Recherche

Doubles

Extraits

ActuaLitté

Philosophie

Sept études sur Eric Weil

L'oeuvre philosophique d'Eric Weil (1904-1977) est l'une des plus importantes de la seconde moitié du XXe siècle. Oeuvre systématique qui repense l'héritage de la philosophie en fonction du problème radicalement moderne que pose le choix de la violence absolue - dont la réalité hitlérienne est l'exemple -, la Logique de la philosophie (1950) est prolongée par une Philosophie politique (1956), une Philosophie morale (1961), qui explicitent le même problème dans les domaines déterminés de la réalité politique et de la vie morale, et elle se double de la lecture philosophique des philosophes -Hegel et l'Etat (1950), Problèmes kantiens (1963), 2è édition augmentée, 1970) - et de nombreuses études dont quelques-unes sont réunies dans Essais et conférences (1970-71). Co-fondateur de Critique, Eric Weil fut professeur aux Université de Lille (1956-68) et de Nice (1968-74). Un premier colloque sur la pensée d'Eric Weil s'est tenu à l'Ecole Normale Supérieure de Pise, les 7 et 8 novembre 1979. A l'initiative de notre Centre et des Archives de Philosophie, un second colloque aura lieu les 21 et 22 mai 1982, à Chantilly, qui portera sur l'actualité d'Eric Weil. Les membres de l'équipe qui a fondée en 1979 à l'UER de Philosophie de Lille III le Centre Eric Weil ont, pour la plupart, suivi l'enseignement de Weil à Lille et participé à son séminaire dont aujourd'hui, cinq ans après la mort du philosophe, ils entendent encore la leçon. Ces Sept Etudes sur Eric Weil, présentées et discutées lors de rencontres régulières et amicales, prennent la suite de leurs contributions au numéro spécial de 1970 des Archives de Philosophie, au colloque de Pise de 1979, aux Cahiers philosophiques de 1981/82. Ont collaboré à cet ouvrage : Gérard AlmalehAlbert BaraquinLucien BescondMireille DepadtGilbert KirscherJean QuillienJean-François Robinet

01/1982

ActuaLitté

Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 13, 2e partie, Dialogues suspects, Edition bilingue français-grec ancien

A l'époque où les premiers éditeurs commençaient à recueillir les oeuvres de Platon, circulaient sous le nom du philosophe bon nombre de dialogues dont personne n'admettait l'authenticité : déjà Diogène Laërce citait une douzaine de textes figurant dans la collection platonicienne, mais d'évidence d'une main autre que celle du maître. Leur attribution varie, mais tous sont regardés soit comme "suspects", soit comme apocryphes. Ils font partie des "nothoi", les illégitimes, auxquels on attribue d'ordinaire une double origine. Les dialogues dits "suspects" sont l'oeuvre d'académiciens essayant de rivaliser avec l'auteur de la République, tandis que les dialogues apocryphes sont beaucoup plus tardifs : écrits entre le IVe et le Ier siècle, ils ont probablement été composés par des sophistes désireux de bénéficier de l'aura du philosophe pour faire passer leurs propres idées. Notre édition rassemble en deux tomes l'ensemble de ces textes. Le premier volume présente les dialogues dits "suspects", comme "Le Second Alcibiade", "Hipparque", "Minos" ou "Les Rivaux", tandis que le deuxième volume regroupe les dialogues apocryphes, "Du Juste", "De la Vertu", "Démodocos", "Sisyphe", "Eryxias", et les "Définitions". L'introduction donne une vue d'ensemble de l'histoire originale de ces textes divers, tant par leur date de composition que par leur thème et leur valeur littéraire. Chaque traité est précédé d'une notice qui lui est propre. Celle-ci fait le point sur les possibles attributions du texte et fournit toutes les informations historiques ou philosophiques, nécessaires à la bonne intelligence du dialogue. L'histoire du texte est relatée et accompagnée d'une brève récapitulation des manuscrits. L'ouvrage est en outre assorti de notes éclairant la lecture et proposant de précieux parallèles avec l'ensemble du corpus platonicien.

01/1981

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 8, Le scandale de l'Assommoir (1877-1879))

Cette nouvelle édition des ? oeuvres complètes de Zola est originale à un double titre - elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Emile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son ? oeuvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des ? oeuvres par delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes - elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des ? oeuvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son ? oeuvre. Après une introduction générale, chaque ? oeuvre fait l'objet d'une notice. Dans chaque volume, on trouve d'abord les ? oeuvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les ? oeuvres critiques et la correspondance Le tome 8 couvre les années 1877 à 1879. En publiant L'Assommoir en 1877, Zola provoque un énorme scandale et décide de batailler ferme pour défendre et même promouvoir le naturalisme. Les articles principaux de cette période seront publiés en recueils en 1880 et 1881 : on trouvera ces recueils dans les tomes 9 et 10. La correspondance de Zola dans cette période illustre la violence avec laquelle se déroula cette bataille littéraire. En 1878, il publie un roman intime et qu'il veut plus " honnête ", Une page d'amour. Il rêve de conquérir la scène en faisant jouer successivement Le Bouton de rose et, l'année suivante, une adaptation théâtrale de L'Assommoir Marie-Ange Voisin-Fougère, maître de conférences à l'Université de Bourgogne, a édité plusieurs romans de Zola et a publié L'Ironie naturaliste. Zola et les paradoxes du sérieux (Honoré Champion, 2001)

01/2004

ActuaLitté

Littérature française

Les structures du mal

Alors qu'il dresse le bilan mitigé pour ne pas dire morose de 44 ans d'existence, Paul reçoit la lettre d'un vieil ami, Henri Berg, qu'il n'a pas vu depuis de nombreuses années. Cet homme, psychanalyste érudit qui fut pour lui à la fois un complice et un mentor est malade. Cloué sur un lit d'hôpital, il attend la mort. Dans cette lettre, il confie un lourd secret à son jeune ami, un drame lié à la guerre d'Algérie qui n'a jamais cessé de le hanter et dont il n'a parlé à personne. Paul décide alors d'aller voir Henri Berg. Le narrateur retrouve ainsi Virginie Berg, la fille de son ami qui fut la passion amoureuse de sa jeunesse. Elle est désormais mariée avec deux enfants. La visite au malade se double d'un voyage dans le temps pour Paul. Ce dernier tente d'apaiser Henri Berg, tourmenté par son secret. En vain. Car Berg n'a pas tout dit. Quelques semaines après cette visite, Paul reçoit une nouvelle lettre signée Berg. Elle lui révèle les étonnantes conséquences de son premier secret, un autre drame, presqu'une autre vie dont la famille ignore tout. Paul devient en quelque sorte le dépositaire de l'existence de son ami. Il sait quels événements tragiques se dissimulent derrière cette vie en apparence réussie et harmonieuse. Il comprend que les structures du mal sont complexes et reposent sur des ramifications infinies, que leur enchevêtrement crée parfois un édifice fragile, un semblant de bonheur. Devra-t-il en parler ? Essayer de dire à Virginie la vérité sur son père ? Peut-on parler d'un homme sans en trahir la mémoire ? Est-il possible d'échapper un jour à la culpabilité ? Une dernière lettre venue d'Espagne viendra apaiser Paul.

