Recherche

Victor Daniel

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

La veuve Lucas s'est assise

A la Martinique, dans un petit monde de noirs et de mulâtres. Celle que l'on appelle d'abord la métisse, puis la petite Lucas, puis la mère Lucas, enfin la veuve Lucas, est femme de ménage chez un marchand de boissons. Dans l'entrepôt, elle croise un jeune noir. C'est le coup de foudre. La mulâtresse en tombe malade. Elle finit par aller débusquer ce garçon jusque dans le bar-dancing qu'il tient avec son père. Elle n'en reviendra pas. Désormais, elle et Lucas ne font qu'un. Cent quatorze kilos à eux deux, dit Lucas. Autour des protagonistes de ce roman d'amour vit toute une humanité, avec ses drames et ses comédies. Le grand-père Pa'Victor, qui a eu neuf filles et dont la maison grouille de petits-enfants dont on ignore la filiation exacte. Tante Mie, absente au monde et qui n'existe que par la sensualité qui la lie à son mari. Zacharie, simple d'esprit à la gentillesse inépuisable, et tous les copains de Lucas, en particulier Balthazar, qui est amoureux de la mulâtresse, et donc profondément malheureux. On trouve aussi une peste, la cousine Emeline, frigide, ambitieuse, grotesque, et qui finit par empoisonner l'amour entre Lucas et la métisse. Il y a beaucoup d'art dans ce roman, mais avant tout on est pris à la gorge par un portrait de femme, absolue et irréductible dans l'amour qui occupe en entier chaque instant de sa vie.

03/1989

ActuaLitté

Deuxième République

Le coup d'Etat du 2 décembre 1851

" Le coup fut monstrueux et terrassa Paris. " (Victor Hugo.) Un choc dont la France n'est pas tout à fait remise. Ce fut, comme dans un roman d'aventures, l'opération " Rubicon ". Elle partit de l'Elysée - rive droite - pour fondre sur le Palais-Bourbon - rive gauche. En quelques heures, le président Bonaparte annihila l'Assemblée nationale : les députés de gauche comme ceux du parti de l'ordre furent également frappés. Tout le monde s'y attendait, et pourtant la plupart furent surpris. Comment le neveu de l'Empereur, réputé falot et nimbé de mystères, aurait-il osé ? Il osa pourtant faire son Brumaire à lui. Paris fut rapidement subjugué. En revanche, une partie de la paysannerie, attachée à la République démocratique et sociale, surtout dans le Centre et le Midi, opposa une résistance inattendue, parfois très vive, ce qui permit au pouvoir de se poser en sauveur de la société. Un Etat autoritaire prit alors en main la réorganisation d'une nation traversée de profondes fractures pour la préserver d'elle-même et ouvrir le temps des " miracles économiques ". La République, elle, n'oublia pas la violence faite alors aux institutions et en tira une leçon politique et morale, qui dure encore : rester vigilant face aux tentations autoritaires et aux menaces contre les libertés, que symbolise toujours " le 2 décembre " de Louis Bonaparte. Une démarche neuve, rigoureuse et alerte, qui inscrit l'événement dans la durée et l'appréhende dans tout l'espace national, au plus près de la population comme des principaux acteurs, à partir de sources souvent inexploitées.

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

Œuvres complètes (Tome 8-Histoires vraies - La Vie dangereuse - D'Oultremer à Indigo). 8 Histoires vraies - La Vie dangereuse - D'Oultremer à Indigo

"Après le poète, le romancier, l'essayiste, le voyageur - il faut parler du conteur". Le conseil de Cendrars à Jacques-Henry Lévesque n'a rien perdu de son actualité : redécouvrons le conteur des "histoires vraies" qui ne se lasse pas d'inventorier la diversité du monde et d'en célébrer les beautés, tout en débusquant à chaque pas la part du mystère. Comme un reporter ? Mais alors à la façon d'un Victor Hugo glanant des Choses vues en visionnaire autant qu'en observateur. Pas d'histoire vraiment vraie qui ne révèle la présence de ce qui se dérobe : un passage secret qui conduit dans la Banque d'Angleterre, l'énigme d'une fleur de l'Orénoque, les ombres qui hantent une propriété délaissée du Brésil, l'abîme sans fond des passions amoureuses sous tous les climats. La collection "Tout autour d'aujourd'hui" présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars (1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume. Au cours de la seconde moitié des années trente, Cendrars écrit régulièrement dans la grande presse, surtout dans Paris-Soir. Avec ses reportages, il publie des nouvelles au ton singulier, les "histoires vraies" qu'il recueille dans trois volumes : Histoires vraies (1937), La Vie dangereuse (1938) et D'Oultremer à Indigo (1940), réunis ici pour la première fois.

10/2023

ActuaLitté

Littérature française

Les Rêveries du promeneur solitaire

Après les "Confessions" et "Rousseau juge de Jean-Jacques", le philosophe rédige entre 1776 et 1778 ces "Rêveries d'un promeneur solitaire" avant de finir ses jours chez René-Louis de Girardin au château d'Ermenonville. Ebauchées au jour le jour sur des cartes à jouer avant d'être composées et structurées en dix "promenades" - la dernière restant inachevée -, elles ne furent publiées de façon posthume qu'en 1782, à Genève, par trois amis de l'auteur. Les dix "Rêveries" sont autant d'introspections après un épisode intensément paranoïaque et solitaire de la vie de J. -J. Rousseau. Autobiographiques, elles relatent les principaux moments de son existence sur terre, entre autres son séjour heureux au lac de Bienne, ses travaux botaniques, ses rencontres marquantes, l'abandon de ses enfants, tout en méditant sur des questions philosophiques fondamentales : l'être, la souffrance, la mort, l'amour, le bonheur, la nature, la morale, la religion, la société, la misanthropie,... Pressentant sa mort prochaine, l'auteur du "Contrat social" et de la "Nouvelle Héloïse" y médite sur la vie en se promenant, en herborisant et en contemplant la nature, ne trouvant que dans la rêverie sa seule consolation efficace. Véritable chant intérieur, "Les Rêveries du promeneur solitaire" ont influencé de nombreux grands penseurs et écrivains, de Goethe à Chateaubriand en passant par Victor Hugo, George Sand, Lamartine et tous les poètes romantiques. De toutes les oeuvres de Jean-Jacques Rousseau, c'est sans doute celle qui reste aujourd'hui la plus proche de nous.

