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Jacques Lacan

Extraits

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Psychologie, psychanalyse

LE SEMINAIRE. Livre 17, l'envers de la psychanalyse

[On peut] trouver à justifier avec mes petits schémas, que l'étudiant n'est pas déplacé à se sentir frère, comme on dit, non pas avec le prolétariat, mais avec le sous-prolétariat. Le prolétariat, il est comme la plèbe romaine - c'étaient des gens très distingués. La lutte de classe contient peut-être cette petite source d'erreur au départ, que ça ne se passe absolument pas sur le plan de la vraie dialectique du discours du maître - ça se place sur le plan de l'identification. Senitius Populusque Romanus. Ils sont du même côté. Et tout l' Empire, c'est les autres en plus. Il s'agit de savoir pourquoi les étudiants se sentent avec les autres en plus. Ils ne semblent pas du tout voir clairement comment en sortir. Je voudrais leur faire remarquer qu'un point essentiel du système est la production - la production de la honte. Cela se traduit - c'est l'impudence. C'est pour cette raison que ce ne serait peut-être pas un très mauvais moyen que de ne pas aller dans ce sens-là.

01/1991

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Psychologie, psychanalyse

Je parle aux murs. Entretiens de la chapelle de Sainte-Anne

"Je parle aux murs", dit Lacan, et cela veut dire : "Ni à vous, ni au grand Autre. Je parle tout seul. C'est précisément ce qui vous intéresse. A vous de m'interpréter". Ces murs sont ceux de la chapelle de Sainte-Anne. Lacan y retrouve sa jeunesse d'interne en psychiatrie. Il s'amuse, improvise, se laisse aller. L'intention est polémique : les meilleurs de ses élèves, captivés par l'idée que l'analyse fait le vide de tout savoir préalable, ont levé le drapeau du non-savoir, emprunté à Bataille. Non, dit Lacan, la psychanalyse procède d'un savoir supposé, celui de l'inconscient. On y accède par la voie de la vérité (l'analysant s'efforce de dire crûment ce qui lui passe par la tête) quand elle débouche sur la jouissance (l'analyste interprète les dits de l'analysant en termes de libido). En revanche, deux autres voies en barrent l'accès : l'ignorance (s'y adonner avec passion, c'est toujours consolider le savoir établi), et le pouvoir (la passion de la puissance oblitère ce que révèle l'acte manqué). La psychanalyse enseigne les vertus de l'impuissance : elle, au moins, respecte le réel. Leçon de sagesse pour une époque, la nôtre, qui voit la bureaucratie, au bras de la science, rêver de changer l'homme dans ce qu'il a de plus profond - par la propagande, la manipulation directe du cerveau, la biotechnologie, ou encore le social engineering. Avant, certes, ce n'était pas bien, mais demain pourrait être pire.

08/2011

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Psychologie, psychanalyse

Le séminaire. Livre XIX... ou pire

Le Séminaire XIX fait couple avec le précédent, le Séminaire XVIII ( D’un discours qui ne serait pas du semblant, 2007) : même formalisation pour structurer le même rapport sexuel, qui n’existe pas dans l’espèce humaine. En fait, les hommes et les femmes sont comme deux races distinctes, ayant chacune son mode de jouir et sa façon d’aimer. Du côté femme, pas de limite : l’infini est là. Du côté homme, il y en a toujours au moins un qui dit non : une exception fonctionne, moyennant quoi il y a, corrélativement, un tout : il y a le « tous les hommes », le règne de l’universel, l’univers de la règle, le respect de la loi, la solidarité des tous pareils, la révérence pour le chef (lui non châtré), la mise en ordre, en rangs, l’armée, « je ne veux voir qu’une seule tête », l’uniforme et l’uniformité, la bureaucratie, ennui, obsession, « je suis maître de moi comme de l’univers », dépression… Côté femme, le divin « pas-tout » : il n’y a pas « toutes les femmes », elles se prennent une par une, elles s’énumèrent, « mille e tré », chacune est Autre, aucune n’est toute, toutes sont folles (ne respectent rien), pas folles du tout (pas obnubilées par les semblants), l’Éternel Féminin n’attire nullement vers en-haut, mais vous plaque ici-bas, au service de sa jouissance, insituable, insatiable…Texte établi par Jacques-Alain Miller

