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XIXe siècle

L'improbable rencontre

Après l'Orage qui tue l'Hiver, le temps s'est écoulé et Pierre Gandit, dans ce nouveau roman historique qui débute en 1866, une année charnière du XIXe?siècle, fait revivre certains de ses personnages, plongés dans une aventure tout aussi imprévue qu'exotique : l'intervention au Mexique décidée par Napoléon III, "?la grande pensée du règne?". L'auteur nous fait découvrir un pan de notre Histoire de France, souvent méconnu pour la plupart d'entre nous. Prédominent d'abord la réalité des tourments, des sentiments amoureux et des affrontements d'hommes et de femmes, issus de la haute société mexicaine ou du petit peuple mexicain, ou encore appartenant aux Français du corps expéditionnaire et aux Autrichiens impériaux. La confrontation entre tous devient parfois explosive, souvent là où on ne l'attend pas. Des destinées vont être radicalement modifiées dans le contexte invraisemblable d'une guerre civile très complexe qui sévit depuis des années au Mexique, souvent portée au paroxysme par l'ingérence française. Mais la France Impériale, les montagnes de l'Oisans, les plaines du Bas-Dauphiné et la politique du Second Empire sont toujours là, pesant de tous leurs poids, même à 9 000 kilomètres de distance ! Car le passé lointain a généré parfois des évènements oubliés que seules des périodes de crise font ressortir... L'Oisans et le Mexique deviennent alors incroyablement liés, pour le meilleur et pour le pire. Pierre Gandit, Maire de la Garde-en-Oisans depuis vingt-six ans et spécialiste du XIXe?siècle, publie son deuxième roman, L'improbable rencontre, après l'Orage qui tue l'Hiver, qui a obtenu le prix Ex Libris du Dauphiné en 2011. Il est aussi l'auteur de nombreuses revues historiques ainsi que de pièces de théâtre ayant pour thème l'histoire dauphinoise et française.

06/2022

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Actualité médiatique internati

Un voile sur le monde. Nouvelle édition

Qui n'a pas constaté l'ahurissante propagation du voilement, là où on ne le voyait plus, mais aussi là où on ne l'avait jamais vu ? Pourquoi, comment ce phénomène, qui nous dérange, nous laisse perplexes et impuissants, a-t-il conquis le monde ? La journaliste Chantal de Rudder s'est attelée à en chercher la signification, en retracer la genèse, forte d'un long passé de reportages et d'enquêtes qui lui ont fait parcourir la planète. Théocraties en perte de vitesse vs Etats multiculturalistes, Orient ou Occident, elle nous infiltre au coeur de pays emblématiques d'une pratique devenue commune, à un tournant de l'histoire. En Iran, premier pays à avoir fait du voile une obligation légale – il fut inscrit dans la loi en 1979 –, des femmes arrachent aujourd'hui leur tchador, autrefois symbole d'une révolution qui changea la face du monde ; en Arabie, qui dépensa sans compter pour exporter son islam rigoriste sur toute la planète, les Saoudiennes ont le droit de conduire, de travailler, de porter le voile " à la cool " : vérité ou leurre ? Pourquoi le Danemark, démocratie tolérante sans passé colonial ni conflit avec des Etats musulmans, est-il le pays des caricatures de Mahomet et un avant-poste du combat contre l'islamisme ? Comment la Belgique, petit royaume prônant la " laïcité pluraliste ", est-elle devenue, au fil des décennies, la matrice du terrorisme islamiste sur le vieux continent européen ignorant et cupide ? Et que dire de ces pays occidentaux, Etats-Unis en tête, où fleurit le courant islamiste décolonial diabolisant l'universalisme des Lumières, dénoncé comme raciste et destructeur ? Derrière le voile, se cachent luttes et chaos de l'histoire contemporaine. Ce bout de tissu raconte les rapports difficiles entre les religions, entre les cultures, entre les sexes, entre les êtres humains...

03/2023

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Ethnologie

Les mutations sorcières dans le bassin du Congo. Du ventre et de sa politique

Dans les sociétés bantoues où les relations de parenté constituent le noyau rationnel de l'économie de la vie, toute atteinte à la structure du lignage ébranle non seulement le fondement social des droits et des obligations de chacun mais aussi son rapport au monde. La conséquence immédiate en est le retour du fait sorcellaire qu'un certain africanisme attribue à la dynamique de la modernité africaine ou à l'emprise de la retraditionnalisation. Mais la sorcellerie (kindoki), au sens que les Bantous lui accordent, relève d'une conception derrière laquelle se profile toujours l'armature parentale au coeur de laquelle se trouve la notion centrale de ventre. Au-delà de sa désignation anatomique (vumu), le Ventre symbolise le lignage (moyo), lieu de localisation de la force vitale protectrice du groupe sous la forme d'une substance spécifique, kundu (witchcraft substance), émanation de l'ancêtre dont il assure la permanence, l'ordre et la force de la loi. En partant de la crise structurelle qui frappe les sociétés matrilinéaires du bassin du Congo, cet ouvrage étudie les mutations sociales et politiques en cours, de leur genèse coloniale à leur expression globalisée contemporaine. Il montre combien le délitement des structures lignagères laisse jaillir toute la souffrance qu'elles canalisaient chez l'individu et comment la société, irriguée désormais par des tensions inédites, aspire à de nouveaux équilibres. D'où le souci de se ressourcer à un idéal-type dans lequel la relation sorcellaire traduit le désir de retrouver un cadre où tout semblait réglé par une force tutélaire. C'est sous l'emprise de cette idéalité, fascinante mais illusoire, que le sujet lignager postcolonial se construit, en reproduisant par la défensive ce que la rapidité des mutations sociales et politiques ne lui permet pas de symboliser.

07/2016

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Histoire ancienne

La guerre de Troie aura bien lieu... mais ailleurs

On pense, communément, que la guerre de Troie, racontée par Homère dans l'Iliade, s'est déroulée près de l'actuelle Hissarlik, au nord-ouest de la Turquie. Iman Wilkens - comme d'autres - réfute sans peine cette idée toute faite. Seulement il va plus loin. Beaucoup plus loin. D'abord en posant la question suivante : si la Troie d'Homère se situe au coeur du monde méditerranéen, comment expliquer qu'on y trouve, à longueur de récit, des pluies et des tempêtes, des marées hautes et basses, des chevaux sauvages et des forêts profondes ? De là à déplacer le grand affrontement des Achéens et des Troyens beaucoup plus au Nord, beaucoup plus à l'Ouest, il y avait un pas que l'auteur franchit à grand renfort de constats irréfutables. Cette longue, précise et passionnante étude relève forcément de l'histoire et de la géographie, mais aussi de la topographie, de la toponymie, de l'onomastique, de la philologie - pour ne rien dire du simple bon sens. Au bout de la recherche, quelques conclusions impensables a priori : Troie se situerait en vérité dans la campagne anglaise ; l'Iliade mettrait aux prises des Celtes et non des Grecs ; l'Odyssée aurait pour cadre non la Méditerranée, mais l'Atlantique ! Quant à la genèse des grands textes homériques, elle trouve ici une explication aussi troublante qu'inattendue... Pour oser bousculer à ce point les certitudes les mieux établies, il fallait à Iman Wilkens une belle dose de courage et de bien puissants arguments ; il prouve dans ces pages - et avec quel brio - qu'il ne manque ni de l'une ni des autres. Un travail magistral, qui pousse chacun à se remettre en cause.

