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XXe siècle

Oubliez-moi

Née en 1912, Qian Xiuling montre de grandes dispositions pour l'étude. Par admiration pour Marie Curie, elle quitte la Chine à l'âge de 17 ans et obtient un double doctorat en physique et chimie à l'Université de Louvain. Elle y rompt avec le fiancé qu'on veut lui imposer, pour épouser un médecin d'origine gréco-russe, Grégoire de Perlinghi. L'invasion japonaise coupe court à leur projet de s'établir en Chine. Ils s'installent à Herbeumont, où la guerre les surprend. Qian Xiuling va sauver la vie de plus de cent otages, de la région mais surtout d'Ecaussinnes, en allant plaider leur cause auprès du général von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique. Celui-ci, en effet, a bien connu un de ses cousins, général du Kuomintang. Décorée de la médaille de la Reconnaissance belge 1940-1945, elle va risquer sa réputation en défendant von Falkenhausen devant le Conseil de Guerre, lui évitant la condamnation à mort. Qian Xiuling ne connaîtra jamais la carrière scientifique qu'elle ambitionnait, mais elle deviendra patronne du plus prestigieux restaurant chinois de Bruxelles. Son histoire sera portée à l'écran en Chine, dans une série télévisée à succès ; hélas très romancée et prenant de nombreuses libertés avec la vérité historique. Un documentaire télévisé lui sera également consacré par sa petite-fille, et un roman chinois la prendra pour personnage. Le romancier et biographe chinois Xu Feng s'est attaché durant de nombreuses années à cerner autant que faire se peut la vie et la personnalité personnalité remarquables de Qian Xiuling et à les décaper de la romance entourant une femme qui a toujours prétendu n'avoir rien fait d'extraordinaire et qui a toujours demandé qu'on l'oublie. .

06/2023

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Littérature étrangère

Les Américains à Vicence et autres nouvelles. 1952-1965

Bien qu'il ait été publié après la mort de Goffredo Parise, ce livre est l'aboutissement d'un projet de l'auteur : rassembler autour du récit "Les Américains à Vicence" – où l'arrivée des troupes de la SETAF prend l'aspect, cocasse et menaçant, d'une invasion d'extraterrestres – une constellation d'autres nouvelles plus ou moins de la même époque. Des nouvelles peuplées de personnages allègrement excentriques, dans lesquelles on retrouve aussi le Parise magique et surréaliste de L'Enfant mort et les comètes, "les yeux exposés aux premières impressions du monde comme devant une brise printanière, tiède et funèbre – écarquillés devant la vanité inconsolable qui se cache derrière n'importe quel mystère". Il suffit de penser aux visqueux et vicieux don Claudio, dont la soutane sent "l'encens, la crème après-rasage et une odeur que j'avais sentie près des cages des singes, pendant la foire" ; à Adelina, dont la vie s'étiole lentement dans le collège des Addolorate, entre de merveilleuses broderies et des "patiences" ; à Cleofe, qui erre dans la ville vêtue de joyeux haillons en offrant de la poudre urticante, des papillons en papier japon et de fausses taches d'encre ; à Teo, qui brûle d'amour pour une femme à laquelle il n'a jamais adressé la parole et qu'il finira par épouser, désormais vieille, pour l'abandonner peu de temps après – bref, à tous les tours que le destin peut jouer dans les petites villes de province. Des histoires à la fois tragiques et grotesques que Parise, pour reprendre encore les mots de Cesare Garboli, "fait surgir de la page d'une main légère, avec le rire de l'éternel enfant".

11/2019

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Critique littéraire

Opuscules rhétoriques. Tome 2, Démosthène, Edition bilingue français-grec ancien

Si la postérité a fait de Démosthène (384-322) l'un des plus grands orateurs attiques, celui-ci eut des émules dès l'Antiquité. Parmi eux, Denys d'Halicarnasse (54 avant J-C -8 après J-C) lui consacre une longue partie de ces Opuscules Rhétoriques. D'abord admirateur de Lysias, Denys, qui prône la pureté de l'atticisme contre le style emphatique et excessif de l'asianisme, ne tarde pas à se tourner vers l'auteur des Philippiques. Derrière l'admiration se lit le projet pédagogique de Denys : proposer aux étudiants des modèles rhétoriques. Or, connaître Démosthène et ses procédés stylistiques dispense de toute autre étude puisqu'en lui sont rassemblés, de par sa position moyenne, tous les styles et toutes les harmonies, en une synthèse aussi brillante qu'originale. Autant qu'un hommage le texte est un modèle qui ravira les lecteurs tant de Démosthène que de Denys. Notre édition présente en un volume distinct l'opuscule consacré à Démosthène. La notice introductive fait le point des connaissances sur ce texte à la composition complexe : mutilé en son début, le traité aurait été rédigé à des périodes distantes de la vie de l'auteur. Les trois types de style, élevé, simple et mixte sont éclairés et illustrés, tandis que sont proposées les informations nécessaires à la bonne intelligence du propos. Les comparaisons, dont le texte abonde, entre Démosthène et les grands auteurs, Lysias, Isocrate, Platon et Thucydide, font l'objet d'une étude rigoureuse. L'histoire de la tradition manuscrite est brièvement rappelée. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, en fin d'ouvrage par des notes complémentaires. L'ouvrage est en outre enrichi d'un Index Nominum ainsi que d'un Index locorum et operum.

01/1988

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Sociologie

Les épreuves de la vie. Comprendre autrement les Français

La vraie vie des Français n'est pas dans les théories générales ou les moyennes statistiques. Les principaux mouvements sociaux des dernières années, des manifestations sur les retraites aux Gilets jaunes ou au phénomène #MeToo, n'ont guère été éclairés par l'étude des structures globales de la société. Les nouvelles géographies des fractures politiques et l'instauration d'un climat de défiance ont certes été bien documentées. Mais la nature des attentes, des colères et des peurs dont elles dérivent n'a pas encore été déchiffrée. Cet essai propose des outils pour ouvrir et décrypter cette boîte noire. Il se fonde pour cela sur une analyse des épreuves auxquelles les Français se trouvent le plus communément confrontés au quotidien. C'est en partant notamment des expériences vécues du mépris, de l'injustice, des discriminations et de l'incertitude que l'on peut comprendre autrement la société. Les émotions qui les accompagnent expliquent en effet au premier chef les comportements des femmes et des hommes d'aujourd'hui : ceux-ci ne se déterminent dorénavant plus en fonction de leurs seuls intérêts " objectifs ". Une autre manière de réagir aux événements et de produire du commun se fait donc ainsi jour. Cette approche permet d'appréhender de façon originale la désaffection contemporaine pour la politique existante et indique la direction d'un véritable projet d'émancipation. Les Epreuves de la vie ouvre de cette façon une nouvelle étape du travail de l'auteur consacré à la redéfinition de la question sociale et aux conditions de l'approfondissement de la vie démocratique. Parce qu'un essai vaut autant par le constat dressé que par les renouvellements esquissés, le texte de Pierre Rosanvallon est discuté et prolongé par quatre " rebonds et explorations " d'Aurélie Adler, Nicolas Duvoux, Emmanuel Fureix et Gloria Origgi, dans une démarche d'intelligence collective.

