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Marcel Jouhandeau, Michel Leiris

Extraits

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Poésie

Glossaire, j'y serre mes gloses. Suivi de Bagatelles végétales

Ethnologue, prosateur, poète, Michel Leiris fut également avec Langage tangage et A cor et à cri un explorateur de l'univers, souvent mystérieux et cocasse, des mots. De ce qu'ils disent, de ce qu'ils suggèrent ou révèlent, de ce qu'ils cachent, mais aussi de ce qui se joue entre eux. Avec Glossaire j'y serre mes gloses, Leiris propose ce qu'il nomme une "espèce de lexique" et, par ordre alphabétique, aligne des définitions en rafale qui ont vertu de catapultes mentales. Ainsi : académie macadam pour les mites ambigu entre l'ambre et la ciguë caresse qu'elle reste escarpée ! fureur feu rare. Et ainsi de suite, jusqu'à Yseut ses yeux d'Asie et d'adieu... Avec Bagatelles végétales, Leiris amplifie le procédé, il piège les discours, dénoue les tournures toutes faites et les envoie s'entremêler autrement, à la manière des lianes ou de branches, constituant ainsi une jungle langagière pour aller à l'aventure, s'égarer joyeusement et "aimer le mets des mots, méli-mélo de miel et de moelle".

03/2014

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Littérature française (poches)

Le ruban au cou d'Olympia

" Que le nu peint par Manet atteigne à tant de vérité grâce à un détail minime, ce ruban qui modernise Olympia et, mieux encore qu'un grain de beauté ou qu'un semis de taches de rousseur, la propose plus précise et plus immédiatement visible, en faisant d'eIle une femme pourvue de ses attaches de milieu et d'époque, là qui prêtait à réflexion, si ce n'est à divagation ! " Dites-vous bien, lecteur ou lectrice, ou dis-toi bien (car à me tu deviendras de mes proches) que si je dis ici, c'est plus pour dire que pour dire quelque chose. "

04/2006

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Pléiades

L'Age d'homme. Précédé de L'Afrique fantôme

Trois textes plus un : autant de façons de pratiquer l'écriture de soi, autant d'épisodes d'une quête autobiographique. Le premier en date n'aboutit pas tout de suite A un livre. En 1930, Michel Leiris rassemble "des souvenirs d'enfance et d'extrême jeunesse touchant tous A l'érotisme". Il leur destine déjA la place centrale d'un ouvrage plus vaste. Intitulée Lucrèce, Judith et Holopherne, cette "confession" sera reprise, remaniée (autocensurée), dans L'Age d'homme. On en révèle ici, en ouverture, la version originelle. Mais Leiris est las de la vie littéraire. Il accepte de participer A la mission ethnographique Dakar-Djibouti (mai 1931-février 1933). Le voyage n'est-il pas une "expérience poétique" ? Leiris tient un carnet de route. Rapidement, il donne A ses notes un tour personnel ; il ne raconte que les événements auxquels il a lui-même assisté et mêle aux observations ethnographiques des préoccupations plus intimes : rapports avec les autres, sentiments, obsessions érotiques, rêves... A sa publication, en 1934, le livre - L'Afrique fantôme - témoigne d'une pratique de l'autobiographie infléchie par l'expérience ethnologique. Puis Leiris rouvre le dossier de L'Age d'homme. Il révise (adoucit) le texte de 1930. Il y ajoute des souvenirs - les vacances espagnoles de l'été 1935 sont A l'origine de pages sur la tauromachie - et compose un livre de "confessions" qui va du "chaos miraculeux de l'enfance" A l'Age "cruel de la virilité". Sous l'influence de la psychanalyse, L'Age d'homme entend dire "toute la vérité" : nouveau renouvellement dans la pratique autobiographique. A peine achevé, A la fin de 1935, le livre est accepté par Gallimard. Seulement il ne paraît pas. Tout était prêt, mais le public attendra 1939 pour découvrir L'Age d'homme. Entre-temps, en 1938, Leiris est revenu sur la corrida dans Miroir de la tauromachie : la tauromachie est "plus qu'un sport" ; c'est un "art tragique", qui a partie liée avec l'érotisme et le sacré. Et avec l'écriture de soi. Comment tauromachie et autobiographie communiquent-elles ? par la confluence des risques. En 1935, les pages sur la tauromachie de L'Age d'homme ne prennent pas encore en compte l'extension A la littérature d'une esthétique du risque. Mais dans le prière d'insérer joint A l'édition originale en 1939, cette idée est centrale. Et quand Leiris réédite son livre en 1946, il y ajoute une préface intitulée "De la littérature considérée comme une tauromachie" : écrire sur soi, se mettre A nu dans un livre, y confesser déficiences ou lAchetés, c'est créer un objet non pas semblable, mais équivalent A "ce qu'est pour le torero la corne acérée du taureau".

