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Religion

Tribus et pouvoirs en terre d'Islam

L'actualité récente (et notamment les événements liés à la guerre d'Irak, ou à la traque d'Ousama ben Laden en Afghanistan et au Pakistan, mais bien d'autres encore) a attiré l'attention sur le rôle joué par les " tribus " en terre d'Islam, sans qu'une étude à la fois globale et précise de la question n'ait jamais été menée. La reviviscence du phénomène tribal dans le monde musulman est constatée mais peu analysée. De ce fait, les initiatives américaines récentes sont apparues quelque peu grevées par la méconnaissance des structures complexes des sociétés visées par cette action, et des imbrications spécifiques du traditionnel et du moderne. Avec des conséquences on ne peut plus concrètes... D'où la pertinence et l'utilité de cet ouvrage, qui entend jeter un éclairage scientifiquement informé sur certains aspects fondamentaux de la question. Il montre comment l'Islam, fournit, d'une part, en tant que religion universelle, une idéologie et un modèle primordial de dépassement des appartenances tribales, et d'autre part, en tant que force d'encadrement de régimes sociétaux et de cultures et traditions locales, les utilise pour construire son propre modèle et ordre politique. Il permet de comprendre ensuite pourquoi de nombreux individus sont aujourd'hui enclins, contraints ou mêmes encouragés à se regrouper dans des tribus (réelles ou fictivement reconstruites), et présente le jeu d'intérêts collectifs et individuels qui explique que ce système puisse se reproduire. Au-delà, ce livre tente de clarifier la question de ce que l'on doit entendre par tribalisme en des temps que l'on estime plutôt dévolus à la " mondialisation " et à la " globalisation ".

04/2004

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Sciences politiques

Les empires occidentaux de Rome à Berlin. Histoire générale des systèmes politiques

Qu'entend-on par système politique ? Il s'agit de l'ensemble des institutions et des relations - juridiques ou autres - permettant la dévolution et l'exercice de ce que l'on appelle le pouvoir ou l'autorité, mais replacées de surcroît au sein des sociétés, des valeurs et des cultures qui les sous-tendent. Les systèmes politiques ainsi entendus incluent donc l'analyse des grandes constructions institutionnelles mais également l'étude de leur soubassement social et culturel. En d'autres termes, les rouages mais aussi le terreau des régimes politiques. Ce qui donne son sens à cette entreprise éditoriale : sur un objet commun, conjuguer les approches complémentaires de l'histoire et de la science politique. Cette histoire générale des systèmes politiques se nourrit donc des interrogations les plus topiques de la science politique en même temps qu'elle puise aux sources d'une école historique en profond renouvellement, marquée par une reviviscence de l'histoire politique et par un développement de l'histoire culturelle. L'analyse s'inscrit dans une triple dimension. La dimension diachronique est, par essence, au cœur de l'entreprise : quels sont le métabolisme et la destinée des systèmes politiques étudiés ? Observe-t-on des phénomènes de généalogie ? Mais à cette dimension verticale s'en ajoute, là encore par essence, une deuxième, davantage horizontale : à une date donnée, quels sont le socle et les rouages d'un système politique ? Question à replacer également dans une troisième dimension : comment ce système politique est-il perçu par les contemporains ? Car représentations collectives et imaginaires sociaux s'entremêlent et leur analyse est déterminante pour l'historien aussi bien que pour le politologue.

11/1998

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Critique Roman

Erotika Biblion et Lettre à M… sur Cagliostro et Lavater. Précédés par Un Cabinet de Curiosités Littéraires (Etude sur les principales éditions de l'Erotika Biblion) d'Emmanuel Dufour-Kowalski