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Haut Moyen Age (Ve au Xe siècl

Charlemagne

L'imposante stature de Charlemagne plane sans fin sur une Europe en quête d'unité. Héros de légende sorti de la sombre forêt germanique, il s'imprègne de la chaude lumière de Rome et de la légitimité sacrée pontificale. Enfermant sa mère, bousculant Aquitains et Bavarois, il rompt avec la politique traditionnelle des Francs pour réaliser la synthèse entre le nord et le sud de son immense royaume. La réalisation s'appuie sur une force armée d'intervention rapide contre les Saxons, les Slaves et les musulmans d'Al-Andalus et combine l'esprit de méthode du droit et de la gestion administrative pour asseoir un projet de paix et de sécurité pour une société chrétienne, inspiré de Saint-Augustin. La mise en oeuvre repose sur une solide équipe de conseillers : Fulrad, le diplomate ; Chrodegang, le liturgiste ; Alcuin, le maître d'école et Angilbert, l'éternel et fidèle compagnon. La dynamique de groupe est celle de la jeunesse et de femmes cultivées et séduisantes. Le cadre est celui du somptueux palais d'Aix-la-Chapelle avec les marbres italiens, les mosaïques de Byzance et les étonnants cadeaux d'Haroun-al-Rashid, l'art des bains et d'un savoir vivre mesuré à l'aune de la bonne bière houblonnée. Les embûches furent nombreuses : un état de guerre de trente ans en Saxe, les complots des aristocraties attachées au passé, y compris au sein du palais, les hérésies, les malversations et détournements de fonds publics, les famines et épidémies, enfin les dernières années sont assombries par les décès successifs des héritiers. Tout cela conduit Charlemagne à ce questionnement angoissé récurrent : "Sommes-nous vraiment chrétien ? " et laisse son entourage surpris par sa mort le 28 janvier 814.

11/2021

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Sciences de la terre et de la

Paysans-boulangers Le guide (très pratique). Redonner de la valeur au grain

Le métier de paysan-boulanger se situe aujourd'hui à la croisée de nombreuses questions de société. Passionnant et multiple, il s'articule autour de valeurs et de pratiques qui participent au changement de paradigme agricole. Le grain n'est plus uniquement cultivé pour la quantité, mais il devient une matière noble à la base d'un aliment central de notre culture gastronomique : le pain. Tel est le point de départ de la démarche du paysan-boulanger : redonner au grain de se valeur. Sa valeur paysanne redonne du sens à la production céréalière, offrant la maîtrise complète de la filière aux agriculteurs, de la semence au pain, en leur permettant la redécouverte de céréales adaptées à des itinéraires techniques agroécologiques. Sa valeur sociétale replace le paysan au coeur de nos enjeux contemporains, apportant des réponses positives comme le développement d'une alimentation locale, respectueuse de l'environnement et de grande qualité nutritionnelle. Sa valeur économique permet à ses nouveaux artisans de la terre, de la farine et du levain d'exercer pleinement un métier diversifié, exigeant et permettant de vivre dignement. Ce livre est représentatif de l'existant et c'est une véritable trousse à outils pour découvrir ou approfondir sa connaissance du métier. Que ce soit par une une entrée historique, agronomique, boulangère, meunière ou comptable, les auteurs nous offrent dans ce guide une approche pragmatique, technique et économique en s'appuyant sur des témoignages d'experts. Il s'adresse à des porteurs de projet, agriculteurs en place ou aux personnes en réorientation professionnelle, aux animateurs de réseaux, aux paysans en quête de diversification ou aux boulangers souhaitant se rapprocher de leur matière première ainsi qu'à tous ceux qui se posent des questions sur ce beau métier.

05/2019

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Histoire de la photographie

Photographica N° 3, octobre 2021 : Histoires-monde de la photographie

Troisième numéro de la revue Photographica, "Histoires-monde de la photographie" présente un dossier dédié aux réseaux de circulation et à la géographie de l'histoire du médium, en s'intéressant tout particulièrement à ce que l'on a souvent appelé les "autres histoires de la photographie", c'est-à-dire ici en dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Quelles histoires mondiales / mondialisées pour le phénomène photographique ? En quoi des micro-histoires connectées ou des enquêtes à l'échelle d'un photographe, d'une ville, d'une publication, et donc à une échelle réduite, peuvent "faire monde" et permettre de mieux connaître la production et les circulations des photographies en dehors mais aussi en lien avec les zones géographiques plus repérées de l'histoire du médium ? Avec ces interrogations méthodologiques et historiographiques en toile de fond, ce numéro propose plusieurs études de cas révélatrices de ces questions : un article de Margaux Lavernhe sur le photographe ghanéen James Barnor et les transferts technologiques de la photographie couleur, un texte d'Annabelle Lacour sur les pratiques photographiques des souverains dans l'Asie de la fin du XIXe siècle, un essai d'histoire spatialisée d'Alexandra de Heering sur les studios de la ville indienne de Coimbatore, ou encore un article d'Ecce Zerman sur la circulation d'un modèle photographique dans la presse illustrée de l'Empire Ottoman. La traduction depuis l'anglais d'un texte fondateur de l'anthropologue Deborah Poole sur l'économie des images, une page sur un portrait de l'impératrice chinoise Cixi, ainsi qu'une rubrique source consacrée à la revue Camera Obscura et un entretien avec Nicole Starosielski, historienne porteuse d'un projet sur l'histoire des réseaux et câbles sous-marins, viendront compléter ce dossier thématique.

11/2021

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Immigration

Associations de migrants et coopération internationale. Agriculture et développement durable au Sénégal

Depuis la crise alimentaire mondiale de 2008, les associations de migrants sénégalais s'engagent en faveur du développement agricole des localités d'origine, en impulsant grâce à leurs projets une dynamique transnationale caractérisée par la circulation de biens, d'innovations et de compétences entre espaces d'accueil et d'origine. Dans cet ouvrage, l'attention est focalisée sur l'analyse d'une série de projets associatifs initiés par des migrants sénégalais établis dans trois pays européens, la France, la Suisse et l'Italie. Ces pays se différencient en termes de politiques visant à soutenir et à reconnaître les associations de migrants et de diasporas dans leur rôle d'acteurs de la coopération. La comparaison se révèle significative pour comprendre si les facteurs propres à chaque contexte d'accueil ont un impact sur les dynamiques associatives et sur les caractéristiques des projets en termes de développement agricole durable. Une telle analyse s'avère instructive aussi pour d'autres pays d'accueil et d'origine. Elle permet d'avancer des considérations qui visent à enrichir le débat actuel sur les liens entre migration et développement, qui a lieu du global au local auprès de chercheurs, d'organismes internationaux, d'acteurs étatiques et d'organisations non gouvernementales, ainsi que d'associations de migrants et de diasporas. Jenny Maggi est chargée de cours et collaboratrice scientifique à l'Institut de recherches sociologiques (IRS), Département de Sociologie de l'Université de Genève. Ses recherches récentes portent sur les migrations transnationales, les Liens entre migration et développement, la citoyenneté ainsi que sur l'analyse des politiques publiques. Dame Sarr, collaborateur de projet, a été associé à une série d'études sur Les migrations transnationales sénégalaises à l'Institut de recherches sociologiques (IRS), Département de Sociologie de l'Université de Genève, et à l'Organisation internationale pour Les migrations (OIM).