11/2017

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Poésie

Libre, comme le vent. Poèmes, aphorismes et errances

"On se pose souvent des questions sur le sens de notre présence sur Terre. Certains trouvent des réponses dans les religions, d'autres continuent à chercher, ils ne se découragent pas, ils savent faire partie de cette nature qui dépasse l'Homme. Faire partie de la nature est un joli programme, un désir de ne pas tricher, une volonté de protéger tous les êtres vivants du cosmos ; c'est souvent un rêve interminable. La Terre est une poussière dans l'univers qui n'a, peut-être, ni début, ni fin. Ce sont, à bien des égards, les mots qui nous permettent d'accepter notre sort. Oui, ce sont les mots qui arrivent à nous convaincre que nous ne sommes que des passagers du temps et de l'espace. Ce sont les mots qui nous permettent de célébrer notre joie, notre cohérence avec le monde. Cette cohérence génère dans bien des cas cette magie délicate qu'on dénomme poésie. Ce nouveau recueil tente de dire ma vision de l'existence loin du pays qui m'a vu venir au monde après des années d'exil. Quand les mots pleuvent et viennent me raconter des airs d'autrefois, des voyages, des errances, je me contente de les recueillir ; je sais qu'ils sont mes amis. Je ne sais pas si ces écrits peuvent constituer un témoignage, s'ils peuvent aider à comprendre le sens que je donne à la vie, s'ils transmettent un quelconque humanisme. J'ose espérer qu'on peut juste les lire. Je crois au pouvoir des mots, je crois au pouvoir de la lecture. Lire est le début de la liberté et être libre a toujours été ma plus grande quête. La poésie n'est que liberté et les poètes sont libres comme le vent". Y. Z.

11/2019

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Littérature Italienne

Destins piégés

Un recueil de nouvelles de Goliarda Sapienza " Je crois qu'on naît fait de telle ou telle façon et que le destin, on vous le met à côté de vous dans le berceau. " Goliarda Sapienza A chaque nouveau livre de Goliarda Sapienza, la même admiration renaît, tant l'écrivaine s'est émancipée sans cesse des formes et modes littéraires de son temps pour poursuivre, d'un texte à l'autre, des années 1950 jusqu'à sa mort en 1996, au-delà de la solitude et des refus éditoriaux, la recherche de sa vérité. Destins piégés ne déroge pas à cette liberté, et l'instaure même. Conçus dans la foulée des poèmes d'Ancestrale (Le Tripode, 2021), les brèves nouvelles qui composent ce recueil ont été écrites de la fin des années 1950 au début des années 1960. Elles constituent ainsi la première incursion de Goliarda Sapienza dans la forme romanesque, et le moins qu'on puisse dire est que cet acte inaugural n'a rien de commun. Des récits de vie d'une ou deux pages, parfois d'un seul paragraphe, des fragments d'existences ancrés dans la peur, l'obsession, des morcellements d'âmes et des destins brisés : voilà la matière de ce livre qui, soixante-dix ans après sa genèse, demeure d'une inventivité formelle étonnante. La fulgurance des récits, la puissance ramassée des émotions, l'absence totale de convenance par rapport aux modes littéraires de l'époque, le caractère énigmatique des situations, tout laisse entendre le grand saut que Goliarda Sapienza aura fait vers l'inconnu dès le début de son aventure littéraire. Au lecteur de la suivre dans cette remise en jeu permanente, qui fondera tous ses livres à venir, d'observer ce moment où elle convoque et déploie pour la première fois, magiquement, les motifs de ses obsessions et son désir de liberté.

10/2023

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Art contemporain

Ange Leccia, au film du temps

A l'automne 2022, le Musée des impressionnismes, à Giverny, accueillera une grande rétrospective de l'artiste plasticien et vidéaste, Ange Leccia, prolongeant les rendez-vous avec des figures majeures de l'art contemporain initiés l'année dernière avec Eva Jospin. Intitulé Au film du temps, l'ouvrage, qui accompagne l'exposition, invite le lecteur à une expérience immersive à travers une sélection de vidéos des années 1980 à 2022. Dans un récit polysémique, les oeuvres filmiques La Mer, Anna, Femme feu, Les Oliviers, (D')après Monet et Creazione se déploient dans un long travelling poétique. Sans véritable début, ni fin, telle une boucle vidéo, les images libèrent le lecteur du point de vue centré, caractéristique de la perspective albertienne. Le grain de l'image vidéo, les couleurs parfois saturées, les variations de lumières, les jeux d'ombres et le point quasi immobile de la caméra nous immerge dans des représentations quasi abstraites, dans une palpitation hypnotique, où la matière devient presque picturale. Chez Leccia, la nature - terre, air, mer, feu, vent - vient réveiller les sens : le spectateur perd ses repères, ses points d'ancrage dans le réel. Mer, forêt, végétation, tout semble se dématérialiser sous nos yeux. Ré-agencé spécialement pour le Musée des impressionnismes, (D')après Monet offre une relecture des célèbres Nymphéas du peintre dans une expérience sensible inspirée de l'univers coloré et mouvant de l'impressionnisme. Conçue à partir de l'histoire de la genèse de la toile de Monet, la vidéo de Leccia interroge les liens avec l'abstraction américaine et européenne. Pour le présent ouvrage, l'artiste a produit spécialement une série de diptyques extraits de (D')après Monet. Imaginé comme une camera obscura, le graphisme du livre joue avec les codes du cinéma super-8.

10/2022

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Illustration

Les Fables

"Une de mes plus tenaces ambitions d'éditeur avait été de publier les Fables de La Fontaine dignement illustrées. C'est au peintre russe Marc Chagall que je demandai l'illustration du livre. On ne comprit pas ce choix d'un peintre russe pour interpréter le plus français de nos poètes. Or c'est précisément en raison des sources orientales du fabuliste, que j'avais songé à un artiste à qui ses origines et sa culture rendaient familier ce prestigieux Orient. Mes espérances ne furent pas déçues : Chagall fit une centaine de gouaches éblouissantes" . Ambroise Vollard, Souvenirs d'un marchand de tableaux, Paris, 1937 Ainsi se souvient Ambroise Vollard, le célèbre marchand d'art qui, en 1926, confie à Marc Chagall ce projet. L'artiste réalise une centaine de gouaches en couleurs pour préparer le travail de gravure en noir et blanc, s'inspirant de sa culture russe et de la richesse des paysages français. Bien plus qu'un projet éditorial, cette commande est pour Marc Chagall un passeport vers la France, qui l'inscrit dans les pas des artistes et des écrivains français. Cet ouvrage célèbre ce dialogue entre deux artistes exceptionnels, La Fontaine, styliste éblouissant et moraliste de la nature humaine, et Marc Chagall, qui livre sa vision onirique et personnelle des Fables, nourrie par les paysages enneigés de Vitebsk et par un animisme hérité des traditions hassidiques d'Europe de l'Est, ponctuée des couleurs et des atmosphères de la Bretagne, de l'Auvergne et du Midi de la France. A travers une soixantaine de gouaches, accompagnées pour la première fois de leurs gravures, cet ouvrage grand format doté d'un jaspage rend hommage à cette rencontre originale. Il est complété d'une introduction qui relate la genèse et le sens de ce dialogue artistique.

