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Martin Heidegger

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Philosophie

Correspondance avec Karl Jaspers 1920-1963 suivi de Correspondance avec Elisabeth Blochmann 1918-1969

Publier ensemble les deux Correspondances de Martin Heidegger avec Karl Jaspers (1920-1963) et avec Elisabeth Blochmann (1918-1909) - a le mérite très particulier de donner à connaître Heidegger sons deux aspects certes distincts, mais en aucune manière divergents. C'est en effet le même homme qui s'adresse, ici à un aîné puis l'un de ses pairs, avant que ne se distendent des liens qui ne seront pourtant pas rompus complètement, et là à une jeune étudiante puis pratiquante de pédagogie (au sens le plus noble du terme, où il s'agit d'élever à l'humanité), que l'inhumanité de lois iniques va contraindre à quitter l'Allemagne pour Oxford, avant qu'elle ne revienne après la guerre achever sa carrière à Marbourg sans que jamais elle ne retire sa confiance à celui en qui elle a reconnu un ami vrai. Tout ce que la première correspondance met au jour d'incompréhension - incompréhension entre deux hommes et deux personnalités (tout comme Jaspers n'arrivait pas à comprendre le retrait de Heidegger " hors de la sphère de la communication ", Heidegger ne pouvait se satisfaire de la place restreinte laissée chez Jaspers à la philosophie proprement dite) -, la seconde correspondance l'a dès le départ surmonté, par un " élan " et une confiance mutuelle qui donnent à l'échange l'inimitable ton de l'amitié. S'il n'a pas été donné à Heidegger et à Jaspers de devenir de vrais amis, la correspondance avec Elisabeth Blochmann révèle quelle place éminente pouvait tenir l'amitié dans l'existence et donc, secrètement, dans la pensée de Heidegger. François Fédier

12/1996

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Philosophie

Le commencement de la philosophie occidentale. Interprétation d'Anaximandre et de Parménide

On sait l'importance de la réflexion sur les penseurs présocratiques dans la philosophie de Heidegger. Le cours traduit ici, datant de 1932, s'il n'est pas le premier à en faire mention, est le premier, en revanche, à les aborder sous l'angle du Commencement qui s'y joue. Cest ce motif du commencement qui oriente la lecture que Heidegger entreprend de la très courte et dense "parole d'Anaximandre" et des fragments qui nous sont parvenus du poème de Parménide d'Elée. Cette explication avec le commencement de la philosophie occidentale ne cessera plus, dès lors, d'accompagner le cheminement de la pensée de Heidegger. Elle constituera un second foyer de l'oeuvre heideggerienne, après Être et temps : la recherche d'un autre commencement.

11/2017

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Philosophie

Concept fondamentaux

Ce cours fut professé en 1941, à la suite de plusieurs semestres consacrés à la pensée de Nietzsche, et édité à titre posthume en 1981. Il se situe sur le chemin frayé pour la première fois en 1927 par Etre et Temps, et en reprend à sa façon la question : celle du sens de l'être. C'est vers cette question que le lecteur est convié à s'acheminer, "sans qu'aucune connaissance préliminaire particulière" soit requise, "ni scientifique ni philosophique" , pour accompagner l'auteur dans sa démarche. Cette démarche n'est autre que phénoménologique. C'est pourquoi il convient d'abord d'adopter l'attitude qui en rend l'accomplissement possible. L' "Introduction" met en évidence que dès la lecture du titre nous avons passé outre sans écouter ce qu'il dit. L'exercice phénoménologique commence en même temps que le cours - à la lecture de son titre. La "Première partie" aborde la question du "est" dont Husserl, au début du siècle, avait tenté l'élucidation dans la Sixième de ses Recherches logiques - à ses yeux "la plus importante en ce qui regarde la phénoménologie" - et incite à méditer la distinction entre être et étant "encore plus essentiellement originaire que celle de la droite et de la gauche" . A la différence de Husserl, cependant, Heidegger ne voit nullement dans la phénoménologie le reniement de la pensée antérieure, mais au contraire la redécouverte de l'élan qui avait été celui de la pensée grecque. C'est pourquoi toute la "Seconde partie" est consacrée à l'interprétation, c'est-à-dire à l'écoute du "dire initial de l'être dans la parole d'Anaximandre" , non par amour de l'Antiquité, mais par souci du commencement de l'histoire occidentale. "Et cela veut dire de son avenir".

11/1985

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Heidegger

Essais et conférences

Ce livre est l'une des œuvres maîtresses de Heidegger, celle où l'abondance et l'originalité des vues, la hauteur poétique du langage s'affirment avec le plus de maîtrise et d'aisance. Dans ces Essais et conférences, les sujets affrontés s'enchaînent avec une inexorable nécessité. La science qui poursuit et harcèle la nature, la technique qui la met à la raison pour mettre en sûreté des "fonds", à quel appel de l'Etre obéissent-elles ? Comment l'homme habite-t-il aujourd'hui sur terre et qu'est-ce pour lui qu'habiter ? Où prend-il les mesures de son habitation et de sa pensée et de l'Etre, de l'Etre et des choses qui sont, des choses et du monde ? Ainsi peu à peu le cercle se resserre autour des questions essentielles. Dans des textes qui se situent dans le même horizon de pensée que Chemins qui ne mènent nulle part, les questions se pressent et se croisent, nous conduisant non à des réponses, mais à des échappées et à des perspectives.