08/2011

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Psychologie, psychanalyse

Écrits

Il faut avoir lu ce recueil, et dans son long, pour y sentir que s'y poursuit un seul débat, toujours le même, et qui, dût-il paraître dater, se reconnaît pour être le débat des lumières. C'est qu'il est un domaine où l'aurore même tarde : celui qui va d'un préjugé dont ne se débarrasse pas la psychopathologie, à la fausse évidence dont le moi se fait titre à parader de l'existence. L'obscur y passe pour objet et fleurit de l'obscurantisme qui y retrouve ses valeurs. Nulle surprise donc qu'on résiste là même à la découverte de Freud, terme qui se rallonge ici d'une amphibologie : la découverte de Freud par Jacques Lacan. Le lecteur apprendra ce qui s'y démontre l'inconscient relève du logique pur, autrement dit du signifiant. L'épistémologie ici fera toujours défaut, si elle ne part d'une réforme, qui est subversion du sujet. L'avènement ne peut s'en produire que réellement, et à une place que tiennent présentement les psychanalystes, C'est à transcrire cette subversion, du plus quotidien de leur expérience, que Jacques Lacan s'emploie pour eux depuis quinze ans. La chose a trop d'intérêt pour tous, pour qu'elle ne fasse pas rumeur. C'est pour qu'elle ne vienne pas à être détournée par le commerce culturel que Jacques Lacan de ces écrits fait appel à l'attention.

09/1997

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Psychologie, psychanalyse

LE SEMINAIRE. Livre 11, les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse

L'hospitalité reçue de l'Ecole normale supérieure, un auditoire très accru indiquaient un changement de front de notre discours. Pendant dix ans, il avait été dosé aux capacités de spécialistes; sans doute seuls témoins recevables de l'action par excellence que leur propose la psychanalyse, mais, aussi bien, que les conditions de leur recrutement laissent très fermés à l'ordre dialectique qui gouverne cette action. Nous avons mis au point un organon à leur usage, en l'émettant selon une propédeutique qui n'en avançait aucun étage avant qu'ils aient pu mesurer le bien-fondé du précédent. C'est la présentation que nous devions renverser, nous parut-il, trouvant dans la crise moins l'occasion d'une synthèse que le devoir d'éclairer l'abrupt du réel que nous restaurions dans le champ légué par Freud à nos soins.

01/1992

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Psychologie, psychanalyse

LE SEMINAIRE. Livre 4, La relation d'objet

Cette mère inassouvie, insatisfaite, autour de laquelle se construit toute la montée de l'enfant dans le chemin du narcissisme, c'est quelqu'un de réel, elle est là, et comme tous les êtres inassouvis, elle cherche ce qu'elle va dévorer, quaerens quem devoret. Ce que l'enfant lui-même a trouvé autrefois pour écraser son inassouvissement symbolique, il le retrouve possiblement devant lui comme une gueule ouverte. [...] Voilà le grand danger que nous révèlent ses fantasmes, être dévoré. [...] il nous donne la forme essentielle sous laquelle se présente la phobie. Nous rencontrons cela dans les craintes du petit Hans. [...] Avec le support de ce que je viens de vous apporter aujourd'hui, vous verrez mieux les relations de la phobie et de la perversion. [...] J'irai jusqu'à dire que le cas du petit Hans, vous l'interpréterez mieux que Freud n'a pu le faire. (Extrait du chapitre XI) La castration, ce n'est pas pour rien qu'on s'est aperçu, de façon ténébreuse, qu'elle avait tout autant de rapport avec la mère qu'avec le père. La castration maternelle - nous le voyons dans la description de la situation primitive - implique pour l'enfant la possibilité de la dévoration et de la morsure. Il y a antériorité de la castration maternelle, et la castration paternelle en est un substitut. (Extrait du chapitre XXI) (Dans le cas du petit Hans) la transformation qui s'avérera décisive [est] celle de la morsure en dévissage de la baignoire. D'ici à là, le rapport des personnages change du tout au tout. Ce n'est pas pareil, que de mordre goulûment la mère, appréhension de sa signification naturelle, voire de craindre en retour cette fameuse morsure qu'incarne le cheval - ou de dévisser la mère, de la déboulonner, de la mobiliser dans cette affaire, de faire qu'elle entre elle aussi dans l'ensemble du système, et, pour la première fois, comme un élément mobile et, du même coup, équivalent aux autres. (Extrait du chapitre XXIII)