01/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Problématique de Renaissance et évolution du roman africain de langue française (1920-1980)

Cet ouvrage brosse un panorama du roman africain de langue française, entendu ici sous la double appartenance de l'Afrique noire et de la langue française. Si le français reste une langue minoritaire en Afrique, il a suscité une littérature abondante qui est envisagée ici en termes de renaissance. En effet, notamment sous l'impulsion des mouvements d'émancipation nord-américain et haïtien, on assiste à l'émergence d'une petite élite intellectuelle et artistique à Paris, au début du XXe siècle, qui ne peut concevoir son développement qu'en réaction à la connotation raciale de son exploitation historique. L'Afrique de l'origine, au-delà du mythe, apparaît donc comme le lieu privilégié de cette renaissance, qui s'exprime d'abord fortement au travers du panafricanisme et à l'ambition de produire une oeuvre à l'échelle d'un continent, forte et neuve, qui pour se rénover va puiser aux sources populaires, aux mythes, aux contes. Cependant, la dimension du combat n'est pas oubliée, et des productions majeures comme les negro spirituals s'articulent à des thèmes de lutte, d'émancipation, de justice, ainsi qu'à toute une sociologie urbaine. A Haïti, qui dans son premier siècle d'existence avait surtout perpétué les clivages coloniaux, y compris sur le plan culturel, le créole va faire figure de trait d'union entre le peuple et l'élite. Genre littéraire inconnu en Afrique avant la colonisation, le roman, par sa plasticité et sa "sociabilité ", finit par s'imposer comme un genre majeur, puissant véhicule de thèmes aussi forts que l'identité et l'héritage. L'ère des indépendances va lui donner un grand essor, en découpant l'histoire du continent en trois temps : avant, pendant et après la colonisation.

01/1992

ActuaLitté

Ethnologie

Les premiers fruits. Parenté, identité sexuelle et pouvoirs en Polynésie occidentale (Tonga, Wallis et Futuna)

Pourquoi les femmes du royaume polynésien de Tonga bénéficient-elles d'un statut qu'elles ont rarement dans d'autres sociétés? Que signifie le geste de l'offrande des premiers fruits, rituel qui lie le frère à la soeur, les tenanciers à leur chef noble, et, autrefois, l'ensemble des Tongiens à leur chef suprême, le Tu'i Tonga? C'est cette double interrogation qui est à l'origine de cette étude. Pour parvenir à la source d'un prestige féminin quelque peu énigmatique, et plutôt que de s'enfermer dans une problématique centrée sur les seuls rapports hommes/femmes, l'auteur explore l'ensemble des relations qui fondent l'ordre social tongien en prenant appui sur le beau geste de l'offrande des prémices. Aujourd'hui, à Tonga, le kainga unit des " parents ", des terres et un chef. Réinscrit dans l'espace polynésien et dans la trame de l'histoire tongienne, le kainga apparaît comme la référence élémentaire de l'entre-soi, le lieu-origine de la construction identitaire. Structuré autour de la relation frère-soeur, le kainga fournit aussi un modèle pour penser les rapports entre les sexes et, par eux, les échanges entre les groupes. Le grand rituel du " inasi " au cours duquel tous les Tongiens faisaient l'offrande des prémices au Tu'i Tonga et à sa soeur, la Tu'i Tonga Fefine - réplique vivante, dédoublée, de la divinité bisexuelle de la fertilité - montre que la hiérarchie sacrée tongienne se concevait comme un kainga à l'échelle cosmique. Cet ouvrage est le premier livre d'anthropologie historique publié en français sur la Polynésie occidentale. Conjuguant l'approche comparative et la perspective historique, il a pour objet de montrer comment peuvent s'articuler les ressorts profonds de la construction identitaire et les logiques d'un ordre politique en formation.

11/1998

ActuaLitté

Littérature française

Rêve Prémonitoire en Israël

En centrant sa narration sur le Kikar et en brossant un tableau coloré mais sans concession et parfois même polémique, du microcosme que se sont constitués les Juifs francophones en Israël, à Netanya, Ashdod et Jerusalem, l'auteur Ole Hadash, aborde de nombreux sujets de réflexion dans des mises en scène de débats aux personnages à la faconde aiguisée, dans un style alerte et agréable qui ne manquera pas de retenir l'attention du lecteur jusqu'à son terme et l'inviter à se forger sa propre réflexion sur de nombreux sujets. Singularités et paradoxes, excès et évidences : le peuple juif a-t-il été élu à la majorité absolue ? La foi sans raison a-t-elle toujours raison ? les Tunisiennes sont-elles de fortes têtes ? Le prosélytisme juif a-t-il existé? L'antisémitisme, l'antisionisme, la superstition, la double alliance, les origines berbères... et bien d'autres sujets sont abordés avec verve et non sans délicatesse. Ainsi, la politique se mêle-t-elle à la religion, la raison à la foi, l'influence des Lumières se confronte-t-elle à la place prépondérante des rabbins. Sensibilité et humour s'entremêlent en continu avec un zeste discret de philosophie dans un écheveau de controverses sur le sinueux chemin du "Juif ou Français" : le questionnement succèdera aux phases d'interrogation et de jugement, pour aboutir à celles de l'introspection et du miroir. Ainsi, le "Rêve Prémonitoire" deviendra-t-il réalité "en Israël" au bout d'un chemin initiatique certes chaotique au début, pour déboucher au final en forme d'apothéose sur une Techouva complète, et ce, en conformité avec le souhait de l'Illusionniste, du Magicien, de l'Horloger comme disait Voltaire, du Hasardeux comme disait Cocteau, du Vieux comme disait Einstein... du Divin quoi !

10/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

La littérature comme objet social. Mélanges offerts à Denis Saint-Jacques

L'objectif de ce livre est double. Un peu plus de vingt ans après la venue à Québec d'un colloque intitulé "La littérature comme objet social", il nous a paru nécessaire de faire le point sur les développements méthodologiques, théoriques et heuristiques déployés ces dernières années par de nouvelles générations de chercheurs qui se réclament diversement d'une tradition qui remonte aux travaux fondateurs de György Lukács et de Lucien Goldmann et qui ont intégré dans leur réflexion les avancées de la sociocritique (depuis Claude Duches), de l'analyse du discours social (depuis Marc Angenot), de la théorie du champ et de l'institution littéraire (depuis Pierre Bourdieu et Jacques Dubois). Au fil des ans, les recherches se sont développées sur des terrains variés, qui débordent largement la stricte analyse de textes. Elles reflètent ainsi la diversité, la complémentarité et l'intérêt d'une tradition qui n'a cessé de se remettre en question. Second objectif, lié de très près au premier : nous avons souhaité que cette mise à jour soit l'occasion de souligner l'apport singulier à cette discipline de Denis Saint Jacques, professeur émérite de l'Université Laval. Les signataires de cet ouvrage ont travaillé avec lui à un titre ou à un autre et savent tous le rôle important qu'il a joué dans le renouvellement des modèles de recherche en études littéraires. La diversité de ses champs d'intérêt l'a conduit à développer des méthodologies issues de différents courants sociologiques et à accueillir des interrogations liées à l'ensemble des pratiques artistiques. Homme d'équipe avant tout, il a su déployer à la fois l'initiative, l'autorité et l'humilité nécessaires au travail collectif. Les textes réunis ici témoignent de cette transmission fondamentale.

