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Jude Stéfan

Extraits

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Droit

La justice sénégalaise et les crimes internationaux au Tchad (1982-1990). Contribution africaine à l'avancée du droit pénal international

Cet ouvrage apporte un éclairage original à travers l'affaire Hissein Habré, ancien Président du Tchad, de 1982 à 1990, jugé à Dakar pour crime contre l'humanité. Il s'inscrit dans une perspective d'apporter une contribution à l'appréhension et à la construction d'une problématique de l'instauration des chambres extraordinaires africaines et des règles processuelles à adopter pour traduire en justice un ancien Président accusé de violations des droits humains en Afrique, à la suite d'une décision de l'Union Africaine de le traduire en justice au Sénégal, pays où il bénéficiait d'un statut de réfugié politique. Comment et sur quels éléments (témoignages des individus, enquêtes, archives, des sociétés civiles, des ONG internationales), le dossier de l'accusation s'est constitué ? La défense a-t-elle pu mobiliser l'ensemble des moyens disponibles pour défendre l'accusé ? Peut-on décliner une posture équidistante dans cette confrontation, à la lumière de la monstruosité des faits avérés qui incriminent l'ancien président du Tchad, qui vont au-delà du délictuel, et s'apparentent fort bien à des crimes contre l'humanité ? Quelle doit être la posture du chercheur ? A ces questions, il faut sans aucun doute ajouter la dimension politique de ce procès, avec le soutien des Etats membres, et en particulier l'engagement du Président Macky Sall qui a instruit son ministre de la Justice de l'époque de conduire la mise en place des chambres extraordinaires pour la tenue de ce procès inédit en Afrique. Le scepticisme des débuts de certains s'est progressivement estompé, l'exemplarité du procès Habré a été unanimement saluée. Il s'agit désormais de travailler dans le sens de la consolidation de cet arsenal juridique, pour en faire un instrument encore plus légitime de lutte contre l'impunité, les violations des droits humains et les crimes de guerre en Afrique.

12/2020

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Religion

Objets portraits. Conversations avec de jeunes Juifs de Turquie

Forte au début du XXe siècle de plus de 100 000 personnes, la communauté juive de Turquie ne représente plus aujourd'hui qu'un dixième de ce chiffre. Alors qu'elles voyaient nombre de leurs proches partir et qu'elles s'interrogeaient sur leur propre avenir, Rita Ender et Reysi Kamhi, toutes deux natives d'Istanbul, ont demandé à trente jeunes Juifs de Turquie de choisir un objet de famille et de leur en confier l'histoire. Au fil de ces conversations intimes, s'esquisse peu à peu la vie de communautés, de familles et de personnes qui se croisent sans jamais se confondre. Autant d'attitudes et de choix différents, marqués par les épreuves de la guerre et de l'émigration qui viennent plus d'une fois rompre la chaîne des générations. La question de la transmission n'en demeure pas moins vive, qu'elle s'éprouve sur le mode de la fidélité, de l'absence ou de la nostalgie. Entre attachement à une culture qui s'éteint - au premier rang de laquelle la langue judéo-espagnole - et attrait irrésistible de la modernité, les jeunes Juifs de Turquie se cherchent un avenir qui passe souvent par l'exil, mais aussi par la nécessité de préserver certains liens affectifs avec leurs racines. Cette tendresse et cette infinie compréhension, c'est surtout auprès de leurs grands-parents qu'ils l'éprouvent. Leur cuisine exprime mieux que les mots l'amour familial. C'est encore leur portait qui apparaît en filigrane de chacun des objets de famille et qui les suit même après leur disparition. Si les jeunes Juifs de Turquie paraissent si étonnamment modernes, mobiles et créatifs, peut-être le doivent-ils à ces grands-parents, qui sans porter de jugement ont su leur transmettre leur confiance et leur art de vivre.

02/2019

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Policiers

Asymptote. Jusqu'où l'homme peut-il survivre au système ?

L'éclairage public de la Ville était presque complètement éteint depuis quelques années. Soi-disant pour la planète, plus probablement pour le pognon. Les rues sales, les chantiers inachevés et les squats défilaient dans la lumière blanche de ses phares, diffusée par les rideaux de flotte - ça faisait des semaines qu'il pleuvait quasiment sans discontinuer. Matthias Serra, lieutenant à la brigade des homicides, s'était vu chargé d'une affaire qui pouvait potentiellement attirer tous les vautours de la presse. Lui qui d'habitude était cantonné aux crimes de second rang allait devoir se coller à l'assassinat d'un juge qui menait une accusation de corruption contre les leaders d'un parti d'extrême droite en passe de prendre le pouvoir à la tête de la République. Au fil de l'avancée de son enquête, Matthias, évoluant dans les méandres d'un monde pourri jusqu'à la moelle, aura à payer le prix et à perdre ses derniers fragments d'innocence, pour enfin embrasser sa vraie destinée... Asymptote est un thriller, mais il emprunte beaucoup à l'essai satirique, au pamphlet. Il se veut une critique percutante des modèles dominants. D'inspiration notamment orwellienne, le récit propose, au travers des yeux d'un homme pris dans la tourmente, une fresque épurée et dynamique, un instantané de ce que pourrait être le monde de demain pour alerter sur les dérives de celui d'aujourd'hui. Car Asymptote, malgré son aspect intemporel et universel, appartient et fait écho à l'actualité récente : le lecteur, dont l'imagination sera libre à bien des égards, s'y retrouvera via certains repères et se laissera gagner par ce cadre à la réflexion, cette invitation à une prise de conscience, pour un horizon justement plus libertaire et égalitaire.

10/2019

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Philosophie

Contre le libéralisme. La société n'est pas un marché

Une société libérale est une société où dominent la primauté de l'individu isolé, l'idéologie du progrès, l'idéologie des droits de l'homme, l'obsession de la croissance, la place disproportionnée des valeurs marchandes, l'assujettissement de l'imaginaire symbolique à l'axiomatique de l'intérêt. Le libéralisme a acquis en outre une portée mondiale depuis que la mondialisation a institué le capital en tant que réel sujet historique de la modernité. Il est à l'origine de cette mondialisation, qui n'est jamais que la transformation de la planète en un immense marché. Il inspire ce qu'on appelle aujourd'hui la "pensée unique" libérale-libertaire. Et bien entendu, comme toute idéologie dominante, il est aussi l'idéologie de la classe dominante. Le libéralisme est une doctrine philosophique, économique et politique, et c'est comme tel qu'il doit être étudié et jugé. Le vieux clivage droite-gauche est à cet égard de peu d'utilité, puisque la gauche morale, oubliant le socialisme, s'est ralliée à la société de marché, tandis qu'une certaine droite conservatrice ne parvient toujours pas à comprendre que le capitalisme libéral détruit systématiquement tout ce qu'elle veut conserver. Ce livre se propose d'aller à l'essentiel, au coeur de l'idéologie libérale, à partir d'une analyse critique de ses fondements, c'est-à-dire d'une anthropologie essentiellement fondée sur l'individualisme et sur l'économisme - celle de l'Homo oeconomicus. Alain de Benoist, essayiste, philosophe, est l'auteur d'une centaine de livres portant sur la philosophie politique et l'histoire des idées. Il a récemment publié Les démons du bien (2013), Survivre à la pensée unique (2015), Au-delà des droits de l'homme (2016), Le moment populiste, Ce que penser veut dire (2017) et Décroissance ou toujours plus ? (2018).