09/2006

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Psychologie, psychanalyse

Autres écrits

PAS-A-LIRE. Définition lacanienne de l'écrit. Quelque chose comme "Chien méchant", ou "Défense d'entrer ". Voire : " Lasciate ogni speranza ". Disons que c'est un défi, fait pour tenter le désir. Lacan résumait d'une phrase la leçon des Ecrits : " l'inconscient relève du logique pur, autrement dit du signifiant". Les Autres écrits enseignent de la jouissance qu'elle aussi relève du signifiant, mais à son joint avec le vivant ; qu'elle se produit de "manipulations" non pas génétiques mais langagières, affectant le vivant qui parle, celui que la langue traumatise. Il s'ensuit : que la jouissance, cynique comme telle, ne condescend au désir que par la voie de l'amour ; qu'elle fait obstacle à toute programmation du rapport sexuel ; que, féminine, elle répugne à l'universel et s'accorde à l'infini ; que, phallique, elle est "hors-corps" ; et autres théorèmes jusqu'alors inouïs dans la psychanalyse. On n'en trouvera pas le répondant dans le génome, dont le décryptage pourtant fait promesse, de noces nouvelles du signifiant et du vivant. On pressent l'avènement du self-made-man. Nous l'appellerons : LOM du XXIe siècle. Ce recueil pourrait être son viatique. A le déchiffrer, on saura mieux y faire avec les symptômes inconnus de demain.

04/2001

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Psychologie, psychanalyse

Le séminaire de Jacques Lacan. Tome 16, D'un Autre à l'autre

Je lis sous la plume de Sollers que Claudel est d'abord pour lui celui qui a écrit : " Le Paradis est autour de nous à cette heure même avec toutes ses forêts attentives comme un grand orchestre invisiblement qui adore et qui supplie. Toute cette invention de l'Univers avec ses notes vertigineusement dans l'abîme une par une où le prodige de nos dimensions est écrit. " Eh bien, Lacan est pour moi celui qui dit dans ce Séminaire " L'enfer, ça nous connaît, c'est la vie de tous les jours. " C'est la même chose ? Ah, je ne crois pas. Ici, pas d'adoration, pas d'orchestre invisible, ni vertiges ni prodiges. Commençons par la fin : Lacan " évacué " de la rue d'Ulm avec ses auditeurs, non sans résistance et tapage. L'épisode défraya la chronique. Qu'avait-il donc fait pour mériter ce sort ? S'adresser, non pas seulement aux psychanalystes, mais à une jeunesse encore grisée par les événements de mai, qui l'accepte pourtant comme un maître du discours dans le même temps où elle rêve de subvertir l'Université. Que leur avait-il dit ? Que " Révolution " veut dire revenir à la même place. Que le savoir impose désormais sa loi au pouvoir, et qu'il est devenu immaîtrisable. Que la pensée est comme telle une censure. Il leur parle de Marx, mais aussi du Pari de Pascal, qui devient entre ses mains une nouvelle version de la dialectique du maître et de l'esclave, et aussi des fondements de la théorie des ensembles. On passe à une clinique de la perversion, aux modèles de l'hystérique et de l'obsessionnel. Tout cela communique, scintille, captive. Entre les lignes, se poursuit le dialogue de Lacan avec lui-même sur le sujet de la jouissance, et le rapport de celle-ci avec la parole et le langage.

03/2006

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Psychologie, psychanalyse

Le mythe individuel du névrosé. Poésie et vérité dans la névrose

" J'ai appris bien des choses de Claude Lévi-Strauss " dit Lacan. C'est d'abord que la structure symbolique domine. Quoi ? Le social, les relations de parenté, l'idéologie, mais aussi, pour chacun, son rapport au monde, ses relations sensibles, son complexe familial. C'est ensuite que des scénarios imaginaires, à savoir les mythes, et les rites qu'ils fondent, sont nécessaires à voiler les contradictions de la réalité économique et sociale. Troisième leçon : ces formations se transforment ; elles le font suivant des lois, qui sont mathématiques. Lacan investit ces leçons en psychanalyse. Le sujet aux prises Avec un réel impossible à symboliser produit un scénario fantasmatique qui met en scène un comportement stylisé, lequel peut prendre l'aspect d'une véritable cérémonie, voire s'accompagner d'un court délire. La superposition du cas freudien de " l'homme aux rats " et d'un épisode de la jeunesse de Goethe, sa passion pour la belle Frédérique, permet de dégager la formule du fantasme chez le névrosé : chaque fois qu'il réussit à coïncider avec lui-même, son partenaire sexuel se dédouble : quand sa vie amoureuse s'unifie, c'est alors un double narcissique qui apparaît, vivant par procuration à sa place. Deux autres textes complètent la conférence célèbre qui donne son titre au volume : un exposé sur la fonction religieuse du symbole occasion d'un dialogue désopilant avec Mircea Eliade : une question posée à Lévi-Strauss sur le rapport des mythes avec la structure concrète des sociétés primitives. Jacques-Alain Miller

11/2007

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Psychologie, psychanalyse

Le triomphe de la religion. Précédé de Discours aux catholiques

" Je suis un enfant de curé ", disait Lacan. " Eduqué par les Frères maristes, il fut un garçon pieux et acquit une connaissance sensible, intime, des tourments et des ruses de la spiritualité chrétienne. Il savait aussi merveilleusement parler aux catholiques et les apprivoiser à la psychanalyse. La Société de jésus misa sur son Ecole. Freud, vieil optimiste des Lumières, croyait que la religion n'était qu'une illusion, que dissiperaient dans l'avenir les progrès de l'esprit scientifique. Lacan, pas du tout : il pensait au contraire que la vraie religion, la romaine, à la fin des temps embobinerait tout le monde, en déversant du sens à pleins tuyaux sur le réel de plus en plus insistant et insupportable que nous devons à la science. Jacques-Alain Miller.