02/2019

ActuaLitté

Enseignement primaire

Pour comprendre les mathématiques CE2. Programmes 2008

- Favoriser la recherche, la participation active et l’autonomie des élèves, dans le respect des programmes 2008. - Faciliter la mise en œuvre d’une pédagogie différenciée.• Des activités de recherche pour introduire chaque notion.• Des situations-problèmes développant un comportement de recherche.• Des situations complexes portant sur des sujets d’actualité nécessitant la mobilisation d’acquis antérieurs pour les résoudre.• Un manuel richement illustré par des photos et des documents pour favoriser la participation active des élèves.• Des ateliers informatiques permettant aux élèves d’approfondir leurs connaissances (B2i).Cet ouvrage intègre les dernières directives : priorité au calcul mental et au calcul réfléchi, à la résolution de problèmes et à la géométrie. Il s’organise en cinq périodes correspondant au découpage de l’année scolaire.Les leçons débutent par une activité de recherche suivie d'un mémo et d’exercices et problèmes d’application.Les pages « Calcul réfléchi », « Problèmes », ou « Des problèmes pour découvrir le monde » permettent de travailler certains aspects en particulier.Chaque période est divisée en deux demi-périodes, qui se concluent par une page d’évaluation.Toutes les demi-périodes, une double page « Socle commun » permet aux élèves de dégager ce qu'il est important de retenir ("j'ai appris à...") et de disposer d'exercices préparatoires à l'évaluation ("je fais le point").Enfin, dans les pages « Mobilise tes connaissances », les élèves réinvestissent les notions mathématiques en découvrant d’autres domaines (avec une liste de sites Internet sécurisés).Au fil des pages, une mascotte guide les élèves avec des conseils judicieux et des questions pertinentes.Ce manuel est également disponible en version numérique. Pour le commander, rendez-vous sur le site du KNE, Kiosque Numérique de l’Education, à l’adresse : www.kiosque-edu.comLe guide pédagogique est téléchargeable gratuitement sur notre site Internet. Accès limité aux enseignants.

06/2010

ActuaLitté

Musique, danse

Les Échos du silence. partition pour soprano ou ténor solo

Il faut envisager cette oeuvre comme la scène d'un opéra où le protagoniste se parlerait à lui-même, devant son reflet dans un miroir. Ce peut être son propre prénom qu'il scande tout au long de l'oeuvre car son double l'inter­pelle. A défaut, je suggère Ludka pour une femme et Ludwig pour un homme. Cette courte oeuvre, de caractère très intérieur, joue sur les divers niveaux de lecture du texte de Sylvie Germain qui peut être interprété selon les quatre sens de l'écriture ? : littéral, allégorique, moral et anagogique. Ce dernier sens est particulièrement souligné par la musique. De nombreuses ressources expressives de la voix sont ici sollicitées ? : mélodique, parlé-chanté, parlé (déclamé, scandé...), détimbré, souffle... Une mezzo peut interpréter l'oeuvre en la transposant plus grave. Les crotales devront l'être aussi. L'argument Une femme (ou un homme) se tourne vers la fenêtre du compartiment du train dans lequel elle (il) effectue un voyage sans espoir de retour. Elle (il) croise dans la vitre le regard de son propre reflet. Ce regard est à la fois le sien et celui d'une femme (ou d'un homme) lui ressemblant étrangement, aperçu(e) quelques instants auparavant lors d'un arrêt dans une petite gare. Dans ce regard, comme dans celui de l'inconnu(e), la même gravité un peu douloureuse, une égale expression d'attente, de patience. Elle (il) ne sait pas s'il s'agit d'elle (lui) ou de l'autre. Elle (il) ne se reconnaît pas dans la flagrance de sa propre image. Elle (il) avance la main vers la vitre et effleure du bout des doigts les lèvres closes de son reflet. Alors la bouche s'entrouvre et se met à lui parler d'une voix assourdie et ténue.

08/2018

ActuaLitté

Critique littéraire

La conquête de l'intime. Public et privé dans la Correspondance de Madame de Sévigné

Ce qui constitue aujourd'hui pour nous l'oeuvre de Mme de Sévigné est le résultat de la rencontre improbable entre une correspondance privée et un vaste public. Beaucoup se sont penchés sur le mystère de cette mutation d'un texte, en interrogeant principalement l'histoire des publications successives et de la réception. La Conquête de l'intime offre une perspective nouvelle sur la Correspondance, à travers une analyse génétique prenant d'abord en compte l'espace double, à la fois public et privé, dans lequel naît le discours épistolaire. Contrairement à notre conception moderne, la distinction de ces sphères, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, reste encore inachevée et laisse subsister de nombreux espaces indifférenciés. L'art de l'épistolière consiste à explorer ces nouvelles lignes de partage lors d'incessants aller-retour : public et privé, c'est-à-dire aussi contraintes et libertés, extérieur et intérieur, rhétorique et création. Là se situe le principe dynamique d'une oeuvre en mouvement, réfractaire aux interprétations univoques. Sans jamais renoncer au bruissement des nouvelles, aux conventions du monde ni au modèle conversationnel, M`. de Sévigné parvient à faire de la lettre un refuge de l'intime, l'instrument privilégié d'une construction de soi. Ce pari ambitieux suscite de multiples interrogations : comment une forme d'écriture relevant d'un usage étroitement codifié parvient-elle à donner corps à l'intime ? Quels codes inédits ont rendu possible ce détournement d'un genre ? Quelles nouvelles formes d'expression ont pu pallier les lacunes de la langue pour aborder la vie affective ? Le subtil enchevêtrement du public et du privé, de la norme et des libertés, nous conduira ainsi jusque dans les arcanes du laboratoire de l'oeuvre.

