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Art contemporain

Pierrette Bloch. Une collection

Du 13 février au 6 juin 2021 le musée Fabre met à l'honneur trois artistes contemporains dont les oeuvres, toiles et dessins, ont récemment rejoint les collections du musée. Ils sont à découvrir dans trois espaces distincts du parcours permanent Issus de trois générations différentes, Pierrette Bloch, André-Pierre Arnal et Stéphane Bordarier se sont tous trois intéressés à la matérialité de la peinture, élaborant de nouvelles techniques picturales mises au coeur de leur pratique. Si Pierrette Bloch fait gouter la peinture, point après point, sur le papier ou sur la toile disposée à l'horizontal, noue consciencieusement le crin, inscrit de larges traces blanches au pastel, André-Pierre Arnal plie, froisse, ficèle la toile, colle et décolle le papier. Stéphane Bordarier développe quant à lui une technique picturale qui se rapproche de celle de la fresque, dans laquelle la couleur est prise dans la colle encore humide, induisant l'urgence du geste. Peintre et sculptrice française. Evoluant depuis les années 1950 vers une pratique abstraite, l'oeuvre de Pierrette Bloch, en dehors de toute catégorie esthétique, joue sur le rythme, l'ambivalence entre le plein et le vide, le contraste entre le noir et le blanc. Subtile, elle se décline par séries, avec une économie de moyens, à partir de la répétition de formes élémentaires – le point, les entrelacs, l'écriture – et de couleurs quasi absentes. Elle éprouve ses premières émotions artistiques en 1939, devant les chefs-d'oeuvre du musée du Prado exposés à Genève. C'est justement en Suisse que, fuyant la France occupée, elle se réfugie avec ses parents en 1940. Elle se plonge dans la lecture, source d'inspiration fondamentale, et assiste à des conférences d'histoire de l'art, notamment celle de René Huyghe sur la ligne, qui la conduit à s'interroger sur les relations qu'entretient le dessin avec le temps et l'écriture. A la fin de la guerre, de retour à Paris, elle suit les cours des peintres Jean Souverbie (1891-1981) et André Lhote (1885-1962) ; en 1949, elle est la première élève d'Henri Goetz (1909-1989), qui délaisse alors le surréalisme au profit de l'abstraction. Elle fait la connaissance de Colette et Pierre Soulages (1919), devenus des amis intimes. Influencées par celui-ci et Nicolas de Staël, ses premières peintures abstraites, à la texture épaisse, sont structurées par un système de grille, caractéristique des oeuvres picturales d'après-guerre. Les années 1950 correspondent au début de sa reconnaissance : elle participe au Salon des réalités nouvelles (1950), dédié à l'abstraction depuis l'après-guerre ; dès l'année suivante ont lieu ses premières expositions personnelles en France et aux Etats Unis, où elle séjourne régulièrement.

02/2021

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Religion

"Réduire les huguenots". Protestants et pouvoirs en Normandie au XVIIe siècle

Au début du XVIIe siècle, après plus de trente ans d’âpres conflits, le régime de coexistence confessionnelle imposé par le pouvoir royal bénéficie enfin aux protestants. L’édit de Nantes, voulu et ratifié par Henri IV en avril 1598, est un succès. Pourtant, la « réduction des huguenots » est en marche dès le règne de Louis XIII. Elle connaît une splendide accélération sous le gouvernement de Louis XIV, dès la seconde moitié des années 1650 et encore plus à partir de 1661, jusqu’à l’édit de Fontainebleau, qui révoque celui de Nantes, en octobre 1685. C’est l’histoire de cette «déconstruction » que raconte ce livre, qui traite de l’ensemble des mécanismes aboutissant à la disparition du culte réformé, du moins sous sa forme publique, jusqu’à la toute fin des années 1680. Dans ce combat pour l’« unité religieuse », le roi mobilise un ensemble hétéroclite d’acteurs, pouvoirs centraux et locaux. Les protestants s’efforcent de répondre par la meilleure des parades. La résistance politique et juridique, les larmes ou les appels au jeûne constituent autant de réponses. Quand vient le temps des dragonnades, l’heure du choix a sonné : certains abjurent, de manière sincère ou non ; d’autres préfèrent la voie de l’exil. La Normandie constitue le cadre d’étude privilégié de ce travail. La Réforme s’y est installée précocement et durablement. Si le protestantisme y est très fortement minoritaire, les réformés occupent des positions avantageuses dans certains bastions urbains ou ruraux, de Dieppe et du pays de Caux jusqu’en Alençon, en passant par Rouen, Caen ou Saint-Lô. Le maillage ecclésiastique est le plus dense de la France du nord de la Loire, en marge du fameux « croissant huguenot », qui, de Genève à La Rochelle, contourne le Massif Central par le sud. L’ouvrage ne s’enferme pas toutefois dans l’espace normand, et multiplie au contraire les éclairages nationaux et les comparaisons interrégionales. Pour mieux comprendre la politique religieuse de la monarchie, des exemples, souvent inédits, sont puisés dans d’autres provinces, Bretagne, Poitou, Périgord, Provence, Dauphiné ou Picardie. Cette recherche, qui a nécessité de très importants dépouillements, permet finalement d’interroger à nouveaux frais « l’entreprise d’oblitération des particularismes » conduite par Louis XIV, cette normalisation qui s’est étendue aux champs du droit et de la justice, de la morale et de la religion. Il paraît certes légitime de repérer dans la politique royale les éléments relevant d’un « système transactionnel ». L’historiographie du Grand Siècle s’est brillamment employée à le démontrer ces dernières années. Il convient cependant aussi de souligner l’importance des rapports de forces. Le souci de l’« ordre », mis en oeuvre de manière particulièrement brutale, constitue bien l’un des volets du gouvernement du Roi-Soleil.

11/2010

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Poésie

Poèmes

"Gaspara Stampa naît en 1523 à Padoue, Padoue qui depuis 1405 est sous la dépendance de Venise. La mère de Gaspara est vénitienne. Son père Bartolomeo, descendant d'une noble famille milanaise, exerce la profession de joaillier et, à ce titre, est en relations avec ce que la société d'alentour compte de plus distingué. Gaspara a une aînée, Cassandra, et un jeune frère, Baldassare. Le père étant décédé vers 1530, la mère de Gaspara décide de s'installer à Venise. Gaspara, désormais, et jusqu'à sa mort, habitera dans la paroisse Saint-Gervais-Saint-Protais, aujourd'hui San Trovaso. Elle a reçu avec sa sour et son frère une éducation humaniste très complète. Elle est la plus douée, et se fait remarquer par ses talents en poésie et en musique. Elle, et sa sour Cassandra, excellent dans le chant : en s'accompagnant sur le luth, elles récitent les poèmes de Pétrarque, et ceux que composent les amis de leur entourage. Elle est appréciée et recherchée dans les cercles cultivés de Venise, les ridotti, équivalents de nos "salons" de l'époque classique. En 1544 meurt, à moins de vingt ans, son frère Baldassare, qui déjà laissait apparaître d'exceptionnels dons poétiques. Gaspara traverse alors une crise morale, et il semble qu'elle ait songé à entrer en religion. Mais son existence allait prendre un autre cours : c'est dans le ridotto du mécène Domenico Venier qu'elle rencontre, peu avant Noël 1548, le comte Collaltino di Collalto, un seigneur de la région de Trévise, qui lui aussi se piquait de poésie. Aussitôt, sa passion éclate. Mais dès l'année suivante, Collaltino part pour la France, mettant au service du roi Henri II ses talents militaires. A son retour, en 1550, Collaltino emmène Gaspara en son château de San Salvatore ; mais il s'absente à nouveau, et ce thème des "départs" et des "absences" deviendra un leitmotiv obsessionnel des poèmes de Gaspara. Pour tout dire, Gaspara souffre de l'indifférence chronique de son amant. Lorsqu'elle revient à Venise, ses relations avec Collaltino achèvent de se dégrader, pour ensuite définitivement cesser. Gaspara est déjà très atteinte, physiquement et moralement. Pourtant, elle est soutenue par un groupe d'amis fidèles, et elle apprécie, en particulier, la sollicitude du patricien Bartolomeo Zen. En 1551-1552, sa santé se rétablit ; mais elle retombe malade en 1553, s'installe quelque temps à Florence, qui lui offre un climat plus doux. En 1554, de retour à Venise, elle y meurt, après quinze jours de souffrance et de fièvre. Le registre paroissial porte la date du 23 avril. Quant à Collaltino, il se mariera quelques années plus tard. " Paul Bachmann.

11/1991

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Religion

Le couple en question

Depuis plusieurs années, les Editions Beauchesne me relançaient pour que je participe à la collection Verse et Controverse. Mais en fait j'étais réticent. Je redoutais d'être pris dans le piège d'un dialogue de sourds ; cela m'était arrivé plusieurs fois, oralement, à propos de la réflexion que suscite la psychologie moderne dans le domaine de la sexualité et du mariage. Et j'avais bien constaté que c'était, comme on dit, du temps perdu. Un certain soir de 1970, le Centre des Intellectuels français nous mettait en présence, Jacques de Bourbon Busset et moi, au cours d'un dîner où nous étions sept ou huit convives. Il s'agissait de prévoir une séance de la Semaine des Intellectuels dont le thème était, cette année-là, le "bonheur" . Je connaissais les autres, mais pas encore - du moins personnellement - J. de Bourbon Busset. Et lui non plus, naturellement, ne me connaissait pas. Le "courant a passé" . Une certaine convergence de vues dans une très grande différence de structure mentale et intellectuelle. Et un effort pour se comprendre. Là-dessus, la soirée a eu lieu - folklorique. Nous étions six sur l'estrade de la grande salle de la Mutualité, avertis qu'il allait "se passer quelque chose" . Et de fait, dès le début, après une brève bagarre aux portes avec le service d'ordre, une bonne cinquantaine d'intégristes de choc ont envahi la salle : pétards, feux de Bengale, oeufs crus... D'un peu plus, Mme Menie Grégoire qui siégeait à côté de moi en gobait un, d'oeuf, sans le vouloir... Jacques de Bourbon Busset, au bout de la rangée, me faisait penser à Henri IV : souriant, calme, le panache blanc dans la bataille... Les assaillants, repoussés par un public nombreux et décidé, n'ont pas pu monter sur l'estrade. Au bout d'une bonne demi-heure, ils étaient définitivement expulsés, et nous pouvions parler. Et quand, l'an dernier, les Editions Beauchesne - qui ont de la suite dans les idées - m'ont redemandé de participer à Verse et Controverse, cette fois avec J. de Bourbon Busset, j'ai tout de suite accepté. Et lui, de son côté, tout de suite a dit oui. Nous pensons, en effet, qu'il peut sortir pour le lecteur quelque chose d'intéressant de notre rencontre : ce chantre de l' "amour fou" , qui chante l'amour parce qu'il le vit avec une femme de même classe que lui ; et le presque vieux célibataire et psychologue qui en a entendu, comme tel et comme prêtre, plus que bien d'autres sur ce sujet. Et voilà le résultat de notre rencontre... Marc ORAISON.

