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Antonia. Journal 1965-1966

Extraits

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Sciences historiques

L'arbre de la vie. Le passé recomposé du colonel Rakotonirainy Alphonse

En 1960, Madagascar venait d'avoir son indépendance et devait se doter d'une nouvelle armée. Le lieutenant Alphonse Rakotonirainy, saint-cyrien de la promotion du maréchal Bugeaud, fut invité à rentrer à Madagascar pour rejoindre cette nouvelle armée, alors qu'il était au front à la frontière algéro-tunisienne avec l'armée française. Avec d'autres saint-cyriens, ils définiront les bases et les objectifs de cette armée malgache. Quinze ans plus tard, le 30 juillet 1976, sur les ondes de la radiotélévision malgache, par la voix de Didier Ratsiraka, président de la République démocratique de Madagascar, les Malgaches apprenaient stupéfaits le "crash" d'un hélicoptère Alouette III dans lequel périrent ses sept passagers : le colonel Joël Rakotomalala, Premier ministre, Pierre Rajaonah, ministre du Développement rural et de la Réforme agraire, le lieutenant-colonel Alphonse Rakotonirainy, chef de l'Etat-Major général de la Défense nationale et des Forces armées populaires, le commandant Martin Rampanana, directeur de cabinet militaire du Premier ministre, le sous-lieutenant Todisoa Angelson-Marie, pilote de l'hélicoptère, l'adjudant-chef Fernand Ndriamananto, mécanicien de l'hélicoptère, et monsieur Victor Raymond Randriantsoa, caméraman de la Télévision malagasy. Les "accidents ", décès et disparitions suspects de personnalités sont nombreux durant cette période. Trop nombreux tout d'un coup pour qu'on ne pense plus à des hasards, les rumeurs circulant alors sans jamais être démenties ou dénoncées. Les causes de cet "accident" n'ont jamais été élucidées : aucun rapport publié. Et c'est d'ailleurs ce qui est le plus troublant, ce silence...

09/2019

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Ouvrages généraux

Français mais pas Gaulois. Des étrangers qui ont fait la France

"Je suis né le 4 avril 1945 à Montauban de parents allemands, lesquels ont attendu plus de six mois pour déclarer ma venue au monde - trop tard ! Cela a fait de moi un apatride, qui a grandi dans le 15e arrondissement de Paris avec les derniers hussards noirs de la République, a été un supporter inconditionnel de l'équipe de France de Raymond Kopa en 1958, avant d'arriver à Francfort et de prendre la nationalité allemande... pour éviter le service militaire. Revenu en France pour mes études, j'en suis expulsé en mai 1968 - une interdiction de séjour levée dix ans plus tard. Depuis, ma vie est une sorte de pont entre l'Allemagne et l'Hexagone, et, en 2015, j'ai obtenu le droit de devenir aussi français. Pouvoir désormais jouer avec les deux maillots correspond au fond assez bien à mon état d'esprit : la France doit beaucoup à ses étrangers, sans qui son histoire aurait été tout autre. Ainsi, c'est également la Grande Histoire qui se dessine à travers eux : car tous sont arrivés au gré des mouvements politiques, économiques, scientifiques, culturels... et même sportifs." C'est ce cheminement que retrace ce livre à quatre mains, faisant halte ici auprès d'un Emile Zola s'éteignant à l'aube de la Belle Epoque, là au couronnement à Cannes des Indigènes de Rachid Bouchareb ; et, toujours, au côté de ces hommes et femmes qui, venus d'ailleurs, ont depuis cent cinquante ans mis la main à l'ouvrage, glorieux et laborieux, d'un pays qui s'écrit.

01/2023

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Critique littéraire

Tristan Tzara. L'homme qui inventa la révolution Dada

De Tristan Tzara, on ne sait souvent qu'une chose c'est l'homme de la révolution Dada. Celui qui lança dans l'Europe entière cet impératif d'une remise en cause radicale : " balayer, nettoyer ! ". Mais entre Samuel Rosenstock, né le 16 avril 1896 dans la province de Bacau en Roumanie, et le révolutionnaire portant monocle et attablé au Flore, qui s'éteindra en 1963 dans un appartement parisien bourré de livres et de masques africains, quelle transformation ! Cette première biographie de Tzara, riche de nombreux entretiens inédits avec les survivants du surréalisme, nous apprend la fabrication d'un mythe. Comment devient-on Tzara ? Comment, au cabaret Voltaire dans le Zurich de 1916, ce " barbare auto-stylé " chevauche la vie tel " le chef d'une armée invisible ". Comment cet inconnu est appelé à Paris par Max Jacob et Apollinaire. Comment il prône la révolution tout en habitant un hôtel particulier construit par Alfred Loos à Montmartre. Comment, devenu compagnon de route du Parti communiste, il reste fidèle à ses amitiés surréalistes. Comment, alors qu'il écrit dans la solitude, il se perd dans le tourbillon de l'entre-deux-guerres, du Bœuf sur le toit aux bals costumés où l'accompagnent Crevel et Cocteau... On croise ici toutes les figures de l'époque, que ce soit en politique - Lénine, Thorez -, ou en littérature - Breton, Crevel, Dali, Georges Bataille, Roger Caillois, tant d'autres. C'est un kaléidoscope de noms, d'images, d'éclats publics et de coups de pistolet.

10/2002

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Religion

Bruno de Solages. Biographie d'un intellectuel catholique engagé (1895-1983)

Hormis un recueil de témoignages et des actes de colloque, Bruno de Solages n'a fait l'objet d'aucune étude approfondie, moins encore d'une biographie, malgré l'importance de son parcours d'intellectuel catholique engagé, dans des moments de crises cruciales, tant dans l'histoire de l'Eglise que de l'Europe en guerre. Marqué par les personnalités du Cardinal Mercier et du Père Lagrange, il démissionne de son poste de rédacteur en chef à la Revue apologétique quand un article contre l'Action française est refusé. Thomiste, il s'intéresse à la patristique, mais encourage aussi les groupes d'Action catholique, souhaite rapprocher science et foi, s'engage en philosophe chrétien pour défendre Blondel. Repéré aux Semaines sociales par Mgr Saliège, il devient recteur de l'Institut catholique de Toulouse en 1932, charge qu'il garde jusqu'en 1964, y enseignant aussi la théologie. Appliquant la constitution Deus Scientiarum Dominus, il agrandit l'Institut catholique, ouvre un séminaire et lance des cours de théologie pour les laïcs ; dès les années 1930, il en fait un lieu de refuge pour les persécutés et les opposants aux régimes totalitaires. Membre actif de la Résistance spirituelle et intellectuelle contre le nazisme et Vichy, il est déporté en 1944. A partir de 1945, il devient le défenseur de la théologie française en aidant Teilhard de Chardin, dont il diffuse la pensée, et Henri de Lubac. Très actif sur tous les fronts, il publiera tardivement les oeuvres pensées dans sa jeunesse.

