Recherche

Crys M'Boukou

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Rien ne t'oblige à revenir

Sortant du coma, suite à un grave accident, je dois me soumettre à des soins intensifs qui sont des tortures à peine atténuées par de puissants sédatifs dérivés de la morphine. Mes moments de lucidité m'apportent souvent une foule de réminiscences de mon passé troublées par des hallucinations, m'empêchant de bien discerner la réalité quotidienne d'une hospitalisation où je me trouve confiné. Je revois ma femme Marie-Line, le grand amour de ma vie décédée prématurément. J'ai vécu ce drame dans le plus grand désarroi, seul à élever mon fils Hervé pendant que je restais mobilisé par d'importantes responsabilités professionnelles. Je revois les femmes entrées dans ma vie, venues combler le vide de ma solitude sans m'apporter le vrai bonheur. Je venais de rompre avec la dernière en date, Véronique, juste avant mon accident. J'apprends maintenant que celle-ci cherche à renouer avec moi. Partagé entre les regrets et le désir d'oublier, je ne peux accepter une rencontre que plus tard en attendant mon complet rétablissement. Pourquoi reviendrait-elle ? Pour le moment, rien ne t'oblige à revenir, Véronique !

05/2020

ActuaLitté

Actualité et médias

Tout le monde savait

Tout le monde savait. Tout le monde se doutait. Beaucoup de gens avaient leur petite idée de ce qui pouvait m'arriver dans l'intimité du foyer. Les coups, la violence banalisée, les humiliations quotidiennes... Tous les invariables de cette vie qui n'en est pas vraiment une. Un jour, pour qu'il ne nous tue pas, je l'ai tué. Depuis cette nuit-là, celle du 13 mars 2016, le sommeil ne m'a plus jamais trouvée. Je pense à mon procès. Ces cinq jours devant la cour d'assises de Chalon-sur-Saône, au cours desquels la société va me demander de raconter mon histoire. C'est encore un combat entre lui et moi. Est-il possible qu'on me comprenne ? Vais-je être écoutée, ou entendue ? Est-il encore capable de me faire du mal, de m'envoyer finir ma vie en prison ? Dès l'âge de douze ans, Valérie Bacot connaît la peur et l'emprise auprès de Daniel, son beau-père, son violeur, puis son mari et proxénète. Elle raconte ici sa vérité, celle de la tyrannie quotidienne et de l'abandon.

ActuaLitté

Littérature française

Quand j'étais capitaine

Chaque fois qu'on m'a invité à raconter mon enfance et que j'ai tenté l'aventure, le romancier qui est en moi m'a barré la route. Mais quand la soif d'enfance devient trop forte, que faut-il faire ? S'en raconter une autre, plus conforme peut-être à celle de nos rêves, plus imprégnée sans doute d'imaginaire que de réel. Et qui, pourtant, fera revivre des êtres endormis sous la dalle glacée des années mortes. Suis-je Léa ou Henri, ou l'un des garnements dont le rire va illuminer l'été ? Sans doute, comme toujours, les uns et les autres à la fois. J'avais envie d'un moment d'écriture bonheur après tant d'années, d'écriture drame et malheur. Même s'il m'est arrivé de verser une petite larme, je me suis bien amusé avec ces deux vieux souvent plus enfants que la marmaille qui vient troubler leur sieste. Après la morsure des hivers, le soleil des vacances finit toujours par revenir, même si c'est pour annoncer d'autres saisons de nuit, de tourmente et de solitude.

05/1990

ActuaLitté

Littérature française

Tic-Tac.com

Aujourd'hui, j'ai cinquante ans pour la première fois. Ca ne va pas faire vibrer le cosmos ni changer la couleur des arbres, mais c'est brutal. Mes années Janis Joplin et Jim Morrison ne m'ont pas détruite, mais je ne veux pas être la caricature de celle que j'étais à vingt ans. Je ne veux pas non plus rejoindre le bataillon des "J'ai tout vu, je sais tout" . On ne sait jamais tout, la preuve hier soir. A l'heure du J. T. mon mari qui était parti depuis trois ans est revenu comme si de rien n'était. Il a sonné, il m'a regardée et il a dit "Tu m'embrasses pas ? " Je lui ai fait re-marquer que ça faisait une longue absence, il a pas répondu. Il est allé prendre une bière, je me suis dit qu'il était toujours aussi alcoolique, il s'est pris les pieds dans le tapis, je me suis dit qu'il était toujours aussi maladroit, il est monté se coucher, je me suis dit qu'il était toujours aussi con, et je suis partie.