09/2023

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Etoiles, galaxie, univers

L'Univers, une histoire humaine. De Lascaux à la découverte du Big Bang

L'apparente régularité des mouvements des astres a donné l'espoir à Homo sapiens de pouvoir entrevoir les mécanismes qui ont contribué à cet agencement. L'astronomie, puis les mathématiques sont nées de cette soif de comprendre. Ce désir s'est étendu aux phénomènes terrestres dont le déterminisme a été patiemment révélé au fur et à mesure que les causes en étaient découvertes. Ainsi, physique et chimie ont vu le jour. Aujourd'hui, astronomie, mathématiques, physique et chimie s'unissent dans une nouvelle discipline, la cosmologie, pour décrire l'Univers en remontant le temps et l'espace sur des distances inimaginables pour l'entendement humain sans l'aide de la science. Ce livre, richement illustré de centaines de photographies couleur et de schémas synthétiques, se propose d'embarquer le lecteur dans un voyage sans précédent à travers les siècles. Une histoire jalonnée par les découvertes, mais aussi les vies des femmes et des hommes qui y ont contribué : l'aventure scientifique, intimement liée à celle de notre histoire, est avant tout une aventure humaine, ce que cet ouvrage souhaite mettre pleinement en lumière. En découvrant les diverses dimensions contextuelles (histoire, culture, évolution des idées et des savoirs) ayant conduit à la genèse des théories scientifiques, le lecteur se familiarisera avec leurs concepts, sans aucun prérequis scientifique autre que sa propre curiosité. Au terme de cette lecture, il lui sera possible d'entrevoir la structure et l'évolution de l'Univers, tel que le conçoit la cosmologie aujourd'hui, mais aussi la formidable épopée humaine qui la sous-tend. "Un travail remarquable tant par son ampleur, son érudition que son écriture claire et plaisante". - Pr. François Rothen - "Le grand public, mais également les enseignants y trouveront une mine d'information pour illustrer leurs cours. Le livre peut quasiment servir d'une sorte d'encyclopédie sur le sujet". - Pr. Philippe-André Martin -

10/2023

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Géopolitique

Contre l'antisémitisme et pour les droits du peuple palestinien

L'oppression d'un peuple peut-elle cacher l'oppression d'un autre ? Le conflit israélo-palestinien est coeur de cette interrogation. Pierre Stambul entend ici dénouer les fils inextricables de cette question. Il revient sur la genèse et les formes de l'antisémitisme et sur l'apparition du sionisme présenté comme réponse aux persécutions dont sont victimes les Juif·ves en Europe. Pour autant, la fondation de l'Etat d'Israël n'a pas éteint l'antisémitisme. La nouvelle terre d'accueil née avec l'Etat ­d'Israël s'est développée aux dépens d'un autre peuple, le peuple palestinien dont les souffrances et l'oppression ne peuvent être indifférentes à ceux et celles qui luttent contre le racisme et l'antisémitisme, nous dit l'auteur. L'ambition émancipatrice des peuples juifs d'Europe et d'ailleurs ne peut s'incarner dans un Etat colonial qui opprime les Palestiniens et les Palestiniennes. Il convient, ajoute l'auteur, de récuser l'équation Juif =? sioniste et donc antisioniste =? antisémite. Une confusion savamment entretenue par les défenseurs d'un ordre mondial fait de guerres et de domination, qui entend disqualifier tous ceux et toutes celles qui s'opposent à toutes les formes de domination et de racisme. "Au contraire, la lutte contre l'antisémitisme doit retrouver l'universalisme de l'époque où une majorité de Juifs considéraient que leur émancipation, comme minorité opprimée, passait par l'émancipation de toute l'humanité" , conclut l'auteur, qui avec ce récit historique concis propose des clés pour comprendre. En annexe, un article, traduit du yiddish et publié en 1938 dans la presse de l'Union générale des travailleurs juifs (Bund), très influent en Pologne, qui était opposée au projet sioniste, vient éclairer le débat.

10/2021

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Revues de droit

Droit et Société N° 108/2021 : La Critical Race Theory est-elle exportable en France ?

Editorial Dossier La Critical Race Theory est-elle exportable en France ? coordonné par Isabelle Aubert et Magali Bessone Isabelle Aubert, Magali Bessone Une réception francophone de la Critical Race Theory est-elle possible ? Présentation du dossier Daniel Sabbagh De la déracialisation en Amérique : apports et limites de la Critical Race Theory Isabelle Aubert La Critical Race Theory confrontée à Marx Julie Saada Récits et contre-récits dans le droit. Usages et critiques du narrativisme juridique dans la Critical Race Theory Aurélie Lanctôt "Si on m'avait écouté dès le début, si on avait écouté mon récit". Jean-François Gaudreault-DesBiens Le narrativisme comme legs de la Critical Race Theory dans la pensée juridique canadienne Stéphanie Hennette Vauchez Neutralité religieuse, laïcité et colorblindness : essai d'analyse comparée Magali Bessone Analyser la suppression du mot "race" de la Constitution française avec la Critical Race Theory : un exercice de traduction ? Question en débat Dialogue social : bon débarras ? Christian Thuderoz Se débarrasser, et vite, du "dialogue social" ? Etudes Hermann Martial Ndjoko Les angles morts du droit antidiscriminatoire : éloge de la circulation des concepts Nicolas Demontrond Les maisons départementales de l'autonomie (MDA) : nouvelle étape de l'affirmation des départements-providence Jérôme Pacouret La genèse des droits de propriété des auteurs de cinéma : une comparaison transnationale du droit d'auteur et du copyright Traduit pour vous Kimberlé Crenshaw Démarginaliser l'intersection de la race et du sexe : une critique féministe noire du droit antidiscriminatoire, de la théorie féministe et des politiques de l'antiracisme A propos Camille Lanssens La pandémie de Covid-19 sous le microscope des sciences sociales. Premières analyses Danièle Lochak Protéger les réfugiés ou les intérêts de l'Etat ? Sous le droit, la politique Thierry Delpeuch Contributions sociologiques récentes aux débats sur la crise de la police en France Chronique bibliographique

