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Carole Aliya, Carole Alya

Extraits

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Romans historiques

Terre de sang. Hakeldama

L'orage gronde et ça sent les fruits pourris. Les lumières blanches s'allument les unes après les autres dans le ciel et j'entends la rumeur de la ville, comme un ronflement au creux des oreilles. Je voudrais me lever et fuir, comme je l'ai toujours fait, mais il est à présent trop tard, car il faut en finir. Le démon aux ailes de cuir se penche par-dessus mon épaule et attend un geste de moi. Prends patience, je lui dis, et tu seras satisfait... En attendant, tu vas écouter mon histoire. Et à travers mon histoire tu connaîtras ton pire ennemi, celui par qui beaucoup de choses ont commencé et ont été rendues possibles par la suite, même si tout sembla s'arrêter d'un coup, par deux fois : d'abord par le jet de sang qui pissa d'un cou tranché, puis par les muscles déchirés et la suffocation d'un corps tout maigre et crucifié, sous l'œil de tes corbeaux à gros bec jaune. Ce court roman historique, à l'écriture à la fois poétique et violente, revisite les histoires mêlées d'Hérode, du Christ et de Jean le Baptiste. Il le fait à la manière d'un polar, à travers le récit d'un quatrième et mystérieux personnage, ayant vécu et souffert lui aussi, qui est celui auquel l'Histoire ne donne jamais la parole. Le dénouement est étonnant et riche de questions.

04/2004

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Littérature étrangère

Apothéose

Ce livre de Ferdinando Camon, consacré à la mort de sa mère, retrace l'un des plus grands et des plus insensibles événements de I'Histoire : la fin de la civilisation paysanne. Elle s'accomplit dans les années soixante avec l'arrivée dans les campagnes de l'électricité, de la radio et, pour la première fois, des nouvelles et bientôt des images du monde entier. Avec la civilisation paysanne disparaît un type d'homme, ainsi qu'un type de morale. L'auteur qui, sans renier ses origines, a émigré dans une autre culture - celle «des mots» -, participe aux obsèques. «Maintenant, la mère était morte, mais cela n'était pas possible.» Son être va continuer à s'effacer. «Je voudrais la prier de s'arrêter de mourir», écrit-il. C'est alors que le père, paysan taciturne, entreprend, dans une sorte de délire commémoratif épique, de construire un «autel», sorte de chapelle votive à cette morte dont l'effacement était tel qu'il ne lui adressait pas la parole et semblait même ne pas la voir de son vivant. Rapportant quatre ans plus tard l'oeuvre du père, le fils élève à son tour un «autel de paroles» à la disparue. Livre bref, volontairement et admirablement pauvre de vocabulaire aussi bien que de syntaxe, et qui parvient, pour la première fois sans doute, à faire passer quelque chose du génie paysan, jusqu'ici sans voix, dans la littérature universelle.

02/1981

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Littérature française

Guide du pourquoi pas ?

Jean-Martin Charcot, fondateur de la neurologie moderne, explorateur de l'âme, exerça comme médecin chef à la Salpêtrière à Paris. Son fils, Jean-Baptiste Charcot, rêva dès l'enfance d'être marin ; il arpenta les pôles, et mourut en 1936 dans le naufrage de son bateau, le Pourquoi-Pas ? IV, au large de Reykjavik. Prenons une carte simplifiée de l'Islande, retournons-la sur elle-même, et nous avons le dessin d'un cerveau. Et vice versa : un cerveau, rotation, et voici l'Islande. Tel père, tel fils. Dès lors, s'étonnera-t-on que cette île soit, de notoriété publique, la terre des elfes, des revenants, des forces obscures ? Les morts ne le sont peut-être pas tant que ça, les vivants y ont plus qu'un pied dans la tombe : un oeil, une oreille. Stéphanie Solinas est allée recueillir la parole de scientifiques, de médiums, d'artistes, au pays des présences invisibles, des volcans et des gènes partagés. Elle nous en offre une topographie rêveuse, entre laboratoires et croyances. Les elfes et les gens cachés existent-ils ? De quoi nos identités sont-elles faites ? Au-delà de l'Islande, Stéphanie Solinas explore et révèle notre relation pas forcément si claire à l'irrationnel, à la magie, au mystère. Les cartésiens endurcis se garderont bien de tourner les pages de ce livre. Les autres y plongeront, au risque d'un vertige plein d'humour et proprement renversant.

10/2020

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Critique littéraire

Pragmatique du commentaire. Mondes anciens, mondes lointains

Ce volume s'inscrit dans la tradition de l'étude du commentaire, de la tradition et de l'autorité, qu'il explore dans une perspective comparatiste sur une longue durée, du monde antique jusqu'à l'époque contemporaine, et dans un espace aussi vaste que possible. En cherchant à approcher les pratiques des commentateurs dans leur diversité, et à faire voler en éclats la notion unificatrice même de commentaire, les auteurs n'ont pas voulu participer à la constitution d'une synthèse ou d'une somme, mais se sont délibérément positionnés à la croisée de plusieurs chemins, philologie, littérature, anthropologie, histoire de l'écrit et de l'érudition, pour multiplier questionnements et points de vue. Le résultat est un dialogue polyphonique, entre une parole et son commentaire, entre une autorité et son commentateur, mais aussi entre commentateurs, érudits de tous ordres, maîtres et disciples, auteurs et lecteurs. Les pratiques de commentaire y voisinent et conversent avec d'autres, l'Antiquité entre en débat avec le Moyen Age ou la période moderne, la Grèce ou Rome avec le monde des rabbins ou le Japon.Ce volume est aussi le résultat d'un travail collectif mené au sein du séminaire "Antiquité au présent" en 2011-2013, autour du thème "Commenter, expliquer, paraphraser". Il reflète, dans sa diversité et son foisonnement, la polyphonie des collègues relevant de plusieurs institutions, qui ont trouvé dans le séminaire un espace de dialogue et de discussion.