11/2014

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Littérature française (poches)

LA REGLE DU JEU. Tome 1, Biffures

Mesures pour rien, appels du pied, galop d'essai : telles m'apparaissent aujourd'hui ces Biffures rédigées en majeures partie durant l'époque de l'Occupation. L'on n'y trouvera, quant au cadre historique dans lequel ce livre s'inscrit, que les plus vagues et rapides allusions ; c'est à la cantonade que les évènements se déroulent et presque rien n'y vient distraire de sa recherche un auteur qui - fidèle à une habitude tendant à devenir manie - écrit surtout pour voir plus clair en lui-même. Confrontation de souvenirs empruntés à diverses périodes de ma vie mais plutôt à l'enfance (par goût de la cosmogonie autant que par penchant sentimental) ce tome est le premier d'un ouvrage décentré sur des faits de langage et au moyen duquel je me propose de définir ce qui pour moi est " la règle du jeu ", plus pompeusement : mon art poétique et le code de mon savoir-vivre que j'aimerais découvrir fondus en un unique système, ne voyant guère dans l'usage littéraire de la parole qu'un moyen d'affûter la conscience pour être plus - et mieux - vivant. A ce premier dégrossissement d'un premier stock de matériaux succédera un second volume, plus difficile et plus ambitieux. C'est, en effet, à travers les pages futurs de ces Fourbis qu'à la lumière d'autres expériences j'essayerai d'aboutir à une conclusion, souhaitant parvenir à ce terme assez tôt pour la mettre en exercice avant que la vieillesse m'ait biffé du monde ou m'ait trop fourbu.

09/1991

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Pléiades

La règle du jeu

La Règle du jeu constitue une vaste entreprise autobiographique. Tout en étudiant sur le terrain les phénomènes du merveilleux et du sacré, Leiris devient son propre terrain d'observation. En explorant ses souvenirs d'enfance, en faisant son autoportrait, il interroge ce qui le fait écrire et ce que signifie écrire sur soi. Faut-il tout dire ? Comment ne pas fausser la vérité ? Quelles conséquences pour la vie réelle ? Biffures, Fourbis, Fibrilles, Frêle bruit : de 1948 à 1976, Leiris, déclinant sa série des b, f, r, a tendu aux lecteurs ce piège phonétique dans lequel lui-même aime à tomber. La langue qui « fourche » est un outil d'expérimentation du langage. Et l'apprentissage du langage est un domaine à explorer pour l'autobiographe. La mémoire en est un autre, dont la présente édition donne, en appendice, le matériel : les textes qui ont accompagné la genèse et la publication du cycle, et, pour la première fois, l'intégralité du « Fichier de La Règle du jeu », réservoir de souvenirs consignés sur des fiches.

10/2003

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Littérature française (poches)

A cor et à cri

Crier. Parler. Chanter. Tels sont les trois thèmes qui guident ici Michel Leiris. " Obscénité du cri qui, déchirant le voile du silence, semble mettre à nu toute l'horreur. " Paroles : fondement des échanges humains ou clapotis sans lequel il n'y aurait qu'eau morte ? " Quand cela chante à notre oreille ou sur nos lèvres c'est que - fût-ce en les heures les plus noires - un vent fait frémir notre mâture. " De l'inventaire des cris, en deçà de la parole, Leiris s'élève jusqu'au chant. Du cri qui troue le calme plat à la parole qui tresse un lien, puis à l'ivresse du chant, il fait suivre au lecteur l'itinéraire capricieux d'une chasse à la poésie, qui est aussi une lutte contre les déprédations de l'âge ainsi qu'une quête de justification.