01/2015

ActuaLitté

Couple, famille

Maman en garde alternée. Recevoir, créer, transmettre

Je suis maman. Je suis femme. Je suis artiste. J'ai 38 ans. Je suis divorcée. Je suis devenue femme en accueillant la maman. Ou vice versa. La maternité m'a renversée. Complètement dé-faite. Je tente de créer chaque jour une relation sincère, aimante, joyeuse et durable avec mes enfants, tout en harmonisant mes vies de mère et de femme parfaitement imparfaites. Ok, mais comment on fait ? Il n'y a pas de mauvaise recette. La question est de savoir ce qu'on fait des ingrédients. Enfance, adolescence, âge adulte. Maternité, baby-blues, vie de famille et de couple, divorce, garde alternée. J'éclaire mes prises de conscience, je partage mes moments de vie, j'ouvre les chemins que j'ai empruntés, équipée de ce dont j'ai "hérité", pour aller vers moi. Pour m'autoriser à être pleinement qui je suis, offrir à mes enfants l'espace d'exprimer profondément qui ils sont et vivre ensemble dans l'harmonie. Ce voyage initiatique m'invite à incarner ma mission de maman en étant souveraine de mon devenir et guide mes enfants à évoluer en étant responsables de leur essence. L'équilibre est sur le fil.

03/2019

ActuaLitté

Romans de terroir

La clé de la grange

J'ai retrouvé après le décès de mon père en 2001 ses « carnets de prisonnier ». Leur lecture m'a donné l'envie d'entreprendre un récit plus complet, à partir de notes le plus souvent télégraphiques. C’est une aventure en même temps commune et particulière, qui démarre en Lorraine, où il fut capturé le 15 juin 1940, et ne s’est jamais terminée. Mon père avait conservé après la guerre le contact avec les fermiers où il a dû travailler cinq années durant et cette relation s'est muée au fil des années en estime réciproque, puis en amitié. Amitié qui a aujourd'hui franchi trois générations, puisque je reste en relations avec les enfants et petits enfants de ces fermiers aujourd’hui disparus. Ils m'ont aidé dans la rédaction de cette histoire d'humanité. Par leurs souvenirs propres et les récits de leurs parents. Elle a été avant tout largement alimentée par les souvenirs d'une petite fille allemande d'alors, qui s'était prise d'affection pour mon père. Elle m’est une amie très chère. Elle est aussi le fil conducteur de cette histoire véridique, à peine romancée.

04/2019

ActuaLitté

Littérature étrangère

Cantoni le volontaire

"Ne pouvant faire autre chose, j'ai jugé bon de recourir à la plume : 1° Pour rappeler au souvenir de l'Italie plusieurs de ses braves qui moururent pour elle sur les champs de bataille. Quelques-uns, les plus éminents peut-être, sont connus, mais beaucoup dorment ignorés, qui n'étaient pas moins dignes. C'est pourquoi cela me semble un devoir sacré. 2° Pour m'entretenir avec la jeunesse italienne de ce qu'elle a fait, et du devoir impérieux d'accomplir le reste, en signalant avec la conscience du vrai, les turpitudes et les trahisons des gouvernants et des prêtres. 3° Enfin, pour me procurer par mon travail un honnête salaire. Voilà les motifs qui m'ont poussé à faire le littérateur dans un temps où mieux vaut ne rien faire que de faire du mal. Fidèle à la vieille maxime "que les hommes ne sont bien jugés qu'après leur mort", je ne parlerai que le moins possible des vivants. Le genre du roman historique m'a paru le plus convenable, comme se rapprochant mieux que tout autre des réalités de la vie."

03/2018

ActuaLitté

Littérature française

On a vendu la tour Eiffel

Vers la fin du XIXe siècle, l'idée d'une tour de 1 000 pieds de haut (300 mètres) fait rêver tous les architectes de pointe du monde entier. A l'époque, les plus hauts bâtiments du monde, utilisant les matériaux traditionnels (la pierre) culminent à des hauteurs bien inférieures... A Paris, en vue de l'Expo Universelle de 1889, un concours est organisé pour l'édification d'une tour de 300 mètres. Le gagnant du concours, un certain Gustave Eiffel, signe une convention, en janvier 1887, avec le ministre du Commerce et avec le Préfet de la Seine, un certain M. Eugène Poubelle (ne riez pas). Cette Convention précise que la construction sera financée principalement (5 MF) par une société créée par M. Eiffel, et par une subvention de l'Etat (1,50 MF). Il est prévu que, à la fin de l'Exposition, Paris deviendra propriétaire de la tour, mais que M. Eiffel en conservera la jouissance pendant 20 ans — jusqu'au 31 décembre 1909 — délai au bout duquel la ville de Paris en aura la pleine propriété. Une sorte de "partenariat public/privé" comme on dit de nos jours.

