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Paz Nuñez-Regueiro

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Philosophie

Conjonctions et disjonctions

"Le temps moderne, le temps linéaire, homologue des idées de progrès et d'histoire, toujours projeté vers le futur ; le temps du signe non-corps, acharné à dominer la nature et à maîtriser les instincts ; le temps de la sublimation, de l'agression et de l'automutilation : notre temps, s'achève. Je crois que nous entrons dans un autre temps, un temps qui ne laisse pas encore voir sa forme et dont nous ne pouvons rien dire, si ce n'est qu'il ne sera ni le temps linéaire ni le temps cyclique. Ni histoire, ni mythe. Le temps qui revient, s'il est vrai que nous vivons effectivement un retour des temps, une révolte générale, ne sera ni un futur ni un passé, mais un présent. Du moins est-ce là ce que, obscurément, réclament les rébellions contemporaines. L'art et la poésie non plus ne demandent rien d'autre, même si parfois les artistes et les poètes l'ignorent. Le retour du présent : le temps qui vient se définit par un maintenant et un ici. [...] Si la rébellion contemporaine (et je ne pense pas seulement à celle de la jeunesse) ne s'éparpille pas en une succession de clameurs isolées ou ne dégénère pas en systèmes autoritaires et fermés, si elle articule sa passion dans l'imagination poétique, au sens le plus libre et le plus large du mot poésie, nos yeux incrédules seront les témoins du réveil et du retour à notre monde abject de cette réalité, corporelle et spirituelle, que nous appelons présence aimée." Octavio Paz.

11/1990

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Littérature étrangère

Lueurs de l'Inde

Dans son livre précédent, itinéraire, Octavio Paz nous restituait les espérances et les convulsions de la première moitié du siècle, essentiellement en Europe et en Amèrique. Avec Lueurs de l'Inde, nous retrouvons le poète mexicain à Paris, en 1951, à la veille de son premier voyage au pays de Gandhi et Nehru, où il sera nommé ambassadeur dix ans plus tard. Cette fois, l'Occident cède la place à l'Orient, qui se libère de sa tutelle et fait valoir son droit d'aînesse. Un Orient d'autant plus déroutant qu'il est celui de l'Inde, immémoriale, c'est-à-dire de l'Altérité par excellence. Il n'en fallait pas moins pour nourrir deux des grandes passions d'Octavio Paz, la poésie et la politique, avec, pour socle, la spéculation métaphysique et son doublet dans les arts plastiques : la fastueuse, luxuriante, proliférante statuaire indienne. Autant de matières qui s'inscrivent dans une interrogation de l'histoire universelle, une des plus pénétrantes que l'auteur nous ait livrées. Notons encore que la longue présentation de la poésie Kàvya (la poésie sanskrite à l'âge classique) est une exclusivité de l'édition française.

05/1997

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Critique littéraire

Flamme double. Amour et érotisme

"Aux côtés du Labyrinthe de la solitude, de L'arc et la lyre, ce dernier essai de Paz se propose comme le troisième volet d'une réflexion qui, depuis plus d'un demi-siècle, ne cesse de s'interroger sur l'enracinement de l'homme dans son lieu, dans son temps, dans son acte de parole. L'amour y tient assurément la place majeure. Encore faut-il qu'on sache le reconnaître sous ses multiples visages, en dépit de ses travestissements et de ses trahisons. La flamme double est tout d'abord l'histoire de cette étrange attirance d'un être vers un autre, qui débute sans doute dans l'aventure culturelle de l'Occident aux confins de la Grèce et de Rome. [...] Mais ce livre est, tout autant, la confidence d'une inquiétude. L'Occident n'était pas seul à écrire l'amour ; l'Islam, l'Inde, l'Extrême-Orient ont concouru jadis à cette exaltation des sens et de l'esprit. Aujourd'hui maître des conduites du monde, l'Occident ne serait-il plus désormais qu'une machine mentale qui désacralise l'amour, qui corrompt les consciences avec le commerce des corps, collaborant ainsi à l'universelle "éclipse de l'âme" ? Octavio Paz questionne les hommes de science, des neurobiologistes aux zélateurs de l'intelligence artificielle. Mais c'est, en vérité, à son lecteur qu'il s'adresse, c'est à lui qu'il pose l'impérieuse question : "Sans liberté, ce que nous nommons la personne n'existe pas. Existe-t-elle sans âme ?" "Claude Esteban.