11/2014

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Art abstrait

Poèmes et dessins. Edition français-anglais-allemand

Cette première traduction dans une langue tierce de Poèmes et Dessins comporte deux parties : le fac-similé intégral de la seconde et ultime édition réalisée par Josef Albers en 1961, dans lequel la traduction française s'agence selon une transposition graphique en correspondance avec les dessins ; puis un appendice rassemble un choix de poèmes épars, suivi d'un appareil critique éclairant le contexte de ce projet littéraire et artistique unique dans l'oeuvre d'Albers. Figure incontournable de la peinture abstraite, membre du Bauhaus exilé aux Etats-Unis, enseignant au Black Mountain College puis à Yale, Josef Albers (1888-1976) fut un praticien, professeur et théoricien majeur de l'interaction des couleurs et des formes, inspirateur des avant-gardes américaines et de l'art optique. Il autorisait pour la première fois avec Poèmes et Dessins la publication d'un recueil de ses poèmes, et avait choisi pour les accompagner des dessins issus de la série Constellations structurales, qui n'avaient encore jamais été présentés comme un ensemble. On retrouve dans les vers d'Albers la même économie de moyens, la même simplicité d'énonciation et l'expressivité profonde qui sont à l'oeuvre dans ses tableaux. Au fil des poèmes, Albers crée des combinaisons de formes parallèles et complémentaires d'une clarté et d'une précision trompeuses, qui finissent par dévoiler leurs multiples significations, chaque mot ayant la faculté de faire surgir son contraire, comme ses dessins ont la faculté magique de renverser indéfiniment leur profondeur en de multiples directions.

02/2021

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Global Manga/type mixte

Une chouette vie

UNE CHOUETTE VIE est un recueil d'histoires courtes, de situations de vies absurdes à l'ambiance surréaliste. Dans ces récits au ton comique et à l'humour noir, on croise des robots venus de Vénus pour coloniser la Terre, un lapin vendeur de porte à porte, un homme veuf et ses cinquante fils, un écureuil insoumis et un tas d'autres personnages fantaisistes qui semblent tout droit sortis d'un rêve. Un rêve dont on se réveille bien vite... Car si le style de dessin de Moto Hideyasu reprend les codes du style "kawaï", le titre vous l'aurez deviné, est ironique. Ces récits à l'apparence bon enfant cachent souvent un propos plus sombre et l'existence de ces personnages mignons est loin d'être idyllique. Né en 1969 à Kyoto au Japon, Moto Hideyasu publie en 1995 ses premières bandes dessinées dans la revue culte d'avant-garde Garo. Son style reconnaissable parmi mille avec ces personnages joufflus aux grands yeux noirs profonds dans des paysages bucoliques est assez éloigné du style de ses prédécesseurs Yoshiharu Tsuge ou Yoshihiro Tatsumi. Bien connu du milieu underground du manga et de la musique, il appartient au mouvement graphique "Heta-uma" (mal fait, bien fait). En parallèle de la BD, il réalise des peintures pour des pochettes de disques ou des toiles dans lesquelles sont souvent représentés son chien shih tzu, les Beatles et Georges Harrison (dont il est le plus grand fan). Avec UNE CHOUETTE VIE chez Misma, c'est la première fois que Moto Hideyasu est publié en France.

08/2023

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Critique littéraire

Madame Céline

" Tu es un petit ange de génie et de fidélité . " Ainsi Céline parlait-il de sa femme, Lucette Almanzor, connue sous le nom de Madame Céline. De leur rencontre en 1936 dans un studio de danse jusqu'à la mort de l'auteur de Voyage au bout de la nuit en 1961, la danseuse et l'écrivain ne se sont jamais quittés. Toute en grâce et en légèreté, elle a vingt ans de moins que lui. Célèbre, il l'aide pour sa carrière. Elle est dépensière, il est radin, elle est charmante, il est bourru, elle est élégante, il est mal habillé. En 1943, ils se marient, pour le meilleur parfois, comme pour le pire souvent. L'Occupation à Montmartre, la fuite à Sigmaringen, l'exil au Danemark, elle a tout supporté par amour et fidélité. Quand le couple rentre en France après six années d'exil, avec le chat Bébert, il s'installe dans un pavillon à Meudon où il ouvre un cabinet médical, tandis qu'elle donne des cours de danse. Grâce à des archives inédites et des témoignages surprenants, David Alliot, spécialiste de Céline, perce le mystère de cette étrange alchimie qui unit ce couple pas tout à fait comme les autres. Gardienne de sa mémoire, elle veillera à la postérité de l'oeuvre de son mari. Jusqu'à son dernier souffle, Madame Céline recevra chez elle le tout Paris des lettres, admiratif et nostalgique, qui l'écoute raconter ses incroyables souvenirs. Pour la première fois, l'extraordinaire destinée de cette femme aussi discrète que mystérieuse nous est dévoilée.