05/2018

ActuaLitté

Littérature française

1973

Il y a plus d'une quinzaine d'années j'ai écrit Putain d'usine et l'accueil a été très bon. Ce livre a changé ma vie, m'a fait rencontrer de nombreuses personnes, m'a fait voyager, m'a fait côtoyer des dessinateurs, théâtreux, cinéastes, libraires, auteurs et j'en passe. Une autre vie en parallèle au travail et à l'usine. J'ai écrit d'autres livres, pièces de théâtre, bandes dessinées. Toujours sur le travail, les usines, les prolos, les patrons. Il aurait été possible qu'une fois sorti de l'usine, la source se tarisse. Peut-être. Pourtant, je reprends la plume. A la faveur de lectures, à la faveur de réflexions, voilà que je me suis mis à me remémorer de vieux moments, ceux de mon entrée à l'usine. Epoque, justement, au cours de laquelle je pensais ne pas rester à l'usine si longtemps. Je ne suis pas adepte des jeux de mémoire, je préfère profiter du temps présent, mais ce texte s'est imposé. C'est peut-être ça aussi vieillir ? : retrouver des traces de son passé…

06/2018

ActuaLitté

Littérature française

Cet autre amour

Tu crois que c'est normal d'être amoureuse de son psy ? L'histoire que je m'apprête à raconter est une histoire d'amour. Une vraie, une incroyable histoire d'amour, qui m'a saisie par surprise et à laquelle il m'a été impossible de résister. Pendant deux longues années, peut-être davantage, j'ai mené une double vie. Je parlerais plutôt d'une vie double, c'est-à-dire fragmentée, divisée entre une vie conjugale heureuse, ouverte au regard des autres, et une vie intime, secrète, qui a puisé son inspiration dans les profondeurs de mon inconscient. Quel est ce lien "d'amour" unique qui unit un(e) patient(e) à son (sa) psychanalyste ? C'est donc ça, le transfert ? Telle est la question que tente de cerner la narratrice de "Cet autre amour" lorsque, amenée à entreprendre une thérapie à la suite d'un choc émotionnel violent, elle tombe amoureuse de son analyste. Ce récit à la fois pudique et cru d'un amour hors du commun rend un vibrant hommage à la fascinante aventure affective et intellectuelle qu'est la psychanalyse.

08/2017

ActuaLitté

Littérature française

Les mots bleus

Les Mots Bleus Son deuxième ouvrage, une renaissance à la vie avec un tout nouveau regard sur celle-ci. "J'ai pris le temps de m'arrêter pour respirer les fleurs, pour observer les animaux. Chacun d'eux m'a parlé ! Je leur ai promis de tout répéter si ma route croisait des "sages" qui avaient de l'humour ! Au bas de l'escalier, m'attendaient la concierge et son inséparable perroquet. Elle savait que son mainate allait répéter la phrase à sa façon : - Alors Sieur Mayol, toujours dans Le grand bleu ? Montez, remontez, j'ai hâte de savoir ! Son Momo répéta et cela nous fit rire ! Et vous, laissez-vous transporter par mes mots bleus, vous allez monter dans le train du sourire, sans couchette, car ce sont des histoires à dormir debout et les yeux grands ouverts ! " Alain CAILLOL La petite musique d'Alain Caillol est un aller simple pour le rire. Des histoires ébouriffantes et insolites à déguster avec délectation. Alexandra de Saint-Prix Un équilibre surprenant, un mélange étonnant d'humour, de jeux de mots et de sincérité pour un livre réservé à tous les amoureux de la vie ! Les lectures d'Elise

03/2017

ActuaLitté

Littérature française

Les batailles d'Hastings

Espèce d'idiote ! Pourquoi tu m'as fait ce coup-là ? Pourquoi ? Je ne t'aimais pas beaucoup, d'ailleurs personne ne t'aimait. Alors pourquoi moi ? Pour que je n'oublie jamais ce que j'ai vu quand j'ai ouvert la porte de notre chambre au Collège d'Hastings ? Tu avais pourtant l'air heureuse, l'autre jour au match de rugby et puis après au pub. Tu étais presque jolie, j'étais même jalouse. Et maintenant, qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce que je vais dire à ta mère ? Tout le monde est gentil avec moi, les filles veulent aller chanter à ton enterrement mais je m'en fous. Tu m'emmerdes, Cynthia, et je ne savais pas qu'on pouvait avoir tant de chagrin. Eric Haviland explore avec beaucoup de délicatesse le moment si fugace et pourtant si crucial où un événement dramatique fait basculer une adolescente dans l'âge adulte. A la manière d'un Henry James, il se fond dans le décor feutré d'un pensionnat anglais et nous offre un roman aux multiples entrées.