01/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Un dénommé Ramondès

Roman historique ou d'amour ? Roman à clef ou d'espionnage ? Un dénommé Ramondès oscille entre les genres, à l'image de son protagoniste voyageant entre France et Italie, à la veille de l'entrée en guerre, au printemps 1940. Il arrive dans un Milan tout aussi stendhalien que fasciste. Qui est-il d'ailleurs ce Ramondès ? (Le sait-il lui-même ? ) Lettré, amoureux de Proust – et des jolies Milanaises –, il endosse les habits (rutilants) d'un presque homonyme, célèbre critique. Cette imposture onomastique lui donne accès aux cercles culturels de la capitale lombarde où l'on se plaît à refaire le monde littéraire et politique, comme dans les salons de cette France que tous admirent et que notre héros incarne à leurs yeux. (Et à sa manière, pour ne point être démasqué, il lui faut livrer bataille face à des experts en bons mots et saillies à double sens).  ;
Récit brillant (entre Gadda et Proust sur le plan stylistique), hommage à la culture française aimée par son auteur, Un dénommé Ramondès propose une plongée, sans équivalent dans la littérature italienne, au coeur d'un moment de crise où, comme nous le rappelle la célèbre formule de Gramsci, deux mondes s'affrontent : celui qui ne veut pas mourir, constitué par des intellectuels érudits pour qui la littérature est un refuge apaisant, et celui qui ne peut encore naître, empêché par l'emballement de la folie des hommes. Réflexion sur l'identité, le roman de Vigevani illustre d'une façon implacable, et éminemment élégante, une période qui vit l'Italie basculer dans l'irrationnel. En ce sens, il se prête aussi à une lecture plus contemporaine. C'est là la marque des grandes oeuvres littéraires.   ;   ;
  ;

01/2019

ActuaLitté

Policiers

Mémoires secrets d'un valet de coeur

Crimes Belle Epoque, médailles miraculeuses et travestis : une équation gagnante. Paris, 1910. La ravissante Dédée, née André vingt ans plus tôt, officie dans le très huppé et fort discret hôtel Sélignac, claque pour messieurs qui apprécient les travestis. Tout roule pour ces " dames ", à l'abri des violences du monde extérieur grâce à des protections en haut lieu, jusqu'au jour où l'on découvre l'une d'elles la gorge tranchée, émasculée. Seul indice : une médaille miraculeuse plantée dans son corps. Incarnation froufroutante de la Parisienne, Dédée, qui se morfond dans son écrin de velours rouge, saute sur l'occasion. Grâce au manuel du professeur Lacassagne et à la lecture assidue de revues spécialisées, elle a quelques notions de police scientifique, assez pour se lancer dans l'investigation ! Mais la tâche se complique quand d'autres meurtres sont commis en divers lieux de la ville, selon le même mode opératoire sanglant et fétichiste. Que ferait-elle sans le soutien du docteur Féclas, un remarquable médecin légiste, magicien à ses heures perdues, amant de Nijinski et ami de Marcel Proust ? Six décennies plus tard, Dédée a quatre-vingt-deux ans, elle écoute Sardou et se souvient de sa belle époque. Dans ces mémoires, le récit de ses exploits d'enquêteur se double de l'évocation savoureuse d'un monde révolu : une touche de Grand-Guignol, beaucoup de gouaille et un brin de nostalgie. Née en 1956 à Cannes, Brigitte Aubert a développé son goût pour le polar dans la pénombre du cinéma familial. Parmi ses nombreux romans publiés au Seuil et traduits dans plus de vingt pays, l'on retiendra Les Quatre Fils du Dr March, La Mort des bois (Grand Prix de littérature policière 1996), Transfixions (adapté au cinéma sous le titre Mauvais Genres), Funérarium... Elle est la reine du thriller à humour grinçant.

09/2017

ActuaLitté

Romans de terroir

Chemins croisés. Le ruau de la sorcière

Il n'y a pas qu'à Paris que s'exercent les luttes de pouvoir. Et pas seulement au sein des partis politiques. Dans ce court roman, Louis Thareaut, le Denéen les met en scène dans une commune d'un millier d'habitants. L'action se situe en Anjou au milieu des années cinquante. Il fait s'affronter des personnalités pétries de convictions sincères. Louis-Jean Bernier, le maire, est un fonceur qui, à l'occasion, ne s'embarrasse pas de fioritures. Face à lui, Jacques Pauvert, ancien maire, est adepte d'une démarche plus consensuelle, plus proche d'une "démocratie participative". Deux hommes d'origine modeste aux parcours très différents : l'un est devenu fonctionnaire, a participé à la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale ; l'autre est un entrepreneur respecté, tout en étant un notable redouté. Jacques Pauvert rêve de communisme, pendant que Louis-Jean Bernier affiche son catholicisme. Ces deux chemins singuliers se croisent tout au long du récit, provoquant étincelles et rebondissements. Au coeur du débat qui les oppose : l'environnement et le maintien de l'intégrité de la nature, à travers le choix de l'emplacement d'une future décharge. Si ce projet se matérialise là où le maire et son conseil l'ont prévu, tous les prés traversés par le Ruau de la Sorcière risquent d'être pollués. Tenace, Jacques Pauvert veut faire changer d'avis le premier magistrat du village. Qui, finalement, gagnera cette partie d'échecs où chacun tente d'anticiper les prochains coups de son adversaire ? Le lanceur d'alerte ou le bulldozer ? Pour corser le tout, l'intrigue politique se double d'une trame amoureuse. L'ensemble du récit est habillé de dialogues rondement écrits, où fleurissent, de temps à autre, des expressions orales qui sentent bon la terre d'où est originaire l'auteur.

09/2017

ActuaLitté

Littérature française

Perle d'espérance

Une belle rencontre commence souvent par un profond silence, mais ce que la bouche force à taire, les yeux malgré tout le révèlent. Silence et secret d'une vieille dame sans âge, seule dans son château, silence d'une enfant sans voix, silence de l'amour, silence bruyant de l'écriture. Le silence, toujours... Si proche du secret. Des lettres retrouvées et des écrits offerts à une jeune fille vont délier le noeud d'une vie, la vie d'une femme qui aura renoncé à tout, sauf à l'espoir et à l'attente. Mais les deux êtres qu'elle aura tant aimés ne reviendront jamais au château. L'absence va alors résonner plus fort que toute autre présence et le temps restera figé sur quatre années de bonheur intense qui vont déterminer le reste de sa vie. Peut-on comprendre le renoncement qui a suivi ? La force de ce double amour impossible, mais gorgé d'espoir, qui en fera la beauté de toute une vie. Enfant, Véronique reçoit en cadeau, de la part de son instituteur, un petit cahier bleu appelé cahier libre, merveilleux champ des possibles ouvert à la poésie et à la couleur. Elle pose alors de façon libre les émotions qui lui viennent : les pensées s'assemblent en couleur, la peinture murmure de mots. Ces délicieux souffles au coeur seront les prémices de la création qui ne la quitteront jamais. En 2005, elle publie Un coeur ouvert, récit autobiographie avec en filigrane l'émotion, si palpable. Son cahier bleu, au fil des ans, s'est bien rempli et elle nous l'ouvre aujourd'hui avec Perle d'espérance, premier roman authentique et sensible, fruit d'inspiration né de rencontres touchantes où le lecteur se laisse volontiers, tout comme l'héroïne du livre, emmurer dans le silence, emporté par un flot d'émotions, de douleurs et d'exaltation.