12/2021

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Littérature étrangère

Le matériau humain

L'écrivain guatémaltèque Rodrigo Rey Rosa n'a cessé de réfléchir aux causes de la violence qui mena son pays à une guerre civile de près d'un demi-siècle (1954-1996). La plupart de ses romans tournent autour de cette question. Rien de très étonnant à ce qu'il consacre un livre à ses recherches dans les archives secrètes de la police du Guatemala. Le matériel humain réunit les carnets de notes qu'il rédigea en consultant des listes de criminels politiques et de droit commun, exhumant certes quelques documents intéressants, mais découvrant que l'essentiel de la recherche repose d'abord sur le climat qui émane de ces archives. Car des vives tensions se manifestent constamment entre responsables du gouvernement, chercheurs, archivistes, anciens tortionnaires et anciens guérilleros qui tous voudraient contrôler les versions du passé. Tous apparaissent ici liés les uns aux autres par le souvenir menaçant d'une guerre civile dans laquelle les crimes de la police, les prises d'otages de la guérilla, le banditisme, la corruption, la drogue, les dérapages idéologiques et le terrorisme d'Etat font partie d'une seule et même histoire... Le matériel humain est un ouvrage captivant tant par son projet que par sa forme. Les carnets et cahiers nous livrent des notes - découpages bruts du réel - et des réflexions personnelles alimentées par les rencontres, les souvenirs, le quotidien, les lectures et font, au fur et à mesure des pages, le récit des difficultés rencontrées par un écrivain attiré par le potentiel romanesque des archives qu'il parcourt. Ce document " brut " est en réalité un fin et savant tissage d'investigations, de souvenirs personnels et familiaux, de bribes du quotidien et de réflexions éthiques et politiques, entre enquête d'un chercheur de la mémoire historique et journal d'un écrivain à la fois fasciné et effrayé par la folie des hommes.

06/2016

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Inde

Le Dernier Maharaja d Indore

Yeshwant Rao Holkar II (1908-1961), dernier maharaja d'Indore, est la figure même du maharaja moderne. Jeune esthète conscient de son absence de pouvoir politique dans une Inde sous domination britannique, ce richissime héritier épris de modernité part dès sa vingtième année à la conquête de l'Europe et des Etats-Unis et se jette à corps perdu dans les années folles. Marié à seize ans à la maharani Sanyogita Devi qui en avait neuf, le jeune prince fait de nombreuses rencontres, dont certaines qui marqueront sa vie entière (Man Ray, Brancusi, Henri-Pierre Roché, notamment). Il se fait grand mécène des artistes occidentaux des années 30 qui raffolent du jeune prince-dandy et de sa très jeune épouse. Le Corbusier, Jacques-Emile Ruhlmann ou encore Eileen Gray décorent l'incroyable palais Art déco qu'il se fait construire au coeur de l'Etat du Madhya Pradesh. Mais derrière cette icône de l'élégance et d'un style de vie devenu modèle pour les autres princes indiens, s'en cache une autre, plus mystérieuse. Fragile et instable, malheureux, mélancolique, déchiré entre les deux mondes irréconciliables qu'il habite - l'Inde et l'Occident -, refusant d'appartenir à aucun, il se retire peu à peu, abandonne son projet d'autobiographie, brûle discrètement ses correspondances et ses papiers, comme pour effacer sa postérité. Une biographie d'un personnage extraordinaire, qui se lit comme un voyage au coeur des années folles mais aussi comme une traversée de l'Inde en voie d'indépendance, tiraillée entre culture coloniale, culture traditionnelle et modernité artistique. Géraldine Lenain est historienne de l'art. Elle a déjà publié Monsieur Loo. Le roman d'un marchand d'art asiatique (Philippe Picquier, 2013).

04/2022

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Ouvrages généraux et thématiqu

Marie-Amélie. La dernière reine

Qui fut Marie-Amélie, la dernière reine de l'histoire de France, épouse du "roi des Français" Louis-Philippe ? Derrière l'image d'une femme discrète se cache en réalité celle d'une souveraine intelligente, ambitieuse, courageuse et pragmatique qui, malgré ses doutes, fit le pari de l'orléanisme afin de sauver la monarchie et refaire l'unité du pays. Née en 1782 à Palerme, fille de Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, nièce de Marie-Antoinette et tante de l'impératrice Marie-Louise, la reine Marie-Amélie reste assez largement méconnue des Français. Or, celle que Talleyrand considérait comme "la dernière grande dame d'Europe" montra aux heures décisives de sa vie - en 1809 lorsqu'elle épousa le duc d'Orléans, en 1830 lorsqu'elle monta sur le trône, en 1848 lorsqu'elle fut contrainte à l'exil - combien elle était davantage qu'une épouse aimante et soumise, qu'une mère attentive et soucieuse, qu'une chrétienne fervente. Sacrifiant sa tranquillité et certaines de ses convictions au projet de son mari - celui d'une monarchie constitutionnelle, désormais la seule possible après l'échec de la Restauration -, Marie-Amélie, mère de dix princes et princesses, fut le centre de cette nouvelle dynastie qui prétendit refermer le cycle des révolutions. L'échec du régime de Juillet ne doit pas faire oublier l'ambition de son pari. Avec sa mort en 1866, c'est une certaine idée de la France et de la royauté qui disparut, ouvrant la voie à la République. Se fondant sur de nombreuses sources inédites et sur une immense correspondance privée, Raphaël Dargent dresse le portrait renouvelé de la dernière reine, lui donnant enfin sa véritable dimension politique.

10/2021

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Littérature française

Performance

Victime d'un AVC, un romancier de 71 ans est en panne, tétanisé, incapable d'écrire une ligne. La commande d'une mini-série sur les Rolling Stones par des producteurs en vue est un miracle inespéré. Il accepte sans hésiter, lui qui méprise les biopics, le milieu du cinéma et les inusables clichés sur les années pop.

Voilà l'apprenti scénariste lancé dans un projet sur la première époque des Stones, entre l'arrestation de Keith Richards et Mick Jagger pour usage de stupéfiants, en 1967, et la mort stupéfiante de Brian Jones, en 1969. Intitulée Satanic Majesties, la série montrera comment des voyous, compilateurs de musique négro-américaine, devinrent en l'espace de deux ans les stars androgynes que l'on sait.

