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Fantasmâlgories

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Science-fiction

Mécanique sentimentale de la tectonique des plaques

A partir de nouvelles données confidentielles climato-géologiques, un plan se prépare dans le plus grand secret pour trouver une parade à l'inacceptable bouleversement du monde. Mais les atermoiements internationaux et les rivalités entre grandes puissances ont raison de la réponse la plus évidente. Et c'est une solution invraisemblable que finissent par choisir les commanditaires. Alice Abudjambo est une des contributrices de ce tragique aboutissement. Pour se repentir de sa participation et témoigner aux yeux de tous de la duplicité des protagonistes, elle publie un rapport non autorisé par les enquêteurs des équipes du Conseil de sécurité onusien. Loin des procès-verbaux technocratiques et des fantasmagories cinématographiques des bons films d'action, elle y décrit en détail le mécanisme patient et impitoyable de la monstrueuse machinerie responsable de la catastrophe. Après avoir été au coeur de ces manigances de palais et pour sauver sa conscience, elle dévoile à tous la complexité des enjeux, les manipulations d'experts et les ambitions cyniques d'une géopolitique brutale et bien réelle. Mais parler de ces secrets bien gardés a un prix à payer ...

03/2024

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Critique littéraire

Le Nautilus en bouteille. Une lecture de Jules Verne à la lumière de Walter Benjamin

"L'oeuvre de Jules Verne s'enracine au coeur même de la modernité du XIXe siècle et, sous la forme de récits d'aventures techniques et fantastiques, embrasse au plus près aspirations, rêves et angoisses de celle-ci. Walter Benjamin se fait, au milieu des années 1930, l'historien de ce XIXe siècle - et précisément de ses fantasmagories. La rencontre entre les deux oeuvres s'imposait... A tel point qu'en refermant le livre de Jean-Michel Gouvard on s'étonne que personne n'ait pensé à l'organiser avant lui. Et ce livre organise la rencontre avec un tact, une efficacité, une hospitalité remarquables. Verne est donné à lire en de nombreux extraits saisissants, patiemment collectionnés ; Benjamin, en apparence moins présent dans le livre, est invité à y descendre, à chaque page ; c'est sa lumière qu'on sent partout se poser sur les descriptions de Verne données à lire. On se prend alors à rêver à une liasse "v" comme Verne du Livre des passages, liasse qui n'existe pas. Pourquoi ? Chose enfin qui en étonnera quelques-unes et quelques-uns peut-être (après nous ! ) : on se surprend à vouloir rouvrir Verne, éclairé comme à neuf." Pontcerq.

05/2019

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Beaux arts

Versailles, ordre et chaos

L’esthétique du Grand Siècle est d’ordinaire associée aux valeurs d’harmonie, de rationalité, de bon goût. Elle incarne aussi, dit-on, le triomphe de la culture sur la nature. En réalité, ces clichés ne font que momifier le classicisme et affadir des oeuvres plus tourmentées qu’il n’y paraît. Michel Jeanneret restitue dans ce livre la face anxieuse de l’art classique. Arpentant le parc de Versailles, il pointe les traces d’une nature rebelle : monstres, matière en gestation, drame cosmogonique. Observant les spectacles de cour, il montre qu’eux aussi visitent le monde d’en bas : fantasmagories, faune grotesque, instincts primitifs. Poussant son investigation plus avant, il croit déceler dans la littérature du temps les causes profondes de cette crise des comportements : l’avènement d’une société libérale menace de déstabiliser l’ordre traditionnel et de plonger la collectivité dans le chaos. En révélant la part d’ombre de la culture du Grand Siècle, Michel Jeanneret rend finalement à cette dernière toute son envergure. Il suggère en outre que s’il peut encore nous toucher aujourd’hui, c’est qu’il mène un combat vital contre l’horreur.

