage au Centre d'éthique clinique de l'hôpital Cochin, elle est aujourd'hui membre du conseil scientifique de la SFAP.

10/2023

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Notions

Humanité/Animalité. Une querelle contemporaine entre spécistes et antispécistes

Y a-t-il une différence de degré ou de nature entre les hommes et les animaux ? En d'autres termes, doit-on considérer une nature humaine spécifique qui, par son intelligence rationnelle et consciente, caractérise une espèce singulière et la distingue de la nature animale, ou bien l'homme est-il un animal comme les autres, à quelques degrés d'évolution près ? Le débat entre créationnistes et évolutionnistes semble de nos jours resurgir à travers la querelle entre spécistes et antispécistes. Ces derniers remettent en cause cette différence de nature entre hommes et animaux, parce qu'ils portent sur elle des jugements de valeur et l'associent systématiquement à une attitude supérieure et discriminatoire envers les animaux. Pourtant, loin d'affirmer cette supériorité humaine, loin de l'interpréter stricto sensu en termes de domination et d'exploitation, loin de réduire de surcroît l'animal à un simple objet ou à une machine selon la conception cartésienne, cette différence n'existe-t-elle pas de facto ? Vouloir la nier ne conduit-il pas à humaniser l'animal et à animaliser l'homme ? Cette tendance post-humaniste pourrait aboutir à une dévalorisation de l'humanité, à moins qu'une forme d'hybridation "humanimalis" ne soit conçue. Que nous apporte néanmoins l'antispécisme dans la considération de la cause animale ? Avec les contributions de : Guillaume André, Georges Chapouthier, Bernard Grasset, Jean-Marc Joubert, Jean-Baptiste Juillard, Alain Lanavère, Olivier Launoy, Alain Le Gallo, Jean-Pierre Marguénaud, Clément Millon, René Moniot-Beaumont, Sylvie Paillat, Gilbert Pons, Jocelyne Porcher, Catherine Rémy, Jacques Ricot, Claudia Terlouw, Egle Barone Visigalli, Francis Wolff.

10/2023

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Histoire de France

La nueve, 24 août 1944. Ces républicains espagnols qui ont libérés Paris

Voici des héros magnifiques, sortis tout droit d'une page d'histoire trop longtemps occultée : les soldats de la Nueve. Officiellement, la libération de Paris a commencé le 25 août 1944. En réalité, c'est la veille, le 24 août, que le général Leclerc a lancé l'offensive : il a donné l'ordre au capitaine Dronne, chef de la 9e compagnie de la 2e DB, d'entrer dans Paris sans délai. Le premier véhicule de cette 9e compagnie, appelée la Nueve, est arrivé place de l'Hôtel-de-Ville le 24 août 1944 peu après 20 heures, "heure allemande". Le soldat Amado Granell - le premier libérateur de Paris - en est descendu pour être aussitôt reçu, à l'intérieur de la mairie, par Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la présidence du Conseil national de la Résistance. Comme 146 des 160 hommes de la Nueve, Granell était un républicain espagnol ! Le 26 août, de Gaulle descendra les Champs-Elysées escorté et protégé par quatre véhicules de la Nueve. Ensuite, les républicains espagnols de la Nueve contribueront à libérer l'Alsace et la Lorraine et se battront en Allemagne jusqu'au nid d'aigle d'Hitler, à Berchtesgaden. Evelyn Mesquida leur rend la place qui leur est due dans la mémoire collective. Et elle donne la parole à neuf des survivants qu'elle a pu retrouver. Témoin de la libération de Paris, Albert Camus aura ces mots, en 1954, pour dire toute sa reconnaissance aux républicains espagnols : "Pour l'Europe et pour nous, sans le savoir, vous avez été et vous êtes des maîtres de liberté".