01/1973

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Droit comparé

Comparaison du droit français et du droit roumain des sûretés

Cet ouvrage s'inscrit dans un partenariat entre l'Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne (IRJS-André Tunc) de l'Université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne) et l'Université de Bucarest, qui a pour but de comparer le droit civil français et le droit civil roumain. Après un premier volume consacré au droit des contrats, suivi d'un volume sur le régime des obligations, et de deux volumes sur la responsabilité civile, voici que s'ouvre un cycle de deux ouvrages consacrés au droit des sûretés, le présent ouvrage consacré aux règles générales et pour l'essentiel aux sûretés personnelles et un ouvrage futur consacré aux sûretés réelles. En 2011 est entré en vigueur le code civil roumain de 2009 entièrement refondu, et subissant une influence plurale, notamment celle du code civil du Québec (en vigueur depuis le 1er janvier 1994), mais aussi celle des codes civils français, et italien et du code suisse des obligations. Les juristes roumains ont déjà quelques années de recul pour apprécier leur droit des sûretés, et en particulier leur droit des sûretés personnelles. En droit français, une importante réforme des sûretés avait déjà eu lieu avec l'adoption de l'ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006. Mais, cette première étape de modernisation ne concernait presque pas les sûretés personnelles, faute d'habilitation donnée au Gouvernement à l'époque, pour légiférer par voie d'ordonnance en matière de cautionnement. Les retombées de cette réforme ont d'ailleurs fait apparaître la nécessité d'une nouvelle actualisation. Afin de parachever l'édifice, la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite " loi Pacte ", a autorisé le gouvernement à réformer une nouvelle fois le droit des sûretés par voie d'ordonnance, d'ici mai 2021. Comme le précise le site du ministère de la justice, " le projet de réforme envisagé par la Chancellerie va s'inspirer pour partie des travaux du groupe de travail présidé par le professeur Michel Grimaldi, sous l'égide de l'Association Henri-Capitant, auquel la Direction des affaires civiles et du Sceau avait confié la mission de formuler des propositions permettant de parachever la réforme de 2006 ". La comparaison du droit roumain récent, et du droit français des sûretés en devenir se révèle dès lors très instructive, tant cette branche du droit est au coeur de l'activité économique. Et même si l'objet principal de cette comparaison est le droit civil, le groupe de travail n'a pas laissé de côté le droit des procédures collectives, si important pour apprécier l'efficacité des sûretés. Cet ouvrage apparaît ainsi incontournable pour tous ceux qui s'intéressent au droit des sûretés.

02/2021

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 1, Quatre articles ; Notre littérature de presse ; Des papiers d'un homme encore en vie ; La lutte entre l'ancienne et la nouvelle cave à savon ; Prédication de séminaire (1834-1841)

Les textes présentés dans ce volume et jusqu'alors inédits en français sont les premiers écrits de Kierkegaard : antérieurs à sa thèse sur LE CONCEPT D'IRONIE, ils s'échelonnent de décembre 1834 à janvier 1841. Comme tous les écrits de jeunesse, ceux-ci sont intéressants pour connaître la genèse d'une pensée. Mais plus que d'autres, ils méritent d'être lus et étudiés avec soin. Avec eux, en effet, se trouvent amorcées plusieurs des formes littéraires qu'empruntera l'oeuvre ultérieure : articles de presse, critique "littéraire", prédication ou discours, et utilisés les procédés de l'anonymat et de la pseudonymité ; de plus, on y voit nettement affirmées les qualités du polémiste, de l'ironiste et du dialecticien ; enfin s'y manifestent déjà les positions critiques fondamentales de Kierkegaard face à l'évolution socio-politique et esthétique de l'époque, à l'égard de Hegel et des adeptes danois de son Système, et vis-à-vis de ceux qui n'ont pas cette "conception de la vie" qui, à ses yeux, implique l'exigence et l'intériorité. Des QUATRE ARTICLES publiés en 1834 et 1836, le premier ironise sur l'exaltation romantique à propos de la femme, et les trois autres ouvrent avec la presse libérale une polémique qui se poursuivra longtemps. Déjà, en 1835, une conférence sur NOTRE LITTERATURE DE PRESSE avait traité du rôle de la presse en soulignant ses préoccupations esthétiques. Dans l'ouvrage au titre bizarre DES PAPIERS D'UN HOMME ENCORE EN VIE, paru en 1838 - le premier livre de Kierkegaard -, un roman d'Andersen offre l'occasion d'une première critique de "notre époque", incapable de produire un auteur et encore moins un génie. LA LUTTE ENTRE L'ANCIENNE ET LA NOUVELLE CAVE A SAVON, esquisse théâtrale rédigée en 1838, révèle ce que pensait déjà le jeune Kierkegaard des hégéliens danois, philosophes et théologiens. A travers des personnages sous lesquels se cachent à peine les ténors de l'intelligentsia danoise et qui parlent ici la meilleure "langue de bois" hégélienne, c'est une satire virulente de la dialectique et du vocabulaire à la mode qui nous est offerte, dont la lecture, loin d'être inactuelle, peut se révéler des plus toniques pour les contemporains des "nouvelles idéologies" d'aujourd'hui. Enfin, la PREDICATION de 1841 inaugure un genre auquel Kierkegaard aura recours jusqu'en 1855, celui des "discours", religieux ou chrétiens. Ce texte nous met lui aussi d'emblée en présence de l'une des constantes de l'oeuvre kierkegaardienne : l'exigence de l'intériorisation personnelle, trop souvent édulcorée par une institution encline aux compromis mondains. Deux textes liminaires dus à F.J. Billeskov Jansen et E.-M. Jacquet- Tisseau présentent LA VIE ET L'OEUVRE DE SOEREN KIERKEGAARD et PAUL-HENRI TISSEAU, TRADUCTEUR DE KIERKEGAARD.

06/1984

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Histoire de l'Eglise

La grande histoire de la messe interdite. Réflexion sur La Messe de nos jours

L'abbé Aulagnier, quatrième enfant d'une famille de cinq enfants, est né le 23 Mai 1943 à Ambert (Puy de Dôme) la cité d'Henri Pourrat qu'il a bien connu. Il est entré en 1964 au Séminaire Français de Rome, juste à la fin de la dernière session du Concile Vatican II. A la Grégorienne, il passa sa licence de philosophie, rencontra Mgr Lefebvre qu'il suivit dans sa fondation de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X à Fribourg et à Ecône. Il fut supérieur du District de France pour la FSSPX de 1976 à 1994, ainsi qu'assistant du Supérieur Général de 1969 à 2002, date à laquelle il donna sa démission ne partageant pas les idée de Mgr Fellay. Aujourd'hui il est membre de l'Institut du Bon Pasteur et dirige l'oeuvre des Exercices de Saint-Ignace au Couvent Saint-Paul à Thiviers (Périgord). La liturgie catholique est aujourd'hui, en pleine anarchie, raison de la crise et de l'Eglise et de la division des familles. Le cardinal Ratzinger parlait, lui d'expérimentations incessantes qu'il condamnait. Une "renouveau" liturgique est donc nécessaire. Il passe par le retour sur les autels de la messe traditionnelle, latine et grégorienne, selon le rite de Saint-Pie V, oeuvre essentielle du Concile de Trente "Elle en est l'archétype" dira un jour le Cardina Canisarez. Ce fut la grande idée de Mgr Lefebvre. Toute son oeuvre. C'est ce que désirait réaliser Benoît XVI. C'était le souhait de Mgr Gamber que ce Pape nous présentait comme un maître du renouveau liturgique : "Il faut qu'à l'avenir le rite plus que millénaire de la messe soit conservé dans l'Eglise catholique romaine... Comme forme primaire de la célébration de la messe" (Mgr Gamber dans son livre de la réforme liturgique en question) Mais quelle opposition ce retour de la messe tridentine ne rencontre-t-il pas dans l'Eglise ! C'est l'objet de ce livre : La Grande Histoire de la Messe interdite. Il nous raconte l'histoire de cette opposition, son explication, ses raisons, les circonstances historiques qui l'entourent, les personnes qu'elle met en jeu : les évêques et archevêques de France, du Brésil, la Curie Romaine, ses cardinaux, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, Dom Gérard Calvet, fondateur du Baroux, les autres communautés Ecclesia Dei. Il suit les événements au plus près. Paul Aulagnier écrit cette histoire sans dureté mais aussi sans ménagement. C'est aussi l'intérêt de ce livre. Il tenait une chronique, mensuelle de toutes ces circonstances. C'est son "livre blanc" . Son témoignage. Passionnant.

02/2021

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Sciences politiques

Pierre Naville. Biographie d'un révolutionnaire marxiste Tome 1, De la révolution surréaliste à la révolution prolétarienne, 1904-1939

Issu de la haute bourgeoise genevoise et parisienne, Pierre Naville s'engage très tôt dans l'action politique et révolutionnaire. Séduit parle surréalisme, codirecteur avec Benjamin Péret de La Révolution surréaliste, il invite ses nouveaux camarades à se consacrer avant tout à une tâche de démolition du système en place. Découvrant Marx, Hegel, la révolution d'Octobre, Lénine et Léon Trotsky, il rompt avec sa classe d'origine et se tourne vers le jeune Parti communiste naissant. Prenant en charge avec Marcel Fourrier la revue Clarté d'Henri Barbusse de 1926 à 1928, il en fait un outil d'éducation marxiste et pousse le groupe d'André Breton à venir servir la cause du prolétariat à ses côtés. Mesurant les limites doctrinales du communisme aux prises avec l'arbitraire stalinien, il apporte son soutien indéfectible à Léon Trotsky et devient le dirigeant officiel du mouvement oppositionnel en France de 1929 à 1939. Avec une poignée de militants, il alerte l'opinion sur la montée du nazisme en Allemagne, la réaction fasciste en France, démontre la faiblesse du Front populaire trop peu engagé à défendre les intérêts de la classe ouvrière et multiplie les critiques contre le pouvoir soviétique et son despotisme politique. Refusant de cautionner l'orientation préconisée par L. Trotsky d'un rapprochement avec le PSOP de Marceau Pivert, il est exclu de la IV° Internationale en septembre 1939. Prisonnier de guerre puis libéré en 1941, il s'applique durant l'Occupation à réexaminer sa position idéologique à la lumière d'un marxisme critique et moderniste. Sur le plan culturel, il consacre de nombreux ouvrages au behaviorisme, à la philosophie du baron d'Hol-bach et à l'orientation en milieu scolaire. Après 1945, il concilie recherche scientifique et engagement politique. Fondateur avec Georges Friedmann de la sociologie du travail, il met en lumière les formes d'exploitation qui s'abattent sur les salariés aux prises avec le marché libéral. Acteur reconnu de la Nouvelle gauche, tour à tour dirigeant du MSUD, du PSG, de l'UGS et du PSU, il redouble d'efforts pour rassembler les forces communistes et non communistes. Face à un capitalisme d'Etat hautement bureaucratisé, il se place à l'avant garde d'une pensée socialiste, visant à répondre aux aspirations des travailleurs confrontés à la toute puissance du libéralisme, par l'instauration d'une pratique autogestionnaire ambitieuse. Dans le cadre de son Nouveau Léviathan, il plaide sans relâche pour une transformation du mouvement communiste mettant fin à la dictature du parti unique en Union Soviétique afin de renouer avec un internationalisme respectueux des intérêts du peuple de l'Ouest comme de l'Est.