11/2018

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Développement personnel

Le monde appartient aux introvertis

Sur un ton audacieux et convaincant, Sylvia Loehken s'attaque aux préjugés qu'on entretient à l'endroit des personnes introverties. Elle se demande pourquoi nous croyons que les personnes renfermées sont condamnées à moins bien réussir, tant au travail qu'en société. Dès les premières pages, l'auteur annonce son intention de faire prendre conscience aux introvertis de leurs atouts. Sans minimiser les obstacles susceptibles de se dresser sur leur route, elle s'attarde surtout à leurs grandes qualités — la prudence, la concentration, l'écoute, la réflexion, la capacité d'analyse et l'empathie — et explique comment en tirer parti lors des échanges avec autrui. À l'aide d'exemples et de mises en situation, elle aborde notamment les façons de s'épanouir dans le couple et en famille. En plus de vous aider à définir ce qui vous convient dans la vie à deux, elle fournit une liste de trucs pour vous aider à gérer la cohabitation et les activités familiales. Sur le plan professionnel, l'art du réseautage est évoqué, ainsi que des sujets plus sensibles tels que la gestion des conflits entre collègues et la prise de parole en public. Pour chaque thématique, l'auteur présente des conseils clairs et des stratégies précises dont le but est d'aider l'introverti à s'affirmer. Avec ce livre, vous constaterez qu'il est possible d'être introverti ET de réussir !

01/2017

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Critique littéraire

Brèves N° 80 : Gabrielle Rolin / Alberto Manguel

Gabrielle Rolin : " Le départ d'une nouvelle, c'est une émotion, une sensation, l'envie que cela ne se perde pas... Tu as un flash, tu vois un incident dans la rue, tu aimes quelqu'un, tu ressens un petit choc. Avec les moyens du bord, ce moment précieux, beau, tu as envie de le transmettre à quelqu'un. Alors on a sauvé sa journée, on a encore une raison d'être. ". Rencontre avec Christiane Rolland Hasler. Alberto Manguel : " La lecture a toujours été pour moi le lieu d'expériences. Avec tous mes voyages, mon enfance, le lieu de repaire, c'était les livres. Ma petite bibliothèque était mon chez moi, ma patrie... Il y a un lien très fort entre parole et mémoire, seulement je ne sais pas qui vient en premier, l'expérience physique d'un événement ou la lecture de cette expérience ". Entretien avec Boris Beyssi. Et aux côtés de ces deux grandes figures de la littérature contemporaine, voici cinq écritures singulières et un rien cannibales. Eric Dussert, avant de nous introduire à l'œuvre d'Edmond About, nous offre une parodie grand style. Marie Chotek, Dany Grard et Jean-Pierre Treille manient le malentendu avec brio. Quant à Daniel Bourrion, il garde son fusil à portée de la main, comme il se doit dans des relations de bon voisinage... Un numéro riche aussi en notes, articles et commentaires.

10/2006

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Poésie

Manifeste Assi

Poésie d'utilité publique que ce Manifeste qui crie d'une même voix révolution et amour. Si la parole était donnée aux peuples des Premières Nations, elle ressemblerait à Assi, terre rêvée de ces femmes et de ces hommes qui guettent dans leur chant les mots dignité, espoir et liberté. «Manifeste Assi est d'abord une terre de femmes. Si le manifeste est une place publique, Assi est une tribune de la vie, un chant pour ceux qui ouvrent leur esprit à son mystère. Puis, il y a les luttes environnementales. La guerre au colonialisme. Il y a mon angoisse et ma colère. Ma solitude et ma plénitude. Au-dessus du béton et de l'asphalte, la lune et le soleil qui dirigent les jours et les nuits. Le processus d'écriture a été pénible, pour moi. Tantôt doux, tantôt agressif, le livre est devenu une entité extérieure avec laquelle je devais négocier l'exorcisme et la guérison de ce qui me rongeait les entrailles. Être libre et vivant (Assi) avec lequel je passais mes nuits humides à discuter d'exil, de territoires, d'exode. J'apprenais ainsi le langage de l'amour à celui que son coeur aime, à tout un peuple, à toute une Terre, à la lutte pour l'union des Peuples et des êtres. La naissance du Manifeste Assi est une offrande au monde, et à moi dans le monde. Paix, Amour et Révolution.»

03/2014

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Actualité et médias

Au nom du frère

Il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre, assurait Hegel. Mais il est parfois des héros qui demeurent des héros, même pour leurs frères de sang. Cédric et Damien, ses deux frères cadets, ont ainsi entrepris de raconter à la première personne du pluriel leur "Arnaud" . Leur livre n'est pas une biographie exhaustive, il est beaucoup plus que cela : il saisit au fil de la mémoire fraternelle et de dizaines d'épisodes dont ils furent les témoins privilégiés, et souvent les complices, la naissance et l'affirmation d'une vocation héroïque. Bien sûr, le héros ne se révèle tel que dans le péril, le courageux n'est pas courageux par nature mais dans l'action, le brave ne porte pas sa bravoure en bandoulière car elle n'existe qu'en actes. Et pourtant, il est possible de comprendre comment s'est forgé un homme qui a su honorer, au moment décisif, ce rendez-vous auquel toute sa vie l'avait préparé. Un héros pour qui importait plus que tout la fraternité. Celle qu'on éprouve envers ses frères, celle que lui imposait sa foi catholique ("Vous serez comme des frères") ou son idéal maçonnique (et ses discussions avec ses autres frères, ses compagnons à l'armée et dans la gendarmerie), celle enfin de la triade républicaine au fronton des bâtiments publics. C'est pourquoi la parole de Cédric et Damien Beltrame est si précieuse et si éclairante.