Apaisé, le septuagénaire peut poursuivre la passion scandaleuse qu'il partage avec Esther, sa ravissante belle-fille de 23 ans. Mais tous deux le savent, leur amour sera éphémère. Il ne durera que ce que durera chez elle la beauté du diable, tandis que ses forces à lui déclinent tout aussi diaboliquement.

D'où la coloration sombre et émouvante de leur histoire ; d'où la souffrance que leur cause la moindre séparation. L'écrivain de nouveau inspiré se prend au jeu de Satanic majesties. Par la grâce d'Esther, il renoue avec une part d'innocence et fait ressurgir Marianne Faithfull, Anita Pallenberg ou Brian Jones de l'abîme du temps.

Et si l'innocence de l'homme s'enfuit avec les années, l'exceptionnel brio de ce roman prouve si besoin était le souffle éblouissant de Simon Liberati. Parfois burlesque, souvent bouleversante, addictive, effrénée, la plus belle aventure d'un écrivain saisissant au vol les dernières bribes que la vie lui accorde.

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Littérature française

Lady Day. Histoire d'amours

Ce roman est bâti autour du personnage de la plus grande chanteuse de l'histoire de la musique afro-américaine au xxe siècle, née, selon les documents officiels, le 14 février 1915 au General Hospital de Philadelphie, et que l'on connaîtra successivement sous les noms d'Eleanor (ou Eleanora) Fagan, Gough, Fagan encore, puis Eleanor Halliday et enfin Billie Holiday. Comme dans Louie, Chet et Charlie, l'histoire que je raconte s'inspire d'événements réels, librement interprétés et mis en scène : c'est-à-dire filtrés par l'imagination et composés entre eux en fonction d'un projet littéraire qui ne vise pas en priorité la reconstitution des faits, d'ailleurs incertains en bien des cas, au terme des nombreuses enquêtes menées jusqu'ici. La plupart des personnages que je convoque dans ce livre ont existé. En revanche, à l'exception de quelques rares phrases qui furent effectivement prononcées, l'ensemble des propos tenus ou cités par eux dans leurs monologues intérieurs est de pure fiction (ce qui ne signifie pas de pur arbitraire), comme les tempéraments et les caractères auxquels ils renvoient. Cette histoire commence à New York, le 19 mars 1959, quatre mois, presque jour pour jour, avant la mort de l'héroïne. On enterrait ce jour-là l'homme avec qui, parmi tous ceux qu'elle rencontra, elle entretint les relations les plus innocentes et les plus énigmatiques, les plus profondes et les plus désincarnées : le " Président " des saxophonistes ténors, Lester Young. Huit jours plus tôt, le 11 mars, elle avait participé à l'ultime séance d'enregistrement de sa fertile carrière avec l'un de ses très fidèles partenaires, 1e trompettiste Harry Edison, et ils avaient gravé, entre autres, une version du standard There'll Be Some Changes Made : " Quelques changements vont se produire ".

08/2005

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Droit international public

Vers la pénalisation du droit international des droits de l'homme ?

Cet ouvrage est le résultat des travaux menés durant les quatre séminaires organisés dans le cadre d'un projet de coopération bilatérale franco-tchèque entre 2017 et 2018. Il contient les contributions des professeurs et chercheurs de l'université Paris II Panthéon-Assas et de l'Université Charles de Prague, notamment des collaborateurs du Centre de recherche sur les droits de l'Homme et le droit humanitaire (C.R.D.H/Paris Human Rights Center) de Paris et du Centre de recherche sur les droits de l'homme (UNCE/HUM/011) de Prague. L'objet de la recherche portait sur l'identification, la définition, la mesure et l'opportunité du processus de pénalisation des droits de l'Homme dans le droit international contemporain. Les différentes contributions présentées lors des séminaires se sont ordonnées autour de trois grands axes. Le premier interroge les usages, mais aussi les mésusages du droit pénal dans le champ du droit international des droits de l'homme. Le deuxième axe s'intéresse au phénomène de pénalisation des notions et concepts juridiques utilisés par le droit international des droits de l'homme. Enfin, le troisième axe porte la pénalisation de l'établissement de faits effectués par les organes de protection des droits de l'homme, selon un mouvement toujours en cours de construction. Ces travaux font apparaître que le droit international des droits de l'homme et le droit international pénal participent du même esprit du temps, le même Zeltgelst, celui qui émerge à la fin de Seconde Guerre Mondial et qui a continué à déployer ses potentialités jusqu'à aujourd'hui. Mais la recherche a aussi montré la distance qui continue à les séparer, pour des raisons tout à la fois juridiques et sociologiques.

01/2022

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Littérature française

Aux sources du fleuve d'argent

Dans la Province du Paraguay, au début du XVIIe siècle, Lucas a grandi auprès d'un père vaniteux et lâche, auquel tout l'oppose. Devenu adulte, il voudrait concilier le double héritage que son père, espagnol de Séville, et sa mère, servante indienne, lui ont laissé. Mais révolté par la cupidité et la violence des uns, la cruauté atavique des autres, il part à la recherche d'une vie meilleure qu'il ne voit possible que dans les régions les plus désertiques de l'Amérique Méridionale. Baptisé "Lucas Santiago" et vénéré comme un nouveau messie par les Indiens de la réduction d'Altos, sa quête le conduit d'abord sur le Rio Parana en compagnie du Comte de Najera, conquistador visionnaire dont le projet politique rejoint en fait celui de Lucas. Par un détour qui n'est qu'apparent, sa recherche obstinée d'un monde plus juste et surtout plus vrai se poursuit à travers l'océan jusqu'à Séville. Il y rencontre la jeune Lucia di Venezia dont l'amour bouleversera sa vie. D'autant plus violemment que pour Lucas, l'amour véritable se situe hors du temps : il est à la fois momentané et éternel. La mission qu'il s'est fixée l'obligeant à regagner l'Amérique, il retourne dans la Province, tient sa promesse, entraîne avec lui les plus humbles et remonte le cours du Rio Parana jusqu'au lieu inconnu de sa source, où il fonde la communauté de Bello Monte. Roman des grands espaces, Aux Sources du Fleuve d'Argent est aussi celui d'une vie intérieure, hors du temps. Dans ses précédents ouvrages, Jacques Bressler s'attache à des personnages ou à des événements que la grande Histoire néglige parfois. Aux Sources du Fleuve d'Argent est son premier roman.