02/2015

ActuaLitté

Actualité médiatique France

Tout le monde savait

"Tout le monde savait. Tout le monde se doutait. Beaucoup de gens avaient leur petite idée de ce qui pouvait m'arriver dans l'intimité du foyer. Les coups, la violence banalisée, les humiliations quotidiennes... Tous les invariables de cette vie qui n'en est pas vraiment une. Un jour, pour qu'il ne nous tue pas, je l'ai tué. Depuis cette nuit-là, celle du 13 mars 2016, le sommeil ne m'a plus jamais trouvée. Je pense à mon procès. Ces cinq jours devant la cour d'assises de Chalon-sur-Saône, au cours desquels la société va me demander de raconter mon histoire. C'est encore un combat entre lui et moi. Est-il possible qu'on me comprenne ? Vais-je être écoutée, ou entendue ? Est-il encore capable de me faire du mal, de m'envoyer finir ma vie en prison ? " Dès l'âge de douze ans, Valérie Bacot connaît la peur et l'emprise auprès de Daniel, son beau-père, son violeur, puis son mari et proxénète. Elle raconte ici sa vérité, celle de la tyrannie quotidienne et de l'abandon.

10/2022

ActuaLitté

Islam

Islam et islamisation dans une France macronisée. Chroniques 2018-2022

Ami lecteur, si tu crois que l'islam est une religion de tolérance et de paix ? ; si tu crois que le dialogue interreligieux promu par l'Eglise catholique est une sorte de nec plus ultra d'un nouvel oecuménisme ? ; si tu crois que les religions juive, catholique et musulmane sont toutes les trois des "? religions du Livre ? "? ; si tu crois, au surplus, que "? toutes les religions se valent ? " et qu'il n'est donc pas nécessaire de faire quelque incursion dans les textes sacrés ? ; si tu crois qu'il y a une différence de nature entre islam et islamisme ? ; si tu penses que M. Castaner et M. Darmanin resteront, dans l'histoire du ministère de l'Intérieur, comme des figures de grands ministres des Cultes ? ; si tu crois que M. Macron travaille quelque peu à la sauvegarde et à la grandeur de la civilisation et de la culture françaises ? ; si tu penses qu'un soi-disant vivre-ensemble s'enrichit à proportion de l'accroissement de la diversité culturelle, alors ce livre est pour toi ? : il te confrontera à quelques situations et commentaires roboratifs qui devraient émoustiller ton esprit critique et néanmoins tolérant et paisible ? !

11/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les filles touchent l'eau et les garçons voient une étoile filante

Camille, je pense à lui aujourd'hui comme lorsque je l'ai rencontré pour la première fois, il y a six ans en mai de cette année. Je pense toujours et intensément à lui, comme s'il avait été le seul et unique homme de ma vie. C'est ce qui est appelé communément le coup de foudre. Un phénomène qui ne m'est arrivé qu'une seule et unique fois. Dès que je l'ai ressenti, dès que je l'ai entendu, dès que je l'ai vu s'approcher de moi, j'ai été conquise. Conquise à tel point que je ne m'en remets toujours pas aujourd'hui. Mais je l'ai vu s'enfuir, s'enfuir tellement loin, je ne sais même pas où, et il m'a laissée là, seule et abasourdie par tant d'émotions, à la fois inattendues et enivrantes. "Un récit écrit avec justesse qui nous offre une romance pleine d'émotions où la valse des sentiments nous entraîne inlassablement (...) Le destin des personnages nous touche personnellement grâce à une écriture soignée et un dénouement plein d'espoir".

12/2017

ActuaLitté

Terrorisme

Pris en otage, un agent du service action sort de l'ombre

"J'ai été un otage, j'ai vécu des heures sombres enfermé dans les geôles d'une Katiba islamiste. Je m'étais fait une promesse : si je survis, je témoignerai de ce que j'ai vécu. Une telle perspective m'a aidé à ne pas sombrer dans le désespoir ou la folie. Je suis un militaire, un homme de terrain, un ancien membre du Service Action de la DGSE. Toute ma vie, j'ai choisi le danger, les missions périlleuses, le combat. J'ai survécu mais cette épreuve m'a changé à jamais. Quand on a envisagé chaque jour comme le dernier, peut-on s'estimer sauvé d'avoir retrouvé la liberté ? " Dans ce récit d'une grande force, Pierre Martinet revient pour la première fois sur les jours terribles de détention qu'il a vécus en Libye lors du printemps arabe. Il raconte comment il a réussi à tenir en s'évadant mentalement grâce à son passé d'instructeur commando et à la formation particulière qu'il a suivie au Service Action. Un livre qui nous plonge, comme aucun autre, dans la psychologie d'un soldat d'élite.