01/2018

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Autres philosophes

Le langage

Traduit pour la première fois en français et accompagné d'une introduction de Jacques Le Rider, Le Langage permettra au public français de découvrir un texte important et représentatif de la pensée et de la personnalité de Mauthner dont, jusqu'à présent, aucune oeuvre théorique n'avait été traduite en français. Cet ouvrage permet de comprendre au plus près le scepticisme radical de Mauthner qui s'affirme des Contributions à une critique du langage au Dictionnaire de la philosophie. C'est au printemps 1906 que Martin Buber a proposé à Mauthner de rédiger un volume sur Le langage pour sa collection La société (Die Gesellschaft), afin de récapituler les thèses de ses Contributions à une critique du langage et de dégager de nouvelles perspectives sociolinguistiques. Mauthner insiste sur le caractère contraignant de la langue qu'il considère comme un facteur décisif du conditionnement social et culturel des individus. Il s'agit du condensé le plus clair et concis que Mauthner ait donné de ses thèses qui ont marqué de nombreux intellectuels au XXe siècle parmi lesquels Landauer, Hofmansthal, Wittgenstein, Hugo Ball, Döblin et les avant-gardes des années 1968, mais aussi Borges, Joyce, Beckett et George Steiner. Jacques Le Rider a publié une biographie intellectuelle de Fritz Mauthner aux éditions Bartillat. Fritz Mauthner (1849-1923), penseur et essayiste allemand, est l'auteur de nombreux ouvrages de philosophies du langage dont les célèbres Contributions à une critique du langage. Sa pensée exprime le scepticisme linguistique le plus radical jamais formulé à l'époque contemporaine.

09/2021

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Poches Littérature internation

Entretiens avec le bourreau

Le bourreau, c'est le général SS Jürgen Stroop... Condamné à mort en 1947 par le tribunal américain de Dachau pour l'assassinat de pilotes prisonniers de guerre, il fut remis deux mois plus tard aux autorités polonaises pour répondre de la liquidation du ghetto de Varsovie en avril-mai 1943. Quant à Kazimierz Moczarski, résistant de l'Armée de l'Intérieur (A.K.), résistance libérale rattachée au gouvernement démocratique réfugié à Londres, il a été arrêté en 1945 par les services de sécurité communistes, condamné à mort après un procès truqué et enfermé pendant une partie de sa détention dans la même cellule que Stroop. Perversion ? Torture d'un raffinement suprême ? Toujours est-il que de cette cohabitation contre nature de la victime et du bourreau, Kazimierz Moczarski a tiré un document stupéfiant, tragique mais parfois aussi cocasse, et qui n'a pas intéressé que les historiens. Faisant taire sa haine et les souvenirs des combats de la veille, oubliant sa propre condamnation à mort et les tortures auxquelles il était soumis, Kazimierz Moczarski a tenté pendant 225 jours de comprendre les mécanismes qui ont pu conduire un Allemand très ordinaire à prendre part au génocide après s'être hissé jusqu'aux sommets de l'équipe dirigeante du IIIe Reich. Sans autre secours, dans cette extraordinaire enquête, que celui d'une patience à toute épreuve et d'une mémoire prodigieuse forgée par les années de clandestinité. Jürgen Stroop a été pendu à Varsovie le 6 mars 1956.

10/2011

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Bouddhisme tibétain

Milarépa, le yogi-poète tibétain

La biographie de Milarépa, yogi-poète tibétain du XIe siècle. On pensait tout savoir de la vie, de la personnalité et des écrits de l'intrépide Alexandra-David Neel (1868-1969), exploratrice et " reporter orientaliste ", mais aussi dans ses jeunes années journaliste, cantatrice, militante anarchiste et féministe. On connait moins bien par contre le " tempérament d'anachorète ultra-radical " qu'elle disait être le sien, et qui la rattachait spirituellement au yogi-poète Milarépa (XIes.) ainsi qu'à la vie érémitique dont il est au Tibet la figure emblématique ; une vie que la voyageuse, moins tournée vers l'ascèse rigoureuse que vers l'étude, a elle-même menée dans les monastères et ermitages himalayens chaque fois, et aussi longtemps, que les circonstances le lui permettaient. Résidant en 1912 au Sikkim ou elle rencontre ermites et érudits, elle écrit une Vie de Milarepa restée jusqu'à ce jour inédite, et qui s'inspire de l'hagiographie tibétaine traduite en anglais par Lama Kazi Dawasamdup. Abandonné on ne sait trop pourquoi, ce projet éditorial qui lui tenait à coeur et l'occupa jusqu'en 1916, était censé apporter aux Européens un peu des paysages grandioses qu'elle contemplait, mais aussi des moeurs et croyances tibétaines qu'elle découvrait alors avec un mélange d'intérêt ethnographique et de rejet. Vagabondant comme elle, adepte d'une " mystique " libérée de tout formalisme religieux, Milarépa restera la figure tutélaire confortant la vision qu'elle se faisait du renoncement, et de la libération intérieure qu'on en peut attendre.

03/2023

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Guerre d'Algérie

Fils de barbouze. Les archives secrètes de la lutte contre l'OAS

Voici enfin révélés les moyens officieux mis en oeuvre par le pouvoir gaulliste pour lutter contre l'OAS. A partir du putsch de 1961, les " barbouzes " entrent en piste en Algérie. Beaucoup sont issus de la résistance, toutes tendances confondues. Ils intègrent 3 organisations clandestines : La mission C (comme Choc), l'organisation clandestine du contingent et le Mouvement pour la Communauté, vitrine politique qui défend l'amitié franco-arabe. Ce livre éclaire l'organisation de l'intérieur. C'est aussi l'histoire d'un homme-clé, Marcel Hongrois, instituteur, ancien résistant, et en même temps celle d'une quête, puisque la vie secrète du père a été reconstituée par le fils, Christian Hongrois, ethnologue. Enfant de l'assistance publique, Marcel a habité le coeur des services secrets depuis 1945, suivi par des syndicalistes, des socialistes, des communistes, des gaullistes, des catholiques, des protestants, des musulmans et des francs-maçons. L'histoire violente des dernier mois de la guerre d'Algérie est rapportée dans ces pages à partir de nombreuses sources inédites : manuscrits personnels mais aussi archives nationales, civiles et militaires. Né en 1958, Christian Hongrois a grandi à Alger dans une famille sous protection policière, au milieu des mitraillages et plastiquages. Ethnologue, enseignant, il mène depuis plusieurs décennies une enquête sur son père, resté énigmatique jusqu'à la mort. Cette enquête historique élargie à l'ensemble de la lutte anti-OAS est aussi une thérapie, qui vise à surmonter un passé encore douloureux, qui ne passe toujours pas.