01/2019

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Littérature française

L'interdit

Il y eut ici un récit. Ne subsistent plus que des notes en bas de page dont les renvois invitent le lecteur, d'une part à imaginer ce qu'était - ou ce qu'aurait pu être - ce texte et, de l'autre, à s'interroger sur les raisons de cette inexplicable disparition. Peu à peu se reconstitue la figure du personnage principal de ce roman, sans que le lecteur puisse très bien distinguer d'ailleurs si ce n'est pas son propre reflet qu'il vient à l'instant de surprendre dans le miroir d'une de ces pages. Le récit effacé n'est pas un jeu de pure forme. Dans ce silence, c'est un drame qui se joue : celui d'un homme qui, privé de mémoire, et après en être resté littéralement interdit, longtemps sans voix, lutte contre l'oubli, "la tête renversée dans les ténèbres". Ce n'est qu'en découvrant la vérité, pour lui, de la langue de ses pères, le yiddish qui a bercé son enfance et dont pourtant il ne sait rien, qu'il pourra reprendre la parole, écrire, et reconquérir ainsi tout l'espace de la page. Retrouver dans une langue passée ce qui reste d'un homme, telle est l'aventure de ce roman. Ce livre est un événement ; à travers sa composition insolite, il met pour la première fois en scène quelque chose qui n'a jamais eu lieu.

11/2016

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Philosophie

Constitution de Sparte

Les constitutions de Sparte et d'Athènes font apparaître deux types de régimes et de sociétés symbolisés par Lycurgue et par Salon : Xénophon présente les mœurs rugueuses orientées vers la vie militaire qui s'imposent aux citoyens et aux citoyennes de Sparte, une cité presque immobile de sa fondation à sa décadence, alors que l'Athènes d'Aristote est une société civile régie par des institutions complexes, où le " peuple " est au cœur des transformations de la cité. Mais, dans les deux cas, ces constitutions ont été fixées par des textes et, spécialement pour Athènes, elles montrent l'importance souveraine, dans la vie publique, de l'écriture. Son primat par rapport à la voix permet à la cité de vivre hors de la présente d'un chef politique, grâce à la publicité et l'abstraction, stabilisées par l'inscription de la loi. Le débat sur le statut respectif de la parole et de l'écriture, tel qu'il peut s'appuyer sur les textes constitutionnels de Xénophon et d'Aristote, permet dans une perspective originale, de relire la tradition politique occidentale. Car, même si les tentations de l'hiérocratie ou du chef séduisant par le charme de sa voix s'y manifestent, on peut soutenir l'hypothèse que son fondement, depuis les Grecs, est à chercher dans un " graphocentrisme " politique qui affirme, comme constitutifs de la cité, et l'autonomie et le primat des textes fondateurs.

10/1996

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Philosophie

Ecriture et iconographie

La philosophie, souvent, a mis en garde contre l'image - une sorte de décalque du réel - et aussi contre l'écriture, sorte de double de la parole, mais évidemment muette et tyrannisante. La voix a donc été privilégiée. Ecriture et Iconographie s'oppose à ce procès. Il montre comment et pourquoi le textuel (l'écrire et le lire) l'emporte sur le vocal, en dépit du rythme et de la chaleur de celui-ci. L'extériorisation ne doit pas être tenue pour une déchéance mais plutôt pour une procédure qui éclaire ce qui est projeté et qui, par là, le révèle. Un second moment relève de l'épistémologie : nous tentons de mettre en évidence comment la science s'est attachée à préciser et à affiner le configurationnel. Qu'il s'agisse d'une molécule ou d'une pierre ou d'un végétal, elle parvient à le ré-écrire et à le traduire en un " corps idéal " - une formule développée à partir de laquelle elle induira et déroulera ses propriétés. Dans un troisième temps, est rapproché le travail du peintre de celui du savant, parce que lui aussi, loin de nous restituer simplement le réel, le transpose à l'intérieur d'un tableau minimal, ce qui ne l'empêche pas de le découvrir et surtout de l'intensifier. Le moins, curieusement, donne le plus. L'artiste a gagné à ne pas coïncider avec le réel mais à viser à le re-présenter.

07/1973

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Poésie

Textes pour un poème . Suivi de Poèmes pour un texte 1949-1991

Depuis la mort d'Andrée Chedid en 2011, sa poésie ne cesse de s'affirmer comme une des plus fortes et des plus originales de la deuxième moitié du XX ? siècle. Témoin le succès qui ne se dément pas de Rythmes, le premier volume de la poétesse publié en Poésie/Gallimard. Si ce recueil de la fin de sa vie est assurément une franche réussite, il était nécessaire, pour rendre justice à l'importance de son apport, d'inscrire à notre catalogue les deux titres qui constituent le sommet de son oeuvre poétique : Textes pour un poème et Poèmes pour un texte. Ces deux volumes qui rassemblent des recueils parus entre 1949 et 1991 concentrent l'essentiel des thèmes qui font la singularité de sa parole, l'éloge de la vie invincible sur fond d'une lucidité sans compromis quant au tragique de la condition humaine, l'éloge de l'autre et de l'ouvert, la récusation obstinée de tout ce qui clôt et limite le pas et le regard. Ils montrent aussi la constance de son art poétique fait à la fois d'élan et de concision que Matthieu Chedid, son petit-fils à qui nous avons demandé d'écrire la préface de cette publication, définit d'une belle et juste formule comme "à la fois volatile et dense" . Cette parution coïncide avec le centième anniversaire de la naissance d'André Chedid.