La réédition de l'Erotika Biblion doit être saluée comme un petit événement pour le dixième anniversaire de la Collection Nouvelle Bibliothèque Initiatique Slatkine, Série 2, n°12. Elle a pour motif essentiel la reviviscence d'un texte très particulier de Gabriel-Honoré Riquetti, comte de Mirabeau (1749-1791), qui mélange plusieurs disciplines des sciences humaines. Cet écrit offrit en son temps quelques nouvelles révélations et Mirabeau peut désormais être défini dans ce domaine comme un pionnier. Ces thématiques souvent osées, alors censurées par l'Eglise et l'Etat monarchique, sont aujourd'hui bien établies au sein des études de littérature comparée, de psychologie, d'anthropologie et d'histoire des religions. L'Erotika Biblion, genre qu'Emmanuel Dufour-Kowalski définit dans la présentation de cet ouvrage comme un Cabinet de Curiosités Littéraires, armé de son riche bagage critique et de ses sources, apparaîtrait comme un Travail de Loge. L'idée que la Franc-Maçonnerie de l'époque ait subtilement parrainé certaines parties de l'Erotika Biblion à l'instar du chapitre intitulé Kadesch, reste séduisante, quand on garde à l'esprit la lutte de certaines obédiences contre le despotisme culturel, sans oublier celui du potentat ecclésiastique. L'édition originale de cet ouvrage fut mise à l'Index par le Vatican ; elle date de 1783 et fut publiée de manière anonyme par le futur tribun de la Révolution après sa libération de Vincennes (1777-1780), cette forteresse dans laquelle Mirabeau avait été enfermé par Lettre de Cachet. Il avait auparavant fui vers Amsterdam, terre de liberté, avec sa maîtresse adultère – Sophie de Monnier – pour y vivre le parfait amour. Le texte de Mirabeau demeure d'une modernité totale, quand se combattent encore aujourd'hui dans la société licences en tout genre et nouveau puritanisme.

11/2022

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Moyen Age - Critique littérair

Une réception du Moyen Age au XVIIe siècle. Lectures et usages des textes médiévaux par les Gallaup de Chasteuil (1575-1719)

Des "siècles grossiers" , un "art confus" : le dénigrement du Moyen Age par le Grand Siècle et Boileau est depuis vingt ans nuancé par la critique. Cet ouvrage franchit une nouvelle étape et démontre l'existence au XVIIe siècle d'une lecture positive et d'un usage valorisé des livres médiévaux. Les Gallaup de Chasteuil, parlementaires aixois, - en particulier Hubert et Pierre - lurent, annotèrent, reconfigurèrent les "vieux" manuscrits et imprimés de la riche bibliothèque familiale constituée dès la fin du XVIe siècle par leur grand-père, Louis, poète ami de Malherbe, puis par Jean, leur père, qui prônait en 1624 une renaissance de la poésie des troubadours provençaux. Injustement disgraciés par Louis XIV en 1659, en fuite puis en exil 14 années durant, les deux frères usèrent de la littérature du Moyen Age comme d'un outil de consolation, mais aussi de contestation contre la Justice royale, lui opposant le modèle fantasmé des Parlements d'amour de la Provence du XIIIe siècle. A la justice de droit divin, le Moyen Age offrait un contre-modèle érotico-politique où la poésie fondait le droit et la justice. Collectionnant et lisant sans relâche textes d'oc et d'oïl, ils ont défendu et fait la promotion de cette littérature qu'ils voulurent éditer et diffusèrent dans les années 1670 à 1710. En louant les "grâces" de Beuves de Hantone ou les "beautés" du tombeau de Béatrix de Provence, ils s'opposaient aux Anciens, de concert avec le mouvement galant qui intégra le Moyen Age à sa pensée de la modernité et produisit les premières oeuvres médiévalistes. Cette reviviscence de la littérature du "vieux temps" comportait donc des enjeux personnels, collectifs, esthétiques, socio-politiques, et s'offrait comme une alternative idéologique à l'idéal classique imposé par Louis XIV.