09/2012

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Littérature française

Crack

" Le soir, je fumais un joint à La Villette avec Bouba, mon seul vrai pote dans le milieu. Comme je lui confessais une vive appréhension à l'idée de me retrouver au cœur de la frénésie nocturne du crack, il se moqua de moi. - J'y crois pas, tu vas descendre avec Saga porte de La Chapelle, à minuit. Ha, petit Blanc, demain ils vont t'attendre, planqués à chaque coin de rue, tu vas te faire dépouiller. Je t'aimais bien, vraiment, je te trouvais sympa, c'est dommage que tu finisses comme ça. Il est plié de rire. Je ris jaune - la peur. Confrontation avec un monde dangereux, riche en fantasmagories. Il faut y aller, pas le choix. À chercher la guerre, elle vient à votre rencontre. J'attendais cette proposition d'un guide depuis un mois. J'ai donné ma parole à Saga, plus de retour en arrière possible, l'histoire peut commencer. " L'auteur a passé un an à sillonner l'univers des toxicomanes, porte de La Chapelle à Pans. Dans ce livre, il retrace l'histoire de vies déshéritées, mais aussi celle de liens très forts qui se nouent.

08/2008

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Science-fiction

Le vampire vampirisé

" Mais sur le moment, cher lecteur, laissez-moi vous parler de la nature alentour ; elle était si belle ce jour-là... On eût dit un jardin féerique à perte de vue ! Quel ravissement ! Quelle quiétude ! Au loin, des monts fertiles ensoleillés entouraient le château comme le cadre doré d'une merveilleuse peinture ! Des plaines, des bois, des forêts, répandaient d'enivrantes senteurs. " Issu d'une famille de la bourgeoisie, Julius Fronssac est un jeune homme exceptionnellement doué pour les sciences qui demeure avec ses parents dans un magnifique domaine des bords de Saône. Un beau jour, il se découvre un don pour la poésie, ainsi que celui – plus inquiétant – de communiquer avec les esprits des morts. Ces nouveaux sens le métamorphosent et ne lui laissent pas un instant de répit. Il est assailli par des visions, dont celle de ses cousines défuntes qui reviennent le hanter. Après une série d'aventures aux confins du monde réel, Julius parvient à se libérer de l'emprise des démons buveurs de sang et à trouver l'apaisement... dans la mort. Ce roman émerveille et effraie tout à la fois, offrant une subtile alternance de lumineuses réflexions philosophiques et de lugubres fantasmagories.

02/2018

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Renaissance

Le trompeur trompé. Représentations littéraires des charlatans à la Renaissance

Les charlatans sont, sans aucun doute, l'une des figures les plus populaires et intéressantes de la Renaissance. Matteo Leta en offre un portrait : aspect physique, langage, lieux qu'ils fréquentent, marchandises qu'ils colportent et victimes qu'ils trompent. Grâce à une rigoureuse analyse des sources littéraires italiennes et françaises, en particulier comédies et nouvelles, il montre toute la porosité des charlatans, dont l'imaginaire s'imbrique à celui des valets à tout faire, des magiciens bonimenteurs et des sorcières entremetteuses qui peuplent la littérature de l'époque. Leurs prouesses et fantasmagories verbales sont évoquées pour cacher d'invraisemblables ruses magiques et médicales ou pour en faire des contrepoints satyriques du pédantisme académique. Trompeurs (parfois) trompés, les charlatans se révèlent également des orateurs chevronnés, comédiens experts et guérisseurs capables de véritables prodiges. Ainsi, ce n'est pas un hasard si plusieurs écrivains ont recours à l'imaginaire charlatanesque pour raviver des polémiques (littéraires, religieuses, ou politiques), ou pour décrire des aspects particuliers de l'altérité ethnique. Trois éminents spécialistes de la Renaissance - Jean Céard, Denis Crouzet et Frank Lestringant - enrichissent ce volume de leurs précieuses introductions.