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

Métisse palissade

La désunion entre mon père et ma mère m'a longtemps paru impossible à raconter. Le premier gisait plus qu'il ne vivait parmi nous entre Aix-en-Provence et Gardanne. La seconde évitait plus qu'elle n'invitait ta lointaine Afrique à la table de nos conversations. Sous le couvercle familial, crépitait le feu des silences, bouillonnait la marmite des désaccords. Entrez donc, amis promeneurs, dans ces pages qui diront comment j'ai secoué mes pleurs et affronté l'épreuve du souvenir. Tous les couples sont mixtes, me suis-je laissé convaincre, mais il y en a qui le sont davantage que d'autres... Métisse palissade est ce mur de verdure, à la fois protecteur et sombre, construit sur une terre de bruyère et de garrigue où les ronces, grimpant entre pieux et planches, côtoyaient tilleuls, saules, hêtres, platanes et pins embroussaillés. Il m'a fallu l'enjamber, pour rechercher l'absent, ce père dont les affrontements avec un voisin nostalgique de l'Algérie m'ont marqué. J'ai rallumé la lampe de la mémoire et taillé, grâce à sa lueur tamisée, la haie qui danse sous les étoiles pour repousser la cohorte de fantômes.

03/2012

ActuaLitté

Littérature française

La place forte

Entre l'heure à laquelle je fus nominé ministre des Finances et l'instant de ma démission, six jours se sont écoulés. Je suis parti du ministère à pied, en catimini, alors que la nuit couvrait encore d'un voile sombre la capitale ensommeillée. Ce jour-là, si l'on m'avait retrouvé, si l'on m'avait forcé à justifier mon départ, j'aurais certainement invoqué des raisons politiques. J'aurais parlé de mon désaccord profond avec le président de la République. J'aurais fait étalage de ma colère, j'aurais évoqué mon amertume face au gouvernement qui, gangrené par le cynisme, cherchait alors à sortir la France de l'Union européenne. Disant cela, j'aurais tu l'essentiel. J'aurais passé sous silence l'amour que je portais à un être perdu, le malaise, les tensions qui n'ont cessé de me traverser durant ces six jours, le moule rigide dans lequel je n'ai pas su entrer. Aujourd'hui, je n'ai plus droit au beau rôle. Après quatre années de réflexion, je souhaite prendre le temps de relater ce qui m'a vraiment poussé à dire adieu au pouvoir.

04/2017

ActuaLitté

Théâtre

Napoléon et Joséphine, un amour impérial

Cette pièce est une conversation intime mettant en scène l'apogée et la chute de la passion amoureuse de l'Empereur des Français et de Joséphine, qui fut à la fois son double et son talisman. NAPOLEON Tu es ma bonne étoile. Et j'ai tenu parole. J'ai vaincu Würmser ! J'ai écrasé son armée. Oui, il a payé cher les larmes que je t'avais vu verser. JOSEPHINE Les jours sont écrits. Tu le pressentais déjà quand tu m'as offert cet anneau d'or pour notre mariage il y a huit ans, avec cette inscription à l'intérieur : " Au destin ". NAPOLEON Notre destin ! Eh bien voilà, ma Joséphine, notre destin s'est accompli. JOSEPHINE J'étais encore petite quand une vieille esclave à la Martinique m'avait prédit une grande fortune, deux unions loin de la colonie, deux enfants de mon premier mari. Elle avait ajouté que le second m'élèverait si haut que je serais plus que reine. NAPOLEON Aujourd'hui, tu es impératrice. Et dans trois jours, tu seras couronnée et sacrée. Dans trois jours, les cloches de Notre-Dame sonneront pour nous. A notre gloire.

05/2021

ActuaLitté

Littérature française

Vie et aventures d'un médecin passionné

"J'ai eu la chance inouïe de concrétiser ma vocation de médecin, survenue à l'âge de cinq ans, et de rester passionné durant toute ma carrière, sans jamais regretter mon choix. Ma curiosité m'a aidé à approfondir mes connaissances afin d'apporter aux patients l'approche la plus appropriée, et de ne jamais avoir à leur dire : " je ne peux plus rien faire pour vous ! ". J'ai ainsi étudié la médecine du sport, la médecine du travail, l'homéopathie, l'acupuncture, la mésothérapie, la thérapie cognitive et comportementale. J'ai choisi également d'être médecin-pompier volontaire. Mon destin m'a permis de faire des rencontres parfois insolites m'ouvrant des horizons nouveaux et variés tels que la cartomancie, l'astrologie, les arts martiaux, la méditation, l'hypnose, les confréries, le jardinage... Au travers d'anecdotes souvent surprenantes, parfois drôles et toujours émouvantes, je vous invite à partager mon histoire, vécue à une époque où le téléphone portable, le SAMU et le défibrillateur n'existaient pas, mais où les salles communes, les visites à domicile et les gardes de nuit étaient usuelles."