07/2008

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Philosophie

Apports à la philosophie de l'avenance

Environ neuf ans après la publication d'Etre et Temps, entre 1936 et 1938, Heidegger entreprend la rédaction de son second "grand livre", Apports à la philosophie. De l'avenance. Il y travaille environ deux ans, l'achève, puis le range parmi les livres à publier "plus tard". Le moment propice pour la publication ne venant jamais, le philosophe a décidé que ces textes ne devraient paraître qu'àprès sa mort. Le volume a paru en 1989, pour le centenaire du philosophe. De quoi s'agit-il avec les Apports à la philosophie ? De continuer ce qui avait été entrepris avec Etre et Temps mais en prenant un tout autre point de départ. Il n'y a de fait, au premier abord, pas la moindre continuité entre les deux livres. Le premier est encore un traité, alors que le deuxième se construit selon une architecture nouvelle et pour le moins originale : huit parties en tout, composées de six fugues, que précède le préalable d'un regard jeté sur l'ensemble et que suit, en une sorte de coda, le bilan récapitulatif qui clôt le livre. Dans les Apports à la philosophie, Heidegger ne redit plus ce qu'il estime avoir suffisamment exposé et expliqué avec Etre et Temps. Il s'agit désormais de ce que l'ouvrage nomme en toutes lettres l'autre commencement. Loin d'être une mise en cause de la philosophie, le travail de Heidegger peut ainsi être considéré comme l'effort le plus consciencieux pour entériner ce que cette dernière n'a cessé d'être depuis son commencement grec. C'est en ce sens que peut être apporté à la philosophie ce qui manque encore au plein essor de son premier commencement.

10/2013

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Philosophie

De l'origine de l'oeuvre d'art. Première version

Prononcée plusieurs fois en 1935 et 1936, cette conférence sur l'oeuvre d'art est un texte majeur de Martin Heidegger (1889-1976), l'un des philosophes les plus importants et les plus controversés du XXe siècle. La version que nous publions est inédite en français : c'est celle de la première conférence prononcée. Heidegger y déconstruit le concept d'art tel qu'il est hérité de la tradition idéaliste platonicienne, pour ouvrir une compréhension de l'art radicalement neuve.
Elle s'inscrit dans le contexte de la montée en puissance du nazisme, dont Heidegger avait d'abord été partie prenante, en tant que recteur de l'université de Fribourg jusqu'en avril 1934, mais ne saurait en aucun cas se réduire à un texte nazi. Dès sa lecture approfondie de Hölderlin en 1934-1935, Heidegger s'engage dans ce qu'il nomme lui-même un " tournant ", qui l'éloigne à la fois de ses écrits de jeunesse et de son engagement politique.
Sa pensée n'en garde pas moins une ambition immense, en cherchant à ouvrir une nouvelle histoire pour l'humanité.

08/2014

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Philosophie

Interprétations phénoménologiques en vue d'Aristote. Introduction au coeur de la recherche phénoménologique

Ce cours porte un double titre. Le second, Introduction au coeur de la recherche phénoménologique, en livre davantage la teneur que le premier, Interprétations phénoménologiques en vue d'Aristote, expression d'une intention initiale quelque peu perdue de vue en cours d'exécution. Il a été tenu par Heidegger, alors Privatdozent à l'université de Fribourg-en-Brisgau durant le semestre d'hiver 1921-1922. Il s'inscrit donc dans la série des premiers cours qui nous font découvrir dans ses linéaments, ses soubassements, ses errances et ses percées, la pensée de Heidegger avant qu'il ne devienne le maître consacré par la publication d'Etre et temps. Le cours s'annonce et commence de façon très classique comme un cours sur Aristote, mais après quelques pages, il n'en sera plus question. Ce changement de direction est l'expression d'une urgence existentielle qui exige que soit d'abord définie la philosophie. Pour la première fois est formulée ici la question du sens de "être". Mais cette urgence demande également que soit élucidée la situation très concrète de celui qui fait de la philosophie. D'où les deux parties du cours  :  une première qui porte sur la définition de la philosophie et une seconde consacrée à montrer ce qu'est la vie effective, la vie selon le souci avec ses structures existentielles. Bref, les "interprétations phénoménologiques" en vue d'Aristote doivent commencer par une initiation portant au coeur même de la phénoménologie et de ses enjeux existentiaux.

10/2016

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Philosophie

Approche de Hölderlin

Dès les origines, la philosophie, en cherchant à déterminer sa voie propre, n'a pu s'affranchir complètement de la poésie. Platon, bannissant les poètes de sa cité idéale, était le premier à puiser chez Homère, à nourrir de poésie la puissance de son style. Les quatre textes réunis par Heidegger sous le titre original d' "Eclaircissements sur la poésie de Hölderlin" obéissent à une volonté d'exploration du lien et de la relation qui, bien en deçà de la rencontre entre une philosophie et une poésie, où l'interprétation philosophique convoque la poésie à titre d'instrument au service d'objectifs qui lui resteraient propres, ont toujours été déjà établis dans le tissu même du langage. Prises à la source originelle du sens, conception théorique et conception poétique sont voisines et parfois indistinctes. L'interprétation philosophique de Heidegger cherche donc à retrouver dans la poésie de Hölderlin ce que le poète a su, plus originellement que le penseur, de l'histoire de l'être, dans une intimité moins envahie par le discours de la métaphysique. L'humilité de la pensée voit alors se déployer, face à sa patience, la richesse d'un jaillissement originel.