06/2017

ActuaLitté

Droit

La nouvelle autorité parentale et les actions de soutien à la parentalité. 2e édition

L'autorité parentale moderne n'est plus la toute-puissance paternelle. Plus que jamais centrée sur l'intérêt de l'enfant, les conditions de son exercice ont été modifiées par les nombreuses réformes législatives, la prise en compte des droits de l'enfant et l'apparition de nouvelles formes de familles. Affaire d'ordre privé, l'autorité parentale est aussi une affaire d'ordre public ; aussi est-elle de plus en plus sollicitée par les services gouvernementaux qui prennent la mesure de la parentalité pour évaluer les carences ou les risques présentés par le milieu familial. Retraçant toutes les évolutions enregistrées par la famille au cours des siècles, et notamment la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, cette deuxième édition apporte des réponses actuelles et concrètes sur le contenu de l'autorité parentale, son exercice et son partage selon le type de famille, ainsi que sur les contrôles, suppressions et transferts de ce droit. Elle développe la notion de parentalité et décline l'ensemble des dispositifs mis en oeuvre par les pouvoirs publics pour favoriser, par l'action des professionnels de terrain, le soutien et l'accompagnement des capacités et des compétences parentales. Rédigé par deux auteurs bénéficiant d'une double expérience d'enseignant et de praticien, cet ouvrage adopte une approche à la fois juridique et sociologique. Il couvre tous les champs où la question de l'autorité parentale et de la parentalité se pose : de la PMI à la protection de l'enfance, de l'enfant à naître à l'enfant déjà né, de la parentalité "ordinaire" à la parentalité en difficulté. A jour de tous les textes parus au Journal officiel jusqu'au le janvier 2016, il intègre la jurisprudence la plus récente.

02/2016

ActuaLitté

Romans historiques

N'écoutez pas la sorcière... Tome 1 : Le temps d'éveil

« Certes, elle était noire de crasse, avait la chevelure tout emmêlée et la robe en lambeaux ; les gardes, qui entouraient la carriole, s'amusaient à écarter du bout de leur pique les pans de ce pauvre vêtement, afin qu'on pût apercevoir ce corps souillé par la terre, quand elle s'était débattue pour leur échapper, et par de longs jours d'enfermement sans rien pour s'aiguayer ; mais elle gardait un maintien fier et regardait le ciel d'un œil pur, sans l'ombre de la peur ou de l'angoisse. Les moines marchaient devant, l'un des vicaires portait une croix sur laquelle un Christ de bois semblait implorer le Très-Haut ; les trois autres psalmodiaient des litanies. Suivaient le sieur de Grélevent, sa famille et ses gens ; et puis des paysans venus des autres villages qu'une malsaine curiosité poussait à venir contempler comment on brûlait le corps d'une sorcière pour que son âme, purifiée des emprises du démon, puisse s'envoler au paradis... Bertrand, soudain captivé par la réalité de l'événement, oublia ses rêves et ses angoisses et regarda de tous ses yeux. » S'il a tôt fait de rejoindre les ordres, le jeune Bertrand finira par quitter la théologie pour se destiner à la médecine alors en plein essor, épaulé par Clément, homme sage doublé d'un savant apothicaire. Un allié de poids dans cette France qui vit encore au rythme des superstitions et du fanatisme, de l'inquisition et des bûchers en place publique... Mêlant la chronique historique au récit initiatique, Daniel Tharaud présente ici le premier tome d'une saga ambitieuse nous plongeant dans un monde déchiré entre le passé et l'avenir, pratiques rétrogrades et découvertes scientifiques.

10/2016

ActuaLitté

Poésie

Entrailles célestes

Combien serez-vous à lire ce bouquin ? Une certitude, vous ne ferez pas foule. Peu importe. La poésie est une activité délaissée par le règne de la quantité qui gère circulation des autoroutes médiatiques. Tant mieux. Préférons le chemin de traverse ou celui des écoliers. L'air y est plus libre et les découvertes, plus buissonnantes. Prenez-vous en main et marchez. Ne dites pas "c'est compliqué". La poésie est simple comme bonjour. Comme un jour qui se lève et dont il ne faut rien attendre d'autre que l'imprévu. Marchez sans boussole. Ne vous demandez pas "mais qu'est-ce qu'il a voulu dire par là ?" La poésie ne veut rien dire. Elle dit. Entrailles célestes évoque le trajet de l'homme à la rencontre de son autre partie, la femme. On aurait pu faire l'inverse, en prenant le trajet de la femme à la rencontre de son autre partie, l'homme. Lorsque les deux parties seront réunies, alors le vrai, le grand voyage pourra commencer. Mais avant la fusion dans l'étoile, que de pièges, d'efforts, d'aventures, de mésaventures, de paysages... En fouillant dans ces Entrailles célestes, vous inventerez - au sens où celui qui tombe sur un trésor devient en langage juridique, un "inventeur" -, vous inventerez, disais-je, un éclat d'esprit surgissant des tripes animales, qui sait ? En continuant votre marche en sous-sol, peut-être découvrirez-vous la lumière que cachent les ténèbres. Si c'était votre double que vous devinez dans ce clair-obscur ? Et pour terminer, envisageons "99 définitions de l'indéfinissable". Vous avez certainement les vôtres... Bonne route. PS. : un grand merci au cinéaste alchimiste et veilleur des souterrains célestes Georges Combe. C'est lui, l'inventeur du titre.

06/2015

ActuaLitté

Histoire de France

La lumière après les ténèbres. Le lac Majeur après Auschwitz-Birkenau

Ce récit de la déportation à Auschwitz d'une jeune fille juive de bonne famille, âgée de moins de vingt ans, s'étend du printemps 1944 au printemps 1945. C'est-à-dire depuis son arrestation à Paris par la police française jusqu'à sa libération dans une Allemagne livrée au chaos et à son rapatriement en France en avril-juin 1945. Dès les premières pages, on est pris par cette écriture à la fois modeste et authentique qui témoigne de manière poignante de l'immense souffrance de la déportation et du génocide. A côté de tant de récits de survivants, celui-ci frappe par sa simplicité, sa sincérité, sa rigueur psychologique et morale. Evitant toute enflure, l'auteur décrit successivement son itinéraire de Paris à Auschwitz, la vie au camp, les circonstances qui lui ont permis de survivre en échappant aux sinistres «sélections», ses compagnes de malheur et l'amitié qui les lie entre elles — un facteur essentiel de leur survie —, puis l'évacuation d'Auschwitz et les terribles marches de la mort vers divers camps de Silésie, de Saxe ou de Brandebourg, enfin l'errance entre troupes russes, débris allemands et prisonniers français libérés dans l'univers hallucinant de l'Allemagne année zéro. Il s'agit donc 1à d'un document d'une qualité rare. On en admirera la précision, érayée par les notes prises au retour de la déportation, ainsi que la justesse de ton, d'autant que dans son récit l'auteur a gardé la fraîcheur de ses dix-neuf ans. Bref, un livre qui, loin de faire double emploi avec les innombrables témoignages déjà publiés, aide à mieux comprendre et à mieux sentir la tragédie du génocide dans les ténèbres du III` Reich.