01/2005

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Lacan

Premiers Ecrits

Avant que d'être psychanalyste, Lacan a été psychiatre. On n'aurait pas republié ses premiers écrits s'ils n'invitaient à une lecture après coup. Que nous apprennent-ils de la formation du futur analyste ? Sa clinique est enracinée dans l'unicité du cas. Celui-ci n'est jamais choisi que pour sa "singularité" . Il faut qu'il présente un "caractère original" , une "atypicité" . On pourrait y reconnaître une orientation vers le "un par un" qu'impose la pratique analytique. La singularité du cas se retrouve au niveau du détail clinique, serré avec un souci de précision poussé à l'extrême de la minutie. Lacan fera état plus tard de son goût pour "la fidélité à l'enveloppe formelle du symptôme" . Trois autres traits font traces de l'avenir. C'est l'usage du mot de structure pour désigner l'organisation d'une entité formant un tout, et détachée de la notion de développement. C'est l'importance accordée à l'analyse des écrits des malades. Et de là, la connexion établie du symptôme à la création littéraire.

01/2023

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Lacan

Le séminaire. Tome 4, La relation d'objet, 1956-1957

Cette mère inassouvie, insatisfaite, autour de laquelle se construit toute la montée de l'enfant dans le chemin du narcissisme, c'est quelqu'un de réel, elle est là, et comme tous les êtres inassouvis, elle cherche ce qu'elle va dévorer, quaerens quem devoret. Ce que l'enfant lui-même a trouvé autrefois pour écraser son inassouvissement symbolique, il le retrouve possiblement devant lui comme une gueule ouverte. [... ] Voilà le grand danger que nous révèlent ses fantasmes, être dévoré. [... ] il nous donne la forme essentielle sous laquelle se présente la phobie. Nous rencontrons cela dans les craintes du petit Hans. [Ici], vous verrez mieux les relations de la phobie et de la perversion. [... ] J'irai jusqu'à dire que le cas du petit Hans, vous l'interpréterez mieux que Freud n'' pu le faire. (chapitre XI). La castration, ce n'est pas pour rien qu'on s'est aperçu, de façon ténébreuse, qu'elle avait tout autant de rapport avec la mère qu'avec le père. [...]. Il y a antériorité de la castration maternelle, et la castration paternelle en est un substitut. (chapitre XXI).

02/2021

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Psychologie, psychanalyse

La psychanalyse. Les sources d'inspiration de Jacques Lacan, du Parménide à Averroès

Cet essai nous invite à revisiter plusieurs points de l'enseignement de Jacques Lacan que le psychanalyste a repris et développé à partir de certaines propositions d'auteurs anciens. Chemin faisant, on est en mesure de redessiner le noeud borroméen d'après son origine géographique. A l'instar de Porphyre, Lacan n'a-t-il pas rajeuni de vieux mythes en leur donnant une portée psychanalytique ?

02/2019

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Lacan

Jacques Lacan et le cas de Pearl King. La possibilité d'une psychanalyse

Le récit clinique de Pearl King présenté ici en français pour la première fois est non seulement le seul cas clinique d'un analysant psychotique que Lacan commente mais aussi le dernier récit de cas détaillé qu'il interprète. Les auteurs tirent les conséquences de ces commentaires, qui restent injustement méconnus, relativement à la cure psychanalytique des psychoses et aux problèmes cruciaux de la psychanalyse comme la structure du sujet de l'inconscient, l'incidence de l'objet pour l'analyste ou encore les conditions de transmission de la clinique analytique par le truchement du récit de cas. Ces commentaires s'inscrivent dans un moment charnière de l'enseignement de Lacan (1963-1965) et portent la trace de l'histoire de la psychanalyse en France (rupture avec l'IPA, création de l'école freudienne de Paris) où des controverses opposèrent l'option lacanienne à d'autres courants de la psychanalyse.