11/2019

ActuaLitté

Littérature française

La fabrique des influenceurs

"J'avais la tête pleine de rêves, un chapelet d'espoirs autour du cou, mais. ". . Même si je suis maintenant vendeuse, ce stage en stylisme m'a tout de même été utile. Après tout, il m'a permis de me glisser sur les réseaux sociaux et de me créer un nom, un véritable nom d'influenceuse mode. Dix mille abonnés sur Instagram, ce n'est pas rien. C'est le début de la gloire que j'essaie fébrilement de toucher du bout des doigts en m'infiltrant dans les soirées branchées du milieu et les défilés du moment. Y-a-t-il rien de plus louable que de vouloir être aimée ? C'est son souhait le plus cher, et pourtant, c'est ce voeu innocent qui la consumera. Lâchée dans un milieu hostile et corrupteur qui capitalise sur les illusions, pourra-t-elle échapper au jeu cruel des projecteurs ? Saura-t-elle fermer les yeux sur le pouvoir des holdings, les publicités déguisées et les journalistes vendus ? Un roman acide et incisif sur le monde de la mode, son artificialité dorée et ses paillettes aveuglantes.

05/2021

ActuaLitté

Paranormal, Bit-lit, Science-f

Wolf Girl Tome 1

Mes parents ont été bannis de Wolf City avant ma naissance et je ne pensais pas revivre un jour au sein d'une meute. Menottée, avec ma magie de métamorphe contenue, on m'a forcée à intégrer une école de sorcières et de vampires afin d'empêcher ma vraie nature de sortir. Puis je l'ai rencontré. Sawyer Hudson. Le fils de l'Alpha visitait le Delphi College et m'a repérée. Il m'a jeté un coup d'oeil, et une heure plus tard, j'étais retirée de l'école, emmenée à Wolf City, laissant derrière moi mes parents et tout ce que je connaissais. Cette année Sawyer, le futur alpha, sélectionne sa compagne, et chaque femme âgée de 18 à 22 ans doit être présente. Me voilà maintenant à l'Université des sciences lycanthropiques de Sterling Hill, en plein milieu d'un Bachelor pour loups-garous ! Et juste au moment où je pensais maîtriser les choses, Sawyer libère mes menottes et ma magie et voit ce que je suis vraiment. Le problème, c'est que je ne sais pas en quelle créature je me transforme. Mais ce n'est pas un loup-garou ordinaire, c'est sûr.

01/2022

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Le Sourire de Madame K

Quand les Allemands arrivèrent, j'étais dans les jardins au fond de la cour avec la petite voisine. Quelqu'un vint me chercher pour dire adieu. Et mon seul souvenir est le soleil éblouissant de juillet qui faisait scintiller les plaques que les soldats allemands portaient sur la poitrine. Quels furent les mots de maman en m'embrassant ? M'a-t-elle serrée fort ? Qu'y avait-il dans son regard ? Et le dernier baiser de papa ? Je ne me souviens de rien. J'avais six ans et demi, un âge où l'on se rappelle pourtant. Ces instants oubliés, gommés, sont de plus en plus douloureux avec l'âge. Anna m'a dit que papa pleurait. Maman avait le visage tendu, fermé. On me renvoya jouer. Les Allemands refermèrent la porte sur une vie brutalement interrompue : la vaisselle sale, les restes d'un repas, les cerises éparpillées sur la table de la salle à manger. Anna accompagna nos parents à pieds jusqu'à la gendarmerie. Là, une voiture les attendait, et la dernière vision qu'elle devait garder d'eux ce fut leurs deux têtes dans la vitre arrière de la traction.

07/2022

ActuaLitté

Policiers

L'enterrement de monsieur Bouvet

Un tranquille petit-bourgeois, M. Bouvet, est mort sur les quais de la Seine, tandis qu'il feuilletait un livre à l'étalage d'un bouquiniste. Rien de suspect dans cette fin, mais, comme on ne lui connaît pas de famille, on publie tout de même sa photo dans la presse. Cette publication va provoquer une cascade de révélations successives, qui plongeront l'inspecteur Beaupère, chargé du dossier, dans une perplexité croissante. Comment s'appelait réellement M. Bouvet ? Et qui était-il ? Un aventurier américain, un truand parisien lié des décennies plus tôt aux milieux anarchistes ? Ou quelqu'un d'autre encore ? Nul mieux que le romancier du Petit Homme d'Arkhangelsk, créateur de Maigret, n'a excellé à nous faire deviner les mystères dérisoires ou terribles que dissimulent les vies en apparence les plus ordinaires. Lorsque, enfin, au grand soulagement de sa concierge, on pourra procéder à l'enterrement de M. Bouvet, on aura accompli un vaste voyage à travers les événements du siècle, et découvert un de ces personnages hors du commun que nous côtoyons peut-être chaque jour sans le savoir.