01/2019

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Psychologie, psychanalyse

Psychanalyse du sportif d'endurance. L'identité en marche

Les ouvrages sont peu nombreux qui mettent en lien le sport et la psychanalyse et notamment ceux qui concernent les sportifs d'endurance. Or, la communauté des sportifs d'endurance ne cesse de croître en France. Pour preuve, les nouveaux runners, trailers et triathlètes qui grossissent les rangs des participants aux compétitions. Il était donc temps de s'intéresser à cet axe de recherche. C'est ce que propose Florence Puklavec, l'auteure de cet essai, psychanalyste et marathonienne, en prenant comme base une enquête qualitative auprès de sportifs de tout niveau qui lui ont communiqué leur vécu. Elle nous fait part de sa réflexion de manière concrète et documentée sur le sujet de la quête d'identité à travers le sport. Cet essai met en lumière les pulsions et les raisons qui amènent une personne à pratiquer un sport mettant à rude épreuve, pendant plusieurs heures, la résistance de son organisme mais aussi la force de son psychisme en vue d'une participation réussie, voire d'un exploit reconnu par la communauté et applaudi par les conjoints, parents et amis. Le regard psychanalytique de l'auteure porté sur la pratique sportive d'endurance apporte un éclairage inédit sur les mouvements psychiques liés au cadre d'exercice, au plaisir du sport, à l'angoisse de la compétition, à l'estime de soi et au cheminement vers l'identité. Sans angélisme, l'addiction sportive et le dopage y sont également abordés démontrant la fine frontière entre la satisfaction procurée par la pratique dont le corps fait limite et la suture de la division du sujet à ce corps asservi. Cet ouvrage s'adresse à la communauté des sportifs d'endurance et à leurs proches, aux entraîneurs, aux enseignants des disciplines sportives et de manière plus large à tout public intéressé par la psychologie du sport et, bien sûr, à la communauté psychanalytique.

10/2019

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Histoire de France

L'émigration des Juifs de Tunisie de 1943 à 1967

En l'espace de vingt ans (fin 1940 - fin 1960), des 105 000 Juifs qui vivaient en Tunisie n'en ont subsisté qu'un peu plus de 10 000. L'assimilation française, l'émergence de l'idéologie sioniste à la fin du XIXe siècle, l'épisode dramatique du débarquement allemand et la blessure laissée par la France de Vichy, la montée des nationalismes dans l'ensemble du monde arabo-musulman, ajoutés au contexte géopolitique de l'époque, ont favorisé l'éveil d'une conscience des droits politiques et humains inaliénables chez la population juive de Tunisie. A la fin de l'occupation allemande (mai 1943), des départs ont eu lieu vers la Palestine ; ils s'intensifient à la veille et au lendemain de la création de l'Etat d'Israël. En 1952, l'amorce de la lutte contre l'occupant français, qui se solde par l'accès à l'autonomie interne en août 1954, fragilise cette minorité, inquiète de ne pouvoir accéder pleinement à la citoyenneté sous la nouvelle administration tunisienne, et incertaine quant à son avenir du point de vue social, économique, politique et institutionnel. Jusqu'à l'achèvement du processus d'indépendance tunisienne, l'émigration des Juifs en France et en Israël s'effectue en corrélation avec les réseaux migratoires nord-africains. Les organisations juives mondiales et les associations communautaires juives tunisiennes sont nombreuses à conjuguer leurs efforts pour assister les candidats au départ. L'intégration des émigrants dans leurs pays d'accueil se fait généralement dans la difficulté et la précarité. En 1967, lors de la guerre des Six jours, les manifestations hostiles aux Juifs portent un coup fatal à une possible cohabitation judéo-musulmane en terre tunisienne.

05/2019

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Religion jeunesse

La Bible. Grands récits et personnages

25 épisodes de l'Ancien Testament ; 25 épisodes du Nouveau Testament La Création du monde ; ADAM et EVE, le début de l'histoire ; CAÏN et ABEL, les frères ennemis ; NOE, l'homme de l'arc-en-ciel ; BABEL ; ABRAHAM, celui qui marche avec Dieu ; ISAAC et ses deux fils ; JACOB, l'aventurier de Dieu ; JOSEPH, celui à qui tout réussit ; JOSEPH et ses frères, le chemin du pardon ; MOÏSE, l'enfant sauvé des eaux ; RUTH l'étrangère fidèle ; SAMUEL l'enfant appelé par Dieu ; DAVID le champion de Dieu ; SALOMON le roi sage ; Tobit sauvé par l'ange de Dieu ; JOB face au malheur ; ISAÏE le poète de Dieu ; JEREMIE un prophète bien seul ; ESTHER ; OSEE ; JONAS le prophète rebelle MARIE celle qui a répondu oui ; SYMEON ET ANNE éclairés par Dieu ; JEAN celui qui baptise Jésus ; LE DIABLE celui qui tente Jésus ; L'HOMME PARALYSE un nouveau départ ; L'HOMME SOURD ET MUET s'ouvre à la vie ; LA PETITE FILLE DE JAÏRE réveillée de la mort ; LES BEATITUDES pour une joie parfaite ; LA PETITE GRAINE une promesse de bonheur ; L'AMOUR guérit tout ; LE SAMARITAIN au secours de l'homme blessé ; LE MAITRE ET SES SERVITEURS des talents par milliers ; LE PERE ET SES DEUX FILS un amour sans condition ; PIERRE, JACQUES ET JEAN des témoins privilégiés ; "NOTRE PERE" une prière pour Dieu ; ZACHEE celui qui change de vie ; MARTHE ET MARIE deux amies fidèles ; LES MARCHANDS DU TEMPLE se croient tout permis ; UN ROI EQUITABLE malgré les apparences ; LES APÔTRES au service les uns des autres ; L'EUCHARISTIE ; JUDA l'ami qui trompe Jésus ; MARIE MADELEINE passe des larmes à la joie ; THOMAS ne croit que ce qu'il voit ; LES PELERINS D'EMMAUS annoncent la bonne nouvelle