06/2015

ActuaLitté

Sciences politiques

Les services secrets indiens et pakistanais : des frères ennemis

Le 2 mai 2011, l'élimination d'Oussama ben Laden dans une zone contrôlée par l'armée pakistanaise médiatise les débats sur le rapport ambigu de l'ISI au terrorisme international. Le premier service de renseignement du pays focalise les accusations de double jeu. C'est un organe puissant qui est mis en lumière, pour certains un véritable " Etat dans l'Etat " . Depuis sa création en 1948, l'Inter-Services Intelligence évolue dans un environnement géopolitique instable. Engagé dans une guerre d'influence avec l'Inde sur plusieurs fronts (Cachemire, Pendjab, également Népal et Bangladesh), il est à l'oeuvre sur tous les points chauds de la région. En 1979, il devient un acteur central du " grand jeu " afghan, soutien des moudjahidine en lutte contre l'occupant soviétique, et concentre dès lors de multiples prérogatives. Service civil en réalité inféodé à l'armée, chargé du renseignement extérieur mais doté d'une branche " politique " , l'ISI cultive le mélange des genres, dans un pays où rares sont les gouvernants qui quittent le pouvoir par la voie constitutionnelle. Impliqué dans des affaires de corruption et de trafics en tous genres, il est également soupçonné de manipulations électorales, de participations aux coups d'Etat militaires et d'assassinats politiques. Ce livre dresse un bilan complet et réaliste de soixante-dix ans de renseignement, étayé par de nombreuses informations de première main. Politologue et historien, Hein Kiessling a vécu au Pakistan de 1989 à 2002 et a rencontré plusieurs membres de l'élite politique et militaire. Ses voyages en Asie centrale, en Inde, en Chine et dans les autres pays de la région lui ont permis d'approfondir ses investigations. Traduction : Hugues Van Besien

03/2015

ActuaLitté

Histoire de l'Eglise

La femme au coeur de l'Eglise

Comment faire place à la dualité du masculin et du féminin dans le labeur théologique ? Il fallait les Journées d'étude organisées par la Faculté de théologie de l'Institut catholique de Toulouse en janvier 2022 pour ajouter une pierre à un un édifice encore largement à construire. Comment faire place à la dualité du masculin et du féminin dans le labeur théologique ? Comment apprécier la situation respective des hommes et des femmes au sein de l'unique Peuple de Dieu ? Comment éclairer le spécifique féminin sans en faire une nature particulière ? Autant de questions que les Journées d'étude organisées par la Faculté de théologie de l'Institut catholique de Toulouse en janvier 2022 ont voulu affronter. Il faut reconnaître que la théologie catholique n'a pas accordé, jusqu'à une époque récente, de place significative à ce que saint Jean-Paul II nommait " l'unidualité " de l'homme et de la femme. La morale chrétienne traite des hommes au sens neutre du terme, englobant sans distinction les hommes et les femmes, et le Concile Vatican II lui-même, s'il met en valeur le sacerdoce commun des baptisés, le fait sans évoquer sa pratique selon qu'il est vécu par les hommes ou par les femmes. Un double mouvement impose désormais de se saisir de ces questions. D'une part, l'évolution même des sociétés humaines invite à évaluer la place et le rôle des femmes dans cette société particulière qu'est l'Eglise. Et le développement de la théologie, d'autre part, pousse dans nombre de domaines à honorer la contribution féminine à des oeuvres masculines. Le présent volume recueille les contributions données lors de ces Journées d'étude. Il n'entend pas apporter de réponse définitive, mais espère être une pierre d'un édifice encore largement à construire.

10/2022

ActuaLitté

Dictionnaire du cinéma

De Zéro de conduite à Tomboy. Des films pour l’enfant spectateur

De Zéro de conduite à Tomboy. Des films pour l'enfant spectateur est le projet éditorial d'une association d'éducation artistique à l'image - Les enfants de cinéma - en charge pendant près d'un quart de siècle - de 1994 à 2018 - du dispositif national "Ecole et cinéma" . Elle a constitué au fil des années un patrimoine exceptionnel, et jusqu'ici inaccessible sur le marché du livre, de nombreux textes sur le cinéma, à travers des monographies sur des films de toutes époques et de tous pays, les Cahiers de notes sur ... Ces cahiers étaient destinés aux instituteurs engagés dans le dispositif, ils leur étaient offerts comme matériel pédagogique accompagnant les sorties de leurs classes au cinéma. En près de 25 ans d'une politique éditoriale exigeante, la collection de 114 Cahiers de notes a ainsi constitué une histoire et une traversée de l'art cinématographique, des origines jusqu'au cinéma le plus contemporain. Chaque cahier était confié à un auteur unique, spécialiste ou non du cinéma. Dans ces monographies, plusieurs pages étaient réservées à l'expression d'un "point de vue" , celui de leur auteur, regard personnel sur l'oeuvre envisagée. Parmi ces 114 "points de vue" , une trentaine ont été retenus pour constituer l'ouvrage aujourd'hui proposé. Le choix des 30 titres a reposé sur le principe d'une mise en regard, deux par deux, des films, chacun s'enrichissant de la confrontation avec son voisin, créant ainsi de nouveaux points de vue, suscitant de nouvelles idées. Une brève introduction de chaque couple de films - rédigée par Hervé Joubert-Laurencin - justifie leur sélection et leur mise en relation. Une double page de photogrammes, qui eux aussi se répondent, illustre à son tour les liens entre les films. L'ouvrage, de 488 pages, présente un vaste panorama de la pensée du cinéma en France ces vingt-cinq dernières années.