09/2011

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Philosophie

Ontologie. Herméneutique de la factivité

Dans ce cours délivré pendant le semestre d’été de l’année 1923 à l’université de Fribourg-en- Brisgau, le jeune Heidegger, alors assistant (Privatdozent) de Husserl, aborde la question qui était, à cette époque, au centre de sa pensée, celle de la « vie factive », du Dasein tel qu’il est à chaque fois, et qu’il s’agit non pas de décrire, mais de comprendre ou d’expliciter dans sa structure d’être. Cette explicitation prend la forme d’une herméneutique phénoménologique originale qui vise d’abord et avant tout à éveiller le Dasein à lui-même, et à la possibilité éminente qui lui appartient en propre et qui est appelée ici « existence ». Après avoir exploré la manière dont la vie a tendance à se comprendre aujourd’hui dans l’histoire et la philosophie, Heidegger met en place un certain nombre de thèmes qui seront ensuite repris dans le traité d’ontologie fondamentale de 1927, tels que l’être-au-monde, la significativité, la curiosité ou encore le souci. Ce cours, contemporain des premières esquisses de Sein und Zeit, constitue un document capital sur l’approche heideggerienne au début des années 1920. Il représente une étape décisive sur le chemin ayant conduit à Être et Temps dont la démarche est au fond implicitement contenue dans le titre : Ontologie. Herméneutique de la factivité. Un titre qui articule déjà à sa manière la question de l’être avec cette phénoménologie du Dasein qui prendra plus tard le nom d’analytique existentiale.

10/2012

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Philosophie

Introduction à la recherche phénoménologique

Le présent volume reproduit le texte du premier cours que Heidegger a donné en 1923-1924 à l'université Philipp de Marbourg où il venait d'être nommé professeur. Heidegger y engage pour la première fois une explication de fond avec la phénoménologie husserlienne à la lumière de la notion centrale de Dasein. Pourquoi la phénoménologie, qui est concernée au premier chef par les phénomènes, devient-elle avec Husserl la science de la conscience pure ? Cette promotion de la conscience au rang d'objet privilégié de la recherche philosophique n'est pas le fruit du hasard, mais procède de la domination du souci de certitude apparu avec Descartes. En se laissant guider par cette idée de la science plutôt que par les choses elles-mêmes, la phénoménologie a non seulement dévié de ses orientations initiales, mais a négligé le phénomène du Dasein. D'où la nécessité de reprendre à nouveaux frais cette question du Dasein, ce que Heidegger tente ici en anticipant certaines des analyses de Être et Temps.

04/2013

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Philosophie

Traité des catégories et de la signification chez Duns Scot

Cet ouvrage est la thèse d'Habilitation de Martin Heidegger. Jeune philosophe, il a déjà publié une thèse de Doctorat, concernant la Logique ; le voici aux prises avec le projet d'une instauration radicale de la philosophie. "Il n'y a pas si longtemps, écrit-il, l'examen des problèmes logiques se trouvait ramené aux dimensions d'une Psychologie." Penché sur les catégories et scrutant les significations, Heidegger, dans cet ouvrage qui a précédé la méditation de Sein und Zeit, pose ce qui sera constamment la double préoccupation de son oeuvre : le problème de la langue et le problème de l'être. On se priverait beaucoup à ignorer du cours d'un fleuve ce qui touche à la région des sources.

02/2019

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Philosophie

La métaphysique de l'idéalisme allemand (Schelling)

Après le grand cours de 1936 sur le traité (le Schelling de 1809, Recherches philosophiques sur l’essence de la liberté humaine, Heidegger remet en 1941 l’ouvrage sur le métier. Il propose ici une interprétation «renouvelée» du traité dans lequel il voit «le sommet de la métaphysique de l’idéalisme allemand», ou encore «le coeur de toute métaphysique l’Occident». C’est dire que, loin de faire double emploi avec le cours de 1936 (dont la traduction française a paru en 1977 sous le titre Schelling), ce cours 1941 reprend à nouveaux frais la problématique schellingienne. Le directeur de l’analyse est la distinction entre «fond» et «existence», analogue à celle entre pesanteur et lumière. En fait d’écrit sur la liberté dit Heidegger, il serait plus pertinent d’appeler l’ouvrage «l’écrit sur le mal», la liberté étant déterminée par Schelling comme pouvoir non bien ou du mal, mais du bien et du mal. C’est cette solidarité entre liberté et le mal qui est interrogée. C’est aussi l’occasion, pour Heidegger, de préciser en quoi le concept d’existence, tel qu’il l’élabore dans Etre et temps, se démarque de qu’entendent sous ce nom Schelling, Kierkegaard et Jaspers. Ce n’est pas le moindre prix de ce cours que de prévenir le contresens, courant en France, selon lequel le traité de 1927 relèverait de «philosophie de l’existence» ou de l’«existentialisme».