10/2021

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Verre, dinanderie, céramique

René Buthaud

Figure marquante des arts décoratifs de l'entre-deux-guerres, René Buthaud (1886-1986) s'intéresse à la céramique dès la fin de ses études à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris et à l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, avant d'être mobilisé. Figuratifs, géométriques, ou abstraits, ses vases rencontrent un grand succès dès le Salon d'automne et le Salon des artistes décorateurs de 1920 où il expose aux côtés de ses amis Jean Dunand et Alfred Janniot. Diffusé par la galerie Rouard à partir de 1928, il participe à la plupart des salons comme aux grands événements de son temps : Exposition internationale des arts décoratifs de 1925, Exposition coloniale internationale de 1931 et Exposition des arts et techniques de 1937. Directeur technique de la faïencerie d'art de Sainte-Radegonde pour Primavera de 1923 à 1926, il est notamment connu et apprécié du public pour sa grande maîtrise du craquelé qu'il fait découvrir en France. Il est en outre l'auteur d'une trentaine de remarquables fixés-sous-verre qui témoignent de sa dextérité avec d'autres matériaux. Lauréat du prix Florence Blumenthal en 1920, il connaît également un vrai succès outre-atlantique, notamment grâce à ses vases signés Doris. Son oeuvre - plus de mille pièces - figure aujourd'hui dans de nombreuses collections privées ou publiques, parmi lesquelles le madd-bordeaux, sa ville d'adoption, le musée d'Art moderne de Paris, le Victoria and Albert Museum à Londres ou le Metropolitan Museum of Art à New York.

09/2023

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Histoire de France

Franchise militaire. De la bataille des frontières aux combats de Champagne, 1914-1915

Les lettres que le capitaine (puis chef de bataillon) Benjamin Simonet a adressées à sa femme entre le 6 août 1914 et le 26 mars 1915 ont été écrites au jour le jour, presque toutes au crayon, souvent dans les tranchées, sous la pluie ou sous les obus. Elles ne savent jamais rien du lendemain. Elles nous font revivre un an de guerre sur le front, aussi loin des historiens postérieurs que de la presse de l'époque. Elles nous donnent aussi la mesure d'un homme et nous montrent les ressources d'une singulière droiture en proie à des exigences contradictoires. Benjamin Simonet est né le 30 octobre 1872 à Nancy, treizième enfant d'une famille de commerçants. Après de bonnes études dans les établissements catholiques de sa ville natale, il s'engagea au 101 ? Régiment d'infanterie, où il devint rapidement sous-officier. Admis à l'Ecole militaire d'infanterie de Saint-Maixent, il en sortit, le 1 ?? avril 1897, sous-lieutenant au 4 ? Bataillon de chasseurs à pied. Son passage dans l'Infanterie de marine en décembre 1900 l'amena à effectuer deux séjours outre-mer, en Cochinchine d'abord, puis à Madagascar, avant de réintégrer l'Infanterie métropolitaine, en 1909. Au moment de la déclaration de guerre, en 1914, le capitaine Simonet servait au 142 ? R. I. à Lodève (Hérault), où il exerçait les fonctions de capitaine adjoint au colonel chef de corps. Il avait donc près de quarante-deux ans. Il était père de quatre enfants : René (1905), Yvonne (1906), Jean (1909), Madeleine (1913).

02/1986

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Critique littéraire

Lettres à sa mère. Tome 1, 1898-1918

De Jean Cocteau à sa mère, il nous reste quelque neuf cents lettres écrites entre 1898 et 1938, dont voici la première partie. Celles du début sont parfois tracées sur un papier de deuil qui rappelle le suicide du père (1898). Par la suite, cartes postales, papiers à en-tête, supports divers et inattendus y mettent beaucoup de fantaisie. Elles sont envoyées des Côtes-du-Nord (1906, 1907), de chez les Daudet à Chargé (1911), d’Algérie où Jean Cocteau voyage avec Lucien Daudet, de chez J -E Blanche à Offranville, de chez les Rostand à Cambo-les-Bains (1912, 1913), du service de la Croix-Rouge ou du Secours aux blessés (1915, 1916), de Rome où il séjourne avec Picasso, Diaghilev et Massine, puis du bassin d’Arcachon et de Grasse (1917, 1918). On n’y trouve pas seulement les preuves très ferventes de l’amour et de la fidélité, ou les premières évocations magiques - de la Bretagne, de Blida, de la nuit de Noël sur le front -, ou l’air d’une époque dont on aura plus tard l’évocation dans Portraits-souvenir. Ces lettres sont aussi des «notes pour un travail que je compte faire». A cette mère adorante, parfois plaintive, toujours fière de lui, Jean Cocteau confie ses projets, laisse entrevoir la genèse de ses ouvres : Le Cap de Bonne Espérance, Discours du grand sommeil, Vocabulaire, Le Potomak, et la métamorphose d’un David en Parade. Il l’entretient aussi des grandes amitiés naissantes : avec Picasso, avec Stravinski, avec Satie...

04/1989

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Littérature française

La conologie

Un ouvrage fou, savant et plein de poésie ! Mais qu'est-ce donc que la conologie ? "Reine des sciences de l'esprit" , la conologie, ou science du con, est restée secrète jusqu'à ce jour. Dans cet ouvrage, un éminent conologue nous y initie en quelques leçons. A quoi cette science sert-elle ? Laissons répondre le personnage principal de ce livre, oncle Gustave, qui, l'âge avançant, a décidé de transmettre sa science à son neveu : "Tu verras le monde tel qu'il est. Sans doute te sentiras-tu seul. Mais cette solitude te sera un réconfort et un bienfait, car tu auras un compagnon qui ne te quittera jamais plus : le rire". Et l'on rit en effet beaucoup à la lecture de La Conologie. On rêve aussi, tant sa poésie surréaliste apporte un regard décalé sur la réalité. Mais on en sort surtout avec le recul et la clairvoyance nécessaires pour se confronter à l'Autre, car nul endroit en ce monde ni aucune catégorie sociale ou professionnelle se sont exempts de cons. Et car, toujours d'après l'oncle Gustave, "tout homme porte un con en lui, et celui-là est le moins con qui connaît le mieux son propre con". La Conologie a été écrite vers 1958 par Frédéric Hoffet (1906-1969), génial essayiste, romancier, pasteur et avocat, auteur notamment de l'indémodable Psychanalyse de l'Alsace. Ses enfants et petits-enfants ont sorti le tapuscrit de leurs archives familiales pour que le plus grand nombre puisse enfin bénéficier de cette précieuse science.