03/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les hommes de lettres et autres romans

Célèbres pour leur Journal et leurs biographies des maîtresses royales et des grandes actrices du XVIIIe siècle, les Goncourt comptent aussi parmi les plus grands romanciers naturalistes. De 1860 à 1870, les deux frères ont écrit six romans à quatre mains, qui sont ici réunis pour la première fois. Les romans des " bichons ", comme les appelait Flaubert, leur grand admirateur, sont des études de cas. Ils n'ont, en apparence du moins, aucun lien entre eux. Avec une précision de cliniciens, les auteurs analysent les caractères, les moeurs, les comportements, les singularités, les extravagances de quelques figures, qui représentent de manière exemplaire les traits les plus saillants, les travers les plus criants et les monstruosités les plus affligeantes de leur époque. Les Hommes de lettres voient un auteur se débattre à en devenir fou dans la jungle de la vie littéraire, où seule commande la loi du succès acheté à n'importe quel prix. Manette Salomon présente le milieu non moins frelaté du monde de l'art et des ateliers. Soeur Philomène et Renée Mauperin suivent le destin de deux jeunes femmes que la quête d'une vérité personnelle et un désir d'authenticité font quitter le monde. Germinie Lacerteux est l'histoire stupéfiante de la double vie de leur propre bonne, servante attentionné le jour et créature méconnaissable la nuit. Madame Gervaisais, enfin, montre que le mysticisme peut pousser une conscience jusqu'à l'hystérie. " Un des caractères les plus particuliers de nos romans, ce sera d'être les romans les plus historiques de ce temps-ci, ceux qui fourniront le plus de faits et de vérités vraies à l'histoire morale de ce siècle ", notent les deux frères dans leur Journal, le 14 janvier 1861.

09/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Lire Michaux

Cet ouvrage inédit de Raymond Bellour propose un " Parcours de Michaux ", au double sens duchemin parcouru par Michaux et des sentes que le lecteur peut tracer dans l'oeuvre de cet écrivain majeur. " Il y a environ vingt ans, quand j'entrepris l'édition des Oeuvres complètes d'Henri Michaux dans la Bibliothèque de la Pléiade, je me trouvai confronté à deux difficultés. La première concernait la possibilité de "penser en chronologie", puisque telle était la forme éditoriale que devaient prendre ces volumes. La seconde difficulté, qui découlait de la première, était la nécessité de séparer l'élaboration critique proprement dite de la part d'information érudite indispensable. Je décidai donc de conserver une cloison aussi étanche que possible entre les Notices et les Notes sur le texte destinées à introduire chaque livre ou recueil publié par Michaux. Ce principe me permit de concevoir ce dont je découvris au fur et à mesure de l'avancée de l'édition la réalité confusément entrevue dès sa mise en route : la construction d'un discours critique, à la fois discontinu et continu, tenant au propre de chaque oeuvre mais saisissant par là aussi tout l'oeuvre dans son développement, sa logique, son histoire intime. Une sorte de livre de Notices, ou de chapitres, dont je formai ainsi très tôt le dessein, et dont l'écriture de chacune d'entre elles, au fur et à mesure des dix années environ de leur rédaction, me confirmait l'efficience. C'était bien, trente ans après mon premier livre sur Michaux (Henri Michaux ou une mesure de l'être, " Les Essais ", Gallimard, 1965), un second livre sur Michaux que j'avais entrepris, à la fois plus ample et beaucoup plus fouillé ".

03/2011

ActuaLitté

Divers

Art séquentiel et catastrophes. Bande dessinée, manga, roman graphique

Depuis des siècles, l’image est mise à contribution pour représenter et commémorer les désastres collectifs. L’art séquentiel s’y dédie surtout à partir des années 1980. Aujourd’hui, au bout d’une évolution qui s’est faite parallèlement au développement des genres de l’enquête et du reportage, une multitude de bandes dessinées, de comics et de mangas mettent au centre du récit les catastrophes naturelles et historiques, les conflits armés et les génocides.

Ce volume est consacré à l’illustration et à l’analyse de ce phénomène : de la destruction de Pompéi par l’éruption du Vésuve à la double catastrophe du tremblement de terre du Kyushu et de l’accident de Fukushima, sont analysés les enjeux de ce tournant de l’art graphique. Les catastrophes imaginaires ont aussi droit de cité, pour leur capacité à déplacer et à interroger notre relation aux catastrophes, par l’allégorie, la réflexivité, la fantaisie et même, non sans risques, le comique. 

Les désastres collectifs : représentation et commémoration L'objet de ce livre est la représentation des catastrophes dans l'art séquentiel (bandes dessinées, mangas, romans graphiques) et son objectif d'analyser l'évolution récente de cet art, ainsi que les moyens qu'il met en oeuvre pour transmettre la mémoire des cataclysmes de grande ampleur. Le lectorat ciblé est celui de tous les amateurs de bandes dessinées. Le développement à l'Université de cursus dédiés au neuvième art constitue aussi un public d'étudiants et de professeurs susceptibles d'être intéressés par cet ouvrage. Il s'agit du premier ouvrage consacré à ce sujet. La place importante que prend la bande dessinée documentaire sur le marché du livre favorise sans aucun doute la diffusion de cet ouvrage.

12/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

La modernité iranienne. Culture, société, organisation, pouvoir, coopération

L'Iran suscite un sentiment mêlé de méfiance et d'interrogation. Comment peut-on être persan s'interrogeait déjà Montesquieu au organisation, pouvoir, XVIIIe siècle ? Qu'en est-il aujourd'hui ? Par coopération quelles voies la société iranienne va-t-elle se développer et se moderniser ? Qu'est-ce qui fait sa singularité ? Qu'est-ce que le chiisme ? La modernité iranienne s'appuie sur l'analyse de la modernisation d'une grande entreprise du secteur de l'énergie. En filigrane, c'est tout le fonctionnement de la société iranienne qui se dévoile, avec son double héritage. Selon une vision persane, l'Iran est une société d'ordres entre lesquels s'échangent des services au sein de relations inégalitaires régies par une stricte étiquette. En référence à la culture arabo-musulmane, c'est une société marchande, unie par un idéal d'inspiration religieuse d'égalité devant Dieu, qui se manifeste par une recherche d'équité dans les échanges, de justice en société, et d'unité au sein de communautés d'amis (chiisme). L'ouvrage montre comment ces deux logiques sociales influencent les formes de coopération et d'organisation que l'on observe dans l'économie et la société. Il met en évidence les facteurs de blocage et les vecteurs de performance que l'on y rencontre. Il montre que les organisations du bazar et des usines obéissent à des logiques différentes, et finalement en quoi le fonctionnement d'une usine remarquablement efficace s'ancre dans une culture persane enrichie par l'apport d'une logique française de métier. La modernité iranienne s'adresse aux étudiants, aux chercheurs, aux entreprises, aux diplomates et à tous les voyageurs qui ont en commun de vouloir sortir des idées reçues sur l'Iran, pour saisir au plus près le fonctionnement de cette merveilleuse société.