11/1997

ActuaLitté

Littérature Allemande

Le terrier

Le plus beau, dans mon terrier, c'est son silence. Silence trompeur, cependant. Il peut se briser d'un seul coup : alors tout sera terminé. Pour l'instant, il est encore là. Je peux passer des heures à me faufiler dans mes galeries sans rien entendre d'autre que, parfois, le froufroutement d'un petit animal quelconque que je ramène aussitôt au calme entre mes dents, ou le ruissellement de la terre qui m'annonce la nécessité d'une réparation ; pour le reste, le silence règne. Le vent porte à l'intérieur le parfum de la forêt, il fait chaud et frais à la fois. Parfois je m'étire et je me roule d'aise dans la galerie. Qu'il est beau d'avoir pareil terrier à l'approche du grand âge, d'avoir un toit au-dessus de la tête lorsque commence l'automne ! Tous les cent mètres, j'ai élargi les galeries pour y loger de petites places rondes, je peux m'y lover à mon aise, jouir de ma propre chaleur et me reposer. J'y dors du doux sommeil de la paix, du désir assouvi, de l'objectif atteint - posséder son chez-soi.

02/2024

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Révolutions

Ce n'est pas le paradis qui est perdu, c'est le temps avec ses révolutions. Nice, dans les années cinquante et soixante, était l'endroit rêvé où rendre un culte intérieur et un peu désespéré à l'île Maurice de mes ancêtres. La réalité semblait ne cesser de s'y transformer, des populations très pauvres, venues de tous les coins de l'Europe et de l'Asie, des Russes, des Italiens, des Grecs, des émigrés africains, et les premiers rapatriés fuyant la guerre d'Algérie, s'y croisaient chaque jour, et quelque chose de la fabrication de la pensée classique, c'est-à-dire de la philosophie, y était encore perceptible. Peut-être, à un degré différent et sur un autre mode, ce qu'était Alger ou Beyrouth à la même époque. L'exil, la recherche d'une terre, font partie de ce qui m'a été donné premièrement. Il m'a toujours semblé, comme l'a dit Flannery O'Connor, qu'un romancier doit être porté à écrire sur les premières années de sa vie, où le principal lui a été donné. J.M.G. L.C.

09/2004

ActuaLitté

Economie

Les faux jetons. Dans le secret des conseils d'administration

On m'avait prévenue, c'est un univers très fermé. Barricadé derrière ses règles de confidentialité. Tout ce qui se dit au conseil doit rester au conseil. On m'a dissuadée de chercher. On m'a affirmé que la "caste" , c'était fini. Que tout désormais n'est qu'éthique et ouverture. On m'a assurée qu'avec l'arrivée en leur sein de femmes, d'étrangers et même de salariés, ces hauts lieux de pouvoir n'ont plus rien à cacher. A l'ère de la transparence tous azimuts, les conseils d'administration sont pourtant les dernières forteresses. Protégés par de hauts murs de silence, c'est là que les "premiers de cordée" se rassemblent. Ils viennent des grandes écoles, de la haute administration et même de la politique. Ils y nouent de fructueuses alliances avec les héritiers des grandes fortunes. Ils se réunissent, une dizaine de fois par an, aux étages nobles de LVMH, Carrefour, Total, Orange... Ils y décident de notre avenir. Vont-ils créer des emplois en France ou en supprimer ? Investir dans la recherche ou maximiser les profits ? Fermer des sites ou relocaliser des industries ? Ces nomenklaturistes du XXIe siècle disent oeuvrer pour le bien commun. Ont-ils rompu avec le capitalisme à la française, incestueux et dominateur ? Ou se sont-ils contentés de tout changer pour que rien ne change ? Journaliste et écrivain, Sophie Coignard a publié de nombreuses enquêtes sur les dessous des administrations et des organisations, dont Un Etat dans l'Etat. Le contre-pouvoir maçonnique (Albin Michel, 2009), L'Oligarchie des incapables (Albin Michel, 2012) et, avec Romain Gubert, La Caste cannibale. Quand le capitalisme devient fou (Albin Michel, 2013).