03/2023

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Beaux arts

En chemin avec la beauté. Les trésors de ma vie

La beauté m'a toujours ensorcelé... elle m'a ému, parfois profondément troublé. En art, une oeuvre est réussie quand elle est juste, en accord avec la vie intérieure de l'artiste. Voici rassemblés une soixantaine des trésors qui m'accompagnent depuis longtemps, et qui continuent à illuminer mes jours. J'essaie de raconter chaque oeuvre à ma façon, de savoir pourquoi elle me touche. Ce voyage singulier et passionnant m'a conduit à m'interroger : dans ce musée personnel, pourquoi sont mystérieusement réunis la fiancée juive de Rembrandt, la Madeleine de Fra Angelico, l'humanité désespérée de Samuel Beckett, les flamboiements de Turner, le sommeil des rois mages du chapiteau d'Autun, la démesure d'Orson Welles, la folie des couleurs de Monet, la lumière dramatique du Caravage, les dialogues de Marguerite Duras, l'art faussement naif du Douanier Rousseau, les visions de Van Gogh, l'angoisse de Munch, la foi de Giotto, les fantasmagories de Bosch, etc.? Oui, quel est ce fil qui les relie ? Notre rapport à l'art est profondément intime, souvent indéfinissable. Mais nos passions peuvent se communiquer, entrer en résonance chez l'autre. C'est pourquoi j'ai voulu partager mon bonheur d'admirer, offrir mes trésors de beauté.

10/2019

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Critique littéraire

Le surnaturel. Poétique et écriture

Notre époque, supposée prosaïque et désenchantée, reste fascinée par le surnaturel et manifeste envers lui un regain d'intérêt. Il importe d'autant plus, si l'on veut jouir de ses fantasmagories en poète et non en dupe, de connaître les voies que l'irrationnel emprunte pour séduire nos imaginations. Le surnaturel est cosmogonique : il engendre des mondes dont il trouve le modèle dans la pensée magique et qui s'alimentent à toutes les sources de l'irréel. L'exploration de ces mondes et l'analyse de leurs arcanes intellectuels constituent une invite à en goûter la poésie, et à relever les défis qu'ils tendent à la raison. On n'a cessé, au fil des siècles, de cliver et de hiérarchiser ces mondes. L'auteur de ce livre récuse ces distinctions traditionnelles entre foi et fantaisie, fantastique et merveilleux, genres nobles et genres populaires. Il adopte une perspective panoramique et étudie la dynamique créatrice de l'ensemble des littératures du surnaturel, des grands textes sacrés aux comics américains, des contes de fées aux nouvelles fantastiques, des apocalypses spirites à la fantasy, des chansons de geste aux dessins animés et jusqu'aux traités de parapsychologie. Ce livre s'adresse aux étudiants de lettres, d'arts et de sciences humaines.

03/2006

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Littérature française

La sphère des mères

Les trois fictions ici recueillies en un volume représentent trois manières d'écriture expérimentées, chacune, à un moment nécessaire du rapport que l'auteur a entretenu avec lui-même, autrement dit avec ses propres sources inconscientes de vie et de création. Infernaux Paluds (1970), premier roman, s'est nourri de matière autobiographique, avec la pensée de dégager le sens de l'expérience vécue et de pousser, du côté de l'origine des passions, le regard soucieux de connaissance de soi, au seuil de ce qui allait être une véritable aventure d'expression. Voyage au centre de la ville (1974) transpose, transfigure et transvalue le projet autobiographique, en le recentrant sur le seul terrain des pulsions et fantasmes, loin de toute construction chronologique et de toute exploitation anecdotique, comme le serait un rêve majeur ou l'orchestration délirante de quelques appétits de fond. Enfin, Mère des Croyants (1983) met en œuvre les principes de la mythobiographie, dégagés auparavant au cours de l'élaboration de Marinus et Marina (1979). La biographie d'une célèbre mystique dissidente du XVIIe siècle, devient l'espace de projection des fantasmagories incestueuses et néanmoins spirituelles du narrateur. Echange, interférence, osmose, cette manière de recréer l'histoire revendique son droit sans réserve à la pure subjectivité.

04/2009

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Contes et nouvelles

La disparition d’Henri Backward. Et autres nouvelles

Un passionné d'histoire qui imagine côtoyer jusqu'à l'échafaud l'un des acteurs majeurs de la Révolution française. Un rendez-vous médical insolite qui renvoie le patient à une vieille peur. Un gardien de musée partageant les fantasmagories de sa soeur. Un metteur en scène qui devient auteur d'une pièce de théâtre à ses risques et périls. Un homme tourmenté par son homonymie avec un acteur célèbre qui sombre dans la folie cinéphile. Une jeune femme obsédée par l'âpreté du désert qui espère vivre une expérience initiatique. Une autre femme envahie par la conviction de sa mort à l'âge de celle de son auteur favori. Une passionnée de bridge piégée par un médecin pervers. Un homme qui se souvient de son enfance dans un immeuble où vivait une faune d'êtres incroyables. Autant de nouvelles (La disparition d'Henri Backward, Le puits maudit, L'expérience de la mort, L'expiation manquée, L'obsession de Pierre Blanchar, Errance dans le Sinaï, La femme qui ne voulait pas vivre au-delà de ses soixante ans, La partie de bridge, La Cour des miracles) qui mettent lectrices et lecteurs face à des situations saugrenues et parfois inquiétantes, vécues par des personnages à la recherche de leur identité.