09/2000

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Littérature française (poches)

La règle du jeu Tome 4 : Frêle bruit

Avec Frêle bruit, Michel Leiris clôt La règle du jeu. Il a consacré trente-cinq ans à la rédaction d'un ouvrage dont le premier propos est de lier des données tirées de sa vie intime. Ce chercheur obstiné à se regarder lui-même peut affirmer qu'il voulait procéder, pour l'usage de quelques autres autant que pour le sien, à une mise en lumière aussi poussée que possible, à partir de l'échantillon humain qu'il est. Et ce n'est pas seulement par goût mais jugeant qu'en l'espèce l'investigation rationnelle ne pouvait faire plus qu'écarter des ombres que, sans vergogne, il a laissé la poésie primer l'enchaînement logique. Dans ce livre-ci, construit presque musicalement, se mêlent donc à des souvenirs proches ou lointains, et à des idées soit anciennes soit venues chemin faisant, des tentatives plus ou moins expresses d'arriver à des moments de transparence en manipulant le langage pris en soi plus que comme instrument d'un commerce. Aspiration au merveilleux, volonté d'engagement dans la lutte contre les iniquités sociales, désir d'universalisme qui l'a porté à des contacts directs avec des cultures autres que la sienne, telles sont les couleurs qui semblent dominer dans le jeu de cet écrivain, amené par sa conscience aigüe de la marche du temps à essayer maints moyens de conjurer l'horreur dont l'a empli très tôt la perspective de son anéantissement.

03/2001

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Critique littéraire

Operratiques

Operratiques est l'un des importants manuscrits inédits que Michel Leiris a laissés après sa mort. Ce titre est construit à partir d'une juxtaposition de deux termes - opéra et erratique - qui forment ce que l'on appelle un "mot valise" , il place cet ouvrage sous le signe de ce que Michel Leiris lui-même appelait l'une de ses "aficion" - l'autre étant la tauromachie - avec, comme il se doit, ses emportements, ses retraits, ses manies et ses égarements, ses injustices et ses repentirs, avec ses interrogations aussi : celles d'un écrivain pour qui toute réflexion sur l'opéra paraissait être de nature à résoudre quelques-uns des problèmes esthétiques qu'il se posait, entre autres ceux de la "présence" , du "merveilleux" , de la "modernité" ou, plus généralement, du "langage" , en l'occurrence chanté. L'ouvrage est composé de trois mouvements. Le premier aborde l'opéra d'un point de vue objectif, parfois sociologique et même ethnographique, que ce soit par les thèmes de l'exotisme, de l'érotisme, du fantastique, de la pataphysique ou de l'engagement politique dans l'opéra sur lesquels Michel Leiris s'interroge. Le second, le plus important et de nature plus subjective, propose une réflexion sur l'esthétique et sur la dramaturgie de l'opéra, l'auteur évoquant ses souvenirs d'oeuvres vues ou entendues, justifiant ses attirances (Mozart, Verdi), exprimant ses réserves, voire ses répugnances (Wagner surtout), manifestant l'un de ses plus célèbres remords (Puccini), faisant appel à son expérience d'ethnographe et de voyageur (opéra chinois, vaudou), traitant l'opéra comme une fête, comme un plaisir de dilettante, mais aussi, empruntant l'expression d'Antonin Artaud, comme "théâtre de la cruauté" . Le dernier mouvement est surtout consacré aux chanteurs ("monstres sacrés"), à la mise en scène, aux théâtres d'opéra, aux rituels des représentations.