10/2015

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Philosophie

Phénoménologie de l'intuition et de l'expression. Théorie de la formation des concepts philosophiques

Prononcé au semestre d'été 1920, ce cours témoigne de la façon dont Heidegger s'approprie la phénoménologie dans les débuts de son enseignement à Fribourg. C'est au nom de la vie qu'il la fait sienne, scellant ainsi d'entrée de jeu une divergence fondamentale avec le projet transcendantal de son fondateur Edmund Husserl. Tout converge dans cette phénoménologie de l'intuition et de l'expression vers l'unique " phénomène originaire " de la vie, et en premier lieu la méthode inventée pour s'en saisir : la " Destruktion phénoménologique ", qui s'y trouve exposée pour la première fois. Elle est aussitôt mise en oeuvre par le jeune Heidegger à l'égard des deux grands cadres d'interrogation qui occultent à ses yeux le phénomène de la vie, le problème de l'a priori et celui du " vécu ". L'examen critique du premier est l'occasion d'un démantèlement minutieux de la signification théorique et épistémologique du concept d'histoire au profit de son sens comme dimension immanente et constitutive de la vie même. Le second est le théâtre d'une confrontation inédite avec deux grandes psychologies philosophiques contemporaines, celles de Paul Natorp et de Wilhelm Dilthey. L'enjeu en est, indissociablement, l'appréhension non objectivante du soi et la détermination du sens de la philosophie elle-même. Le cours de 1920 apparaît ainsi tout à la fois comme une pièce maîtresse de la phénoménologie de la vie des premières années fribourgeoises de Heidegger et comme un jalon majeur sur le chemin de la future " analytique existentiale ".

10/2014

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Philosophie

Phénoménologie de la vie religieuse

Sous le titre Phénoménologie de la vie religieuse, choisi par Heidegger lui-même pour remplacer le titre Phénoménologie de la conscience religieuse, l'ouvrage regroupe trois séries de textes : le cours " Introduction à la phénoménologie de la religion " professé durant le semestre d'hiver 1920-1921 à l'université de Fribourg-en-Brisgau et centré sur les Epîtres de saint Paul ; le cours " Augustin et le néoplatonisme ", professé pendant le semestre d'été 1921 ; un cours sur la mystique médiévale annoncé pour le semestre d'hiver 1919-1920, mais qui ne fut pas donné. Une phrase résume l'esprit dans lequel est conduite cette exploration : " L'autonomie du vécu religieux et de son monde doit être envisagée comme une intentionnalité absolument originaire, comportant un caractère d'exigence absolument originaire ; tout aussi originaire est sa teneur mondaine et axiologique spécifique. " Ces textes très riches ne montrent pas seulement comment Heidegger a investi, en quelque sorte en " chargé de mission " de Husserl, le chantier de la philosophie de la religion qui, à l'époque, était une discipline en plein essor, en se servant des concepts centraux de la phénoménologie husserlienne. Il représente en même temps un jalon capital dans le développement d'une idée nouvelle de la phénoménologie que désigne le terme d'herméneutique de la vie facticicielle.

01/2012

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Philosophie

ACHEMINEMENT VERS LA PAROLE

Cette œuvre de Martin Heidegger constitue l'étape ultime d'un long itinéraire de pensée. Commencé en 1916 (Doctrine des catégories et de la signification), il s'est révélé de plus en plus distinctement, au cours des années et des œuvres, comme orienté vers la relation qu'entretiennent, depuis leur origine, être et parole. Six textes jalonnent cet acheminement : La parole, La parole dans le poème, D'un entretien de la parole, Le déploiement de la parole, Le poème, Le mot, Le chemin vers la parole (quatre conférences, un essai et un dialogue). Le titre nomme une insigne expérience de la parole. Comprenons d'abord : l'expérience que fait la pensée face à la parole. " Faire une expérience, dit le livre, c'est atteindre quelque chose en passant par un chemin. " Ce qui est atteint dans cet acheminement de la pensée à la parole, c'est une vue de la parole. En cette vue, la parole ne se distingue plus de son déploiement, de la manière dont elle vient à être. Acheminement vers la parole, dès lors, ne signifie plus l'itinéraire emprunté par la pensée pour venir en face de la parole, mais, à proprement parler, le " mouvement " dont la parole est l'aboutissement. Tout le livre culmine dans la tentative de dire la nature de ce " mouvement ", autrement dit : comment s'appelle cela, qui chaque fois et toujours s'achemine vers la parole.

02/1981

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Philosophie

Oeuvres de Martin Heidegger Section I, Ecrits publiés de 1914 à 1970. Tome 2, Etre et Temps

"L'essence de l'homme se détermine à partir de la vérité de l'être, laquelle se déploie en son essence du fait de l'être lui-même. Ce que tente de faire le traité intitulé Etre et Temps, c'est de partir de la vérité de l'être - et non plus de la vérité de l'étant - pour déterminer l'essence de l'homme en ne la demandant à rien d'autre qu'à sa relation à l'être et pour concevoir en son tréfonds l'essence de l'homme, elle-même désignée comme Da-sein au sens clairement fixé à ce terme. En dépit du fait qu'un concept plus original de la vérité ait été simultanément développé, parce qu'il était devenu intrinsèquement nécessaire, et depuis maintenant treize ans que le livre est paru, il n'y a pas eu la moindre trace qu'un minimum d'entente se soit produit à l'égard de cette mise en question. Si elle est restée sans écho, il y a à cela deux raisons. D'une part l'habitude d'ores et déjà invétérée, et qui tend même à s'implanter définitivement, à penser de la manière moderne, l'homme est pensé comme sujet ; toute réflexion sur l'homme est entendue comme anthropologie. Mais, d'autre part, l'incompréhension tient à la tentative elle-même qui pourrait bien tirer de l'histoire sa sève et sa vigueur sans rien en elle de "fabriqué", qui provient de ce qui a prévalu jusqu'ici mais lutte pour s'en extraire et par là renvoie nécessairement et constamment à cette tradition et l'appelle même à l'aide (cf. ce que le livre sur Kant entend par "métaphysique du Dasein") pour dire tout autre chose. Mais surtout ce chemin s'interrompt à un endroit décisif. Interruption qui s'explique du fait que, malgré tout, la tentative faite dans cette voie court, contre sa volonté, le danger de n'aboutir qu'à renforcer encore la subjectivité et à empêcher pour ainsi dire elle-même le dépassement du point de non-retour ou plus exactement : la présentation où elle atteindrait ce à quoi elle tend par définition. Toute orientation vers l' "objectivisme" ou le "réalisme" demeure du "subjectivisme" ; la question de l'être prend place ailleurs que dans la relation sujet-objet." Martin Heidegger.

