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Gilles Clément écrivain

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Littérature Espagnole

Dark

Un vieil écrivain se souvient. Plus encore, il essaie de se remémorer comment il est devenu romancier. Alors lui revient en mémoire l'image du jeune homme qu'il a été, à Buenos Aires, dans les années 50 : un lycéen qui rêve d'échapper au milieu bourgeois et conservateur de ses parents. Un soir il s'aventure dans un bar où se produit une star vieillissante du tango, et quand un inconnu l'aborde, il n'hésite pas alors à se présenter sous une fausse identité. Il sera donc Victor pour Andrés, mais ce mensonge n'empêche pas ce dernier d'attendre le futur écrivain devant son lycée deux jours après leur première rencontre. Une étrange relation se tisse entre eux. Andrés est plus âgé que Victor, il ne semble pas exercer de profession précise, seulement prendre du plaisir à emmener son jeune protégé dans des lieux insolites, lui présenter le monde interlope de la capitale argentine et lui acheter des jeans et des blousons, vêtements interdits par les parents de Victor. Une attraction qui ne dit pas son nom lie les deux hommes, et Victor est sous le charme obscur d'Andrés, jusqu'à ce que cette relation faite de non-dits et de secrets prenne brutalement fin lors d'un accident de voiture. Roman de formation et d'initiation, récit d'une éducation sentimentale, Dark est aussi un magnifique texte sur la naissance d'un écrivain.

01/2017

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Philosophie

Situations. Tome 6, Edition revue et augmentée

De mai 1958 à octobre 1964, Sartre est sur tous les fronts. Depuis le premier volume de Situations, on le sait curieux et perspicace ami des écrivains et des artistes : Albert Camus, Paul Nizan, André Masson, Merleau-Ponty, Andreï Tarkovsky... Le refus du prix Nobel de littérature et la tonalité polémique que Sartre lui donne viennent mettre le point final à ces pages consacrées aux lettres et aux arts. Ce qui, incontestablement, tient la première place, c'est le combat politique. La toile de fond en est le conflit algérien et, de manière plus générale, les conflits du Tiers Monde ; y apparaissent de grotesques figures, d'autres que Sartre juge plus pernicieuses et dangereuses pour la démocratie et la République, d'autres enfin qui sont à ses yeux porteuses d'espérance ou véritablement héroïques. Dans ce combat politique, Sartre fait flèche de tout bois : le polémiste y excelle, le moraliste y cisèle ses aphorismes ; la violence va jusqu'au cri, semble emporter l'écrivain au-delà de toute retenue. Mais il est enfin un autre Sartre plus humain, plus fraternel, celui qui part à la recherche de ses amis disparus, qui sont morts prématurément, absurdement, et à qui il faut rendre hommage ou justice : Camus, Nizan et Merleau-Ponty. Ces trois éloges funèbres sont également trois occasions de revenir sur soi, de comparer sa propre vie et celle de ceux qui ont disparu, de voir tout le chemin parcouru, tantôt avec eux tantôt sans eux ou contre eux, de jeter sur qui l'on fut un regard qui n'a nulle complaisance mais qui n'est pas sans tendresse.

10/2020

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Littérature étrangère

L'Orgie perpétuelle. Flaubert et "Madame Bovary"

"Le seul moyen de supporter l'existence, c'est de s'étourdir dans la littérature comme dans une orgie perpétuelle" : cette phrase de Flaubert a inspiré à l'un des chefs de file de la nouvelle littérature latino-américaine une réflexion sur l'art et le métier d'écrivain, sur les rapports de la littérature et de la vie à travers Madame Bovary qu'il tient pour le modèle absolu du roman. Ce livre est d'abord une confession, celle d'un jeune Péruvien qui découvre Paris à l'âge de vingt-trois ans, devient "lecteur cannibale de romans", ébloui par les classiques de notre littérature. "Une poignée de personnages littéraires ont marqué ma vie de façon plus durable qu'une bonne partie des êtres en chair et en os que j'ai connus", écrit Mario Vargas Llosa, affirmant n'en connaître "aucun avec qui j'aie eu une relation plus clairement passionnelle qu'Emma Bovary". Pour ce romancier venu des antipodes, Flaubert est à la fois le père du nouveau roman, l'un des principaux fondateurs de la sensibilité moderne et un freudien avant la lettre. Mario Vargas Llosa examine la lente gestation du roman, ses caractéristiques propres, la notion du temps et le rôle du narrateur dans cette longue et minutieuse enquête autour d'un livre dont il nourrit sa propre passion d'écriture. En dernier lieu, il tente de situer Madame Bovary dans son temps comme dans le nôtre, soulignant l'immense dette contractée par les écrivains du monde entier envers Flaubert. Cette relecture passionnée et passionnante d'une oeuvre capitale devient, grâce à Mario Vargas Llosa, une véritable aventure de la création.

05/1978

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Littérature étrangère

Journal de l'amour 1932-1939

Ce Journal de l'amour ne fut pas simplement pour Anaïs Nin (1903-1977) le confident de ses aventures et le témoin de ses rencontres. Elle en fit aussi le complice des " mensonges héroïques " (l'expression est d'elle) destinés à ceux qu'une vérité sans fard eût blessés. C'est pourquoi sans doute il fallut attendre si longtemps la publication de la " version non expurgée ". La période couverte ici est celle des années 1932-1939, la plus riche et la plus intense de son existence. On y trouvera, en grand nombre, les portraits pris sur le vif des artistes et des écrivains célèbres qu'elle croisa, notamment dans ses années parisiennes, de James Joyce à Marcel Duchamp, de Brassaï à Antonin Artaud, d'André Breton à Jean Cocteau, mais on y découvrira également un modèle inégalé d'" autofiction " mêlant avec un art souverain aveux et fantasmes. C'est cette étonnante composition qui fait d'Anaïs Nin l'une des figures les plus singulières de la littérature américaine contemporaine. De toutes les femmes que j'ai connues au cours de ma vie, rares sont celles qui ont approché Anaïs en beauté et en grâce féminine. Elle était à la fois une charmeuse, une aristocrate... et une personne farouchement réservée. Mais elle était aussi un écrivain au génie indéniable. Et toutes ces raisons additionnées font qu'elle appartient désormais au monde entier... Henry Miller. Le présent volume, version intégrale " non expurgée " du Journal de l'amour pour les années 1932 à 1939, réunit les pages publiées sous les titres Inceste (1932-1934), Le Feu (1934-1937), Comme un arc-en-ciel (1937-1939).