06/2022

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Sciences politiques

Sacré versus sécularisation. Religion et politique dans le monde

Les événements du ii septembre 2001 et leurs répercussions en Afghanistan et en Irak ont ébranlé les théories scientifiques relatives à "la fin de l'histoire" et aux dividendes de la paix postérieure à la guerre froide. L'étude de la religion s'est retrouvée soudain sous les feux de la rampe. Les conflits religieux sont-ils désormais le problème central ? Les prophéties annonçant un nouveau "choc des civilisations" se réalisent-elles ? Le processus de sécularisation est-il en train de réduire le rôle de la religion dans la vie quotidienne ou les grandes religions mondiales connaissent-elles une forte reviviscence ? Pour répondre à ces questions, Pippa Norris et Ronald Inglehart ont exploité un corpus important de données empiriques recueillies dans un très grand nombre de sociétés de type très différent, réparties dans le monde entier. A partir des idées développées par Weber et Durkheim il y a un siècle, ils élaborent un nouveau cadre théorique pour comprendre comment l'expérience de la sécurité existentielle influence le processus de sécularisation. Ils montrent de façon convaincante que les populations les plus vulnérables restent les plus attachées à la religiosité, surtout (mais pas exclusivement) dans les pays les plus pauvres et les Etats en faillite. A l'inverse, dans les franges les plus prospères des nations riches, les pratiques, les valeurs et les croyances religieuses sont en érosion constante. Mais si les populations de quasi toutes les sociétés industrielles avancées se sont de plus en plus laïcisées au cours du dernier demi-siècle, leurs taux de fécondité ont enregistré une chute brutale. Au total, le monde compte plus d'individus qui adhèrent à des conceptions religieuses traditionnelles que par le passé - et ils représentent une part croissante de la population mondiale. Salué lors de sa publication en anglais comme un ouvrage fondateur par l'American Journal of Sociology, les Comparative Politicai Studies, le Journal of the Scientific Study of Religion, cet ouvrage solidement argumenté et d'une lecture agréable séduira autant le monde académique que le lecteur curieux de comprendre les évolutions majeures de notre temps.

10/2014

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Cinéma

Ténèbres empoisonnées ? Cinéma, jeunesse et délinquance de la Libération aux années 1960

"Ténèbres empoisonnées" ... L'expression employée dans les années 1950 pour désigner le loisir cinématographique et ses effets sur le jeune public dit bien la peur qui s'est emparée alors des spécialistes de l'enfance, qu'il s'agisse des éducateurs ou des professionnels de la justice des mineurs. En réalité, le cinéma, comme source de modernité, inquiète certains de ces spécialistes depuis longtemps, depuis son origine quasiment. Mais l'après Seconde Guerre mondiale va être marquée par une reviviscence particulièrement forte de ces peurs sociales anciennes car, au moment de la reconstruction, la jeunesse devient un sujet de préoccupation majeur, d'espoir mais aussi de crainte comme en témoignent les gros titres de la presse qui pointent sans cesse l'attention sur l'accroissement du phénomène de la délinquance juvénile. De là, il n'y a avait qu'un pas à franchir pour établir une corrélation entre l'expansion de cette forme de criminalité et le développement du cinéma, comme facteur d'influence direct ou secondaire. Toutes les caractéristiques du cinéma alimentent alors les inquiétudes. Le fait qu'il s'agisse d'un loisir qui se goûte dans la pénombre d'une salle, parfois située dans la périphérie des grandes villes ou aux abords de quartiers mal famés, que les jeunes aiment s'y rendre en bande ou pour flirter, que les films véhiculent des modes de vie bien éloignés des conditions réelles de la vie ordinaire avec leur lot de gangsters, de rebelles et de femmes légères, qu'ils agissent sur le psychisme selon des modalités que les psychologues ne parviennent pas à expliquer, provoquant chez tous, et plus encore chez les plus jeunes, un véritable "besoin" de cinéma. C'est au sein du secteur de l'Education surveillée que seront entreprises, dès 1947, les premières études dites scientifiques pour tenter de déterminer la part exacte du cinéma dans le phénomène général de la délinquance juvénile. Une grande enquête est alors lancée auprès des centres situés sur l'ensemble du territoire national, composée de deux versants, l'un sociologique et l'autre psychologique. Des ramifications se développent rapidement, au point que la question du cinéma devient une préoccupation centrale pour l'ensemble des spécialistes de la justice des mineurs. Ces travaux et ces discours constituent la matière centrale de cet ouvrage qui entend éclairer, grâce à une approche inédite, les composantes du débat sur le cinéma et la délinquance juvénile tel qu'il se posa, de la Libération aux années 1960.

10/2017