03/2023

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Romans historiques

La splendeur

Tout à la fois roman biographique et méditation sur les mystères du génie créateur, La Splendeur est le récit de la vie de Girolamo Cardano, célèbre médecin, astrologue, savant, mathématicien et inventeur qui évolua aux côtés des plus grands, de Charles Quint à Ambroise Paré. Féru de rêves et de songes prophétiques, Cardano (Jérôme Cardan en France) prétendait posséder son "démon" personnel, lequel nourrissait amoureusement son esprit de traités mathématiques et de prédictions astrologiques. C'est à ce malicieux génie tutélaire, incarnant l'étrangeté et le mystère qui entourent la fulgurance de l'inspiration, que Régine Detambel, bousculant ainsi les codes du genre biographique, a choisi de confier le récit de la difficile ascension et de la chute d'un homme hors du commun. Prototype de l'humaniste et de l'esprit libre, Cardano, en "écorché du cerveau", inspira les libertins du XVIIe, avant d'intriguer les encyclopédistes et de susciter l'intérêt de Nerval, Balzac ou Paul Valéry. Régine Detambel l'installe ici au coeur d'une fiction aussi baroque qu'enthousiasmante qui nous plonge dans la mentalité extraordinaire d'un XVIe siècle déchiré entre rationalité et fascination à l'égard des forces occultes, et qui rend un hommage jubilatoire aux extases de la pensée en mouvement - de ses ardeurs les plus fécondes à ses plus folles fantasmagories.

01/2014

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BD tout public

Immondys Tome 1 : Le casse-tête

Une lumière ignorante... capture l'apparence sur mon effroi... Je suinte d'un agglomérat de chairs grises et bouffies... Mais qui est je " ? " " Je est un autre " répondrait l'ami Rimbaud à cette question liminaire et fondamentale de la nouvelle oeuvre de Daniel Hulet. Immondys se présente sous la forme d'un cauchemar éveillé, mêlant éléments autobiographiques et fantasmagories macabres. L'histoire d'un homme qui cherche son identité, qui traque le réel parmi le fantasme. " D'une créature déjà rongée... Un remous de la matière... Je divague... Le temps m'a manqué... Je ne m'appartiens déjà plus... " L'univers d'Hulet est ici encore plus abouti que dans ses travaux précédents, nous rappelant aussi bien Francis Bacon et David Lynch que Jorge-Luis Borges. Borges qui est à juste titre cité dans cet ouvrage d'une profondeur et d'un pessimisme absolus, d'un aboutissement et d'une richesse rares : " Nous acceptons facilement la réalité, peut-être parce que nous sentons que rien n'est réel ". Daniel Hulet inaugure avec Immondys une toute nouvelle collection intitulée " Carrément BD ". Comme son nom l'indique, elle se définira par l'édition de bandes dessinées au format carré (30cm x 30cm) et par une ligne éditoriale novatrice et pertinente. Ce nouveau format original permettra aux auteurs de s'exprimer différemment en renouvelant cadrage et rythme narratif.