03/2020

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Tome 1, Petits écrits

Kleist a trop souffert du mépris des classiques, et de Goethe en particulier, pour qu'on lui fasse la tragique injure de le ranger parmi eux. Il n'était nulle part chez lui, dans aucun courant littéraire, pas même le romantisme - destin qu'il a partagé avec Hölderlin. Ce premier volume des œuvres complètes de Kleist, qui vient compléter la correspondance publiée par Jean-Claude Schneider chez Gallimard, contient ce que l'on a coutume de rassembler sous le titre de Petits écrits ainsi que, pour la première fois, tous les poèmes. On trouvera dans ces textes, souvent publiés dans des revues et des journaux et dont la diversité ne doit pas cacher l'importance, des essais admirables, dont le célèbre Sur le théâtre de marionnettes mais aussi De l'élaboration progressive des idées par la parole, Considérations sur le cours du monde, De la réflexion, Impressions devant un paysage matin de Friedrich, etc. La phrase de Kleist, faite d'appels, de piétinements, d'élans avortés et repris, est souvent rebelle, et c'est dans les ramures tantôt torturées tantôt jaillissantes de cette écriture que la pensée prend son essor. Mouvement complexe que tente de rendre la présente traduction en suivant au plus près cette langue inimitable, entre glace et granit, envolées paniques et pointes d'humour. Car si Kleist fut un des plus grands écrivains de son époque, il ne fut jamais l'homme d'un seul style.

02/1999

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Littérature française

Et tu oses parler de solitude

Texte écrit lors d'une résidence coordonnée par l'association Rue des livres, et soutenue par la Région Bretagne et le CGET (Commissariat général à l'égalité des territoires). Préface d'Yvon Le Men (extrait) : Un homme parmi les hommes C'est un homme parmi les hommes, un homme qui écrit, c'est à dire un homme qui écoute. D'abord. C'est un jeune homme dont la vie est plus facile que celle des hommes dont il parle dans ce livre. C'est un enfant qui est venu, de loin, pour s'approcher, de près, de très près, des gens dont on parle de loin. Parce qu'ils sont loin des gens qui ont la parole. C'est un enfant avec sa tête bouclée et son sourire où il fait bon à l'intérieur. Il est venu avec le jeune homme et avec l'homme qu'il devient en écrivant. Ce sont trois en un et ils se sont installés dans le quartier de Maurepas par où, moi aussi, je suis passé. [... ] [... ] Il y a, enfin, Elie Guillou lui même. Tant bien que mal il se mêle aux conversations pour aller jusqu'au point d'orgue des paroles échangées, comme si, à la force de son écoute, il devenait lui aussi et peu à peu un habitant du quartier et sûrement leur messager. Celui qui a mis les mots sur les choses, les visages sur les gens, les timbres sur les enveloppes.

09/2019

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Poésie

Oeuvres. Tome 2

Tome I : Née en 1940, disparue en 1978, Danielle Collobert, parce qu'elle a interrogé aussi bien l'impossibilité de la poésie que la fin de la parole et l'épuisement du corps est une des figures marquantes de notre littérature contemporaine. Ce premier volume de ses ouvres reprend tous les livres publiés de son vivant et aujourd'hui épuisés. Tome II : S'il était important de rassembler en un seul volume les livres publiés par Danielle Collobert de son vivant, afin de mettre en lumière la cohérence d'une telle ouvre, il n'était pas moins important d'en donner à connaître la part souterraine. Souterraine mais non pas inférieure : depuis les fragments de Meurtre restés inédits jusqu'aux Cahiers retrouvés après sa mort en passant par les pièces destinées à la mise en ondes, tous les textes réunis dans ce deuxième volume ont été soigneusement conservés par Danielle Collobert, si peu soucieuse pourtant de renommée ou de postérité littéraire, comme en vue d'une possible édition. Ils donnent une profondeur et une ampleur souvent bouleversantes à une telle expérience, poursuivie toute une vie durant, avec une extrême rigueur et un extrême détachement. Les pièces écrites en collaboration avec Uccio Esposito-Torrigiani, à qui nous devons l'édition des Cahiers, répondent en écho à celles de Danielle Collobert elle-même et aux pages de ce journal écrit en contrepoint de l'ouvre éditée.

06/2005

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Philosophie

Corps de guerre. Poétique de la rupture

Il est des corps dont les vies peuvent être intrinsèquement liées à la guerre, sans que ceux-ci soient armés ni démunis, ni bourreaux ni victimes, sans qu'ils soient des corps qui seulement font la guerre, ou uniquement la subissent... Il est des corps dont les survies tiennent aux reconstitutions de leurs liens avec la guerre, et avec leur mémoire de la guerre, dans des ruptures et des mouvements d'écart ; ces corps ne se construisent que dans la subversion et la transmutation... Il est des corps par nature différents, aux expressions et productions singulières, ces corps se continuent, en interagissant avec la guerre, de manière qu'on ne puisse plus parler des uns sans parler des autres... L'intuition de ces corps, d'un devenir-dans- la-guerrecontre-la-guerre que ces corps tracent, incite à nommer un Corps de Guerre. Et ce, pour saisir non plus les corps que la guerre régénère et ceux qu'elle détruit, mais la vie dans la guerre, les corps qui s'y forgent et s'y créent ; pour élaborer une poétique de la rupture. Ce faire rupture s'accomplit à travers un questionnement sur les oeuvres et la parole d'écrivains, de poètes et d'artistes habitant ou ayant habité Beyrouth ; cette analyse se prolonge dans les écritures d'une pensée empirique, dont l'engagement est éthique, esthétique et politique, et qui se raccorde au corps de Beyrouth et à ses résistances.

