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Beaux arts

Adolf Loos et l'humour masochiste. L'architecture du phantasme

Une relecture ébouriffante et à contre-courant d'un des pionniers de l'architecture moderniste Ce commentaire original et audacieux de l'oeuvre d'Adolf Loos éclaire sous d'un jour nouveau des aspects peu connus de cette personnalité éminente de l'histoire de l'architecture. Il entend notamment donner sens aux contradictions et paradoxes - progrès et fixité, érotisme et rationalité, sacré et profane - qui ont longtemps rendu son travail difficile à saisir. Replaçant l'analyse dans le contexte viennois de la guerre des idées et de la lutte des sexes, Can Onaner fait appel à des disciplines trop peu souvent mobilisées par les théoriciens de l'architecture, puisant notamment dans la psychanalyse, la philosophie, l'esthétique ou encore la théorie des genres. En énoncant le concept de masochisme en architecture comme nouveau modèle théorique et critique, il propose une réflexion qui pourrait devenir un jalon important dans une nouvelle approche théorique de l'architecture, dans laquelle des concepts comme l'humour et le fantasme apparaissent de plus en plus distinctement comme l'emblème de tout projet architectural inquiet de sa pérennité. Comme un mythe nécessaire, pour ne pas dire fondateur, de toute urbanité. L'incrimination de l'ornement - célèbre rhétorique loosienne - apparaît comme étant en filigrane son apologie ; l'aridité des façades des maisons laissent place à des "masques de douleur" ; la morale ascétique de l'architecte, souvent considéré à tort comme pionnier du purisme architectural, dévoile un humour masochiste qui est bien loin de l'idéologie moderniste. L'humour masochiste en architecture, de par son caractère dialectique et ambivalent, apparaît comme l'expression d'une impulsion critique, une résistance contre l'aplatissement des choses sous l'ordre d'une idéologie dominante, d'une pensée déterminante et naturalisante. C'est en ce sens que ce travail stimulant, hors des sentiers battus, ouvre de nouvelles voies pour une contribution à la théorie de l'architecture.

10/2019

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Psychologie, psychanalyse

L'acte est une aventure. Du sujet métaphysique au sujet de l'actepouvoir

Descendre acheter le journal ? Réflexion : vous délibérez, construisez un projet, argumentez. Décision prise, la volonté vous met debout. Alors, dès le premier pas, l'acte vient à la rencontre de l'action-projet qui agrégeait dans votre tête réflexion, délibération, argumentation, décision, volonté. L'acte est une aventure. Toute la réalité imprévisible du monde se trouvait là, en réserve, dont les créations intellectuelles de l'action escamotaient la part d'inconnu. On décide une action, c'est l'acte qu'on rencontre. Mais alors, pourquoi les deux mots sont-ils communément employés l'un pour l'autre, obligeant à penser l'acte dans une réduction à l'action " dans la tête " ? Tel est le sujet de ce livre magistral de Gérard Mendel qui prend la suite de La psychanalyse revisitée (1988) et La société n'est pas une famille (1992). A partir d'une lecture critique de l'œuvre des grands philosophes, d'Aristote à Habermas, en passant par Saint Augustin, Descartes ou Nietzsche, Gérard Mendel montre comment la naissance philosophique de l'être il y a vingt-cinq siècles a chassé l'acte de la réflexion intellectuelle. En s'appuyant sur une étude approfondie de l' " intelligence pratique " nourrie de son expérience de terrain sur le champ social et sur la relecture des travaux fondamentaux de Winnicott, il propose une nouvelle approche théorique du sujet et de l'acte. Loin du fantasme occidental d'une domination absolue de l'esprit sur la nature et la société, s'affirme alors l'idée d'un acte, pouvoir individuel et collectif en quête d'un rapport plus harmonieux avec la réalité qui, parce qu'elle résiste continûment, reste toujours aussi blessante pour le narcissisme humain. Cette réflexion passionnante, d'une écriture toujours claire, intéressera tous ceux qui ne se satisfont pas de la césure entre théorie et pratique dans la compréhension de l'activité humaine : psychanalystes, psychologues et philosophes, bien sûr, mais aussi travailleurs sociaux et sociologues.

09/1998

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Thèmes photo

Renverser ses yeux. Autour de l'arte Povera, photographie, film, video

Fruit de longues recherches dans les archives des artistes, l'ouvrage sera doté d'une riche documentation et offrira une relecture inédite de la production artistique italienne entre 1960 et 1975. Apparu dans les années 1960 en Italie, l'Arte Povera est une démarche artistique ; davantage une attitude qu'un mouvement. Théorisé par Germano Celant en 1966, l'Arte Povera s'inscrit dans une volonté de défiance à l'égard des industries culturelles, portée par une nouvelle génération d'artistes incarnant des manières inédites d'appréhender l'art et la création. S'opposant à la consommation de masse et réhabilitant la place de l'homme et de la nature dans l'art, l'Arte Povera en renouvelle les thématiques (l'homme, la nature, le corps, le temps), les matériaux (naturels, de récupération, périssables), les techniques (artisanales), les gestes et l'intention. Il s'agit de repenser les critères d'esthétisme, de se défaire des artifices, de revenir à l'immédiateté des émotions et des sensations. A travers la production de livres, d'affiches, de projections et d'impressions sur toile, les artistes italiens de cette époque se sont appropriés le pouvoir narratif de l'image photographique et filmique afin d'explorer de nouveaux possibles de l'art. Transdisciplinaires, mêlant photographies, films, vidéos, affiches, livres, objets, sculptures et peintures, l'ouvrage, qui l'accompagnera l'exposition, présentera plus de 300 oeuvres de figures majeures de l'Arte Povera, parmi lesquelles Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Luigi Ghirri, Jannis Kounellis, Piero Manzoni, Mario Merz, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto... Conçu comme un livre d'art et non comme un catalogue d'exposition, il donnera à voir l'extraordinaire richesse d'une période où les artistes italiens ont compté parmi les plus importants interprètes de la transformation des langages visuels. Ce nouveau regard sur une démarche artistique majeure des avant-gardes du XXe siècle proposera également une immersion visuelle dans le contexte politique et culturel de l'époque avec des portfolios dédiés au cinéma, théâtre, soirées littéraires, extraits de presse présentant les grands enjeux socioculturels d'alors.

10/2022

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Critique

Oublier Camus

Quoi de commun entre George Bush, un Afro-Américain condamné à mort en Indiana, l'extrême droite française, la Fédération anarchiste, Le Figaro, L'Humanité, des stars de Hollywood et des intellectuels arabes anticolonialistes ? Tous revendiquent Camus. Camus est partout, mais qui est-il ? Colonialiste ou anticolonialiste ? Pour ou contre la peine de mort ? Résistant de la première heure ou personnage aux engagements ambigus et tardifs ? Militant antifranquiste aux accents révolutionnaires ou antimarxiste de toujours ? La plupart des ouvrages sur Camus, dithyrambiques ou à charge, ont en commun d'éluder les ambiguïtés du personnage. Brisant l'image du penseur aux propos définitifs, aux sentences humanistes apparemment inattaquables, ce livre propose une relecture de Camus dans le texte qui met ses contradictions au premier plan : car elles constituent la force motrice de son oeuvre, une clé de son "style" , et expliquent sa popularité actuelle. Oliver Gloag rappelle l'attachement viscéral - teinté d'humanisme - de Camus au colonialisme et au mode de vie des colons, qui traverse ses trois oeuvres majeures : L'Etranger, La Peste, Le Premier Homme. Il examine ses engagements politiques à la lumière de sa brouille avec Sartre, auquel toute l'oeuvre de Camus semble répondre : la tension entre révolte et révolution, son recours à l'absurde comme refus du cours de l'Histoire, son anticommunisme et son déni de la lutte de peuples colonisés. Enfin, Oliver Gloag se penche sur les récupérations de Camus : l'auteur le plus populaire en France et Français le plus lu dans le monde est devenu un enjeu politique et idéologique. L'invocation d'un Camus mythifié projette un reflet flatteur mais falsificateur de l'histoire coloniale. Elle permet de solder le passé à peu de frais et d'éviter de faire face à notre présent néocolonial. C'est ce Camus-là qu'il faut oublier pour reconnaître les déchirements d'un auteur tout aussi passionnément attaché aux acquis sociaux du Front populaire qu'à la présence française en Algérie.