10/2021

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Littérature française

Liov, ou les méditations d’un sapiens postmoderne

"Parlons-nous de sapiens à sapiens, sans détour. C'est bien ce que je vous propose ici, mais ne pouvant vous réunir tous, je nous remplace par le dénommé Liov, ancien enfant et jeune homme du vingtième siècle de la modernité finissante, dans ses "dialogues psychosophiques" avec ses proches contemporains. Tous ensemble, mais bien plutôt chacun leur tour, ils nous parlent de la vie passée et de celle qui passe, de l'histoire ancienne de la modernité qu'ils connurent - celle du code-âge, du codage langagier d'hier - et celle désormais du "numer-âge" qui nous régit absolument tous. Selon Liov, cette mutation anthropologique, que nous avons tous parcourue, prend sa source non pas au mont Gerbier-de-Jonc, mais dans la genèse impensable de l'advenue de Sapiens, quand son code, justement langagier, l'émancipa du réel antérieur de Mère Nature, qui marchait exclusivement au code génétique et à l'instinct. Un nouveau (et pourtant même) réel était né, et il parlait : c'était nous. D'ailleurs, nous faisions inventivement et de façon tout à fait inédite ce que tous les réels de notre planète avaient fait avant nous. Nous changions constamment pour, comme le Dieu de la bible, voix alors incarnée de ce réel, nous l'avait intimé : "croître et multiplier" ! Mais tout cela restait à prouver, et Liov avait décidé qu'il procéderait par "la preuve par nous" , sapiens que nous étions. Ayant vécu ce que les hommes vivent, c'est-à-dire l'anthropologie en marche, qui est l'histoire des transformations de nos ordres symboliques, nous pouvions simplement en témoigner par la narration directe et vivante de nos vies personnelles et collectives engagées. A vous d'en juger désormais ! "

11/2022

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Terrorisme

Dictionnaire des islamismes. Pour une compréhension de la terminologie et de la rhétorique employée par les mouvances des islams idéologiques

Il n'est pas un islamisme, mais des islamismes. Voici la somme inédite et définitive, à la fois historique, géopolitique et idéologique qui décrit et décrypte en détail et en totalité l'ensemble des mouvances qui constituent cette menace planétaire. Un outil indispensable. Un panorama soufflant. Alors que l'islamisme tente d'imposer sa domination sur le monde, il est indispensable de savoir qui conduit cette guerre planétaire à grands coups d'infiltrations, de manipulations, d'intimidations et d'actes de terreur. Il est nécessaire de décrypter comment cette nébuleuse se revendique de l'islam tout en gangrenant ses fondements. De déceler quels détournements religieux et politiques elle opère. De discerner quel défis sécuritaires et sociétaux elle pose. Et, pour ce faire, de déchiffrer un à un les mouvements multiples et divers qui la composent. C'est la somme inédite que présente ce dictionnaire en plus de 200 entrées qui couvrent les différentes tendances et mouvances fondamentalistes dans les mondes sunnite et chiite. On y trouvera les concepts théologiques et leurs dénaturations idéologiques. La genèse des corpus, l'histoire des organisations et la chronologie des événements ainsi que leurs collusions ou compétitions. L'identification et l'analyse des courants piétistes comme des groupes djihadistes. D'Al-Qaïda à Daech, de l'internationale des prédicateurs itinérants du Tabligh à la confrérie néo-soufie et inter-culturaliste Gülen, du réseau diplomatique des Wahhabites à l'essaimage associatif des Frères musulmans ou numérique des Salafistes, sans oublier les Talibans d'Afghanistan, voici comment la langue révolutionnaire des centres lointains d'endoctrinement alimente le jargon émeutier de nos proches banlieues. Et comment la violence sacrée entend ensanglanter les cinq continents. Le maître-ouvrage, complet, informé et éclairant, sur les islamismes.

11/2021

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Animaux, nature

Les guerres secrètes des fourmis. Sexe, meurtres et invasions territoriales

Organisées, disciplinées, dévouées... autant de termes que l'on retrouve fréquemment pour décrire les fourmis. Si vous avez déjà observé des colonnes de fourmis aller et venir sur votre terrasse, ce sont sûrement ces mots qui vous sont venus à l'esprit. On ne peut effectivement s'empêcher de s'émerveiller devant leur organisation invisible, sans petits chefs qui leur crient dessus, sans ordre apparent. Pas étonnant que des penseurs, philosophes et scientifiques de tous bords — monarchistes, anarchistes, communistes, féministes, capitalistes... — aient pris les fourmis comme des exemples parfaits de la société telle qu'ils l'envisageaient. Mais il y a un point fondamental que nous semblons tous ignorer : les sociétés de fourmis ne sont pas harmonieuses ! Qui dit coopération, dit aussi conflits. La vie en société génère des guerres à tous les niveaux, entre mêles et femelles, enfants et parents, entre castes et entre colonies. Certains conflits sont violents, comme les guerres entre colonies, les fourmis y déployant de véritables stratégies militaires, la mise en esclavage de fourmis d'une autre espèce ou encore l'explosion de fourmis kamikazes lors d'attentats-suicides. D'autres conflits sont plus discrets. Par exemple, chez certaines espèces, le sperme du mêle éjecte le matériel génétique de la mère de son ovule... permettant au père d'être l'unique parent de sa progéniture. Ces différents conflits sont au coeur de la recherche actuelle sur les fourmis. Quelle est leur origine, quelles stratégies d'apaisement existent, comment plusieurs espèces arrivent-elles à coexister ? Pourquoi n'y a-t-il pas d'espèce "super-dominante" qui extermine les autres ? Partons à la découverte des sociétés de fourmis, des luttes qui les animent et des tromperies et manipulations subtiles qui les habitent !

11/2019

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Histoire internationale

Terre noire. L'Holocauste, et pourquoi il peut se répéter

Pour Hitler, l'extermination des "races inférieures", à commencer par la "vermine juive" pour continuer par les Slaves, était étroitement liée à l'indispensable conquête du Lebensraum, "espace vital", mais aussi "habitat" et "niche écologique" pour la race nordique-germanique. La seule écologie saine consistait à éliminer l'ennemi politique, la seule politique saine à en purifier la terre. D'où ce livre original et puissant, qui reprend dans toute son ampleur la genèse et le déroulement de l'extermination des Juifs. Celle-ci ne pouvait se réaliser que si l'Allemagne détruisait d'autres Etats. Au début, Staline l'a aidé dans cette entreprise, puis l'invasion de l'Union soviétique a créé les conditions autorisant le meurtre de millions de personnes. Les territoires où l'Etat était détruit devenaient des zones de ténèbres où presque tous les Juifs mouraient. Si certains ont pu néanmoins survivre, c'est grâce à des institutions ressemblant à des États et à quelques rares Justes qui ont aidé des Juifs sans le secours de quiconque au péril de leur vie. En conclusion, l'auteur débouche sur les perspectives d'un renouvellement possible, et même probable, des massacres de masse. La planète change. Avec la fin de la révolution verte, le réchauffement climatique, la pénurie d'eau et d'hydrocarbures, l'avenir laisse prévoir des situations qui rendraient à nouveau plausibles les visions hitlériennes de la vie, de l'espace et du temps. Terre noire, traduction littérale de Black Earth, désigne précisément les riches terres à blé d'Ukraine convoitées par Hitler. Le titre résonne aussi d'un sens plus général, comme une métaphore de ce qui nous attend. Comprendre alors les mécanismes de l'Holocauste est peut-être le moyen et la chance, la dernière, de préserver l'humanité.