05/1994

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Littérature française

VERSANT EST ET AUTRES POEMES

Versant est est une sélection des poèmes écrits par Octavio Paz entre 1957 et 1968, auxquels s'ajoutent quelques textes inédits. Ce recueil est l'aboutissement d'une métamorphose poétique qui a commencé avec Pierre de soleil (Gallimard, 1962) et qui, neuf ans après, conduit à Blanc. Versant est dessine la forme d'une spirale : chaque poème est un retour au point de départ et un pas vers l'inconnu.

01/1971

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Littérature étrangère

Sor Juana Inés de la Cruz. Ou les Pièges de la foi

Singulier destin que celui de Sor Juana Inés de la Cruz (1648 ? -1695), un des fleurons de la littérature hispanique à la fin de l'âge baroque ! Féministe avant l'heure, cette jeune femme de génie, belle de surcroît et adulée du monde, mais fille naturelle, comprit tôt qu'elle ne pourrait satisfaire sa vocation d'écrivain qu'en entrant au couvent. Elle y fut bonne religieuse, quoique un peu mondaine, y écrivit beaucoup et put y jouir de l'extraordinaire renommée que son oeuvre littéraire et sa culture, bien rares à l'époque chez une femme, lui avaient value tant en Espagne qu'en Amérique. Jusqu'au jour où l'appui des Grands qui la cautionnaient lui faisant défaut, celui des quelques princes de l'Eglise qui la protégeaient à contre-courant cessa du même coup. Elle se vit alors contrainte de renoncer aux lettres et à tous ses biens pour mourir peu après, victime de son dévouement auprès de ses soeurs, lors d'une grave épidémie qui ravagea le couvent. C'est ce que raconte Octavio Paz, en poète qui se fait historien. Un dialogue passionné s'instaure entre deux grands écrivains du Mexique à trois siècles de distance. Occasion pour l'auteur du Labyrinthe de la solitude de reprendre, à travers une figure qu'il rend proche et dont paraît en même temps que cette biographie un recueil de poèmes, Premier somge... , les grands thèmes qui lui sont chers, notamment celui de la liberté de l'écrivain face à l'orthodoxie régnante et aux abus du pouvoir dans les sociétés bureaucratiques.

11/1987

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Littérature étrangère

L'autre voix. Poésie et fin de siècle

"La première partie de ce livre est composée de trois essais. Je me penche d'abord sur les antécédents du poème long. Ce genre a connu une heureuse fortune tout au long du XX ? siècle. Le deuxième essai traite de la poésie moderne et de la fin de la tradition de la rupture. Le troisième, quant à lui, est une brève réflexion sur les relations ambiguës et presque toujours malheureuses entre la poésie et le mythe révolutionnaire. La seconde section du livre, la plus étendue, examine la fonction de la poésie dans la société contemporaine. Elle s'achève par une question et une tentative de réponse : Quel sera le lieu de la poésie dans les temps à venir ? Plus qu'une description - et bien moins qu'une prophétie -, ma réponse est une profession de foi. Les pages qui suivent ne sont qu'une nouvelle variante de cette Défense de la poésie que, depuis plus de deux siècles, les poètes modernes écrivent inlassablement".

03/1992

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Histoire de France

Un révolutionnaire professionnel, Auguste Blanqui

"Dans l'imagerie partout imposée jusqu'à présent, le révolutionnaire Blanqui, qui a passé trente-cinq ans de sa vie en prison, luttant sous Charles X comme sous la IIIe République, sous Louis-Philippe comme sous Napoléon III, est le type même du "héros positif". Abnégation, courage, lui sont associés ; prisonnier d'opinion, pensent beaucoup. Procédant à une lecture exhaustive des documents publiés et des manuscrits de Blanqui et à propos de Blanqui, l'auteur détruit ici cette légende. Il montre tout ce qui dans les axiomes simplistes du blanquisme éclaire le phénomène moderne du révolutionnaire professionnel. Intransigeant, extrémiste, totalement coupé de la masse, Blanqui a foi en la toute-puissance d'une petite élite ; il rejette la démocratie, le suffrage universel ; il nie toute capacité révolutionnaire à la masse ouvrière qui lui parait inerte, inculte, voire contre-révolutionnaire, ainsi qu'il l'écrit à propos de l'"Association Internationale des Travailleurs", peut-être le premier mouvement d'auto-émancipation ouvrière de l'Histoire. A partir d'une telle appréhension du monde, Blanqui ne peut penser son groupe révolutionnaire que comme organisation militaire : violence, coups de main, prises d'armes, actions clandestines, tels sont les modes d'action "politiques" qui le mènent dans tant de prisons. Derrière cette vie dramatique, amère, gâchée, la question qui est posée est celle de toute la lignée des révolutionnaires professionnels qui par catastrophisme, fanatisme, ont lancé et lancent, loin des aspirations de ceux qu'ils prétendent "éveiller", des actions violentes, meurtrières. Le sort de Blanqui fait réfléchir sur l'intelligentsia russe qui, de Tchernychevski en passant par Bakounine, Netchaïev, Tkatchev, aboutit à Lénine ; mais aussi sur ses successeurs qui sont, entre autres, la Bande à Baader et les Brigades rouges. Quelques dizaines d'hommes se donnent le droit de se servir des autres comme d'un instrument aveugle ; ces autres, il est permis de les tromper, de les compromettre et même, de les perdre. Ainsi pensaient les premiers révolutionnaires professionnels, ainsi agissent aujourd'hui leurs descendants." Jeannine Verdès-Leroux.