01/2019

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Poésie

Femme, je t'aime - Poésie

Coincés entre passé et oubli, les souvenirs ressemblent à ces rushes que les cinéastes abandonnent au fond d'un tiroir. Et pour cause. La nostalgie qui les véhicule appelle en général le lyrisme de la résignation et de grands lamentos sentimentaux. Léo Mira, lui, ne cède pas à cette facilité. Il nous émeut d'autant plus qu'il parvient, au détour de chaque poème, à faire surgir les rues et la forêt de notre idéale Guyane, ses cours inondées d'eau et ses squares assommés de soleil. Mieux. Sur les pas de la déambulation, il va croiser le destin qui distribue le bonheur amoureux. Parfois, Léo Mira intervient entre les vers, pour les prolonger, à la manière toute introspective de Pablo Neruda. Mais ici l'intervention dépasse toujours le simple commentaire, et fait dévier l'attention du lecteur vers un point très éloigné, un détail matériel, un souvenir, une idée. Toujours ce contre-pied, ce contrechamp qui nous avait tant séduit dans - Le Petit Prince d'Amazonie - ou - La Sirène d'Awala. Dans ces deux livres, Léo Mira avait beau brider son émotion, freiner ses mots, on sentait bien que le pari était gagné et que le fameux style, fait de phrases courtes, d'adjectifs incisifs, de paragraphes brefs et de mots d'auteur, était là. Ce style, dans - Femme je t'aime -, explose littéralement. C'est d'ailleurs grâce à lui que Léo Mira peut, sans coup férir, chalouper entre passé et présent, subjectif et objectif, ton soutenu et ton ordinaire, action et introspection et surtout travestir la position du narrateur, auquel il donne alternativement le rôle de confident, de juge, d'allié, d'adversaire, de témoin neutre ou engagé. Lisez séance tenante ce petit livre raffiné, peuplé de sublimes silhouettes féminines. René Ladouceur, Journaliste, Responsable de la communication à la CCI Guyane

06/2018

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Religion

LES HOMELIES SPIRITUELLES DE SAINT MACAIRE. Le Saint-Esprit et le Chrétien

Nous possédons, sous le nom de Saint Macaire le Grand (+390), fondateur du centre monastique de Scété, une œuvre spirituelle considérable, dont l'aspect primitif est difficile à déterminer, et qui nous est parvenue sous la forme de plusieurs collections qui se recoupent partiellement. Les cinquante homélies (collection II) dont on trouvera la traduction dans ce volume, en représentent la recension la plus classique, bien qu'elles ne nous livrent qu'une partie de l'œuvre. L'importance de ces textes vient à la fois de la qualité des enseignements qu'ils transmettent, et de l'influence qu'ils ont exercée dans les milieux spirituels d'expression grecque et syriaque, notamment sur des auteurs comme les " Pères neptique " de la Philocalie, Saint Maxime le Confesseur, Saint Grégoire Palamas, Saint Isaac le Syrien. Un bon juge en matière d'histoire de la spiritualité ancienne, Antoine Guillaumont, n'a pas hésité à écrire que dans cette œuvre " s'exprime la spiritualité la plus pure ; l'auteur des Homélies est un authentique ascète qui a gravi les plus hautes cimes de la perfection ; on perçoit chez lui une expérience qui est bien loin d'être aussi sensible dans les écrits du Pseudo-Denys, par exemple. L'Eglise grecque, qui l'a beaucoup lu, ne s'est pas trompée en voyant en lui un des plus grands spirituels chrétiens... On trouve chez lui déjà, de façon plus directe encore que chez Grégoire de Nysse, les éléments fondamentaux de la mystique orthodoxe, établis sur une expérience intense ". Après seize siècles, cet enseignement n'a rien perdu de sa force et de son actualité, et N.A Nissiotis a confié : " Personnellement, j'ai trouvé maintes phrases de Macaire presque identiques à des expressions de Kierkegaard, (notamment) en ce qui concerne la réponse conséquente et totale de la foi chrétienne au monde ".

11/1984

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Littérature étrangère

Le désert du néon

Dans ce recueil de vingt-quatre nouvelles, Nelson Algren évoque avec brio le monde tour à tour pathétique ou effrayant, mais toujours fascinant, des bas quartiers de Chicago. Les gangsters, les criminels ou les méchants que peint Algren ne sont ni vraiment bons, ni vraiment tout à fait mauvais, mais ce sont des victimes des circonstances ou de leurs illusions. Roman Orlov a pris très jeune l'habitude de passer ses nuits dehors, parce qu'il n'y avait pas assez de lits à la maison. Mary, la petite orpheline, est si malheureuse qu'elle s'imagine la mort comme un pays paisible où l'attendent toutes les joies qu'elle n'a pas connues sur cette terre. Gino n'est lui-même qu'au volant des voitures qu'il vole. Le jeune States Kaszuba, élevé dans une institution charitable, se jure bien de mettre à profit les quelques années de répit qui le séparent de sa majorité pour apprendre à devenir un criminel modèle. Mais peut-être la ville même de Chicago, que Nelson Algren connaît si bien, est-elle l'héroïne véritable de ces nouvelles. En tout cas, c'est d'elle que procèdent tous les personnages et c'est elle qui les fait vivre. De Chicago, l'auteur nous présente les aspects familiers, sordides ou inquiétants mais aussi fantastiques. En effet, quand il évoque la féerie tragique de la ville, avec ses fumées, son vacarme incessant et le jour artificiel des enseignes de néon, Nelson Algren donne toute sa mesure. Le Désert du néon, c'est un désert où l'homme n'est jamais plus seul que lorsqu'il se trouve au milieu de ses semblables et où seuls ses regrets et ses superstitions lui prêtent un semblant de réalité.

05/1969

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Droit

Dix mythes du droit public

Tout le monde ment ? Même le juriste de droit public ? Derrière la provocation de l'interrogation se cachent un constat et des propositions d'analyse(s) : en Droit (public ou privé) existeraient des mythes – entre fictions et illusions – que l'auteur se propose ici non de dénoncer mais de déconstruire ou plutôt de reconstruire. Dix exemples de mythes ont ainsi été sélectionnés et présentés, d'abord, de la manière dont la doctrine semble les aborder : " la Laïcité est un principe constitutionnel " ; " la revalorisation parlementaire est en marche depuis 2008 " ; " le droit administratif français naît autour de 1870 ; il est d'essence prétorienne " ; " le service public n'est pas le critère du droit administratif " ; " le Juge administratif – par définition – n'administre pas " ; " l'affaire du bac d'Eloka traduit la naissance du SPIC " ; " le plan des démonstrations juridiques est nécessairement en deux parties " ; etc. Puis, chaque chapitre est décortiqué afin de comprendre pourquoi et comment un mythe aurait pu se construire et surtout, comme en matière criminelle, à qui profiterait-il. C'est ainsi à une étude des discours doctrinaux publicistes incitant à toujours revenir aux sources du Droit (et non à ses interprétations successives) que nous sommes invités. Partant, l'ouvrage met en lumière deux catégories de mythes juridiques, les exemples retenus ne traduisant pas la même réalité mythologique. Le professeur Touzeil-Divina propose en effet de retenir les deux formes suivantes : les mythes juridiques légendaires (des fictions de fabulateurs) liant ou fédérant tous les juristes autour d'une " histoire " réinventée et commune et ceux, souvent plus modernes (des illusions d'affabulateurs), ne servant pas la communauté juridique en son ensemble mais, de façon utilitaire, une cause en particulier. Tout le monde ne ment donc pas en Droit même si cela arrive sciemment – aussi – parfois.