11/2003

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Critique littéraire

Jean Giraudoux. Biographie

Voici la première biographie de Jean Giraudoux. Cinquante après sa mort, il était temps de dévoiler l'homme derrière l'oeuvre. Quelles furent son enfance, son adolescence ? Comment devint-il écrivain et dramaturge ? Quels furent ses engagements politiques, ses goûts, ses amitiés, ses relations avec les femmes ? Né en 1882 à Bellac, au coeur de la France, il meurt à Paris en 1944. Parcours exemplaire d'un petit écolier de la IIIe République, que son talent et son ambition conduiront vers la " carrière ", faisant de lui, dès sa rencontre avec Louis Jouvet, l'un des plus célèbres dramaturges contemporains. Son ami Paul Morand voyait en lui un homme du XVIIIe siècle. Lui, pourtant, semblait préférer le Grand Siècle et ses " grands jardiniers " : Racine, Colbert, La Fontaine et Le Nôtre. Janséniste du bonheur, " Français idéal ", comme le rêvait Albert Thibaudet, germaniste et germanophile, Giraudoux connut deux guerres franco-allemandes. Héroïque et vainqueur lors de la première, il souffrit trente ans plus tard de vivre dans une France vaincue, humiliée et occupée. Son patriotisme tellurique en fit alors un résistant du dedans. Poète et diplomate comme Chateaubriand, il s'inquiéta ainsi que lui, mais avec plus de légèreté et d'humour, d'assister à la fin d'un monde. Sa vie, son oeuvre gravitent autour de questions plus que jamais actuelles : la ville, la race, la nation et la pérennité d'une civilisation française. C'est à la découverte d'un des écrivains les plus séduisants de ce siècle que nous entraîne cette biographie d'un homme, surtout, qui, à l'écart des systèmes et des idéologies, conserva toute sa vie sa liberté d'esprit.

10/1993

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Beaux arts

Le Lactume

C'est en 1966 que Réjean Ducharme fait parvenir Le Lactume aux éditions Gallimard, en France. Quarante-et-un ans plus tard, après une odyssée qui l'a fait voyager de Saint-Ignace-de-Loyola à Paris puis à Chartres pour enfin revenir à Montréal, le manuscrit voit enfin le jour sous forme de livre. Présentée par Rolf Puls, ancien directeur de Gallimard Québec et proche de Réjean Ducharme et de sa conjointe Claire Richard, décédée en 2016 et à qui ce livre est dédicacé, l'uvre graphique du plus mystérieux des écrivains québécois se retrouve ici compilée. Manuscrit oublié composé de près de 200 dessins en couleurs accompagnés de légendes, Le Lactume est un trésor retrouvé qui nous donne à voir et à lire l'humour tout en finesse de Réjean Ducharme dans des dessins qui empruntent à l'abstraction et des légendes qui concentrent les prouesses de style et l'esprit du grand écrivain. Beau livre au graphisme recherché et ludique, dans le respect de l'esprit de l'auteur, l'ouvrage fera la part belle aux illustrations de Réjean Ducharme grâce à la reproduction en couleurs de l'intégralité des dessins du Lactume. Le livre s'ouvrira sur une biographie de Réjean Ducharme par lui-même, suivie d'un texte de Rolf Puls, témoin privilégié de l'odyssée du Lactume, qui nous contera la genèse de la publication de ce manuscrit oublié. Le Lactume ravira aussi bien les inconditionnels de Ducharme que les lecteurs moins familiers de son uvre. Album graphique et ludique, il nous ouvre l'univers de l'auteur en donnant à voir et à lire.

09/2017

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Récits de voyage

La vie que j'ai voulue

Aventurier corse et écrivain français - prix Goncourt de la nouvelle 2015 - Patrice Franceschi est aussi aviateur, marin et philosophe politique. Depuis l'âge de dix-huit ans, il s'efforce "d'aventurer" la vie dans ses livres comme dans son existence. Ses romans, récits, nouvelles, poésies ou essais sont indissociables de son existence engagée, libre et tumultueuse, qui l'a mené dans le monde entier, d'expéditions scientifiques en équipées maritimes, et de guerres d'indépendances en révolutions populaires. Il s'est engagé de longues années dans les rangs de la résistance afghane combattant l'armée soviétique et a été un farouche défenseur des Kurdes de Syrie au cours de leur combat contre l'Etat islamique. Il a aussi vécu parmi les peuples indigènes des contrées les plus reculées, Pygmées du Congo, Papous de Nouvelle-Guinée, Indiens d'Amazonie, Nilotiques d'Afrique ou Saa du Vanuatu, et mené de nombreuses missions humanitaires dans les pays en guerre, de la Bosnie a la Somalie et du Rwanda au Soudan. En tant qu'aviateur, il a été le premier pilote à accomplir le tour du monde en U.L.M. dans les années 1980. Comme marin, il a été le capitaine de la jonque La Boudeuse puis du trois-mâts du même nom avec lesquels il a effectué une vingtaine d'expéditions autour du globe. Président d'honneur de la Société des explorateurs français et membre de la Société de philosophie des sciences, il est également officier de réserve et appartient au groupe prestigieux des écrivains de Marine. La vie que j'ai voulue est le récit en images de ce long parcours mouvementé parmi les hommes.

11/2019

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Philosophie

Situations. Tome 7

De mai 1958 à octobre 1964, Sartre est sur tous les fronts. Depuis le premier volume de Situations, on le sait curieux et perspicace ami des écrivains et des artistes : Albert Camus, Paul Nizan, André Masson, Merleau-Ponty, Andreï Tarkovsky... Le refus du prix Nobel de littérature et la tonalité polémique que Sartre lui donne viennent mettre le point final à ces pages consacrées aux lettres et aux arts. Ce qui, incontestablement, tient la première place, c'est le combat politique. La toile de fond en est le conflit algérien et, de manière plus générale, les conflits du Tiers Monde ; y apparaissent de grotesques figures, d'autres que Sartre juge plus pernicieuses et dangereuses pour la démocratie et la République, d'autres enfin qui sont à ses yeux porteuses d'espérance ou véritablement héroïques. Dans ce combat politique, Sartre fait flèche de tout bois : le polémiste y excelle, le moraliste y cisèle ses aphorismes ; la violence va jusqu'au cri, semble emporter l'écrivain au-delà de toute retenue. Mais il est enfin un autre Sartre plus humain, plus fraternel, celui qui part à la recherche de ses amis disparus, qui sont morts prématurément, absurdement, et à qui il faut rendre hommage ou justice : Camus, Nizan et Merleau-Ponty. Ces trois éloges funèbres sont également trois occasions de revenir sur soi, de comparer sa propre vie et celle de ceux qui ont disparu, de voir tout le chemin parcouru, tantôt avec eux tantôt sans eux ou contre eux, de jeter sur qui l'on fut un regard qui n'a nulle complaisance mais qui n'est pas sans tendresse.