10/2023

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Poésie

RETOUR QUI S'ENFUIT ET S'IRISE A VENISE. Souvenir de Jacques Lacan

La mort de Jacques LACAN comme une trace qui de Lyon à Paris s'écarte... A Venise, de quarante-cinq degrés dans le redoublement comme retour à Lyon : la grand route ourlée de la psychanalyse. Quatre voyages noirs et blancs du deuil pour l'analyste que je suppose, sans rose, m'habiter comme un œil clos... Soleil blanc de Venise, vision surprise de n'être qu'errance vénitienne là où les îles sont mille rues de Lille. Pourtant je ressens vivre la douceur fraîche de l'hiver à Venise... qui me conduit au printemps vaporeux où sifflent les bateaux... rutilants comme des mots quand s'immisce la lumière haute de l'été. Et je vois la trame noire et blanche flotter... où la couleur se pose dans l'oubli du support d'un voyant comme aveugle au nom de Jacques LACAN. Françoise PANSU

03/1999

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Lacan

Comment lire Lacan

Peut-on dire qu'aujourd'hui la psychanalyse est dépassée ? Cela pourrait sembler le cas. Néanmoins, le service funèbre pourrait bien se révéler prématuré, étant célébré pour un patient qui a encore une longue vie devant lui. A l'opposé des vérités "d'évidence" avancées par les critiques de Freud, je me propose de démontrer que c'est aujourd'hui seulement que le temps de la psychanalyse est venu. A la lumière de Lacan, à travers ce qu'il appelait son "retour à Freud", les vues cruciales de Freud apparaissent finalement dans leur véritable dimension. Lacan était un lecteur et un interprète vorace ; pour lui, la psychanalyse elle-même est une méthode pour lire les textes, qu'ils soient oraux (le discours du patient) ou écrits Il n'y a donc pas de meilleure manière de lire Lacan, que de pratiquer son mode de lecture et de lire les textes des autres avec Lacan.

10/2023

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Essais

Lacan versus Foucault

Penser les normes, ou l'absence de normes, penser le besoin de normes et la nécessité de s'en défaire à travers l'oeuvre de Lacan et la critique de Foucault, tel est le dessein de cet ouvrage qui entend renouveler tant notre connaissance que nos interrogations sur ces questions. A l'heure de l'empowerment des minorités, la norme devient une préoccupation essentielle, et la psychanalyse, praxis radicalement hors normes, vient s'extraire du binaire du normal et du pathologique propre à la médecine et transposé au social. Forte d'une double qualification, à la fois psychanalyste et universitaire, Aurélie Pfauwadel questionne le processus de normalisation sociale, l'inventivité des sujets et la régulation qu'elle permet au prisme des critiques foucaldiennes adressées à l'encontre de la psychanalyse. Voici, pour la première fois avec une telle ampleur et une telle exhaustivité, la confrontation décisive entre les pensées de Michel Foucault et du dernier Jacques Lacan. Donnant naissance à un véritable aggiornamento de la pratique lacanienne, ce livre s'érige aussi contre les préjugés environnant la psychanalyse, qui ont beau jeu de la reléguer à une pratique réactionnaire. Exceptionnel d'intelligence et d'écriture.

04/2022

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Essais

Lacan l'occidente

Nathalie Moshnyager, sinisante-psychanalyste, revisite les modalités divinatoires des débuts de l'histoire chinoise et s'empare, s'attarde sur les traces qui en apparaissent dans l'écriture clinique de Lacan, traces repérables et manifestes dans les Ecrits et le séminaire. La tortue interroge encore et en corps. L'écriture est le nouage, l'attache ((a) tâche) du réel au langage. Cet ouvrage explore le contexte dans lequel se produisit ce nouage en Chine : celui de la divination sur écailles de tortues au II éme millénaire avant JC, s'y nouent le réel d'un à-venir ques-tionné, à l'imaginaire d'une lecture de traces (de craquelures), au symbolique des inscriptions qui fit langue graphique, à l'origine de l'écriture chinoise. Lacan l'Occidenté d'être à l'Ouest, selon les mots de François Angleraud, interroge l'ossature théorique de Lacan et son écriture clinique, en cherchant à comprendre en quoi elle est pour partie incarnation de cette ima-(action) divinatoire.

04/2022

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Psychologie, psychanalyse

La théorie de la cure d'après Jacques Lacan. Suivi de Vocabulaire de psychanalyse

Pierre Martin (1912-1992) fait des études secondaires et médicales à Lyon. En 1951, il prend la direction d'un secteur psychiatrique à l'Hôpital psychiatrique de Montpellier dont il transforme profondément les méthodes de travail dans un nouveau type de rapport aux patients. Sa rencontre avec Lacan, au début des années 50 inaugure des échanges décisifs qui se poursuivront un quart de siècle. Clinicien hors pair, il fut aussi un enseignant de grand talent : pendant plus de vingt ans à Montpellier comme à Toulon, il anima un séminaire où se sont pressés psychanalystes confirmés et de nombreuses personnes intéressées par la psychanalyse. En 1981, Pierre Martin fut le premier Président de l'Ecole de la Cause Freudienne.