05/2017

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Dictionnaires et ouvrages géné

Par la piste et la rivière. Un demi-siècle d'aventures africaines

"Nous pistons notre éléphant depuis deux heures déjà, il est 11h30 et il se dirige vers une zone de végétation dense sans doute pour se reposer. Nous avons du mal à suivre notre Pygmée qui se glisse comme un félin dans cette végétation pleine d'épines. Brusquement il s'arrête et nous attend. On entend clairement les branches cassées par l'éléphant, il doit être tout près mais nous ne voyons rien. Il faut encore avancer. Ambassadeur progresse très très lentement, je le suis, Arnaud est juste devant moi. La tension est à son comble, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Le Pygmée accroupi nous montre du doigt l'éléphant, Arnaud ne le voit pas bien mais il doit être surexcité. Nous sommes collés l'un à l'autre, soudés par notre passion commune. Arnaud le voit enfin, il est là, face à nous à une douzaine de mètres, immobile. On ne peut plus attendre. Le Pygmée nous met la pression et nous fait signe de tirer car si l'éléphant n'a pas une bonne vue, il a un odorat et une ouïe très subtils. Les secondes passent, Arnaud attend mon ordre, que je donne enfin. Il tire au moment précis où l'éléphant amorce un quart de tour pour fuir. Arnaud tire immédiatement une deuxième balle sur l'éléphant qui fonce vers la gauche." Mécanicien embarqué dans l'armée de l'air, Michel Coatmellec (né en 1936) est affecté en janvier 1962 à Pointe-Noire au Congo. Il découvre ce continent qu'il ne quittera plus. Il profite de toutes les occasions pour voler dans le ciel d'Afrique et pour sillonner les pistes du Tchad, du Cameroun, du Bénin, de Centrafrique, de Tanzanie ou du Rwanda pour chasser tous les grands gibiers africains. Il côtoie alors les guides Marcel Dupeley, Henri Eyt-Dessus, Marcel Tiran, Etienne Canonne, Claude Vasselet, Rudy Lubin, Robert Monvoisin, Jacky Meunier, etc. En 1986, il survit à une attaque de lion au Chinko. D'abord gestionnaire d'une zone de chasse au Bénin de 1998 à 2004 avec sa compagne Françoise, il monte un camp de chasse au bord de la Dja (Cameroun) en 2007 au pays des Pygmées, où il fait tirer des éléphants de forêt. En 2013, à 77 ans, le grand livre de la chasse en Afrique se referme pour Michel. L'heure des souvenirs a sonné. Cinquante ans après ses premières émotions africaines, Michel Coatmellec revient sur son exceptionnel parcours d'officier mécanicien navigant, de broussard, de chasseur et de guide membre d'honneur de l'ACP (Association des guides de chasse professionnel). Souvenirs inédits. Avec la participation de Françoise Lidbetter. Illustré de plus de très nombreuses photos en couleurs.

08/2021

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Philosophie

Cahiers de médiologie N° 3 : Anciennes nations, nouveaux réseaux

Ouverture : Odon Vallet, Nation : genèse d'un mot Andre Guillerme, Réseau : genèse d'un mot Régis Debray, La statue descellée par ses socles même Espaces et nation : du facteur au serveur : Catherine Bertho-Lavenir, Le facteur national : la politique des réseaux postaux Odon Vallet, Sur la crête des nations André Lebeau, Satellites versus Etats : du GEO au LEO Jean-Paul Tchang, De la criée au Globex : l'interconnexion des marchés P-Frédéric Tenière-Buchot, L'Etat-nation soluble dans l'eau ? Bernard Barraque, Réseaux hydrauliques : territoires mouvants Augustin Berque, Biosphère ou cybermonde ? Seok-Kyeong Hong, Corée : bi-bop, famille, patrie Daniel Dayan, Médias et diasporas Marc Verprat, Le pays sans carte Karine Douplitzky, Quelle citoyenneté pour mon avatar ? Images et nation : de l'icône au sit-com : Jean Clair, De l'art en France à Made in France Bernadette Dufrene - Pontus Hulten, L'art est-il trans-national ? (entretien) Jean-Michel Frodon, La projection nationale. Cinéma et nation Pierre Haffner, Nations nègres et cinéma Dileep Padgaonkar, TV et Mother India (entretien) Karine Douplitzky, Chandigarhr, architecture pour une nouvelle nation Luiz Martino, Brésil : de la nation comme telenovela François-Bernard Huyghe, Voir l'ennemi : l'hostilité à l'âge cathodique Sadok Hammami, L'exil des regards Jérôme Clément, Peut-il y avoir une (télé)vision franco-allemande ? (entretien) Langages et nation : du cahier au fichier : Anne-Marie Thiesse, La construction scolaire Geoffrey Numberg, L'Amérique par la langue Jaron Lanier - François Cusset, Programmes informatiques, programmes politiques (entretien)Denis Laborde, Les Sirènes de la World Music Bruno Oudet - Jean-Claude Guédon, Vers une nouvelle écologie des langues ?François Cusset, Grand soir et petite souris Jean-Marie Apostolides, L'affaire Unabomber Jacques Perriault, De nouvelles gares pour le savoir Kiosque : Catherine Bertho-Lavenir, Saint-Simon : la thèse de Musso Daniel Bougnoux, De l'empreinte à Photoshop Jacques Perriault, De la parole républicaine à l'écrit impérial Monique Sicard, Science et culture : histoire d'une rupture - Cérémonies télévisuelles Henri Gay, Willy Ronis : humour, système, humour systématique Serge Tisseron, Du trouble du corps au trouble du clone Frederic Mora, Un cauchemar américain Serge Tisseron, Réseau symbolique et société virtuelle - La nostalgie des signes Karine Douplitzky, Chris et l'amour ; Chris. et la mort Catherine Bertho-Lavenir, Gaston technologue François Cusset, Le désert des lève-tard Jean-Michel Frodon, Beaubourg face à l'Histoire Monique Sicard, Marcheschi, le noir dessein Karine Douplitzky, Exposition temporaire à la Cité des Sciences et de l'Industrie, décembre 1997. Nouvelle image ; nouveaux réseaux Jean-Louis Malandais, L'anglais, face cachée du français Daniel Bougnoux, Pierre Bourdieu, la science et les médias - Pierre & Gilles, petits vernis Jean-Michel Frodon, Deux petites notes en passant Anthologie : Collectifs, Réseaux et nations, de Achille-Nicolas Isnard à Jacques Le Goff

04/1997

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Ecrits sur l'art

Singuliers

Ce livre accompagne l'exposition présentée à l'abbaye d'Ardenne à l'été 2022. Conçue par Thierry Davila et réalisée en partenariat avec la Fondation Martin Bodmer et le musée d'Art moderne et contemporain de Genève, elle est consacrée aux carnets, cahiers et manuscrits d'écrivains, d'artistes, de philosophes... qui n'ont jamais fait l'objet d'une publication. Objets uniques, tous ont une présence matérielle et une expressivité visuelle exceptionnelles, que ce soit par leur graphie, leur beauté plastique ou leur facture particulière. Souvent exempts de corrections, ils fonctionnent comme des individus esthétiques achevés et autonomes, sans précédents : des oeuvres en soi. Richement illustré, cet ouvrage offre ainsi une constellation de singularités remarquables, dont certaines sont montrées pour la première fois en France. On y découvre notamment un traité polémique d'Isaac Newton sur l'Eglise, un premier essai de Jean-Jacques Rousseau sur l'éducation, les ajouts manuscrits proliférants d'Artur Schopenhauer entre les pages de son oeuvre inachevable, les audaces de Laurence Sterne dans l'édition originale de Tristram Shandy... A leur côté sont également présentées des pièces d'archives inédites d'auteurs et artistes majeurs du XXe siècle, parmi lesquels William S. Burroughs, Robert Filliou, Gisèle Freund, Philippe Lacoue-Labarthe, Henri Michaux, Wajdi Mouawad, Jean-Luc Nancy ou encore Antoine Vitez. Les documents réunis dans Singuliers sont pour les plupart des manuscrits qui tendent vers le livre, dont ils miment l'apparence et la structure, comme si l'idée du livre hantait l'activité créatrice dès son commencement. D'autres, imprimés retouchés à la main, se situent plutôt au-delà du livre, l'oeuvre se poursuivant dans les marges et les blancs du texte publié, l'auteur par son intervention rendant l'exemplaire imprimé unique, incomparable. Historien de l'art et philosophe de formation, Thierry Davila est conservateur chargé des éditions au Mamco de Genève. Il a organisé un certain nombre d'expositions, dont plusieurs ont mis en rapport l'art moderne et l'art le plus actuel, et a publié une dizaine d'ouvrages d'histoire et de théorie de l'art, parmi lesquels L'Art médecine (RMN, 1999) , Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle (Editions du Regard, 2002 et 2010), In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960 (La lettre volée, 2009), De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours (Editions du Regard, 2010 et 2019), Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (Flammarion, 2018). Il est aussi l'éditeur, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.

06/2022

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Histoire de la psychologie

Les formes de la croyance

"Lorsqu'il mourut à l'âge de 87 ans, Pierre Janet travaillait à un ouvrage sur la croyance dont le manuscrit inachevé est resté inédit. Tout nous porte à croire que Janet avait à formuler un dernier secret qu'il a peut-être emporté dans la tombe, mais dont il nous reste quelques fragments épars" . H. F. Ellenberger, "Pierre Janet philosophe" (1973) Les Formes de la croyance constitue la toute première édition de l'essai resté inachevé du philosophe, médecin et psychologue français, Pierre Janet (1859-1947). Cet ouvrage aux relents testamentaires - issu des ultimes leçons au Collège de France de ce savant autrefois mondialement connu, pourfendeur de la psychanalyse - l'a conduit à réviser sur le tard la partie la plus intéressante de son système théorique, bousculé dans ses convictions par sa lecture des Deux Sources de la morale et de la religion d'Henri Bergson. Selon Janet, plusieurs "formes de la croyance" - délirantes, religieuses, philosophiques, scientifiques, historiques et enfin mystiques - s'emboîteraient, en se fructifiant non sans s'opposer. Ebauchées à la lisière du social et de l'individu, elles seraient inhérentes à l'évolution de la pensée humaine ayant fait l'objet, au gré des époques, des lieux, des cultures et civilisations, de transformations psychologiques notables. Traversé par maintes fulgurances - esquissant entre autres certains rapports d'affinités et lignes de rupture entre "mythes religieux" et "récits délirants" - cet écrit foisonnant révèle surtout comment Janet, pétri d'un scientisme revendiqué assimilant les mystiques à des malades mentaux, tel son cas central, Madeleine "l'extatique de la Salpêtrière" , est parvenu à renverser partie de ses conceptions à un âge déjà avancé. Aussi, non sans faire controverse, ira-t-il jusqu'à apparenter lesdits mystiques à des "révolutionnaires" porteurs d'un message avant-coureur à l'adresse de la société moderne, à contre-jour des cadres scientifiques étouffant l'expression de la subjectivité. Par extension, ces réflexions peuvent indéniablement entrer en résonance avec certaines questions agitant le temps présent... La retranscription in extenso du manuscrit, accompagné d'une série de textes annexes qu'agrémente un appareil critique, est précédée d'une double présentation. Elle rend compte, via une foule d'archives inédites, de la trajectoire intellectuelle de l'homme inscrit dans un contexte spécifique et de réseaux, entretissés d'interactions contrastées qu'il put entretenir avec des contemporains - Bergson, Charcot, Ribot, Freud, Jung, Breton, Lacan, Delay, Leiris, Bataille, mais aussi Raymond Roussel, ou Nathalie Sarraute, etc. -, ainsi que de la genèse et des "éclipses" de cet essai longtemps demeuré méconnu. Une postface consacrée au devenir de la vaste bibliothèque personnelle de Janet, dispersée après sa mort, vient ponctuer cet ouvrage appelé à faire référence.