10/1986

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Philosophie

Kant et le problème de la métaphysique

Kant et le problème de la métaphysique n'est pas une excursion de Heidegger hors de ses propres recherches. Ce n'est pas un livre d'histoire au sens positiviste. Heidegger s'attache consciemment à un kantisme possible devant lequel Kant lui-même aurait reculé après la première édition de la Critique de la raison pure. Il s'agit donc d'une lecture de Kant par Heidegger, d'une reprise ou " répétition " qui dépasse autant qu'elle conserve. Démarche qui n'est présomptueuse qu'en apparence. On peut la justifier même sur le terrain de la pure histoire. Car c'est ainsi que chacun lit. L'historien " objectif ", qui veut s'en tenir aux textes et au sens manifeste, métamorphose et peut-être détruit les philosophies en les privant de leur mouvement intérieur vers le vrai. Une philosophie peut bien devenir, en s'enfonçant dans le passé, grimoire, empreinte, textes : écrire l'histoire de cette philosophie sera toujours en recommencer l'entreprise. Il n'y a d'histoire de la philosophie que pour un philosophe. La confrontation avec Kant montre que Heidegger cherchait à fixer non seulement la situation de l'homme souffrant, mais aussi bien celle de l'homme connaissant et ouvert à une vérité. Il ne peut plus être question d'anthropologie au sens ordinaire du mot quand l'homme précisément est défini par une relation qui n'a d'analogue ni dans le monde, ni dans la vie, ni dans le " psychisme " : comme révélateur de l'être, ou même comme le lieu métaphysique où l'être se manifeste à lui-même. On voit ici sans équivoque que l'incarnation et l'historicité ne remplacent pas la vérité, mais la réalisent.

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Philosophie

Introduction à la métaphysique

Ce cours, professé en 1935, est un jalon important entre Etre et Temps et l'œuvre ultérieure de Heidegger. Son originalité consiste à présenter la métaphysique à partir de corrélatifs traditionnels de l'être : devenir, apparence, pensée, valeur. Le tiers du volume est consacré à l'opposition de l'être et du penser, décisive pour le destin de l'Occident. Nous voyons en effet comment celui-ci est lié à la naissance de la métaphysique et à son déclin, déjà présent en germe dans le " grand commencement " grec. Des interprétations d'Héraclite, de Parménide et même de Sophocle nous montrent la pensée originelle comme une violence productrice qui fait paraître l'être (la physis) dans le recueillement du logos, et la fin du cours évoque, chez Platon déjà, la séparation qui s'opère entre l'être et ses corrélats et finira par réduire l'être à l'étant et la pensée au point du vue.

03/1980

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Philosophie

De l'essence de la liberté humaine. Introduction à la philosophie

"Entreprendre une introduction à la philosophie en prenant la voie du traitement de la question de l'essence de la liberté humaine : chercher, par conséquent, une compréhension de l'universel de la philosophie ; dériver cependant, dès le départ, vers une question particulière : voilà, à l'évidence, un propos impossible à réaliser. Car le but et le chemin choisi pour l'atteindre se contredisent. Et pourtant, avec la question de l'essence de la liberté humaine, c'est d'emblée et constamment le tout de l'étant qui devient thème, le monde et Dieu, et non pas seulement la limite. Sans doute la question de l'essence de la liberté est autre que la question de l'essence de la vérité, et pourtant elle n'est pas une question particulière, mais elle s'engage dans la totalité. Autant vaut peut-être, d'ailleurs, de la question de l'essence de la vérité. Ce qui signifie que toute question philosophique questionne en direction du tout. Ainsi, au fil conducteur de la question de l'essence de la liberté humaine, nous avons le droit de, et même nous devons risquer une véritable introduction à la philosophie en son tout. L'introduction à la philosophie au fil conducteur du problème de la liberté prend bel et bien une orientation particulière et isolée. Mais finalement il n'y a là aucun défaut, et nous avons encore moins à l'excuser en invoquant la fragilité de toute entreprise humaine. Peut-être la force et la vigueur du philosopher reposent-elles justement sur ce qu'il ne manifeste la totalité qu'au sein d'un problème singulier effectivement saisi. Et peut-être aussi que ce procédé favori qui consiste à plier à n'importe quel cadre tout ce qui existe en matière de questions philosophiques et à parler de là de tout et de n'importe quoi sans questionner réellement est le contraire d'une introduction à la philosophie, autrement dit une apparence de philosophie, une sophistique". Martin Heidegger. Professé en 1930, c'est-à-dire au moment où Heidegger compose la première version de De l'essence de la vérité, ce cours porte témoignage du virage, encore mal connu et compris, qui conduit la pensée vers la vérité de l'être. Toutefois, la liberté ne se dévoile ici comme l'essence de la vérité que parce qu'elle demeure, de manière peut-être plus secrète encore, "la racine de l'être et du temps" .