07/2012

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Lacan

Jacques Lacan et la question de la formation des analystes. Edition revue et corrigée

Ce livre veut être une intervention pour clarifier les débats autour de la formation des analystes. Dans les dernières années de Freud, les sociétés analytiques se sont construites sur le modèle de l'administration bureaucratique, et la formation analytique a été assimilée à un apprentissage. Lacan a remis cette organisation en question en soulignant la fonction fondatrice de la parole - fonction partout méconnue, le propre de la société étant que le sujet ne peut y prendre la parole qu'à partir d'une position déterminée à l'avance, qui lui dicte ce qu'il doit ou ne doit pas dire. Dès cet instant, il devient clair que c'est l'avènement d'une parole hors censure, donc son désir, qui est la pierre de touche d'un analyste ; et c'est de laisser le champ libre à la parole qui doit régir le schème de toute organisation analytique. Deux dimensions auxquelles Lacan fit place dans l'institution de la passe et du cartel. Pourtant, Lacan a pu penser que son Ecole avait abouti à un échec. Pour quelles raisons ? Moustapha Safouan les étudie en se demandant à quelles conditions l'apport de Lacan pourrait se réaliser.

09/2021

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Revues de psychanalyse

Insistance N° 16 : James Joyce ou la Bible. Le dernier projet de Jacques Lacan

"René Bailly, psychanalyste et ancien gérant de l'Ecole freudienne de Paris, m'a fait part peu de temps avant sa disparition, survenue le 29 novembre 2010, d'une confidence que lui avait faite Jacques Lacan dans les toutes dernières années, c'est-à-dire après le Séminaire Le sinthome, selon laquelle il aurait souhaité consacrer une année entière à une lecture conjointe de la Bible et de Finnegans Wake de James Joyce. Il s'agissait d'un dernier projet, sinon le dernier, qu'il ait entendu Lacan formuler. La question qui se pose, évidemment, est celle de savoir quel aurait été le contenu de ce Séminaire, en sachant toutefois que, selon Bailly, il s'agissait pour Lacan de dire "ce qu'il lui avait fallu taire" dans le Séminaire sur les Noms-du-Père, interrompu en 1963. En ce qui concerne la Bible, il est facile d'imaginer ce dont il pouvait être question, puisque ce livre tourne tout entier autour du Nom imprononçable d'un Dieu qui parle, et de ses prescriptions. Pour Finnegans Wake, en revanche, on discerne moins le fil conducteur, sauf si, bien entendu, on a lu le Séminaire Le sinthome consacré à James Joyce, auquel cas on est en grande partie éclairé". Il s'agirait de la question de la religion qui a été bannie de la psychanalyse qui referait une entrée fracassante dans les propos de Lacan et donc une question actuelle pour ses successeurs et interprètes. " P. Daviot

08/2022

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Psychologie, psychanalyse

Lacan, style des écrits

Les écrits de Lacan sont souvent considérés comme difficiles à lire, non seulement pour leurs difficultés théoriques, mais à cause de leur style. Lacan donne des indications sur les liens de son style avec ce dont il s'agit en psychanalyse, l'inconscient, et engage le lecteur à y mettre du sien. L'auteur s'intéresse au style de ces écrits à partir de l'hypothèse d'un lien de ce style avec l'enseignement de la psychanalyse et dans le contexte d'un enseignement qui passe d'abord par la parole, au séminaire. Il analyse la variété de ce style et ses transformations en inscrivant dans la perspective d'un accompagnement de l'élaboration théorique et d'un lien avec l'expérience tique. La question de la difficulté des écrits de Lacan trouverait-elle déplacée ?

10/2019

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Lacan

Le désir de Lacan

Il y a quarante ans, Jacques Lacan nous quittait. Il nous laisse un héritage dont nous n'avons pas fait le tour. Ce volume s'ouvre sur la leçon inaugurale de l'année 19741975 de son Séminaire inédit "RSI". En filigrane de ce texte, une question s'y lit celle du désir de Lacan, d'un Lacan d'une grande actualité. Ce qu'il enseignait hier dans son séminaire surgit aujourd'hui dans nos sociétés : la chute du père, la poussée du religieux, la montée du racisme, les identités transgenres... Sa quête incessante du réel ne nous laisse nullement en paix. Du symptôme déplié par Freud, il arrive au sinthome, au plus réel de ce qui fait le parlêtre. De Freud, Lacan disait qu'il était un homme de désir, d'un désir qu'il a suivi contre son gré mais sur lequel il n'a pas cédé. Et le désir de Lacan ? Vingt et une personnes, analystes ou pas, nous en donnent ici leur version.