ActuaLitté

Histoire de France

Voyages et lectures

"Je partage votre admiration pour Louis Veuillot", écrit Alain Decaux à Benoît Le Roux, à la veille du bicentenaire de la naissance, à Boynes (Loiret), le 11 octobre 1813, du "plus grand journaliste du XIXe siècle" (selon Thibaudet). Car Veuillot n'est pas seulement l'ami de Pie IX, l'adversaire de Victor Hugo, le polémiste incarcéré sous Louis-Philippe, interdit sous Napoléon III... Ce fils du peuple est un animateur de presse, un chef de famille éprouvé, un critique sensible à tous les arts. Ne serait-il pas aussi un pionnier de la littérature de voyage ? C'est ce que cette anthologie voudrait montrer, en le suivant à Rome dès 1838, puis en Suisse, en Algérie (avec Bugeaud), et au fond de chaque province, de Strasbourg à Lourdes, de la Bretagne à la Savoie... Il fallait reprendre un à un ses livres, brochures, papiers inédits, et surtout ses lettres, pour reconstituer ses itinéraires, retrouver ses impressions, parfois dans leur fraîcheur première, parfois dans la mélancolie du souvenir... Et combien de rencontres ! Le poète Jasmin dans son échoppe à Agen, Bugeaud sous la tente, Lamartine dans son lit, Liszt, Etex et Overbeck dans les ruelles de Rome ou à Subiaco, Metternich en exil à Bruxelles, Gounod chez la comtesse de Ségur... On n'a pas exclu les voyages dans Paris, jusqu'à l'appartement de Chateaubriand, de Guizot ou de Thiers, au café-chantant ou dans le cortège funèbre de Baudelaire. Ni même certains voyages autour de sa bibliothèque, qui était vaste : Dante, Shakespeare, Mme de Sévigné, Racine, Hugo et tous les contemporains.

10/2013

ActuaLitté

Histoire de France

Les bateaux de l'espoir. Vichy, les réfugiés et la filière martiniquaise

Les bateaux de l'espoir Vichy, les réfugiés et la filière martiniquaise Entre la débâcle de mai-juin 1940 et la fin de l'année 1941, quelque 5 000 hommes, femmes et enfants gagnèrent la Martinique depuis Marseille à bord de cargos, échappant ainsi à l'Europe embrasée. Certains étaient juifs, d'autres républicains espagnols ou socialistes antinazis. Parmi eux, le révolutionnaire Victor Serge, le cinéaste Jacques Rémy ou la romancière Anna Seghers. L'épisode est peu connu, et pourtant cette filière se révéla être une formidable voie de secours. Fort de plus de vingt années de recherches en France, en Allemagne, en République Tchèque, en Amérique du Nord et aux Antilles, dans des archives publiques ou familiales, Eric Jennings raconte cette aventure exceptionnelle. S'intéressant aux questions liées aux migrations et aux luttes anticoloniales, l'auteur examine cette voie d'exil, contemple la traversée, l'arrivée à Fort-de-France et le ré-internement de la majorité des voyageurs par des autorités coloniales inquiètes de cet afflux de migrants. Il retrace également des rencontres, notamment entre des réfugiés et les chantres de la négritude, comme Aimé Césaire. Il explore enfin la clôture de cette route de secours, en insistant sur le rôle des autorités américaines. L'arrivée de réfugiés aux noms à consonance allemande avait fini par alarmer Washington... Les craintes d'aujourd'hui autour d'une potentielle cinquième colonne parmi une masse de réfugiés - et les terribles conséquences de ces craintes sur des opérations de secours - n'ont donc rien de nouveau.

09/2020

ActuaLitté

Sports

Le rugby expliqué à mon fils. Ou L'art de rester lié

A la veille d'un grand match de rugby que Gareth s'apprête à jouer comme demi de mêlée et capitaine de l'équipe, son fils Dimitri, âgé de sept ans, lui révèle, au moment de se coucher, qu'il a peur que ses parents se séparent. Face à cette angoisse, Gareth n'a pas d'autre choix que d'ouvrir le dialogue pour tenter de le rassurer. C'est alors qu'il parle de son sport, des valeurs fondamentales qui le rendent unique à ses yeux. Insistant sur le sens du collectif, de l'engagement, du combat, de la discipline et du respect, Gareth, le temps d'une nuit, plus rêvée que réelle, joue le match de sa vie auprès de Dimitri en lui révélant ce que le rugby a d'essentiel et de précieux dans l'art de rester lié. Exprimant son ressentiment à l'égard d'une société divisée où chacun cherche la victoire isolément, et au centre de laquelle les familles apparaissent décimées par la guerre du profit et de l'individualisme, le salut du père passe par l'amour de ce jeu et par le message d'espoir, transmis à son fils, d'une humanité basée sur le lien et la solidarité. Ecrit avec des mots simples, faisant sienne cette phrase de Victor Hugo : "La naïveté est le visage de la vérité", ce dialogue s'adresse aussi bien aux adultes qu'aux enfants pratiquant ou s'intéressant au rugby. Une manière également d'entrer dans le questionnement philosophique...

06/2012

ActuaLitté

Histoire de France

Louis XI

De Montaigne à Stendhal, de Montesquieu à Voltaire, en passant par Victor Hugo, Walter Scott ou Lavisse, la réputation de Louis XI traversa longtemps les siècles flanquée d'une légende noire. La caricature qu'on nous a longtemps imposée était celle d'un tyran laid, cruel et fourbe, enfermant ses ennemis dans d'étroites cages de fer, ou se promenant déguisé dans les rues pour savoir ce qu'on racontait sur lui, celle d'un bigot lâche, inculte et obscurantiste. Jean Favier nous rappelle qu'avant toute chose, Louis XI fut l'un des grands hommes d'Etat français. L'un des fondateurs de l'unité et de l'indépendance du royaume, qui moyennant un demi-million d'écus et économisant ainsi bien du sang, des guerres et des larmes, mit fin à la guerre de Cent Ans pour léguer à son fils Charles VIII un pays pacifié, vidé de ses querelles féodales. Quand meurt Louis XI, en 1483 à l'âge de 60 ans, Machiavel a 14 ans, et pourtant on jurerait parfois que le souverain avait lu le penseur florentin. Il y a du Richelieu, du Mazarin avant l'heure chez cet homme pour qui la fin justifie tous les moyens. Et s'il est passé à côté de la Renaissance, négligeant l'effervescence intellectuelle qui règne dans les autres cours d'Europe, sa science du gouvernement laisse pantois tous les ambassadeurs. "Son principal défaut aura été de ne pas savoir se faire aimer, mais était-ce bien nécessaire ?", s'interroge Favier.