01/1965

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Musique, danse

Je suis un mauvais garçon. Journal d'une exploratrice des rythmes et des sons suivi de correspondances avec Catherine Pozzi

Pour une femme, comment être indépendante ? Comment produire une oeuvre au même titre qu'un homme ? Comment s'affranchir des modèles masculins ? Elles sont très peu nombreuses au XIXe siècle, les femmes qui ont eu le courage de mener envers et contre tout une carrière de créatrice. George Sand en littérature, recevant combien d'injures. Mais en musique ? Pianiste prodige, compositrice, théori-cienne, écrivain, pédagogue, Marie Jaëll, que Liszt appelait " l'Admirable ", en est une figure exemplaire. Elle n'a cessé de lutter pour dépasser les limites que sa condition de femme lui imposait : " Je suis un mauvais garçon, écrivait-elle en 1877. Je ne suis plus du tout la Marie qui jouait du piano, qui cousait, qui parlait, je suis un être neuf, tout neuf, qui ne fait qu'écrire et plonger en soi-même. " La grande Catherine Pozzi qui fut son élève rend hommage en 1914 au magnifique chemin accompli : " Aucune figure humaine n'est aussi fascinante. Le sentiment dominant qui en émane est la grandeur, quelque chose de ce qu'avaient sans doute les Prophètes. " On redécouvre aujourd'hui ses compositions : sonates, concertos, mélodies, musique de chambre. Quant à sa méthode d'enseignement du piano, elle est toujours pratiquée et étudiée. Pourtant cette extraordinaire figure de femme et de créatrice reste encore peu connue. Marie Jaëll a laissé de nombreux textes : cahiers, journaux, lettres, essais. Les fragments ici rassemblés en une sorte de journal dessinent le portrait d'une personnalité exceptionnelle en contact avec les plus grands créateurs et les idées les plus innovantes de son époque, à l'aube de la modernité.

03/2019

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Littérature étrangère

Je suis ton petit-fils

Ilya Kotcherguine nous raconte son séjour en Belgique dans une résidence pour écrivains. Le contexte : un temps fort des échanges culturels avec la Russie, cent trente concerts, deux cent cinquante manifestations, la venue de Poutine à Bruxelles. Il décrit très bien l'étrange sentiment, qui va jusqu'à l'angoisse, de l'auteur venu " écrire " dans un temps donné. Il doit profiter de conditions idéales pour créer, faire face à des obligations sociales, converser avec ses lecteurs, parler de son œuvre...alibis bienvenus pour celui qui fuit son ordinateur et la page blanche. Le sujet de son livre en cours ne cesse de le tarauder : l'histoire de ses grands-parents, tout spécialement de son grand-père, un haut dignitaire soviétique, un proche collaborateur de Staline, qui a séduit sa grand-mère avant de l'épouser sur le tard. Au hasard de ses rencontres, il se fait courtiser par un homme, se lie à une jeune femme qui parle un peu russe. Ilya Kotcherguine sait rendre le malaise de " l'écrivain russe à l'étranger ", rôle qu'il joue à la perfection, non sans humour, qu'on prend à témoin de l'Histoire en train de se faire. Et puis être loin de chez soi, rien de mieux pour retrouver ses racines, se souvenir de son autre vie où l'on chassait l'ours en Sibérie et où l'on mangeait même du chien. Au bout du compte ; sans l'avoir l'air d'y toucher, un jeu de miroir entre Russie et occident, entre les générations, avec, en toile de fond, l'évocation de diverses destinées dans un pays qui s'appelait l'URSS.

04/2009

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Littérature française

Sur la route avec Bashô

Voici le troisième roman dessiné de Dany Laferrière. Après Autoportrait de Paris avec chat et L'exil vaut le voyage, Sur la route avec Bashô suit la méthode nonchalante et néanmoins réfléchie de Bashô, le moine-poète japonais du XVIIe siècle, une des inspirations constantes de l'auteur (qui comme on sait est un écrivain japonais). Le narrateur de cette histoire parcourt le monde d'aujourd'hui, de l'Amérique au Japon en le prenant par surprise. Qui se méfierait d'un rêveur ? Il ne rêve pas du tout. Il admire (les femmes écrivains qu'il lit, de Jean Rhys à Zora Neale Hurston). Il se remémore (les divinités vaudoues). Il éprouve de l'affection (envers une de ses voisines alors qu'il séjourne à New York). Des dessins stylisés parcourent le texte, qui sont peut-être la rêverie de ce narrateur "dans ce monde sans pitié" . Voyageant dans le monde contemporain, il ne peut que constater que la menace est partout. Dessinant ce qu'il voit, le narrateur écrit aussi des mots. Et par exemple ceux-ci : "Black lives matter" . "Un nègre est un homme et tout homme est un nègre" , a-t-il dit au début de sa pérégrination. Nègres sont donc les manifestants de Hong Kong qu'il voit réclamer la liberté. Pourtant, son intention n'est pas de changer le monde, nous dit-il, "simplement d'y vivre" . Et l'on comprend alors que, comme le disait Pavese, c'est un métier de vivre. Heureusement, il y a la littérature, le jazz, les femmes élégantes, les cafés et les fleurs. Il y a encore des rayons de soleil.