11/1984

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Beaux arts

Marcel Duchamp, l'apparence mise à nu

"Ce qui surprend avant tout si l'on passe en revue l'oeuvre de Marcel Duchamp, c'est sa rigoureuse unité. Tout ce qu'il a fait, en vérité, tourne autour d'un seul objet qui se dérobe comme la vie même. Du Nu descendant un escalier à la jeune femme nue de l'assemblage de Philadelphie, en passant par La Mariée mise à nu par ses célibataires, même... , on peut voir dans son oeuvre les différents moments - les différentes apparences - de la même réalité. Une anamorphose, dans le sens littéral du mot ; envisager son oeuvre sous ses formes successives, c'est remonter à la forme originale, à la véritable source des apparences. Tentative de révélation ou, comme il disait, "exposition ultra-rapide". Il était fasciné par un objet à quatre dimensions et par les ombres qu'il projetait, ces ombres que nous nommons réalités. L'objet est une Idée mais l'Idée finit par se résoudre en une femme nue : une présence". Octavio Paz.

11/1990

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Littérature étrangère

Le Labyrinthe de la solitude. (suivi de) Critique de la pyramide

Le labyrinthe de la solitude est un ouvrage capital de la littérature mexicaine contemporaine. " Le labyrinthe de la solitude, dit Octavio Paz, fut un exercice de l'imagination critique : une vision, mais aussi une révision du Mexique. Point du tout un essai sur la philosophie de l'essence du Mexique ou une recherche de notre prétendu être. Le mexicain n'est pas une essence, mais une histoire. De ce point de vue, le caractère des Mexicains n'a pas une fonction différente de celui des autres peuples : d'une part, il est un bouclier, un mur ; d'autre part, un faisceau de signes, un hiéroglyphe. Dans le premier cas, c'est une défense contre le regard d'autrui, mais qui nous immobilise et nous emprisonne ; dans le second, c'est un masque qui, en même temps, nous exprime et nous étouffe. Ce n'est donc pas la définition de l'essence du Mexique qui m'intéressait mais la critique : cette activité qui consiste, autant qu'à nous connaître, à nous libérer. " Le Mexique est un fragment, une partie d'une histoire beaucoup plus vaste. Les révolutions contemporaines en Amérique latine ont été et sont des réponses à l'insuffisance du développement, d'où procèdent aussi bien leur justification historique que leurs fatales et évidentes limites. Les modèles de développement que nous offrent aussi bien l'Est que l'Ouest sont des compendiums d'horreurs : pourrons-nous à notre tour inventer des modèles plus humains et qui correspondent mieux à ce que nous sommes ? Gens de la périphérie, habitants des faubourgs de l'histoire, nous sommes, Latino-Américains, les commensaux non invités, passés par l'entrée de service de l'Occident, les intrus qui arrivent au spectacle de la modernité au moment où les lumières vont s'éteindre. Partout en retard, nous naissons quand il est déjà dans l'Histoire ; nous n'avons pas de passé, ou si nous en avons eu un, nous avons craché sur ses restes. Nos peuples ont dormi tout un siècle et, pendant qu'ils dormaient, on les a dépouillés et ils vont maintenant en haillons. Et pourtant, depuis un siècle, sur nos terres, si hostiles à la pensée, ici et là, en ordre dispersé mais sans interruption, sont apparus des poètes, des prosateurs et des peintres qui les égaux des plus grands des autres continents. Allons-nous enfin nous montrer capables de penser une société qui ne soit pas fondée sur la domination d'Autrui et qui ne nous mène ni aux glacials paradis policiers de l'Est ni aux explosions de nausée et de haine qui interrompent le festin de l'Occident ? "