ActuaLitté

Histoire de France

L'honneur de Saint-Arnaud

Ce livre conte la très édifiante histoire d'un maréchal de France, de son vivant couvert d'honneurs : pour Sainte-Beuve, " sa moralité essentielle " était un exemple pour la jeunesse. En réalité, massacres et appât effréné du lucre furent les seuls ressorts de sa vie : pour Victor Hugo, " Ce général avait les états de service d'un chacal."Achille de Saint-Arnaud construit sa carrière sur la conquête de l'Algérie. Après la prise de Constantine, il se vante : " Je me sentais un peu boucher. " Avec d'autres généraux, il applique la stratégie de la terre brûlée pour affamer les populations, et les " enfumades " pour exterminer tous les habitants de villages algériens dans des grottes. Lors du coup d'Etat du 2 décembre, il massacre les Parisiens au canon. Il meurt emporté par une diarrhée incoercible au lendemain de la bataille de l'Alma, chef d'une expédition contre la Russie qui visait - déjà - à établir un nouvel ordre mondial. On lui fait des funérailles nationales.Mais cette chronique n'est pas une simple biographie. C'est un pan de la face noire de l'histoire de France du XIXème siècle qui se découvre. Une fresque où figurent les souverains de l'époque, Charles X, Louis-Philippe, Napoléon III ; des ministres, Guizot, Thiers, Morny, des généraux, Bugeaud, Cavaignac, Changarnier, d'illustres penseurs, Louis Veuillot, Alexis de Tocqueville. Et bien entendu, défendant sa terre algérienne, la grande et implacable figure de l'émir Abd el-Kader." Un livre cruel, terrible, assassin. " Edwy Plenel.

02/2012

ActuaLitté

Religion

La cause de Dieu

La Cause de Dieu ? Voilà qui suscite immédiatement la question : quel Dieu ? Car les confusions et les malentendus s'entassent sur ce «phonème-à-tout-faire». Le Dieu de monsieur Falloux, qui s'honorait d'être un «catholique mondain», n'a aucune parenté avec le Dieu de Victor Hugo et de Robespierre. Et il y a même, certainement, un athéisme salubre. Si je me réfère à Robespierre, c'est parce que dans son journal Le Défenseur, il s'écriait en juin 1792 : «O Dieu puissant, cette cause est la tienne !» C'est en ce sens que je dis. moi aussi, La Cause de Dieu, un Dieu dont l'autre nom est Justice. Justice et Amour ? Amour, quel mot difficile, ambigu, captieux ! Et que l'on ose à peine prononcer quand des milliers d'enfants innocents meurent, chaque jour, de faim. «Qu'est-ce que fait votre Dieu pendant ce temps-là ?», demandait Hugo le croyant. Et pourtant ! Ce que l'on devine au plus secret de chaque coeur humain, et qui est le contact avec la plus profonde identité de notre être, autrement dit avec Dieu, c'est bien un amour... Surgit là l'énorme et insoluble problème du mal. Alors oui, tant pis ! La Cause de Dieu, en ce double sens d'une passion de la justice et d'une espérance désespérée mais invincible dans la réalité vivante, et cachée, d'un Dieu-Amour. Henri Guillemin En ces temps troublés de religions dévoyées, il est précieux de relire cet essai, nécessaire et lucide.

03/2015

ActuaLitté

Histoire de France

Toussaint Louverture

L'épopée de Toussaint Louverture commence par une révolte d'esclaves à Saint-Domingue en 1791 et culmine avec la proclamation du premier Etat noir indépendant de l'histoire en 1804. Après l'abolition de l'esclavage par la Révolution française en 1794, Toussaint devient le principal personnage politique et militaire de la colonie et prend le titre de "gouverneur général à vie" en 1801. Profondément attaché aux valeurs républicaines d'égalité et de fraternité, il lutte farouchement contre toute tentative de réimposer l'esclavage à Saint-Domingue. Doté d'un sens politique exceptionnel et d'une endurance à toute épreuve, Toussaint s'appuie aussi bien sur la population noire et l'armée que sur l'élite blanche et l'Eglise catholique. Jusqu'à sa chute face aux troupes envoyées par Bonaparte, qui saluera les qualités de ce rival hors du commun. Puisant dans de nombreuses archives inédites — et notamment dans la correspondance de Toussaint —, Sudhir Hazareesingh retrace chaque étape de cette vie extraordinaire, des victoires contre les troupes françaises, espagnoles et britanniques à la promulgation d'une Constitution autonome, en passant par des stratégies diplomatiques innovantes. On y découvre un visionnaire intrépide qui s'inspire des idéaux des Lumières et des traditions révolutionnaires et spirituelles de Saint-Domingue. Guerrier, législateur, chef providentiel, martyr : Toussaint est devenu une légende pour des générations entières. Premier "modèle noirs", il a inspiré Victor Schoelcher, le militant antiesclavagiste Frederick Douglass et les plus grandes contestations du colonialisme, dont le mouvement de la négritude porté par Aimé Césaire.

09/2020

ActuaLitté

Littérature française

La Sainte Farce

La Sainte Farce c'est l'aventure éternelle du théâtre de jeunes acteurs comme le couple Clélia-Touraine, un vieillard noble et cabot (Dupin, directeur de la troupe), un auteur sans succès (le pittoresque Victor-Napoléon Alexandre), une gitane impétueuse, un enfant, Rico, une actrice ratée, un titi, un paysan... , chacun vivant avec la nostalgie d'un âge d'or du théâtre qu'il voudrait ressusciter. La ferveur est maintenue par l'extraordinaire présence d'Argamasilla, dit l'Espagnol, personnage de la démesure qui vit en misanthrope dans un vieux wagon sur un terrain vague. Avec les moyens du bord, ils décident de partir à la conquête des villages. Après un Paris fantasmagorique, c'est la campagne française qui sert de toile de fond à leurs exploits. On assiste à la naissance d'un théâtre, et, en même temps, à la transformation des personnages, au drame de l'acteur-né aux prises avec ses multiples personnalités. A travers mille aventures, mille tableaux colorés, des colères d'Argamasilla aux amours de Touraine et de Clélia, des roueries de la gitane aux inquiétudes de Dupin, des grandeurs et décadences d'Alexandre à la fraîcheur sauvage de Rico, le lecteur est convié à un voyage en pays théâtral où la fantaisie même s'accompagne de profondeur. Il y retrouvera dans un fourmillement d'idées, de faits, de vues sur le théâtre et ses comédies, cette atmosphère originale, faite de verve et de chaleur, qui fait le prix des romans de Robert Sabatier.