09/2016

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Histoire de France

Le poilu tel qu'il se parle. Dictionnaire des termes populaires récents et neufs employés aux armées en 1914-1918, étudiés dans leur étymologie, leur développement et leur usage

C'est un dictionnaire trop méconnu. Le poilu tel qu'il se parle est sans doute l'un des ouvrages les plus originaux pour comprendre la vie quotidienne dans les tranchées de 14-18. Cette guerre capitale et capitaliste, qui fit basculer l'Europe dans le XXe siècle et le monde urbain, a généré un nombre de titres presque aussi impressionnant que le nombre de soldats français morts au champ d'honneur. L'intérêt du Poilu tel qu'il se parle est d'avoir pour source le terrain. C'est de l'histoire immédiate, brûlante et pas reconstituée a posteriori. Gaston Esnault (1874-1971), c'est un peu les grandes oreilles dans les tranchées. Il y a passé plus de trois ans, attrapant dans son filet les expressions utilisées par ses frères d'arme. Il agit comme un chasseur de papillons, mais ne se conduit pas en amateur. Car Gaston Esnault a travaillé avec la méthode et la précision de l'agrégé de grammaire passionné d'argot (on lui doit l'indispensable Dictionnaire historique des argots français, Larousse, 1965). Ses sources, ce sont les régiments. D'une compagnie à l'autre, le vocabulaire peut changer. La lecture est souvent drôle et imagée : "se caler les dominos" signifie manger, "un étui à puces" un pantalon, un gorgeronet est un petit coup de vin, "un gueulard" un canon, "un gros légumier" une limousine pour hauts personnages. Tout le décor, matériel et hommes, armes et acteurs du paysage de guerre, tombe dans le filet de l'argot. Les définitions de Gaston Esnault restituent immédiatement l'atmosphère de l'attente, de la boue, du combat. "Je ne suis que le secrétaire des vivacités de langage d'un vaste bureau d'esprit", affirmait-il. Il faut donc voir dans ce dictionnaire du langage des tranchées le combat pour la survie d'une humanité.

11/2014

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Philosophie

Réflexions sur l'autorité et sa crise

Publiées en 1921, les Réflexions sont nées de l'exigence de comprendre d'un point de vue philosophique et politique la crise profonde qui secoue la société européenne après la Première Guerre mondiale. A la lumière de l'enseignement de Vico, l'autorité est pour Capograssi le moment où le monde humain prend naissance, le principe qui donne consistance à l'action de l'individu et légitimité à l'Etat. L'autorité n'agit dans la société comme ferment d'unification que dans la mesure où elle est le résultat de l'activité libre et spontanée des individus et des forces sociales : elle se distingue du système de contraintes qui aboutit au pouvoir de l'Etat. Sa tâche essentielle est de rendre chacun égal à lui même : elle consiste donc à mettre chacun dans les conditions d'être pleinement homme. En ce sens, l'autorité a pour devoir de faire justice, en rendant à chacun le sien. Disparaît ainsi l'alternative traditionnelle entre autorité et égalité, ainsi qu'entre autorité et liberté. En 1921, Capograssi annonce que le "mal obscur" de la société contemporaine est la "nouvelle tyrannie", l'Etat comme fait, l'Etat comme force, l'Etat autoritaire, qui est en réalité la négation de l'autorité. L'analyse de la genèse et de l'essence du totalitarisme, celle des situations humaines, économiques et sociales et des positions éthiques concourant à donner à la crise une solution totalitaire qui s'emparera tragiquement de l'Europe, font des Réflexions un livre étonnamment lucide et prophétique. Ses avancées demeurent décisives pour comprendre sans la dénaturer l'articulation de l'autorité et de la liberté, de l'autorité et de l'égalité, et pour envisager avec rigueur le concept de "crise".

11/2013

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Religion

Joseph (GN 37-50) : La vie, mode d'emploi

La longue histoire du patriarche Joseph, qui occupe près du tiers du premier livre de la Bible (Gn 372 50), se présente comme un véritable laboratoire d’humanité. Joseph nous montre en résumé ce que peut être un fils d’Adam, car il est confronté à toutes les grandes réalités dont parle la Genèse depuis le commencement : En amenant ses frères et son père en terre étrangère, l’Egypte, il offre un aboutissement de ce «syndrome d’exil» loin de la terre, promise et jamais donnée, dont souffre Israël. En connaissant des rapports très tumultueux avec sa fratrie, il donne une illustration originale, sans langue de bois, de ce que peut signifier «être frère». En devenant vizir de Pharaon, il montre comment un homme ou une femme vivant avec Dieu peut s’insérer dans la nation où il vit, sans perdre son âme. En se trouvant sans cesse en prise avec les éléments naturels, fécondité et famine, il situe l’aventure spirituelle dans un cadre écologique et politique. C’est en accomplissant ses tâches profanes en terre païenne, qu’il peut relire son parcours comme un chemin avec Dieu, malgré ou plutôt à travers des circonstances a priori peu porteuses. Ainsi, l’histoire de Joseph, jusque dans la notion «inachevée» de réconciliation avec ses frères, sert de lieu d’expérimentation étonnamment moderne pour l’être-homme au 21e siècle : le patriarche est le prototype du fils d’Adam, capable de prendre des décisions et de réagir aux événements de manière inédite et personnelle. Surtout que les Evangiles ne cessent de se référer à lui pour dessiner le visage du Fils d’Adam et Fils «perdu et retrouvé» par excellence qu’est Jésus-Christ.

09/2014

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Economie

Crises financières internationales et pays en développement. Les enseignements pour le Congo-Brazzaville

Le secteur financier est de loin celui qui a expérimenté au cours des dernières années les mutations les plus sensibles. L'innovation allant plus vite que la supervision des risques qu'elle génère, le monde entier s'est trouvé piégé par une succession d'erreurs ou de fautes dont le prix, aux plans économique et sociopolitique, paraît très lourd. En effet, comment pourrait-il en être autrement lorsque les investisseurs, de plus en plus inquiets, lisent le risque souverain comme ils liraient le bilan financier d'un emprunteur quelconque ? La crise des dettes souveraines en Europe, intervenue à la suite d'autres crises, rappelle que non seulement les Etats puissants se portent mal, mais aussi que se dessine un changement en profondeur dans le monde économique, avec une réactualisation des concepts, des théories admises de longue date et des positions de pouvoir entre nations. D'où le renouveau de la question multilatérale ou régionale dans ce qui apparaîtra, en définitive, comme un formidable plaidoyer pour les constructions supranationales, surtout quand l'affirmation de la souveraineté nationale, en Afrique ou ailleurs, ne suffit plus à juguler les effets de crises financières de plus en plus systémiques. Pour les pays en développement, à l'instar du Congo, l'instabilité de la variable externe n'est pas une nouveauté, mais, au contraire, elle ouvre aujourd'hui un champ nouveau. Quand les pays avancés, longtemps moteurs de la croissance mondiale, sont en proie à l'ajustement budgétaire et semblent passer la main aux pays émergents, il faut imaginer d'autres formes de coopération. Il faut rechercher l'industrialisation et le transfert de technologies, certes, mais surtout bien comprendre les mutations en cours dans le monde et ce qu'elles impliquent en termes de modifications d'habitudes intellectuelles et de grille de lecture des réalités économiques contemporaines.