09/2017

ActuaLitté

Histoire d'entreprises

Ces entreprises qui vous racontent des histoires. Au-delà du storytelling

Les entreprises, nous en attendons une véritable contribution positive à la société. Elles doivent être capables de se projeter vers notre futur commun, de proposer une vision pour l'ensemble du corps social sur des défis variés comme l'environnement, l'emploi, l'inclusion, etc. Et pour cela, elles doivent se raconter, bâtir un récit stimulant, novateur, engagé et sincère ! Une entreprise qui délivre la bonne histoire, crédible, argumentée, habitée par des engagements concrets, nous la croyons. Mais pour celle qui croit nous tromper, nous sommes sans pitié. C'est ainsi que le récit, la capacité à se raconter est devenue centrale dans le succès d'une marque. Le storytelling, simple mise en scène de faits, est désormais dépassé. Il laisse la place à des histoires plus riches, plus variées, plus étonnantes. Raconter des histoires... cette expression porte en elle un double sens. Gardons la dimension positive contenue dans chaque narration : celle de la transmission, celle qui repose sur une authenticité, celle qui interpelle, celle qui fait bouger les lignes. En 10 chapitres, ce livre propose d'explorer toutes les facettes de la narration des entreprises. Pourquoi raconter cette histoire ? Comment mener son récit ? Avec quelles intentions ? Quels sont les pièges à éviter pour un impact durable garanti ? A l'aide de très nombreux cas concrets et inspirants, l'auteur aborde ces questions en brassant les expertises et croisant les regards (communication, littérature, sociologie, séries...). C'est ainsi qu'il nous livre des pistes de réflexion et des conseils pratiques pour construire un récit de marque, inspirant et efficace. Cet essai est un point de départ pour échanger les expériences, les points de vue, et nourrir la réflexion autour de la communication.

03/2021

ActuaLitté

Latin - Grammaire

Grammaire. Livres XI - XII - XIII Les hybrides (participe, pronom)

Le groupe Ars grammatica poursuit, avec les livres 11 à 13, la traduction de la Grammaire de Priscien. Cette oeuvre majeure de l'Antiquité tardive, écrite à Constantinople au début du VIe siècle, est à la fois une synthèse et une refonte de la grammaire antique. Priscien y agrège les innovations alexandrines et les visées bilingues de l'enseignement pratiqué par les Latins en territoire hellénophone. Pilier de la culture occidentale, ce texte a été l'un des vecteurs essentiels de la description linguistique complexe à l'époque médiévale, et son influence a des échos jusqu'à l'âge classique. Ces trois livres sont consacrés au participe (livre 11) et au pronom (livres 12 et 13). Ils occupent dans l'ensemble de l'oeuvre une place centrale, après les deux classes principales, le nom et le verbe (livres 2 à 10), et avant les invariables (préposition, adverbe, conjonction, livres 14 à 16). Parties du discours de plein droit, participe et pronom sont associés par Priscien en raison des liens particuliers qui les unissent chacun aux deux classes principales : le participe est issu du verbe, mais s'apparente au nom par la flexion casuelle ; le pronom supplée le nom, mais par une caractéristique verbale, la diversification en personnes. Cette double hybridité suscite une réflexion qui prend chaque fois des formes spécifiques : examen des transpositions et des substitutions que permet le participe, analyse du rôle de la personne dans le fonctionnement du pronom. Ce parcours au coeur du système linguistique du grec et du latin est illustré par un appareil d'exemples et de citations littéraires d'une exceptionnelle richesse, et s'appuie sur une ample terminologie technique, où s'affinent des concepts aujourd'hui usuels, comme la transitivité. Autant d'éléments qui permettent de comprendre pourquoi, à la Renaissance, ces trois livres demeurent une source vivante, comme on le voit chez Scaliger.

03/2021

ActuaLitté

Romans graphiques

Moi, menteur

Adrián Cuadrado est conseiller en communication du Parti Démocratique Populaire, force dominante de l'échiquier politique espagnol vouée à la corruption, aux magouilles financières, aux coups tordus, à la manipulation des consciences et des suffrages. Roi du storytelling, Adrián est l'un de ces spin doctors chargés de produire la lumière qui illuminera le meilleur profil d'un candidat, en fera un produit désirable pour les électeurs. Menteur par vocation, par profession et par nécessité conjugale, il est l'heureux détenteur d'une double vie, entre son épouse et ses deux enfants à Vitoria, et sa maîtresse torride à Madrid. Pour l'heure, sa mission est de faire entrer dans le grand bain national le jeune élu local Javier Morodo, dont l'homosexualité assumée offrira un gaywashing au Parti, trop longtemps accusé d'homophobie. Tâche élémentaire pour Adrián, que vient compliquer la découverte inopinée de trois têtes coupées de conseillers municipaux artistement conservées dans des bonbonnes en cristal. Qui est derrière ces meurtres baroques ? Quel lien les rattache à une opération autour des palais en ruine qui constellent la cité basque ? Soudain, la vie d'Adrián l'imposteur se détraque, menaçant de faire mentir sa devise, selon laquelle "le menteur est un dieu dont le verbe crée des mondes". Avec ce tome ultime, la très sombre "Trilogie du Moi" acquiert sa dimension finale. Celle d'une ode lovecraftienne à la ville où l'auteur vit depuis des décennies, où tous les fils se nouent, toutes les trajectoires se recoupent, tous les conflits se terminent (mal le plus souvent) pour tracer le portrait d'une Vitoria noire, gothique, mythique. Celle aussi, majestueuse, d'une cathédrale de papier dédiée à nos modernités perturbées.

03/2021

ActuaLitté

Sociologie

Anarchisme et sciences sociales. Actes du colloque de Lille - mars 2018

Les sciences sociales n'ont-elles rien à apporter aux anarchistes ?? Peut-être bien, mais on peut mettre à cela plusieurs bémols. Car, dans une société soumise à différents pouvoirs, faire une science de ces pouvoirs, de la manière dont ils s'exercent et des mécanismes sur lesquels ils reposent, peut permettre à la lutte d'être plus efficace. En comprenant comment fonctionnent les institutions, en retraçant leurs origines et en exhumant leurs soubassements cachés, on peut, d'une part, les dénaturaliser et les désacraliser, montrer leur caractère arbitraire, et, d'autre part, donner à celles et ceux qui luttent des outils pour les abattre. De plus, force est de constater que l'incroyance fondamentale dans la sacralité des institutions rassemble anarchistes et scientifiques, les un-es et les autres entendant généralement s'appuyer sur une même conception de la réalité sociale, d'où toute transcendance (religieuse ou non) est absente. Par ailleurs, les anarchistes peuvent avoir un intérêt pour les sciences sociales qui étudient les mécanismes de domination au sein des groupes militants eux-mêmes. En effet, une spécificité des anarchistes, là encore depuis les origines du mouvement, est de considérer que le fait d'être en lutte pour l'émancipation ne prémunit pas contre la reproduction des formes d'oppression à l'intérieur des groupes. La science est alors à double tranchant. D'un côté, elle peut représenter en elle-même un moyen de domination, celui des savants. Et, de l'autre, la science peut aussi jouer un rôle émancipateur au sein de ces groupes, soit parce qu'ils peuvent être des lieux de formation et permettre à tous et toutes d'acquérir des savoirs, soit parce que la connaissance de la "? micropolitique des groupes ? " peut désamorcer les effets de domination qui naissent, même et surtout lorsque les groupes se targuent de ne pas avoir de direction.

03/2021