03/1992

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Littérature française (poches)

La règle du jeu Tome 2 : Fourbis

Avide de formuler (au terme d'une recherche basée sur l'expérience vécue) un "savoir-vivre" où poétique et éthique se trouveraient fondues, Michel Leiris poursuit ici l'inventaire de souvenirs qu'il avait commencé dans Biffures, tome premier d'un ensemble intitulé La règle du jeu. Apprivoiser la mort, agir authentiquement, rompre le cercle du moi, tels sont les thèmes majeurs de Fourbis. Paris et ses environs, divers points du sud de la France, l'Afrique, les Antilles, tels sont les lieux où s'agite le meneur de ce jeu. Par échappées, on le voit à son retour des îles s'émouvoir du malaise de notre civilisation occidentale, puis s'unir à ceux qui s'efforcent d'instaurer un ordre plus équitable, mais en définitive n'en pas rabattre d'une exigence à laquelle ne pourrait satisfaire un pragmatisme ennemi de tout abandon à la gratuité de ce qui est pure séduction. L'ouvrage dont fait partie ce livre au titre indicatif d'une persistante incertitude est non seulement un essai autobiographique mais l'historique même de cet essai, car celui qui en est le pivot s'attache à ne jamais perdre de vue le temps triple de sa vie qui s'écoule, du monde qui bouge et des feuillets.

09/1991

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Littérature française (poches)

Aurora

Comme jadis Rome vouait le supplicié à l'escalier des Gémonies, dans ce tumultueux roman d'amour la langue soumet le narrateur, entre l'avant-dernière marche et la rampe-cordelière, la panoplie et la gravure désuète, le souvenir des livres et la profondeur énigmatique d'un corps, à la libre sauvagerie du nom de l'héroïne.

05/1977

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Littérature française (poches)

L'âge d'homme. Précédé de De la littérature considérée comme une tauromachie

Dans la période de grande licence qui suivit les hostilités, le jazz fut un signe de ralliement, un étendard orgiaque aux couleurs du moment. Il agissait magiquement et son mode d'influence peut être comparé à une possession. C'était le meilleur élément pour donner leur vrai sens à ces fêtes, un sens religieux, avec communion par la danse, l'érotisme latent ou manifesté, et la boisson, moyen le plus efficace de niveler le fossé qui sépare les individus les uns des autres dans toute espèce de réunion.

08/1973

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Critique littéraire

Journal (1922-1989)

Tenu d'octobre 1922 à novembre 1989, le journal de Michel Leiris n'est intime qu'en raison d'une classification commode. Tout au long de ces pages, c'est sur le sens autant que sur la fonction d'une telle entreprise que Leiris s'interroge, s'attachant à y " projeter son propre reflet d'une manière absolument concrète ", c'est-à-dire sans retouches ni ornements. Notées au jour le jour, avec des interruptions allant parfois jusqu'à des mois, voire des années - périodes où il se trouve en voyage ou en mission ethnographique, mais qu'il a retracées dans des carnets jusqu'à présent inédits -, les observations et réflexions sont plutôt celles d'un journal d'enquête dont soi-même serait devenu à la fois l'objet, l'informateur et l'interlocuteur. Ni Mémoires, ni chroniques, ni " confessions " donc, mais journal à bâtons rompus comme cela peut se dire d'une conversation, qui confère de la présence, donne de la voix à ce document publié ici dans son intégralité. En même temps qu'il éclaire sous divers angles, à différents moments d'élaboration, une oeuvre qui s'est voulue essentiellement autobiographique, ce journal réfléchit les mouvements de pensée et de création qui, de notre modernité, ont cherché à se porter à la pointe non sans parfois la contester, et auxquels Michel Leiris a adhéré : du surréalisme à l'existentialisme, en passant par la psychanalyse et l'ethnologie.

09/1992

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Ethnologie

Cinq études d'ethnologie

Qui sont ces gens que nous appelons " les sauvages " ? Comment réagissent-ils par rapport à nous ? Sommes-nous certains de les " voir " et de les comprendre ? Là réside l'essentiel de la recherche ethnologique de Michel Leiris. Elle le conduit à s'interroger sur le colonialisme et sur le racisme, sur le sens de la culture, à montrer la pluralité des civilisations. Comme chez Montaigne, la quête d'un homme total se situe au centre de son œuvre littéraire. Ses écrits ethnologiques en sont l'indispensable complément.