09/1960

ActuaLitté

Sciences politiques

Nous ferons la grève générale. Jules Le Gall, les anarchistes et l'anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne

Dans la Bretagne de la première moitié du XXe siècle, les anarchistes ont pu créer à Brest et Lorient de véritables enclaves libertaires. Jules Le Gall, militant ouvrier à l'arsenal de Brest, en est devenu la figure la plus connue. Anarchiste, il veut renverser l'ordre bourgeois ; syndicaliste, il veut faire la grève générale pour fonder la république sociale. Avec le groupe libertaire brestois il va construire une Maison du Peuple, un lieu de revendication et de culture. Pacifiste convaincu et militant internationaliste, il défend le droit d'asile pour les anarchistes espagnols Durruti et Ascaso, et combat pour que les anarchistes américains Sacco et Vanzetti ne soient pas exécutés. Il accueille à Brest les militants pourchassés, l'ukrainien Nestor Makhno comme l'italien Pio Turroni. Avec Sébastien Faure et Louis Lecoin, il se bat aux côtés des anarchistes pendant la guerre d'Espagne. Parmi ses engagements, la franc-maçonnerie sera l'un des plus profonds. Dénoncé en 1941 et déporté à Buchenwald pour "franc-maçonnerie et activités antiallemandes", il y décède. Après la guerre il sera effacé de la mémoire ouvrière. C'est une histoire de solidarité et d'amitié, celui d'un cercle d'amis qui prend vie ici : Victor Pengam, le syndicaliste, promoteur du cinéma militant et des "pupilles" de la CGT, Paul Gourmelon, l'organisateur syndical, René Martin et René Lochu, les militants anarchistes, et tous les amis de la Maison du Peuple. C'est aussi une histoire des ouvriers brestois, un contrepoint nécessaire à l'histoire militaire du grand port de guerre français.

03/2019

ActuaLitté

Histoire de France

La Plume et l'Acier. Les écrivains-combattants de la Grande Guerre tombés au champ d'honneur - 562 noms inscrits au Panthéon

Si parmi les écrivains-combattants de la Grande Guerre, Charles Péguy, Guillaume Apollinaire, Alain-Fournier, Victor Segalen, ou encore Ernest Psichari, sont entrés dans la postérité, combien d'autres en revanche sont demeurés injustement oubliés, méconnus, voire inconnus. Et pourtant ! Une vaste anthologie leur a été consacrée en 1924, et le marbre de la mémoire, fixé au Panthéon depuis 1927, représente le symbole même de la reconnaissance officielle. 130 ont reçu la Légion d'honneur, la Croix de guerre et la mention " Mort pour la France ". Mais depuis, malgré d'éminents travaux sur la Grande Guerre, pour ce qui les concerne, l'oubli a fait son oeuvre ! Si beaucoup d'entre eux sont nés à Paris, tous les autres départements français peuvent s'honorer d'avoir vu naître l'un des leurs. Beaucoup sont issus de prestigieuses institutions, civiles et militaires, et ont ouvré dans les domaines des Lettres, de l'Histoire, des Sciences, des Arts, du Journalisme... Ace titre, ils ont laissé des romans, des poèmes et diverses contributions de grande valeur. Afin que ne se constitue pas une " bibliothèque de l'oubli ", l'auteur, par un minutieux travail de recherche bibliographique, se propose de remettre en lumière ces 562 écrivains-combattants. Que l'on soit homme de lettres, historien, scientifique, juriste, universitaire, ou simple lecteur, désireux d'étendre le champ de ses connaissances, cet ouvrage est une somme indispensable, destinée à restituer un pan méconnu de l'histoire littéraire française, dans une perspective mémorielle et culturelle.

12/2018

ActuaLitté

Beaux arts

Héros errants d'une histoire à contretemps. Le salon littéraire, artistique et musical de Madame de Rayssac

Sous la IIIe République, les salons se multiplient à Paris et s'imposent comme une pratique culturelle essentielle de l'aristocratie et de la bourgeoisie. Au milieu de cette floraison exceptionnelle, Madame de Rayssac tient salon. En véritable muse, elle réunit, de 1870 à 1880, un cénacle où se rencontrent intellectuels et artistes toutes générations confondues, dans un climat d'émulation. Elle compte alors, parmi les habitués du mercredi mir, des personnalités telles que les peintres Paul Chenavard, Louis Janmot, Odilon Redon, le compositeur Ernest Chausson, les poètes parnassiens Victor de Laprade, Saint-Cyr de Rayssac, Paul de Musset, les critiques d'art Hippolyte Prisse, Charles Blanc et Jules Boissé, et les musicographes Charles de Massougnes et Charles Grandmougin. Ne figurant dans aucun répertoire des principaux lieux de mondanité, ce petit cercle s'est imposé à la fois par sa discrétion et par un caractère marginal revendiqué à l'envi par ses membres. Ceux-ci prônent une esthétique dissidente fondée sur des goûts profondément originaux. L'attachement persistant au romantisme allemand, au lendemain de la guerre franco-prussienne, en est une expression marquante— tous comme la dénégation de la nature, de la science et des sensations, au profit de l'art, de la spiritualité et de la fantaisie. Occultant le naturalisme et l'impressionnisme contemporains, le salon de Madame de Rayssac permet, par ailleurs, d'envisager le glissement esthétique entre le romantisme et le symbolisme qui affecte les arcs, les lettres et la musique dans les années 1870.