10/2021

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Littérature russe

Nouvelles de la mère patrie

Nouvelles de la mère patrie est un recueil de textes écrits à l'origine pour la presse russe, car, avant même d'être romancier, Dmitry Glukhovsky est journaliste. Et rien ni personne n'échappe à sa plume acerbe, à commencer, bien sûr, par le numéro 1 (qui échange parfois sa place avec le numéro 2) - le Leader de la Nation -, suivi de près par les strates corrompues de l'administration, les mafieux reconvertis en hommes d'affaires, les nouveaux riches, les gens modestes, les travailleurs immigrés, les flics intègres, les journalistes, la télévision, l'alcoolisme omniprésent, les extraterrestres, le diable et ses hordes de démons, et les habitants oubliés des steppes sibériennes. Chacun reçoit son dû, qui pour ses vices, qui pour sa complaisance, qui pour sa naïveté et son incapacité à ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure. L'absurde et le fantastique, qui jalonnent le quotidien russe, ne sont jamais loin, et l'on se surprend même parfois à ressentir de la tendresse pour certains protagonistes. Pour un lecteur occidental, la fenêtre que Dmitry Glukhovsky ouvre sur le quotidien des gens du peuple comme sur celui des affidés du pouvoir peut sembler un miroir déformant, tant on a l'impression que l'auteur prend le pas sur le journaliste pour forcer le trait sur la naïveté des uns et les compromissions des autres. Malheureusement, la fiction n'est pas très loin de la réalité. C'est la génération la plus intéressante. Ses représentants ne sont ni soviétiques, ni antisoviétiques, ni postmodernes, mais écrivains tout court. Dmitry Glukhovsky, écrivain polyglotte de 38 ans, fait partie de cette génération décomplexée. L'Express, Marianne Payot

02/2018

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Contes et nouvelles

Ô merveilleux de l'enfance

" Qu'on se le dise, qu'on se l'enchante, par les temps qui courent en accéléré-à-reculons, s'adonner au merveilleux constitue un acte politique. Une escouade de résistants poétiques se sont mis à l'oeuvre dans le plus grand secret. Réunis plus ou moins télépathiquement pour une mission de la plus haute importance amusante : s'émerveiller suffisamment fort pour que le bleu de la flamme de leurs souvenirs d'enfance puisse éclairer vos nuits. Chacun d'entre eux a pris place dans l'avion en papier géant qu'ils passent leur vie à confectionner, déchirer, recoller et réinventer. Ils s'apprêtent à semer des graines d'histoires dans vos rêves". Mathias Malzieu Parce que le livre est le moyen infaillible de garder au plus près de soi une part de merveilleux, Mathias Malzieu a donné rendez-vous à quelques-uns des artistes, créateurs, écrivains qu'il admire, autant de voix qui, entre tendresse, curiosité et nostalgie joyeuse, reviennent à cette période étonnante qu'est l'enfance. A propos du directeur d'ouvrage : Mathias Malzieu est un artiste unique. Auteur-compositeur-interprète du groupe Dionysos, il est également écrivain à succès (La Mécanique du coeur dont il a réalisé le film éponyme, Journal d'un vampire en pyjama, prix des lectrices Elle 2016 et prix France Télévisions 2016). Directeur artistique du théâtre des Trois Baudets et désormais directeur d'ouvrage, Mathias Malzieu explore un rapport unique à l'enfance et au merveilleux dans tous les pans de son oeuvre. Par sa fantaisie et sa langue, il se positionne comme le fils spirituel de Roald Dahl et de Boris Vian.

10/2023

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Sartre

Situations. Tome 7, Octobre 1964 - Octobre 1966, Edition revue et augmentée

De mai 1958 à octobre 1964, Sartre est sur tous les fronts. Depuis le premier volume de Situations, on le sait curieux et perspicace ami des écrivains et des artistes : Albert Camus, Paul Nizan, André Masson, Merleau-Ponty, Andreï Tarkovsky... Le refus du prix Nobel de littérature et la tonalité polémique que Sartre lui donne viennent mettre le point final à ces pages consacrées aux lettres et aux arts. Ce qui, incontestablement, tient la première place, c'est le combat politique. La toile de fond en est le conflit algérien et, de manière plus générale, les conflits du Tiers Monde ; y apparaissent de grotesques figures, d'autres que Sartre juge plus pernicieuses et dangereuses pour la démocratie et la République, d'autres enfin qui sont à ses yeux porteuses d'espérance ou véritablement héroïques. Dans ce combat politique, Sartre fait flèche de tout bois : le polémiste y excelle, le moraliste y cisèle ses aphorismes ; la violence va jusqu'au cri, semble emporter l'écrivain au-delà de toute retenue. Mais il est enfin un autre Sartre plus humain, plus fraternel, celui qui part à la recherche de ses amis disparus, qui sont morts prématurément, absurdement, et à qui il faut rendre hommage ou justice : Camus, Nizan et Merleau-Ponty. Ces trois éloges funèbres sont également trois occasions de revenir sur soi, de comparer sa propre vie et celle de ceux qui ont disparu, de voir tout le chemin parcouru, tantôt avec eux tantôt sans eux ou contre eux, de jeter sur qui l'on fut un regard qui n'a nulle complaisance mais qui n'est pas sans tendresse.

11/2021

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Critique littéraire

Traduire sous contraintes. Littérature et communisme (1947-1989)

L'instauration des régimes communistes en Europe de l'Est entraîne une transformation radicale des conditions de publication et d'exercice du métier d'écrivain, duc à 'étatisation, à la centralisation, au contrôle idéologique, à l'instauration dune censure préventive et répressive. Subsiste-t-il alors un espace d'échange intellectuel entre l'Est et l'Ouest ? Comment des oeuvres produites dans des conditions de contrôle étroit de l'imprimé parviennent-elles à circuler au-delà des frontières et à être traduites ? Comment déjouer un faisceau de contraintes politiques, économiques, juridiques, matérielles et linguistiques ? L'étude magistrale de Ioana Popa répond à ces questions à travers une analyse sociologique et historique des transferts littéraires en provenance de Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie, Roumanie et d'URSS vers la France de 1947 à 1989. Grâce à une approche originale et à un riche matériau empirique en grande partie inédit, elle permet de saisir par quels circuits les textes passent en traduction, retraçant les trajectoires de leurs auteurs et de leurs intermédiaires ainsi que leurs savoir-faire. De l'exportation éditoriale d'oeuvres engagées à la clandestinité littéraire, elle restitue des logiques de circulation qui relèvent aussi bien des Etats et des appareils partisans que des réseaux transnationaux structurés autour de l'exil ou d'organisations de combat " antitotalitaire ". Instrument de propagande extérieure mais aussi de contestation, l'écrit apporte, à travers la traduction, une notoriété qui protège les écrivains de la persécution qu'ils subissent dans leur pays. En restituant les enjeux politiques de ces transferts culturels, ce livre majeur montre que la littérature, à l'heure de la Guerre froide, était d'abord et surtout une arme de combat.