09/2021

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Littérature française

Le révolver de Lacan

Gabriel abandonne ses études de médecine pour s’engager dans l’armée. Il part en Afghanistan, dans une unité d’élite, projeté au coeur d'un conflit qui va lui exploser au visage comme autant d’attentats successifs. Il se bat, il y croit, il aime la vie militaire et, plus que tout, ses camarades de combat, Nadja, Le Géant, Capa. Gabriel sort de cette guerre cassé, mutique. Nadja a été tuée au cours d’une opération qui a mal tourné. Sa mère, dont il était très proche, vient de mourir. Fantôme errant, il s’enfonce dans le silence. Il rencontre alors le mystérieux Monte-Cristo. Chaman ? Psychanalyste ? Génial médecin des âmes ou pervers polymorphe ? Monte-Cristo est aussi l’heureux propriétaire d’un revolver qui aurait appartenu à Jacques Lacan...A ses côtés, lentement, Gabriel va réapprendre à vivre. Mais un autre conflit se joue en arrière-plan, une histoire d’amour entre lui et Mathilde, femme rêvée, à la fois présente et inaccessible. Gabriel a affronté les pires situations de guerre : face à Mathilde, il se retrouve démuni et incapable. Elle finira par lui sauver la vie. Mais à quel prix ? Il apprendra autant de cette guerre-là que de l’autre, avant de rendre les armes, au détour d’une ultime rencontre avec Tragger, un ancien légionnaire, et d’une partie de chasse dans la neige et la nuit.

01/2011

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Lacan

2021 Lacan au présent

Cent ans après sa naissance et à quarante ans de sa mort Jacques Lacan est encore là, pour le public et pour les psychanalystes. Les ENCL marquent ce double anniversaire. Pour ce volume d'hommage rien de systématique sur l'oeuvre qui désormais court librement le monde, mais du partiel, des bribes, des éclats recueillis de voix diverses au gré des inclinations. Sur l'homme Lacan, sa cohérence, son courage, sa radicalité, son dévouement à la tâche, mais aussi sur l'écrivain, inépuisable, et sur quelques-unes de ses inventions et trouvailles. Et même un descendant né par anagramme, l'inspecteur Canal.

08/2021

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Littérature française

La disparue de Lacan

J'ai trouvé mon salut dans la psychanalyse à un moment où tout le monde lui tournait le dos. Aller mieux, sortir de ma torpeur a occupé presque toute mon énergie d'adolescent. Cette quête m'a mené à Jacques Lacan. Des années plus tard, j'ai voulu revenir au vieux maître, en enquêteur cette fois. Sur lui, n'avions-nous pas déjà tout entendu ? Mais qui sait que le plus célèbre psychanalyste français doit son premier succès à un ténébreux fait divers, sa rencontre impossible avec une femme meurtrière et érotomane ? Quand j'ai découvert le "cas Aimée" et ses déflagrations imprévues dans la vie de Lacan, j'ai eu envie de comprendre. G. D. Dans ce roman tout en subtilités et jeux de miroirs, où l'analysant se transforme en détective, c'est à une poignante méditation sur le rôle du langage que nous invite Gaspard Dhellemmes. Question éminemment lacanienne. Mais aussi éminemment littéraire.

05/2021

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Psychologie, psychanalyse

Lacan, Ferenczi et Freud

Parmi les nombreux textes de Wladimir Granoff (1924-2000), nous n'en avons retenu que quelques-uns pour constituer ce recueil qui ne prétend donc pas donner une vue d'ensemble des travaux et des intérêts de l'auteur. Le titre donné à cet ouvrage indique ce qui a motivé le parti que nous avons pris : celui de regrouper les textes choisis autour de trois figures, de trois noms qui ont tout particulièrement marqué le trajet de l'auteur de Filiations. Trois noms. Celui de Lacan d'abord. L'entretien " Propos sur Jacques Lacan " donnera au lecteur une idée de ce que lut la relation, intense, difficile, comme l'est tout amour qui connaît la déception, entre Granoff et Lacan. Ferenczi : Granoff fut le premier à faire connaître en France cet analyste d'exception. Freud enfin, dont Granoff resta tout au long de sa vie un lecteur fervent. Sa lecture n'était pas celle d'un universitaire ou d'un " freudologue ". Ce polyglotte à la croisée des langues, également exercé à la pratique du russe, de l'allemand, de l'anglais, du français, se montra singulièrement attentif à la langue de Freud et en conséquence aux problèmes que pose sa traduction, comme si, pour lui, il n'y avait d'autre voie d'accès à la pensée que ce qui s'inscrit dans les langues et voyage à travers elles. Le méconnaître, ce serait déjà s'apprêter à " quitter Freud ", ce à quoi Granoff ne se résolut jamais. On trouvera en fin de volume les hommages rendus à ses deux vieux compagnons de ce qui, à un moment particulièrement chaud de l'histoire de la psychanalyse, s'appela la " troïka " : François Perrier et Serge Leclaire.