09/2013

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Littérature française

Adieu jules, mon ami

« Dans mon égarement, le souvenir de la voix de Jules agit comme un remède à ma détresse. Elle me rappelle qu'il existe une sortie à l'impasse mortifère dans laquelle je me suis enfermé. Inhaler un nouvel air et oublier les vicissitudes qui m'accablent deviennent un impératif. Partir est la solution. Rayer de mon cerveau et de ma carte tout ce qui de près ou de loin me ramènerait à la vieille Europe devient une évidence. Quitte à mourir, autant mourir dans une flamboyance inhumaine, plutôt que d'agoniser dans l'ennui, la brutalité et le désappointement. Les bourgeois poltrons et les vandales de nos banlieues et de nos quartiers ont implanté dans nos rues, sous l'œil apitoyé des médias et des politiques, une criminalité rampante, sauvage et prédatrice. La sociologie officielle se répand en mansuétude coupable envers ce fléau ultra-violent. Chassé de mon champ par mes phobies et les saccages répétés, je me tire pour aller bronzer sous les tropiques. » Jules et l'Afrique : ce sont en eux que le narrateur de ce récit place ses espoirs de renouveau. Mais, arrivé en Côte d'Ivoire, une réalité difficile s'offre à lui, et cela en raison d'un Jules qui, s'il provoque chez les uns la fascination, génère aussi chez les autres la jalousie et la rancœur... autant de sentiments qui font le terreau des complots et de la violence qu'il faut désamorcer. À travers ce roman aux allures policières et cette figure ambivalente qu'est Jules, A. Lavelle évoque le crépuscule de toute une classe d'hommes, aventuriers et baroudeurs, culottés et loyaux, rêvant en grand mais rattrapés malgré eux par la petitesse de leurs semblables.

12/2014

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Histoire internationale

Algérie : sortie(s) de guerre. 1962-1965

Souvent prisonnier de "mémoires affrontées ", le traitement historique de la guerre (l'Algérie a eu peine à sortir de tels horizons. Qu'il s'agisse des mémoires combattantes (surtout françaises), de celles des victimes de toutes natures, de leurs collatéraux, voire (les Etats, la liste est longue (les travaux portés par le besoin - plus ou moins conscient - de faire le deuil, sans qu'on sache toujours ce qui relève de la mise à jour objectivée ou de l'enfouissement. En la matière, la période postérieure au 19 mars 1962 est souvent absorbée, dans les images mentales des métropolitains, par un besoin de passer à autre chose, qu'exprime bien l'idée de liquidation du passé colonial. Il y a là, au coeur de l'événementialité, une asymétrie voisine et violente, rappelant celle vécue après septembre et surtout décembre 1944.1 oblitération métropolitaine des violences, qui de militaires deviennent au printemps et à l'été 1962 désormais civiles (dans leur immense majorité), doit donc être évaluée. La compréhension de ce hiatus est en effet centrale pour saisir les mécanismes de sorties de guerre. Il y a d'abord celles des hommes (supplétifs, soldats perdus de l'OAS, militants anticolonialistes, prêtres) dont les destins basculent entre la fuite éperdue et l'espoir bientôt démenti de pouvoir " faire société " en Algérie. Il y a ensuite celles de l'Etat qui génère des temporalités différentes allant de l'urgence du rapatriement et de l'insertion (pour les Français) en métropole aux illusions de maintien d'une présence militaire ou industrielle en Algérie. Enfin, il y a les échos régionaux de la guerre. A cet égard, l'intégration économique voire sociale des rapatriés n'exclue ni des conflits d'identités individuelles, ni de profonds clivages politiques dont les effets se font encore sentir : le combat anticolonial étant la matrice d'une génération.

07/2014

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Religion

Ecrire l'histoire du christianisme contemporain. Autour de l'oeuvre d'Etienne Fouilloux

Écrire l’histoire du christianisme contemporain, c’est chercher à le comprendre dans sa diversité confessionnelle, tout en mesurant son rôle dans la construction d’une politique et d’une culture de la modernité, qui se sont constituées en prenant leur autonomie par rapport à lui, sans que tout lien soit rompu entre notre monde sécularisé et son passé chrétien. C’est observer cet objet aux contours indécis, dont nous affirmons tantôt le déclin inéluctable, tantôt l’omniprésence au sein de nos sociétés. Depuis plus de quarante ans, Étienne Fouilloux parcourt ce territoire en voyageur infatigable, passionné d’archives inédites. De la genèse de l’oecuménisme au genre biographique, de l’histoire des intellectuels chrétiens à celle du concile Vatican II, il a construit ce qu’il désigne lui-même comme une « histoire non théologique de la théologie », attentive aux acteurs et à leurs mobiles, sans jamais céder sur la rigueur scientifique qui fonde le « regard éloigné » de l’historien. Des inventeurs du catholicisme social aux écrivains convertis, des croyants mobilisés dans les tranchées aux prêtres-ouvriers en usine, des abbés philosophes aux bâtisseurs d’églises, les auteurs de ce livre ont suivi la voie tracée par Étienne Fouilloux, attentifs comme lui aux mots qui circulent entre l’univers chrétien et l’univers laïque, la création et la mémoire, la morale et les droits de l’homme, le deuil et la patrie. Ils ont ainsi souhaité apporter leur contribution à une histoire du christianisme contemporain, en hommage à celui qui a plus que tout autre contribué à la renouveler. Couverture : Église Saint-Vincent de Paul de Beyrouth détruite en 1975, pendant la guerre du Liban. Photo A. Becker, mars 2012.

04/2013

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Religion

L'auditeur de la parole. Ecrits sur la philosophie de la religion et sur les fondements de la théologie

Hörer des Wortes (L'auditeur de la parole, 1941), ainsi que son frère jumeau Geist in Welt (L'Esprit dans le monde, 1939), sont les deux porches d'entrée philosophiques de l'oeuvre théologique de Karl Rahner. Le lecteur dispose ici, pour la première fois, de la possibilité de suivre la genèse de Mirer des Wortes à la trace, en faisant une lecture synoptique des deux versions de l'ouvrage : la version originelle de 1941 et la version remaniée, due à Johann Baptist Metz, datant de 1963. Se mettre à nouveau à l'écoute de la première version n'est pas un luxe ; c'est, au contraire, se plonger dans une situation comparable à celle des auditeurs de la série de leçons publiques que Rahner donnait en 1937 dans le cadre des Salzburger Hochschulwochen qui furent à l'origine de l'ouvrage. Aujourd'hui, comme à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Rahner nous prend à témoin d'un travail de pensée et de compréhension unique en son genre, auquel on peut appliquer sans hésiter le beau titre cartésien de " méditations métaphysiques ". " Toute métaphysique est une affaire laborieuse dès qu'on ne se contente pas d'en parler, mais qu'on la fait ", lisons-nous dans L'auditeur de la parole. Je serais tenté d'appliquer la même formule à ce qu'on appelle de nos jours " déconstruction " de la métaphysique. Elle aussi devient une " affaire laborieuse " si l'on ne se contente pas d'en proclamer la nécessité, mais qu'on tente de la mettre réellement en oeuvre. " L'avidité impatiente de notre propre subjectivité " que dénonce Rahner ne se rencontre pas seulement dans le camp des métaphysiciens qui se font rares, mais aussi dans le camp des antimétaphysiciens empressés.