03/2012

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Psychologie, psychanalyse

Soins, corps et langage. En clinique périnatale

Cet ouvrage prend le pari que des connaissances rigoureuses sur le bébé et son environnement peuvent éclairer des pratiques professionnelles respectueuses du bébé et de ses parents. Il veut contribuer au développement de la psypérinatalité dont l'ambition est de soigner les parents souffrant de troubles psychiques pour prendre soin des bébés, et inversement. Pour cela, il s'appuie sur le socle fondamental qui consiste à reconnaître que les soins corporels au bébé, chargés d'émotions, sont ainsi des soins psychiques (Myriam David), que le corps est le berceau du langage (André Bullinger), qu'il y a connaissance du langage dans l'interaction parents-bébé dès les proto-conversations (Colwyn Trevarthen). Favoriser la construction d'une relation indissociablement corporelle et langagière entre le bébé et ses parents, entre le bébé et ses soignants, entre les parents et les soignants exige une éthique de la considération qui promeut le respect du bébé et des parents dans leurs corps, leurs rythmes, leur intégrité et la parole qui leur est adressée. Le déploiement de ces questions convoque les pratiques des professionnels des métiers de la périnatalité et leur ambition de prodiguer des soins suffisamment bons. L'alliance entre des disciplines aussi différentes que la psychanalyse, la sensori-motricité, l'histoire, l'anthropologie, la psychologie du développement et une clinique rigoureuse irrigue les réflexions et les pratiques de ces professionnels des mille et un jours, de la conception aux deux ans de l'enfant.

11/2020

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Esotérisme

Le don du souffle. De la Galilée à la Camargue, une disciple du Christ raconte...

Marie Madeleine, Salomé, Jacobée... Au-delà de l'image classique forgée par les siècles, on sait peu des véritables événements qui ont porté ces premières disciples du Christ à franchir la Méditerranée pour aller vivre et enseigner sur les rivages du sud de la Gaule. De la Galilée à la Camargue... ce sous-titre résume à lui seul l'immense quête de l'Esprit et la Puissance du Souffle qui ont animé ces trois femmes hors du commun, mais très éloignées dans leur quotidien des ¨Saintes¨ figées par la Tradition. Parce qu'elle nous les fait suivre dans leur traversée d'une mer hasardeuse puis dans leur patiente transmission de l'Onde de Guérison christique à un peuple de simples pêcheurs et de cultivateurs au coeur ouvert, l'auteur répond ici à une multitude d'interrogations et comble aussi un vide historique. En nous faisant découvrir le culte celtique de Bélisma, la déesse-mère, en perçant le mystère de Marthe dans ce village provençal qui deviendra Tarascon, puis en nous contant de quelles façons la Parole christique a été accueillie sur une nouvelle terre, ce récit tendre et passionnant tirant sa source des Annales akashiques est assurément un baume pour le coeur. Livre thérapeutique par ses données subtiles, oeuvre consolatrice, levier de croissance pour notre monde de doutes et de peurs, Le Don du Souffle est une oeuvre intemporelle qui élargit l'horizon... .

11/2020

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Beaux arts

Lettres. A Marthe Arnaud, Jacques Putman, Françoise Porte

Né en Hollande en 1895, mort en 1981 à Grimaud près de Saint-Tropez, Bram van Velde a produit une oeuvre solitaire, en marge de tous les mouvements et de tous les groupes, une oeuvre peu abondante mais d'une richesse chromatique et d'une unité formelle rares. Les lettres ou simples billets recueillis ici couvrent la seconde moitié de sa vie, à partir du tournant biographique de 1936 - année de la mort de son épouse, la peintre allemande Lilly Klöker avec qui il vivait depuis 1929 -, et de son rapatriement d'Espagne en France. Ecrites en français, elles s'adressent essentiellement à trois destinataires privilégiés: Marthe Arnaud, sa compagne, Jacques Putman, collectionneur et ami, et Françoise Porte, épouse de ce dernier et amie. Ces documents nous sont d'autant plus précieux que, comparé à d'autres artistes majeurs du vingtième siècle, Bram van Velde s'est peu exprimé sur sa vie ou sur son art. Ayant jusqu'alors vécu dans un environnement germanique, Bram ne possède pas parfaitement la langue française, aussi sa parole paraît se raréfier. Le choix d'une autre langue, avec la part d'inconnu que cela signifie, travaille son expression écrite de manière si singulière, au cours de cette nouvelle phase de sa vie, qu'elle en tire une force étonnante en même temps que le propos se réduit à son énoncé le plus quotidien, le plus tendu et le plus obstiné dans la difficulté dé dire et de créer.