10/2021

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Cinéma

"J'ai écrit le rôle de ta vie". Correspondances avec Raimu, Fernandel, Cocteau, et les autres

En 1927, alors qu’il est professeur adjoint au lycée Condorcet à Paris, Marcel Pagnol prend un congé de l’Education nationale «pour cause de littérature». Deux ans plus tard, il triomphe au Théâtre de Paris avec Marius, premier volet de la trilogie marseillaise, où explose le génial Raimu. Pendant près de cinquante ans et jusqu’à aujourd’hui, Marcel Pagnol va être pour les Français l’auteur populaire par excellence, que ce soit au théâtre, en littérature ou au cinéma. A travers les lettres inédites rassemblées dans ce volume, on comprend justement l’influence décisive qu’a eue Pagnol dans les débuts du cinéma parlant, d’une rive à l’autre de l’Atlantique : il est alors un auteur à succès et comprend, avant tous les autres, la nécessité d’être à la fois scénariste, réalisateur et producteur. En quelques années seulement, il va incarner la modernité auprès de ses pairs, depuis Sacha Guitry qui, dans les années 1930, salue son talent de dramaturge mais se désole de son goût du cinéma, à Jean Cocteau qui, au début des années 1960, l’enjoint de se méfier de la télévision en ces termes : «Marcel ouvrirait sa porte à n’importe quel brave type.» Lire la correspondance de Pagnol, c’est traverser plusieurs époques, avec la douceur de l’avant-guerre, la douleur de l’Occupation puis le rapprochement avec l’allié américain ; c’est découvrir le vrai sens de l’amitié avec les copains de la première heure comme Henri Jeanson ou Vincent Scotto, mais aussi avec les camarades qu’on retrouve autour d’une bouillabaisse dans le petit port de Saint-Tropez (avec René Clair), à Bandol (avec Raimu), ou à Carry-le-Rouet (avec Fernandel). Ce sont parfois des coups de gueule homériques auxquels succèdent des réconciliations quasi amoureuses, des témoignages de soutien quand la critique se fait cruelle, ou simplement des échanges de points de vue sur tel projet, tel dialogue, telle technique ou tel matériel cinématographique. On y parle beaucoup de retrouvailles aussi, quand l’éloignement, la politique, le travail ou bien les femmes le permettront ! Et puis, il y a le Nouveau Monde, pas si lointain : Charles Boyer et Maurice Chevalier rêvent de faire venir à Hollywood le plus américain des réalisateurs marseillais, pour qu’il y rencontre tous ceux qui l’admirent, de John Huston à Preston Sturges et William Wyler. De 1928 à 1974, c’est ainsi toute une vie de cinéma qui défile devant nous, avec une verdeur et une authenticité que le temps n’a pas altérées. L’homme derrière la caméra apparaît plus que jamais dans toutes ses lettres de noblesse.

10/2015

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Sciences historiques

Le Charollais et le Brionnais. Monographie des communes Tome 1

Après avoir été habité par les Ambarri ou par les Brannovii du temps de César, le Charollais fut compris dans le diocèse d'Autun. Il passa ensuite successivement aux rois de Bourgogne, aux rois de France, puis aux comtes de Chalon. Au XIIle siècle, Hugues IV, comte de Chalon, démembra la châtellenie et la donna par testament à sa petite-fille Béatrix lre en 1272. Le Charollais fut érigé en comté en faveur de Béatrix II, en 1316 et le bailliage fut établi par Louis XI en 1477. La ville de Charolles, séjour des comtes et siège des Etats du pays, reçut ses franchises et privilèges en 1301. Elle souffrit des conflits entre les rois de France et d'Espagne, mais aussi des guerres de Religion au cours desquelles elle fut prise d'assaut par Blanet, chef des huguenots, et pillée durant dix jours. Les Romains reconnurent rapidement les propriétés médicinales des eaux de Bourbon-Lancy. Ils y fondèrent des thermes d'une magnificence extrême, après avoir fait d'immenses travaux, soit pour tailler le rocher dont les aspérités formaient obstacle à l'établissement des puits sur un même niveau, soit pour séparer les sources chaudes des sources froides et les emprisonner dans des bassins construits dans le plus grand luxe. Ils établirent également un fort sur les traces duquel fut édifié un château qui sut résister à toutes les attaques. Longtemps, la ville fut restreinte à l'enceinte de cette forteresse. Elle prit son essor vers la fin du XVIe siècle, à la suite du séjour d'Henri III qui ordonna des restaurations importantes. Ainsi l'établissement thermal retrouva quelque temps un peu de son ancienne célébrité. La légende dit que la ville de Chauffailles doit son nom à la condition des habitants de la contrée qui, au Moyen Age, se livraient à l'exploitation des nombreuses forêts couvrant le pays et d'où l'on tirait le charbon de bois qui remplaçait la houille. Jusqu'à l'arrivée des Burgondes, Digoin était le pays le plus florissant du Charollais. Il accueillit Pépin le Bref après sa victoire contre Gaifre, comte d'Auvergne, puis subit les incursions des Armagnacs. Durant la Ligue, ses fortifications furent détruites parles royalistes. Un lieutenant des ligueurs qui s'était emparé de la ville, y fut surpris au mois de juillet 1593 parles barons de Saligny et d'Amanzé. Il périt brûlé avec les siens dans une forteresse où il s'était enfermé. Grâce à son donjon muni de quatre tours rondes et deux corps de logis, construit par le seigneur de l'Espinasse, le château de La Clayette constituait un abri tellement solide que, dit-on, les habitants de Paray parcouraient quatre lieues pour venir s'y réfugier.

08/2015

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Droit

La coopération franco-allemande et l'ENA 1947-2016

" Lors du Colloque franco-allemand du 22 janvier 2014, il avait été annoncé qu'un Cahier pour une histoire de l'ENA serait spécialement consacré à la coopération entre les deux pays en matière de formation des hauts fonctionnaires. L'engagement a été tenu. " Renaud Denoix de Saint Marc, président du Comité d'histoire, avait ainsi annoncé la publication de ce numéro. Ce Cahier est exceptionnel à deux titres : il retrace l'histoire de la coopération franco-allemande mais aussi révèle la contribution de l'ENA à la réussite de cette coopération. Comme l'écrit Bernard de Montferrand, ancien élève de l'ENA (promotion Simone-Weil) et ambassadeur de France à Berlin de 2007 à 2011 : " Près de soixante-dix ans d'expériences humaines exceptionnelles entre jeunes fonctionnaires allemands et français rendent mieux compte de l'histoire des relations entre nos deux pays que beaucoup de rapports officiels. On y voit de façon très concrète se dérouler les différentes étapes d'un parcours qui n'était pas écrit et dont bien peu à la sortie de la guerre auraient imaginé qu'il soit d'une telle intensité et surtout si porteur d'espoir pour le continent européen. " Son collègue Outre-Rhin, Reinhard Schäfers, ambassadeur d'Allemagne à Paris de 2008 à 2012, a fait partie dans les années 1975-1976 (promotion André-Malraux) du groupe des élèves allemands venus en formation à l'ENA. Il souligne : " Cette période a été décisive dans ma conception du rôle de l'Allemagne et de la France dans une Europe en formation. Elle apprit beaucoup de choses au jeune juriste allemand que j'étais alors. " Durant sa carrière il a retrouvé des élèves français diplomates comme lui : " Est-ce que les interlocuteurs français m'ont vu comme "un des leurs" ? L'affirmer serait sans doute présomptueux. Mais de nombreuses portes se sont ouvertes devant moi qui seraient restées fermées sans mon passé. " Tout au long de ces pages, on découvre non seulement les témoignages de nombreux élèves allemands mais également de leurs camarades français qui ont fait leur stage de première année en Allemagne. On peut aussi y lire les contributions des enseignants et de tous ceux qui ont participé à la réussite de cette coopération. A citer tout particulièrement les directeurs de l'Ecole, depuis le premier d'entre eux, Henri Bourdeau de Fontenay, mais aussi depuis 1963 les responsables du DAAD (Office allemand d'échanges universitaires), qui furent de ceux qui ont mis en place l'une des dispositions du traité de l'Elysée de 1963 : la venue des jeunes Allemands à l'ENA d'abord rue des Saints-Pères, puis rue de l'Université et aujourd'hui à Strasbourg.

10/2016

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Education nationale

De l'école éclatée à la ville apprenante. La force de la réciprocité

Les "Réseaux d'échanges de connaissances d'Orly" ont été le fruit de la rencontre de l'expérience pédagogique de Claire Héber-Suffrin dans sa classe et de l'action d'une équipe d'éducateurs d'un club de prévention, dont Marc Héber-Suffrin faisait partie bénévolement, ainsi que de leurs réflexions suscitées par diverses lectures (Henri Laborit, Jean Piaget, Ivan Illich, Edgar Morin, Célestin Freinet, Paulo Freire). Claire Héber-Suffrin, pendant ses études en Sciences de l'éducation, s'est appuyée sur tous ces éléments pour analyser cette expérience à partir des points de vue de la pédagogie, de la psychopédagogie, de la psychosociologie, de la sociologie de l'éducation... Elle a rédigé plusieurs mémoires pour obtenir licence et maîtrise en Sciences de l'éducation. Elle s'est appuyée sur les questionnements nés de cette expérience pour conduire un travail de recherche en vue de l'obtention d'un doctorat en psychosociologie de l'éducation et de la formation (1983). C'est la première partie de cet ouvrage : L'école éclatée. Voilà que depuis quelques années, les auteurs sont interpellés par des réflexions et expérimentations autour des réseaux apprenants, des territoires apprenants, des entreprises apprenantes, des villes apprenantes, des établissements apprenants. On peut aussi parler de communautés d'apprentissages coopératifs et réciproques, de villes des apprentissages partagés ou de villes formatrices... Revisitant cette expérience à partir de cette focale, les auteurs prennent une meilleure mesure de la force anticipatrice de ce réseau vécu dans une ville pauvre de la région parisienne, tant il est vrai que ces lieux qui posent problème à la société sont sans doute des laboratoires vivants de ce qui serait bon pour tous. Les expériences citoyennes et pédagogiques qui y sont vécues n'aident-elles à comprendre ce que pourrait devenir une société apprenante grâce à toutes ses composantes ? C'est l'objet de la deuxième partie de l'ouvrage. Six verbes d'actions peuvent aider à faire de l'expérience de L'Ecole éclatée une racine d'enrichissement d'une ville apprenante et, plus largement, de toute organisation qui se veut apprenante : Expérimenter ensemble, Découvrir, Reconnaître, Nous relier, Apprendre ! , Créer. Dans la troisième partie de cet ouvrage, les auteurs indiquent donc, non pas ce que doit ou pourrait être une ville apprenante, mais en quoi, les acteurs de "Villes apprenantes" , et d'autres organisations apprenantes, pourraient s'inspirer de l'expérience d'Orly, élargie et enrichie par celle des Réseaux d'échanges réciproques de savoirs® depuis cinquante ans. Pour créer une ville apprenante dans laquelle la réciprocité, la coopération et la mutualisation seraient des ferments d'inventivité dans les apprentissages, de cohérence éthique et de démocratie en actes.