11/2015

ActuaLitté

Littérature française

Le livre amoureux du soir

"Longtemps, très longtemps, j'ai partagé mes goûts littéraires avec les auditeurs de France Inter. Ce furent sur ces ondes, de beaux moments de vie, de forts instants d'actualité littéraire et de découvertes d'écrivains. Longtemps, très longtemps, je n'ai plus eu le temps, le loisir, de lire les classiques, ma vie était occupée par la littérature d'actualité. Souvent l'été pourtant, j'ajoutais au choix de romans actuels quelques ouvrages plus anciens. Ainsi, il ne s'est pas passé un été sans que je relise un roman de Stefan Zweig, quelques pages de William Blake, sans que je furète dans Les Carnets de Léonard de Vinci, dans le théâtre de Shakespeare ou dans plus étonnant Le Livre des Tables de Victor Hugo. Puis vint le temps de la dernière émission de radio et de mes adieux aux auditeurs. Le moment, toutes ces soirées désormais libres à relire toutes les pages cochées à même mes livres au crayon à papier. Alors le temps d'une année, j'inscrivis dans mes carnets les phrases de ces auteurs, d'Oscar Wilde à Platon, de Lucrèce à Nietzsche, de Maupassant à Flaubert, de Pierre Louÿs à Anaïs Nin, de Charles Cros à Baudelaire, de Rilke à Andrea Lou Salomé... Voici ces extraits, aimés, adorés, lus, relus, certains si essentiels, si prés de nous, d'autres si intrigants, déconcertants. Ils sont comme la nourriture de l'heure que l'on pourrait nommer "le moment du coucher". La nuit fut ma vie, le soir l'est devenu avec ce livre amoureux..." Brigitte Kernel.

11/2016

ActuaLitté

Littérature française

L'explosion romantique

Victor fronça les sourcils. Que venait faire ce cours de tactique à cette réunion ? Il s'agissait d'Hernani, non de Waterloo. Théophile Gautier, assis sur le tapis, fumait sa pipe turque. Lui avait mieux compris : Vous voulez dire qu'Hernani sera notre bataille à nous ? Correct, Albertus !... Nous avons donc un mois pour préparer la victoire... Le Théâtre-Français sera le champ de manoeuvre. J'y appliquerai la méthode des Romains : encercler, surprendre, frapper ! Les "classiques" seront environnés par nos hommes. Nous en placerons partout : orchestre, parterre, loges... Mon lieutenant, ce sera vous, Gautier... Vous, Nodier, serez mon "vaguemestre" ... Où trouverons-nous nos trois cents braves ? interrogea Hugo. Faites-moi confiance, répondit Nodier, lui posant la main sur l'épaule. Bien. Puisque nous sommes d'accord : en avant, marche ! Dès la fin du XVIIIe siècle, bien avant le triomphe d'Hernani, apparaissent les signes d'une littérature nouvelle, qui va faire éclater des règles immuables. La sensibilité, l'exaltation, la rêverie vont évincer le rationalisme tout-puissant des Lumières. Au détour des pages, les rencontres affluent. Mme de Staël, entre ambitions et déceptions, tient salon. Charles Nodier anime le Cénacle, qui accueille tous les jeunes artistes du mouvement. D'autres grands noms, également, se dévoilent : Lamartine, Musset, Nerval, Vigny, George Sand ou Théophile Gautier, et évidemment Hugo. Dans le tourbillon des vies et des mots de ceux qui, illustres ou à la gloire éphémère, ont fait le romantisme, Eric Tellenne dresse un portrait incarné de plus d'un demi-siècle d'histoire et de littérature.

06/2015

ActuaLitté

Romans historiques

Comment j'ai apporté la Savoie à la France

"Beaucoup pensent que la Savoie a toujours été française. Elle ne l'est que depuis 150 ans, en 1860, quand Napoléon III obtint son rattachement à la France par le traité de Turin. Et ce n'était qu'un retour à une situation antérieure que moi, Philibert Simond, j'avais toujours souhaitée et à laquelle j'avais consacré l'essentiel de ma vie. Je suis né à Rumilly, en 1755, dans l'actuelle Haute-Savoie. J'étais alors sujet du roi de Sardaigne, comme tous les Savoisiens. Mes parents ont fait de moi un prêtre. Mais, lorsque j'ai eu une trentaine d'années, je n'ai pas résisté aux idées nouvelles venues de France. J'ai adhéré avec enthousiasme aux idéaux de la Révolution. Les sbires du roi de Sardaigne m'ont pourchassé et j'ai dû m'exiler en France. Là, je suis devenu député à la Convention Nationale et, lorsque la situation s'est présentée, j'ai tout fait pour que la France envahisse, puis annexe la Savoie. On m'y a envoyé et j'en ai fait le 84ème département français, le Mont-Blanc. Lorsque Victor-Amédée III, roi de Piémont-Sardaigne, a essayé de le récupérer par les armes, je suis devenu chef de guerre. J'ai réussi à contrecarrer son offensive. Ensuite, les choses ont commencé à mal tourner pour moi... C'est mon histoire que je te raconte dans ce livre, l'Histoire de la naissance de la Savoie française, celle que trop peu de gens connaissent et que je te propose de découvrir avec moi."

08/2015

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

Lunar Park

Cinq ans après l'éblouissant Glamorama, Bret Easton Ellis change de registre et se met en scène pour devenir le personnage central de Lunar Park. On se souvient des personnages décadents Patrick Bateman (American Psycho) et Victor Ward (Glamorama), des paradis artificiels, de la gloire et de la violence qui étaient au coeur de leurs expériences. Comme s'il s'agissait d'écarter une réputation sulfureuse, mêlant ses propres souvenirs, ses démons et les personnages qui peuplent ses précédents textes, Ellis décide avec Lunar Park d'incarner lui-même un homme marié, père de famille, vivant dans une immense propriété du comté de Midland. En définitive, une vie bourgeoise partagée entre le centre commercial le samedi après-midi, les séances chez une thérapeute pour couples et les dîners entre voisins. Un revirement comique qui se transforme en cauchemar. Le narrateur, Bret Easton Ellis, pense que les madeleines de Proust sont des mandarines, que sa maison d'Elsinore Lane est hantée, que le spectre est son père mort et peut-être aussi le héros assassin d'American Psycho, qu'il doit retrouver la simplicité des phrases de son premier roman... Un rêve halluciné et jubilatoire qui mêle autobiographie et visions stupéfiantes : Bret Easton Ellis se joue avec humour et virtuosité du mythe de l'écrivain pour écrire un roman puissant et magistralement maîtrisé. Lunar Park paraît quasi simultanément aux Etats-Unis, en Angleterre et en France. L'auteur sera présent en France au moment de la sortie du livre.