10/1987

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Philosophie

Oeuvres de Martin Heidegger. Section II, cours 1923-1944 Tome 1 : Interprétation phénoménologique de la "Critique de la raison pure" de Kant

Le présent cours, professé en 1927, comparé au livre de 1929 (Kant et le problème de la métaphysique), apparaît comme une élaboration de l'interprétation de Kant conduite sous la forme d'une analyse détaillée et minutieuse des textes. On trouvera ici notamment des précisions capitales sur l'Esthétique ainsi qu'une exégèse complète de l'Analytique des concepts.

11/1982

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Philosophie

Nietzsche. Tome 2

" Une prise de position à l'égard de la pensée nietzschéenne " - soit une " explication " avec Nietzsche - telle est la définition que Heidegger lui-même donne du présent ouvrage. Celui-ci réunit les leçons de 1936 à 1940, à l'Université de Fribourg-en-Brisgau, ainsi que les digressions à partir du texte des leçons, développées entre 1940 et 1946. Publié en deux tomes - la fin du premier coïncidant avec la fin précipitée des cours au printemps 40 -, l'ouvrage pourrait aisément être pris, sinon pour deux ouvrages distincts, du moins pour deux parties offrant respectivement une approche différente de la pensée de Nietzsche et du même coup un tournant de la pensée heideggérienne. La première partie (soit les leçons de 1936 à 1940) constitue spécifiquement une exégèse des énoncés nietzschéens et s'assigne pour tâche essentielle de démontrer, à l'encontre de toutes les interprétations des commentateurs antérieurs, que la notion de Volonté de puissance et de la pensée de l'Eternel Retour du Même forment une totalité indissoluble et non pas une incohérence, Nietzsche n'est le philosophe de la Volonté de puissance que parce qu'il est Docteur de l'Eternel Retour. Penser à fond l'Eternel Retour c'est d'abord aller jusqu'à l'extrême nihilisme - selon Nietzsche, l'unique voie pour le surmonter. Mais que veut dire surmonter le nihilisme ? Est-ce seulement possible ? La réponse sera donnée dans la seconde partie, à partir de quoi la pensée de Nietzsche n'est plus seulement repensée selon ses données propres - mais dans un contexte à la fois actuel et plus lointain : à savoir dans quel sens nous en sommes à la fin de la pensée des Temps modernes et en quoi tout ce qui a précédé veut que nous assistions à la fin de la métaphysique occidentale. Celui qui la porte à son achèvement est précisément l'anti-métaphysicien Nietzsche. Penser à fond le nihilisme - penser à fond l'absence de fondement de la vérité de l'Etre - voilà seul qui peut fonder l'essence humaine. Si le nihilisme est insurmontable, parce qu'il répond au retrait de l'Etre, en revanche surmonter la métaphysique reste désormais la seule voie de la pensée : penser l'Etre en dehors de la métaphysique de l'étant, c'est ré-apprendre à penser.

10/1971

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Philosophie

Oeuvres de Martin Heidegger. Section II, cours 1923-1944 Tome 6 : Les Hymnes de Hölderlin

C'est au coeur de son travail d'enseignement que Heidegger aborde l'oeuvre poétique. La lecture de ce cours montre une connaissance et une compréhension exceptionnelles de Hölderlin. A cela, rien d'étonnant : Martin Heidegger vécut depuis la fin de ses années de lycée dans une fréquentation quasi quotidienne, une incessante étude de l'oeuvre du poète. Le fait que ce soit en 1934-1935 que Heidegger se risque pour la première fois au dialogue public avec Hölderlin conduit à une remarque importante : c'est moins d'un an auparavant que Heidegger, après avoir constaté l'impossibilité de mener à bien une véritable révolution de l'université allemande , a démissionné de ses fonctions de recteur. Le cours sur Hölderlin, loin d'être une fuite hors des "dures réalités", doit être compris comme la continuation encore radicalisée de la tentative du rectorat, ou peut-être même comme la métamorphose que l'échec du rectorat fait subir à la pensée du philosophe.