03/2023

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Histoire de France

Journal 1936-1940. "Hitler sait attendre. Et nous ?"

Dans le premier volume de son Journal, couvrant les années 1918 à 1933, nous avons suivi Hélène Hoppenot de Paris à Rio de Janeiro, puis à Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. En 1933, grâce à leur grand ami Alexis Léger (en littérature, Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay, son mari est nommé en Chine : "Dans ce pays tant aimé, j'aurais volontiers envisagé de demeurer jusqu'à la mort", confie Hélène Hoppenot, au terme de quatre années si éblouissantes qu'elle n'a plus éprouvé l'envie de tenir son Journal... En 1937, elle retrouve sans enthousiasme la France et le Quai d'Orsay, mais reprend la "conversation" avec elle-même. A Paris, Hélène Hoppenot se révèle une observatrice très perspicace, qui décrit avec justesse et humour le milieu de la politique et de la diplomatie, où elle se meut avec aisance. Elle renoue aussi avec ses amis écrivains et artistes, qui gravitent autour des librairies de la chère Adrienne Monnier et de Sylvia Beach, autour de Darius Milhaud et de Paul Claudel... Elle fait également la connaissance de Colette, Helen Hessel, Gisèle Freund, Jean Giraudoux, Marcelle Auclair, Paul Valéry et quelques autres, dont elle note les propos, parfois détonnants ! En janvier 1939, alors que Hitler se montre de plus en plus offensif et dominateur, Henri Hoppenot prend la tête de la "sous-direction Europe"... Grâce à ses confidences angoissées, Hélène Hoppenot peut relater au jour le jour les efforts erratiques des gouvernements pour éviter la guerre : son témoignage, plein d'anecdotes et de commentaires critiques, permet de décrypter les faits et gestes d'Alexis Léger, Edouard Daladier, Georges Bonnet, Paul Reynaud, Philippe Pétain... A l'heure où la France est acculée à prendre part au conflit, Hélène Hoppenot anticipe le repli du gouvernement en Touraine. Le 10 juin 1940, elle cherche à joindre son mari : "A six heures, j'appelle à nouveau et j'attends. Longtemps ? Très longtemps. Tout à coup, j'entends une voix de femme, enrouée, lointaine : "Paris, dit-elle, ne répond plus..." Paris ne répond plus ? Le voilà, le grand choc, qui traverse le coeur de part en part. . La voici, cette défaite redoutée. Paris ne répond plus ?... Cette voix de femme va résonner dans mes souvenirs et je ne pourrai l'oublier... Mais, un jour, Paris répondra. Ressuscitera." Avec son mari et leur fille Violaine, Hélène Hoppenot prend le chemin de l'Exode qui la mène à Bordeaux, Madrid, puis Lisbonne. Dès le 24 juin 1940, elle sait que le général de Gaulle représente "tout ce qui nous reste d'espoir", mais les Hoppenot doivent se résoudre à l'exil et rallier le lointain poste diplomatique de Montevideo.

11/2015

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Littérature portugaise

Un jour j'irai à Sagres

A la fois roman d'action et roman d'un flux de conscience, ce récit, de forme autobiographique et qui s'inscrit dans la tradition des romans d'apprentissage, est un voyage dans un Portugal de la deuxième moitié du XIXe siècle mêlant inextricablement réel et imaginaire. Le narrateur, Mateus, y retrace son existence marquée par un traumatisme affectif initial. En quête désespérée d'un amour perdu d'avance, il est passionné par l'histoire portugaise et l'identification chimérique qu'elle permet avec les grands mythes de la mémoire collective. Une action structurée autour de trois lieux : le village pauvre de la province du Minho, à l'extrême nord du pays où il a passé son enfance auprès de son grand-père ; Lisbonne où il se confronte aux modes de vie de la grande ville ; Sagres, dans l'Algarve, destination mythique qui hante ses rêves depuis l'enfance, cité située entre l'Afrique et l'Europe, à l'extrême pointe du Portugal et du continent européen, choisie par l'Infant Henrique (Henri le Navigateur) pour y fonder une école navale et en faire la base de départ des expéditions qui permettront la constitution de l'empire mondial portugais. Le récit est nourri par la récurrence de plusieurs thèmes : la nature, le lien profond avec les animaux, les besoins d'amour et de sexe(s), avec leurs rituels primitifs et leurs délicatesses, le bonheur et le malheur de vivre et de mourir dans une société où le salut est individuel et le naufrage social. Le roman est aussi un hymne à la langue portugaise et à la création littéraire, dont la référence héroïque est Camões, le grand poète-barde-prophète épique des Lusiades, héritier d'Homère et de Virgile, inventeur de la mythologie des expéditions portugaises et de ses héros. " Tout triste rebelle que je suis, j'attribue des formes informes aux miettes de pain éparpillées sur la table. Alors que j'apprécie les produits de la terre, il n'y en a pas beaucoup chez moi, je me nourris pour ainsi dire de petites bricoles. Pourtant sans eux, je ne serais pas ici, sur cette colline de Lisbonne, une des sept existantes, que je parcours en m'appuyant aux murs pour ne pas tomber. Après avoir quitté les terres de mon grand-père et m'être établi à Lisbonne, à Sagres, et puis dans le monde, c'est ici que je suis revenu. Qui suis-je sans les ruines des villes humaines et sans les bribes de mon existence ? Qui suis-je sans ces histoires, mes décombres ? Je vis avec une parcimonieuse économie. Les pièces de monnaie que j'ai dans la poche nourrissent à peine mes rêves. Les restes d'un travail presque esclave, des voyages où jadis nous autres Portugais nous étions passés maîtres. "

05/2022

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 93-1. Fascicule 1

RESUMES Julien Bocholier. - Le "petit Homère" de Chateaubriand Cet article propose une première édition des essais de traduction de Chateaubriand contenus dans son exemplaire de l'Iliade (chants IX à XII) conservé à la Bibliothèque nationale de France (Smith-Lesouëf, 135). Après avoir proposé une datation de ces fragments, autour de 1805, et indiqué leur probable contexte de rédaction, nous examinons d'abord le rapport de Chateaubriand au texte grec, et notamment l'intermédiaire que constituait pour lui la traduction latine contenue dans son volume ; puis, nous étudions, dans Les Martyrs et Les Natchez, les passages susceptibles d'avoir été influencés par les extraits d'Homère traduits par l'auteur. Bénédicte Chachuat. - Note à Lucain, Bellum Ciuile Le vers 43 du chant 7 du Bellum Ciuile est l'un des vers les plus discutés du poème de Lucain : les éditeurs ne s'accordent pas sur le texte à éditer et nombreux sont ceux à avoir tenté de le corriger. Il s'agira dans cet article de montrer d'abord pour quelles raisons le texte transmis par les manuscrits doit être considéré comme corrompu, ce qui aujourd'hui n'est pas admis par tous les philologues. Après avoir localisé et expliqué l'erreur, nous envisagerons ensuite les différentes solutions, jusque-là insatisfaisantes, qui ont été proposées pour remédier à cette corruption. L'étude d'une conjecture inédite permettra enfin de dégager le sens attendu du passage à défaut de pouvoir reconstituer avec certitude le texte de Lucain. Catherine Dobias-Lalou. - Retour sur les contractions e+e du dialecte cyrénéen Dans sa synthèse sur le dialecte cyrénéen publiée en 2000, l'auteur proposait pour la contraction des voyelles brèves moyennes antérieures une explication grapho-phonétique originale qui n'a guère convaincu. Il semble opportun de rouvrir le dossier avec le recul du temps, bien que la documentation nouvelle ait fourni peu d'éléments discriminants. Les exemples les plus nombreux appartiennent à deux types morphologiques, les nominatifs pluriels comme ??? ? ? et les infinitifs actifs comme ??? ? ??? . En réexaminant la place de ces formes dans leurs systèmes flexionnels respectifs, on peut finalement expliquer les uns et les autres par des remaniements morphologiques, phénomène particulièrement développé dans les présents contractes en -? ? . Le dialecte cyrénéen appartient bien au dorien "sévère" . Antoine Foucher. - Les uersus aurei chez Virgile, des Bucoliques à l'Enéide En nous appuyant sur une définition stricte du uersus aureus, nous analyserons dans cet article les structures verbales, phoniques et métriques de ce type de vers dans les trois oeuvres majeures de Virgile pour y montrer l'influence de Catulle, mais aussi les évolutions en fonction des genres pratiqués par Virgile. Nous nous intéresserons aussi aux emplois du uersus aureus dans les oeuvres de Virgile : s'il est vrai qu'il apparaît souvent devant ponctuation forte, plus largement, il contribue à la colométrie virgilienne en s'associant à des structures syntaxiques déterminées, tout comme il est indubitablement associé à des structures ou à des thèmes particuliers, tels que la description. Bruno Helly. - Les datifs en et dans les dédicaces et épitaphes thessaliennes en alphabet épichorique (VIe-Ve s. av. J. -C.) Il est connu que dans les inscriptions thessaliennes des vie et ve s. av. J. -C. en alphabet épichorique, on trouve un datif singulier -? ?? , souvent simplifié en -? ? pour les noms féminins et masculins en /-a/, et un datif singulier -o ? simplifié en -o pour les noms en /-? /. Cependant, dans de nombreuses inscriptions de cette période, en particulier dans les épitaphes, ces datifs ont souvent été interprétés comme des génitifs de substantifs masculins, Un recensement exhaustif de ces inscriptions montre que ce sont bien des datifs qui sont utilisés dans les formules funéraires, associés aux substantifs ??? ? ? , ??? ? ? , ??? ? ??? ? , ??? ? et avec des verbes comme ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ou même le simple ??? ? . On peut tirer de l'utilisation de ces datifs en -? ?? /? ? et -o ? /-o des informations non seulement pour l'histoire du dialecte, mais aussi sur la manière dont on exprimait à cette époque le rapport des vivants et des défunts au monument funéraire. Dimitri Maillard. - César et l'apparat royal Quand le 15 février 44, à l'occasion des Lupercales, César se présente vêtu de la toge pourpre et s'assoit sur une chaise curule dorée, le dictateur réactive une tradition selon laquelle ces deux éléments n'étaient associés que pour les anciens rois. Un point vient appuyer cette hypothèse : toge pourpre et chaise curule font partie des insignes de pouvoir offerts par le Sénat aux souverains alliés. Le propos s'attache à démontrer la nature royale de ces dons, qui pourraient se fonder sur un costume antérieur à l'apparat républicain. L'incompatibilité entre la chaise curule et la pourpre est levée par César aux Lupercales ; l'ensemble n'est pas commenté par ses contemporains, du fait du diadème tendu par Antoine ce jour-là, mais César réactivait en fait l'ancien apparat royal. Sophie Minon. - Dérivation en -? ? - ou en -o ? - : critères distributionnels. Le cas des anthroponymes en ??? ? ?? - vs - ??? ? ??? ? , -? ??? ? ? L'objet de cette étude était de vérifier, en prenant l'exemple des anthroponymes composés faits par dérivation en -? ? - ou en -? -, à partir du radical ??? ? °, si les échanges, abondamment représentés dans les composés lexicaux et anthroponymiques, entre les deux voyelles, en position soit de voyelle de jonction entre leurs deux membres, soit de voyelle prédésinentielle, prouvent un caractère interchangeable qui s'expliquerait morphologiquement par différentes formes d'analogies ou bien si d'autres motivations ont pu jouer, voire interférer avec la précédente. S'il est impossible de tirer de conclusions qui vaillent pour la série de noms dans sa totalité (trop de critères interfèrent, y compris celui de la mode, parfois induite par l'existence de tel porteur prestigieux du nom), il n'est du moins guère apparu que le critère aréal/dialectal, dont on a montré qu'il avait joué par exemple dans la distribution de /a : / et de /o/ prédésinentiels pour les composés du lexique, doive être, en revanche, invoqué pour leur distribution dans les anthroponymes en -? ??? ? ? /? ? et -? ? /? ??? ? ? de l'époque alphabétique. Dans la hiérarchisation de ceux qui ont véritablement contribué à la configuration de cette famille de noms, sémantique et pragmatique viennent en premier, et l'accent pourrait avoir parfois contribué au marquage du sens, tandis que certains choix morphologiques sont apparus comme infléchis par le rythme.