06/2013

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Droit

La Découverte du juge constitutionnel, entre science et politique. Les controverses doctrinales sur le contrôle de la constitutionnalité des lois dans la République française et allemande de l'entre-deux-guerres

A n'en pas douter, la naissance et le développement de la justice constitutionnelle comptent parmi les mutations les plus profondes flue les démocraties européennes ont connues au cours du siècle passé. Pourtant, l'histoire de cette institution demeure encore mal connue ; surtout sur le vieux continent où son apparition est relativement tardive. Le présent ouvrage vise à combler cette lacune, en jetant un éclairage nouveau sur la genèse intellectuelle du contrôle de constitutionnalité des lois. Plus précisément, il examine la manière dont cette institution a été pensée et débattue par les professeurs de droit public français et allemands de l'entre-deux-guerres. Dans une perspective propre à l'histoire des idées, l'accent est mis sur les argumentaires scientifiques et politiques développés par les constitutionnalistes des deux pays. Les controverses doctrinales sont en permanence replacées dans leur contexte historique et juridique, ce qui permet d'en éclairer la portée stratégique. Il apparaît notamment que la justice constitutionnelle n'a pas été conçue de la même manière en France et en Allemagne. En outre, au sein mente de chaque pays, le contrôle de la loi a fait l'objet d'appréhensions diverses et a été prescrit pour des motifs politiques parfois contraires. Toutefois, pour la période étudiée, la promotion d'un contrôle juridictionnel puissant fat tendanciellentent solidaire de conceptions et d'intérêts politiques conservateurs. Inversement, les juristes les plus progressistes se sont souvent montrés sceptiques, voire critiques à l'égard du juge constitutionnel. Le débat étudié s'apparente donc largement à une forme de lutte politique, dont le principal enjeu est de définir les sources du droit constitutionnel en régime démocratique et libéral. La question du contrôle des lois apparaît, in fine, comme un terrain privilégié où s'affrontent les conceptions substantielle et procédurale de la démocratie - c'est-à-dire comme un enjeu central de la théorie politique moderne.

01/2010

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Droit

Le jeu vidéo et le droit

L'antique "panem et circenses" a-t-il rejoint le monde du numérique ? Le jeu a toujours eu sa place au sein des sociétés ; mais grâce au temps libre des sociétés modernes et aux loisirs que procure la "fée technologie", le jeu (vidéo) devient, au XXIe siècle, le socle d'une nouvelle culture. Graphismes, animations, logiciels dédiés aux loisirs, paraissent en marge de l'univers juridique. Pourtant le droit ne peut ignorer ce phénomène "étrange" qu'est le jeu vidéo. Véritable phénomène social et économique, les jeux vidéo sont aussi présents sur le média de masse qu'est Internet. Le mariage de la technologie et du réseau avec le jeu vidéo va engendrer des phénomènes grandissants et imprévisibles. La pratique des jeux vidéo n'est plus, à ce jour, à la marge. Elle est devenue mondiale. Le marché du jeu vidéo explose et devient plus important que celui du cinéma ; les publics se diversifient comme les usages. Les contenus des jeux vidéo sont de plus en plus étoffés et réalistes. Le développement des jeux en réseau et rentrée dans les mondes virtuels vont bien au-delà du simple plaisir ludique. Ils ont des effets sur la société du virtuel, et de facto sur la société "réelle". De nouveaux risques apparaissent : menaces sur le droit d'auteur, contenus violents ou pornographiques, phénomènes d'addiction, encadrement des mondes virtuels... Tout cela génère des dérives et soulève des interrogations. C'est alors que le droit est sollicité, parfois même contradictoirement. L'ambition du présent ouvrage est de rendre compte de la réalité juridique d'un objet en mutation, au centre des phénomènes de convergence des médias, en l'inscrivant dans un contexte complexe où se combinent des facteurs multiples.

04/2010

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Droit

L'invention de la gestion des finances publiques. Elaborations et pratiques du droit budgétaire et comptable au XIXe siècle (1815-1914)

Le vote et la mise en oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances du 1e août 2001 ont rappelé l'importance de la régulation et de la gestion des finances publiques. Pour ses promoteurs, la LOLF introduirait de manière inédite des préoccupations managériales dans le droit budgétaire et comptable, volontiers présenté comme peu soucieux de considérations d'efficacité ou d'efficience. Cette actualité de la LOLF incite l'historien, le juriste ou le politiste à prendre de la distance en réinscrivant ces mutations dans la longue durée. A travers une série d'études inédites, cet ouvrage retrace l'histoire mal connue des principes, des règles, des instruments et des pratiques qui ont façonné le droit budgétaire et comptable tout au long du XIXe siècle, depuis sa refondation sous la Restauration jusqu'au début de la Première Guerre mondiale. Comment et à travers quels enjeux sont produites les normes du droit budgétaire et comptable ? Quels débats de doctrine suscitent-elles ? Que nous apporte la perspective historique pour (re)penser les relations entre la mise en place d'un droit des finances publiques et les préoccupations gestionnaires ? Quelles pratiques ce droit génère-t-il ? Telles sont les grandes questions auxquelles s'efforce de répondre ce livre sur la période 1815-1914. Les analyses et hypothèses avancées dans l'ouvrage sont issues de la confrontation féconde de plusieurs champs disciplinaires, l'histoire, le droit et la science politique. Premier tome d'une " Histoire de la gestion des finances publiques de 1815 à nos jours ", ce volume contribue à une histoire de l'Etat qui s'inscrit au coeur d'un dialogue passé-présent et qui suit le fil riche et complexe du développement de la gestion des finances publiques.