09/2023

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Histoire de France

Darlan

On le sait, la France de la guerre est dominée par l'affrontement Pétain-de Gaulle, figures depuis longtemps bien connues des historiens. En revanche, le " troisième homme ", successeur désigné du Maréchal et rival le plus dangereux du Général, demeurait largement ignoré tant en raison du caractère énigmatique du personnage que de la " disparition " de beaucoup d'archives. Par surcroît, la vanité de Darlan, ses écarts de langage ont fait le lit d'une imagerie simpliste. En réalité, l'homme fut supérieur au style, comme les multiples révélations apportées par le présent ouvrage en administrent moult preuves. Ce fils de ministre est un vrai républicain, son rôle avant la guerre fait de lui un vrai marin et un chef d'état-major efficace. S'il approuve l'Armistice de 40, ce n'est pas par idéologie, mais parce qu'il est convaincu de l'impossibilité de poursuivre la lutte, et c'est le drame de Mers el-Kébir qui le détache à jamais de Churchill et des Français libres. Lorsqu'il est appelé à succéder à Laval en décembre 1940, il mène d'abord une politique assez molle envers l'occupant, mais se reprend, ne cède rien d'essentiel et travaille à faire entrer l'empire dans la guerre. Son assassinat, à Alger, en décembre 1942, reste l'une des plus grandes énigmes de l'histoire contemporaine : attribué aux seuls monarchistes, il a en fait été ourdi par des gaullistes qui ont su manipuler les partisans du comte de Paris. Première biographie scientifique de l'Amiral de la flotte, cet ouvrage se fonde sur de très importants dépouillements d'archives, publiques, bien sûr, mais aussi privées : les papiers personnels de l'Amiral (que l'on croyait perdus) et ceux de ses collaborateurs, ainsi que sur de nombreux témoignages. Il fait découvrir un personnage clef de l'histoire contemporaine, non sans inviter à une relecture de l'histoire de la France de Vichy.

11/1989

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Biographies

Agatha Christie

Née en 1890 et morte en 1976, Agatha Christie laisse derrière elle soixante-quatorze romans, seize pièces de théâtre et vingt-huit recueils de nouvelles. Elle est l'une des reines incontestées du roman policier, en ayant donné naissance à des détectives aussi emblématiques qu'Hercule Poirot ou Miss Jane Marple. Son succès mondial a été confirmé par de multiples adaptations, qu'elles soient cinématographiques ou télévisuelles. Pourtant, malgré cette notoriété, la romancière elle-même demeure dans l'ombre, dissimulée derrière ses personnages et ses intrigues. En parcourant sa vie, la présente biographie a pour dessein de faire découvrir cette femme incroyablement moderne par certains côtés, fascinée par les voyages, multipliant les expériences pour mieux nourrir son imaginaire. Car Agatha Christie est aussi Agatha Mallowan, l'épouse d'un archéologue réputé qu'elle a suivi sur des chantiers de fouilles dans les années 1930 et 1950. Accompagner la romancière dans ses voyages tout comme dans son intimité permet de comprendre tout ce qu'elle a mis d'elle-même dans ses écrits, dans le portrait d'un protagoniste ou dans la description d'un lieu. A l'issue de cette relecture, ses romans et ses nouvelles apparaissent comme un miroir de son existence, une manière de nous livrer un peu d'elle-même. Son regard sur le monde, amusant, cruel, cynique, ou ironique, conserve toujours une forme de bienveillance, de douceur, qui explique notre attachement à ses créations, du petit détective belge maniéré et obsessionnel à la vieille dame si perspicace lorsqu'il s'agit de comprendre les comportements de ses contemporains. Arnaud Coutant est professeur de droit public à l'Université de Reims Champagne-Ardenne. Menant des recherches en droit constitutionnel et en histoire des idées politiques, il travaille également sur le rapprochement entre droit et littérature, en s'intéressant à la présence d'éléments juridiques dans les oeuvres romanesques. Il est l'auteur d'une biographie d'Alexis de Tocqueville, parue chez Ellipses en 2019.

06/2023

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Littérature française

Quart livre des reconnaissances

Mieux que nous ne pourrions le faire, Jacques Réda dé? nit les contours de ce livre dans son émouvante postface : Les quatre Livres des reconnaissances n'ont jamais fait l'objet d'un plan. On ne doit donc pas y voir une sorte d'anthologie un peu plus lacunaire que la plupart des autres, ni même un re ? et de mes seuls goûts personnels. Tous ces textes ont été composés pour ainsi dire par surprise et au hasard d'une relecture ou d'une remémoration. Elles ont très rarement répondu à un projet d'ailleurs en général assez vague, sinon, dans ce volume même, où, non sans lacunes, j'ai tenté d'évoquer l'évolution du vers français. Après quoi, en effet, c'est la langue française qui, s'éloignant progressivement et naturellement d'elle-même, a obligé le vers, désormais sans structure, à tâtonner, parfois avec brio, vers la langue nouvelle que Rimbaud avait souhaitée et qui, loin d'être une méta-langue poétique, sera peut-être un jour celle qu'aura ? xée le classicisme de nos très lointains descendants. Autrement dit, ceux que nous appelons "grands poètes" représentent un état particulier de la langue où, de manière aléatoire mais inévitable surgissent, de ce brassage d'ondes, des crêtes si remarquables qu'on leur donne un nom - un nom d'auteur -, comme on en attribue à ces grands accidents de terrain ou à ces formes que revêt l'eau dans les mers, les lacs, les torrents et les ? euves. Mais, de l'une à l'autre région, et malgré de scrupuleux cartographes, on oublie le nom des collines, des gorges et des ruisseaux qui ont contribué à la gloire des Himalaya et des Amazone. Avec le très remarqué Quel avenir pour la cavalerie ? qui les complète, ces Livres établissent la géographie de la poésie rédasienne, comme ils en forgent la boussole.

04/2021

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Beaux arts

Duchamp déchets. Les hommes, les objets, la catastrophe

«Afin de saisir le devenir objet de l'humain, la domestication de l'homme par lui-même, en cours aujourd'hui, peut-on faire autrement que penser les objets - ready-made - comme des vivants ? L'expérience de l'indifférence - esthétique, érotique et éthique - appelée par la vie et l'oeuvre de Marcel Duchamp, ne peut elle pas être le mode d'accès à une possible vie spirituelle ? L'art qui s'adresse aux yeux du voyeur ne convoque-t-il pas, du même coup, son âme, s'il en a une ?» H.L Hadrien Laroche examine toute l'oeuvre de Duchamp à la lumière des objets, de la catastrophe et d'autrui (l'indifférence impossible). L'ouvrage confronte les ready-mades (1913-1914) à la Première Guerre mondiale, en tant qu'objets orphelins, et arrime la dernière oeuvre de Marcel Duchamp, Etant donnés (1946-1966), à la Seconde, comme représentation de la vie nue après Auschwitz. Au sortir des conflits, c'est une humanité plus froide, plus dure, qui, saturée de morts, de mutilés et d'orphelins, hantée par les massacres de masse, se drape de l'indifférence de l'Histoire. L'artiste prend acte de cette indifférence à l'égard de la vie et de la mort. Son oeuvre en tire les conséquences. Avec les ready-mades, ou Etant donnés, il remet en question la paternité de l'oeuvre, s'interroge sur l'identité du sujet et sa capacité à sentir. Dépersonnalisation, décision passive, indifférence : voilà les modes trouvés par Marcel Duchamp pour répondre à la question que lui posaient sa vie et son art. Pour répondre à la question de la souffrance. Celle-ci est immédiatement celle de son temps. Hadrien Laroche, dans cette relecture inédite de nombreuses oeuvres de Duchamp, illustrée de documents nouveaux (travaux préparatoires, papiers inédits, images rares), prend appui sur la lecture d'importants travaux non traduits en français et dialogue avec les philosophes contemporains.