08/2014

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Romans de terroir

Contes et légendes de Bourgogne. Côte-d'Or, Saône-et-Loire

"Ce n'est pas un goût particulier pour le folklore ni un penchant spécial pour les recherches que cette science comporte qui m'ont ouvert la voie dans laquelle je me suis engagé, mais le milieu dans lequel je suis né, un milieu de gens de la terre. J'ai passé une partie de mon enfance dans le folklore parce que j'avais une grand'mère dont les récits du peuple, avec leur merveilleux parti- culier, étaient la seule culture. J'ai vécu, grâce à elle, dans la familiarité du bon saint Claude, du grand saint Martin, de saint Georges qui a le tort de faire geler, mais qui est si beau et si brave, du petit berger de Saint-Romain, de Gargantua qui nous a rendu le service de creuser le lit de la Saône et qui a éteint l'incendie de Dijon de façon si ingénieuse que Gulliver l'a imité ; sans oublier les fées (les fayettes), ni les wivres, ces grands serpents ailés, ni le bon chien tué par son maître qui croyait qu'il avait tué son enfant alors qu'il l'avait sauvé, et tant de récits qui furent ma culture, à moi aussi, quand j'étais un petit garçon... L'adolescent a pu en acquérir une autre ; le travail a pu lui ouvrir les yeux sur des beautés plus vastes ; les diplômes sont venus, et l'homme enseigne aujourd'hui le savoir qu'il a pu acquérir, mais il y a une voix qu'il entendra toujours : celle d'une vieille femme qui répétait les histoires des aïeux de sa famille... (extrait de la préface, éd. originale, 1955).

11/2017

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Critique littéraire

Correspondance

Paris. Début des années 1920. Deux jeunes hommes se rencontrent : Michel Leiris et Jacques Baron, tous deux poètes. Ils aiment les boissons alcoolisées, les boîtes de nuit de Montmartre et de Montparnasse, les femmes et le cinéma, tout ce qui affiche le charme d'une aventure. " Ensemble, de lieux communs en lieux mal famés ", ils errent dans Paris, alors bureau de toutes les extravagances. Ils écrivent des textes propres à effrayer les gardiens de l'Ordre littéraire et de l'Ordre tout court. Tous deux se tiennent auprès d'André Breton lorsque s'inaugure la geste surréaliste. L'un d'eux part au service militaire en Algérie. Débute alors une correspondance qui se prolongera toute la vie et à travers laquelle le surréalisme scintille de tous ses éclats, entre éblouissement et fureur. À lire Jacques Baron, on découvre ainsi, dans le sillage de La Revue marxiste et de La Critique sociale, la pensée dissidente des gauches communistes oppositionnelles. À suivre Michel Leiris parcourant L'Afrique fantôme, on appréhende un épisode crucial de l'ethnographie française. Au jour le jour, se tisse la trame de tous les noms du surréalisme et de ses environs : Breton, Aragon, Masson, Artaud, Tzara, Prévert ou Queneau... - de toutes les rencontres qui font le milieu de l'avant-garde artistique, intellectuelle et politique de l'époque : Daniel-Henry Kahnweiler, Georges Bataille ou Boris Souvarine. Aventure d'une vie d'homme à travers les mots, aventure des mots à travers une vie d'homme, cette correspondance inédite est également à recevoir comme une ultime tentative d'épuisement du " pour-soi documenté " à partir duquel l'oeuvre autobiographique de Michel Leiris s'est nourrie.

04/2013

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Sciences politiques

Le regard d'un diplomate sur le monde. Les racines des temps nouveaux 1960-2010

L e regard d'un diplomate sur le monde, 1960-2010, s'inscrit dans la lignée des trois premiers ouvrages de Jean-Bernard Raimond. Ce ne sont pas des mémoires, mais le récit des temps forts de l'histoire contemporaine qui ont contribué à transformer radicalement le monde dans lequel nous vivons : les événements de 1968, la révolution polonaise de Solidarnosc, la chute du mur commémorée le 9 novembre, la question des Balkans, au coeur de l'actualité, en raison même de l'espoir pour la Serbie et le Kosovo d'une stabilité retrouvée grâce à la progression des institutions européennes, les conséquences de la guerre d'Irak, les problématiques nouvelles d'une Chine en plein essor, éclairées par les mémoires secrets publiés en mai 2009 de Zhao Ziyang le dirigeant chinois inventeur de la réforme économique de Deng Xiaoping. Plusieurs acteurs du monde moderne occupent une place centrale dans ce livre : Georges Pompidou, qui a été et reste pour Jean-Bernard Raimond une des personnalités françaises les plus marquantes qu'il ait connues ; Saddam Hussein que l'auteur a rencontré en 1996 avant que n'éclate la guerre recherchée depuis la première crise du Golfe par les milieux influents des Etats-Unis ; François Mitterrand et Jacques Chirac, dont Jean-Bernard Raimond a été le ministre des Affaires étrangères sous la première cohabitation - qui fut confrontée à l'affaire des otages ; enfin, Jean-Paul II et Mikhaïl Gorbatchev, sans lesquels notre monde contemporain ne serait pas tout à fait ce qu'il est. Au-delà des péripéties politiciennes de notre hexagone, le lecteur découvrira comme un livre ouvert les vraies questions du monde issu de 1989.