10/2010

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Droit

Psychopolitique. Entretiens avec Trevor Cribben Merrill

Pendant des millénaires, les chefs politiques avaient la tâche simple, nous explique, avec un brin de provocation, Jean-Michel Oughourlian : quand ils voulaient mobiliser leur population, il leur suffisait de trouver un ennemi contre qui unir le groupe. Aujourd'hui, la recherche de boucs émissaires ne cesse de perdre de son efficacité. Les puissances rechignent de plus en plus à faire la guerre à l'âge nucléaire ; par ailleurs l'individualisme croissant, au sein des sociétés, rend de moins en moins probables des phénomènes durables de polarisation sur une seule victime émissaire. C'est la décomposition de la politique traditionnelle que nous décrit l'auteur, en tirant ses exemples de l'actualité la plus récente : de la caricaturale tentative de George W. Bush à rassembler une coalition internationale pour se lancer dans la guerre contre l'Irak, à la débauche de communication dont font preuve les modernes élus du peuple, sans réussir à camoufler leur absence profonde d'objectifs. En fait, à la recherche de l'ennemi, on pourrait substituer une véritable recherche du contrat social ; mais tout se passe comme si nos sociétés n'arrivaient pas à sortir d'un "entre-deux" où elles sont incapables d'inventer une manière non violente de faire de la politique, sans croire non plus vraiment à l'efficacité de la violence qu'elles continuent à mettre en oeuvre. C'est à un diagnostic sans complaisance sur nos pratiques politiques que nous invite Jean-Michel Oughourlian, dans le sillage des travaux de René Girard. Jean-Michel Oughourlian, neuropsychiatre et psychologue, coauteur avec René Girard du livre Des choses cachées depuis la fondation du monde, a également publié Un mime nommé désir et Genèse du désir.

03/2010

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Religion

Terre pure, Zen et autorité. La dispute de l'ère Jôô et la réfutation du Mémorandum sur des contradictions de la foi par Ryônyo du Honganji

La Dispute de l'ère Jôô naît au milieu du XVIIe siècle japonais comme une querelle scolastique tournant, notamment, autour de l'interprétation de la Terre pure : ce domaine du Buddha Amida existe-t-il réellement à l'ouest de notre univers ou ne se trouve-t-il pas plutôt dans le coeur même du pratiquant, comme le soutient le Zen ? Réglée à travers la Réfutation publiée à cette occasion par Ryônyo, le 13e patriarche du Honganji, la querelle doctrinale se doubla d'une crise institutionnelle entre ce temple et le Kôshôji, sa principale dépendance. D'abord interne à l'Ecole véritable de la Terre pure (Jôdo-Shinshù), la Dispute de l'ère Jôô fut finalement tranchée par les autorités shôgunales en faveur du Honganji, qui devint un rouage capital dans la politique de surveillance de la vie religieuse du Japon pour les deux siècles à venir. Ce livre aborde la Dispute de l'ère Jôô sous une double perspective doctrinale et historique à partir des sources originales, tout en offrant la première traduction occidentale de la Réfutation de Ryônyo. Il retrace ainsi la genèse d'une véritable scolastique au sein du Jôdo-Shinshô, ainsi que le développement de l'interprétation immanentiste de la Terre Pure depuis la Chine du VIIe siècle. Il tente aussi de débrouiller les tenants et aboutissants du conflit né entre le Honganji et le Kôshôji, dont les moindres ne sont pas les liens familiaux étroits entre ces deux temples, l'aristocratie impériale et la nouvelle oligarchie shôgunale. Au final, le lecteur découvrira que l'Ecole véritable de la Terre pure se présentait au XVIIe siècle comme une école sophistiquée, tant sur le plan doctrinal qu'institutionnel, loin du cliché occidental qui veut faire d'elle un bouddhisme vulgaire en l'opposant à l'élitisme du fameux " "Zen des samouraïs".

12/2007

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Gestion

Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France. Tome 2, Le temps des pionniers (1830-1880). Naissance du patronat

A tenter de cerner la genèse du milieu des chefs d'entreprise en France lors de la première révolution industrielle, la recherche se trouve d'entrée de jeu confrontée à l'opposition régnant entre deux systèmes de valeurs, celles que partage le monde d'Ancien Régime, qui vient de s'effacer, et celles en lesquelles se reconnaît une société d'entreprise en cours d'émergence : la rémanence de certaines des valeurs procédant du monde disparu va freiner le " recrutement " menant à l'Entreprise. En dépit de ce retard, le tropisme conduisant des hommes, des femmes, des familles à s'intégrer au monde de l'Entreprise va, dès le second tiers du XIXe siècle, révéler son extrême dynamisme. Des rangs de l'Aristocratie jusqu'aux cadres de l'Armée, de la Fonction publique aux Savants et aux Techniciens, des milieux de la Terre jusqu'aux sphères du Négoce, de l'instituteur à l'Artisan ou autres représentants de toutes les classes moyennes, sans omettre les salariés qui, en certains cas, purent se hisser aux rangs de chefs d'entreprise, de toutes les régions de France sinon de l'étranger, les candidats affluent : une société " ouverte " permet - pour un temps - l'intégration de ces veines, étonnamment diverses, de " recrutement " menant à l'Entreprise. Société ouverte, mais qui se réalise dans un climat d'intense compétition. Un monde profondément hiérarchisé se fait jour, où une distance sidérale se révèle entre quelques très grands entrepreneurs et un minuscule patronat qui, parfois, peut friser l'indigence, cependant que des rapports de vassalité se créent entre entreprises dominantes et entreprises dominées. Le succès que s'assurent les uns ne peut masquer l'hécatombe que connaissent les autres et au sein même des familles patronales, des " parents pauvres " sont, en certains cas, les témoins de cette inégale promotion...

09/2001

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Religion

Sermons sur l'écriture. Tome 1, Sermons 81-105, Edition bilingue français-latin

Dans un pays livré à la violence guerrière, l'évêque d'Arles Césaire s'efforce de faire découvrir les richesses de l'Ancien et du Nouveau Testament à des populations encore imprégnées de paganisme : tel est l'objet de ce groupe de sermons qui dépasse en nombre les Sermons au peuple déjà édités dans la collection Sources Chrétiennes et représente près de la moitié de son œuvre oratoire. L'appellation d'homélies conviendrait du reste mieux à cet ensemble de Sermones de Seriptura, si l'on entend par homélie " un commentaire exégétique et pratique d'un texte scripturaire ". La dette de Césaire d'Arles à l'égard de ses devanciers est importante, mais s'il emprunte à de nombreux autres Pères la matière de ses homélies, il transforme souvent son modèle pour l'adapter à son auditoire. Retranchant ce qui lui paraît superflu, il développe les images, met en valeur les allégories, oriente vers la figure du Christ l'interprétation de l'Ancien Testament, incite à mettre en œuvre la vie chrétienne dans toutes ses dimensions : le mariage, les rapports sociaux,... C'est vraisemblablement au cours du Carême qu'ont été prononcés, sur plusieurs années, les sermons appartenant à ce groupe (Serm. 81-130), afin de mettre en évidence, dans le texte et les épisodes de l'Ancien Testament, l'annonce symbolique de la venue du Christ et du mystère chrétien. Les sermons 81 à 105, ici édités, portent sur la Genèse, l'Exode et le Lévitique de manière fort inégale il est vrai. Ils ont pour thèmes les patriarches - Abraham, Jacob, Isaac, Joseph -, Moïse, les dix plaies et les dix commandements, et s'achèvent avec les bénédictions spirituelles du Lévitique.

04/2000