01/1990

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Critique littéraire

Point de convergence. Du romantisme à l'avant-garde

"Entre le passé fourmillant et le futur dépeuplé, la poésie est présente", écrit Octavio Paz, l'un des plus grands poètes contemporains, poursuivant une réflexion inaugurée avec la publication de L'Arc et la lyre. A la recherche de 1'"intersection des temps", du "point de convergence", la poésie moderne de l'Occident européen et américain est une ; elle poursuit un "dialogue contradictoire avec et contre les révolutions et les religions chrétiennes", s'inscrivant à rebours du temps linéaire que nous prêtons à l'histoire. Comment communiquer les pommes dans notre monde où l'avenir n'est plus promesse de bien-être, mais menace de destruction de la planète ? Du romantisme à nos jours, la poésie n'a cessé de contester le rationalisme parce que, précisément, elle reproduit un univers où le temps s'écoule autrement que dans ce que nous désignons comme "vie réelle". C'est ce qu'Octavio Paz, mexicain et cosmopolite, démontre an long de cet historique qui est en même temps un constat : le "modernisme" et les avant-gardes cèdent la place à une expression poétique qui tend à redevenir la voix de tous à force de n'être plus celle de personne.

09/2013

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Espagne

Buenaventura Durruti 1896-1936. Un combattant libertaire dans la révolution espagnole

Incarnation de la révolution espagnole, Buenaventura Durruti, né en 1896, a, toute sa vie, lutté pour l'avènement d'une société libertaire, juste et fraternelle, aux antipodes du système communiste coercitif. Ouvrier métallurgiste à 14 ans, Durruti s'engagea très tôt dans le combat politique et syndical. Après des années de lutte, de grèves, d'activités clandestines, d'emprisonnement et d'exil en Amérique latine, en France, en Belgique, en Allemagne, il rentre en Espagne en 1931 où il substitue l'action collective à la révolte individuelle. En juillet 1936, avec les anarchistes de la CNT et les militants de la FAI, il s'oppose au coup d'Etat franquiste. Organisateur, orateur, stratège, il est à l'avant-garde, tant dans les luttes quotidiennes que lors de l'insurrection de Barcelone, sur le front d'Aragon au siège de Madrid, où il tombera en novembre 1936. Fruit de longues années de travail et de recherche, nourri de nombreux documents inédits et de témoignages de première main recueillis dans plusieurs pays, ce livre est l'histoire d'un homme qui toujours refusa postes, honneurs et avantages et dont la mort fut pleurée par tout un peuple. Elle est aussi l'histoire de la révolution espagnole libertaire contre laquelle fascistes et staliniens conjuguèrent leurs efforts sous l'oeil passif des démocraties occidentales.

11/2023

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Littérature étrangère

Sous un ciel de diamants

Qui a vu Fraise et chocolat ne peut oublier les regards de braise qu'échangent, chez le glacier Coppelia, David, jeune militant endoctriné, et Diego, éphèbe déluré, qui lui propose son amitié et... une vision plus complexe de la vie. Sous un ciel de diamants précède cette scène fondatrice. Les standards des Beatles grésillent sur les vieux tourne-disques et les haut-parleurs crachent les discours tonitruants de Fidel, dans La havane des années 1960. Deux adolescents boursiers y peaufinent leur éducation, surtout sentimentale. David, déjà idéaliste, pour-suit la quête d'un amour éternel quand son insouciant compagnon, Arnaldo, mise sur la valeur des expériences multiples. Leurs destins sont scellés par une prédiction de la Vierge de la Charité du Cuivre : David mourra de mélancolie profonde s'il ne perd pas sa virginité avant dix-sept ans. Pour provoquer chez son ami l'élan érotique salvateur, Arnaldo, dévoué au-delà du raisonnable, est prêt à beaucoup payer de sa personne. Tendre et ironique, ce roman est le portrait d'une génération qui parvient à frôler le bonheur dans le Cuba dogmatique et austère des pères de la révolution. Le temps semble suspendu et le meilleur encore possible.

10/2008

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Couple, famille

Osez la masturbation masculine

A vos poignets ! La masturbation apparaît aujourd'hui comme une pratique sexuelle à part entière, avec ses codes et son identité. Car les techniques sont nombreuses et ont fait leur apparition au sein du couple. La masturbation peut s'accompagner de gels en tout genre, de sextoys et de bien d'autres jeux, laissant place à toutes les fantaisies. Ce petit guide se propose de les explorer, en parallèle des idées reçues et des aspects historiques qui encadrent cette pratique ancestrale.