06/2000

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Ouvrages généraux

Paris, capitale du XIXe siècle

Le génie de Baudelaire, qui trouve sa nourriture dans la mélancolie, est un génie allégorique. Pour la première fois chez Baudelaire, Paris devient objet de poésie lyrique. Cette poësie locale est à l'encontre de toute poësie de terroir. Le regard que le génie allégorique plonge dans la ville trahit bien plutôt le sentiment d'une profonde aliénation. C'est là le regard d'un ?âneur, dont le genre de vie dissimule derrière un mirage bienfaisant la détresse des habitants futurs de nos métropoles. Cet "exposé", fut rédigé en français par Benjamin en 1939. Il annonce ce qu'aurait dû être Le livre des passages, resté à l'état fragmentaire, qui se voulait "une histoire sociale de Paris au XIXe siècle" et tente de "montrer comment les formes de vie nouvelle et les nouvelles créations à base économique et technique entrent dans l'univers d'une fantasmagorie. A des fantasmagories du marché, où les hommes n'apparaissent que sous des aspects typiques, correspondent celles de l'intérieur, qui se trouvent constituées par le penchant impérieux de l'homme à laisser dans les pièces qu'il habite l'empreinte de son existence individuelle privée. Quant à la fantasmagorie de la civilisation elle-même, elle a trouvé son champion dans Haussmann, et son expression manifeste dans ses transformations de Paris".

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Littérature française

Discours de la Momie et de la Licorne

"Le 31 août 1580, un puissant personnage, Christophe des Ursains, fut blessé aux reins par une grosse pierre pointue sur laquelle son dos avait porté lors d'une chute de cheval. On le rapporta inanimé dans son château, les reins, l'abdomen et les cuisses en sang. Les soins n'y firent rien. On le crut perdu. Ambroise Paré, qui résidait à Paris, fut appelé. Il avait alors soixante-dix ans et une longue carrière de premier chirurgien des rois.
Grâce à lui, Christophe des Ursains fut sauvé. Une fois remis sur pied, celui-ci s'étonna que Paré n'ait pas employé du jus de momie pour remédier aux contusions dont il avait souffert. Le jus de momie passait en effet pour guérir les contusions et meurtrissures. Paré lui répondit que boire de la chair de cadavres n'était qu'un attrape-nigauds. Des Ursains lui demanda ensuite ce qu'il pensait de la corne de licorne, si elle agissait contre les venins et poisons comme on le prétendait.
Sornettes là encore, répondit Paré. Invité par des Ursains à mettre son opinion par écrit, il publia en 1582 son Discours de la Momie et de la Licorne. Cet opuscule révèle à quelles fantasmagories peut se complaire l'imagination : il nous dévoile une théorie insensée et un bestiaire inouï. La curiosité y trouve son compte. Car c'est plus qu'un document : un univers d'incroyables croyances". Jean-Michel Delacomptée.

11/2011

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Littérature étrangère

Le champ

Le champ. Comment caractériser une vie entière ? Les voix qui s'élèvent ici sont celles des habitants du cimetière, qu'on nomme "le champ" dans la petite ville de Paulstadt. A la concision des épitaphes, l'écrivain substitue les mots des défunts. Par un souvenir, une sensation fugace, une anecdote poignante, chacun de ces narrateurs évoque ce que fut son existence. Au fil de la lecture émerge le portrait d'une bourgade comme tant d'autres, marquée par le retour de la prospérité au mitan du siècle dernier. La vie tourne autour des figures locales : le maire, la fleuriste, le facteur, le curé dévoré par les flammes dans l'incendie de l'église, le marchand de légumes... Les voix se font écho, s'entrelacent, se contredisent parfois, formant le tableau d'une communauté riche d'individus et de sensibilités différentes. Subtil interprète de l'âme humaine, Robert Seethaler se penche sur leur intimité : les amours naissantes, les amours heureuses, ou moins harmonieuses - quand les fantasmagories de la femme signent pour son époux échec, malheur et drame. Le plus saisissant dans ce texte est l'émotion qui sourd de chaque histoire : non celle de savoir le protagoniste disparu, mais l'empathie que parvient à susciter l'auteur pour ces êtres si vivants, leurs espoirs, leurs doutes, leurs ambitions, leur solitude. Le Champ est un livre sur la vie, que Seethaler réussit à dire avec autant de simplicité que de profondeur.