09/2014

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Philosophie

Du gouvernement des vivants. Cours au Collège de France (1979-1980)

Du gouvernement des vivants est un cours charnière. Prononcé au Collège de France au premier trimestre 1980, Michel Foucault y poursuit cette histoire des "régimes de vérité" qui traverse l'ensemble des cours du Collège de France, en y apportant une inflexion majeure : commencée sur le champ du juridique et du judiciaire, l'exploration s'était poursuivie dans le champ politique - thématique des rapports pouvoir-savoir, puis de la gouvernementalité. Elle s'investit ici dans le champ des pratiques et des techniques de soi, domaine de l'éthique que Michel Foucault ne quittera plus. "Comment se fait-il que dans la culture occidentale chrétienne, le gouvernement des hommes demande de la part de ceux qui sont dirigés, en plus des actes d'obéissance et de soumission, des "actes de vérité" qui ont ceci de particulier que non seulement le sujet est requis de dire vrai, mais de dire vrai à propos de lui-même, de ses fautes, de ses désirs, de l'état de son âme ?", s'interroge Michel Foucault. Cette question le conduit à une relecture d'Oedipe-roi de Sophocle à l'analyse des "actes de vérité" propres au christianisme primitif, à travers les pratiques du baptême, de la pénitence et de la direction de conscience. Michel Foucault choisit de s'intéresser aux actes par lesquels le croyant est appelé à manifester la vérité de ce qu'il est lui-même, en tant qu'être indéfiniment faillible. De l'expression publique de sa condition de pécheur, dans le rituel de la pénitence, à la verbalisation minutieuse de ses pensées les plus intimes, dans l'examen de conscience, c'est l'organisation d'une économie pastorale centrée sur l'aveu que l'on voit se dessiner. Du gouvernement des vivants est la première des enquêtes, inédite, que Michel Foucault va mener dans le champ de l'éthique, autant dans les cours du Collège de France que dans les derniers volumes de l'Histoire de la sexualité.

11/2012

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Sciences politiques

De la valeur-travail à la guerre en Europe

Les deux premières intentions de cet essai sont d'une part de relancer le débat sur la " diffusion manquée " du marxisme en France à la veille de la Grande Guerre, et d'autre part de proposer une relecture polémique d'un épisode mal connu de l'histoire des doctrines économiques. En effet, la pénétration des 4 doctrines marginalistes dans la France de la Belle Époque ne fut pas un obstacle à l'assimilation des analyses de Marx sur le capitalisme. Les travaux de Vilfredo Pareto, en particulier, vinrent combler les incompréhensions de doctrines économiques marquées par les bouleversements sociaux en cours. À un autre niveau, sur le terrain de la science politique, ces débats accompagnent l'émergence d'un syndicalisme qui met alors en échec la naissance d'une réelle social-démocratie française. Sorte de " compagnon de route " de cette action syndicaliste, Georges Sorel en propose une pensée qui adopte par défaut les thèses marginalistes, mêlées à l'influence de Benedetto Croce et des deux Labriola. Mais c'est paradoxalement pour mieux se recentrer sur la référence au prolétariat des producteurs, dans une glorification du conflit social et des valeurs du combat... Or le déclenchement de la Première Guerre mondiale plongera ces velléités dans la stupeur et l'impuissance apeurée. Comment saisir cette rupture apparente ? Dans le cadre d'un retard historique du capitalisme français, et face à la mutation de la " question sociale ", l'adoption du marginalisme ne laisse-t-elle pas l'analyse politique sans instruments pour comprendre les dynamiques internationales et s'y insérer ? Telle est l'hypothèse centrale de cet essai. La rivalité entre " utilité marginale " et " valeur-travail " renvoie à deux projets concurrents de société. Mais sous le débat économique et politique qui anime la scène européenne, une dynamique propre au champ philosophique est à l'oeuvre : il est déjà question de la dialectique. Mouvement objectif, méthode particulière, scorie métaphysique ? Elle est le point d'orgue de ces divergences passionnées qui font époque.

12/2010

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Philosophie

Relire "L'homme machine" de Julien de La Mettrie

L'homme ne serait donc qu'une machine ! Non seulement son corps ne serait qu'une mécanique biologique, mais son esprit lui-même ne serait qu'un phénomène d'ordre matériel... Reléguée au rang de chimère idéologique toute hypothèse d'une conscience immatérielle invitant à des considérations religieuses ou métaphysique (survie de l'âme, libre-arbitre...) ! Cette thèse courageuse et avant-gardiste , émise en 1748 par La Mettrie, médecin et philosophe français, avait a priori tout pour séduire les penseurs des Lumières, alors en pleine contestation du magistère spirituel et moral de l'Eglise et relais philosophiques de la révolution empirique et rationnelle du newtonisme. Ce fut pourtant le rejet, la condamnation et l'ostracisme général, de Voltaire aux Encyclopédistes ; et l'auteur dut s'exiler ! Pourquoi une telle attitude ? De quoi les Lumières ont-elles eu peur ? En quoi la thèse de La Mettrie contrevenaient-elles à un non-dit intime de leurs discours ? En rejetant le Dieu judéo-chrétien omniprésent dans le monde d'antan et législateur de la vie des hommes, les Lumières n'avaient-elles pas, en réalité, effectué un transfert de sacralité et de transcendance vers autre chose ? Vers l'Esprit humain, la Raison cartésienne - restant ainsi prisonniers du paradigme idéaliste de la métaphysique platonicienne ?... Marc Muller se propose, au travers d'une relecture de l'oeuvre de La Mettrie et plus particulièrement de L'Homme-Machine, de rechercher la clef de ce rejet apparemment paradoxal de la part des penseurs des Lumières et de leurs héritiers. Car, bien au-delà de la question analytique de la matérialité de l'esprit (res cogitans), La Mettrie nous invite à penser ce qui peut fonder l'être humain en tant que simple "homme-machine" et défendre une morale sociale immanente qui ne reposerait pas sur des dogmes métaphysiques et idéalistes - remise en cause du magistère moral des "intellectuels" qui s'avéra insupportable aux Penseurs des Lumières...

07/2017

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Critique littéraire

Une "Action poétique". De 1950 à aujourd'hui, l'anthologie, précédée d'une présentation historique

Emanation, à l'origine, d'un groupe fondé à Marseille en 1950, Action Poétique est sans contexte l'une des deux ou trois revues incontournables, pour qui cherche à comprendre l'évolution de la poésie contemporaine. La réflexion qui s'y développe depuis près d'un demi-siècle, les œuvres qui sont nées dans sa mouvance directe ou indirecte, la personnalité enfin de ses principaux responsables, regroupés à partir de 1958 autour d'Henri Deluy - Jacques Roubaud, Paul Louis Rossi, Franck Venaille, Lionel Ray, Emmanuel Hocquard, Liliane Giraudon, Olivier Cadiot, pour ne citer qu'eux - ont en effet infléchi en profondeur les formes, les pratiques et la conception même de l'écriture poétique, dans notre pays. Pascal boulanger propose en ouverture le récit détaillé de cette longue aventure collective, en la replaçant dans son contexte historique et culturel. Cette partie introductive (première synthèse jamais tentée sur le sujet) représente un apport important à l'histoire littéraire récente, éclairant au passage nombre d'enjeux ignorés ou mal perçus de la création contemporaine. Mais ce livre se présente avant tout comme une anthologie du vaste champ poétique couvert par la revue, durant sa longue existence. On y trouvera en effet les textes les plus significatifs publiés par Action Poétique, de son n°1 (1958) à n°150 (1998). Ce parcours anthologique met nécessairement l'accent sur le cercle de ses animateurs, tout en accordant une large place aux nombreux poètes accueillis par la revue, au fil des années, dans la diversité des styles et des générations. Il illustre également l'étonnant travail de traduction et de relecture du passé poétique qui constitue l'un de ses apports majeurs - des sonnets baroques au renga japonais, du grand chant des troubadours à celui des chamans indiens, des objectivistes américains aux futuristes russes... Plus de 150 auteurs - français et étrangers - sont ainsi regroupés dans ce volume, dessinant la carte mentale d'un nouveau continent poétique, à l'aube du prochain millénaire.