04/2019

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Littérature étrangère

L'Arbre parle. Poèmes

Goethe disait que tout poème est un texte de circonstance, et cette réflexion pourrait s'appliquer au recueil L'Arbre parle, le dernier livre de poèmes en date de l'écrivain mexicain Octavio Paz. Ce livre est divisé en cinq sections. Dans la première, le poète approfondit sa réflexion sur le temps. La deuxième, intitulée "La main ouverte", célèbre des moments choisis, des liens et des amis écrivains.
La troisième est une approche du "soleil" de la mort. La quatrième partie, "En regardant, en écrivant", est centrée sur la démarche de grands artistes contemporains. Enfin, la dernière section est une suite de poèmes d'amour qui culmine dans "Lettre de créance", une longue cantate qui est aussi un des poèmes les plus émouvants et les plus achevés d'Octavio Paz. Jean-Claude Masson.

04/1990

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Pléiades

Oeuvres

"J'appartiens à une tradition où la création poétique est complétée par la réflexion sur la poésie", écrivait Paz. A cette tradition il se montrera fidèle en préparant ce volume : la Poésie - l'essentiel de son oeuvre poétique, y compris de nombreux poèmes inédits en français - y est suivie d'une Poétique : quatre essais qui ne sont ni théorie pure ni pure spéculation, mais plutôt le témoignage d'une rencontre avec quelques poèmes. "Grand poète mexicain, grand intellectuel européen, esprit universel et charmeur planétaire" (la définition est de Pierre Nora), Paz est un pérégrin impénitent : de voyages diplomatiques en rencontres fortuites, d'influences en révélations, ses écrits, vers ou prose, gardent la trace de chacune des étapes de son parcours. Mais jamais la découverte de l'autre - T. S. Eliot ou Ezra Pound, Paris et le surréalisme, l'Inde et ses dieux... - ne lui fait oublier ses propres ancrages, le Mexique et la Pierre de soleil, l'Espagne et Quevedo. Jamais non plus son goût des mythes ne le détourne de son temps. En Paz cohabitent la parole poétique et la passion politique. Sa poésie "révèle ce monde" et "en crée un autre". Produit du temps, elle en est aussi la négation, et constitue en quelque sorte la "religion secrète de l'âge moderne".

11/2008

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Littérature étrangère

De vive voix. Entretiens (1955-1996)

""La conversation est chose humaine" écrivit Octavio Paz dans l'un des poèmes de sa dernière période. Et il ajouta : "La parole de l'homme/ est fille de la mort/ Nous parlons parce que nous sommes/ mortels (...)". L'écrivain mexicain nuançait ainsi une formule du poète portugais Alberto de Lacerda, pour qui "la conversation est chose divine". En mettant l'accent sur l'humanité de la conversation, Paz soulignait surtout la valeur dialogique du langage et sa dimension temporelle. De là son intérêt, très tôt manifesté, pour cette forme spécialisée de la conversation qu'est l'entretien long, une modalité du dialogue qui lui permettait d'élaborer de subtiles synthèses de sa pensée et, en même temps, de faire valoir la temporalité du langage". Andrés Sánchez Robayna.

05/2008

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Littérature française

Une seule chair

Magdeleine Paz fut une journaliste engagée contre le colonialisme et contre le racisme, ainsi qu'une pionnière du combat pour le droit des étrangers. Cheville ouvrière de la campagne pour la libération de Victor Serge, elle figura parmi les intellectuels les plus actifs dans la dénonciation du stalinisme. C'est au sein du parti socialiste qu'elle portera ses différents combats, tout comme à la Ligue des droits de l'Homme. Journaliste, traductrice, elle goûta également, au plaisir de l'écriture romanesque par le biais de sa propre plume. Une seule chair, publié en 1933, fut son troisième roman.

04/2018

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Poésie

Le Feu de chaque jour. (précédé de) Mise au net (et) D'un mot à l'autre

Intérieur Pensées en guerre veulent briser mon front Par des chemins d'oiseaux avance l'écriture La main pense à voix haute le mot en convie un autre Sur la feuille où j'écris vont et viennent les êtres que je vois Le livre et le cahier replient les ailes et reposent On a déjà allumé les lampes comme un lit l'heure s'ouvre et se ferme Les bas rouges et le visage clair vous entrez toi et la nuit (in D'un mot à l'autre)

03/1990

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Littérature étrangère

Mise au net

Ce poème offre la vision d'un monde fragmenté de perceptions et d'émotions dont le poète et nous-mêmes sommes les fragments, monde élevé à une unité primordiale qui est celle de la poésie. Où, dans les confluences du langage, sans cesse prend corps et s'évanouit aussitôt le simulacre fugace du véritable nom des choses, et où surgit peu à peu le pressentiment de la présence : la promesse du réel enfin saisi, de l'être ici et maintenant, le temps du poème. Car les "essaims de signes", les "républiques errantes de sons et de sens" se dispersent sur la page, renvoyant le poète à sa condition d'ombre. L'ombre que projettent ses propres mots.