04/2010

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Histoire internationale

Le Salut par les armes. Noblesse et défense de l'orthodoxie (XIIIe-XVIIe siècle)

Le cavalier armé de sa lance triomphe du dragon, mais le monstre de l'hérésie renaît sans cesse et le combat des nobles pour le salut peut paraître sans fin... La défense de l'ordre religieux par les armes est-elle, cependant, une constante de l'identité nobiliaire, comme le laisserait accroire la permanence du mythe de saint Georges dans les représentations ? Le présent recueil, qui rassemble les contributions au colloque international tenu en décembre 2008 à l'université Rennes 2, illustre la diversité des formes d'engagement des nobles pour la foi sur une période cruciale de l'histoire des mobilisations religieuses (XIIIe-XVIIe siècle). Trop souvent reléguée au rang de simple " bras armé " de l'Église, la noblesse a ainsi pris une part active à la défense de la foi, qui ne se réduit pas à la lointaine expérience des croisades contre les infidèles, ni même au seul usage des armes. Aux XIIIe-XIVe siècles, la défense de la foi par la noblesse s'organise dans un cadre encore largement façonné par la papauté, la Chrétienté. Son effacement progressif, dès avant les Réformes religieuses du XVIe siècle, ne fait que démultiplier les possibilités d'implication de la noblesse. Au moment où la pureté de la foi devient aussi l'affaire des États, la noblesse doit reconsidérer sa participation au maintien de l'orthodoxie. De part et d'autres des nouvelles barrières confessionnelles qui s'érigent dans l'Europe des guerres de Religion, les nobles s'efforcent, non sans ambiguïtés, de conjuguer le combat pour la foi, la fidélité au prince et la perpétuation de l'ordre social.

03/2011

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Religion

STANISLAS FUMET OU LA PRESENCE AU TEMPS

Ecrivain, éditeur, journaliste, Stanislas Fumet (1896-1983) a joué un rôle actif de médiateur dans le mouvement des idées littéraires, artistiques, spirituelles mais aussi politiques de son temps. Son œuvre, en grande partie critique, le portait vers la littérature, la poésie surtout, comme vers l'art ; il devint ainsi l'ami de Paul Claudel, de Pierre Reverdy et de Georges Braque. Avec Jacques Maritain, il fonda à la fin des années vingt la fameuse collection du " Roseau d'or ", qui allait révéler Bernanos, Julien Green, Berdiaeff. L'immédiate avant-guerre le vit s'engager dans le journalisme politique, à la tête de l'hebdomadaire Temps présent. Il fut sous l'Occupation l'une des premières voix de la Résistance et le gaulliste fervent qu'il resta toute sa vie. Toujours soucieux de faire partager son goût des aventures de l'esprit, il se passionna pour les possibilités de la radio, et réalisa dans les années cinquante de nombreuses émissions de prestige. Cet homme de culture et de foi ne cessa d'être un témoin agissant, mais indépendant - présent à son temps, attentif à ce qui le transcende. A l'occasion du centenaire de la naissance de Stanislas Fumet, un colloque a été organisé par la Bibliothèque nationale de France qui venait de recevoir en don l'ensemble de ses papiers et de sa correspondance. Ce volume en reprend les diverses contributions : il présente le parcours historique de Stanislas Fumet, avant d'évoquer son rapport à la culture et à la foi et de laisser à quelques grands témoins le soin d'esquisser son portrait.

10/1999

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Sciences historiques

Organiser les marchés agricoles. Le temps des fondateurs, des années 1930 aux années 1950

Jusqu'à une date récente, l'historiographie française ne s'est guère investie dans l'étude des transformations sociales et politiques des mondes agricoles dans la France du premier XXe siècle. Les mutations des sociétés rurales amorcées au XIXe siècle restaient un terrain d'investigation privilégié tandis que les sociologues et politistes s'emparaient de l'étude des transformations rapides connues après 1950. L'entre-deux-guerres marque pourtant une étape décisive. Grâce à Georges Monnet et au gouvernement de Front populaire, l'État crée un premier outil de politique publique: l'Office national interprofessionnel du blé (ONIB). Cette action répond à une crise des marchés agricoles durant les années trente, qui concerne aussi bien les céréales que le vin, la viande, le lait ou le sucre. Au-delà de la déstabilisation des prix à l'échelle mondiale, en France, on bascule d'une paysannerie composée de polyculteurs éleveurs à des groupes de producteurs érigés en acteurs économiques d'un marché national et international. Cette étape, traversée par les nombreux débats sur le corporatisme, se confronte à la difficile question du ravitaillement durant la Seconde Guerre mondiale. À la Libération, le maintien de l'Office montre l'intérêt de l'expérience, qui annonce certains choix lors de l'établissement de la politique agricole commune. C'est ce tournant qu'étudie le présent ouvrage, issu d'un colloque organisé en avril 2012 avec le soutien de FranceAgriMer. Réunissant des historiens français et étrangers, il s'appuie sur un travail d'archives, mais aussi sur l'histoire orale afin de montrer qu'à partir de 1930, les mondes agricoles font un pas décisif vers la modernité.