02/2021

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Histoire de l'art

Les Annales du théâtre et de la musique

Les Annales du théâtre et de la musique / Edouard Noël et Edmond Stoullig Date de l'édition originale : 1901 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

12/2021

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Psychologie, psychanalyse

Oeuvres complètes. Tome 4 (1982-1984)

Le rapport de la psychanalyse à la psychopathologie est examiné d'emblée et de manière plus étendue sous le rapport aux sciences, en général. Par cette méthodologie, il s'agit de savoir si, inconsciemment, se crée une fiction de la science de telle sorte que, par exemple, la biologie deviendrait une biologie imaginaire. Les contributions ici présentes constituent la base pour la conception de la psychopathologie fondamentale, que développera, quelques années plus tard, Pierre Fédida. Tout d'abord, faudrait-il se demander, selon lui, si la crise n'est pas une notion inhérente à la psychopathologie et si la chronicité constitue un véritable risque. La référence à la médecine et à la biologie est abordée sous l'aspect du dépassement théorique et des contours d'une discipline telle que la psychologie. Par exemple, la référence à la génétique interroge tout aussi bien le psychanalyste par rapport à une filiation imaginaire, que le généticien qui doit pouvoir anticiper sur ce qu'il peut communiquer à son patient. Comment ce dernier, peut-il l'entendre et de quelle façon le diagnostic sera intégré dans la vie du patient ? En ce début des années 1980, l'intérêt pour le somatique s'est déplacé vers les disciplines traitant du corps et du vivant, notamment la biologie. Pierre Fédida, directeur de l'UFR à ce moment là, a organisé un grand débat sous la direction de ses collègues (François Gantheret, Jean Laplanche, Serge Leclaire) tout en conviant ses maîtres de pensée et amis pour s'assurer de la présence de la phénoménologie dans le débat ainsi que celle de la référence à la psychiatrie : Henri Maldiney, Jean Guyotat, Jacques Schotte ... Comme il s'agit d'un moment important dans l'histoire de l'UFR "Sciences Humaines Cliniques" (Univ. Paris 7), le débat a été reproduit dans son intégralité. De même l'intervention de P. Fédida à la soutenance de la Thèse d'Etat de Maud Mannoni, dans ce lieu, pour discuter de la cohabitation entre psychose, institution et psychanalyse est reproduite. Cette thèse a inauguré une soutenance "sur travaux" , précédant ainsi le passage de la Thèse d'Etat à l'Habilitation à diriger des recherches (HDR). En effet, lors de la création de "Bonneuil" , M. Manonni a pu s'appuyer sur la collaboration de P. Fédida et de ses élèves à l'UFR. Les écrits de Fédida se consacrent également aux questions cruciales de la clinique psychanalytique, chahutée par les effets de société : le traitement de la violence, la culture du corps (body culture), la demande de supervision comme éventuel rattrapage d'un cursus universitaire ou au risque d'une cure personnelle trop sommaire, la référence à l'hypnose et à la suggestion et la tendance à la "libéralisation" de la psychanalyse. Toutes ces questions conduisent au travail sur le contre-transfert et l'auteur met ici en garde contre les expressions toutes faites entre psychanalystes.

06/2020

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Religion

Etudes sur la sainte vierge tiii 1954

Par R. LAURENTIN, membre de la Société Française d'Etudes Mariales, professeur à l'Université Catholique d'Angers LIVRE VI. ETUDES D'HISTOIRE DU CUL TE ET DE LA SPIRITUALITE MARIALS (2e partie : de l'Ecole Bérullienne à la Définition dogmatique de l'Assomption) I. - La dévotion mariale chez Bérulle et ses premiers disciples, par André RAYEZ, S. J II. - La Vierge Marie et la formation sacerdotale dans la tradition de l'école bérullienne, par Joseph LECUYER, C. S. Sp. , Membre de la Société Française d'Etudes Mariales III. - La dévotion mariale chez saint Vincent de Paul et les Lazaristes ou prêtres de la mission, par Edmond CRAPEZ, prêtre de la mission IV. - La dévotion mariale à Port-Royal, par Louis COGNET, chargé de cours l'Institut Catholique de Paris V. - La dévotion Marie dans la Compagnie de Saint-Sulpice, par Pierre POURRAT, P. S. S VI. - La Vierge dans la Congrégation de Jésus et Marie, par L. BARBE, eudiste, membre de la Société Française d'Etudes Mariales VII. - Marie de l'Incarnation et la Sainte Vierge, par Henri de LUBAC, S. J. VIII. - La. dévotion mariale dans l'Institut des Frères des écoles chrétiennes, par Georges RIGAULT IX. - doctrine mariale de Bossuet, par P. ANGERS, S. J. , professeur de littérature française l'Université de Montréal X. - Saint Louis-Marie de Montfort et sa spiritualité mariale, par J. M. HUPPERTS, S. M. M XI. - Le culte marial chez les Rédemptoristes, par Paul HITZ, C. 5S. R. , professeur de Théologie au Scolasticat d'Echternach (Luxembourg), membre de la Société Française d'Etudes mariales XlI. - Dévotion et mystique mariales du Père de Clorivière, par André RAYEZ, S. J. XIII. - "La Congrégation... " Histoire ou Légende ? , par G. de BERTIER, eudiste, professeur d'Histoire l'Institut Catholique de Paris XIV. - Les Congrégations religieuses d'hommes après le XVIIe siècle, par B. M. MORINEAU, de la Compagnie de Marie, fondateur de la Société française d'Etudes mariales XV. - Spiritualité mariale du Vénérable Père Libermann, par BARRE, C. S. Sp. , Supérieur du Séminaire Français à Rome, secrétaire général de la Société française d'Etudes mariales La dévotion à la Très Sainte Vierge dans la Congrégation des Missionnaires fils du Coeur Immaculé de Marie, par Narcisse GARCIA GARCES, C. M. F . XVII. - La dévotion mariale et la Congrégation des prêtres du Saint Sacrement, par Charles de consulteur général de la Congrégation des Prêtres du Très Saint Sacrement, ancien professeur de Théologie aux Scolasticats Bruxelles et de Montréal XVIII. - Culte marial , dans la famille salésienne (pères Salésiens de saint Jean Bosco), par Pierre BROCARDa, S. d. B. , professeur l'Athénée Pontifical salésien de Turin XIX. - Les Congrégations féminines des XIXe et XXe siècles, par E. BERGH, S. J. , professeur de droit canonique au Collège théologique S. J. Saint-Albert Louvain, directeur de la Revue des Communautés Religieuses XX. - L'esprit marial dans la Société

04/1997

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Rois de France

Histoire des rois et reines de France

De la naissance du royaume franc à la fin de la monarchie absolue, l'histoire des rois et reines de France témoigne de l'évolution de notre société. Ce livre dresse une cinquantaine de portraits qui éclairent la façon dont notre pays s'est construit. Les grandes dynasties Durant quatorze siècles, rois et reines se sont succédé à la tête du royaume de France. Des Mérovingiens aux Carolingiens, des Capétiens aux Valois, puis aux Bourbons, des hommes et des femmes ont été propulsés au premier plan, juste par leur naissance ou par des jeux d'alliances. Mais, si leurs destins sont exceptionnels, leurs vies ne sont pas toujours enviables... Ainsi découvrira-t-on au fil des pages que les complots à la cour sont légion, les mariages souvent ratés, les relations très conflictuelles et que la pratique du pouvoir est parfois très compliquée. De l'unité avant tout voulue par les Mérovingiens à la construction d'un empire par les Carolingiens, de l'affirmation de la monarchie due aux Capétiens à la centralisation des pouvoirs par les Valois, tous ont tendu vers l'Etat moderne mis en place par les Bourbons jusqu'à leur chute, inscrite dans cette ascension sans limite. Portraits croisés Dès sa construction, le royaume de France a été dirigé par un roi. Selon les époques, celui-ci était extrêmement puissant ou peu influent, mais toujours dirigeant en chef. Qu'il s'agisse de Clovis, Chilpéric, Dagobert, Pépin le Bref, Charlemagne, Hugues Capet, Philippe Auguste, Louis IX, Philippe le Bel, Charles V, Louis XI, François Ier, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI et de tous les autres, ils ont régné sans partage. Les reines, elles, sont les épouses. La succession au trône leur est interdite. Elles n'assurent le pouvoir que pour leurs enfants mineurs ou lors de l'empêchement de leur mari. Certaines ont pourtant su s'imposer. Clothilde, Frénégonde, Brunehaut, Berthe au Grand Pied, Gerberge de Saxe, Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille, Anne de Bretagne, Catherine de Médicis, Marguerite de France, Anne d'Autriche, Marie Leszczynska ou Marie-Antoinette, toutes ont essayé de faire front et de trouver leur place face à un pouvoir kidnappé. La combinaison de toutes ces personnalités est explosive ! Un héritage français Entre victoires ou défaites militaires, réformes justes ou injustes, conseillers compétents ou incompétents, la façon qu'ont eue ces monarques de gouverner a déterminé le futur de notre pays. Et, d'une dynastie à l'autre, leur goût pour les arts et la culture a marqué notre paysage. Ils ont contribué à faire le peuple français, avec ou contre eux. Leur gouvernance absolue a conduit à la Révolution, puis à l'exercice démocratique du pouvoir. Certains de leurs choix sont encore inscrits dans notre Histoire, la Grande. Et il est toujours intéressant d'en prendre conscience.