07/1998

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Littérature étrangère

La fille aux papiers d'agrumes

En Bavière, à la fin des années 1950. Une petite ville quelque part dans les montagnes. L'Allemagne se relève à peine des désastres de la guerre, mais comme punie par la division qui la prive désormais d'une part d'elle-même - où que l'on se trouve, ici "à l'Ouest" ou de l'autre côté de la nouvelle frontière intérieure. Dans La fille aux papiers d'agrumes, Hanns Zischler cite un poème de l'Anglais Robert Browning qui propose une relecture de la légende du "joueur de flûte de Hamelin". Le dernier vers, "And everything was strange and new", pourrait servir d'exergue à son roman. Il caractérise en tout cas au plus juste le sentiment d'inconfort éprouvé par Elsa, la jeune fille du titre : après la mort de sa mère, Elsa et son père ont quitté Dresde pour s'installer à l'Ouest, à Marstein, dans les Alpes bavaroises. Le dialecte, les montagnes abruptes et oppressantes - rien, dans ce nouvel Umwelt, qui puisse lui rappeler la ville de son enfance et le vaste paysage des prairies de l'Elbe. L'étrangeté du dehors se double chez Elsa d'une marque distinctive qui tout ensemble l'élit et l'exclut, en la mettant à part de la communauté des jeunes de son âge, de leurs jeux et de leurs courses : Elsa boite. Un camarade de classe attentif, un professeur bienveillant, une nouvelle élève venue d'Angleterre, un colporteur manchot : autant de figures qui sauront pourtant accompagner et soutenir la marche encore hésitante d'Elsa dans ce monde si neuf. Mais il est un premier ailleurs où Elsa a trouvé refuge pour faire corps malgré tout avec le réel et s'aménager "une chambre à soi" : les papiers d'agrumes dont elle fait collection, le miracle sans cesse reconduit, inconnu à l'Est, de leur légèreté et de leurs couleurs chatoyantes, avec les mots et les sonorités de langues étrangères qui invitent au voyage et au rêve, les mythologies inconnues et savantes des images qui les ornent.

02/2016

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Actualité et médias

Terreur

"Ce livre, écrit au jour le jour pendant et après les attentats contre Charlie Hebdo et à l'Hypercacher, ne sort que deux ans après les événements : il fallait respecter le temps du deuil ; et me donner la faculté de suspendre celui de la réflexion. "Penser" les attentats est une gageure, parfois même un oxymore : le risque est soit de donner trop de sens à ce qui n'en a pas, soit de rater les étapes d'un processus plus complexe qu'il n'y paraît. Penser les attentats, c'est possiblement se tromper. Ce livre est un cheminement, une progression, une interrogation, un questionnement sur la radicalité, la radicalisation, la jeunesse, l'islamisation, la violence, le nihilisme. Autant de termes qu'on ressasse à longueur de journées sans jamais s'arrêter pour les creuser, les approfondir jusqu'à la nausée. Ce petit essai est obsessionnel : revenir à l'infini sur les actes, les causes, les effets, les acteurs, les conséquences, sans jamais se raturer, au risque même, çà et là, de se contredire. Les frères Kouachi, Amédy Coulibaly sont les tristes protagonistes d'un événement originel, matrice de tous les attentats qui suivirent : les notes et scolies rédigées à chaud et publiées maintenant, doivent se plaquer sur tous les attentats qui suivirent, et qui sortent tout droit, peu ou prou, de janvier 2015. Car ce qui me frappe à la relecture d'un texte rédigé il y a deux ans, c'est à quel point ce qui y était prévu est déjà advenu ou encore, hélas,  à advenir . Je n'ai donc rien censuré des passages prophétiques qui me donnent aujourd'hui le sentiment d'une réflexion rattrapée par le réel, au prétexte qu'ils pourraient être lus comme ayant été rédigés rétroactivement à partir du réel : on ne s'excuse pas d'avoir eu raison trop tôt. "Nous sommes en guerre" a dit le président de la République. Les écrivains ont toujours voulu dire la guerre. Je n'échappe ni à la règle, ni à la tradition", Y. M.

01/2017

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Critique littéraire

Mélancolie d'Emmanuel Berl

Henri Raczymow nous propose ici un essai sur Emmanuel Berl dont la figure et l'oeuvre sont aujourd'hui quasiment oubliés. Dans l'introduction, il brosse à grands traits le portrait de Berl et souligne les paradoxes de sa trajectoire (oeuvre irrégulière, engagements politiques, amitiés de tous bords). L'ouvrage est une relecture du parcours biographique de Berl, rappelant notamment la proximité de sa famille avec la famille de Bergson et la figure de son oncle Emmanuel Lange, brillant agrégatif mort prématurément, dont ne cessait de lui parler sa mère et sa grand-mère, et qui hanta son enfance. Très jeune, Berl se révèle grand séducteur et brillant causeur. Dans les années 20, il fréquente Proust mais finit par se fâcher avec lui. Il est proche des surréalistes, et de Breton en particulier - à qui il disputera Suzanne Muzard. De Drieu (avec qui il crée un journal, Les Derniers Jours). De Malraux. De la NRF. Et d'un grand nombre d'autres futurs fascistes et collaborateurs comme Morand ou Bertrand de Jouvenel. Les entretiens menés par d'Ormesson et Patrick Modiano avec Emmanuel Berl sont sur le sujet de précieuses sources. Dans les années 30, il se lance en politique avec le journal Marianne, sans réelle conviction. Dans les années 40, il collabore à la rédaction de l'un des plus célèbres discours de Pétain - on lui attribuera plus tard les formules "Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal" et "La terre ne ment pas". Mais les lois raciales et son mariage avec la chanteuse Mireille, d'origine juive, comme Berl, vont l'obliger à se cacher en Corrèze à partir de 1941. Intéressant projet que de se pencher sur cette figure qui a littéralement traversé le siècle et fréquenté, pour ne pas dire magnétisé, les plus grands écrivains du XXe siècle. Les louvoiements de Berl sont passionnants, tant ils épousent ceux de son pays. Réfléchir à Berl, c'est aussi réfléchir à notre Histoire.

10/2015

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Religion

Monseigneur Pie, évêque de Poitiers (1849-1880). Un prélat dans la tourmente de l'Eglise

Des statues presque ignorées, un nom rarement cité, hors des cercles d'historiens du XIXe siècle, sauf pour brandir, à propos d'un épiscopat de trente années (1849-188o), l'image incongrue d'une Eglise dominatrice et conservatrice. La stature de Mgr Pie supporte mal, pourtant, un silence, peu ou prou voulu, mais assurément dévalorisant. Du Poitou catholique, depuis 1789, il est le prélat majeur, celui qui, ayant achevé de relever l'Eglise des ruines révolutionnaires, entend lui donner prestige et puissance, en imposant à son diocèse vaste et mal soudé, une marque perceptible jusqu'au milieu du XXe siècle. Sa vision de l'Eglise dans la cité fait de lui un ardent lutteur, chef religieux à l'autorité intransigeante ou acteur politique avisé, mais non moins redoutable, au service d'une catholicité, en pleine tourmente depuis le choc révolutionnaire préparé par de puissants ébranlements antérieurs. Préoccupé du sort de la papauté que menace dans ses intérêts temporels l'unification italienne, il se place à l'avant des défenseurs de Pie IX. En union avec celui-ci jusqu'à être son inspirateur, il se veut le champion de la prééminence pontificale et le censeur de la modernité. Avocat, au concile de 1870, de l'infaillibilité pontificale, Pie, fort de sa science de l'Ecriture et de son talent, s'emploie à justifier des conceptions guère rejetées avant le concile de Vatican II, et qui nourrissent toujours le traditionalisme religieux ou politique. Davantage encore, les questions actuelles nées de la crise de l'Eglise, relatives à la "mort de Dieu" en Occident, à l'implosion annoncée du christianisme, ou celles que posent les dérives néo-païennes de la modernité ou de ses risques occultés de totalitarisme renvoient, en recherche de réponses, à une relecture approbative ou non de l'évêque de Poitiers à qui sa ville épiscopale dut d'être appelée, parfois, la "Rome française". M. Mathieu.