10/2010

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Ethnologie

L'adieu au voyage. L'ethnologie française entre science et littérature

C'est une tradition française : lorsqu'il revient de son " terrain " , l'ethnologue écrit non pas un, mais deux livres, l'un scientifique, l'autre littéraire. L'Î1e de Pâques d'Alfred Métraux, L'Afrique fantôme de Michel Leiris, Les Flambeurs d'hommes de Marcel Griaule, Tristes tropiques de Claude Lévi-Strauss s'ajoutent à leurs travaux sur les Pascuans de Rapa Nui, les Dogons du Mali, les Amhara d'Ethiopie ou les Nambikwara du Brésil, et ce schéma se retrouve chez la plupart de leurs collègues. Vincent Debaene s'interroge sur les raisons de ce double livre et retrace les rapports entre anthropologie et littérature au XXI siècle, depuis Marcel Mauss jusqu'à la collection " Terre humaine ". Ce faisant, il dévoile la fascination réciproque des ethnologues pour la littérature et des écrivains pour les sciences de l'homme. Les premiers se veulent savants mais se réclament de Rousseau et de Montaigne ; les seconds se méfient d'une discipline austère mais sont troublés par les objets qu'elle rapporte et les questions qu'elle pose. " Adieu sauvages ! adieu voyages ! " s'exclame Lévi-Strauss à la fin de Tristes tropiques, déplorant l'appauvrissement de la diversité culturelle. Mais ce qui est perdu, ce n'est pas tant l'altérité qu'une certaine subjectivité et une façon de raconter l'histoire. Pour l'ethnologue, l'adieu au voyage constitue moins un renoncement qu'un point de départ : l'oeuvre anthropologique de Lévi-Strauss suivra Tristes tropiques. Pour l'écrivain, il constitue un défi à relever : la fin d'un rapport prédateur de l'Occident à ses " autres " impose que soient repensés notre héritage humaniste et notre idée de la littérature.

10/2010

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Beaux arts

Jacques Meuris. Un poète au miroir de l'art

Jacques Meuris (1923-1993) a conçu son œuvre aux frontières de l'art, de la critique et de la poésie. A travers ses articles, il accompagna les évolutions de l'art, belge et international, dans l'après-guerre, tout en tirant de cette activité la matière d'essais philosophiques sur la photographie ou le design. Souvent très liée à leur époque, la pertinence de ses textes tient au fait que Jacques Meuris a tenté de comprendre l'art moderne au lieu de le juger ; et de l'appréhender dans toutes ses dimensions sociales, esthétiques et métaphysiques. Cette approche complexe a également nourri - et été nourrie par - des recueils de poésie et de véritables livres-objets qu'il réalisa avec des artistes comme Gaston Bertrand ou Serge Vandercam, dont il habita les univers avec un lyrisme surprenant. A ceux qui s'étonnaient de ces talents " contradictoires ", comme de cette volonté de totaliser les langages, Jacques Meuris aimait rappeler qu'il était né sous le signe du gémeau. " Je n'est pas forcément un autre... ", écrivait-il. Façon de placer son œuvre sous le signe du double, mais aussi d'inviter le lecteur à ne pas dissocier le critique de l'écrivain. Ce qui ramène à bien des aspects de la Belgique de l'après-guerre, comme à la dialectique permanente que Meuris instaura avec les œuvres d'artistes amis - et plus généralement avec les arts visuels. Le présent volume tente de rendre compte de toutes les facettes de cette œuvre singulière dans le paysage culturel belge. Pour la première fois dans une publication de Meuris, l'essayiste rencontre le poète, et le poète son miroir.

12/2005

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Critique littéraire

Jaccottet, traducteur d'Ungaretti. Correspondance 1946-1970

"Philippe Jaccottet fait la connaissance d'Ungaretti lors d'un premier voyage en Italie, en septembre 1946, juste après la guerre. Cette rencontre se révélera pour le jeune écrivain aussi décisive que celle de Francis Ponge ou de Gustave Roud. Devenu avec les années le traducteur presque attitré d'Ungaretti, qui lui confie ses textes à peine achevés, il s'implique, prend des initiatives, collabore au choix des inédits, les commente, les préface. C'est aussi à l'homme, solaire et généreux, que Jaccottet s'attache ; il lui vouera une amitié indéfectible, le retrouvant à maintes reprises à Rome, ville restée pour lui élue entre toutes. Chargé d'établir l'édition française de toute son oeuvre poétique, Jaccottet publiera Vie d'un homme. Poésie 1914-1970 (Minuit/Gallimard, 1973), un volume réunissant les principaux traducteurs d'Ungaretti. Cette publication, à la suite de nombreux textes (essais, proses de voyages, entretiens) qu'il rassemble et traduit du vivant de l'auteur, contribuera de manière décisive au rayonnement de cette oeuvre dans les pays francophones. Une semblable exigence en poésie, une expérience parallèle du métier de traducteur, une haute conscience des mots et du rythme caractérisent "sur le terrain" deux écrivains en quête de justesse, mettant leur inquiétude au service d'une oeuvre où le détail, toujours, fait sens. Souvent succinctes, voire hâtives, leurs lettres renvoient davantage à ce travail sur les textes qu'à des propos sur la littérature ou sur leurs contemporains. Elles ouvrent la porte d'un atelier où circulent, au-delà d'une attention minutieuse à la langue, l'intelligence et la passion de la poésie elle-même." José-Flore Tappy.