09/2012

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Critique littéraire

Agent de Soljénitsyne

"Georges Nivat m’ayant demandé, en vue d’une exposition, quelques feuillets sur mes relations agent/auteur avec Alexandre Soljénitsyne sur quelque trente-cinq ans, je me suis pris à relire nos échanges épistolaires au long de cette période. Les pages qui suivent, ni mémoires ni essai, plutôt montage de citations, de commentaires, de bribes de souvenirs, résultent de cette relecture d’un passé au service d’un grand homme et d’une grande œuvre": ainsi Claude Durand rédige-t-il l’avant-propos d’un ouvrage dont le titre sec dément le contenu à proprement parler extra-ordinaire. De l’automne 1974 –date à laquelle Soljénitsyne confie à son éditeur français (le tandem Paul Flamand/Claude Durand) le soin de prendre en mains l’ensemble de son œuvre dans le monde entier– à nos jours, la variété des activités ici racontées, au service d’un homme d’une trempe exceptionnelle, forment la trame romanesque de la narration. Cela va du combat pour mettre en cohérence les droits de traduction d’une œuvre protéiforme dans plus de trente langues à la lutte pour imposer à tous des exigences de qualité d’un auteur particulièrement vigilant. Des démêlés judiciaires opposant l’écrivain à tous ceux qui cherchent à le disqualifier lors de son arrivée en Occident au perfectionnement incessant d'une œuvre enrichie et précisée au fil des ans. Dans ce récit d'un combat sans fin, pointe sous le portrait d'un géant plus vrai que nature l'autoportrait en creux d'un agent en "duettiste" d'exception, dont on devine qu'il doit beaucoup au premier de son goût du secret et de sa passion du pugilat.

09/2011

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Histoire de France

Décadence fin de siècle

Les dernières années du XIXe siècle voient triompher la République. Une ère nouvelle commence. À Paris, les expositions universelles de 1889 et de 1900 donnent la mesure du progrès technique et industriel du pays. Mais la victoire des républicains et l'apothéose d'une nouvelle civilisation, urbaine, technique, matérialiste font naître un sentiment profond de décadence. Le mot court comme une traînée de poudre, répété par les intellectuels et repris dans les discours des premiers chantres du nationalisme. Hugo est mort. Barrès est né. Ecrivains, publicistes, journalistes rivalisent de pessimisme sur les temps modernes appauvris par la déchristianisation et hantés par la menace révolutionnaire en ces années de misère sociale. On dénonce les progrès de la société démocratique, que le naturalisme dans les romans a dépeinte dans toute son abjection. Resurgit alors le goût pour le morbide, les sciences occultes, l'érotisme faisandé, le satanisme... Voici venu l'époque des imprécateurs qui haïssent le siècle et annoncent la fin des temps. Décadence ! Ce mot-là est associé en effet à la conviction séculaire, théologique, du grand coup de balai qui jettera le monde dans un abîme apocalyptique, d'où l'on espère voir sortir la régénérescence de l'humanité. Dans cet ouvrage arborescent, Michel Winock explore les peurs, les angoisses, les découragements qui, sous le signe de la décadence, se révèlent également la source féconde d'un renouvellement littéraire et artistique, illustré par de grands auteurs, Barbey d'Aurevilly, Huysmans, Léon Bloy, Octave Mirbeau, Mallarmé, Georges Darien, Pierre Louÿs... La décadence représente aussi bien un état d'esprit et une disposition de l'âme qu'une esthétique.