03/2014

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Science-fiction

Refuge 444 Tome 3 : Mise en échec

La guerre est terminée ! Les deux puissances du Pays des Plaines enterrent le glaive de la discorde et s'allient pour mener de front un immense chantier : la construction d'une route commerciale à travers le Pays du Froid jusqu'au Pays des Olis. Leur projet pharaonique se fera à n'importe quel prix et contre quiconque osera s'y opposer ! Même s'il s'agit des Capitaines de la mort. Depuis que les Tarcs, associés aux Nomades, ont réussi là où tous avaient jusqu'à présent échoué en tuant un Capitaine de la mort, ces guerriers légendaires ne sont plus aussi redoutés. Un traité de paix est signé, mais l'information n'est pas parvenue à tout le monde... Des complots se préparent et des coups d'Etat s'organisent de toute part. Personne n'est à l'abri, pas même l'empereur Tarc. Le peuple Lut, quant à lui, pourtant épargné par la guerre, est confronté à des tensions internes et la guerre civile gronde. L'Elu compte bien faire du Refuge le premier temple des Trois Lunes au Pays du Froid, et ainsi convertir tous ses habitants. L'appui de Maître Capt semble lui ouvrir toutes les portes, ainsi que de très belles perspectives religieuses. Le clan de la Pachate, toujours en quête du Refuge 444, sera contraint d'emprunter la route de la Grande Forêt pour éviter les Légions Noires de l'Empire ; une forêt qui cache dans ses profondeurs des légendes aussi terrifiantes que celles du Pays du Froid. Dans cet endroit la mort guette chacun de vos pas... Dans ce troisième tome du Refuge 444, l'avenir de tous devient aussi précaire que celui d'un lapin blanc face à un Sang-Blanc...

03/2014

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Histoire internationale

Notre européanité. Une histoire millénaire, de l'épopée de Marathon à la réunification des peuples de l'ancien continent

C'est le récit d'une des aventures les plus extraordinaires que l'homme ait jamais entreprise : réconcilier après plus d'un millénaire de guerres fratricides les nations de notre Continent, édifier une maison commune pour y accueillir tous les peuples européens, leur offrir un espace privilégié de paix, de libertés, de prospérité, construire un monde meilleur. Cette aventure confine aux brumes de la mythologie avec la princesse Europe, entre dans l'Histoire avec la civilisation gréco-romaine et les grands mouvements de pensée tels l'Humanisme, le Siècle des Lumières, le Romantisme, aboutit au pacte de réconciliation du 9 mai 1950 entre les deux ennemis historiques, la France et l'Allemagne, un pacte auquel adhèrent immédiatement l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. C'est le début du long processus d'intégration de l'Ancien Continent : des premières Communautés économiques à la Grande Europe réunifiée de nos jours, modèle de civilisation humaniste pour de nombreux pays du globe. Dans son ouvrage, tout en décrivant les conquêtes exaltantes (et les crises profondes qui les ont engendrées) réalisées par la Nouvelle Europe, l'auteur dénonce les mystifications que des légions de prétendus eurosceptiques diffusent par ignorance ou par calcul et fournit des réponses aux interrogations légitimes que nombre d'Européens se posent sur l'essence et les finalités de l'Europe communautaire. Ce livre est écrit surtout pour les jeunes, nés dans la culture du dialogue et désireux de connaître leurs racines, leur européanité : un patrimoine de valeurs qui, de Socrate à Jean Monnet, ont forgé notre identité. Il appartiendra en effet aux nouvelles générations, héritières de ce patrimoine et gardiennes de la mémoire, de mener à bien le projet politique le plus profondément humain des deux derniers millénaires.

09/2014

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Sciences politiques

La vulnérabilité du monde. Démocraties et violences à l'heure de la globalisation

La chute du mur de Berlin ne comportait-elle pas la promesse d'une paix durable ? Ce livre analyse la perpétuation de violences de toutes sortes dans un monde dont le totalitarisme ne constitue plus la référence centrale. A l'heure de la globalisation, il montre que ces violences relèvent de dynamiques hétérogènes : conflits armés, mais aussi arbitraire étatique, brutalités du capitalisme, exclusions physiques ou symboliques. Parallèlement, il souligne combien les sociétés résistent à de telles violences, en faisant usage du droit, des politiques publiques, des leviers socio-économiques, des pratiques artistiques. Scandant les différentes parties du livre, trois études manifestent, photos à l'appui, la fonction éthique et politique de l'art. En contrepoint de la barbarie, l'aspiration à la beauté déstabilise la rhétorique de l'oubli, favorise le travail critique et le retour sur soi. Toute la force du livre tient dans le dévoilement de ces poussées contradictoires. Quelle en sera l'issue ? Nul ne le sait. Alors que les interdépendances techniques et économiques n'ont jamais été aussi fortes, notre monde est traversé par des divisions profondes. Le sens commun est en crise. Le projet démocratique y survivra-t-il ? Fruit d'une collaboration pluriannuelle entre l'Université catholique de Louvain et l'Université nationale de Colombie, ce livre réunit les contributions de nombreux spécialistes à travers le monde, issus de disciplines variées (philosophie, droit, sciences politiques, histoire, sociologie, psychologie). Parti d'un intérêt croisé pour un pays - la Colombie - où la violence apparaît comme une caractéristique structurelle, mais qui dispose de l'une des constitutions démocratiques les plus avancées de la région, il étend son champ de préoccupations à l'Amérique latine (Mexique, Pérou, Chili), à l'Afrique (Tunisie, Rwanda), à l'Asie du Sud-Est et à l'Europe.

02/2014

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Droit

Justices militaires et guerres mondiales (Europe 1914-1950)

L'histoire des justices militaires a jusqu'à il y a peu été largement négligée. Institution hybride, elle a longtemps fait l'objet de jugements à l'emporte-pièce, tant chez les militaires que chez les juristes. On a ainsi vu se multiplier critiques acerbes et plaidoyers pro domo autour de cette institution si particulière. Une série de séminaires menés dans le cadre du projet de la Maison des sciences de l'Homme, de 2004 à 2008, avait pour objectif de parcourir, en perspective comparée, les évolutions de la justice militaire depuis le XVIe siècle. Le présent volume reprend une vingtaine de ces contributions, orientées sur le premier XXe siècle, pour comprendre les tensions, les pratiques et les limites de la justice militaire pendant et autour des deux guerres mondiales. Parcourant l'Europe occidentale, il se veut méthodologique et initiateur, éclairant une réalité transnationale à l'aide d'études de cas, inscrites dans le temps et l'espace. Until recently, the history of military justice has been largely neglected. As a hybrid concept, it has for many years been the subject of hasty judgments from both military institutions and lawyers. Members of the military institutions kept repeating harsh criticisms while the lawyers kept justifying themselves.This volume brings together 20 contributions that focus on the early 20th century in Western Europe with the aim of examining the tensions, practices and limitations of military justice during the two World Wars. In doing so, it uses a methodological and original approach, from the perspective of transnational reality and uses case studies from a range of countries at different times. The contributions were all presented during multiple seminars held at the Maison des sciences de l'Homme between 2004 and 2008. Using a comparative perspective, these seminars explored the evolution of the military justice system since the 16th century.