10/1988

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Philosophie

Hegel. La négativité, éclaircissement de l'introduction à la Phénoménologie de l'esprit de Hegel

Quelle est aujourd'hui la tâche impartie à la pensée? Telle est la question au centre de l'explication avec Hegel que tente ici Heidegger. Pour Hegel, la philosophie doit prendre la forme de la science et déposer son vieux nom d'" amour du savoir " pour devenir savoir effectivement réel. Mais ce savoir absolu auquel elle prétend accéder est-il autre chose en vérité que la confirmation de l'oubli initial qui s'est joué avec l'appréhension de Pitre sous le signe du logos ? Et si la science de la logique, loin de l'universalité inconditionnée qu'elle croit atteindre, restait en fait prisonnière de l'histoire très relative qu'elle achève? En mettant au jour les présupposés de la philosophie hégélienne, Heidegger non seulement plonge au cœur de la métaphysique occidentale. mais prépare les conditions de son dépassement. Ce volume consacré à Hegel a paru en 1993 comme tome 68 de l'édition intégrale des œuvres de Martin Heidegger. Il regroupe deux traités non publiés du vivant de l'auteur : le premier, La négativité, est un ensemble de notes rédigées en 1938-1939 et 1941; le second. Eclaircissement de l'Introduction à lu Phénoménologie de l'esprit de Hegel, est un commentaire écrit en 1942 qui annonce, mais en suivant une autre progression, celui publié en 1950 sous le titre " Hegel et son concept de l'expérience" dans les Chemins qui ne mènent nulle part. Centrés sur des moments différents de 1'œuvre hégélienne, la Science de la logique et la Phénoménologie de l'esprit, ces deux traités sont à bien des égards complémentaires et constituent une pièce maîtresse de l'explication que Heidegger a engagée avec Hegel dès l'époque d'Erre et Temps pour la poursuivre, en des modes divers, tout au long de son chemin de pensée.

06/2007

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Philosophie

Chemins qui ne mènent nulle part

Ces six textes sont six chemins qui s'enfoncent dans le domaine inexploré de la pensée.

09/2006

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Philosophie

Vers une définition de la philosophie

Qu'est-ce que philosopher en temps de crise ? Suffit-il de recourir aux "valeurs" pour échapper à la détresse du présent ? Quels sont les liens entre la pensée, la science et la vie ? Ces questions sont au coeur des deux premiers cours de Martin Heidegger prononcés à l'université de Fribourg en 1919, au lendemain de la défaite allemande. Ces leçons marquent la toute première expression publique d'une pensée qui cherche les mots pour se dire et une méthode pour accéder à son domaine. Le jeune Heidegger débat avec ses contemporains, surtout les philosophes néokantiens, de la notion de "culture" qui a perdu de son évidence après quatre années de déferlement de violence. De là l'ébauche d'une réflexion sur l'essence de l'Université qui trouvera son achèvement catastrophique dans le Discours du rectorat de 1933. Derrière la critique du concept de la culture et des "valeurs" pointe pourtant déjà le souci de rapporter la philosophie au vécu dans sa dimension quotidienne, le plus souvent occultée par la théorie de la connaissance. Au-delà du contexte historique, ces cours annoncent sur un mode clair et pédagogique les gestes théoriques qui seront déployés dans Etre et Temps (1927) : déconstruction de la tradition philosophique, interrogation sur le sens de l'historicité, analyse de la vie facticielle (qui ne se nomme pas encore "existence"), souci de retour aux "choses mêmes" par-delà les objectivations de la science, lien essentiel entre le sujet et le monde. A ce titre, ces cours constituent un document exceptionnel pour approcher une oeuvre aussi essentielle que controversée. La pensée de Martin Heidegger (1889-1976), dont l'oeuvre publiée traverse le XXe siècle, a profondément marqué la philosophie des dernières décennies tout en étant régulièrement l'objet de vifs débats en raison de l'engagement, un temps, du philosophe en faveur du parti national-socialiste.

05/2017

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Philosophie

En guise de contribution à la grammaire et l'étymologie du mot "être". Edition bilingue français-allemand

Heidegger fait appel à la grammaire et à l'étymologie pour relancer la question de l'être à partir du peu qu'il en reste. Le point de départ de ce texte, c'est précisément que être ne nous est presque plus rien : auto-désaffection. Il s'agit de trouver quelque biais par lequel procurer à l'être une entrée favorable : recommencer le § 1 d'Etre et temps, ou plutôt reprendre autrement la tâche. Se dessine alors une autre voie d'accès, selon une mise en perspective où la question de la langue, c'est-à-dire aussi de la traduction, devient primordiale. Pascal David propose ici une traduction nouvelle et inédite du chapitre 2 de l'Introduction en la métaphysique, cours de Heidegger professé en 1935, publié en 1953 chez Niemeyer, traduit en 1958 par Gilbert Kahn, et édité en 1983 comme tome 40 de l'Edition intégrale en cours depuis 1975. Elle est accompagnée d'une présentation, d'une notice biographique, d'un glossaire et d'un dossier.

01/2006

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Philosophie

Achèvement de la métaphysique et poésie. La métaphysique de Nietzsche ; Introduction à la philosophie penser et poétiser

Achèvement de la métaphysique et poésie réunit deux cours que Heidegger souhaitait publier ensemble. Le premier fut annoncé comme cours du semestre d'hiver 1941-1942 et s'intitule La métaphysique de Nietzsche. Le cours ne se présente pas comme un exposé de doctrine, mais amène à comprendre comment la pensée de Nietzsche est tout entière animée par la métaphysique - au point qu'elle lui donne son ultime visage. La volonté de puissance, le nihilisme l'éternel retour de l'identique, le surhomme et la justice sont les cinq articulations fondamentales de cette pensée; à leur écoute, Heidegger pense l'unité qui leur donne sens: celle de la métaphysique qui, à travers le penseur Nietzsche, s'achève tandis qu'elle se porte à son dernier accomplisse ment. Le second cours fut annoncé pour le semestre d'hiver 1944-1945 sous le titre Introduction à la philosophie. Penser et poétiser. Il approfondit ce qui a déjà été vu dans La métaphysique de Nietzsche : l'achèvement de la métaphysique signe la nécessité du rapport entre pensée et poésie. Le rapport dont il est question est à proprement parler essentiel: il implique que pensée et poésie n'ont de teneur que si elles se rapportent l'une à l'autre c'est-à-dire si elles ne cessent de s'apporter l'une à l'autre ce qui les fait être chacune elle-même. Penseur de ce temps de l'achèvement de la métaphysique, Nietzsche e vient à être poète. Poète de ce temps, Hölderlin en vient à être penseur. Cette étonnante proximité de la pensée et de la poésie est méditée en sa référence à l'histoire, car Nietzsche et Hölderlin sont penseurs et poète dès qu'il leur faut se confronter à ce qui, en notre temps, " est ". C'e ainsi que la question du rapport entre pensée et poésie nous amène à penser à partir de ce qui nous concerne tous essentiellement.