11/2008

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Poésie

Ombre de la mémoire. Anthologie de la poésie hispano-américaine

Prise entre un sentiment d'infériorité coloniale et la lutte contre la mélancolie que l'éloignement alimente, la poésie hispano-américaine aspire à l'élaboration d'une voix propre. A la fin du XIXe siècle, le souffle politique et humaniste venu d'Europe porte ses fruits dans un monde déjà en rupture. Du plus profond de ces territoires, le poète nicaraguayen Rubén Dario bouleversera le genre poétique : par l'ampleur de sa vision, il transforme le langage du poète et la portée de son rôle. Cette anthologie réunit les œuvres les plus remarquables de la poésie hispano-américaine. Elle retrace le déploiement de cette parole dans l'Amérique latine depuis Dario. Les soixante-dix poètes qui y figurent, de sensibilités et d'esthétiques distinctes, viennent de pays de langue espagnole, ce qui exclut l'immense Brésil, dont l'histoire littéraire est coupée de ses voisins proches. Malgré les singularités se révèle une avancée commune de la parole poétique. Contre la diversité que promet la géographie, il existe une cohérence que propose l'histoire. Certes, on reconnaît le souffle de la poésie chilienne, la fureur péruvienne et l'étonnant calme mexicain. Et, pourtant, il existe des correspondances, des similitudes, des chemins communs. La poésie hispano-américaine a voulu laisser une trace, interroger et affirmer une forme particulière d'être au monde. Elle se dresse affirmative contre l'inexorable avancée du temps qui lui refuse l'éternité que son esprit réclame. L'écrivain mexicain José Emilio Pacheco écrivait : "La poésie est l'ombre de la mémoire Mais elle sera matière de l'oubli." Puisse cette anthologie contribuer à faire reculer les frontières de l'oubli. Philippe Ollé-Laprune

03/2009

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Philosophie

Situations. Tome 6, Problèmes du marxisme (volume 1)

De mai 1958 à octobre 1964, Sartre est sur tous les fronts. Depuis le premier volume de Situations, on le sait curieux et perspicace ami des écrivains et des artistes : Albert Camus, Paul Nizan, André Masson, Merleau-Ponty, Andreï Tarkovsky... Le refus du prix Nobel de littérature et la tonalité polémique que Sartre lui donne viennent mettre le point final à ces pages consacrées aux lettres et aux arts. Ce qui, incontestablement, tient la première place, c'est le combat politique. La toile de fond en est le conflit algérien et, de manière plus générale, les conflits du Tiers Monde ; y apparaissent de grotesques figures, d'autres que Sartre juge plus pernicieuses et dangereuses pour la démocratie et la République, d'autres enfin qui sont à ses yeux porteuses d'espérance ou véritablement héroïques. Dans ce combat politique, Sartre fait flèche de tout bois : le polémiste y excelle, le moraliste y cisèle ses aphorismes ; la violence va jusqu'au cri, semble emporter l'écrivain au-delà de toute retenue. Mais il est enfin un autre Sartre plus humain, plus fraternel, celui qui part à la recherche de ses amis disparus, qui sont morts prématurément, absurdement, et à qui il faut rendre hommage ou justice : Camus, Nizan et Merleau-Ponty. Ces trois éloges funèbres sont également trois occasions de revenir sur soi, de comparer sa propre vie et celle de ceux qui ont disparu, de voir tout le chemin parcouru, tantôt avec eux tantôt sans eux ou contre eux, de jeter sur qui l'on fut un regard qui n'a nulle complaisance mais qui n'est pas sans tendresse.

10/1964

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Philosophie

Situations. Tome 5, Colonialisme et néo-colonialisme

De mai 1958 à octobre 1964, Sartre est sur tous les fronts. Depuis le premier volume de Situations, on le sait curieux et perspicace ami des écrivains et des artistes : Albert Camus, Paul Nizan, André Masson, Merleau-Ponty, Andreï Tarkovsky... Le refus du prix Nobel de littérature et la tonalité polémique que Sartre lui donne viennent mettre le point final à ces pages consacrées aux lettres et aux arts. Ce qui, incontestablement, tient la première place, c'est le combat politique. La toile de fond en est le conflit algérien et, de manière plus générale, les conflits du Tiers Monde ; y apparaissent de grotesques figures, d'autres que Sartre juge plus pernicieuses et dangereuses pour la démocratie et la République, d'autres enfin qui sont à ses yeux porteuses d'espérance ou véritablement héroïques. Dans ce combat politique, Sartre fait flèche de tout bois : le polémiste y excelle, le moraliste y cisèle ses aphorismes ; la violence va jusqu'au cri, semble emporter l'écrivain au-delà de toute retenue. Mais il est enfin un autre Sartre plus humain, plus fraternel, celui qui part à la recherche de ses amis disparus, qui sont morts prématurément, absurdement, et à qui il faut rendre hommage ou justice : Camus, Nizan et Merleau-Ponty. Ces trois éloges funèbres sont également trois occasions de revenir sur soi, de comparer sa propre vie et celle de ceux qui ont disparu, de voir tout le chemin parcouru, tantôt avec eux tantôt sans eux ou contre eux, de jeter sur qui l'on fut un regard qui n'a nulle complaisance mais qui n'est pas sans tendresse.

06/1964

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Littérature française

La légende d'Aïtor

Augustin Chaho (Tardets, 1811 – Bayonne, 1858) est probablement un des personnages les plus curieux et intéressants qu'ait jamais connu le Pays basque et, à n'en pas douter, un des personnages les plus célèbres et controversés de l'histoire basque récente. Dans un pays où régnait un fort conformisme social et clérical, l'homme étonne et détonne presque dans une société basque alors soumise à des élites souvent médiocres. Elève de Charles Nodier qu'il connut lors de son séjour parisien, Chaho fut remarqué comme écrivain ? un des meilleurs de son temps ; son ouvrage "Paroles d'un Voyant" publié en 1834 fut qualifié par les critiques littéraires parisiens de livre " bizarre et remarquable, fantastique et ténébreux " ? mais également comme poète, voire philosophe romantique et ésotérique. A la fois visionnaire, prophète illuminé, utopiste, Franc-maçon du Grand Orient, républicain, socialiste-révolutionnaire, il se montra féministe avant l'heure. Il fut en outre sinon le fondateur, du moins le précurseur génial d'une sorte d'indépendantisme basque de gauche. Il fut également un journaliste talentueux (fondateur du premier journal entièrement rédigé en basque : "Uscal-Herrico Gaseta", " Le Journal du Pays basque "). Mais c'était avant tout un tribun politique d'une grande intelligence et manifestement adulé par la population ? une foule énorme assista à ses obsèques à Bayonne en 1858 : " Le nom de Chaho, parmi tous les Basques, était vénéré " écrivait moins de trois ans après sa disparition son biographe Gustave Lambert. Ce fut également un anticlérical acharné : ses obsèques furent uniquement civiles, il n'y eut aucune cérémonie religieuse, fait absolument... incroyable dans le Pays basque d'alors ; ce fut même, écrivit plus tard Vinson, une première.