06/2013

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Urbanisme

Vers un nouvel agir métropolitain

La métropolisation n'est pas naturelle mais le fait de décisions privées et publiques. Les acteurs publics, opérateurs de la métropolisation, ont, à cette fin, construit un agir métropolitain, c'est-à-dire un ensemble de doctrines, de politiques publiques et d'actions opérationnelles. Cet agir métropolitain s'est adossé à des convictions sur les bienfaits de la métropolisation (création de richesse et d'emploi) et sur ses effets d'entraînement. Or, si la métropolisation a produit nombre d'effets escomptés, les métropoles sont aujourd'hui dans une situation où la métropolisation et ses bienfaits cohabitent avec des crises aggravées. Aussi, les acteurs publics engagent une bifurcation dans l'agir métropolitain. Il ne s'agit plus (ou plus seulement) de soutenir la métropolisation mais d'assurer le fonctionnement soutenable des ensembles urbains métropolisés qu'ils ont contribué à créer et dont il est désormais reconnu qu'ils constituent un problème. Ni discours critico-normatif, ni récit alternatif, l'ouvrage s'appuie sur une relecture de trente ans d'actions en faveur de la métropolisation pour examiner non pas ce qui devrait changer mais ce qui est en train de changer pour répondre aux problèmes des espaces métropolisés. Il défend que l'action publique métropolitaine, l'agir métropolitain, se (re)construisent dans et à partir des pratiques opérationnelles, rendant visibles les innovations en cours mais aussi les difficultés à surmonter pour agir. L'ouvrage explore ce moment de bifurcation en se focalisant sur les enjeux qui ont été au coeur du développement des métropoles et qui sont requestionnés : l'emploi, le cadre de vie, l'immobilier d'entreprise et le développement économique. La bifurcation qui se dessine revient à opérer un déplacement considérable de regard, d'objectifs, de pratiques planificatrices et opérationnelles, un déplacement aussi dans la qualification des activités et emplois stratégiques ou encore de ce qui fait qualité du cadre de vie.

04/2023

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Critique littéraire

Boris Pasternak

Pasternak est, avec Mandelstam, Tsvétaïéva et Akhmatova, l'un des « quatre grands poètes » que nous aura donnés le vingtième siècle russe. C'est aussi l'auteur du mondialement célèbre Docteur Jivago, dont la parution, en Italie, lui a valu d'être banni de l'Union des écrivains et de devoir refuser, en 1958, le prix Nobel de Littérature. Son recueil inaugural, Ma sœur la vie, à l’été 1917, invente une poétique de l’instant, où des « millions de révolutions » intimes font signe à l’histoire. L’époque, que domine bientôt le « démon du temps » Staline, fait de Pasternak, malgré lui, un poète épique. S’il a pensé un instant dire oui au monde soviétique, c’est pour le refuser avec une force accrue dans un vaste roman qui proclame, sous un ciel de guerres et d’insurrections, la prééminence de l’amour et de la poésie sur toute politique. La tragédie collective et celle de l’écrivain – amours passionnées, souffrances familiales, arrestations de proches, morts et séparations, sourd combat avec l’officialité, esquives ou actes de courage – se racontent ensemble, faisant de la vie même de Pasternak, amère et heureuse à la fois, la chronique d’un siècle cruel. Journaliste et très bon investigateur, mais aussi poète et romancier, Dmitri Bykov a utilisé, pour élaborer ce livre, la plupart des sources aujourd’hui disponibles. Son admiration pour Pasternak, la connaissance minutieuse qu’il a du personnage, son impartialité, sa verve font de cette immense enquête un ouvrage qui ranime et rénove tout ce que l’on savait du poète – le contexte littéraire, familial, culturel et politique – et qui invite, au fil des pages, à une relecture active de son œuvre.Personnage marquant de la scène littéraire russe, Dmitri Bykov (né en 1967) est romancier, poète, mais aussi présentateur de télévision et journaliste. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes et de nouvelles, ainsi que de cinq romans, dont la Justification, publié aux éditions Denoël en 2002.Traduit du russe et annoté par Hélène Henry

10/2011

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Sciences historiques

Archéologie de la pensée sexiste. Du Moyen Age au XXIe siècle

Bien des oeuvres révèlent, dans divers domaines de la pensée, le mépris adressé à la femme et inspiré de manuscrits qui remontent à l'Antiquité : "une eau profonde" (Livres de sagesse des pharaons) ; "facile à prendre" (Rig Veda) ; "un anneau d'or au nez d'un pourceau" (Proverbes) ; "un coeur de chienne" (Hésiode) ; "mystérieuse obscurité" (Lao Tseu) ; "ce qui sert de réceptacle" (Aristote) ; "une débauche contre nature" (Sénèque) ; "les portes de l'enfer" (Tertullien). Ces propos sexistes, loin d'être exclusifs à cette période lointaine, prolifèrent au cours des siècles subséquents : un "sac de fiente" (Odon de Cluny) ; un "être imparfait" (Thomas d'Aquin) ; "l'os surnuméraire de l'homme" (Bossuet) ; "un animal domestique" (Kant) ; "cette forme rabougrie de l'être humain" (Strindberg) ; "abondance de bacilles en forme de yoni" (Montherlant). Du Moyen Age à aujourd'hui, des femmes ont voulu dénoncer ces injustices dans des documents d'autant plus remarquables qu'elles ont été relativement peu nombreuses à prendre la plume, depuis Hildegarde de Bingen et Christine de Pisan à Annie Ernaux et Julia Kristeva. Quelle sera la relève au XXIe siècle ? Quelques noms éloquents éclairent déjà l'horizon, par exemple la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, couronnée de nombreux prix dont le Simone de Beauvoir et le Nobel de la paix, après avoir été victime d'une tentative d'assassinat pour avoir revendiqué le droit des filles à l'éducation. Il est vrai, par ailleurs, que le sexe dit faible a été défendu par bien des hommes, notamment Poullain de La Barre, Condorcet et Mill, tandis que d'autres, comme Schopenhauer, l'ont rabaissé. Archéologie de la pensée sexiste propose une relecture de nombreux manuscrits et montre que les préjudices subis aujourd'hui par les femmes plongent leurs racines dans un passé lointain et se manifestent sous diverses formes : tutelle juridique, maltraitante, enlèvement, prostitution, esclavage sexuel, viols collectifs, avortement forcé ou interdit, polygamie, mariage négocié, sous-représentation politique, port imposé du voile dans l'espace public, lapidation pour adultère, meurtre...