10/2012

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Histoire internationale

La fleur de Stéphanie. Rwanda entre réconciliation et déni

Tu dois rester très calme, c'est la consigne. Tu t'adresses à un des tueurs de ta famille ou à un de ses complices, et tu ne dois surtout pas t'emporter. Les gacaca, tribunaux traditionnels, fonctionnent selon des règles qui, pour certaines, ressemblent à celles d'un tribunal habituel. Le président doit veiller au bon déroulement des séances, il s'agit de savoir se tenir. Tu penses, c'est sûr, que lorsque tu es face à l'assassin de ta sœur, comme cela m'est arrivé, tu dois savoir te tenir. C'est la moindre des choses, non ? Aujourd'hui, les gacaca confrontent les rescapés à leurs tueurs. En échange d'importantes remises de peine, ces derniers sont incités à révéler la vérité sur les ultimes instants de leurs victimes ainsi que les lieux où leurs dépouilles ont été abandonnées. Douze ans après le génocide, Esther, dont la quasi-totalité de la famille a été exterminée, cherche toujours le corps de sa sœur Stéphanie. De cette sœur aimée, il ne reste qu'une fleur, qu'elle avait plantée dans sa jeunesse, près de la maison familiale. Dans La fleur de Stéphanie, de façon sobre et poignante, Esther raconte ce cruel face-à-face avec les tueurs, et donne la parole à des rescapés qui travaillent chaque jour auprès d'eux, afin de les sensibiliser à la paix et à la reconstruction d'une nation rwandaise.

03/2006

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Littérature française

Martha F.

J'ai envie de comprendre soudain pourquoi j'ai renoncé, toute ma vie, à penser par moi-même, à décider de mon sort. Pourquoi je me suis vouée tout entière à l'accomplissement d'une vie, d'une œuvre qui n'étaient pas les miennes. Voilà les questions qui s'imposent à Martha, la veuve de Sigmund Freud, au terme de la correspondance qu'au soir de sa vie, dans la solitude de son exil londonien, elle vient d'échanger avec une journaliste américaine. D'avoir confié à cette jeune étrangère le récit de son existence lui fait apparaître sous un jour nouveau les cinquante-trois années passées dans l'ombre du grand homme. Celle que les biographes ont dépeinte comme la meilleure des épouses prend peu à peu la mesure de sa soumission. Devait-elle accepter de s'effacer, auprès de son mari, devant sa sœur, puis sa fille ? Lui fallait-il, pour lui complaire, renoncer à sa religion ? Et donnant la parole à cette femme que l'on a toujours réduite au silence, Nicolle Rosen en fait un témoin privilégié : de la vie de Freud d'abord, dont elle trace un portrait sans complaisance, de l'invention et de l'essor de la psychanalyse, de son temps aussi, qui a vu changer la face du monde. Mais ce roman est avant tout un travail de mémoire, comparable à une analyse, qui permet, enfin, à un sujet de parler en son nom.

09/2004

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Sociologie

Penser l'événement

Après le numéro XXV, consacré à la question de Transmettre, ces Cahiers 2017 sont centrés autour de la notion de Penser l'événement, thème des Vendanges 2016. Comment prendre du recul, comment décrypter l'actualité, comment faire la part des choses ? C'est l'ambition de ce numéro des Cahiers de Malagar de nous aider à Penser l'événement. Quatre historiens nous expliquent leurs méthodes : Anne-Marie Cocula se réfère à Montaigne, Michel Winock définit ce qu'est un événement, Jean-Noël Jeanneney tire les leçons de l'attentat du Petit-Clamart, et Pascal Ory nous explique "Ce que dit Charlie" à l'oreille d'un historien. Pour Penser l'événement, du singulier à l'universel, Philippe Dazet-Brun nous rappelle la façon dont Mauriac pense l'événement : "Il choisit de penser, mais la pensée est action". "Sommes-nous en guerre ?" questionne Jean-Claude Guillebaud. Ces conflits, meurtres, prises d'otages qui deviennent notre actualité quotidienne nous touchent- ils collectivement et individuellement ? De quoi faire appel à la psychologie ? Question que traite Caroline Eliacheff. Et dans notre Maison d'écrivain, donnons la parole aux auteurs : l'écrivaine Jeanne Benameur nous propose d'"ouvrir le temps". Les journalistes nous aident-ils à penser l'événement ? Trois d'entre eux en débattent autour d'Eric Fottorino : deux grandes reporters du journal Le Monde, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, et un ancien de Libération, passé par Rue 89, qui vient de créer la lettre d'information brief. me : Laurent Mauriac.

10/2017

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Critique littéraire

La faute à Mallarmé. L'aventure de la théorie littéraire

La théorie littéraire se constitue à partir des années 1950 au carrefour de la nouvelle critique, de la mouvance structuraliste et de pratiques littéraires avant-gardistes (du Nouveau Roman à Tel Quel). Elle est avant tout le projet de défendre l'autonomie et la spécificité de l'espace littéraire. Dans quels contextes culturels la théorie littéraire est-elle née ? Quels en étaient les enjeux ? Et pourquoi, encore vingt ans après son effacement du paysage intellectuel, continue-t-on de dénoncer le " démon de la théorie " et ses effets délétères, notamment à l'école ? Ce livre ambitieux tente de répondre à ces questions, en proposant une histoire raisonnée et personnelle de la théorie littéraire. Eclairant des notions aussi centrales que la " réflexivité " ou la " mort de l'auteur ", souvent mal comprises, Vincent Kaufmann montre aussi que son imaginaire révolutionnaire a fait de la " théorie " un lieu incontournable de résistance et d'anticipation : résistance au déclassement progressif de la chose écrite et anticipation des transformations des pratiques d'écriture et de lecture dans le nouveau monde numérique. Une manière de dire que les outils de la théorie littéraire n'ont jamais été aussi utiles qu'aujourd'hui. Dans une dernière partie, l'auteur a voulu donner la parole à ceux qui furent parmi les principaux acteurs de cette aventure (G. Genette, J. Kristeva, J. Ricardou, P. Sollers, T. Todorov, etc.), afin de comprendre le rapport qu'ils entretiennent aujourd'hui avec cette histoire.