02/2014

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Littérature française

Mots pour maux

« — Elles sont bien belles toutes vos formules, ‘‘la commune à ses enfants morts ou à ses héros morts pour la France ou pour la Patrie'' qu'on trouve sur tous les monuments inaugurés ces temps-ci. J'ai rien contre, au contraire, mais il faudrait en plus quelque chose pour rappeler qu'on l'a gagnée cette guerre. J'lis l'journal. J'vois bien c'qui se passe. Il y en a déjà qui semblent l'avoir oublié, à commencer par les Allemands. Chaque jour, j'ai repoussé au jour suivant, mais demain l'échéance arrive à son terme. Je dois présenter devant le Conseil municipal ma réponse à cette demande du maire. Devant l'urgence de la tâche, cette nuit le sommeil me fuit. Les fantômes surgissent du passé. Je me remémore la période de la Grande Guerre, vécue côté civil, entre Allanche, Murat et Aurillac, loin du front : les lettres qu'on attend avec appréhension, mon travail d'architecte, l'église, la lecture des journaux, les discussions au café où se mêlent nouvelles vraies ou fausses de la guerre, politique, problèmes du quotidien. De possibles épitaphes surgissent, s'envolent. » 1923, dans un village d'Auvergne. Un architecte s'apprête à soumettre son projet de monument aux morts dédié aux disparus de 14-18. Il replonge dans ses souvenirs, à partir de 1890, lorsqu'il s'était vu confier le chantier d'une église... Jean-Louis Prud'homme remonte le temps et explore les cicatrices d'un nouveau siècle qui n'augurait rien de bon. « Mots pour maux » raconte ainsi la vie en suspens, les journaux qui mentent et oublient. L'humain et le politique, le sacrifice et l'absurde, des noms sur une pierre : une page d'histoire douloureuse, terriblement juste, hélas intemporelle.

12/2014

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Histoire de France

Chercheurs en Résistance. Pistes et outils à l'usage des historiens

Cet ouvrage collectif est le fruit de deux journées d'études organisées par le Centre d'histoire et de recherche sur la Résistance. De jeunes chercheurs y réfléchissent, à partir de cas pratiques, aux problèmes épistémologiques et méthodologiques que pose l'écriture de l'histoire : Comment un objet de recherche se construit-il et se saisit-il ? Que faire lorsque la définition de ses contours se dérobe au fur et à mesure que l'enquête avance ? Comment composer avec l'abondance, l'absence ou le caractère parfois éminemment biaisé des sources ? Les auteurs ont accepté de mettre au pot commun les écueils, interrogations, doutes qui sont le lot de tous les chercheurs et de les placer délibérément au centre de la réflexion afin qu'ils puissent être discutés. Qu'on étudie la désobéissance pionnière autour de la nébuleuse du musée de l'homme (Julien Blanc), l'histoire du Bureau central de renseignement et d'action (Sébastien Alberlelli), les métamorphoses des "vichysto-résistants" (Johanna Barasz), les déportations de répression (Thomas Fontaine), les relations de la société corse avec la Résistance (Sylvain Gregori), les rapports entre la gendarmerie et le corps social (Emmanuel Chevet) ou les composantes d'une identité résistante (Cécile Vast), ce sont bien en effet des questionnements voisins et croisés qui surgissent. De ce point de vue, les contributions réunies dans ce volume vont bien au-delà du champ de l'histoire de la Résistance et seront susceptibles d'intéresser ceux que l'écriture de l'histoire intrigue et d'aider chercheurs de toutes périodes et de toutes thématiques. Il s'agit -ce qui n'est pas si simple-de permettre à chacun de mettre en lumière ce qui est d'ordinaire relégué dans la pénombre, à savoir les doutes, incertitudes, appréhensions qui s'attachent à tout projet de longue haleine.

05/2014

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Pédagogie

Acteurs dans la ville, acteur dans sa vie. Favoriser la participation

L'état d'esprit avec lequel sont menées des actions avec un public incitent plus ou moins les personnes à être actrices. La méthodologie utilisée est un déterminant essentiel du résultat. Les propositions de cet ouvrage, illustrées par des projets réalisés ou en cours de réalisation dans la région mulhousienne, visent à mobiliser le dynamisme du parent, de l'habitant, de l'élu, du professionnel, pour le rendre acteur, ou lui permettre de développer davantage sa participation, pour lui-même, voire dans son groupe social. Cette mobilisation peut inciter en retour l'institution, l'association, la hiérarchie, le réseau pluridisciplinaire, à se mobiliser, à s'investir dans le questionnement posé par l'habitant, par l'électeur, par l'usager, par le salarié, par le patient. Cependant, c'est une position pour le moins inconfortable pour le pouvoir en place. " Faire avec autrui " et non " faire pour autrui " fait s'exposer à l'inattendu, tant il permet l'expression de la singularité individuelle. La première partie propose une structure et quelques pistes de réflexion pour l'élaboration d'un projet - en premier lieu dans le domaine du travail social en général, - puis plus spécifiquement autour du soutien à la parentalité, - ensuite avec l'objectif de rendre la personne actrice, - enfin en utilisant comme moyen le groupe de parole d'adultes. La deuxième partie est consacrée à présenter des dispositifs institutionnels prévus pour soutenir des projets " personne actrice ". La troisième partie présente des expériences et des fiches techniques pour permettre de développer encore davantage la réflexion du lecteur à partir de réalités de terrain. Conçu comme un guide pratique pour alimenter une réflexion et fournir des outils, ce livre s'adresse aux professionnels du travail social, de la relation d'aide, aux élus associatifs et politiques, aux cadres dirigeants et à toute personne militant pour une cohésion sociale moins conflictuelle.

02/2004

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Sociologie

Penser et agir en commun. Fondements et pratiques d'une éducation populaire

Ce livre propose une traversée de quelques soixante-dix années de pensées et d'actions à Peuple et Culture, mouvement d'éducation populaire français. Des extraits de textes et d'images produits entre 1945 et aujourd'hui, qui, en s'éclairant les uns les autres, éclairent présent et perspectives d'avenir. La composition du livre s'organise selon les quatre grandes thématiques d'action de Peuple et Culture. Le premier chapitre ouvre sur l'engagement du mouvement pour une éducation critique des jeunes et des adultes, dans et hors de l'école et par la formation des adultes. S'y joue l'engagement pour l'accès de tous à la formation tout au long de la vie, vers la construction d'esprit critique et d'autonomie de pensée. Le deuxième chapitre aborde les pratiques culturelles, de médiation et de production développées par le mouvement, travaillant en cela à mettre en place des occasions d'expression des subjectivités et des cultures populaires. Le troisième chapitre expose la préoccupation de Peuple et Culture, et de l'éducation populaire, pour la recherche d'autonomie des individus et des groupes, par notamment la défense du temps libéré face au temps contraint, l'autoformation, ou le développement de méthodes de pensée et d'action collectives. Le quatrième et dernier chapitre de l'ouvrage développe les nécessaires convergences et amitiés d'engagement à tisser aussi bien au niveau local — par les réseaux, partenariats au niveau rural ou des quartiers — qu'international — par l'action interculturelle. Contre une société au capitalisme hyperprésent, amnésique, et court termiste, ce livre postule que l'historicisation des idées et des pratiques est une condition de l'élaboration d'une pensée à long terme, de réalisation du projet politique de l'éducation populaire, oeuvrant à une transformation sociale exigeante, culturelle, passionnée, bavarde, sans frontière, émancipatrice individuellement et collectivement.