07/2017

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Critique littéraire

En quête de L'Etranger

La lecture de L'Etranger tient du rite d'initiation. Partout dans le monde, elle accompagne le passage à l'âge adulte et la découverte des grandes questions de la vie. L'histoire de Meursault, cet homme dont le nom même évoque un saut dans la mort, n'est simple qu'en apparence, elle demeure aussi impénétrable aujourd'hui qu'elle l'était en 1942, avec ses images à la fois ordinaires et inoubliables : la vue qui s'offre depuis un balcon par un dimanche d'indolence, les gémissements d'un chien battu, la lumière qui se reflète sur la lame d'un couteau, une vue sur la mer à travers les barreaux d'une prison. Et ces quatre coups de feu tirés en illégitime défense. Comment un jeune homme, qui n'a pas encore trente ans, a-t-il pu écrire dans un hôtel miteux de Montmartre un chef-d'oeuvre qui, des décennies après, continue à captiver des millions de lecteurs ? Alice Kaplan raconte cette histoire d'une réussite inattendue d'un auteur désoeuvré, gravement malade, en temps d'occupation ennemie. "J'ai bien vu à la façon dont je l'écrivais qu'il était tout tracé en moi". Le lecteur repère les premiers signes annonciateurs du roman dans les carnets et la correspondance de Camus, traverse les années de son élaboration progressive, observe d'abord l'écrivain au travail, puis les mots sur la page, accompagne l'auteur mois après mois, comme par-dessus son épaule, pour entendre l'histoire du roman de son point de vue. En quête de L'Étranger n'est pas une interprétation de plus : c'est la vie du roman.

09/2016

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Critique littéraire

Littérature francophone et mondialisation

Si, pour le sociologue Jacques Leenhardt, la littérature est, dans nos sociétés, indissolublement livre (objet pris dans un circuit marchand), oeuvre littéraire (travail sur la pensée et le langage) et lecture (communication entre un écrivain et un lecteur), la désunion entre l'objet et sa lecture va désormais grandissant, symptôme manifeste des fluctuations d'une industrie de la culture irrévocablement mondialisée. En effet, les nouvelles donnes de l'activité économique du livre dépendent de conglomérats financiers régis par des logiques de rendement qui débordent les enclaves singulières pour former des réseaux par-delà une géographie prédéfinie. Le livre francophone se commercialise donc dans un paysage présenté comme "métissé", rendu "hybride" de par le brouillage de l'identité des producteurs et des consommateurs. La littérature antillaise tient une place exemplaire au coeur du vaste ensemble francophone, les écrivains caribéens étant simultanément imbriqués dans le local (la culture créole), le national (la culture française) et le global (le marché mondial de la traduction). Elle est, de ce fait, le lieu par excellence pour une réflexion sur la théorisation de la réception et de la commercialisation d'auteurs qui écrivent en marge de l'esthétique admise et de toute taxinomie. Les questions qui sous-tendent cet ouvrage sont les suivantes : l'unification des marchés du livre à l'échelle mondiale est-elle en synergie avec les impératifs de la "diversité culturelle" telle qu'elle est définie par la Déclaration universelle de l'UNESCO à ce sujet ? Le texte peut-il prétendre à l'autonomie poétique lorsque le livre devient une marchandise ? Comment appréhender la transparence putative entre les concepts de "Weltliteratur", "World Literature" et "Littérature-monde" ?

06/2012

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Sartre

Situations. Tome 8

De mai 1958 à octobre 1964, Sartre est sur tous les fronts. Depuis le premier volume de Situations, on le sait curieux et perspicace ami des écrivains et des artistes : Albert Camus, Paul Nizan, André Masson, Merleau-Ponty, Andreï Tarkovsky... Le refus du prix Nobel de littérature et la tonalité polémique que Sartre lui donne viennent mettre le point final à ces pages consacrées aux lettres et aux arts. Ce qui, incontestablement, tient la première place, c'est le combat politique. La toile de fond en est le conflit algérien et, de manière plus générale, les conflits du Tiers Monde ; y apparaissent de grotesques figures, d'autres que Sartre juge plus pernicieuses et dangereuses pour la démocratie et la République, d'autres enfin qui sont à ses yeux porteuses d'espérance ou véritablement héroïques. Dans ce combat politique, Sartre fait flèche de tout bois : le polémiste y excelle, le moraliste y cisèle ses aphorismes ; la violence va jusqu'au cri, semble emporter l'écrivain au-delà de toute retenue. Mais il est enfin un autre Sartre plus humain, plus fraternel, celui qui part à la recherche de ses amis disparus, qui sont morts prématurément, absurdement, et à qui il faut rendre hommage ou justice : Camus, Nizan et Merleau-Ponty. Ces trois éloges funèbres sont également trois occasions de revenir sur soi, de comparer sa propre vie et celle de ceux qui ont disparu, de voir tout le chemin parcouru, tantôt avec eux tantôt sans eux ou contre eux, de jeter sur qui l'on fut un regard qui n'a nulle complaisance mais qui n'est pas sans tendresse.

04/2023

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Littérature française

Le scénario de Prague

La fascination exercée par un professeur inspiré de Milan Kundera sur son petit groupe d'étudiants dans la plus grande école de cinéma du monde dans les années 1960. Le roman inédit d'une ancienne étudiante de Milan Kundera Quand, dans les années 1960, Lara parvient à intégrer l'Académie des arts pragoise, l'une des écoles de cinéma les plus prestigieuses du monde, elle a conscience de son privilège. D'autant plus qu'elle est acceptée dans la classe de Roman Kantor, un éminent professeur de scénario largement inspiré de l'écrivain tchèque Milan Kundera dont Natalia Borodin a suivi l'enseignement. Très vite, ce maître ténébreux, brillant, séducteur, exigeant, parfois brutal, subjugue son petit groupe d'élèves qu'il dirige. " Nous sommes tous amoureux de lui ! " reconnaît l'un d'eux. Seule fille au milieu de quatre garçons, Lara, qui partage avec Kantor une relation spéciale, se voit chargée par lui de recevoir des écrivains tels que Philip Roth ou Gabriel García Márquez, en visite à Prague. Lorsque les cours de scénario prennent fin, peu après l'intervention des chars du pacte de Varsovie en 1968, elle connaît l'expérience de l'exil en France - où elle retrouve brièvement son maître lui-même réfugié à Paris après avoir été déclaré dissident - puis en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis. A travers les yeux d'une jeune femme de l'Est qui s'éveille à l'art, au désir et au monde, Le Scénario de Prague raconte le pouvoir de fascination qu'un professeur exceptionnel peut exercer sur ses étudiants, jusqu'à se rendre inoubliable.