09/2023

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Littérature française

Œuvres complètes (Tome 7-Moravagine - La fin du monde filmée par l'Ange N.-D - L'Eubage). 7 Moravagine - La fin du monde filmée par l'Ange N.-D - L'Eubage

"Un monstre, je te dis... " , lance Blaise Cendrars lorsqu'il annonce à son ami Jean Cocteau, le 1er septembre 1917, qu'il vient de terminer La Fin du monde. Neuf ans plus tard, le roman paraîtra sous le nom de son inquiétant héros, Moravagine. Enfermé dès sa naissance et réputé incurable, celui-ci s'évade de l'asile psychiatrique grâce à un jeune médecin qui joue l'apprenti sorcier pour le voir à l'oeuvre. Pendant plus de dix ans, ils vont parcourir ensemble le monde entier en se faisant terroristes, chercheurs d'or ou aviateurs tandis que le "grand fauve humain" parsème sa route de cadavres de femmes. Dans cette figure du mal, Cendrars a voulu peindre son double démoniaque. Pour échapper à sa fascination, il a exploré les limites de la folie et du génie créateur. La collection "Tout autour d'aujourd'hui" présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars (1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume. Pendant la Grande Guerre, après son amputation, Cendrars entreprend La Fin du monde, un "roman martien" resté inachevé, dont sont issus le scénario de La Fin du monde filmée par l'Ange N. -D. (1919) et son livre le plus violent, Moravagine (1926). Réunis ici pour la première fois, ils sont accompagnés de L'Eubage, récit secret de renaissance, qui leur est contemporain.

10/2023

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Essais

L'écran de nos pensées. Stanley Cavell, la philosophie et le cinéma

De L'Extravagant Mr Deeds (Capra), The Philadelphia Story (Cukor), La Balade sauvage (Malick) jusqu'à Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) (Desplechin) et La Fille inconnue (Jean-Pierre et Luc Dardenne), un fil court, celui des lectures philosophiques de films de Stanley Cavell et des films qu'elles ont inspiré. Peu d'oeuvres philosophiques ont autant marqué la création cinématographique et aussi profondément marqué le champ des études cinématographiques que celle du philosophe de Harvard (né en 1926 et disparu en 2018). De son chef d'oeuvre de 1971, La Projection du monde, à ses derniers écrits sur le mélodrame, l'autobiographie et la critique (La Protestation des larmes, Le cinéma nous rend-il meilleurs ? ) en passant par son grand livre sur la comédie hollywoodienne (A la recherche du bonheur), cet ouvrage éclaire l'ensemble de sa pensée. Il donne aussi la parole à trois cinéastes qui l'ont connu et qui ont été inspirés par ses écrits : Luc Dardenne, Arnaud Desplechin, Claire Simon. Et se penche sur le lien que Cavell a entretenu avec Terrence Malick à Harvard dans les années 1960, lorsqu'il enseigna le premier séminaire de cinéma au sein d'un département de philosophie (vingt ans avant Deleuze), jetant les bases d'une pensée du cinéma qui prend son départ dans notre expérience aussi bien collective qu'intime des films. Cette expérience qui nous unit ou nous rapproche des autres. Et qui nous permet aussi, plongeant en nous-mêmes, de nous éduquer.

11/2021

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Littérature française

Prise de sang

La guerre finie, la paix revenue, Emmanuel Berl (1892-1976) veut comprendre ce qui est arrivé. En 1945, le "Voltaire du XXe siècle" se demande : comment un Juif va-t-il pouvoir vivre en France ? Dans Prise de sang (1946), Berl revient sur sa plus grande blessure : son pays lui a dit en 1940 qu'il n'était plus un Français comme les autres. Pour lui, il n'y a rien de plus grave qu'un pays qui reprend à quelqu'un ce qu'il lui avait donné à sa naissance. Depuis son enfance, Berl s'était toujours considéré Français avant d'être Juif. Ce sont les autres qui lui ont dit qu'il était Juif. La France de Pétain l'a exclu jusqu'à souhaiter sa mort alors qu'il avait réécrit le discours de l'Armistice de 1940, à la demande de ministres socialistes, pour qu'il soit écrit en "bon français" . Peut-il oublier la haine comme les Juifs livrés aux nazis par les Vichystes ? Dans son livre examen de conscience, Emmanuel Berl revient sur la trahison de la France envers lui et ses coreligionnaires. S'il revient sur le passé, sans le ressasser, c'est pour mieux se projeter dans l'avenir immédiat. A cinquante-quatre ans, il sait que sa vie est loin d'être finie dans une France qu'il aime tant, malgré tout. Pour la réédition de Prise de sang, nous y associons le très bel hommage à Emmanuel Berl de Bernard de Fallois, son ami et dernier éditeur.

09/2020

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Sociologie

Le Choix du conjoint. Une enquête psycho-sociologique en France

Issu d'une enquête réalisée en 1959 par l'Institut national d'études démographiques, Le Choix du conjoint d'Alain Girard (1914-1996) est aujourd'hui un des grands classiques de la sociologie française. L'ouvrage est célèbre parce qu'il a émoussé les flèches de Cupidon : en popularisant le concept d'homogamie, il a montré que la rencontre amoureuse obéissait à de nombreux déterminismes et que les individus avaient tendance à épouser leur semblable. Le Choix du conjoint est aussi l'occasion de revisiter une époque bien différente de la nôtre, caractérisée par un exode rural important, des rôles sociaux très clivés entre les hommes et les femmes dans les sphères du travail et de la vie privée. La spécificité de la période étudiée par Girard (des unions formées entre 1914 et 1959) correspond à un « âge d'or » de l'institution matrimoniale entre les deux guerres mondiales et qui se poursuivra jusqu'aux années 1960. L'ouvrage offre ainsi une image du couple à la veille de cinquante années de transformations importantes telles que l'affaiblissement du mariage, l'essor de l'union libre et des séparations, et plus récemment l'apparition du pacs et l'émergence de nouveaux modes de rencontre. Sa lecture est aujourd'hui incontournable pour mieux comprendre les mutations qu'ont connues la famille et la vie privée. Il est présenté par Wilfried Rault et Arnaud Régnier-Loilier, chercheurs à l'INED, qui, à la suite d'Alain Girard, préparent une nouvelle enquête nationale sur la formation des couples et les séparations.