08/1988

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Littérature française

La règle du jeu Tome 2 : Fourbis

Apprivoiser la mort, agir authentiquement, rompre le cercle du moi, tels sont les thèmes majeurs de Fourbis. Paris et ses environs, divers points du sud de la France, l'Afrique, les Antilles, tels sont les lieux où s'agite le meneur de ce jeu. Par échappées, on le voit à son retour des îles s'émouvoir du malaise de notre civilisation occidentale, puis s'unir à ceux qui s'efforcent d'instaurer un ordre plus équitable, mais en définitive n'en pas rabattre d'une exigence à laquelle ne pourrait satisfaire un pragmatisme ennemi de tout abandon à la gratuité de ce qui est pure séduction.

09/1955

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Littérature française

FIBRILLES

Avec Fibrilles, l'auteur constate que son vrai problème a toujours été celui-ci : comment devenir intégralement un poète, sentant, parlant et agissant comme tel ? Au bout de multiples recherches, épisodes réels et épisodes rêvés, voyages à travers maints pays (y compris la Chine et les marais infernaux), le voilà revenu à son point de départ. Il sait seulement que la question vitale qu'il se posait ne peut recevoir de réponse... A moins que jouer une semblable partie - quitte à gravement s'y brûler - ne soit, précisément, cette réponse.

09/1966

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Poésie

Haut mal. suivi de Autres lancers

"N'ayant jamais eu de facilité pour écrire, nous confie Leiris, "à tel point que, pendant longtemps, l'idée ne me serait pas venue que je puisse être un jour ce qu'on appelle un écrivain", il a d'abord considéré l'inspiration poétique comme "une chose tout à fait rare, un don momentané du ciel, qu'il s'agissait pour le poète d'être en état de recevoir, au prix d'une absolue pureté, et en payant de son malheur le bénéfice fortuit de cette manne". C'est donc en triomphant de toutes ces difficultés, et conscient de cette résistance qu'elles opposaient à sa volonté d'entrer dans l'univers de la transe et de la possession médiumniques, que Leiris est devenu l'auteur des poèmes de Haut mal, et de tous ceux qui ont suivi". Alain Jouffroy.

02/1969

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Beaux arts

Francis Bacon, face et profil

Michel Leiris traque dans l'art de Francis Bacon la hantise de la part de l'animalité en l'homme, dans ses différentes phases qui vont amener l'artiste à "peindre le cri plutôt que l'horreur" , à violenter sa peinture plutôt que l'image de l'humanité. Après une enfance maladive et une formation d'autodidacte à l'école de la bohème, entre Paris et Berlin, le peintre Francis Bacon s'impose à partir de 1945, au lendemain de la guerre, avec une peinture de l'horreur : corps crucifiés, chairs exsangues torturées par sa palette et un style à la fois sauvage, expressionniste et raffiné.

06/2015

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Critique littéraire

Roussel and Co.

Michel Leiris aura au moins laissé une oeuvre inachevée : la biographie que, depuis la mort de Raymond Roussel, il avait envisagé de consacrer au " plus grand magnétiseur des temps modernes " (André Breton) dont le timbre de la voix (dans son enfance) puis le style d'écriture (plus tard) l'avaient littéralement fasciné. Dans une lettre à André Schaeffner du 8 mars 1935, le ton est donné, le programme en quelque sorte fixé ; il projette de mener cette enquête en parallèle à celle qu'il entend conduire sur lui-même, escomptant peut-être un effet de miroir : " Quant à moi, note-t-il, je prépare un travail sur Raymond Roussel et ai repris, en l'amplifiant beaucoup, un ancien essai autobiographique " (qui deviendra L'Age d'homme). De ce souci, mais aussi de cet échec, témoigne le Cahier Roussel retrouvé dans les papiers de Leiris par Jean Jamin qui en a établi le texte publié ici pour la première fois. Commencé probablement à son retour de la mission Dakar-Djibouti et poursuivi sa vie durant, ce cahier contient bien sûr la matière de ses différents écrits sur Roussel mais surtout ce qu'il n'a pas voulu transmettre ou n'a pas su dire autrement que dans ces notes. Et particulièrement un ensemble de considérations sur les Nouvelles Impressions d'Afrique révélant combien la radicalité de la démarche de Roussel aura hanté Leiris, bien au-delà du langage. Du coup, c'est l'oeuvre et même la vie de Leiris qui demandent à être reconsidérées à cette lumière, comme le montre Annie Le Brun dans la présentation et les annotations à ce volume, rassemblant non seulement la totalité des textes sur Roussel (articles, notes ou extraits d'ouvrage) publiés de son vivant par Leiris mais encore la correspondance, en partie inédite, que l'un et l'autre ont échangée entre 1915 et 1933.