10/2017

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Histoire de France

Clémenceau

« Georges Clemenceau fut l'homme aux quatre têtes : le Tigre qui déchire les ministères ; le dreyfusard, qui mène pendant neuf ans le combat du droit et de la justice ; le premier flic de France, qui dirige d'une main de fer pendant trois ans le ministère de l'Intérieur ; enfin le Père la Victoire qui, rappelé à 76 ans à la tête d'une France en guerre et au bord de l'abîme, conduit le pays jusqu'à l'armistice et la paix avec l'Allemagne. Ce radical, d'abord haï par la droite pour son anticléricalisme, puis par la gauche pour son sens de l'ordre et sa lutte contre le pacifisme, est un homme singulier, surprenant, apparemment contradictoire. Il se disait lui-même "un mélange d'anarchiste et de conservateur". Dans cet ouvrage, je me suis efforcé de mettre en relief son ambivalence qui le rend si difficile à "classer". Je le range cependant dans les rangs de la gauche, d'une certaine gauche qui avait été engloutie après la Seconde Guerre mondiale, mais qui pourrait reprendre force aujourd'hui : la gauche républicaine. Au-delà de l'éventail politique, il a été l'incarnation d'une "certaine idée de la France". Ce n'était pas exactement celle du général de Gaulle, mais tous deux ont eu la charge d'empêcher que la France disparaisse de la face de la terre ». (Michel Winock). Une étude du personnage avec ses contradictions assumées, mais aussi une analyse politique de l'homme, de son action et de son époque, qui prend une résonance particulière dans le contexte français actuel.

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Théâtre

L'Avant-scène théâtre N° 1415-1416, janvier 2017 : Cuisine et dépendances ; Un air de famille

Cuisine et dépendances : Jacques et Martine, couple apparemment sans histoire, accueillent de vieux amis qu'ils n'ont pas revus depuis dix ans. Ils ont organisé un dîner en l'honneur du mari de Charlotte, devenu présentateur-vedette à la télévision, en compagnie de Georges, un autre ami, et de Fred, l'envahissant frère de Martine. Au cours de la soirée, la tension monte, la présence de celui qui a réussi déchaîne admiration, envie, jalousie et agressivité. Tout cela est vu de la cuisine, où les convives viennent à leur tour se livrer, se plaindre et s'expliquer. La maîtresse de maison, entre deux plats, est dans tous ses états. La pièce est mise en scène par Agnès Jaoui à partir du 14 janvier 2017 au Théâtre de la Porte Saint-Martin, avec Grégory Gadebois, Léa Drucker, Laurent Capelluto, Jean-Baptiste Marcenac, Nina Meurisse. Un air de famille : Philippe a réussi. Il est marié à Yolande, cadre dans une entreprise qui emploie aussi sa soeur Betty, une célibataire farouche. En compagnie de leur mère, ils se réunissent un vendredi soir dans le triste bistrot tenu par Henri, le frère aîné, pour célébrer l'anniversaire de Yolande. Mais les choses ne se passent pas tout à fait comme elles devraient se passer. Et quand Denis, le garçon de café, se mêle des histoires de famille, les réjouissances prennent des allures de règlements de compte… La pièce est mise en scène par Agnès Jaoui à partir du 14 janvier 2017 au Théâtre de la Porte Saint-Martin, avec Grégory Gadebois, Léa Drucker, Catherine Hiegel, Laurent Capelluto, Jean-Baptiste Marcenac, Nina Meurisse.

02/2017

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Critique littéraire

Journal. Tome 3, 1937-1949 ; Textes autobiographiques (1950-1958)

Ce dernier volume du Journal commence l'année du prix Nobel de littérature et s'achève à la mort d'Hélène Martin du Gard , la compagne du romancier depuis quarante-trois ans. Rayonnement d'une oeuvre et détresse d'une vie d'homme qui, sur le plan de l'histoire, a vu pour la seconde fois s'écrouler dans l'horreur ses idéaux de justice et de paix. Livre des bilans dénués de complaisance : Martin du Gard se juge ici, et juge ses contemporains et les générations nouvelles : Jules Romains, André Gide, Georges Duhamel, Jean Schlumberger, et aussi Montherlant, Malraux, Camus, Sartre enfin qui, en 1945, lui paraît condamner sans appel toute la production antérieure. Livre du vieillissement, de la sagesse pragmatique, de l'accoutumance à la mort, dont rendent bien compte Le Lieutenant-Colonel de Maumort, qui s'édifie peu à peu et que son auteur accepte de laisser inachevé, et les textes autobiographiques de 1950 à 1958, rassemblés par la volonté de Martin du Gard. Chroniques privées, ces documents fourmillent de vues pertinentes sur la fin de la Quatrième République, le retour du Général de Gaulle au pouvoir, les troubles en Algérie... Jusque dans les dernières semaines de sa vie recluse, déchirée par les dissensions familiales, Roger Martin du Gard n'a pas cessé d'être présent au monde, attentif à sa misère, inquiet de son devenir. C'est là ce qui donne son prix à un Journal aussi éloigné des complaisances narcissiques, des poses satisfaites que des déclarations pontifiantes : tour à tour amusée, irritée, indignée, la voix de Roger Martin du Gard éveille toujours en nous de fraternelles résonances.