09/2012

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Musique, danse

La rivière et son secret. Des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach : le destin d'une femme d'exception

Pékin, 1969. Zhu Xiao-Mei est un « être de mauvaise origine », c’est-à-dire qu’elle est issue d’une famille de bourgeois cultivés. Une tare d’autant plus lourde à porter pour la jeune Xiao-Mei qu’elle a un don précoce pour le piano et une passion pour la musique décadente – Shumann, Mozart, Bach. Logique, par conséquent, qu’elle soit envoyée en camp de rééducation par les autorités de la Chine communiste. Frontière de la Mongolie, 1974. Zhu Xiao-Mei n’a plus rien d’une bourgeoise cultivée, plus rien d’une pianiste, plus rien d’une artiste. Elle est devenue une machine à obéir et à dénoncer. Son unique livre est le Petit Livre rouge, son unique rêve de manger à sa faim. Mais un jour, Xiao-Mei trouve dans le camp un vieil accordéon. Elle caresse les touches, se risque à jouer un accord, quelques notes de musique s’élèvent… Par enchantement l’espoir renaît : Xiao-Mei se jure qu’elle rejouera du piano. Paris, 1985. Il a fallu à la jeune femme dix ans d’obstination pour pouvoir pratiquer ce qui est depuis toujours son vrai métier, pianiste. Partie de Chine dès les premiers signes d’ouverture, en 1979, elle reprend ses études musicales aux États-Unis tout en travaillant pour survivre comme baby-sitter, femme de ménage, serveuse, cuisinière… Puis elle s’exile encore, cette fois vers Paris. Et là, le miracle survient. Pour la première fois, on l’écoute, on lui donne sa chance… Sa carrière est lancée, elle ne s’arrêtera plus.

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Histoire de France

Aimé Césaire, Frantz Fanon. Portraits de décolonisés

Ils sont tous deux Martiniquais. Ils ont tous deux lutté contre le colonialisme et l'héritage de la traite et de l'esclavage. L'un est célébré par la République française, l'autre presque ignoré. L'analyse croisée de leur biographie et de leurs écrits met en relief, pour la première fois, toutes les facettes de ces hérauts de l'anticolonialisme comme autant de témoins de la complexité du processus d'émancipation que fut la décolonisation avec ses jalons historiques, ses luttes politiques et ses manifestes littéraires. Aimé Césaire (1913-2008), le poète de la négritude, député-maire de Fort-de-France, s'élève avec vigueur et lyrisme contre le passé de la colonisation. Il milite en faveur d'une autonomie négociée au sein de la République métropolitaine. Ses prises de position, tant littéraires, mémorielles que politiques, marquent fortement la communauté antillaise et plus généralement la diaspora africaine. Frantz Fanon (1925-1961), le médecin et psychiatre, se confronte aux faux-semblants identitaires des colonisés dans les départements d'Outre-mer et d'Afrique du Nord : ses consultations psychiatriques lui révèlent les stigmates infligés par leur statut aux Antillais et aux immigrés maghrébins et sahéliens. Il dénonce les pratiques asservissantes qu'impose l'assimilation et devient ainsi le chantre des générations contestataires. Figures majeures de la vie intellectuelle française du XXe siècle, Césaire et Fanon ont atteint une dimension universelle qui aujourd'hui particulièrement nous donne la mesure et l'intelligence des attentes et des enjeux de l'ère post-coloniale.

01/2010

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Histoire de France

Robert Lacoste (1898-1989). De la Dordogne à l'Algérie, un socialiste devant l'histoire

Pour la génération de la guerre d'Algérie, le nom de Robert Lacoste, ministre résidant en Algérie, associé à celui du président du Conseil Guy Mollet, évoque les pages douloureuses de cette guerre sans nom, le rappel du contingent, la torture... Cependant, Robert Lacoste a aussi été pendant plus de 30 ans président du conseil général de la Dordogne, maire de la commune d'Azérat, plusieurs fois député puis sénateur de ce département de 1945 à 1983. Issu d'un milieu populaire, employé à la Caisse des dépôts, c'est comme syndicaliste qu'il se fait connaître. Entre 1940 et 1944, son rôle de premier plan dans la Résistance syndicale, ses responsabilités au Conseil général d'études, sa proximité avec Jean Moulin, le propulsent sur le devant de la scène. Le général de Gaulle en fait son ministre de la Production industrielle dans son premier gouvernement en septembre 1944. Lacoste entre alors en politique, au Parti socialiste, occupant de nombreuses responsabilités ministérielles. Il devient en 1956, après les événements de la journée du 6 février, le " ministre de l'Algérie ". Sa vie bascule-t-elle alors ? La mission qu'il accepte à Alger marque-t-elle une rupture, ou est-elle dans le droit fil de ses engagements passés ? Du syndicaliste réformiste au représentant des socialistes favorables à l'Algérie française, en passant par le résistant de la première heure... cette biographie nous fait découvrir un homme complexe, aux prises avec les grandes questions du temps, la guerre, la paix, l'Europe, l'émancipation des peuples colonisés.