11/1998

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Littérature française

Biographies du désir. Stendhal, Breton, Leiris

Un roman de pure fiction et le récit de vie ne présentent pas de différence sensible.

07/1988

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Littérature étrangère

Marcel

Au début des années 1970, un petit garçon est élevé par ses grands-parents dans un village de Flandre où les vieilles rancunes sont tenaces, la guerre mal digérée. La grand-mère du garçon partage son temps entre son métier de couturière et sa passion pour les morts : derrière les vitres de l'armoire du salon, elle range et époussette sa galerie de photos des défunts de la famille. Parmi cette collection, le portrait de Marcel, décédé quelques dizaines d'années plus tôt sur le front de l'Est, fascine particulièrement l'enfant. Qui est donc ce Marcel, cette ombre omniprésente qui plane sur le petit garçon et tout son entourage ? À mesure que le récit avance, une pesante atmosphère de non-dits s'installe le garçonnet regarde avec sa naïveté d'enfant cet univers feutré où une douloureuse histoire familiale affleure sans cesse.

01/2003

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Littérature française

Marcel

Dans un petit village, Rodemack, qui tente tant bien que mal de rester indépendant de ses voisins puissants, naît un enfant, tellement différent des autres enfants du village. Pendant qu'ils choisissent de passer leur temps à jouer, Marcel préfère passer ses journées à l'église, il veut apprendre à lire et à écrire pour être prêtre quand il sera grand. Sa volonté est de ne pas suivre les pas de son père, ni ceux de la majeure partie des hommes du village, qui cultivent des terres pour le compte de leur seigneur Frédérich. Le petit garçon rêve de vivre libre, il ne veut appartenir à personne. Ses choix, qui seront soutenus par ses parents, lui ouvrent des mondes dont personne à Rodemack ne soupçonnait l'existence. Ces choix l'emmènent jusqu'en Andalousie, où il apprendra tellement de choses, et finira par revenir dans son village plus savant que jamais. Marcel ne cesse de surprendre tout le monde, ses parents seront tellement fiers de lui. Ce roman est un voyage civilisationnel, à travers l'Europe Occidental du XIe siècle, avec toutes ses contradictions. Marcel, sans le savoir, était la voix de la sagesse de ce monde.

06/2022

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Littérature française

Mes catins

Réanimées aux retrouvailles de lettres oubliées, ravivées par le souvenir d'une rencontre, émues par une scène de coin de rue, ces catins, en deux pages ou une ligne, vivent un instant de l'enfance, naviguent dans un cocktail littéraire, font un brin de satire politique, correspondent avec Montherlant, Jacques Maritain, Jules Isaac... rencontrent Jean Vilar, Marcel Jouhandeau, Michel Bouquet, Hervé Bazin, Éric L. osfeld... égratignent quelques statues argileuses, s'attendrissent sur des choses vues... et s'offrent au partage ou au rejet de leurs sourires, colères, tristesses, révoltes, enthousiasmes, dégoûts, admirations, indignations, détestation, amours...