03/2019

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Droit

Droit et religion. [colloque international, 13 et 14 novembre 1992

Droit et religion. Pas de thème plus actuel. Pas de relation plus significative en temps de crise d'une civilisation liée au prestige du droit. Pas de plus évidente philosophie du droit, car elle s'exprime en généalogie de la règle, en question posée à son origine et à sa finalité ultime. D'où un faisceau d'études d'une exceptionnelle qualité. D'abord, avant tout, sur la religion envisagée comme fondement du droit. Puis, à l'aide de l'histoire des deux grands courants de l'Occident : judéo-chrétien, gréco-romain. Droit et religion dans la société hébraïque, dans la rome antique, dans les rapports entre hellénisme et Christianisme. L'approche comparatiste, sans pouvoir s'étendre à toutes les religions, malgré la tentation de l'Orient, a aussi fait porter l'analyse philosophique du côté des sciences coraniques et de la loi musulmane. Théologie, religion, philosophie sont aussi envisagées avec leurs prologements, admis ou contestés, dans l'univers du droit, ce qui ramène à une compréhenion de l'œuvre de grands penseurs : Luther, Hegel, Schelling, Carl Schmitt, Edith Stein... L'investigation comporte une indispensable réflexion sur les droits de l'homme, une dénonciation de quelques malentendus, une analyse axée sur la distinction bergsonienne du " clos " et de " l'ouvert ", une médiation sur la nature en tant qu'elle serait une exigence religieuse et juridique. Ensuite, l'articulation du religieux et du juridique s'imposait. Par la religion vers le droit ? Par le droit vers la religion ? Autant de questions entrecroisées, car, tout à la fois, ils se distinguent, s'influencent, se répondent. D'indispensables réponses du droit, international ou interne, complètent l'ensemble : sur la garantie européenne de la liberté de religion, sur les sectes, sur la laïcité.

12/1993

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Poésie

Flache d’Europe aimants garde-fous

"L'Europe penche. Ses penchants sont irrésistibles. BABORD TRIBORD BABORD TRIBORD. Quoi entre ? Quoi : entre Albrecht Dürer peignant l'insensé signe d'une chute de météorite, et Joseph Beuys au coeur d'un carnaval, ayant écrit au tableau noir " The Brain of Europe " ? Quoi : entre neuf jours d'Aphrodisies à Paphos, et les neuvaines d'un village où les pèlerins venaient en traitement pour leur folie ? Les barges tanguent. Les bargeots ne sont pas toujours ceux qu'on croise. Les croisés, ils sont livrés à leurs nefs folles. Les mythologies du temps présent se conjuguent avec l'histoire des antiques. Le sel y met un peu de piment. On a localisé le clitoris de l'Europe, pas encore son cerveau. Complètement à l'Ouest ? L'oncle d'Amérique, de retour, pencherait pour. Qu'est-ce que l'Europe, vue du mur à Chypre, gentiment nommé : ligne verte ? Qu'est-ce que l'Europe, vue par les écrivains Jean-Paul de Dadelsen et Denis de Rougemont, qui se mouillent au Centre européen de la Culture ? Quand la confédération européenne devient leurre, Dadelsen fait résonner son poème dans le ventre de la baleine, traduit le livre d'un juge américain, frôle la poète Hilda Doolittle, succombe d'une tumeur au cerveau. La langue c'est de la lave. C'est fou ce qu'on la préfère refroidie, solidifiée, figée. Parfois de l'énergie s'évade encore de l'encre asséchée : celle de l'énigme atteinte. Qu'y peuvent les arts poétiques ? Mais. Parier sur l'inconnu. Inventer des narrés, avec ligatures et raccords à distance. Bousculer l'ordre causal. Modéliser l'hétérogène. Ne pas nous mener en bateau, ni céder aux vieilles lunes. Syncrétiser. Croiser les doigts". Patrick Beurard-Valdoye.

03/2019

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Sciences historiques

La raison des gestes dans l'Occident médiéval

Charlemagne se tord la barbe et pleure ; devant Guillaume le Conquérant, Harold prête serment les mains posées sur des reliques ; les bras tendus, le prêtre élève l'hostie que les fidèles, à genoux et les mains jointes, fixent du regard ; tous font des signes de croix. Qu'ils nous surprennent ou nous paraissent aujourd'hui encore familiers, tous ces gestes sont liés à une culture et à son histoire. Car il n'existe pas de gestes " naturels ", mais des usages sociaux du corps, propres à chaque civilisation et qui changent au cours du temps. Ce livre explore l'histoire des gestes en Occident, depuis l'Antiquité tardive jusqu'au Moyen Age central. D'entrée de jeu, il souligne un problème crucial : l'historien, à l'inverse de l'ethnologue ou du sociologue, n'atteint pas directement les gestes du passé, mais toujours dans des écrits ou des images, des représentations des gestes qui en sont aussi des interprétations données par la culture du temps. Ce qui déplace et enrichit le questionnaire de l'historien : qu'est-ce que " faire un geste " dans la société chrétienne du Moyen Age ? Comment juge-t-on à cette époque le corps, son mouvement et ses attitudes ? Existe-t-il alors une ou des théories du geste ? Ainsi le spectacle des gestes est-il un défi permanent lancé à la raison, qui cherche, non sans difficultés ni malentendus et à chaque époque d'une manière nouvelle, à imposer aux gestes un ordre et du sens. C'est dans cette dialectique des gestes et de la pensée, à laquelle les clercs du Moyen Age ont donné en leur temps une expression systématique, que s'est construite au cours des siècles une culture singulière du corps et de ses usages.

07/2003

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Philosophie

Lettre à son père sur la mort d'Etienne de La Boétie

Le portrait que Montaigne a tracé de lui-même comprend bien des lacunes. Raisons politiques, scrupules, goût du secret, il a jugé nécessaire de rester muet sur certains épisodes, de voiler certains faits. La Saint-Barthélemy, par exemple : il n'en souffle mot. Rien d'étonnant si, dans les Essais, on ne rencontre aucune représentation solide d'Etienne de La Boétie. Même le chapitre qui lui est consacré, De l'amitié, n'évoque qu'une silhouette. Pour remplir les blancs on pourrait imaginer des fictions, mais quels éléments choisir ? sur quels critères ? Mieux vaut s'en tenir aux documents, si minces soient-ils. En ce qui concerne La Boétie, ils sont plus que minces : infimes. Montaigne nous le révèle avec parcimonie. Seule la lettre qu'il adresse à son père l'expose dans sa présence effective. Cette lettre fut imprimée à Paris sept ans après la mort de l'ami. Mais quand, précisément, l'a-t-il écrite ? juste après la disparition d'Etienne ? Ou, l'ayant écrite alors, l'a-t-il retouchée ensuite ? Ou bien l'a-t-il écrite peu avant de la publier, voire dans l'intention de la publier ? Mystère. Cependant une chose est sûre : le 23 juillet 1570, Montaigne résigne sa charge de magistrat au parlement de Bordeaux. D'août à novembre, il consacre son loisir à la publication de quelques feuillets de La Boétie. L'air de l'époque est pesant : Montaigne renonce à publier le Discours de la servitude volontaire ainsi que certain Mémoire de nos troubles sur l'édit de janvier 1562. Cette absence symbolise parfaitement le peu de matière que La Boétie nous a laissée. Sauf dans la lettre sur sa mort. Un récit sans rhétorique où on ne le voit guère, mais où il parle. On lit. On souffre avec lui. On l'écoute. Et l'émotion nous emporte.