11/1993

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Histoire internationale

MESSAGER EUROPEEN N7

Alain Finkielkraut, Le crime d'être né Karel Kosik, Le Printemps de Prague, la «fin de l'Histoire» et le Schauspieler (Entretien) - Le sourire et la bouche - Victoire de la méthode sur l'architectonique Les chancelleries, le droit des peuples, le sang des hommes Paul Garde, Bosnie-Herzégovine : la spirale de la capitulation Ivan Lovrenovic, Les Croates et la Bosnie Drazen Budisa, «Que la haine n'ait pas le dernier mot dans l'histoire de la Bosnie-Herzégovine» (Entretien) Drazen Katunaric, Marsyas à Paris Roger Rotmann, Comment être munichois Alain Finkielkraut, Le miracle, non l'idylle Communautés de destin Michael Löwy, La nation comme communauté de destin : actualité d'Otto Bauer Jean Larose, Une crise de province Elisabeth de Fontenoy, Quatre-vingt-treize, quatre-vingt-quatorze ou La désolation républicaine Georges Clemenceau, Discours prononcé à La Roche-sur-Yon en octobre 1906 Hommes dans de sombres temps : Simon Doubnov Renée Poznanski, Simon M Doubnov, un historien dans son temps Simon Doubnov, Les pogromes d'octobre et «Les leçons de ces journées terribles» (1905-1906) Le détour par la musique Rémi Stricker, Musique. Mémoire. Machine Enrica Lisciani-Petrini, Philosophie du «charme» de la musique Jacques Dewitte, Obscurité, fidélité et lumière (Sur le Fidelio de Beethoven) Béatrice Berlowitz, An die Musik Hans Jonas, Philosophie. Rétrospective et prospective à la fin du siècle Chroniques Jacqueline Rousseau-Dujardin, A propos de la psychanalyse. Réponses aux questions du Messager européen à propos du symbolique François Ricard, A propos d'un jeune président Elisabeth Altschull, «Europe is back» (L'Europe est de retour) Jean-Noël Gaudy, L'école, les Tartuffes et la modernité

11/1993

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Régionalisme

Chez nous. Département de l'Isère. Recueil de notes historiques et géographiques

Monographies des villes et villages de France En intitulant son ouvrage "Chez nous", le chanoine J.-B. Lanfrey invitait tous les amoureux du pays comme les amateurs d'histoire locale à redécouvrir le passé de leur région : l'Isère. Grâce à de méticuleuses recherches dans les travaux des historiens de la région et dans les documents d'archives, l'auteur a su rassembler une foule de passionnants détails sur l'histoire du pays. Cet ouvrage nous propose une notice précise sur chaque canton et un article complet sur de nombreuses communes, les villes et villages étant classés par arrondissements et par cantons. Nous redécouvrons ainsi les événements historiques qui marquèrent les lieux, les personnages importants, les sites et monuments témoins des époques passées. Nous trouvons également une foule d'informations sur le commerce et l'artisanat autrefois, les moeurs et traditions des habitants et d'étonnantes anecdotes pittoresques attachées aux gens et aux lieux. En 1931, Georges Letonnelier, archiviste du département et secrétaire perpétuel de l'académie delphinale écrivait : "Cette synthèse historique du département (...) sera vivement appréciée de tous ceux qui cherchent à se familiariser avec le visage de la petite patrie, et qui ont à coeur de mieux connaître son caractère, ses beautés, ses richesses, ses traditions, son histoire en un mot." Plus d'un siècle après sa parution, l'ouvrage de Lanfrey recueillait toujours les éloges des érudits les plus avertis en matière d'histoire régionale, c'est pourquoi nous avons choisi d'exhumer ce texte de qualité afin de le porter à la connaissance du grand public. Un passionnant ouvrage de référence qui saura séduire tous les curieux et tous les amateurs d'histoire locale.

01/1993