03/1977

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Littérature étrangère

La Fleur saxifrage. Langue et littérature

Cet ouvrage, consacré à la langue et à la littérature, est divisé en trois parties. Dans la première, Octavio paz étudie les relations entre la littérature latino-américaine et les autres littératures de l'Occident. Il se penche tout particulièrement sur l'oeuvre de Rubén Dario, le fondateur du modernisme en langue espagnole. La deuxième section analyse l'oeuvre de poètes et d'écrivains aussi divers que Luis Cernuda et William Carlos Williams, Ronsard et Quevedo, Roger Caillois et Fernando Pessoa. On y trouve également une étude du mouvement symboliste dans les lettres françaises et anglaises, ainsi qu'une réflexion sur la tradition du haïku et son influence sur des écrivains d'Europe et d'Amérique. Enfin, à la lumière ou à contre-courant des recherches linguistiques contemporaines, la troisième partie est un essai sur la traduction.

02/1984

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Littérature française

Courant alternatif

"La plupart des textes publiés dans ce livre ont paru dans des revues hispano-américaines et européennes sous le titre général de Courant alternatif. Ils correspondent à deux périodes : l'une, qui va de 1959 à 1961 et l'autre, de 1965 au premier trimestre de 1967. En est exclu l'essai sur Sade, qui fait partie d'un autre livre en préparation. J'ai choisi de grouper ces réflexions sur l'actualité, non par ordre chronologique de rédaction et de publication, mais en trois parties : la première, consacrée à la littérature et à l'art ; la seconde, à certains thèmes contemporains (drogues, athéismes) ; la troisième, à des problèmes de morale et de politique. J'espère qu'en dépit de leur apparente dispersion, l'unité contradictoire de ces fragments sera visible. Tous convergent vers un thème unique : l'apparition dans notre histoire d'un autre temps et d'un autre espace. Je crois que le fragment est la forme qui reflète le mieux cette réalité en mouvement que nous vivons et que nous sommes. Plus qu'un germe isolé, le fragment est une particule errante qui ne se définit que face à d'autres particules : il n'est rien s'il n'est en relation. Un livre, un texte, est un tissu de relations." Octavio Paz.

11/1990

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Littérature française

Entretiens avec Octavio Paz

Entretiens d'Octavio Paz avec Cornélius Castoriadis, Jorge Semprun, Carlos Barral, Severo Sarduy, Fernando del Paso, Hector Bianciotti, Florence Delay, Frédéric Magne, Christine Buci-Glucksmann, Anne Wade-Minkowski, Claude Esteban, Eduardo Arroyo, Maya Scharer, Pierre Schneider, Roger Munier, Jean-Claude Masson et Pierre Dhainaut. Dans un monde où le temps n'est plus linéaire, où les symphonies géométriques d'une Raison conquérante qui se voulait sans faille et sans ombre se sont achevées en cacophonie et en innommable, comment conjuguer à nouveau Pensée et Poésie, Ecriture et Politique ? Comment, sans trahir le devoir d'insurrection de la pensée et l'éthique du possible, opérer cette critique de l'avenir qui pourrait nous permettre de sortir de l'enlisement réactionnel ? Comment la poésie peut-elle être présente à ce rendez-vous ? Y a-t-il place au monde pour cette ardente Raison poétique qui nous permettrait d'avoir quelques chances d'affronter victorieusement les noeuds gordiens de la complexité, sans renier la tâche de la transformation des rapports entre les êtres humains, les sociétés, les histoires, les écritures ? ...