03/2001

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Psychologie, psychanalyse

La vie avec Lacan

" Il fut un temps où j'avais le sentiment d'avoir saisi l'être de Lacan de l'intérieur. D'avoir comme une aperception de son rapport au monde, un accès mystérieux au lieu intime d'où émanait sa relation aux êtres et aux choses, à lui-même aussi. C'était comme si je m'étais glissée en lui. Ce sentiment de le saisir de l'intérieur allait de pair avec l'impression d'être comprise au sens d'être toute entière incluse dans une sienne compréhension, dont l'étendue me dépassait. Son esprit - sa largeur, sa profondeur -, son univers mental, englobaient le mien comme une sphère en contiendrait une plus petite. J'ai découvert une idée semblable dans la lettre où Madame Teste parle de son mari. Comme elle, je me sentais transparente pour Lacan, convaincue qu'il avait de moi un savoir absolu. N'avoir rien à dissimuler, nul mystère à préserver, me donnait avec lui une totale liberté, mais pas seulement. Une part essentielle de mon être lui était remise, il en avait la garde, j'en étais déchargée. J'ai vécu à ses côtés pendant des années dans cette légèreté. "

02/2016

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Lacan

Lacan et les langues

"La parole parle", telle assertion banale en apparence emporte en réalité des conséquences dans la psychanalyse, en particulier dans le champ où se déploient la langue et lalangue. Ce livre est occasion de dire que la langue n'appartient pas au sujet et que parler, ou plutôt entendre et lire supposent toujours plusieurs langues. En ajoutant lalangue à la langue, celle de l'Autre dite maternelle et aussi bien celle du dictionnaire dont Francis Ponge à la suite de Malherbe a redoré le blason, Lacan a fait entendre que ce qui parle dans la langue révèle le lien et le jeu entre la langue et le corps : dès lors, c'est la jouissance que l'analyse traite. Les textes de ce livre tentent de faire vibrer la corde tendue entre la langue et le corps. Ils délivrent une musique dont la polyphonie n'exclut pas les harmoniques qui orientent et décident de la lecture.

04/2022

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Lacan

Mon aventure avec Lacan

J'ai raconté d'abord comment cela s'est passé sur ce divan, alors qu'en même temps, debout et les pieds sur terre, se déroulait l'histoire de ceux qui écoutaient Lacan. Ma mémoire m'a guidé, avec la plasticité qu'elle imprime aux événements. Elle s'appuie sur des visages, des moments suspendus, des émotions la distorde et l'ordonne. Elle ne vaut pas plus que ça, et donc elle vaut beaucoup. Quand je me suis assis devant le papier blanc, longtemps plus tard, j'ai d'abord noté ce que j'avais retenu de mon analyse - selon la luminosité des souvenirs les plus marquants. Puis, au fur et à mesure que je me les remémorais - même de petits fragments - dès qu'ils étaient couchés sur le papier, d'autres réminiscences émergèrent toujours plus nombreuses. Elles apparurent entre les lignes de ce que j'écrivais, selon les couleurs de mes stylos : bleu, vert, noir - beaucoup de rouge. Elles remontaient à la surface du papier blanc, comme du fond d'une pièce d'eau, à contrecourant du quotidien qui oublie le passé pour accueillir le présent. Et puis mon aventure avec Lacan ne s'arrêta pas à l'heure de son décès. Elle continue jusqu'à aujourd'hui dans une sorte de monde parallèle. Il ne s'agit pas tant d'idées ou de réflexions théoriques, que d'images qui ne sont pas virtuelles : elles ont le visage, l'habit, le geste de l'homme au cigare torsadé. Par en dessous, par en dessus, par le travers et souvent vent debout, je continue de naviguer en me souvenant d'un style, d'une poésie, d'un geste plutôt que d'une pensée. Car pour moi du moins, si Lacan survit, c'est grâce à sa poésie de grand Aède au verbe étincelant, qui métamorphosa la pâle psychothérapie réglementée des héritiers de Freud en une pratique si inspirée que l'on peut à peine la qualifier de " clinique ".

09/2022