05/2005

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Critique littéraire

Correspondance 1921-1968

L’abondante et surprenante correspondance qu’ont échangé Marcel Jouhandeau et Jean Paulhan entre 1921 et 1968, année de la mort de Paulhan, présente un document passionnant pour ceux qui s’intéressent à l’histoire littéraire ; de plus, elle nous révèle deux personnalités aussi différentes qu’attachantes : Jouhandeau, l’écrivain intimiste, l’auteur prolifique d’une incessante autobiographie éclatée dans plus de cent titres, et Paulhan, l’éditeur, l’auteur, l’ami des peintres et des poètes, le directeur officieux puis officiel de La Nouvelle Revue française, lui, beaucoup plus secret. Sur quelques 4 000 lettres recensées, ce volume en retient 904, que l’on peut considérer comme les plus significatives. L’ensemble se lit comme un roman de l’époque, du petit monde des lettres, de la NRF et des Editions Gallimard. On y voit Paulhan, magnanime et amusé, considérer avec le plus grand sérieux les plaintes incessantes de Jouhandeau, qui s’épanche sur sa mère, sur les injures que lui adressent les surréalistes alors qu’il a tout fait pour les introduire à la NRF, sur les scènes incessantes que lui fait Elise alors même qu’ils ne sont pas encore mariés et devraient être en pleine lune de miel… Mais c’est à l’occasion de l’Occupation et de ses séquelles que leur relation prend une tournure dramatique : Paulhan est un résistant de la première heure bientôt contraint de vivre dans la clandestinité ; Jouhandeau, auteur du pamphlet antisémite Le péril juif, participe avec empressement au voyage des écrivains collaborationniste à Weimar, "pour les beaux yeux bleus du lieutenant Heller", affirmera-t-il plus tard pour se dédouaner. Plus grave : Paulhan apprend avec certitude que c’est Elise Jouhandeau en personne qui l’a dénoncé à la Gestapo, ce que Marcel refusera toujours de reconnaître. Pourtant, le lien n’est pas rompu, la correspondance se poursuit pendant encore plus de quarante ans comme si de rien n’était, sans être altérée par une quelconque froideur ou distance. Alors que tout devrait les opposer, les pousser à s’affronter, les deux hommes nous laissent ainsi entrevoir ce qui préside au mystère de l’amitié.

04/2012

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Critique littéraire

Les cahiers du Chemin N° 21, 15 Avril 1974

Jacques Almira, La mise au bainDenis Roche, Louve basse, etc. Georges Perros, Notes en coursJude Stéfan, La crevaisonJean Demélier, Gras, sciés et graciésYves Régnier, D'une fenêtre à l'autreMichel Butor, Fantaisie chromatique à propos de StendhalJacques Réda, J. Boutière et A. -H. Schutz, Biographies des Troubadours, textes provençaux des XIIIe et XVe sièclesJude Stéfan, S. Brindeau, La poésie contemporaine de langue françaiseJean Pfeiffer, Michel Leiris et la question de l'autobiographieFrancois Aubral, Jean Ricardou, Le Nouveau RomanPascal Lainé, Gombrowicz, CosmosJean-Loup Trassard, Marcel Gautier, Chemins et véhicules de nos campagnes ; Lucien Brasse-Brossard, Le manuel du bon charretier ; Mariel J. Brunhes-Delamarre et Roger Henninger, Transports rurauxJean Roudaut, Simone Vierne, Jules Verne et le roman initiatiqueJ. M. G. Le Clézio, Claude Lévi-Strauss, L'homme nuHenri Meschonnic, R. Barthes, Fr. Bovon, F. J. Leenhardt, R. Martin-Achard, J. Starobinski, Analyse structurale et exégèse biblique ; Cl. Bremond, Logique du récitJérôme Prieur, Peter Handke, La chevauchée sur le lac de ConstanceDominique Allan Michaud, Jean Paulhan ou L'exposition idéale

05/1974

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Littérature française

Marcel facteur

Au Pays des Pierres Dorées, Marcel le facteur venu du Bugey va croiser le chemin de Françoise, professeur de lettres d'origine grenobloise. Les deux déracinés - pour leur plus grand plaisir - vont entamer un dialogue à coeur ouvert, à corps perdus... Et le postier, sans rien perdre de sa candeur, va s'avérer être un insatiable passionné de sexe, aux prédispositions avantageuses, parfaitement propres à enflammer les vallons du Beaujolais.