04/2023

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Littérature française

Occupation. Romans et biographies

Les romans et biographies de Piene Assouline liés à la période de l'Occupation représentent une part essentielle de son oeuvre. L'auteur s'est intéressé tout particulièrement au rôle des éminences grises qui ont agi dans les coulisses du pouvoir vichyste, tel le fascinant Jean Jardin. Dans son essai sur L'Epuration des intellectuels comme dans le récit de son amitié paradoxale avec le "collabo" Lucien Combelle, il évoque la situation des écrivains, éditeurs et patrons de presse compromis avec l'occupant. Il pose en filigrane la question, restée sensible, de la responsabilité morale et politique des créateurs et des hommes de pensée à des moments aussi cruciaux. Cette dramaturgie trouble et tragique est au coeur des obsessions du romancier. Dans La Cliente, un biographe enquêtant sur la vie d'un écrivain découvre par hasard des milliers de lettres de dénonciation, dont l'une concerne l'un de ses propres amis et sa famille qui a été déportée. Lutetia entraîne le lecteur dans le dédale vertigineux du Paris occupé à travers un de ses hôtels mythiques. On retrouve ce théâtre d'ombres dans Sigmaringen, petite ville d'Allemagne où le maréchal Pétain et ses derniers fidèles bénéficièrent d'un ultime refuge en septembre 1944. Dans sa préface inédite, où il dévoile la genèse de ses textes, Piene Assouline éclaire toutes les ambiguïtés de cette histoire collective : une "zone grise semée de doutes et de compromis", écrit-il, où "le mal subi côtoie le mal commis". En montrant toute sa complexité, ce volume permet d'approcher de plus près la vérité d'une époque.

08/2018

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Critique

Les très riches heures de l'humanité. Suivi de Souvenirs et rencontres

De la prise de Byzance par les Turcs (1453) à la conquête du pôle Sud par Scott et Amundsen (1912), en passant par la composition de la Marseillaise par Rouget de Lisle (1792), Stefan Zweig raconte neuf moments clés de l'Histoire de l'humanité. Un recueil pleins de souvenirs et portraits d'artistes et de créateurs de génie (Dante, Rimbaud, Verhaeren, Toscanini, Joyce, Gorki...). Récits historiques et portraits d'artistes : tout le génie de conteur de Zweig L'un des meilleurs biographes du XXe siècle, Stefan Zweig excellait aussi dans les brèves narrations historiques. Ce recueil paru en 1939 rassemble neuf récits de ces moments clés du passé. " L'Histoire est la plus grande poétesse et la plus grande actrice de tous les temps ; cependant elle ne crée pas en permanence ", écrivait Zweig. Seules certaines heures " d'une grande concentration dramatique, porteuses de destin ", se révèlent aux yeux de l'écrivain supérieures à toute oeuvre de fiction. Ce sont ces " très riches heures " que racontent ces pages : la prise de Byzance par les Turcs (1453), la découverte de l'océan Pacifique par Nunez de Balboa (1513), la création du Messie de Haendel (1741), la composition de la Marseillaise par Rouget de Lisle (1792), la défaite de Waterloo (1815), l'inspiration de l'Elégie de Marienbad de Goethe (1823), la ruée vers l'or californien (1848), Dostoïevski devant le peloton d'exécution (1849), la conquête du pôle Sud par Scott et Amundsen (1912)... Dans Souvenirs et Rencontres, recueil posthume, Zweig dresse cette fois des portraits sensibles de Dante, Sainte-Beuve, Renan, Rimbaud, mais aussi d'artistes de son temps : Verhaeren, Toscanini, Rilke, Gorki, Joyce...

02/2024

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Littérature française

Les mots de maud

Tour à tour écrivain public, "ânègreâ" pour des auteurs connus et faiseur de romandegares à succès inspirés par ses errances nocturnes parmi les clochards, Jean-Baptiste s'est retiré à Saint-Idesbald, petite station balnéaire de la côte belge. Il se remémore sa gloire littéraire, mais aussi ses ateliers d'écriture et les milliers de lettres et discours qu'il a composés pour d'autres. Les souvenirs de son enfance solitaire l'assaillentâ : mère très tôt décédée, père veuf et dépressif ne s'adressant à lui que par dictons interposés et mots qu'il lui faisait chercher dans le dictionnaire. La demande formulée par Maud, une inconnue en fin de vie, de collaborer à un livre ultime éveille la mélancolie de celui qui déplore tous ces mots qu'il a galvaudés. Elle met le "âfaiseur de livresâ" face à "âla pire des fautes professionnellesâ : l'émotionâ" . Jean Jauniaux publie des nouvelles, de la poésie et des romans. Ses livres ont été traduits en italien, ukrainien, espagnol et roumain. Egalement journaliste littéraire, il rédige des chroniques dans différents journaux et revues (Le Monde, Ulenspiegel, La Revue générale...). Il a été pendant plus d'une décennie le rédacteur en chef de la revue littéraire Marginales. Homme de radio, il pratique l' "âécriture sonoreâ" dans des interviews mises en ligne sur ses différents sites (L'ivresse des livres, edmondmorrel. be...). Il est engagé dans la défense de la liberté d'expression et la préservation du patrimoine littéraire, et à ce titre président de la Fondation Maurice Carême, président honoraire de PEN Club Belgique et diplômé d'honneur de l'Académie des écrivains ukrainiens.

11/2023

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BD tout public

Petrus Barbygère : Edition intégrale

" Tu as franchi les barrières de l'âme, Scarlett ! Jamais plus tu n'auras de rêves ni de repos, je te retrouverai où que tu ailles et ceux de Faërie de jetteront dans l'enfer du rien ! "

08/1998