03/2023

ActuaLitté

Maladies infectieuses

Le défi des maladies infectieuses. Des pestes à la covid-19, Edition 2021

La conquête de la planète par l'homme s'accompagna dès l'Antiquité de la prolifération de maladies : lèpre, peste, choléra, variole, tuberculose, grippes... maladies infectieuses dues à des bactéries, des virus ou des parasites. La nature de ces microbes, leur mode de fonctionnement et les réactions immunologiques à leur encontre ne seront compris qu'à partir du xiu siècle. La mise au point concomitante de traitements efficaces : antibiotiques, antiviraux et vaccins, a même pu nous faire croire que le combat était gagné. Mais de nos jours, les bactéries développent des résistances aux antibiotiques, les infections hospitalières sont un fléau et de nouvelles maladies virales se propagent rapidement avec la mondialisation : hépatites, sida, fièvres hémorragiques et la toute dernière, la covid-19. Dans cet ouvrage remis à jour pour sa nouvelle édition, le défi des maladies infectieuses est raconté par les plus éminents spécialistes de leur domaine : PHILIPPE SANSONETrI, PATRICK BERCHE, ANTOINE FLAHAULT, DIDIER PITTET, JEAN-FRANCOIS DELFRAISSY, ELISABETH BOUVET, BERTRAND DAUTZENBERG, DIDIER SICARD, BRIGITTE AUTRAN, CHRISTINE KATLAMA et bien d'autres que nous ne pouvons malheureusement pas tous citer ici. Ils décrivent, de façon abordable mais détaillée, les découvertes, les inventions et les avancées médicales d'aujourd'hui. Des personnalités d'autres disciplines, ANDRE COMTE-SPONVILLE et JEAN-MICHEL BESNIER, philosophes, PATRICK ALECIAN, psychiatre, JEAN DE KERVASDOUE et JEAN-MARC BOUVILLE, économistes, SAMIA HURST-MAJNO, bioéthicienne, VICTOR RODWIN et MICHAEL GUSMANO, experts américains de la gestion de la santé... enrichissent ce travail de leur regard sur les conséquences sociétales de la pandémie de covid-19.

03/2021

ActuaLitté

Poésie

Mirlitontaines et chansons oubliées. Raretés et inédits

"La chanson et la poésie sont séparées par des points communs qui deviennent des différences selon la définition qu'on en donne et l'usage qu'on en fait. Mon expérience aidant, je confirme que tout, absolument tout, peut se chanter : l'amour surtout, mais aussi la révolution, le clair de lune à Maubeuge, la mer - et même le code de la route. Car cela dépend quand et à qui l'auteur -le parolier- espère s'adresser ; c'est le même Gainsbourg qui a signé "l'ami Cahuète" et "la Javanaise" ; c'est le même Jacques Plante qui a écrit "le Mexicain" ("en guise, en guise") et "la Bohème"("Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître"). Si Victor Hugo n'aimait pas que l'on dépose de la musique le long de ses vers, c'est le compositeur Kosma qui a fait un succès mondial des "Feuilles mortes" de Prévert, Brassens qui a fait plus pour la gloire de Francis Jammes que bien des anthologies. A l'inverse, d'authentiques poètes comme Cocteau ont échoué dans leurs rares tentatives chansonnières. On le voit, le propos n'est pas simple et mon appartenance au monde de la goualante n'y change pas grand-chose. J'ai donc fouillé dans le fatras de mes succès populaires et mes laissés-pour-compte pour retenir ce qui me permet de mériter le pli nom de poésie. J'ai fait un tri en parfaite et sereine incompétence. C'est le lecteur qui décidera. Comme d'hab(itude)!

01/2021

ActuaLitté

Revues de droit

Revue méditerranéenne de droit public N° 11 : Itinérances juridico-poétiques en Méditerranée(s)

Du Droit... à la poésie. C'est le 19 mars 2012, au Palais de l'Institut de France, à Paris, sous la présidence - déjà - du poète Abdellatif Laâbi, que fut créé le Laboratoire Méditerranéen de Droit Public (Lm-Dp) réunissant et accueillant des juristes de tous les rivages du bassin méditerranéen. De façon informelle d'abord, le réseau international est devenu, en 2016, une association dotée de la personnalité juridique. Reliant une dizaine d'équipes sur ses rives, le Lm-Dp va fêter en 2022 sa première décade et - pour ce faire - réaffirme, par le présent "ouvrage anniversaire" , le cadeau qu'il compte adresser à ses membres. Selon ses fondateurs, en effet, le Lm-Dp s'inscrit pleinement au sein du mouvement "Law as Culture" . Pour ce faire, en équipe ou en équipage, puisque le partage proposé ne peut se concevoir qu'accompagné(e), ce sont des "mezzés" juridico-poétiques qui vous sont ici proposés. Les miscellanées ainsi offertes emprunteront aux cultures poétiques et aux traditions des différentes rives de la Méditerranée mais aussi, en début et en fin de chaque chapitre, à ses droits comme pour rappeler le lien évident entre droit(s) & culture(s). "La Méditerranée est tout entière sous le soleil, on le sent à l'unité inexprimable qui est au fond de sa beauté ; (...) le ciel est d'un bleu clair, la mer est d'un bleu sombre ; ciel et mer sont d'un bleu profond" . C'est précisément ce bleu d'unité raconté par Victor Hugo qui sera notre guide.

04/2022

ActuaLitté

Ecrits sur l'art

Le risque de voir

Quel autre plus grand malheur peut frapper un historien de l'art que de commencer à perdre la vue ? Dans ce récit intime, poignant, Thierry Soulard explore le privilège de l'oeil dans notre culture et dans nos vies. Une célébration littéraire de la permanence de l'invisible. Devenir borgne ! Difficile de ne pas vivre ce handicap comme un drame. Sans la vision binoculaire et stéréoscopique, le réel semble n'avoir plus d'épaisseur. L'auteur rapporte ce qu'il a éprouvé au cours de sa prise en charge ophtalmologique et interroge en même temps les peintres malvoyants et les philosophes : qu'est-ce que voir ? Le handicap visuel permettrait-il de dépasser l'ordinaire de la vision ? Pour répondre à ces questions, Monet, Degas, Victor Brauner sont interpellés dans leurs oeuvres ou encore Bruegel et Rembrandt, en même temps que sont convoqués Platon, Descartes, Alain, Merleau-Ponty ou encore James Joyce et William Blake, sans oublier les Evangiles. Les bien-voyants ne se rendent pas compte qu'ils sont condamnés à vivre la tyrannie du réel. Et si les yeux empêchaient de voir en vrai ? Le genre humain n'a peut-être pas vocation à voir mais à entrevoir. Dans ces conditions, ne devrait-on pas considérer la malvoyance comme un atout ? Ne serait-il pas temps de voir autrement qu'avec les yeux ? Peut-être, alors, sentira-t-on la présence de l'Etre émerger de la pénombre. Ce livre inspiré invite à une joyeuse méditation.