04/2023

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Poésie

Liberté sur parole. Condition de nuage. Aigle ou soleil. À la limite du monde. Poèmes. Pierre de soleil

Liberté sur parole Là où cessent les frontières, les chemins s'effacent. Là commence le silence. J'avance lentement et je peuple la nuit d'étoiles, de paroles, de la respiration d'une eau lointaine qui m'attend où paraît l'aube. J'invente la veille, la nuit, le jour qui se lève de son lit de pierre et parcourt, yeux limpides, un monde péniblement rêvé. Je soutiens l'arbre, le nuage, le rocher, la mer, pressentiment de joie - inventions qui s'évanouissent et vacillent face à la lumière qui se désagrège. Et puis, les arides montagnes, le hameau d'argile séchée, la réalité minutieuse d'un pirú stupide, de quelques enfants idiots qui me lapident, d'un village rancunier qui me dénonce. J'invente la terreur, l'espoir, le midi - père des délires solaires, des femmes qui châtrent leurs amants d'une heure, des sophismes de la lumière. [...] Là où s'effacent les chemins, où s'achève le silence, j'invente le désespoir, l'esprit qui me conçoit, la main qui me dessine, l'oeil qui me découvre. J'invente l'ami qui m'invente, mon semblable ; et la femme, mon contraire, tour que je couronne d'oriflammes, muraille que mon écume assaille, ville dévastée qui renaît lentement sous la domination de mes yeux. Contre le silence et le vacarme, j'invente la Parole, liberté qui s'invente elle-même et m'invente, chaque jour. Octavio Paz.

07/1998

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Critique littéraire

L'arc et la lyre

"Les trois parties qui composent ce livre (Le poème ; La révélation poétique ; Poésie et histoire) voudraient répondre aux questions suivantes : Y a-t-il un dire poétique, le poème, irréductible à tout autre dire ? Que disent les poèmes ? Comment se communique le dire poétique ? Peut-être n'est-il pas inutile de répéter que rien de ce qui est ici affirmé ne doit être considéré comme une théorie pure ou spéculation, mais comme le témoignage d'une rencontre avec quelques poèmes... Toute tentative pour comprendre la poésie englobe des résidus qui lui sont étrangers, philosophiques, moraux ou autres. Mais il faut reconnaître que le caractère suspect d'une poétique est comme racheté dès lors qu'on s'appuie sur la révélation que, parfois, quelques heures durant, nous accorde un poème... Car le poème est voie d'accès au temps pur, immersion dans les eaux originelles de l'existence. La poésie n'est rien d'autre que temps, rythme perpétuellement créateur." Octavio Paz.

03/2004

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Littérature Espagnole

Le labyrinthe de la solitude. Suivi de Critique de la pyramide, Edition revue et augmentée

"Le Mexique est un fragment, une partie d'une histoire beaucoup plus vaste. Les révolutions contemporaines en Amérique latine ont été et sont des réponses à l'insuffsance du développement, d'où procèdent aussi bien leur justification historique que leurs fatales et évidentes limites. Les modèles de développement que nous offrent aussi bien l'Est que l'Ouest sont des compendiums d'horreurs : pourrons-nous à notre tour inventer des modèles plus humains et qui correspondent mieux à ce que nous sommes ? Gens de la périphérie, habitants des faubourgs de l'Histoire, nous sommes, Latino-Américains, les commensaux non invités, passés par l'entrée de service de l'Occident, les intrus qui arrivent au spectacle de la modernité au moment où les lumières vont s'éteindre. Partout en retard, nous naissons quand il est déjà tard dans l'Histoire ; nous n'avons pas de passé, ou si nous en avons eu un, nous avons craché sur ses restes. Nos peuples ont dormi tout un siècle et, pendant qu'ils dormaient, on les a dépouillés et ils vont maintenant en haillons. Et pourtant, depuis un siècle, sur nos terres, si hostiles à la pensée, ici et là, en ordre dispersé mais sans interruption, sont apparus des poètes, des prosateurs et des peintres qui sont les égaux des plus grands des autres continents". Le labyrinthe de la solitude est un ouvrage capital de la littérature mexicaine contemporaine.

03/2022

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Critique littéraire

Un au-delà érotique : le marquis de Sade

"La maladie est l'état normal du civilisé. Encore s'agit-il de maux imaginaires : d'une certaine façon, la civilisation n'est rien d'autre qu'une immense architecture fictive. Elle pétrit la substance de nos vies pour dresser ses tours de fumée. Nous lui donnons notre sang et, en échange, elle nourrit nos existences de ses chimères. Si l'homme ne peut retourner à l'éden de la satisfaction naturelle de ses désirs sans cesser d'être homme, peut-on concevoir une civilisation qui ne s'accomplisse pas aux dépens de son créateur ? [... ] Puisque la civilisation repose sur la coexistence des instincts, est-il possible de créer un monde où l'érotisme ne soit plus agressif ou autodestructeur ?"