09/2023

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Littérature française

L'Opéra du moi

A l'occasion du dixième anniversaire du suicide de l'écrivain Jack-Alain Léger (1947-2013), Cécile Guilbert réunit en un volume les oeuvres les plus emblématiques de ses trois premiers pseudonymes. La redécouverte d'un auteur majeur de la seconde moitié du XXe siècle. Avec une quarantaine de titres publiés sous cinq pseudonymes chez presque tous les éditeurs parisiens, une traversée endiablée de tous les genres et de tous les styles - proses poétiques expérimentales, romans d'aventures, sagas historiques, faux polars, récits autobiographiques, pamphlets, etc. -, Jack-Alain Léger a eu une carrière littéraire singulière, marquée à la fois par son immense prolixité, l'inégalité de sa réception, mais surtout par le brouillage des identités et des masques qui en est résulté. Né en 1947 à Paris, brillant élève au lycée Henri IV et précocement très cultivé, il s'essaie d'abord à une carrière de pop star musicale et de poète underground sous les noms de Melmoth et Dashiell Hedayat. Devenu Jack-Alain Léger en 1973 jusqu'à son suicide quarante ans plus tard (il aura entre-temps signé quatre romans sous le nom de Paul Smaïl), sa foi dans les pouvoirs de la fiction et son engagement d'écrivain à la langue foncièrement rythmée et musicale n'ont jamais faibli, malgré la psychose maniaco-dépressive qui le minait depuis l'enfance, en dépit même de sa vertigineuse alternance de succès et d'échecs. Esprit mordant et polémique tout autant qu'élégiaque et romantique à ses heures, brillant et virtuose dans ses constructions romanesques, il a tout fait car il savait tout faire. Le volume rassemble six ouvrages publiés par ordre d'apparition pseudonymique de l'auteur et de manière chronologique. D'abord son premier livre, le seul signé par Melmoth (Being, 1969), puis l'un des plus emblématiques de la pop star Dashiell Hedayat (Le Bleu le bleu, 1970). En ce qui concerne " Jack-Alain Léger " ont été retenus : d'abord Monsignore (1974), polar haletant et sophistiqué sur fond d'intrigues vaticano-financières, best-seller international adapté à Hollywood, succès de tous les malentendus ; puis Autoportrait au loup (1982), récit auto-analytique cru et sans concession, unique dans sa production littéraire ; ensuite Jacob Jacobi (1993), sans doute son meilleur roman, le plus virtuose, le plus amusant, qui concentre tous ses thèmes et toutes ses obsessions ; enfin Ma vie - titre provisoire (1997), fiction autobiographique caractéristique de ses livres tardifs qui, mêlant critique sociale et exhibition sans fard de sa dépression, n'en apparaissent pas moins écrits en " pleine forme ". Précédés de notices relatives aux trois pseudonymes de l'auteur qui les contextualisent à l'intérieur du vaste " jeu de masques " que fut l'existence de Jack-Alain Léger, ce choix de livres restitue la cohérence d'une oeuvre et d'une personnalité uniques dans la littérature française de la seconde moitié du xxe siècle.

09/2023

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Cinéma

Brigitte Lahaie. Les films de culte, avec 1 DVD

Vivez l'aventure incroyable du cinéma d'exploitation des années 70 et 80, à travers le parcours et les films de Brigitte Lahaie, la plus culte des actrices françaises. Un livre regorgeant de superbes photos, d'interviews, d'anecdotes, d'infos et d'analyses, et accompagné d'un DVD bonus exclusif ! Tout a commencé quand deux cinéphiles, Cédric Grand Guillot et Guillaume Le Disez, fans de films de genre, réalisent que personne n'a, à ce jour, raconté les exploits cinématographiques de Brigitte Lahaie. Brigitte Lahaie, l'icône de l'âge d'or du X français, mais dont la carrière et l'aura, toujours intactes aujourd'hui, ne sauraient se réduire à la pornographie. En effet, elle a joué dans plus d'une centaine de films de tous genres, de l'horreur au polar, en passant par l'aventure et la comédie. Soit ce qu'on appelle communément le " cinéma bis ", un cinéma populaire à la marge des grosses productions mais qui fit les beaux jours des salles de quartiers des années 70 et 80. Assurés du soutien de Brigitte elle-même, co-auteur du livre, celui-ci retrace donc deux décennies folles, où une jeune femme timide découvre le fascinant pouvoir de son corps. Elle embrasse le courant joyeux et libertaire qui soufflait alors sur la production érotique et pornographique, en affirmant une liberté sexuelle absolue dont elle deviendra l'incarnation, avant de travailler avec des stars telles que Christopher Lee, Alain Delon, Henri Verneuil, Helmut Berger, Roger Carel, Stéphane Audran, Aldo Maccione, Jean-Jacques Beineix, Pierre Richard, Max Pécas, Michel Galabru et bien d'autres... Brigitte Lahaie, Les films de culte invite le lecteur à embarquer dans ce voyage via de nombreux entretiens, témoignages, surprises et révélations, mais aussi d'images fortes et souvent rares, telles de nombreuses photos de plateau inédites. Avec les contributions de Francis Mischkind, producteur et distributeur, fondateur d'Alpha France, Gérard Kikoïne, réalisateur et auteur du récent Kikobook, René Chateau, producteur et distributeur, Burd Tranbaree, réalisateur, Fabrice du Welz, réalisateur, Richard Allan alias "Queue de béton", comédien, Philippe Vandel, journaliste, ainsi que de nombreux autres. Le livre accueille aussi les " visions " de l'icône Brigitte Lahaie par des graphistes ou artistes tels que Jean-Sébastien Rossbach ou il Maestro Milo Manara. Enfin, un DVD bonus inclus dans le livre rassemble des bandes-annonces, des extraits, des interviews et un documentaire. Si les images de Brigitte Lahaie ont guidé votre éveil à la sexualité et que chacune de ses apparitions filmées vous inspire une volupté langoureuse, si vous aimez la poésie des films de Jean Rollin, dont Brigitte Lahaie fut l'égérie, si vous avez un faible pour les nanars sympas avec des infirmières maléfiques, des nazis crétins, de l'humour en-dessous de la ceinture ou des femmes-flics avec des gros calibres, soyez les bienvenus ! Le contenu de ce livre et de son DVD est strictement interdit aux moins de 16 ans.

11/2016

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Critique littéraire

Cahiers d'Ivry Février 1947 Mars 1948. Coffret 2 volumes, Cahiers 233 à 309 ; Cahiers 310 à 406

Tome 1. Les derniers Cahiers d'Ivry constituent la fin des Oeuvres complètes d'Antonin Artaud. Ce volume couvre la période qui s'étend de février à juin 1947. Inlassablement, il continue d'y mettre en espace ce qu'il nomme son nouveau Théâtre de la Cruauté. Que signifie avoir "un esprit qui littérairement existe" ? C'est la question qu'il posait à ses débuts à Jacques Rivière, le directeur de La NRF. Vingt ans plus tard, après une longue traversée d'enfermements asilaires, la question est réapparue. C'est bien en effet cette fondamentale question de l'inspiration - question qui hanta aussi les surréalistes - qu'il reprend sans relâche : comment commence-t-on à écrire ? Qui écrit, qui pense en moi ? Quel démon s'empare du Verbe humain avant qu'il ait commencé à penser ? Au fil des pages, les lettres se mettent en mouvement, un rythme progressivement émerge, accompagné de coups, de cris : chorégraphie de gestes et de voix, dessins semés sur la feuille. "Je ne suis jamais né", répète-t-il depuis son enfermement dans l'asile de Rodez, et donc je ne peux pas mourir. A entendre comme production infinie d'écriture, système perpétuel, "machine de souffle", prolifération sans fin d'un corps sans organes. C'est donc là, au creux des pages, entre les pages et les lignes, d'un cahier à l'autre, que s'opère "la matérialisation corporelle et réelle d'un être intégral de poésie" (lettre du 6 octobre 1946 à Henri Parisot). Tome 2. Ce deuxième volume des Cahiers d'Ivry (juin 1947-mars 1948) présente les derniers écrits d'Antonin Artaud, jusqu'à sa mort, le 4 mars 1948. Il y reprend sa théorie du Théâtre de la Cruauté, l'élargissant aux dimensions du cosmos tout entier. Ces ultimes cahiers sont, plus que jamais, la dramaturgie d'une lutte : contre Dieu, les esprits, le sexe humain, l'inconscient, la poésie littéraire, le corps où il étouffe, l'obscénité de la mort... Il y explore une fois encore cette contradiction douloureuse : comment affecter le spectateur, le lecteur, comment jouir à travers lui de ces sensations que je ne puis ressentir dans mon propre corps ? "Je n'ai pas de corps", répète-t-il, dans les années vingt. Cruauté est le nom de cette logique paradoxale. Ce qui le hante alors ? Le modèle théâtral et christique de la transsubstantiation corporelle. La répétition au théâtre, il l'a toujours dit, est une réitération. Chaque fois, il s'agit de refaire le trajet vital du geste, puisé dans sa source corporelle : respiration, circulation du sang entre les corps, mouvements articulés du verbe, vibrations corporelles des mots lancés, cri de la vie. Il est seul à présent sur cette ultime scène, celle des petits cahiers où il joue tous les rôles - dernière tentative peut-être d'hystériser la scène d'écriture, pour combattre la violence psychotique qui, toujours, menace.