08/2022

ActuaLitté

Histoire de France

Napoléon III. Visionnaire de l'Europe des nations

Que n'a-t-on pas entendu ou lu sur ce personnage ? Pourtant, au-delà d'un acte de naissance contestable transformé en légende noire par Victor Hugo, le second Empire est certainement, Gaël Nofri nous le montre, la tentative la plus originale et la plus prometteuse que la France ait faite dans ces quelque cent soixante-dix ans d'errance politique depuis le 21 janvier 1789 jusqu'à la Ve République en 1958. De l'Algérie à la condition ouvrière en passant par l'industrialisation et la prise de conscience de l'inéluctable principe des nationalités, Napoléon III entrevoit et prépare avec intelligence et lucidité, et souvent prescience, ce que devra être l'avenir. L'ombre portée de la défaite de 1870 et de ses conséquences reste cependant décisive dans le jugement plus politique qu'historique qui est encore porté aujourd'hui. A y regarder de plus près, les choses sont moins simples et, du vrai cynisme bismarckien ou du supposé angélisme de Napoléon III, la véritable intelligence - au moins du point de vue des peuples - n'est évidemment pas là où on la voit ordinairement. Les pages les plus intéressantes de ce livre passionnant sont celles où l'auteur nous fait partager la lucidité de l'Empereur sur la politique du " gouvernement provisoire" et les conséquences d'une paix qu'il juge inacceptable parce qu'elle débouchera inévitablement sur un nouveau conflit. L'ouvrage de Gaël Nofri nous fait découvrir un personnage souvent visionnaire, y compris quand il travaille à l'émergence d'une Europe des nations.

09/2010

ActuaLitté

Ecrits sur l'art

Le musée idéal : la revue N°5, mars-avril-mai 2023 : Vermeer. Toutes ses peintures enfin réunies !

Pour le prix d'un billet d'exposition, visitez toutes les pièces d'un musée idéal, suivez nos guides conférenciers et découvrez l'actu de l'art ! Cette revue propose une immersion inédite au coeur d'un musée imaginaire. Elle invite à une balade sur papier dans les différentes pièces du musée pour une évasion artistique et sensorielle. Dossiers thématiques, analyses d'oeuvres par des historiens de l'art, article sur les coulisses des musées ou encore l'actualité de l'art en France et à l'étranger, tels sont les articulations de cette revue caractérisée par de belles reproductions et la qualité journalistique et iconographique de GEO. Visitons le musée idéal de pièces en pièces : Qu'est ce qu'un musée idéal pour vous ? Entretien avec une personnalité de la culture L'exposition événement sur Vermeer : 35 chefs-d'oeuvre enfin réunis ! Comment regarder un tableau au musée ? par notre conférencière Françoise Barbe-Gall Une pause déjeuner au restaurant du musée avec la rubrique "Un étoilé au musée" , l'occasion de parler Art et Gastronomie Le petit musée, un tableau expliqué aux enfants La collection du Musée idéal pour ce numéro : Grâce à cette exposition consacrée aux Japon en fleurs Le dépliant panoramique qui met en valeur une oeuvre au grand format Les 10 coups de coeur de la rédaction GEO ! Le cabinet de dessins : découvrez les dessins méconnus de Victor Hugo L'auditorium La petite boutique du musée : les ouvrages, les films, les podcast à découvrir

02/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

Voyage vers la fiction. Le monde de Juan Carlos Onetti

On le sait : le romancier péruvien Mario Vargas Llosa est aussi un remarquable critique et essayiste. Après nous avoir donné un Flaubert, un Arguedas et un Victor Hugo inoubliables, il nous propose ici sa lecture la plus personnelle de l'oeuvre de Juan Carlos Onetti (1909-1994), dont on célèbre en 2009 le centenaire de la naissance. Ce romancier uruguayen est l'auteur d'une oeuvre extrêmement originale qui tient, pour l'essentiel, à l'édification d'un monde fictif à l'intérieur de la fiction, avec pour objectif l'évasion de la réalité par le rêve et l'affabulation. C'est ce que Vargas Llosa appelle "voyage vers la fiction" . Au terme d'une analyse aussi fine que savoureuse, retenons sa conclusion : "Ce qu'il y a dans le monde d'Onetti d'amertume et de pessimisme, de frustration et de souffrance, change de signe quand, séduits par la subtilité et l'astuce de sa prose, nous entrons dans son monde, le vivons en jouissant de ce qui s'y passe tout en souffrant en même temps et en nous déchirant au spectacle des misères humaines qu'il exhibe. C'est le mystère de l'oeuvre littéraire et artistique réussie : délecter par la souffrance, séduire et enchanter tout en nous immergeant dans le mal et l'horreur. Mais cette métamorphose paradoxale est le privilège des authentiques créateurs dont les oeuvres réussissent à transcender le temps et les circonstances de leur naissance. Onetti était l'un d'eux".

04/2009

ActuaLitté

Vie chrétienne

Initiations

Yvon Le Loup, mieux connu sous son nom initiatique "Sédir", est né le 2 janvier 1871. Jeune homme il eut la curiosité piquée à vif par l'occultisme dans lequel il plongea son esprit, avant de s'y immerger, corps et âme. En quête de quelques ouvrages sibyllins, il fit un jour la connaissance du célèbre Papus lors de l'un de ses passages à la Librairie du Merveilleux, lieu très prisé qui attirait les amoureux de Haute Science, selon l'expression en vogue à l'époque. Papus perçut tout de suite les aptitudes de ce Breton timide. Ainsi Yvon Le Loup entra-t-il dans le cercle des "Compagnons de la Hiérophanie", confrérie d'idéale Quête ésotérique si bien décrite par Victor-Emile Michelet. Sédir fréquentera les cénacles initiatiques de son temps, il y laissa son empreinte et fit le tour d'une vingtaine de groupuscules gravitant autour de l'ésotérisme avant d'épouser la voie mystique, suite à sa rencontre avec celui que les occultistes de la Belle Epoque désignèrent Maître Philipe de Lyon (Anthelme-Nizier Philippe). Dans l'ouvrage Initiations, Sédir offre la quintessence du cheminement initiatique qui fut le sien. A travers le symbole et l'allégorie, à travers aussi la figure du Maître Philippe qui apparaît en filigrane, l'auteur révèle et se révèle, en usant de l'art du récit initiatique dont l'approche dépasse la trame des romans. Ainsi narre-t-il - d'une plume alchimique - le parcours qui conduit l'initié du monde de la matière grossière à celui de l'Esprit.