07/2010

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Beaux arts

Claude Monet. Son musée

Ce catalogue et l’exposition qu’il accompagne sont consacrés à Monet et sa collection intime. Réunies aujourd’hui au musée Marmottan, en vertu d’un legs de Michel Monet, petit-fils de l’artiste, en 1964, la collection intime de Monet n’avait pas quitté Giverny depuis la mort de l’artiste. Réalisées entre 1862 et 1925, les œuvres qui la composent, racontent une histoire personnelle et brosse un portrait inédit de l'artiste. Dessins de jeunesse, souvenirs de voyages, tableaux de son jardin, portraits d'enfants ou œuvres d'amis, chaque image est une pièce du puzzle. Réunies, elles nous plongent dans l'intimité de Claude Monet tout en racontant un chapitre essentiel de l’histoire de l’art du XIXe siècle.   En effet, ce qui apparaît ici, c’est le fonds de tableaux que Monet avait toujours tenu à conserver auprès de lui, essayant de préserver une partie de la production de chaque grande période de sa création jusqu’à la prolifération des nymphéas qui s’impose à partir de 1899. À quoi s’ajoute l’intérêt irremplaçable que constituent pour notre connaissance de la gestation de l’œuvre ses carnets de dessins. L’attachement de l’artiste à chacune de ces œuvres a donc trait aussi bien à l’intimité de la vie privée qu’au développement de son art. C’est dire l’importance que ce fonds revêt pour notre connaissance de Monet et ceci, depuis les premiers dessins de sa jeunesse au Havre jusqu’aux derniers nymphéas.

10/2010

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Littérature française

Romans, nouvelles, théâtre complet

Une nuit de 1956, Agota Kristof, alors âgée de 21 ans, s'enfuit de Hongrie, un nourrisson dans les bras, comme deux cent mille de ses compatriotes. Elle écrit déjà - des poèmes - mais c'est sans importance. Trop sentimental, trop fleuri. Le convoi la dépose à Neuchâtel, où des agents recruteurs font le tri de la main-d'oeuvre pour les usines d'horlogerie. Sa vie va ressembler désormais à celle de Sandor Lester, le personnage du rpman Hier : monter dans le bus, pointer à la fabrique. Pour apprendre le français, elle s'impose de petits exercices d'imagination. "Le défi d'une analphabète", dit-elle. Et aussi : "C'est en devenant rien du tout qu'on peut devenir écrivain." Sur ce sol laissé nu par le déracinement, la guerre et la pauvreté, jaillira trente ans plus tard, en 1986, l'histoire de deux enfants monstrueux d'intelligence, des jumeaux, hébergés par une terrible grand-mère. Toute la tragédie du XXe siècle contractée dans la dimension d'une fable. Le Grand Cahier, miracle de noirceur et prodige d'énergie, installe immédiatement Agota Kristof sur le versant nord de la littérature, aux côtés de Thomas Bernhard et de Samuel Beckett. La "Trilogie de la ville de K." lui vaut une célébrité mondiale. Mais il y a encore plus sombre, peut-être : le théâtre d'Agota Kristof. Réunies pour la première fois dans leur totalité, ces courtes pièces inquiétantes ou cocasses, désormais jouées sur les scènes du monde entier, nous font entrevoir comment "l'analphabète" a pris possession de notre langue.

03/2011

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Religion

Aux côtés de Râmana Mahârshi. Souvenirs d’un disciple sâdhu

Alan Chadwick (Sâdhu Arunachâla) rencontra le regard de lumière et l'éloquent silence de Ramana Maharshi un beau jour de 1er novembre 1935, à Tiruvannamalai. A partir de ce jour, il consacra sa vie à la présence auprès du Sage. Il resta au Srî Râmanâsramam jusqu'en 1962 quand il quitta son corps, douze ans après le mahâsâmadhi de Râmana Mahârshi. Alan Chadwick vit au jour le jour près de Ramana, ce qui donne un texte d'une grande précision sur la vie quotidienne du Maharshi, sur la vie de l'ashram et sur son enseignement direct. Il nous révèle de nombreuses histoires et dénonce quelques fausses légendes. Il rétabli la vérité sur certaines rencontres avec des célébrités et décrit un homme ayant de l'humour. L'auteur reproduit de nombreux dialogues entre les disciples ou visiteurs et le Mahârshi. Bhagavân a certainement un message particulier pour l'Occident, ses arguments purement rationnels et ses enseignements dépourvus de tout exotisme et formalisme répondent à la pensée occidentale. Il ne prêche jamais ni n'impose une loi, mais invite toujours le chercheur à se tourner vers lui-même. Tout le secret réside dans le fait suivant : sommes-nous attachés ou non à nos actions ? Celui qui abandonnera tous ses attachements, réalisera le Soi le plus rapidement. Le faux sens du "je" doit disparaître, car c'est cette limitation qui créée la servitude. La libération est la délivrance de cet asservissement. A la fois instructif et rafraîchissant, ce livre vivant nous ramène à l'essentiel, ici et maintenant.

04/2019

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Critique littéraire

Michèle Métail. La poésie en trois dimensions

Se déployant dans le sillage des poésies concrètes, visuelles et sonores nées dans les années 1950-1960, la poésie de Michèle Métail frappe par sa singularité. Tout d'abord parce qu'elle s'enracine, dès 1975, à la fois dans la contrainte oulipienne et dans la poésie sonore ; ensuite parce qu'elle est intrinsèquement multilingue et multi-culturelle, rayonnant notamment en Allemagne et en Chine ; enfin parce qu'elle explore les contiguïtés sonores, visuelles et textuelles des arts poétiques et plastiques dans des oeuvres personnelles ou en collaboration avec le compositeur Louis Roquin. Cet ouvrage se propose d'éclairer ces quarante-cinq années d'activités poétiques protéiformes, d'en fournir les clés contextuelles et biographiques, de faire saillir les thèmes et les concepts qui nourrissent l'oeuvre, et d'analyser les poétiques propres aux trois modalités médiatiques fondamentales d'exploration du texte poétique chez Michèle Métail : le texte imprimé, le texte exposé et le texte proféré. Dans un double mouvement rétrospectif d'archivage et prospectif d'études poétiques, il fait appel à des chercheurs internationaux, mais aussi aux poètes et artistes témoins de son parcours créatif. S'il sonde les domaines littéraire, plastique, et performatif de l'oeuvre, il souhaite aussi éclairer les relations que Michèle Métail entretient avec l'Allemagne, la Chine et le Japon, sources d'une importante activité de création et de traduction. Enfin ce livre se veut un outil pour les futurs chercheurs en publiant, pour la première fois, une bibliographie exhaustive et un catalogue de ses oeuvres plastiques.