03/2011

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Psychologie, psychanalyse

La suggestion. Hypnose, influence, transe

Il y a plusieurs façons de se tromper sur la suggestion et l'hypnose : par exemple en parlant d'aimant et de magnétisme avec Mesurer et ses successeurs, dont les expériences n'ont cessé d'agiter le XIXe siècle jusqu'à Freud. Chacun sait que l'acte fondateur de la psychanalyse fut de remplacer l'hypnose par une prise de parole, et un transfert étroitement surveillé. Pourtant on a contesté depuis Freud, dans la pratique comme dans l'histoire de la cure, cette prétendue rupture ; et les propositions de Ferenczi, ou de Milton H Erickson, font maintenant l'objet d'un examen plus attentif. Hors de la cure, comment la suggestion agit-elle dans les possessions collectives et les rites primitifs ? Dans le saisissement esthétique ? Dans les effets de masse, de modes, de mimétismes en tous genres propres à notre "société de communication" ? On ne peut vivre sans influence mais cette évidence, anthropologique autant qu'éthologique, oblige à repenser le modèle de l'analyse et le principe d'identité dans tous les domaines. Trop de ravages ont été entraînés dans l'histoire par ces phénomènes mal identifiés, qui pénètrent aujourd'hui sous une forme plus douce la "culture de masse". Ne pouvons-nous les regarder en face, sans anathèmes de principe ni complicité excessive ? Pour relever le défi qu'ils lancent à notre culture, des praticiens, des historiens, des anthropologues et des philosophes ont confronté leurs observations au cours d'un colloque d'une semaine à Cerisy.

01/1991

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Religion

LE SAINT PROPHETE ELISEE. D'après les Pères de l'Eglise

Après Le saint prophète Elie d'après les Pères de l'Eglise, voici le second volet du diptyque composé par les écrits des Pères de l'Eglise, en l'honneur des saints prophètes Elie et Elisée. La double visée de ce livre illustre la vocation œcuménique du Monastère Saint Elie qui présente ces textes et qui, grâce à une belle collaboration de traducteurs, nous en offre la lecture : il s'agit d'une part de retrouver les racines communes, bibliques et patristiques, de l'Occident et de l'Orient chrétiens, et de le faire, d'autre part, dans la perspective du monachisme qui reste un lieu commun à nos Eglises et leur rappelle que, pour l'essentiel, elles sont ensemble l'Eglise. Ce recueil invite à savourer la parole de Dieu et présente à travers les vertus d'Elisée un admirable style de vie monastique, chaste et pauvre. La prière y tient une place primordiale : elle est à la source des miracles que le Seigneur accomplit par Elisée. Celui-ci voit l'invisible et devient ainsi une source de guérison. Le prophète rempli de l'Esprit de prophétie, d'amour et de force apparaît aussi comme une figure du Christ. Les Pères en ont tiré non seulement un exemple qui renvoie au cœur de la foi : la mort-résurrection, mais aussi un message simple et concret qui nous interpelle : l'appel à l'éveil qui ne peut que faire germer en nous le véritable amour.

07/1997

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Cinéma

Tennessee Williams, l'écran sauvage

#CNLCinema –Tennessee Williams, l'écran sauvage explore les liens étroits entre le dramaturge et le cinéma. En parcourant les très nombreuses adaptations de ses oeuvres à l'écran, cet essai s'intéresse à différents thèmes marquants, dont la sexualité, la place des femmes, des homosexuels ou encore le rôle de la censure dans le cinéma hollywoodien. Auteur américain le plus adapté au cinéma malgré des rapports plutôt conflictuels avec Hollywood, Williams détestait la plupart des adaptations de ses pièces, et pourtant, elles ont durablement marqué l'histoire cinématographique : d'Un tramway nommé désir à La Chatte sur un toit brûlant, en passant par Soudain l'été dernier, Baby Doll ou La Nuit de l'iguane. Tennessee Williams dépeint un univers baigné dans une atmosphère sulfureuse, qui révèle les névroses familiales secrètement tapies dans les foyers, fustige le racisme rampant du Deep South et donne la parole aux désirs enfouis. Interprétée par le cinéma, son oeuvre met en lumière les marginaux, les éclopés, vagabonds et autres artistes désargentés, en somme les grands oubliés du rêve américain sous les traits d'acteurs et d'actrices mythiques : Marlon Brando, Elizabeth Taylor ou Vivien Leigh et Anna Magnani. Cet ouvrage explore cet univers, par le biais de huit thèmes suivis d'analyses de séquences, qui rappellent toute la force des ces adaptations ; si les pièces du dramaturge sont souvent mutilées pour satisfaire la censure, elles conservent aujourd'hui encore toute leur force de subversion.