01/2020

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Littérature française

Des plumes dans l'encrier maçonnique

Les mythes, rites, symboles et légendes de la franc-maçonnerie et l'"aura" de mystère qui règne autour de son organisation, de son histoire, de son fonctionnement constituent une véritable "malle aux trésors, de ce qu'il convient d'appeler l'imaginaire maçonnique; cela fait près de deux cents ans que des romanciers, des poètes, des auteurs de théâtre, et non des moindres, puisent dans cet encrier "magique" pour que leur propre imagination s'envole. Corynn Thymeur (Moi, je crois en toi), Pierre Malter (Elisabeth Saint Léger chez les fils de la Lumière), Stan Karko (A la croisée des chemins) et huit autres auteurs contemporains vous livrent le fruit de leur imagination. La multiplicité des thèmes, la variété des intrigues, la diversité des formes d'écriture disent par elles-mêmes que l'histoire de la confrérie, les histoires qui lui sont liées, les anecdotes qu'elle génère sont un chatoyant kaléidoscope bariolé à moins que ce ne soit un labyrinthe initiatique... Evidemment, au fil des pages, vous allez découvrir que Le temple avait trois portes, vous allez recevoir Des nouvelles des Templiers, vous allez croiser Elisabeth Saint Léger chez les fils de la Lumière, un Crime en trois points va être commis sous vos yeux, la légende - forcément - perdue d'Avaris va vous être contée, pour ainsi effectuer Le voyage dans un univers de fantasmagories et de mystères, accompagné d'une Lumière, fraternelle... où votre propre imagination sera sollicitée... Et c'est ainsi qu'Hiram est grand.

06/2013

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Afrique sub-saharienne

Explorateurs et explorés au Burundi. Une vraie-fausse rencontre (1858-1900)

La saga des explorations a été une des pages préférées de la propagande coloniale. Cet épisode de l'histoire des relations entre Europe et Afrique a-t-il représenté un tournant significatif ou un non-événement ? Le cas du Burundi apporte des réponses à ce questionnement. Aucun Européen n'avait mis les pieds dans cette région de l'Afrique des Grands Lacs avant le milieu du XIXe siècle. Ce moment de la "découverte" a en fait couvert toute la deuxième moitié de ce siècle, depuis les globe-trotters anglo-saxons qui ont visité les rives du lac Tanganyika dans les années 1850-1870 jusqu'aux premières traversées du pays dans les années 1890, à la veille de la colonisation allemande. Après avoir établi et cartographié avec précision les itinéraires de ces voyages très particuliers, ce livre décrypte quatre aspects d'une "vrai-fausse rencontre" : l'établissement de cartes longtemps encombrées de fantasmagories, l'exotisme du regard porté sur ces hautes terres où le Nil prenait sa source et la projection rapide de fantasmes raciaux sur leur peuplement, mais aussi la sidération des "explorés" burundais et leurs tentatives propres d'interprétation, et enfin le rôle décisif d'explorateurs méconnus, les guides et intermédiaires africains, "compagnons obscurs" des héros solitaires européens tels que ces derniers se campaient dans leurs récits. Cet ouvrage s'appuie sur la lecture des périodiques géographiques de l'époque, le dépouillement d'archives britanniques, allemandes et missionnaires, et enfin sur des enquêtes qui, dans les années 1960, avaient permis à l'auteur de rencontrer des témoins oculaires de ces situations inédites.

10/2023

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Littérature française

L'hiver nous demandera ce qu'on a fait l'été

"Comment lui aurais-je expliqué ce qui me fascinait chez Marina ? Elle se situait à la croisée de plusieurs mondes dont chacun avait sa logique propre, pour autant qu'il ne soit pas confronté aux autres ; ce monde de liberté dont je me réclamais, mais dont l'argent était le maître ; celui de la pensée unique, du Parti-Dieu, dont la terreur était le ressort ; ce monde au temps aboli qui était celui des Rom". En revenant, quarante ans après, en Slovaquie sur les traces d'un amour de jeunesse, alors qu'il était stagiaire d'ambassade à l'époque du Printemps de Prague et de Mai 68, le narrateur s'immerge dans les fantasmagories du monde rom au coeur des paysages idylliques du "paradis slovaque" et découvre, à travers une plongée stupéfiante dans les archives de la Sécurité d'Etat, la terrible StB, alors l'équivalent tchécoslovaque du KGB, les secrets d'une relation qui n'a pas fini de bouleverser sa vie. Un récit envoutant dont la poésie, la musique des mots et la profonde humanité évoquent une symphonie lumineuse et tragique. Ancien élève de l'ENA, Henry Cuny a notamment été conseiller culturel et chef des services culturels et scientifiques en URSS, cinq ans ambassadeur en Arménie puis en Slovaquie pendant quatre ans. Il a obtenu en 2004 le Grand Prix de la francophonie de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre. Son dernier roman publié sous son nom de plume Henry Chennevières aux éditions du Rocher s'intitule Retour d'amour.