04/2012

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Littérature française

La nuit du crocodile

Il est de ces journées banales, où tout paraît serein. Que dirait-on de ces après-midi d'automne, où les hommes s'occupent à leurs travaux de jardinage, sinon qu'ils convient à la paix et à la quiétude. Quoi de plus rassurant que ce père de famille qui cultive son jardin, et qui s'occupe à cueillir des noix et ramasser des feuilles ? Si ce n'est peut-être la façon si méticuleuse dont il s'en occupe. Car ici, tout est placé. Que rien ne manque et que rien ne dépasse. Et que tout s'organise... comme dans un décor figé. Mais nous ne sommes pas au théâtre. Et dans cette histoire, les décors sont de chair, et ils vivent. Il y a une mère et deux enfants. Comment grandir avec un père qui ne jure que par l'ordre ? Comment coexister avec un homme qui a le souci exclusif de l'immuable ? Seuls les objets qui durent le contentent. C'est pourquoi, sans doute, aime-t-il tant le silence. Car les mots sont si ambigus, et le langage, la proie de tant de controverses. Les mots disent les sentiments, et parfois l'amour. Et l'amour, à mille lieues des objets, est si versatile. Les deux enfants manquent-ils d'amour ? Ils manquent assurément des mots qui le portent et des paroles qui soulagent les douleurs et les passions. Car sans les mots, une seule loi : celle qui fait parler le corps du plus fort, et avec lui, sa terrible violence et sa démesure. Le narrateur nous emmène avec lui dans sa maison où les mots sont exclus. Avec distance, il se fait le témoin d'un huis clos familial, où se nouent progressivement, avec lenteur, les ficelles d'une oppression qui va grandissante.

01/2005

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Poches Littérature internation

Les mensonges du Sewol

Le roman vrai d'un plongeur à la recherche des corps dans l'épave du Sewol, dont le naufrage en 2014 a fait l'effet d'un éléctrochoc sur la société coréenne. Corée du Sud, 16 avril 2014, le Sewol sombre au large de la côte sud-ouest. 304 personnes trouvent la mort dans ce naufrage, pour la plupart des adolescents en excursion scolaire. Enorme scandale qui met en lumière des carences multiples aussi bien dans la gestion de la compagnie privée qui gère le navire que dans l'organisation des secours. Park Geun-hye, alors présidente, est violemment critiquée. Ce drame et ses suites compteront parmi les causes de sa destitution. Le narrateur est un plongeur professionnel qui a accepté d'aller rechercher les corps des victimes piégées dans leurs cabines. Le récit prend la forme d'une supplique adressée à un juge dans le but de disculper un de ses collègues, accusé d'homicide involontaire. Il évoque la difficile remontée des cadavres, les graves traumatismes dont souffrent les plongeurs et dénonce l'incurie avec laquelle ont été lancées et menées les opérations, ainsi que les injustices et les incompréhensions qui frappent ceux qui se sont dévoués corps et âme pour que les familles récupèrent les corps de leurs disparus. Avec le récit du plongeur, en plusieurs épisodes, alternent une vingtaine d'interviews ou de témoignages de parents en deuil, de rescapés ou de journalistes. L'auteur ne donne aucune indication sur le nom du bateau, ni sur le lieu exact du naufrage, ni sur les véritables noms des protagonistes, voulant donner à son récit une portée universelle. En postface, l'auteur indique que le plongeur qui lui a servi de modèle est décédé. L'enquête qui a suivi le décès a conclu à un suicide.

06/2020

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Histoire de France

La République impériale. Politique et racisme d'Etat

Au tournant du XIXe siècle, les républicains favorables aux conquêtes coloniales ont réussi là où leurs prédécesseurs avaient échoué. Entre 1871 et 1913, les possessions françaises en outre-mer sont passées de moins d'un million de kilomètres carrés à treize millions. Quant aux " indigènes ", leur nombre a progressé de sept à soixante-dix millions en 1938. Extraordinaire expansion. Elle est sans précédent dans l'histoire du pays qui, devenu la deuxième puissance impériale du monde après la Grande-Bretagne, est confronté à des tâches multiples et complexes. Comment diriger un empire aussi vaste ? De quels instruments politiques, administratifs, juridiques - le droit colonial par exemple - et scientifiques la métropole a-t-elle besoin pour remplir les missions nouvelles qui sont les siennes désormais ? Quelles orientations - assimilation ou association - mettre en œuvre dans les territoires de la " Plus Grande France " ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage entend répondre. En effet, les conséquences de cette construction impériale sur les institutions, la vie politique, l'enseignement supérieur et secondaire, les sciences humaines, qui voient se développer en leur sein des sciences dites coloniales consacrées par la création d'une académie ad hoc, et la littérature, mobilisée à des fins de propagande notamment, sont nombreuses. De là le surgissement inédit d'une véritable République impériale dotée de structures diverses, qui vivent par et pour les colonies, et d'un espace vital impérial jugé indispensable au développement de la métropole et à la vie de ses habitants. Pour rendre compte de ce processus complexe et multiforme qui a longtemps affecté l'État et la société civile, l'auteur a forgé le concept d'impérialisation et eu recours à une approche dédisciplinarisée qui fait appel à de nombreux textes philosophiques, politiques, juridiques et littéraires.

02/2009

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Romans de terroir

La fille du causse

C'est avec enthousiasme et chargé de ses souvenirs d'enfance que Damien Ménestret avait décidé de reprendre la ferme de ses grands-parents perchée sur le causse. C'était sans compter les coups du sort, nombreux pour l'éleveur de chèvres novice qu'il est. Aujourd'hui, au désespoir, il regarde avec insistance la solide poutre du plafond de sa grange et la corde qu'il vient d'y installer. Plus que quelques minutes et tous ses problèmes seront réglés. Mais la vie a bien des tours dans son sac, notamment en la personne de Chloé Beyllet, charmante ingénieure agronome, qui va le convaincre que des solutions existent... Les coups de pied aux fesses que nous donne le destin sont parfois salutaires. Il se passe une main sur le visage, d'un geste las. Je ne sais que dire. Don Quichotte ferraillait contre des moulins, mais il avait au moins du solide face à lui. Nos paysans, eux se battent contre du vent, un vent qui souffle de Bruxelles et des bureaux parisiens. Ils n'ont aucune chance, Je jette un coup d'oeil à la comtoise. Il est presque 20 heures. Mon premier réflexe est de grimacer, de penser que je n'aurais pas fait grand-chose de ma soirée. Puis je revois la corde, l'escabeau, et je sens une douce chaleur monter en mol. J'ignore ce que me réserve l'avenir mals je sais à présent que mon existence a eu un sens : je n'oublierai jamais que je viens de sauver une vie. Mais j'ai peur qu'il n'ait envie de recommencer, plus tard Il faut absolument que je le rassure. - Je vous tiendrai au courant de mes démarches au fur et à mesure. En attendant... Il a un petit rire amer. - Je ne ferai pas l'imbécile. Promis juré !