05/2017

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Soufisme

Journal Histoire du Soufisme 8. KHALWA : Soufisme et retraite - Sufism and Seclusion

I SOUFISME ET RETRAITE - SUFISM AND SECLUSION M. Baha TANMAN. La cellule de retraite (halvethâne/khalwatkhâna) : spécificités architecturales et fonctions mystiques (traduit du turc par Thierry ZARCONE). Ibn 'ARABI. Sur la notion de khalwah. Le Vide primordial et la retraite cellulaire (Traduction de Michel VALSAN, présentation de Denis GRIL). Nelly AMRI. La khalwa au Maghreb oriental du IVe/Xe siècle au Xe/XVIe : quelques remarques sur la pratique, ses lieux et sa diffusion. Rachida CHIH. La retraite cellulaire comme méthode d'éducation spirituelle des disciples dans les voies soufies. Thierry ZARCONE. Seclusion (halvet) in Ottoman Sufism : from hollow trees to convent cells. Stéphane A. DUDOIGNON. Khalwat ou exil intérieur ? La poésie soufie du tadjikistan soviétique et ses relectures actuelles. Sara KUEHN. Buddhists, Turks and trees : notes on the practice of khalwa among the early Khalvatiyya. Gianfranco BRIA. La pratique de la halvet dans les milieux soufis albanais en Albanie et au Kosovo. Zaïm KHENCHELAOUI. Essai sur les origines de la khalwa, esseulement de Dieu, esseulement de l'homme. Marie-Paule HILLE. La retraite cellulaire de Ma Qixi : naissance d'un saint et d'une communauté religieuse dans le nord-ouest de la Chine à l'aune du XXe siècle. II. MISCELLANEA Samuel VERLEY. The hills of Khidr in the Black Sea region (Turkey) : local legends, Sufi architecture and rituals Mehran AFSHARI. La "feuille de rêve" dans le rituel des Qalandars : autour d'une parole de Shams-i Tabrizî (traduit du persan par Mojane Membrado). BAI Haiti / Bakhtiyar ISMAILOV. Un manuscrit inédit sur les soufis du Xinjiang au XXe siècle : le Tâ'rîkh Khâtirât (traduit du chinois par Paul Miazga et Marie-Paule Hille).

09/2023

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Religion

Eveil du coeur. Les secrets dévoilés des perles et des joyaux

'Ali al-Khawwâç, maître illettré, enseigne les sagesses fondamentales à ash-Sha`rânî, le disciple. A son tour, il nous transmet ces pensées profondes et précieuses. Nul besoin d'un savoir académique pour goûter à cette sensibilité au monde (visible ou invisible). Au-delà de tout savoir acquis donc, il en est un, inné, présent en chacun, que l'auteur nous invite à découvrir. Les subtilités de la relation maître et disciple sont aussi celles de l'exotérisme et de l'ésotérisme. Ash-Sha'râni, nous ouvre les portes de la dimension spirituelle et nous apprend beaucoup sur l'état de la société égyptienne à l'avènement du califat ottoman. L'ère du développement quantitatif des confréries, l'ère des évolutions et du changement qu'ash-Sha`rânî, suivant en cela l'exemple de son maître, n'hésitera pas à combattre. Diverses et variées, les thématiques abordées sont nombreuses et s'inscrivent dans l'enseignement coranique et les hadiths du Prophète. L'enseignement du maître s'attache naturellement à extraire la quintessence spirituelle de la lettre. Il fournit ainsi au lecteur les dés d'une exégèse des allusions ésotériques dissimulées au coeur des textes fondamentaux. Témoignage vivant des modalités de la relation maître et disciple, et de la méthode initiatique pratiquée et encore opérative au sein d'un siècle de décadence annoncée, ce livre est indéniablement une invite à la réflexion. Outre sa portée initiatique, l'enseignement de sin Ali al-Khawwâç nous plonge au coeur de la métaphysique islamique. Digne héritier d'une lignée fidèle aux préceptes du plus grand des maîtres Muhy-Dîn Ibn Arabi', Ali al-Khawwâç, bien qu'illettré évoque les subtilités métaphysiques du Coran avec la plus grande clarté. Ce livre est un support de méditation appelant plusieurs relectures pour livrer sa sagesse pérenne.

02/2019

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Revues

Nouvelles humanités - Chine et Occident N° 6/2021

NOUVELLES HUMANITES. CHINE ET OCCIDENT 6/2021 Nouvelles Humanités. Chine et Occident propose des approches renouvelées de la littérature et de la culture chinoises, des vues croisées sur la Chine et l'Occident, et des essais en sciences humaines et sociales qui offrent, par leurs sujets, les mêmes jeux d'intersection, dans des perspectives interdisciplinaires. LE COMMERCE ENTRE LA CHINE ET LE MONDE EXTERIEUR Le commerce entre la Chine et ses partenaires du groupe des BRICS (Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud) : concurrence, complémentarité et potentiel commercial, par DUAN Xiufang, SU Mengling et ZHONG Chenlu CHINE ET ORIENTATIONS CONTEMPORAINES Apports de la psychanalyse à la littérature onirique chinoise contemporaine, par GUO Lanfang Le problème de la pauvreté mondiale et sa solution : sur les théories de la justice mondiale de Rawls, de Singer et de Borg, par WANG Yinchun et GUO Lanfang Questions et réflexions sur la construction institutionnelle de la gouvernance informatique en matière de gestion administrative en cas d'urgence, par ZHUO Qingshan et ZHONG Chenlu ??? ? ??? ? ??? ? , par ??? ? ? Création et pratique de la théorie sur la religion socialiste aux caractéristiques chinoises, par PU Ling et XIANG Zheng RELECTURES DE LA TRADITION CULTURELLE CHINOISE ET OCCIDENTALE Difficultés et tensions dues à l'indicibilité : analyse des concepts de Confucius relatifs au décret du ciel, aux esprits, aux divinités, à la vie et à la mort, par XIAO Yan et ZHANG Hong LITTERATURES, CONTEXTES NATIONAUX ET INTERNATIONAUX L'acceptation de la poétique du symbolisme français par Aku Wuwu, par TANG Guixin Fonctionnement esthétique et "discipline chinoise de l'esthétique" , par LIU Yuedi et SHI Zhongyi Recuperation of the past germinating ethnic identity : a reading of Shawn Wong's homebase, par LI Guicang Vivre le harem en France : la violence coloniale et le nouvel orientalisme dans Indiana de George Sand, par MENG Yuqiu

11/2021

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Critique littéraire

Césaire, Perse, Glissant. Les liaisons magnétiques

Aimé Césaire. Saint-John Perse. Édouard Glissant. Trois des plus grands poètes de tous les siècles. Pourtant, il nous est difficile d’envisager une entité pareille. Dans l’ordinaire perception, on les distingue, on les oppose, on les distingue en les opposant. Le contexte historique et politique accuse cette perception d’antagonismes définitifs. L’homme de l’Afrique et de la Négritude. L’homme de l’universel conquérant, orgueilleux et hautain. L’homme des chaos imprévisibles du Tout-Monde. Derrière ces classifications, on sent bien que persiste notre impossibilité à envisager l’unité-diversité, les solidarités conflictuelles, les ruptures qui rassemblent, les écarts convergents. Dès lors, il nous faut tenter de deviner leur inévitable relation, ces "liaisons magnétiques" qui les rassemble sans les confondre, et qui nourrissent, et leurs mouvements particuliers et leurs musiques secrètes. La liaison magnétique est rétive aux rapprochements généralisants. Elle est tremblante, légère, subtile, réversible, diffractée et infime. Elle va de notes en contre-notes, de sentiments en longues rêveries. Sa fécondité provient de l’intensité des imprévisibles qu’elle suscite, des déplacements, combinaisons et dispositions nouvelles qu’elle suggère. Césaire. Perse. Glissant. La magnétique puissance de ces solitaires ne les rend-elle pas finalement solidaires ? Patrick Chamoiseau nous livre ci sa perception très libre de trois des plus grands poètes du vingtième siècle. Une année de lectures et de relectures, au fil des saisons antillaises, des vents, des chaleurs, de la pluie. De notes en contre-notes, au contact de ces forces poétiques, s’ouvre le mouvement océanique d’une conscience qui envisage son pays, dessine les contours de son Lieu, éprouve les événements contemporains, se questionne et questionne sans cesse les mutations imprévisibles et les beautés du monde.