05/1994

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Sciences politiques

Je suis l'étranger. Reportages, suivis de documents sur l'affaire Victor Serge

Magdeleine Paz fut pionnière en bien des domaines. Figure essentielle et oblitérée de l'histoire intellectuelle de l'entre-deux-guerres, elle lutte contre le racisme, le colonialisme et le stalinisme, pour le droit des étrangers. Exclue du PCF, elle adhère ensuite à la SFIO où elle va porter ces différents combats. Parallèlement, elle est membre du Comité central de la Ligue des Droits de l'Homme. L'ardeur et la ferveur de ses articles décrivent et dénoncent l'inacceptable, cherchent et donnent à voir la vérité. Elle se transforme alors en "voix des opprimés" via des reportages de combat, engagés, mais aussi militants. Le reportage nourrit son activité militante, de même qu'elle éclaire celui-ci. Ses textes sont des tribunes pour inviter les Français au réveil. Ils sont parfois aussi un outil pour interpeller la véritable conscience de gauche de ses camarades socialistes. Magdeleine Paz est aussi celle qui porte sur la place publique ce qui est demeuré dans l'Histoire comme "l'affaire Victor Serge" . Cheville ouvrière et âme de la campagne pour la libération de l'écrivain retenu en URSS, elle s'évertue dans la presse et dans sa sphère intime à mobiliser les énergies. Magdeleine Paz a été, comme elle le disait à propos de sa consoeur Andrée Viollis, "une lueur qui a percé le brouillard d'une époque" . Les écrits de ce volume forment une appproche inédite de la femme aux multiples facettes qu'elle fut. Bref, c'est bien une intellectuelle d'importance que nous côtoyons ici, consciente de la force de son témoignage et de la certitude de la vérité qu'elle porte.

12/2015

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BD jeunesse

Le monde de miki

La collection Mamut fait découvrir la bande dessinée aux enfants qui ne savent pas encore lire. Elle offre des petites histoires racontées en cases, de lecture facile et sans texte.

11/2019

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Littérature française

Old Quercy Blues

Célestin Réveilhac est de retour. Dix ans après l'affaire de Puy Blanc. Sale décennie durant laquelle il a tout perdu : famille disloquée, maison vendue à l'encan... Il revient, avec sa valise et sa tristesse dans son coin de Quercy. Seul. Enfin, pas vraiment. Il y a Makhno le chien, son pote. Il revient, blessé mais pas abattu, toujours citoyen soucieux de l'avenir du monde. Parce que la révolte est un pli de l'âme. Tu l'as ou tu l'as pas. Célestin l'a. Il ne finira donc pas vieux sage. Il est fidèle à ses engagements comme à ses amitiés ; quand Jordi l'appelle à l'aide, Célestin répond présent. Jordi, diligenté par l'Etat pour effectuer des recherches sur les dérives sectaires, a levé un lièvre dont le pelage exhale de vilains remugles. Une bizarre institution privée genre colonie pénitentiaire, sise dans la région, nommées "Renaissance", où de partout les familles de la haute envoient leurs rejetons se faire redresser les moeurs. D'où des garçons et des filles disparaissent. Certitude : ça pue la secte. Célestin repart donc sur le sentier de la guerre, avec les mêmes compagnons, plus de nouveaux. Ils buteront sur d'obscurs chemins, où ils se heurteront à La Bête immonde. Comme quoi jamais il ne faut baisser la garde, quitte à se frotter à Madame la Camarde. Old Quercy blues. Sauf que la vie a plein de tours dans son sac à malices... Par exemple embarquer sur le même radeau un vieux libertaire et une colonelle de Gendarmerie...

01/2021

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Poésie

L'exercice du silence

CNLMusique – L’exercice du silence emprunte la voie et la tradition d’une poésie « pensante » dans la lignée d’un Roberto Juarroz, d’un Gaspard Hons ou d’un François Jacqmin. Pour autant, le trajet que le recueil effectue tend à s’éloigner d’une poésie du concept et de l’abstraction, d’une méta-physique, pour s’approcher du réel et de sa simple évidence mystérieuse.

« Faire remonter le mot jusqu’à la chose : impossible étymologie ».

Le livre est constitué par une sorte de combat avec l’Ange, un combat pour rallier le réel. La vue, le silence, les choses les plus simples comme les plus pauvres, le banal et le quotidien font dans ces pages des incursions décisives. Davantage qu’apparaître, celles-ci déterminent le monde donné à lire par l’auteur. Le livre est en quelque sorte parcouru par une narration, la traversée vivante du poème.

09/2020