03/2005

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Heidegger

Réflexions XII-XV. Cahiers noirs (1939-1941)

Ce troisième volume des Réflexions regroupe les Cahiers XII à XV dont la rédaction court de 1939 à 1941. Comme les précédents, il témoigne de l'approfondissement décisif que connaît la pensée de Heidegger dans les années 1930 : non à la manière d'un "journal philosophique" écrit en contrepoint de l'oeuvre, mais plutôt d'un espace de travail et d'écriture où s'exerce ce qu'il nomme quelques années plus tard "un regard au coeur de ce qui est" . S'y répondent les différents chemins explorés par cette pensée, toujours à nouveau repris d'un pas qui change librement de rythme et d'allure : la préparation d'un autre commencement dont l'enjeu est une métamorphose de l'être humain dans son rapport essentiel à l'être ; la remémoration du premier commencement grec où s'est initialement exposé ce rapport ; enfin, la méditation de l'histoire de ce premier commencement, histoire dont l'achèvement dessine le visage de notre époque, celui d'un monde soumis au déchaînement uniforme de la puissance. Au moment où les événements prennent en Europe un tour terriblement dramatique - le déclenchement de la guerre, le pacte germano-soviétique, l'attaque allemande en Russie -, les Réflexions consignées dans ces quatre Cahiers font face à cet inquiétant visage du monde, avec angoisse mais sans aucune déploration stérile, attentives avant tout à entendre, en retrait du vacarme public, "le bruit et la germination du temps" dont parlait Ossip Mandelstam.

04/2021

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Philosophie

Réflexions, VII-XI. Cahiers noirs 1938-1939

Les Cahiers repris dans ce volume, rédigés en 1938-1939, tournent principalement autour du thème de "l'autre commencement" que, selon Heidegger, la philosophie a pour tâche de préparer, à l'heure de "l'achèvement des Temps nouveaux", où le règne de la métaphysique de la subjectivité porte le "premier commencement", le commencement grec, à sa complète expression. Cela se manifeste en particulier dans "la réduction de l'homme à lui-même", à son animalité et à sa rationalité qui non seulement se conjuguent, mais se renforcent l'une l'autre. Les débordements politiques de l'âge des masses, à commencer par le national-socialisme, en procèdent en ligne directe. Là est l'enjeu "historial" de l'époque pour la pensée, enjeu que Heidegger s'emploie à faire ressortir contre l'aplatissement de "l'histoire historisante". Au-delà du déploiement de l'efficience généralisée, il y va de la "Décision" ouvrant sur la vérité de l'essence de l'homme dans sa relation à l'être.

11/2018

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Histoire de la philosophie

Histoire de la philosophie. De Thomas d'Aquin à Kant

Au semestre d'hiver 1926-1927, tandis que Heidegger est en train d'achever son maître-livre Etre et Temps, il dispense un cours qui offre une grande traversée dans l'histoire de la philosophie. Celui-ci constitue à bien des égards le laboratoire de l'ouvrage. Heidegger y trace en effet un chemin entre la métaphysique moderne et la théologie médiévale, en avançant l'idée que la doctrine moderne de l'être qui se déploie autour du "Je" cartésien doit se comprendre à partir de la doctrine de saint Thomas. Le philosophe scolastique apparaît lui-même comme le point de consolidation de la métaphysique antique, entièrement refondue dans le cadre de la théologie chrétienne. Heidegger entreprend ensuite une analyse - inédite dans son oeuvre - de l'Ethique de Spinoza, faisant émerger le spinozisme comme la seule philosophie moderne, avant Hegel, qui soit parvenue à penser l'être absolument. Tout en corrigeant l'idée que Heidegger aurait exclu Spinoza de sa compréhension de la métaphysique, ces leçons représentent également un document de premier ordre pour reconstituer la genèse de sa réflexion : ce serait pour pallier les lacunes d'une métaphysique au sein de laquelle l'être est rabattu sur la substance ou le sujet que le philosophe se serait vu confronté à la nécessité de tenter un nouveau commencement pour la pensée. Martin Heidegger (1889-1976) est considéré comme l'un des philosophes majeurs du XXe siècle, dont l'influence a été considérable, d'Arendt à Foucault en passant par Sartre ou Levinas. Son engagement en faveur du national-socialisme à partir des années 1930 a été présenté et discuté dans de nombreux ouvrages, dont, au Seuil, Heidegger et l'antisémitisme de Peter Trawny (Points, 2023).

11/2023