03/2015

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Histoire de France

Robespierre

Le Géant de la Révolution, le Visionnaire, le Défenseur du Peuple et de la Constitution... Non ! L'un des premiers grands criminels contre l'Humanité, le paranoïaque organisateur de la Terreur, le politicien froid, sanguinaire et sans âme... cet homme, ce Janus, a enjambé un précipice entre deux fantasmagories. Mais qui est Robespierre ? Où le trouver ? Au sommet du panthéon ou dans le tréfonds de l'égout ? L'image de Robespierre est brouillée car trop souvent décrite à l'aune des combats présents. Il est du XVIIIe siècle agonisant, avec sa perruque poudrée et son habit élégant de petit marquis, son mélange inimitable d'archaïsme et de modernité. Cette grande biographie nous emporte d'Arras jusqu'aux Etats généraux, puis de la Convention à l'échafaud. On ne se lasse pas de faire ce voyage dans les convulsions de Paris, sous les cris de l'émeute, au milieu des violences inouïes, des fêtes, des discours, des rêveries patriotiques, dans ce monde écartelé entre le génie des Droits de l'Homme et les charniers de Vendée. La passion n'est pas seulement dans la truculence des événements, dans la grande fresque historique. La réflexion déborde du cadre de la biographie pour explorer les mouvements de fond : les mutations sociales, la réaction de l'homme face au bouleversement de la modernité, l'idée religieuse, le désarroi collectif devant la mort. C'est aussi par ce biais qu'il faut penser Robespierre. L'union de l'Histoire et de la psychologie collective permet désormais de porter un autre regard sur la Révolution française et d'expliquer l'étonnante rencontre entre la France et Robespierre.

09/2004

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Communication - Médias

Médiamorphoses. Presse, littérature et médias, culture médiatique et communication, 2e édition revue et augmentée

Anecdotique ou survoltée, l'analyse des rapports entre littérature et journalisme et, plus largement, entre culture et médias a longtemps été réservée aux historiens de la presse ou aux théoriciens de la communication. Ces rapports alimentent un nombre croissant de travaux dans le domaine des études littéraires. Objets de langage, les oeuvres étaient enfermées dans leurs propres contours. Voici qu'elles sont de plus en plus envisagées comme les produits de vastes configurations discursives, sociales et techniques, dont les variations à travers l'histoire font aussi varier leur perception et leur interprétation. Le mot-valise médiamorphoses résume assez bien les choses et la conversion de notre regard sur ces choses. Adhésion des objets culturels à leurs supports. Relation circulaire des uns avec les autres. Mais aussi changements de perspective quant à ces objets, par effet de l'univers médiatique contemporain sur nos schémas de compréhension. Ces processus sont abordés ici d'un triple point de vue. Point de vue historique, des années 1830 à nos jours : Lamartine, Mallarmé ou Dumas, Le Bon ou Tarde, Gramsci, Benjamin ou McLuhan sont tour à tour convoqués, acteurs autant que témoins des mutations de la sensibilité en régime journalistique puis médiatique. Point de vue analytique, sur des objets divers : de la poésie au roman-feuilleton, de la littérature à la publicité, des débats sur le reportage naissant aux formes journalistiques actuelles, des langages du pouvoir à la rhétorique réactionnaire. Point de vue théorique enfin, articulant esthétique et critique des médias : moyen d'entrevoir, derrière la rationalité des dispositifs et des théories de la communication, les fantasmagories que celle-ci recouvre, entre contrôle des esprits et évasion imaginaire.