05/2017

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BD tout public

Jeremiah l'Intégrale Tome 2 : Tomes 4 à 6. Les yeux de fer rouge ; Un cobaye pour l'éternité ; La secte

Né le 17 juillet 1938, Hermann est autodidacte. A Bruxelles, il prend ses premiers cours de dessin, dans une de ces académies des Beaux-arts qui fleurissaient alors. Mais le directeur de celle-ci le décourage bientôt.: "Raconter des histoires par le dessin ? Mon pauvre ami, ce n'est pas un métier !". Il apprend donc d'abord celui d'ébéniste, mais son diplôme ne lui servira qu'une quinzaine de jours : il n'apprécie guère la vie de l'atelier, et l'univers étriqué et mesquin de ce milieu. A 17 ans, fasciné par le rêve américain, il part vivre au Canada. II s'intéresse au jazz, à la musique classique, aux livres, à la peinture, au cinéma. Quatre ans plus tard, de retour en Belgique, il devient dessinateur architecte et décorateur d'intérieur. Il illustre en 1964 un Oncle Paul pour Spirou ("Livreuse d'avions"). Son beau-frère, Philippe Vandooren, futur directeur éditorial des Editions Dupuis, remarque son talent de dessinateur et lui propose de collaborer au magazine scout Plein-feu qu'il dirige à cette époque. Ce récit complet parodiant la BD d'aventures le fait remarquer et engager au studio Greg. Son premier projet de bande dessinée est rejeté par Goscinny et le magazine Pilote. Ensuite viendront Bernard Prince et Comanche chez Tintin, sur des scénarios de Greg, Jugurtha de Vernal, puis Nic avec Morphée dans Spirou. En 1977, il décide de s'occuper lui-même des scénarios : la série Jeremiah débute, suivie, en 1982, des Tours de Bois-Maury. En 1991, quand il publie missié Vandisandi dans Aire Libre, son premier one shot, il apprécie énormément la liberté qu'offre une histoire complète et décide d'orienter sa carrière vers ce style de création qui satisfait pleinement ses désirs d'auteur.

09/2012

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Religion

Le P. Marie-Antoine de Lavaur au 1e pèlerinage en Terre Sainte 1882. Récits et témoignages de pèlerins

Il y avait eu, partis de terre de France, les glorieux croisés, et, tout au long des siècles, de petits groupes de voyageurs pèlerins. Le pèlerinage de 1882 en Terre Sainte renoue avec cette démarche, plus en croisés dont ils porteront la croix, qu'en voyageurs en mal d'évasion. Un projet soutenu par le Pape Léon XIII et les diocèses de France qui y enverront des représentants, prêtres et laïcs. Pour un pèlerinage populaire où, grâce aux dons collectés très importants, les participants appartiendront à toutes les couches sociales. Et un pèlerinage de pénitence dans l'exacte perspective du message de Lourdes, pour une France qui a connu en 1870 une défaite cinglante, la perte de l'Alsace-Lorraine et la Commune, et qui sort du traumatisme de l'expulsion de tous ses religieux. Parmi les pèlerins " invités ", de nombreux prêtres exilés. Au total, 1013 pèlerins dont 450 prêtres partaient sur les pas du Christ. Le Père Marie-Antoine, le très populaire "Saint de Toulouse" aux côtés du non moins emblématique Père François Picard, assomptionniste, qui organisa et dirigea le pèlerinage, en sera un des guides spirituels et le prédicateur par excellence de la Croix, mais aussi l'ami attentif et vigilant de tout pèlerin en détresse face à des conditions souvent pénibles. La variété et l'authenticité des témoignages, dessins compris, venant soutenir le récit de l'auteur, le Père Ernest-Marie de Beaulieu, capucin, biographe du Père Marie-Antoine et son contemporain, font de ce livre un document original à la lecture passionnante. Le 1er Pèlerinage de Pénitence en Terre Sainte, qui a duré 41 jours, porté par la prière de toute la France catholique, gardera longtemps une aura de courage, de foi, et d'espérance en un monde plus fraternel.

10/2012

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Beaux arts

Voyage sentimental. Déplacements dans l'art contemporain

L'ultime ouvrage de Laurence Sterne, voyage sentimental à travers la France et l'Italie., paraît en 1768. à une époque où les Anglais semblent pris de fièvre pérégrine et où se multiplient guides et comptes rendus à l'usage des voyageurs. Mais Sterne déjoue les attentes des lecteurs. Il redéfinit la relation auteur/lecteur et nous offre, comme le précise la postface, "un recueil d'impressions personnelles, intimes, reçues en courant. au jour le jour ; sorte de journal de l'âme que l'écrivain est maître d'arrêter où bon lui semble. ou plutôt qui s'arrête de lui-même, quand les éléments d'impression viennent à manquer". Ce voyageur "sentimental" cherche donc à partager les sentiments les purs vifs et les plus intimes des êtres, à s'élever au-dessus des prétendues nécessités de l'existence sociale pour se réaliser lui-même dans l'ordre d'un monde qu'il ne peut admettre comme seulement "matériel". En 2009, prenant pour fil conducteur l'ouvrage de Sterne, trois Fonds régionaux d'art contemporain (Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes, Provence Alpes d'Azur), le Musée de Valence. la Maison de la Culture d'Amiens et Angle art contemporain à Saint-Paul-Trois-Châteaux se sont associés dans un projet commun pour confronter cette thématique du voyage sentimental à la création contemporaine : vagabondage mélancolique, périple entre dialogue intérieur et découvertes hasardeuses, passage d'une frontière à l'autre, d'un champ artistique à un autre, esthétique du divertissement et de l'artifice, typologie du voyageur... Un parcours en six expositions - dans différentes villes dont certaines visitées par Sterne lui-même - visant à montrer combien la circulation des oeuvres d'art concerne la réalité humaine dans sa totalité et son universalité.