02/2019

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Littérature française

Les stigmates de Lisbé. Une fiction détective dont Pierre Jean Jouve est le héros

Chaque année qui passe le confirme un peu plus : Pierre Jean Jouve (1887-1976) est l'un des plus grands poètes et romanciers français du XXe siècle. Son oeuvre poétique, d'une haute exigence, se double d'un ensemble de romans qui, de Paulina 1880 au Monde désert, sont devenus des classiques. Mais qui était Jouve ? Premier écrivain en France à recourir à la psychanalyse, il a revendiqué haut et fort dans En miroir la nature autobiographique de son oeuvre. En fait, réalité et fiction s'entrelacent étroitement dans son mythe personnel. Le livre de Jean-Paul Louis-Lambert se présente comme une enquête quasi policière (une fiction détective, dit l'auteur) pour retrouver les éléments qui ont permis l'édification de ce mythe, avec son singulier cortège de figures féminines. Rencontrée en 1909 puis en 1933, Lisbé est une troublante créature érotique stigmatisée. Chantée en 1935 et 1936, Hélène de Sannis est la sublime initiatrice qui meurt pour accoucher de l'artiste. Sont-elles les héroïnes d'une histoire ? D'un mythe ? D'un roman ? Plongé dans ses fantasmes en fusion, Jouve a recréé ses amours avec la femme-mère Caroline, la femme-soeur Andrée, d'intrigantes amies, et avec Blanche Reverchon, la femme qui est tout à la fois la mère et la soeur, une amante adultère et une épouse dévouée, une mystique discrète et une psychanalyste qui a rencontré Freud. C'est cette mystérieuse galaxie qu'explore cet essai-enquête documentaire qui constitue aussi une lumineuse introduction à la lecture de Jouve.

06/2017

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Histoire de France

Le mythe du grand silence. Auschwitz, les Français, la mémoire, Edition revue et augmentée

Deux mythes ont longtemps structuré la vision que les historiens de l'ère contemporaine ont nourrie de la France : que les Français auraient prétendu avoir résisté dans leur immense majorité, alors que la Résistance n'a eu de cesse, De Gaulle le premier, de rappeler qu'elle fut une minorité ; que les Français n'auraient découvert le génocide des Juifs par les nazis qu'à partir des années 1980. Le premier mythe, Pierre Laborie l'a démonté dans Le chagrin et le venin. Occupation. Résistance. Idées reçues (Folio Histoire n° 232). Quant au deuxième, François Azouvi démontre magistralement que dès le lendemain de la guerre, une véritable pensée du génocide s'est élaborée où les catholiques et les protestants prirent une part immense, que nul n'avait mesurée jusqu'ici. Les intellectuels de tout bord ont été pris à la gorge par la spécificité de ce phénomène. La culpabilité, contrairement à une idée reçue, a été assumée, proférée, au point d'animer la progressive réception de l'événement par tout le corps social. Lorsque, en 1967, la guerre des Six-Jours éclate, elle rencontre une opinion publique déjà très bien instruite et sensibilisée au drame des Juifs par vingt années de romans, de films, de récits, de témoignages. Si les Français ont occulté Vichy, ils n'ont jamais occulté l'extermination des Juifs. Pour le prouver, François Azouvi livre ici la première étude systématique de tout ce qui a été écrit, publié ou produit en France sur le génocide depuis 1945.

09/2015

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Beaux arts

Ben "Ministre des affaires étrangères"

Ce livre contient ce que Ben appelle ses démangeaisons, ses répétitions, les angoisses de son ego autour de sa vision de la politique internationale. Il y a 70 ans de cela, après la Seconde Guerre mondiale avec le dicton "plus jamais cela", on évitait de parler du droit des peuples à disposer de leur destin politique et culturel. On s'attendait même à ce qu'ils se diluent dans un universalisme humaniste. Mais les peuples n'ont pas disparu. Au contraire, ils se réveillent et veulent survivre. Les crises identitaires et les mouvements de libération en sont témoins. Ben nous propose ici, à partir de la théorie de François Fontan "L'ethnisme" qui date des années 1960, de repartir à zéro en cherchant d'abord à définir ce qu'est un peuple, une langue, une culture. Ensuite, de remettre en question le sacro-saint principe "d'intangibilité des frontières" issu des conquêtes impérialistes, pour permettre aux peuples de retrouver, à travers référendums populaires, etc, leurs frontières linguistiques et culturelles naturelles. Il ne s'agit pas tant de créer ou de tracer de nouvelles frontières, mais d'éviter des conflits inévitables en libérant des peuples enfermés dans des frontières impérialistes. Ben reste persuadé que ce livre est nécessaire parce qu'il ne voit nulle part ailleurs une analyse des conflits comme celle qu'apporte Fontan, qui met au centre du débat la langue, pour définir la culture et la nation (ce livre contient aussi le texte intégral de "Pour une internationale ethniste" de 1986).

06/2015

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Littérature turque

Les chats trépassent en ce jardin

Ecrits sur une période s'étendant de 1968 à 1977, ces contes du grand maître moderne de la littérature turque abordent tous à leur manière, prenant leurs aises avec nos réalités quotidiennes, le thème de la peur. Celle qui nous retient, celle qui nous attire, celle qui nous plonge dans la confusion, celle qui... Une peur souvent intimement liée à l'amour. Car quelque part aux alentours de cette peur, il y a toujours l'autre, des binômes où l'on ne sait pas toujours très bien qui est la proie, qui le prédateur. Certains contes sont légers, d'autres graves. Beaucoup font l'objet d'expérimentations stylistiques, narratives, sans jamais se départir d'un humour ludique... Et tous ces contes sont liés, comme on lie la sauce d'un bon plat, par un récit cadre racontant la séduction éminemment dangereuse, autour d'une mortelle partie d'échecs grandeur nature, d'un écrivain par son double ; ou serait-ce le contraire ? Né à Istanbul en 1930, mort à Ankara en 1995, Bilge Karasu a étudié la philosophie à l'Université d'Istanbul, travaillé pour la radio et enseigné à l'Université d'Ankara. Il a été distingué par plusieurs prix littéraires tout au long de sa carrière, notamment pour sa traduction en turc de The Man Who Died de D. H. Lawrence, pour les nouvelles d'Au soir d'une longue journée (Empreinte, 2020) et pour son roman La Nuit (Empreinte, 2021). Autre titre chez Kontr : La mort était en Troie, 2019.

03/2023