10/2019

ActuaLitté

Littérature française

Le pire, c'est la neige

Le pire, c'est la neige, le début d'un poème de Mandiargues, est une longue invocation : comment un homme, fût-il une grande figure du monde des lettres, peut-il jouir d'un tel ascendant sur une jeune femme qui par ailleurs s'épanouissait en toute liberté Jacqueline Demornex mène en effet, dans l'effervescence des combats politiques et féministes, une vie diurne d'une grande indépendance. Mais la vie rêvée occupe un large place dans l'existence de cet être fantasque : depuis qu'un ami libraire lui a dit "Nadja, c'est toi", elle s'identifie à la figure emblématique du surréalisme, la laissant guider ses pas... qui tout naturellement la ramènent vers son amant poète. À vrai dire, l'écriture est au centre de ce récit : celle de Mandiargues bien sûr, son univers baroque, luxuriant et insolite, mais aussi les vaines tentatives de l'auteur. Sa passion pour le poète l'empêche d'inventer ses propres fictions : il occupe toute Ia place et ne voit en elle qu'une muse et une amie fidèle. Loin d'être dupe, Jacqueline Demornex livre ici un récit ironique et subtil dont la conclusion sonne comme une libération : "Et toi, dois-je te remercier ? Oui, pour ta fidélité aucun homme ne m'a suivie comme tu l'as fait, pendant vingt-cinq ans. Mais tu ne m'as pas aidée à sortir du labyrinthe où mon amour pour toi m'avait jetée. [...] Tu m'avais rêvée, je t' ai rêvé, c'est ce qui se passe quand on aime. Pas de quoi dire merci. Nous sommes quittes.

03/2009

ActuaLitté

Littérature française

Chute ! Eloge de la disgrâce

Bon c'est décidé, je vais faire un effort. De toute façon j'étais au bout de ma critique des communautarismes, la colère qui se répète, ça tourne au fonds de commerce, je n'allais pas devenir le Jean-Pierre Coffe du politiquement incorrect, le monsieur "c'est d'la merde" du pamphlet. Me calmer, donc, ne plus déraper et attendre qu'on me jette quelques miettes... Aller, faire simplement comme les autres après tout : mentir, pleurnicher, émouvoir... juste m'avilir un peu plus. Je m'appelle Oussama Joseph Maximilien... Non, ça part encore trop brutal. Je m'appelle... Robert, c'est mieux, plus personne ne s'appelle Robert aujourd'hui, ça fait français. Je m'appelle Robert et je suis au bout du rouleau... Ainsi commence Chute !, le deuxième roman d'Alain Soral. Un roman où son double, Robert Gros, se heurte de tout son poids de lucidité morale et de désespoir social au mensonge, à la lâcheté et à la brutalité de notre pseudo-démocratie contemporaine. Chute ! nous entraîne dans les affres d'un homme de 45 ans et sa lente et inexorable descente aux enfers, lui qui a cru qu'il pourrait changer le monde ou, tout au moins, le rendre moins cruel. Livre amer et désabusé sur notre société, Chute ! n'épargne personne, à commencer par l'auteur lui-même. Dans ce grand roman, nous sommes saisis par la minutie et la subtilité avec laquelle Soral restitue le désenchantement d'un homme, assortie d'une critique sans faille de notre société qui privilégie l'envie et la consommation sur l'Etre...

01/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

Anna et Mister God

L'histoire que Fynn raconte aujourd'hui s'est passée il y a une trentaine d'années. Fynn avait dix-neuf ans, il rôdait dans le quartier des docks de l'East End londonien, un soir brouillardeux de novembre, et il découvrit, assise sur une marche, une petite fille crasseuse, meurtrie et terrifiée. Il l'emmena chez lui et la confia à sa mère, vigoureuse Irlandaise qui accueillait tous ceux et celles que ses enfants lui amenaient. Anna avait pour intérêt principal dans l'existence sa familiarité avec Dieu, "Mister God ". Elle comprenait le sens de la vie et la signification de l'amour. A six ans, elle était théologienne, mathématicienne philosophe poète et jardinière. A sept ans elle mourut dans un accident, son beau visage traversé d'une petite grimace, et disant : " Fynn, j'parie que Mister God m'laissera entrer au ciel à cause de ça. " Fynn évoque toute cette histoire en disant de lui-même : "Je m'appelle Fynn. Enfin ce n'est pas mon vrai nom, mais quelle importance ? Tous mes amis m'appellent Fynn, ça m'est resté... Je mesure un mètre quatre-vingt-cinq, je pèse cent deux kilos, j'adore la gymnastique, ma mère est Irlandaise et mon père Gallois... Mon passe-temps favori ? Me balader dans le quartier des docks, la nuit, par temps de brouillard. " Cette étrange histoire d'Anna, racontée par un étrange témoin, dont le préfacier nous certifie l'existence, apparaît comme un conte, Alice au pays des docks ou Anna Crusoë dans l'île de l'absolu. Mais non, c'est une histoire vraie, et c'est bien pourquoi elle semble incroyable.

02/2003