03/2012

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Beaux arts

Esthétique des fluides. Sang, Sperme, Merde dans la peinture française du XVIIe siècle

La représentation picturale des différents fluides corporels - larmes, sang, lait, ou encore bave, excréments, sperme ou sueur - paraît pouvoir réaliser l'exceptionnelle conjonction de l'objet visé par le projet mimétique et de la matière employée. Ce qui est représenté, l'est avec l'élément même de la représentation et exalte visuellement ce qui en est l'essence : la liquidité, la fluidité, l'écoulement. Une telle conjonction semble devoir écarter non seulement la signifiante des fluides, guère interrogée par l'histoire de l'art, mais jusqu'à l'intermédiaire qui semble nécessaire à la réalisation de la représentation : l'artiste, son pinceau et son art, coupables de réintroduire la forme trop maîtrisée, la ligne excessivement arrêtée, la matière figée. C'est, anecdote célèbre et l'un des mythes constitutifs de la peinture occidentale, l'origine de la fameuse " écume " du chien haletant de Protogenes, ou celle des chevaux d'Apelle ou de Néalcès évoqués par Pline, fluide organique complexe et instable dont l'impossible représentation fut finalement réalisée non par les moyens communs de l'art et l'intentionnalité usuelle de l'artiste mais par le " hasard " et la " fortune " du jet furieux d'une éponge, qui peint et dépeint simultanément, sur la peinture imparfaite : " C'est ainsi que, dans cette peinture, la chance produisit l'effet de la nature. " Ce défi représentatif est à nouveau relevé au XVIIe siècle par trois peintres qui s'illustrèrent alors par leur maîtrise de la peinture religieuse, de la peinture mythologique et du paysage : Philippe de Champaigne, Jacques Blanchard, et Claude Le Lorrain. Dans leurs oeuvres, la représentation des fluides, où s'origine toute une esthétique de la fluidité, de la liquidité, de l'écume, de la plasticité et de nos modernes " flux ", convoque simultanément la spiritualité, la mystique, l'érotique et la politique du Grand Siècle.

11/2011

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Faits de société

Toutes libres ! Rebelles et insoumises, exigeons l'impossible

« Née dans une famille au père ouvrier algérien, l'exil aurait pu être pour moi un fardeau. Il est devenu, au contraire, une gageure face à mon clan. Éprise de liberté et d'indépendance, il fallait que je parte, que je quitte le giron familial par rébellion. Une fois seule, j'étais enfin née. Libre soit, mais que faire ? Je dus affronter mes propres contradictions : sexe, tradition, religion. Sur ce chemin semé d'embûches, je n'ai pu échapper à l'image réductrice d'être femme, et musulmane. J'ai rencontré, du reste, nombre de filles qui ne sont pas parvenues à faire face, ont cédé, alors que d'autres sont sorties de l'avenir tracé qu'on leur imposait. Or mes combats m'ont permis, à Ni putes Ni Soumises, de défendre l'idée que l'émancipation pour toutes relève d'une question de survie. Longtemps, les militants des droits des femmes et de l'homme ne se sont pas vraiment préoccupés de notre sort, taxant les femmes libres issues de l'immigration de « curiosités anthropologiques », voire les réduisant à cela. Mais quel parti ou mouvement peut prétendre porter des valeurs affichées progressistes s'il ne comprend pas le quotidien des exclus du champ démocratique et social ? Laïcité, droit des femmes, mixité, exclusion, marginalisation politique… autant de questions de fond qui appellent un projet visionnaire pour une génération ayant soif de rêve républicain. Autant de batailles qui trouvent un écho dans les pays arabes – avec les femmes en première ligne – et qu'il faut continuer à mener, là-bas comme en France. Autant de sujets essentiels que cet ouvrage, à travers ma vie personnelle mais aussi de militante, aborde en toute franchise et liberté ».

03/2013

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Histoire internationale

Paradis pour une reine. Le monastère de Qoma Fasilädäs, Ethiopie, XVIIe siècle

Durant la première moitié du XVIIe siècle, une reine, Wäld Sä'ala, bâtit l'oeuvre de sa vie en s'attribuant un vaste territoire au coeur des hauts plateaux éthiopiens. Un monastère - Qoma Fasilädäs - est fondé pour lui servir de lieu de vie, doter de biens fonciers sa famille et ses proches, conserver sa dépouille et pérenniser sa mémoire. Une formule métaphorique, transmise par la tradition orale, résume ce projet : Aux confins le feu, au centre le Paradis, faisant de cet espace un lieu à part disposant d'institutions dont l'autonomie est fièrement revendiquée. Cette reine fut l'épouse du roi Susneyos (r 1607-1632) qui se convertit au catholicisme et voulut en faire la religion du royaume en s'alliant avec les Jésuites avant que son fils, Fasilädäs (r 1632-1667), ne rétablisse la foi d'Alexandrie. Mais à ces deux hommes elle refusa son soutien pour bâtir son propre réseau d'influence en s'alliant avec ceux qui s'avérèrent être les perdants des grandes batailles politiques de l'époque. De la splendeur de cette petite société de cour, des complots, des meurtres et des exils qui la traversèrent, rien ne subsiste dans l'historiographie officielle de la royauté. L'histoire de Qoma Fasilädäs serait donc restée jusqu'à aujourd'hui inconnue si Anaïs Wion n'était pas allée la rechercher dans les manuscrits jalousement gardés au sein de ce monastère et n'avait questionné sans relâche les dépositaires de cette mémoire. Les "jeux d'échelle" de cette enquête dans une fondation royale éclairent des pans obscurs de ce premier XVIIe siècle éthiopien, aussi crucial qu'encore méconnu, tout autant qu'ils permettent de comprendre comment une tradition orale formalisée, ancrée dans le temps de la fondation, permet aujourd'hui encore de réguler l'accès à la terre et les structures institutionnelles.

03/2012

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Cinéma

Jean Renoir

Unanimement admirés, les films de Jean Renoir s'accordent mal au portrait jusqu'à présent dessiné de leur auteur, contrastés et divers quand l'homme est présenté d'un seul tenant. Le projet est né de ce constat, du désir de retracer l'histoire d'un des grands acteurs de son siècle, et d'une question jusqu'alors sans réponse : comment un même cinéaste a-t-il pu mettre en scène des classiques aussi dissemblables que Le Crime de M. Lange, La Grande Illusion et La Règle du jeu ou Le Fleuve ? A Renoir, ses admirateurs ont donné toujours raison. Enfant d'un immense peintre, combattant et mutilé de la Première Guerre, dandy fortuné dans les années vingt, proche des communistes dix ans plus tard, puis exilé volontaire à Hollywood, "inventeur" du cinéma aux Indes, "patron" de la Nouvelle Vague, écrivain enfin, tout cela est vrai, mais pourquoi alors refuser d'apprendre qu'au lendemain de la défaite de 1940 il s'habilla en pétainiste, ce après avoir revêtu une panoplie de mussolinien ? Comment refuser d'entendre qu'il livrait à chaque interlocuteur les mots que celui-ci espérait, aussi contraires fussent-ils à ceux prononcés quelques instants avant ? Que la méthode de cinéaste censément inventée par lui répondait à cette vérité qui établit que les théories naissent de la pratique, pas le contraire. Entre autres talents, Jean Renoir possédait celui, remarquable tout autant peut-être, de la communication. Epousant au plus près les soubresauts de son temps, il a inscrit son cinéma dans les pas de l'histoire, avant d'écrire lui-même sa légende et de devenir alors l'acteur d'un seul rôle, le sien. Si sa légende est belle, l'histoire l'est plus encore, qui offre de comprendre mieux un siècle, une personnalité et une oeuvre, qui ainsi trouvent à s'accorder enfin.

10/2012