10/2011

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Histoire ancienne

Rome impériale et l'urbanisme dans l'antiquité

"Dès la plus haute antiquité, il y a eu des architectes ; il y en a eu, en certains pays, qui étaient doués, parfois même génialement, pour l'urbanisme. Ce n'est que de nos jours qu'on a vu naître la profession d'urbaniste, les écoles d'urbanisme, les revues d'urbanisme. Et cette prise de conscience devait avoir un effet rétroactif en histoire" (Henri Berr). De cette préoccupation purement contemporaine - le mot n'est entré dans la langue qu'au début du XXe siècle - sont nées, en effet, des études historiques et, dans la collection "L'Evolution de l'Humanité" , le livre de Léon Homo, ancien membre de l'Ecole française de Rome. Au début de l'ouvrage, l'auteur montre que les préoccupations urbanistes ont existé en Grèce et chez les Etrusques. Aristote, et d'autres, analysent les problèmes que pose l'édification des villes. Et bien des cités grecques, surtout à l'époque hellénistique, témoignent, comme Alexandrie, Antioche, Pergame, avec leurs services municipaux, d'un souci d'urbanisme. A Rome, Vitruve, peu avant notre ère, écrit son De architectura, qui est, fait remarquer L. Homo, "le traité d'urbanisme le plus complet, malgré ses lacunes, que nous ait légué l'antiquité classique" . Puis notre auteur passe en revue tous les problèmes qui se sont posés à la Rome antique, à laquelle se rapporte l'ensemble du livre. Les services publics d'abord sont minutieusement décrits. Le triomphe de l'urbanisme dans la Rome impériale a été "l'évolution monumentale" , à laquelle L. Homo consacre ensuite presque cent pages. L'embellissement de la Ville Eternelle commença sous le règne d'Auguste. II y eut aussi beaucoup de coûteuses installations qui ne servirent qu'aux plaisirs des empereurs - comme celles, entre autres, auxquelles est lié le souvenir de Néron. La voie publique, avec ses problèmes, fait l'objet de cinq chapitres. L'habitat (riches domus, insulae ou maisons de rapport de tout rang, jusqu'aux pénibles habitations à "loyer modéré") est ensuite longuement visité, étudié avec ses modes d'exploitation et la législation qui le concerne. Dans sa conclusion, l'auteur récapitule les grandes réalisations urbaines de la Rome impériale et en montre les lacunes. Le livre se termine sur une note mélancolique et qui donne à penser : à partir de la chute de l'Empire en 476 de notre ère, tout est peu à peu abandonné. "La Ville aux quatorze aqueducs en viendra au régime exclusif de l'alimentation par les porteurs d'eau... Avec la conquête byzantine s'ouvre pour Rome sa vie de cité médiévale ... Pour huit siècles, l'histoire de l'urbanisme romain est close". Pour la présente édition, Michel Hano, comme il l'avait fait pour Le Génie romain d'Albert Grenier ("L'Evolution de I'Humanité" , 1969), a bien voulu relire l'ouvrage, apporter dans les notes de nouvelles informations et établir une bibliographie complémentaire. Paul CHALUS, Secrétaire général du Centre International de Synthèse.

11/1971

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Critique littéraire

Chien de lisard

Loin de son poste de surveillance, Julien se plonge donc et s'égare dans Le Mémorial de Sainte-Hélène. Il ne voit plus les haches brandies par ses géants de frères, ne compte plus les troncs équarris, roulés sur des copeaux énormes, portés un à un dans la scierie, et poussés vers la machine qui les débite en planches. Et soudain, le vieux Sorel est là, gesticulant au milieu du hangar, cherchant son fils dans les hauteurs, le découvrant assis à califourchon sur une des poutres du toit. Il l'apostrophe, saute sur la passerelle, enchaîne des coups. Le premier fait tomber le livre dans le ruisseau. Le second frappe la tête. Le troisième atteint une épaule. C'est le point de départ du Rouge. C'est aussi le centre dérobé qui se déplace sous la pression du roman de moeurs. On le sait et on l'a dit sur tous les tons : pour raconter un fait divers, pour justifier aussi la triste affaire Berthet, Stendhal oppose un jeune homme pur et criminel à tous les monstres de besogne, de niaiserie, de veulerie, d'envie, de cupidité. Mais surtout, il grossit l'histoire du héros identifié à ses livres, lié à ses bibliothèques de fortune, soucieux de trouver dans tout ce qu'il lit de quoi agir, improviser, et apprendre à mourir. La "manie de lecture" de Julien, qui nous renvoie aux livres du Livre, est si vivace qu'elle réussit à soutenir, voire à déterminer toute son existence fictive. Et puis, il arrive aussi que certaines liaisons durent plus longtemps que toutes celles que la fiction a rendues dangereuses. Le personnage de Laclos a eu certainement la leçon qu'il préméditait. Il en savait certainement plus long que ses juges imaginaires et ses juges réels. Il a emporté, on ne sait où, les mystères de sa séduction. Stendhal, encore lui, ne reprend pas les hypothèses des critiques. Dans La vie de Henri Brulard, ce n'est pas Mme de Merteuil, mais plutôt son modèle, Mme de Montmaur, qui surgit, vingt-cinq après la publication du roman "libertin". Dans les quelques pages que Laclos n'aura pas écrites, on découvre un adolescent embarrassé, qui se morfond, qui n'a vu du monde des adultes que "ce que l'on peut voir par le cou d'une bouteille". Il est reçu chez les amis de ses parents, dans une maison grenobloise. Il se sent perdu devant les bibelots, les bergères défraîchies. Mais il a rencontré l'héroïne sévère qui époustouflait ses lecteurs aînés et qui, retirée en province, tient à offrir des douceurs à ses visiteurs. Stendhal se raconte comme le ferait un acteur : "Elle était vieille maintenant, riche et boiteuse. Cela, j'en suis certain ; quant au moral, elle s'opposait à ce que l'on ne me donnât qu'une moitié de noix confite quand j'allais chez elle au Chevallon, elle m'en faisait toujours donner une tout entière."

01/2017

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Ecrits sur l'art

Langages tissés

Au cours des dernières années, le travail artistique d'Isabel Carvalho a continuellement réuni pratiques plastiques et pratiques d'écriture. Il y réside une forte composante de recherches qui croisent les approches scientifiques et spéculatives comme méthodologie. En 2017, elle a notamment monté un projet de revue intitulée Leonorana qui déploie à l'occasion ce type d'explorations. Ce qui intéresse principalement Isabel Carvalho, c'est d'établir des relations significatives entre la pratique de l'art contemporain, le langage, l'économie, la politique et la sexualité. Solidement entrelacés, ces points se manifestent différemment au gré des occurrences formelles et spatiales. Nourrie par des références croisées, Isabel Carvalho questionne des espaces du réel. Héritière d'une certaine tradition portugaise issue d'une forte relation entre les arts plastiques et le format livresque, le texte, la lecture, l'écriture sont aux fondements de sa recherche. Elle aime penser alors l'agencement de ses travaux en relation avec le contexte dans lequel ils se déploient. A partir de l'histoire du centre d'art Le Lait, Albi, hébergé dans une ancienne bibliothèque de la ville - précédemment demeure de l'Amiral de Rochegude dès 1787 -, Isabel Carvalho a imaginé pour l'exposition "Langages tissés" une série de pièces inédites qui propose de nouer son travail sur le langage avec la singularité d'Albi et de cet hôtel particulier. Elle s'est tout particulièrement intéressée à son ancien propriétaire, Henri Pascal de Rochegude et à sa passion pour la littérature. Rompu aux études philosophiques et sociales, Rochegude se retira de son mandat de maire d'Albi et de la vie publique à l'âge de 58 ans. Sa bibliothèque personnelle contenait une grande variété d'ouvrages dont quelques uns, jugés subversifs, furent brûlés en 1834 par les héritiers de la famille, ce afin de lui assurer des obsèques religieuses. Isabel Carvalho a exploré le contenu de cette bibliothèque en s'intéressant à l'existence de ces ouvrages interdits, notamment celui d'un auteur italien dont elle a retrouvé la trace, Gianfrancesco Straparola, avec son plus célèbre recueil de contes de fées grivois et fantastiques, intitulé Les nuits facétieuses. A partir de cette lecture, elle s'est intéressée à une autre référence italienne qu'elle convoque comme antithèse à Straparola, à savoir Urania de Giulia Bigolina, sorte de roman qualifié de proto-féministe qui, au travers de la prose et de la poésie, offre un contrepoint à la représentation féminine volontairement misogyne que l'on trouve chez Straparola. Ces deux références, datant toutes deux du 16e siècle, ont chacune eu une importance dans l'histoire de la littérature et celle de leur genre. C'est précisément en tissant des liens avec les formes langagières que l'artiste a construit une série de réponses formelles s'appuyant sur ces deux références littéraires et leur potentiel expérimental à leurs époques.

10/2022

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Du XVIe au XIXe siècle

Du monde au désert, l'aspiration à la solitude au XVIIe siècle

Dans la première moitié du xviie siècle, un véritable engouement apparaît pour la vie contemplative et solitaire, en dehors des ordres constitués. Cet engouement touche des femmes du siècle, d'anciens militaires, des laïcs, avocats, chevaliers, seigneurs de province, clercs qui tout en souhaitant mener une vie intérieure plus dense et plus contemplative, ne s'engagent pas dans les ordres monastiques. Ils se retirent du monde, totalement ou partiellement, dans des lieux isolés, parfois éloignés des villes et s'engagent au silence, à la prière et à la conversion de leurs moeurs. Ils rejoignent les solitaires de Port-Royal, comme Pierre-Thomas du Fossé, ou fondent, pour certains, des résidences, comme ce fut le cas de Jean de Bernières-Louvigny, Trésorier du roi de France, membre laïc du Tiers-Ordre franciscain et qui fonda, à la fin de sa vie, l'ermitage de Caen. Cet univers de l'entre-deux, du monde au désert, se constitue de façon pérenne dans un contexte encore marqué par le souvenir de la Ligue et bientôt confronté à la Fronde. Il s'élabore dans une période où le sentiment religieux s'individualise et s'approprie la mystique Rhéno-flamande et la Devotio moderna dont la chartreuse de Paris - qui fut une des grandes inspiratrices du désir de retrait du monde - favorisera la diffusion en français. Ces nouveaux convertis s'attachent donc à la contemplation mais aussi à la doctrine de la pauvreté volontaire, dans la mouvance franciscaine, comme Gaston de Renty qui se retirera de la vie militaire, en Normandie, pour se consacrer aux pauvres. Tous sont attirés par la doctrine de l'abandon véhiculée par les écrits de Benoît de Canfield, de Surin et plus tard de Madame Guyon, ce qui vaudra à certains d'entre eux la méfiance de l'autorité ecclésiale, voire la condamnation pour quiétisme. Il s'agit avant tout de fortes personnalités qui iront jusqu'au bout de leur projet, parfois en marge des institutions, comme Jean de Labadie. L'aspiration à la solitude, à travers ses modèles institutionnels, leur dépassement et sa réinvention permanente pose ainsi la question de la liberté de l'homme face aux enjeux de sa foi et de son engagement sociétal dans un XVII e siècle commençant, marqué, comme le soulignait Henri Bremond, par l'invasion mystique. Et au-delà des cas de figure étudiés au cours de la première journée, c'est toute une tradition esthétique du retrait du monde qui se laisse percevoir et qui perdurera dans les milieux laïcs où progressivement retraite et contemplation de la nature se rejoignent laissant un patrimoine architectural et pictural riche qui évoqué dans la troisième partie de ce livre. Conseil scientique : Nathalie Nabert, Institut Catholique de Paris, CRESC, Pascal Pradié (osb), CRESC, attaché de recherches au CNRS, CRAHAM, Jean-Robert Armogathe, Ecole Pratique des Hautes Etudes, président de la Société d'étude du XVII e , Gérard Ferreyrolles Paris IV-Sorbonne, Philippe Luez, Conservateur général du patrimo

04/2021