05/2020

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Littérature française

Cantique de l'acacia

L'enfant n'était pas encore née, mais Io-Anna s'était tatoué son prénom futur dans le bas du dos : Joyce. Et Grace, la belle-mère, devineresse, enchanteresse et guérisseuse, avait été visitée par une vision prometteuse. " Confiance est le chemin de ce qui échappe au malheur. " Cette parole, Io-Anna l'a laissée en dépôt auprès de Grace afin qu'elle soit transmise plus tard à Joyce. Car elle ne sait pas si elle aura le coeur à lui dire, elle-même, ce qu'elle a eu pourtant le coeur à vivre : comment, pour échapper à un ordre patriarcal honni, elle s'est enfuie sur un vélo, à travers la boue des marais, avec Sunday le colporteur qui deviendra plus tard le père de l'enfant ; comment la petite Joyce leur est arrivée, inanimée, sur un radeau flottant. " Il faut se mettre à trois pour faire un enfant ", dit Grace, " le mâle, la femelle et l'Invisible. " Au pied de l'acacia, l'arbre de l'innocence, un magnifique hymne au courage de vivre, porté par trois générations de femmes en révolte dans l'Afrique d'aujourd'hui. Kossi Efoui est né dans le Golfe de Guinée. Cantique de l'acacia est son cinquième roman, après Solo d'un revenant (2008, prix des Cinq continents de la francophonie) et L'Ombre des choses à venir (2011). Comme auteur de théâtre, il travaille en France au sein de la Compagnie Théâtre Inutile.

10/2017

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Sociologie

Concevoir, inventer, créer. Réflexions sur les pratiques

En cette fin du vingtième siècle, de nombreuses réflexions abordent les problèmes relatifs aux pratiques, aux acteurs et aux processus de conception, d'invention et de création, ainsi qu'aux méthodes et stratégies pour la conduite de projets et la maîtrise de l'innovation. Pour interroger la richesse et la diversité de ces problèmes, cet ouvrage adopte trois perspectives : il donne la parole, tant aux praticiens qu'aux théoriciens, accorde une place importante à la recherche/action, et laisse la place à plusieurs orientations théoriques pour traduire la diversité des questionnements actuels... il aborde l'action, la conception et la création, tant dans leurs dimensions instrumentales et techniques que stratégiques et éthiques ; il propose des exemples tirés de plusieurs champs d'action et renvoie à une très grande diversité d'artefacts : des produits de la recherche et de l'industrie aux multiples "objets" issus des pratiques de l'aménagement, de l'urbanisme, de l'architecture et du design. Derrière ces investigations, c'est bien l'émergence d'une nouvelle manière d'établir un double lien entre le connaître et l'agir, le savoir et le savoir-faire que cet ouvrage cherche à mettre en scène : questions qui intéressent tant les praticiens qui éprouvent de plus en plus le besoin de réfléchir à leurs pratiques que les chercheurs qui savent bien que le faire ne dérive pas mécaniquement des données de la connaissance et qu'il faut trouver les conditions de sa transcription dans l'agir.

07/1997

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Psychologie, psychanalyse

Comment le désir de naître vient au foetus. L'"inconscient archaïque

" Il n'est jamais trop tôt pour parler à un être humain. C'est un être de parole, dès la vie fœtale, et moi je comprendrais très bien qu'une mère et un père parlent à la personne du fœtus qui est da l'utérus de la mère ", écrivait Françoise Dolto dans les années 1970. Depuis lors, les recherches sur le fœtus n'ont que renforcer le bien-fondé du point de vue de la célèbre psychanalyste. En médecine néonatale la clinique des grands prématurés s'oriente vers une réflexion incluant le lien qui relie l'enfant à ses parents, et certains services de soins intensifs s'adjoignent le concours d'un psychanalyste. Les connaissances sur le développement sensoriel embryonnaire et fœtal, celles développées par l'haptonomie sur les besoins affectifs de l'enfant in utero et par la psychanalyse contemporaine sur les traumatismes précoces suscitent de nouvelles représentations. Le fœtus serait-il en passe de quitter son statut d'être végétatif, de bouton de fleur, pour entrer de plein droit dans notre continent d'humanité ? Un espace jusqu'ici totalement clos se dévoile à la pensée. On savait le fœtus " vivant ", mais animé par quelle sorte de vie ? On le voit désormais désirant, percevant, communiquant mémorisant. Sous l'éclairage inattendu que nous offrent ces nouveaux savoirs, la vie prénatale devient un sujet de réflexion permanent, passionnant à explorer. Et finalement, cette vie nous questionne : quelle est donc la part du fœtus en nous-mêmes ?

10/2001

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Littérature étrangère

Romans et récits autobiographiques

Jack London : 1876-1916. Quarante années de vie remplies par une cinquantaine de volumes, des pièces de théâtre, des poèmes, des articles et reportages, des discours enflammés pour la cause du socialisme. Une vie brève et dense à laquelle il mit fin lui-même comme l'avait déjà fait le héros de son roman autobiographique, Martin Eden. Jack London est mort dans son ranch de Glen Ellen, à quelques heures de cheval de sa ville natale, San Francisco. Il n'avait cessé de parcourir le monde, la société, la vie dans tous les sens possibles : marin et chasseur de phoques, chômeur et vagabond du rail à travers les États-Unis et le Canada, clochard dans les bas-fonds de Londres, boxeur, chauffeur dans une centrale thermique, repasseur dans une teinturerie pour payer ses inscriptions à l'université, mineur au Klondike pendant la ruée vers l'or de 1898, ou encore correspondant de guerre en Corée et au Mexique... Sa vie mouvementée a été dominée par la nécessité de se mettre en scène dans une série de rôles inspirés par la réalité d'une naissance illégitime, d'une enfance malheureuse, et l'emportement de passions précoces : pour les livres, l'aventure et la réussite, mais aussi pour la cause du peuple qui détermine son adhésion au Socialist Labor Party, dont il se voudra le porte-parole jusqu'à la veille de sa mort.

02/2010