10/2013

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Mathématiques

Oral de mathématiques des grandes écoles, 132 exercices corrigés et commentés. Analyse volume 3, Suites et séries de fonctions, séries entières

Chaque année la RMS (Revue des mathématiques de l'enseignement supérieur, anciennement Revue de mathématiques spéciales) publie les énoncés d'un millier d'exercices d'oraux posés aux concours d'entrée dans les grandes écoles scientifiques. Elle édite par la suite les corrigés d'une centaine de ces énoncés choisis pour leur intérêt pédagogique ou leur originalité. Ce sont ces exercices corrigés, issus de ces 25 dernières années (de 1994 à 2018), qui sont aujourd'hui publiés dans cette collection. Ce volume d'analyse s'adresse aux étudiants (qu'ils soient en classes préparatoires aux grandes écoles ou dans les universités), à leurs professeurs (lycées et universités), aux candidats aux concours de recrutement d'enseignants (CAPES et agrégations, externes et internes) et à tous les mathématiciens qui découvriront, sous une forme facilement accessible, des énoncés souvent originaux, toujours d'un grand intérêt mathématique. Ils disposeront ainsi d'un outil de travail de grande qualité qui leur permettra de découvrir l'état de l'art en matière d'exercices d'oraux. Agrégé de mathématiques, Denis Monasse a été professeur en classes préparatoires pendant 35 ans au lycée Louis-le-Grand. Il a largement contribué au développement de l'enseignement de l'informatique en classes préparatoires en France et au Maroc. Il a écrit de nombreux ouvrages pédagogiques aux éditions Vuibert et rue des écoles. Le mot de Denis Monasse, rédacteur en chef de la RMS : Il nous a semblé pertinent de mettre à la disposition des enseignants, des étudiants et plus généralement de l'ensemble de la communauté mathématique francophone des recueils des corrigés parus au cours de ces 25 dernières années, regroupés par thèmes, après une relecture vigilante. Les énoncés et corrigés réunis dans ces trois volumes ont été soigneusement relus et éventuellement corrigés par Alain Tissier, Guy Alarcon, et Bernard Randé, membres du comité de rédaction de la RMS. Certains corrigés ont même été complètement réécrits. Cela a demandé à ces enseignants réputés un travail considérable et le résultat est à la hauteur de leurs efforts. Nul doute que chacun y trouvera un instrument de travail d'une qualité exceptionnelle.

09/2019

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Histoire ancienne

L'entreprise minière de Brandes (XIe-XIVe siècles) Huez, Oisans (Isère). Extraction et transformation de minerais argentifères

L'objectif premier de cet ouvrage est de publier l'ensemble de la chaîne opératoire qui conduit de l'extraction du minerai jusqu'à la phase ultime d'enrichissement, c'est-à-dire le lavage. L'approche est à la fois historique, archéologique et archéométrique. Historique grâce à une relecture de l'ensemble des textes relatif à Brandes, à partir d'un corpus enrichi par une recherche systématique dans des fonds encore non explorés, notamment en l'élargissant à l'ensemble du massif de l'Oisans, à la politique minière et monétaire des Dauphins et en intégrant les archives de la prévôté d'Oulx conservées aux archives de Turin (Italie). Cette documentation de concerne pas stricto sensu la chaîne opératoire du traitement minéralurgique, mais elle permet de mieux connaître le site dans son ensemble et d'en appréhender l'importance. Archéologique, grâce à la fouille d'une partie importante du quartier industriel qui occupe l'extrémité occidentale du site. Les campagnes de terrain de ces quinze dernière année ont apporté des informations inédites sur le traitement du minerai grâce à la découverte des ateliers, des outils et des déchets correspondant aux différentes étapes de la chaîne opératoire. Un moulin hydraulique destiné au broyage du minerai, premier du genre fouillé et étudié pour le Moyen-Age, a été mis au jour. Il est désormais possible de proposer une restitution de l'organisation et du fonctionnement du quartier industriel. Archéométrique, enfin, car des analyses ont été réalisées sur les minerais, sur les déchets de minéralurgique comme les sables de lavage, etc. La collaboration avec des géologues et archéomètres a considérablement élargi des connaissances. Pour autant, si l'essentiel de cet ouvrage est consacré à la chaîne opératoire du traitement d'un minerai polymétallique argentifère, il contient aussi les dernières avancées relatives à l'agglomération minière. En 1994, un premier volume de la collection des DARA faisait le point sur cette agglomération et sur les chantiers extractifs. Il a paru intéressant de contextualiser les acquis les plus récents en reprenant en partie certains aspects de l'agglomération et de la mine, ceci afin de montrer à quel point Brandes est une cité ouvrière et combien ceux qui l'habitent sont au service de l'entreprise minière.

06/2019

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Littérature française

Deux singes ou ma vie politique

Ce livre est résolument introspectif. En effet, l'auteur a choisi l'année charnière de ses quarante ans - l'exact milieu de sa vie, suppose-t-il - pour entreprendre un retour sur soi. Pour ce faire, il a ordonné les événements de son existence, depuis la préadolescence jusqu'aux temps présents, selon un prisme unique : son intérêt précoce pour " le " politique. On entame ce récit en 1977, avec le premier engouement giscardien du petit François (alias Chouchou), bientôt rallié aux idéaux communistes du cocon parental. D'emblée, l'attachement du jeune garçon à un véritable singe (alias Boubou), hébergé par des voisins, tisse un autre fil discret,tendrement ironique, qui explique l'étrange titre de cette autobiographie critique. Puis ce sera les années de lycée, et le plaisir aigu de la disputatio avec les militants de tous bords, extrême gauche comprise, dont il s'amuse à retourner comme un gant les verbiages. On le retrouve plus tard à Nantes, avec sa nouvelle bande de khâgneux, plutôt apolitique, la chose littéraire ayant pris le pas sur les velléités d'engagement, avant que, devenu parolier et chanteur d'un groupe punk, Zabriskie Point, il ne sème le trouble en moquant le rock alternatif aux réflexes idéologiques pavloviens. Le service militaire, l'entrée dans la vie active comme enseignant, la montée à Paris, le goût pour le cinéma, l'expérience d'écrivain autant d'étapes qui alimentent cette rétrospection clinique et extralucide, toute en brisures, dilemmes et infimes écarts, jusqu'en mai 2012. Ni manuel de conduite, ni texte prosélyte, ni justification complaisante, ni examen de conscience, ni autoportrait générationnel, Deux singes ou ma vie politique emprunte à tous ces registres, tout en les détournant de leurs lieux communs. Une relecture de soi où l'écrivain ne cesse de s'interroger : est-ce qu'on devient ce que l'on était déjà ? Est-ce que l'on est ce qu'on devait advenir ? Et que peut-on y changer ? La réussite de François Bégaudeau tient à la virtuosité de ce portrait intime, embarquant le lecteur dans un mouvement de pensée et d'écriture tout en flashbacks et accélérations, avec force argumentations et formules choc, effet de synthèse et raccourcis sidérants.

02/2013

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Philosophie

Le christianisme, le judaïsme, l'islam et la pensée occidentale

Au moment où l'Europe prend corps, il est nécessaire de faire retour à sa mémoire commune. Le christianisme, synthèse des legs d'Athènes, de Rome et de Jérusalem, fut le destin de notre continent, l'Esprit, aurait dit Hegel, des nations européennes. Il constitue l'inconscient de la pensée moderne qui est née en s'opposant à lui. Un regard rétrospectif permet aussi de mettre à nu le refoulé du christianisme, à savoir le judaïsme dont il est né. Nul ne peut plus prétendre aujourd'hui comprendre l'un sans l'autre, pas plus qu'il ne nous est possible d'occulter les apports médiévaux de l'Islam à notre civilisation sommée d'entrer de nouveau en dialogue avec lui. Cette confrontation ne peut que faire surgir ce qui est commun à tous : partage de l'être, de la parole, de l'esprit, partage du symbolique, qui est le lieu d'expression du sens. Nul ne peut s'approprier la vérité, mais tous doivent pouvoir en vivre. Cet ouvrage analyse ce triple patrimoine spirituel, montre que ces héritages, loin de s'opposer, s'éclairent mutuellement et peuvent se rejoindre dans ce qu'ils ont de meilleur. France Farago, agrégée de philosophie, a été professeur en classes préparatoires à HEC au lycée Henri-IV. Elle enseigne actuellement en Première supérieure au lycée Chaptal. Le judaïsme comme paradigme de l'ouverture : Clés et repères. Le judaïsme comme inlassable commentaire d'un texte originaire : la Bible. La rencontre du judaïsme et de l'hellénisme : Antiquité et Moyen Age. La Haskala ou les Lumières juives. La modernité. Sujet traité : " Tu aimeras ton prochain comme toi-même ". Le christianisme : un judaïsme hellénisé. Clés et repères. Le christianisme : un judaïsme hellénisé. Fides quaerens intellectum : la foi cherchant l'intelligence. Le christianisme ou l'esprit comme liberté. Kierkegaard : un modèle exemplaire de relecture critique du christianisme. L'apport du christianisme à la pensée politique européenne. Sujets traités : Peut-on penser la création ? La désobéissance. La chute ou le paradis perdu. Les apports de l'islam : Clés et repères. L'islam. Sujet traité : Tradition et modernité.