01/2020

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Littérature étrangère

Toutes nos mères

Margherita, la narratrice, est née fille dans une famille de femmes, elle représente l'avenir et la continuité... Une histoire qu'elle explore pour retrouver les êtres aimés : au premier rang se tient Ninin, origine et archétype, entourée de ses soeurs Maria, Margherita et Michin. Tout commence à la fin du XIXe siècle dans une bourgade du Canavese, une région du Piémont aux frontières incertaines. Le quotidien à la ferme est rude. Exposées à la tyrannie de la matriarche, les soeurs ne rêvent que de la ville. Elles seront mieux dans la vallée où les fabriques de textile embauchent des femmes et des adolescentes et où l'on ne se contente pas de polenta. Au nouveau siècle tout juste entamé, elles réalisent leur rêve et s'installent à Circé, où elles élèveront ensemble leur fille. A elles toutes, elles n'en auront qu'une, et leur petite-fille. Pas facile pour les hommes de trouver leur place quand ils ne sont pas contraints à l'exil. Ils constituent pourtant des figures fugitives mais incontournables de ce portrait de groupe. Au-dessus de leur tête va défiler "l'histoire de près d'un siècle, avec ses événements et ses prodiges : la lumière électrique, les vagues d'émigration, les automobiles, le cinéma, Mussolini, la Libération et la République, la populaire émission de variétés Canzonissima, les premiers pas sur la Lune, les minijupes." Au gré de photos retrouvées, des fables transmises de génération en génération, des couleurs et des odeurs ni vues ni senties, juste imaginées dans l'écho des mots, Margherita recompose l'histoire de sa famille, "une histoire minuscule, obstinée, toujours à recoudre et à sauver, une aventure discrète" qui coupe le souffle.

04/2015

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Actualité et médias

France-Côte d'Ivoire : la rupture

Alors que le président Laurent Gbagbo, aujourd'hui incarcéré à La Haye, clame toujours son innocence, un nouveau livre revient sur l'assassinat des soldats français en 2004 en Côte d'Ivoire lors du bombardement du camp militaire françaisde Bouaké. À l'époque, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie avait accusé le président Laurent Gbagbo d'être responsablede la mort des soldats français. L'Élysée avait aussitôt pris la décision de détruire l'aviation ivoirienne en représailles. Des manifestations populaires en Côte d'Ivoire scandant des slogans anti-français s'étaient multipliées et des milliers de jeunes ivoiriens s'étaient rassemblés pour empêcher que l'armée française accède à la présidence pour renverser le président Gbagbo. Les soldatsfrançais vont alors ouvrir le feu sur les manifestants. Il y aura des morts et des blessés côté ivoirien. Les expatriés français résidant à Abdijan seront à leur tour pris à parti. C'est le début de l'escalade qui mènera au divorce entre la France et la Côte d'Ivoire. Neuf ans après les faits, la justice française saisie par les familles des militaires tués peine à faire éclater la vérité et à juger les auteurs de la mort des soldats. Dans une enquête très documentée, l'auteur révèle comment Michèle Alliot-Marie a refusé d'arrêter les mercenaires qui ont bombardé le camp militaire français à Bouaké et comment elle a dissimulé la véritéà la justice française. L'auteur publie en exclusivité l'audition de l'ancienne ministre devant le juge et publie aussi, pour la première fois, le témoignage de Laurent Gbagbo sur la mort des soldats français. Des confidences et documents secrets viennent éclairer un dossier jusqu'à présent étouffé, notamment l'action du général Poncet qui commandait les troupes françaises enCôte d'Ivoire ainsi que celle des auteurs de l'attaque contre le camp français.

12/2013

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Pléiades

Oeuvres

Le 21 juin 1936, André Gide évoque la mémoire de Gorki sur la place Rouge, à Moscou : « La mort de Maxime Gorki n'assombrit pas seulement les États soviétiques, mais le monde entier. » Près de soixante-dix ans plus tard, « le monde entier » aurait tendance à voir en Gorki un porte-drapeau (rouge) plutôt qu'un écrivain universel. L'image du président de la « Société des écrivains soviétiques » pèse sans doute plus lourd que son ouvre. C'est par un retour à cette ouvre - celle d'un des meilleurs prosateurs de la langue russe - que Gorki remontera la pente que l'Histoire lui a fait descendre. « Vous sentez excellemment », écrivait Tchékhov au jeune Gorki, « vous avez le sens de la plastique, c'est-à-dire que, quand vous représentez un objet, vous le voyez et le palpez ! » Les textes ici rassemblés sont de ceux qui corroborent ce jugement. Non pas les romans à thèse, mais les récits où les vérités n'ont pas cédé la place aux mensonges exaltants. Où les personnages ne sont pas des « types » censés « rendre les hommes meilleurs », mais de petites gens venues des « bas-fonds », parfois des hors-la-loi, pittoresques, complexes, humains - en un mot : vrais. Peu d'analyse, pas d'introspection : un climat, une peinture extraordinairement évocatrice, un lyrisme contenu, une ironie légère. Une langue dont la souplesse, la variété, la précision soumettent le traducteur à rude épreuve. Encore falllait-il la tenter, cette épreuve. La redécouverte de Gorki passait par une réinterprétation : toutes les traductions proposées ici sont donc nouvelles. Loin d'« unifier », elles respectent la tonalité de chaque récit. Oublié le porte-drapeau, voici, rendu à sa polychromie et à sa complexité, l'écrivain.