01/2022

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Romans historiques

Pierre trouvé

"Pierre était maintenant un grand garçon. Savait-il que, selon le règlement, il devait quitter leur chère maison à seize ans ? Que l'administration de l'Assistance publique envisageait de le placer chez de braves paysans qui le feraient dormir dans une grange, près de la fosse à purin ou chez des artisans qui mettraient généreusement un cagibi à sa disposition, partageant son gîte avec un corniaud, puant et plein de puces, seul être à lui porter une certaine affection. Ensuite, à dix-huit ans, on l'enverrait à l'armée afin de clore une jeunesse si heureuse, si prometteuse, et de le mettre au service de la France. Puis, on ferait de lui un brave ouvrier, exténué par des journées trop longues, définitivement dompté, une médaille du travail en récompense de sa vie de labeur, un petit cadeau du patron, un homme si généreux, toujours la même boîte de chocolats, offerte le jour de sa mise au rebut. Il pourrait mourir tranquille, regretté de tous et de personne. Bien entendu, il se serait marié avec une bonne pondeuse qui lui aurait fait quatre enfants". C'est ainsi que le directeur de l'orphelinat imagine la vie de Pierre Trouvé, orphelin de père et de mère, laissé à la charge de la Nation en février 1894. Elle aurait pu se résumer ainsi cette existence, de façon froide et linéaire, à l'opposé du récit kaléidoscopique que nous propose Roland Saussac. Des montagnes de l'Ardèche, aux champs de bataille de la Grande Guerre, en passant par Valence, Voiron, Lyon, Casablanca, Roanne ou Paris... Au gré des pérégrinations ou des fantasmagories de son personnage principal, l'auteur écrit pour nous - avec des effets de réel saisissants - la destinée d'un héros ordinaire du XXe siècle.

11/2014

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Récits de voyage

Avec les fées

L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : " C'est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. " Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées. Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement. Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Ecosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux. Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées.

01/2024

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Beaux arts

L'imaginaire des grottes dans les jardins européens

Dès l'Antiquité, puis de la Renaissance à nos jours, les grottes artificielles constituent un topos incontournable dans la création des jardins de toute l'Europe, soumis à d'infinies variations de formes, au gré des changements de goût, de l'excentricité des mécènes et de la fantaisie des concepteurs. Ce sont des milliers de grottes qui furent aménagées au cours des cinq derniers siècles selon des échelles extraordinairement variées allant de la simple niche abritant une petite fontaine à l'immense chaos naturel transformé en paysage sublime. Beaucoup ont disparu, en raison de l'extrême fragilité de ces décors précieux, mais d'admirables réalisations témoignent encore de cet engouement jamais démenti, notamment en Allemagne, en France, en Italie ou au Royaume-Uni, au Portugal et en Russie, en Finlande et Ukraine. En rendant compte sans volonté d'exhaustivité à travers plus d'une centaine d'exemples illustrés grâce à des prises de vue actuelles d'excellente qualité de la richesse de ce patrimoine relativement méconnu, l'ouvrage vise à explorer les enjeux de cette fascination ininterrompue pour les grottes de jardin et à mettre en lumière l'inventivité formelle et technique à laquelle elles ont donné lieu. Il ne s'agit pas d'aborder les grottes en tant que motifs autonomes et isolés, mais bien de les inscrire tant dans leur contexte spatial et culturel, en considérant le rôle qu'elles tiennent dans la composition et la poésie du jardin, l'écriture du relief et des eaux miroitantes ou jaillissantes, la narration de la statuaire, et la manière dont elles révèlent les aspirations de chaque époque ou de chaque individu. Une centaine de documents iconographiques illustrations encyclopédiques, peintures allégoriques, portraits, décors de théâtre, etc, permettent d'évoquer leur arrière-plan à la fois artistique, littéraire, scientifique, technique, religieux, philosophique ou encore anthropologique. Si le jardin opère comme microcosme, la grotte constitue à son tour un monde en réduction, une cristallisation de l'imaginaire s'incarnant dans des formes sensibles qui puisent à la réalité des lieux et poussent le vocabulaire ornemental à son paroxysme, qu'il relève du rustique, du grotesque ou encore de la rocaille. L'accumulation des matériaux et l'intensité des effets sonores et lumineux produisent des fantasmagories théâtrales ; la pénombre, les anfractuosités favorisent une intimité qui renvoie aux origines. Dépassant le simple catalogue par pays ou par périodes, les douze chapitres diachroniques de ce livre embrassent une série de catégories littéraires, esthétiques ou anthropologiques, qui, du primordial au profane en passant par le tellurique, le merveilleux et le diluvien, déclinent la poétique profonde des éléments et des émotions à l'œuvre dans la grotte.

10/2014