06/2019

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Histoire internationale

Étienne Marcel

Etienne Marcel / par Jules Tessier,... ; illustrations de F. Massé... Date de l'édition originale : 1888 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2020

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Critique littéraire

Marcel Albert

L'itinéraire de Marcel Albert est celui d'un enfant du bocage vendéen, né dans une famille modeste, qui a grandi à Rocheservière, d'où il démarrera, en 1963, son entreprise de confection de vêtements pour enfants. C'est la fabrication des soyeux poils de la marionnette Pollux, du Manège enchanté, qui fera décoller l'entreprise et lui permettra de s'installer aux Herbiers, dont il deviendra ensuite le maire (1995), après être rentré en politique avec le soutien d'Yves Gonnord. C'est sous forme d'interview que le capitaine d'industrie se livre, répondant aux questions du journaliste Philippe Gilbert, entretien où on "entend" parler cet emblématique patron. Le capitaine Albert aura aussi beaucoup voyagé et beaucoup rencontré, Chirac mais aussi Gorbatchev, ainsi que des artistes, certains devenant ses amis, comme le peintre Albert Deman, l'écrivain Yves Viollier (qui le préface), le compositeur Pierre Barouh (le théâtre aux Herbiers porte son nom), l'écrivain-cinéaste Gilbert Prouteau. "Ils ont eu une belle vie passionnante" aimait à dire ce dernier, associant Régine Albert, l'épouse, la poétesse, indissociable dans le parcours de son mari. D'ailleurs, Isabelle Prouteau (fille de Gilbert) rend ici un hommage à cette amitié ; sans oublier les témoignages du journaliste Joël Bonnemaison et du sénateur Jacques Oudin.

04/2020

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Beaux arts

Marcel Duchamp

Que sait-on, au juste, du très étrange Marcel Duchamp ? Et quels furent la vie et le projet de cet homme dont l'ombre facétieuse plane sur toute l'histoire de l'art contemporain ? De l'" Anartiste " qui inventa le " ready-made ", qui signa une pissotière en 1917, ou qui ajouta moustache et barbiche à la Joconde, André Breton affirmait qu'il était " l'homme le plus intelligent du vingtième siècle ". Phare du surréalisme, correspondant du dadaïsme à New York, Duchamp exerça également son influence décisive sur Picabia et Man Ray. Ajoutons, enfin, que des artistes aussi différents que Jasper Johns, Robert Rauschenberg, John Cage ou surtout Andy Warhol, le tinrent pour leur maître absolu... Pourtant, l'œuvre de Marcel Duchamp demeure énigmatique. Plus cérébrale que virtuelle, située " au-delà " du goût ou de la délectation esthétique, propice par nature au scandale et au malentendu, elle demeure la manifestation la plus radicale d'un esprit en liberté. Et, entre la France et l'Amérique, la liberté de Marcel Duchamp tissa des liens dont l'entrelacs restait, à ce jour, inexploré. Avec cette première biographie d'envergure - la première publiée en français - le mythe Duchamp est enfin disséqué avec minutie. Et sa biographe défriche allègrement l'existence romanesque, " nietzschéenne " et libertine d'un homme, né en 1887, qui connut sa gloire américaine à l'âge de 28 ans, et qui inventa rien de moins que notre modernité. Stratégies, hasards, ruses, anecdotes, rencontres, succès, provocations - voici la vraie vie de l'" Anartiste ". Et le fascinant destin de celui qui est devenu, contre vents et marées, la figure tutélaire de l'art contemporain.

01/2007

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Histoire internationale

Marcel Proust

Marcel Proust Date de l'édition originale : 1927 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

01/2021

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Sciences politiques

Marcel Junod

Dans le monde humanitaire, le Dr Marcel Junod, délégué du CICR, incarne à la fois l'engagement et l'innovation. Sa vie est un roman qui le porte de 1935 à 1945 sur les terrains de guerre les plus exposés, de l'Ethiopie à l'Espagne, de Paris à Berlin, de Varsovie à Athènes et enfin à Hiroshima, où il fut le premier médecin étranger à porter secours aux victimes de la bombe atomique. Aussi célèbre au Japon que méconnu en Suisse, cet infatigable médecin, nommé plus tard vice-président du CICR, incarne avec brio l'idéal humanitaire initié par Henry Dunant. Par ses initiatives opérationnelles, il a su ouvrir de nouvelles brèches d'humanité, qui ont contribué à l'élargissement du champ d'action du droit humanitaire. Marcel Junod est aussi un homme de plume, auteur du Troisième combattant, un récit passionnant de son épopée en temps de guerre. Pour ses héritiers, confrontés à une insécurité croissante, l'engagement de Junod constitue une source essentielle d'inspiration et de motivation.

03/2019