04/1999

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Mathématiques

Oral de mathématiques des grandes écoles, 166 exercices corrigés et commentés. Analyse volume 1, Suites et séries numériques

Chaque année la RMS (Revue des mathématiques de l'enseignement supérieur, anciennement Revue de mathématiques spéciales) publie les énoncés d'un millier d'exercices d'oraux posés aux concours d'entrée dans les grandes écoles scientifiques. Elle édite par la suite les corrigés d'une centaine de ces énoncés choisis pour leur intérêt pédagogique ou leur originalité. Ce sont ces exercices corrigés, issus de ces 25 dernières années (de 1994 à 2018), qui sont aujourd'hui publiés dans cette collection. Ce volume d'analyse s'adresse aux étudiants (qu'ils soient en classes préparatoires aux grandes écoles ou dans les universités), à leurs professeurs (lycées et universités), aux candidats aux concours de recrutement d'enseignants (CAPES et agrégations, externes et internes) et à tous les mathématiciens qui découvriront, sous une forme facilement accessible, des énoncés souvent originaux, toujours d'un grand intérêt mathématique. Ils disposeront ainsi d'un outil de travail de grande qualité qui leur permettra de découvrir l'état de l'art en matière d'exercices d'oraux. Agrégé de mathématiques, Denis Monasse a été professeur en classes préparatoires pendant 35 ans au lycée Louis-le-Grand. Il a largement contribué au développement de l'enseignement de l'informatique en classes préparatoires en France et au Maroc. Il a écrit de nombreux ouvrages pédagogiques aux éditions Vuibert et rue des écoles. Le mot de Denis Monasse, rédacteur en chef de la RMS : Il nous a semblé pertinent de mettre à la disposition des enseignants, des étudiants et plus généralement de l'ensemble de la communauté mathématique francophone des recueils des corrigés parus au cours de ces 25 dernières années, regroupés par thèmes, après une relecture vigilante. Les énoncés et corrigés réunis dans ces trois volumes ont été soigneusement relus et éventuellement corrigés par Alain Tissier, Guy Alarcon, et Bernard Randé, membres du comité de rédaction de la RMS. Certains corrigés ont même été complètement réécrits. Cela a demandé à ces enseignants réputés un travail considérable et le résultat est à la hauteur de leurs efforts. Nul doute que chacun y trouvera un instrument de travail d'une qualité exceptionnelle.

09/2019

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Autres troubles du comportemen

Le pervers narcissique. Un phénomène de société

On parle aujourd'hui beaucoup de harcèlement et de perversion narcissique. Certains sociologues - et non des moindres - font du narcissisme le mal du siècle. Des psychologues nous indiquent que ceux qui se sentent "harcelés" sont de plus en plus nombreux. Or nous savons que la notion de harcèlement a été "introduite" en France par MF Hirigoyen, qui s'inspirant des travaux de Racamier, a transformé le pervers narcissique en harceleur. Sous un angle clinique le harceleur et le pervers ne sont qu'une même personne. Que dissimule le succès de cette notion au point de justifier, tout récemment une intervention officielle du président de la république française à son sujet ? Pourquoi voyons-nous partout des "harceleurs" et des pervers ? Pour l'auteur du texte, nous sommes ici en présence d'un phénomène de société en ce qu'il révèle quelque chose de profond sur notre monde. Le harcèlement et la perversion ne sont pas que des maux sociologiques et psychologiques, ce sont des maux politiques et donc philosophiques. Mais que sont ces maux ? Dans le Politique, Aristote assimilait le pervers à celui qui était dominé par son corps et qui avait l'âme fragile. Pour lui, la cité mal gouvernée était précisément celle qui était gouvernée par son corps ? En sommes-nous là ? La thèse qui est soutenue ici est que ces pathologies sont en lien avec nos fantômes et le mythe du vampire et que ces fantômes sont eux-mêmes la marque de nos fragmentations internes et externes. Que sont ces fragmentations ? Elles sont des failles ou des tensions entre des vérités contradictoires qui paraissent également vraies et qui ne trouvent pas de médiation et de médiateurs pour les accorder. L'accroissement de la perversion narcissique et du harcèlement sont donc bien des réalités de notre monde qui révèle que celui-ci est en guerre contre lui-même et à l'intérieur de lui-même. C'est cette guerre que nous cherchons à explorer et que nous cherchons à mettre en évidence avant d'éviter qu'elle ne conduise à notre implosion comme cité et comme société. Relecture et correction du manuscrit par staka. fr

01/2023

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Monographies

Molinier Rose Saumon

Souvent considéré comme marginal, enfermé dans les placards esthétiques de l'histoire des arts, Pierre Molinier est pourtant une figure importante reconnue en France et à l'étranger. Originaire d'Agen et ayant vécu toute sa vie à Bordeaux, le Frac Nouvelle-Aquitaine MECA lui consacre une exposition d'envergure afin de déployer toutes les facettes d'une oeuvre dense et complexe, rassemblant aussi bien des oeuvres picturales que photographiques. Cet enjeu monographique intègre les sources d'inspirations et mouvements auxquels participe l'artiste : le surréalisme, le fétichisme ou encore le tantrisme, comme ceux qu'il devance - le queer ; des archives et témoignages inédits ; des affiliations contemporaines (Cindy Sherman, Luciano Castelli, Bruno Pelassy, Betony Vernon...) et d'autres plus historiques (Clovis Trouille, Claude Cahun ou Hans Bellmer...). Cette exposition programmée du 31 mars au 17 sept 2023 coïncide avec l'anniversaire des 40 ans des Frac et la création du Frac Aquitaine qui, dès sa création en 1982, inaugure sa collection en acquérant pour ses premiers numéros d'inventaire une vingtaine d'oeuvres de Pierre Molinier. Pour accompagner cette exposition d'envergure, un ouvrage sera consacré à Pierre Molinier, figure à la fois marginale et tutélaire. Ce livre rassemblera des contributions de Marie Canet qui présentera l'exposition sous la forme d'un avant-propos et de Claire Jacquet qui prendra la forme d'un essai sur la postérité de l'artiste dans le champ de l'art contemporain d'hier à aujourd'hui. L'autrice et co-commissaire de l'exposition Emmanuelle Debur reviendra sur l'histoire fascinante de l'artiste qui, quarante ans après sa mort, questionne toujours. La philosophe, autrice, critique d'art, Géraldine Gourbe nous proposera une relecture de l'oeuvre de Molinier en la rapprochant des figures de Fantômas et d'Irma Vep, avant de la relier à certaines oeuvres de la collection du Frac Nouvelle-Aquitaine MECA à travers la question du portrait, si cardinale dans les oeuvres du maître de l'exhibitionnisme, et de son évolution au fil du temps. Le livre comportera un cahier reprenant l'intégralité des titres de la bibliothèque de Molinier.

06/2023