11/2005

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Religion

Saint Yves de Tréguier. Patron des Bretons, des avocats, magistrats, juristes et universitaires

Patron des Bretons, des avocats, magistrats, juristes et universitaires Le pardon de saint Yves, qui se déroule chaque année le troisième dimanche du mois de mai en souvenir de sa mort le 19 mai 1303, rassemble à Tréguier (Cötes d'Armor) plusieurs milliers de pèlerins. Vêtus de leurs robes, les avocats, magistrats, professeurs de droit et autres juristes, venant toujours plus nombreux de toutes les régions de France et de l'étranger, y participent pour fêter et honorer leur saint patron. Mais que savons-nous de la vie de saint Yves ? Si celui-ci n'a pas eu, à l'instar de saint Martin de Tours, son Sulpice Sévère, en revanche, les écrits du procès de canonisation (dont l'inquisition a débuté en 1330) sont parvenus avec bonheur jusqu'à nous. Toutefois, ils ne mettent en lumière que l'oeuvre chrétienne du prestigieux Trégorrois. Aussi, ce n'est qu'indirectement qu'apparaissent les rôles joués par Yves durant sa vie, en qualité d'étudiant, d'official (juge ecclésiastique) et d'avocat des pauvres. La Vita d'Yves de Tréguier s'est déroulée au siècle du roi Saint Louis, celui des dernières croisades, de l'émergence des ordres mendiants, du développement des universités françaises, du triomphe de l'Eglise détentrice d'un pouvoir spirituel omniprésent, souvent prompt à rivaliser avec le pouvoir temporel. L'auteur engage une discussion (disputatio), parfois sans complaisance,tout en ne remettant pas en cause les immenses vertus du grand saint breton, devenu à juste titre le saint patron de tous les juristes. Saint Yves de Tréguier appartient aujourd'hui au riche patrimoine historique, culturel et spirituel de la Bretagne. Passeur de mémoire et de traditions, François Christian Semur entend contribuer à la pérennité des valeurs de justice et de fraternité léguées par le parangon des avocats, magistrats et hommes de loi.

11/2019

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Religion

Catholiques et Bretons toujours ? Essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne

Ce livre commence par un témoignage personnel sur l'autoritarisme du clergé (qui suscitait des réactions frondeuses) et sur une religion pénitentielle et inhibitrice, où l'on pouvait néanmoins trouver son bonheur. Au passage, un savoureux portrait de prêtre. La christianisation de la Bretagne a débuté différemment : à partir de Tours au sud-est ; par l'arrivée des Bretons au nord-ouest. Il n'y avait ni séminaire ni sermon ni catéchisme jusqu'au XVIIe siècle, qui est marqué par des missions spectaculaires et une discipline imposée aux prêtres, dont beaucoup aimaient fort le vin, et certains les femmes. Contrairement aux évêques, la grande majorité des prêtres soutient la Révolution jusqu'au moment où elle décide qu'ils seront élus. En Bretagne, ils refusent à 80 %. Certains seront guillotinés. Les autres, persécutés, exilés, résistent avec le soutien majoritaire de la population. Au XIXe siècle, marqué par les Bretons Chateaubriand, Lamennais et Renan, l'Eglise redevient plus influente que jamais. Puis, de 1880 à 1907, elle est persécutée par des gouvernements anticléricaux, aux décisions souvent incompréhensibles pour la grande majorité (la laïcité notamment) et parfois stupidement tyranniques (interdiction de faire sermons et catéchisme en breton). Mais tandis que l'épiscopat lutte contre la République et l'école laïque, quelques prêtres combattent ardemment pour la démocratie et les droits syndicaux. La formation dans les petits séminaires est rude, mais fort intéressante. Dans les années 1930, une civilisation de consommation et de jouissance entraîne un recul de la religion. Après 1965, c'est l'effondrement des croyances et surtout des pratiques et des vocations. Un dernier chapitre envisage l'avenir en fonction de possibles modifications dans l'attitude de l'Eglise et dans nos conditions d'existence. Un ouvrage précisément documenté, agréable à lire, nourri de réflexions sur la fonction de la religion aux différentes époques, parsemé d'anecdotes piquantes et révélatrices.

10/2012

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Histoire internationale

Une révolution inachevée. Sécession, guerre civile, esclavage et émancipation aux Etats-Unis

Et si la révolution inachevée américaine avait changé la face du monde ? La guerre de Sécession américaine, que les Américains eux-mêmes préfèrent appeler la "guerre civile", reste un moment fondateur de l'Histoire des Etats-Unis. Dans les oppositions politiques d'aujourd'hui les références à ce conflit ne sont jamais absentes tant celui-ci a structuré l'imaginaire collectif américain et son champ politique. Quand la guerre éclate. nombre des amis de Marx émigrés aux Etats-Unis après l'échec des révolutions de 1848 s'engagent dans les armées de l'Union pour mettre fin à l'esclavage. Nombre d'entre eux seront colonels. généraux. conseillers, élus républicains, agitateurs ouvriers... De Londres, dans les colonnes du New York Daily Herald, Kart Marx écrit. commente, juge. soutient Abraham Lincoln. le critique pour ses atermoiements. appuie la libération des esclaves par les armées de l'Union et la confiscation des biens des planteurs, décortique les liens entre l'esclavage et le développement capitaliste... Le président des Etats-Unis et l'agitateur communiste comprennent que derrière la question de l'esclavage et son abolition, se joue la possibilité d'un nouvel ordre social. C'est bien ce basculement possible qui va déclencher les luttes acharnées dont les Etats-Unis de la fin du 19e siècle seront le théâtre. Dans sa préface. qui constitue à elle seule un ouvrage dans l'ouvrage. Robin Blackburn nous offre une mise en perspective des textes présentés et un rappel utile du contexte historique et du déroulement du conflit. Elle nous emmène à la poursuite d'une histoire sociale et politique des Etats-Unis souvent ignorée du lecteur francophone et nous entraîne sur les traces des pionniers d'une autre Amérique, des expéditions anti-esclavagistes de John Brown jusqu'à la répression d'une société en pleine ébullition qui naît des cendres du conflit.

04/2012

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Faits de société

Ma vie chez les milliardaires russes [EDITION EN GROS CARACTERES

"Sous un soleil de plomb, j'entrevois l'embarcation. La concurrence est rude. Long d'une petite soixantaine de mètres, avec sa coque noire et ses étages blancs, le pied-à-terre flottant des Sokolov n'occupe que la deuxième ou troisième place en termes de grandeur dans le palmarès des yachts privés amarrés au port. Mais l'honneur est sauf : privilégié, mon patron bénéficie d'un anneau facturé à 2 000 euros cash par jour au lieu des 1 000 indiqués sur la grille des tarifs". Le luxe ? Un plaisir. Une routine. Peut-être même une obligation quand on devient milliardaire en Russie. Engloutir du caviar au petit-déjeuner, prendre une leçon de golf en pleine mer, multiplier les allers-retours en jet privé et les titres de propriété sur chaque continent du monde, c'est le minimum syndical. Marie Freyssac a vécu comme préceptrice française à Moscou. Saynète après saynète, elle nous ouvre les portes d'un monde opaque, qui révolte autant qu'il fascine, celui des oligarques fiers de leur réussite, qui exhibent volontiers leurs liasses de billets et paient tout au prix fort, jamais rassasiés après avoir été élevés au biberon du communisme. Et quand elle quitte les alentours de la Roubliovka, c'est pour retrouver la rue, les babouchkas vendeuses à la sauvette, les Caucasiens pas toujours en odeur de sainteté, la vodka moins festive qu'arme de destruction massive, en bref, le quotidien parfois âpre des Moscovites, que la jeune nounou croque avec la juste combinaison d'impertinence et de drôlerie. Marie Freyssac a 30 ans. Journaliste devenue professeur de français en Russie, elle n'envisage pas de "faire gouvernante" à Moscou toute sa vie.