04/2024

ActuaLitté

Revues

La Nouvelle Revue Française N° 657, printemps 2024 : A quel temps s'écrivent les guerres ?

Les voix du roman : Salman Rushdie, Il était une fois... (Entretien) Le temps des guerres : Olivia Gesbert, Quoi de neuf sur la guerre ? (Editorial) Albert Thibaudet, Romans pendant la guerre Eric Vuillard, Une simple phrase Annette Becker, Les temps de la guerre Arturo Pérez-Reverte, Des kleenex et un champ de maïs Volodymyr Yermolenko - Tetyana Ogarkova, La littérature face à l'abîme Velibor Colic, Le carnet noir Scholastique Mukasonga, Sauver la mémoire Valérie Zenatti, La nuit, la nuit de la guerre Gracia Bejjani, Vous n'en parlez jamais Mohamed Fellag, Mon chien David Lescot, Théâtres de guerre Sarah Chiche, (Ne) cachez (pas) ce mal que je (ne) saurais voir Le cahier critique : Lydie Salvayre, Triste Tigre de Neige Sinno (P. O. L.) Dominique Barbéris, Le murmure de Christian Bobin (Gallimard) Benjamin Hoffmann, Le Ciel ouvert de Nicolas Mathieu (Actes Sud) Xabi Molia, Jusqu'à ce que mort s'ensuive d'Olivier Rolin (Gallimard) Yannick Haenel, Sans valeur de Gaëlle Obiégly (Bayard) Victor Pouchet, Kim Philby et moi d'Emmanuel Villin (Stock) Monica Sabolo, Mon sous-marin jaune de Jón Kalman Stefánsson (Bourgois) Catherine Cusset, American Mother de Colum McCann (Belfond) Héliogabale, la pièce retrouvée : Olivia Gesbert, Un printemps avec Jean Genet (Avant-propos) Francois Rouget, Héliogabale, histoire d'un inédit Jonathan Littell, Rêve et réalité Ouvertures : Paul B. Preciado, Lettre à Virginia Woolf. Orlando, le script Eric Rochant, Adapter en série des romans qu'on a aimés Tristan Garcia, Vue en coupe d'un flux de fiction Hervé Le Tellier, Le dialogue, de l'écrit à l'écran

03/2024

ActuaLitté

Biographies

Achever Sartre. Elucidations sur les dix dernières années de sa vie

Si Sartre connut son lot de scandales, aucun ne fut comparable à celui qui éclata un mois avant sa mort. En cause, son ultime publication : L'Espoir maintenant. Une série d'entretiens sur ses engagements, la révolution, la violence, l'éthique, le messianisme juif et le destin de l'humanité, où son interlocuteur est soupçonné d'avoir commis un abus de faiblesse, autant dire un "détournement de vieillard"... Ces entretiens étaient en fait l'aboutissement de dix ans de travail et le fruit d'une amitié inattendue qui engendra une collaboration intellectuelle unique dans l'histoire de la pensée. Tout commença dans un café de St Germain, le jour où Sartre rencontra un jeune homme mystérieux de 25 ans, de quarante ans son cadet, doté d'un charisme hors du commun, apatride, clandestin, sans-papiers, et chef incontesté d'un mouvement révolutionnaire radical. Il s'appelait Benny Lévy. Mais c'est sous son nom de guerre qu'il fut craint, admiré et décrié : " Pierre Victor" . C'était un 15 avril, et les deux hommes ne se quitteront plus pendant dix ans, jusqu'à cet autre 15 avril, en 1980, quand Sartre mourut. Entre ces deux dates, un mystère. Persistant. C'est son élucidation qui fonde ce récit. Essai critique, biographique et enquête philosophique, ce livre s'appuie sur une documentation riche et partiellement inédite. Ce récit se double d'une réflexion profonde sur l'universalité de l'oeuvre sartrienne et ses engendrements, sans épargner les contradictions intimes de son auteur et celles de son temps.

01/2024

ActuaLitté

Musique, danse

Cette musique qui me vient de loin

Star Academy a révélé au grand public un personnage étonnant, complexe et baroque : Armande Altaï, son professeur de chant. Grâce à une méthode élaborée tout au long d'une vie imprégnée de musique, du rock à l'opéra classique et contemporain, Armande a obtenu des résultats surprenants et permis à ses élèves de découvrir les vertus épanouissantes de la voix libérée... Armande est née à Alep, d'un père officier français et d'une mère turque, fille d'un bey d'origine tcherkesse. Après une petite enfance en Syrie, au Liban et en Afrique, Armande va s'installer à Marseille où elle fabriquera ses racines. Des études de peinture, gravure et dessin antique à l'Ecole des beaux-arts, des études au Conservatoire où elle obtient un premier prix d'art lyrique, et Armande monte à Paris. Cette chanteuse atypique à l'extravagance subtilement subversive, " cabarock " comme elle se définit elle-même, va faire la manche, avant de créer Godspell. Sa carrière sera " underground " comme se plaisent à la qualifier certains journalistes. Plusieurs créations pour le théâtre et l'opéra contemporains, cinéma avec Zulawski... Armande Altaï commence à se faire une place, bien à part, " entre Haendel et Bjôrk ", plaisante-t-elle. Dans les années quatre-vingt, plusieurs albums et Jacques, joseph, Victor dort, le spectacle de Jacques Higelin, lui valent les faveurs du public... Puis Armande Altaï va donner des cours de chant... Jeunes inconnus ou stars confirmées, tous ses élèves lui vouent une profonde reconnaissance. Une vie intense, peu conventionnelle... A son image.

11/2003