05/2013

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Policiers

Un hiver de glace

Jessup Dolly s'est éloigné au volant de sa Capri bleue sur la route creusée d'ornières en abandonnant à leur sort ses trois enfants et une épouse qui n'a plus toute sa tête. II a promis de revenir avec un sac bourré de billets. Or Jessup n'est jamais revenu. Dans la maison isolée, les placards sont vides et il fait froid. Ree, l'aînée âgée de seize ans, veille comme elle le peut sur le reste de la famille. Elle ne tarde pas à apprendre que son père a bénéficié d'une mise en liberté conditionnelle moyennant une hypothèque sur sa maison et ses terres. S'il ne se présente pas au tribunal le jour du jugement, les Dolly seront sans toit, au cœur de l'hiver. Alors, telle une héroïne de Dickens, Ree prend la route et affronte la neige, la nuit, le froid, et surtout l'hostilité des autres membres du clan Dolly qui n'aiment pas les questions. En quête de son père, ou de son cadavre. Peut-être est-ce effectivement un cadavre qu'elle cherche, car Jessup était " le meilleur fabricant de blanche " du coin et sa disparition doit être liée à ce douteux trafic. Huitième roman de Daniel Woodrell, Un hiver de glace est le récit de l'odyssée poignante d'une mère Courage de seize ans à travers les paysages désolés des Ozarks. La beauté âpre du style de Daniel Woodrell illumine les brefs moments où le contact physique, la solidarité, la fraternité viennent humaniser un monde fruste et dur dans lequel chacun lutte pour sa survie. On ne peut qu'être bouleversé à la lecture de ce livre signé par un grand écrivain que James Ellroy juge " totalement brillant ".

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Littérature française

Pour ce qu'il me plaist. Jeanne de Belleville, la première femme pirate

Qui était Jeanne de Belleville, la première femme pirate ? Fille d'un riche seigneur, elle épouse le baron breton Olivier de Clisson. Condamné pour une supposée haute-trahison sur ordre du roi Philippe VI, il est décapité en 1343 ; sa tête est empalée à l'entrée du château des ducs de Bretagne, tandis que son corps est exposé au gibet de Montfaucon. Les biens de Jeanne de Belleville sont confisqués. Indignée par cette injustice, Jeanne prend la mer. Elle la prend positivement. Elle arme des navires qu'elle jette sur les fleuves de France et sur la côte atlantique pour nuire aux intérêts français. La première femme pirate a pris le large. Quelques mois lui suffisent pour faire régner la terreur. Quelques mois pour devenir "la lionne sanglante" - le plus frappant des surnoms que son courage lui ait valu. Dévastant et pillant les navires qui croisent sa route, Jeanne de Belleville devient une légende. Pourchassée sans relâche par la flotte de Philippe VI, son ennemi juré, elle finit par se rendre en Angleterre. Le roi Edouard III l'accueille comme un membre de sa famille. Jeanne se remarie avec un lieutenant anglais et veut partir à la reconquête de ses terres, pour que flotte encore sur la Bretagne le blason des Clisson. Dernière étape de l'odyssée d'une femme devenue pirate. Revenue en France, elle meurt de vieillesse, à l'âge de 59 ans. Laure Buisson est allée à la recherche de sources inédites en France et en Angleterre sur ce personnage fascinant. A son impeccable travail d'historienne, elle greffe son art de romancière qui nous permet de sentir au plus près ce qu'était la vie d'une femme au Moyen-Age - la vie de cette femme, Jeanne de Belleville : intrépide, intransigeante, passionnée, et auprès de qui bien des féministes modernes pourraient prendre des leçons.

04/2017

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Droit

Le droit de l'exécution des peines. Espoirs ou désillusions ?

La phase de l'exécution de la peine est devenue aussi importante que celle de son prononcé. La peine n'a d'utilité que par une exécution effective et constructive. La réinsertion du condamné et la protection de la société en dépendent. L'inflation législative des dernières années en la matière illustre l'intérêt grandissant du législateur pour le droit de l'exécution des peines, mais aussi sa difficulté à résoudre les problèmes essentiels liés à la lutte contre la récidive et la surpopulation carcérale. La prison n'est plus l'unique référence. Les aménagements de peine sont de plus en plus valorisés. Cependant, le système actuel révèle des incohérences et des dysfonctionnements. La pénurie des moyens octroyés ne permet pas d'assurer un suivi satisfaisant des condamnés en milieu ouvert. Le présent ouvrage, issu d'une journée d'étude qui s'est tenue à la faculté de droit et de science politique de Nice, propose une analyse du droit actuel de l'exécution des peines. Les plus grands spécialistes universitaires en la matière, ainsi que des acteurs des procédures d'exécution, apportent une réflexion pertinente sur les problèmes substantiels liés à la difficile mise en oeuvre de ce droit. La promotion des aménagements de peine, comme le bracelet électronique ou la libération conditionnelle, est-elle une solution appropriée ? Est-il opportun de faire sortir les condamnés avant l'heure, sachant qu'ils ne seront pas suffisamment suivis ? Faut-il réformer la probation ? Le juge d'application des peines, ainsi que le ministère public, sont-ils en mesure de prendre les "bonnes décisions" ? Autant de questions permettant de s'interroger sur la valeur de notre droit de l'exécution des peines : espoirs ou désillusions ?

07/2014

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12 ans et +

Garçon manqué

" Oh, la jolie petite fille ! " Je suis pas mal sûr que c'est ce qu'on a dit quand je suis né. On a regardé entre mes jambes et le sort en était jeté. Après, ça n'a plus arrêté. " Regarde ses beaux cheveux longs, comme ceux d'un ange ", disait toujours mon grand-père. Et mon frère refusait que je reste dans sa chambre quand il était avec ses amis : " Tu ne peux pas jouer avec nous, je ne veux pas d'une petite soeur dans les pattes. " Puis j'entendais ma mère me complimenter : " Eloïse, regarde-toi, ma belle, tu as l'air d'une princesse dans cette robe. " Eloïse. Je savais que c'était mon nom. Mais qui étaient la soeur, la belle, la poupée dont ils parlaient? Je ne me reconnaissais pas dans ces mots, je me sentais différent et je ne comprenais pas pourquoi. Quelque chose en moi avait mal. Les miroirs et le temps ont répondu à mes questions. J'ai vu un corps de fille. Et pourtant... Malgré mon corps féminin, je sais que ce n'est pas moi. Moi, je suis un garçon. Un gars, un homme, un ti-cul, un dude... Ou vous pouvez tout simplement m'appeler Eloi. Parfois, la nature fait une erreur, et un enfant naît dans le mauvais corps. Il se livre alors à un horrible combat intérieur, acceptant difficilement son physique comme étant le sien. Lorsque cette personne prend conscience de sa différence, lorsqu'elle décide que le changement de sexe est sa seule option, un immense processus s'enclenche. L'auteur, lui-même en transition, utilise son expérience pour raconter tous les obstacles inhérents à la transsexualité.

02/2015